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0-9 - 7 Weeks - 801 -

A - AC/DC - AFI - The Aggrolites - Alice In Chains - All Time Low - The Almost - …And You Will Know Us By the Trail of Dead - Anonymus - Anti-Flag - Arctic Monkeys - Charles Aznavour -

B - Backstreet Boys - Emilie-Claire Barlow - Bat For Lashes - Daniel Bélanger - Billy Talent - Diane Birch - Jane Birkin - Bisso Na Bisso - The Black Eyed Peas - Bon Jovi - Brokencyde - Built To Spill - Chris de Burgh - Busdriver -

C - Xavier Caféine - Cali - Julian Casablancas - Neko Case - Champion - Ray Charles - Chickenfoot - Cirque du Soleil - Julien Clerc - The Cliks - Alan Coe - Avishai Cohen - The Color Of Violence - Converge - Jesse Cook - Chris Cornell - Creed -

D - Étienne Daho - The Dead Weather - Depeche Mode - Richard Desjardins - Diam's - Brandi Disterheft - D.O.A. - Peter Doherty -

E - Eels - Eiffel - Éléphantine - Dario Elia - Ramblin' Jack Elliott - Eminem - Enya - Louis Étienne - Every Time I Die - Exciter -

F - Marianne Faithfull - Farewell - Jay Farrar & Benjamin Gibbard - Fever Ray - A Fine Frenzy - Fires Of Rome - The Flaming Lips - Flight of the Conchords - Florence and The Machine - Zaza Fournier - Franz Ferdinand (2) - Funeral For A Friend - Furaya -

G - Charlotte Gainsbourg - Gallows - Selena Gomez & The Scene - Gossip - Antoine Gratton - Green Day - David Guetta -

H - Harley's War - Hatebreed - Richard Hawley - Mayer Hawthorne - Joe Henry - Steve Hill & The Majestiks - Hot Panda -

I - Ima - Iron Maiden - Islands -

J - Jackdawg - Michael Jackson (2) - Jamie.T - Jet - Jets Overhead - Booker T. Jones - Norah Jones - Oliver Jones & Hank Jones -

K - Kasabian - Alicia Keys - Kittie - Ko -

L - Lady & Bird - Lamb Of God - Julie Lamontagne Trio - Éric Lapointe - Romain Lateltin - LCD Soundsystem - Leathermouth - Bryan Lee - Ranee Lee - Sébastien Lefebvre - Left Alone - Jean Leloup - The Lost Fingers - Jason Lytle -

M - Malajube - Gucci Mane - Harry Manx - Marco et les Torvis - Marie-Mai - Amanda Martinez - Paul McCartney - Mickey (3d) - Mika - Misstress Barbara - Moby - Modest Mouse - Bob Mould - David Murray and The Gwo Ka Masters - Muse -

N - N.A.S.A. - Willie Nelson - New Boyz - New Found Glory - Nirvana -

O - Emily Osment - Os Mutantes - Our Lady Peace -

P - Papa Roach - Kevin Parent - Sean Paul - Pearl Jam - Pet Shop Boys - Tom Petty & The Heartbreakers - Pink Martini - Pitbull - Placard Macbeth - Placebo - A Place To Bury Strangers - Iggy Pop - The Prodigy - Psychocaravane -

Q - Quartango -

R - Rain Machine - Rancid - Red Rooster - Renaud - The Respectables - Rhino - Rhino Bucket - Yannick Rieu - Rihanna - Omar Rodriguez-Lopez - Le Roi Poisson - Rose - Jonathan Roy -

S - Henri Salvador - Seal - Set Your Goals - Sick Puppies - Sol.illaquists Of Sound - Trey Songz - Stereo Total - Joss Stone - The Swell Season -

T - Tegan and Sara - Them Crooked Vultures - This Providence - George Thorogood and The Destroyers - Thursday - Timbaland - Kristina Train - Trans-Siberian Orchestra - Les Trois Accords - Frank Turner -

U - U2 - Unkle Kracker - The Used -

V - Vincent Vallières - Vanna - Amaury Vassili - Voivod -

W - Patrick Watson - We Are Wolves - Weezer - Westbound Train - William Elliott Whitmore - Wilco - Robbie Williams -

Y - Yelo Molo - Pete Yorn & Scarlett Johansson - You Me At Six - Neil Young (2) - Geoffrey Gurrumul Yunupingu -

COMPILATIONS - Being Erica - Covered, A Revolution In Sound - Génération Passe-Partout - New Moon - Studio 12 - Woodstock 40

 

 

7 Weeks - All Channels Off

7 Weeks - All Channels Off

Après 2 mini-albums qui ont secoué les bases du métal en France, voici enfin un premier véritable album pour ce quatuor de Limoges. Trois ans de travail ont permis de créer ce mur de son fusionnant parfaitement le métal stoner de Kyuss et Queens Of The Stone Age au grunge d’Alice In Chains et Soundgarden, sans oublier des éléments de rock alternatif à la Foo Fighters. Une réalisation de qualité et un enchaînement parfait entre chaque pièce rendent l’écoute de l’album particulièrement agréable. Sans être d’une grande originalité, les 10 pièces sont solides et nous prouvent qu’il est possible de produire un rock efficace en France. De plus, le fait qu’ils chantent en anglais présente un avantage certain à nous dissocier rapidement de leur pays d’origine et à simplement apprécier la musique pour ce qu’elle est : un rock énergique qu’on a envie d’entendre en spectacle. À découvrir! (septembre 2009)

F2M Planet / Anticraft

½

801 - Live: Collectors Edition (2 CD)

801 - Live: Collectors Edition (2 CD)

Pendant une pause de Roxy Music en 1976, Phil Manzanera et Brian Eno ont décidé de mettre en place un projet parallèle, le temps de quelques concerts. Complété par différents musiciens invités (dont Simon Phillips à la batterie), 801 (ou The 801) nous offre ici une performance de 55 minutes enregistrée au Queen Elizabeth Hall de Londres le 3 septembre 1976. Parmi les 12 pièces présentées, on peut entendre une version totalement reconstruite de « Tomorrow Never Knows » des Beatles, ainsi qu’une reprise de « You Really Got Me » des Kinks. Le groupe présentait ce soir-là un concert hors du commun et, heureusement pour nous, le tout a été enregistré avec qualité. Ce projet parallèle a peut-être permis d’entendre le dernier véritable groupe psychédélique, même s’il s’agissait avant tout d’une fusion entre rock progressif et jazz. Cette réédition de l’album paru à l’époque offre un 2e disque en boni contenant des enregistrements en répétitions aux studios Shepperton datant du 23 août 1976. Les fans de Roxy Music en général et de Brian Eno en particulier devraient définitivement tendre une oreille attentive vers cet album qui fait partie des meilleurs disques en concert de la décennie 1970. (septembre 2009)

Expression / MVD

½

AC/DC - Backtracks (2 CD + DVD)

AC/DC - Backtracks (2 CD + DVD)

AC/DC nous fait le magnifique cadeau de nous offrir un tas de raretés jamais parues auparavant dans un coffret de 2 CD et 1 DVD. Le premier CD présente 12 raretés enregistrées en studio, mais jamais parues auparavant ou difficiles à trouver, comme par exemple « Big Gun » qui est parue en 1993 sur la bande originale de Last Action Hero. Sept des 12 pièces ont été enregistrées avec Bon Scott et ce qui frappe rapidement, c’est à quel point ces pièces sont différentes de l’œuvre générale du groupe. C’est peut-être la raison pour laquelle, elles ont été rejetées à l’époque. Par contre, la plupart sont très bonnes et auraient certainement eu leur place sur les différents albums du groupe. Le deuxième CD présente 14 pièces en concert enregistrées entre 1977 et 2000. Parmi les titres présentés, on retrouve quelques-uns de leurs plus grands succès : « Dirty Deeds Done Dirt Cheap », « Back in Black », « Let There Be Rock », « You Shook Me All Night Long », « Highway To Hell », « For Those About To Rock (We Salute You) », etc. Quant au DVD, il présente la très attendue suite au double DVD Family Jewels paru en 2005 et il inclut des vidéoclips et performances en concert datant de 1992 à 2009. Une version de luxe dans un amplificateur fonctionnel contient beaucoup de matériel supplémentaire. Cette version est seulement disponible en ligne au www.acdcbacktracks.com. On y retrouve d’abord un 3e CD d’enregistrements en concert, ainsi qu’un 2e DVD contenant un concert capté en 2003 au Circus Krone de Munich en Allemagne. On retrouve également un disque vinyle contenant les 12 raretés en studio, un superbe livre de photos de 164 pages et différents autres items de collection. Si vous faites partie des plus grands fans du groupe, c’est cette version de luxe qui risque le plus d’attirer votre attention. Par contre, si vous avez un peu moins de moyens financiers, la version standard contient l’essentiel de la musique et l’ensemble est de très bonne qualité. (janvier 2010)

Columbia / Sony

½

AFI - Crash Love

AFI - Crash Love

Reconnu il y a quelques années comme un groupe qui réussissait à amener un son gothique au punk rock commercial, voilà qu’AFI prend plus que jamais une direction pop rock. Avec un son particulièrement propre et bien ficelé, Crash Love nous présente des mélodies inoubliables dans un style plutôt glam que goth. Les rythmiques demeurent d’une grande efficacité, même dans la ballade « Okay, I Feel Better Now ». « Too Shy To Scream » présente un rythme tribal unique et vraiment intéressant. En fait, chacune des pièces du disque présente au moins un élément digne d’intérêt. Elles sont toutes solides et entraînantes comme c’est le cas avec le très bon premier extrait « Medicate ». En fait, le seul point qui risque de faire grincer des dents leurs fans est la disparition presque totale de leur style gothique. Si certains suivront peut-être quand même le groupe dans sa nouvelle direction musicale très propre, plusieurs risquent de décrocher. Pour ma part, j’aime bien le AFI version 2.0. (janvier 2010)

Vidéoclip : « Medicate »

DGC / Interscope / Universal

½

The Aggrolites - IV

The Aggrolites - IV

Après 3 excellents albums, le groupe reggae / ska californien The Aggrolites, maintenant réduit à un quatuor, est de retour sur disque pour notre plus grand plaisir. Fortement influencé par les légendes jamaïcaines du genre, le groupe a su développer son propre style au cours des années, le « dirty reggae » (reggae sale). Encore une fois sur ce 4e album, le groupe y intègre soul, funk et rock pour créer un métissage musical unique faisant le pont entre le reggae traditionnel et une musique moderne et sans frontières. IV contient 21 titres totalisant 80 minutes et il s’agit probablement de la plus grande faiblesse du disque. Un certain nettoyage aurait pu être fait pour n’en garder que le meilleur. Malgré tout, on y retrouve certains petits bijoux, en plus d’une certaine maturité due à l’expérience. Sans égaler les 2 CD précédents du groupe, IV nous offre de bien bons moments. (septembre 2009)

HellCat / Epitaph

½

Alice In Chains - Black Gives Way To Blue

Alice In Chains - Black Gives Way To Blue

Après avoir atteint le sommet des palmarès au début des années 1990, en pleine période d’essor du grunge, Alice In Chains a vivoté avant de disparaître quelques années plus tard, en grande partie à cause des problèmes de drogues du chanteur Layne Staley. Celui-ci allait s’éteindre en 2002 sans avoir pu évacuer ses démons. Il aura fallu plusieurs années avant que les autres membres du groupe décident de se reformer, mais ils ont finalement embauché William DuVall et nous offrent enfin Black Gives Way To Blue qui succède à leur album éponyme paru il y a déjà 14 ans. Si on ne fait pas trop attention, on pourrait croire que Staley est toujours présent tellement DuVall possède une voix similaire. On a également l’impression que leur dernier disque ne date que de quelques années lorsqu’on entend à quel point le groupe est fidèle à son style, mélangeant rock alternatif des années 1980 et métal stoner. C’est donc encore une fois un album sombre et intense qui nous est offert, un album dans la plus pure tradition d’Alice In Chains. Ce qui est surprenant, c’est de lire qu’Elton John a participé à la chanson-titre au piano. On ne retrouve pas de hits accrocheurs comme sur leur classique Dirt, mais c’est un album solide du début à la fin qui mérite qu’on l’écoute attentivement à quelques reprises avant de se faire une opinion. On réalise rapidement que ce groupe nous manquait plus qu’on le croyait. Avec leurs autres comparses de la première vague de grunge, Pearl Jam, les seuls parmi les 4 grands groupes qui sont toujours actifs (les autres ayant été Nirvana et Soundgarden), on pourrait bien voir poindre à l’horizon un nouvel engouement pour ce genre musical à l’aube de son 20e anniversaire (puisque les modes musicales reviennent généralement tous les 20 ans). (décembre 2009)

Vidéoclip : « Check My Brain »

Virgin / EMI

½

All Time Low - Nothing Personal

All Time Low - Nothing Personal

Après un premier album qui a fortement attiré l’attention en 2007, le groupe pop punk de Baltimore All Time Low est de retour avec Nothing Personal. Plus en confiance que jamais, le jeune quatuor nous présente assurément le disque qui leur permettra d’atteindre la célébrité. Dès le début, on réalise qu’il est encore possible de produire un excellent album de pop punk / emo. Le groupe enchaîne les pièces solides et efficaces avec les premiers extraits « Weightless » et « Damned If I Do Ya (Damned If I Don’t) », ainsi que l’excellente « Break Your Little Heart » et ma préférée, l’énergique « Lost in Stereo ». Par la suite, on retrouve quelques pièces mid-tempo en alternance avec leur style de prédilection, mais elles sont toutes aussi réussies. Le groupe n’hésite aucunement à nous offrir une musique adolescente qui ne se prend pas au sérieux et le résultat est ensoleillé et grandement divertissant. La production est claire et puissante et met parfaitement en valeur les talents de musiciens des 4 gars. Vous vous surprendrez à monter graduellement le volume, ce qui vous permettra d’apprécier encore plus ce superbe disque. Nothing Personal risque fort de demeurer au sommet des meilleurs albums de l’année dans le genre pop punk / emo. Un incontournable! (septembre 2009)

Vidéoclip : « Weightless »

Hopeless / E1

The Almost - Monster Monster

The Almost - Monster Monster

The Almost est un projet parallèle pour le batteur d’Underoath, Aaron Gillespie. Démarré en 2007, il nous présente un son beaucoup plus accessible avec un mélange de emo et de pop punk qui a tout ce qu’il faut pour rejoindre un public large, un auditoire amateur de rock commercial. Sur ce 2e album de The Almost, Gillespie prend à nouveau le micro. Avec son excellente voix (un peu nasale toutefois), il nous présente le monstre qu’il a en lui, nous raconte ses angoisses de vieillir et de perdre son innocence. Les mélodies sont excellentes tout au long du disque et elles atteignent leur apogée sur le premier extrait, l’hymne rock « Hands ». Le groupe explore aussi le country rock sur « Hand Grenade » et la ballade acoustique sur « Monster » qui vient clôturer l’album. Quant à « Want To », elle est un succès rock assuré. Voici donc un très bon disque d’un groupe à découvrir! (janvier 2010)

Tooth & Nail / Virgin / EMI

½

…And You Will Know Us By the Trail of Dead - The Century of Self

…And You Will Know Us By the Trail of Dead - The Century of Self

Voici le 7e album en 15 ans de carrière par ce groupe texan au nom interminable, 15 ans au cours de lesquels ils n’ont à peu près pas connu de succès si ce n’est une reconnaissance sur la scène alternative. Comme ce fut le cas sur les 2 derniers albums du groupe, The Century of Self prend des proportions épiques avec une atmosphère tout à fait grandiose. Leur son rock indie est grandement mis en valeur par des arrangements gigantesques qui n’ont comme seul inconvénient que de camoufler toute émotion. Quelques pièces et les intermèdes peuvent sembler un peu plus faibles, mais l’ensemble du disque nous offre des compositions de grande qualité qui nous transportent littéralement dans l’univers de Trail of Dead (comme on les nomme familièrement). Il s’agit probablement de leur meilleur album depuis l’excellent Source Tags & Codes paru il y a de cela déjà 7 ans. (mai 2009)

Justice / Richter Scale / Fontana

½

Anonymus - XX Métal

Anonymus - XX Métal

Anonymus fait partie des groupes de métal les plus populaires au Québec. Il fait également partie des plus durables puisqu’il fête cette année ses 20 ans de carrière. Pour l’occasion, on nous offre un CD contenant 18 de leurs meilleures pièces, ainsi que 4 bonus inédits : deux tirés des sessions d’enregistrement de Daemonium en 2002, un écrit pour le film d’horreur Goregoyles en 2003, et un enregistré avec BMC en 2008. Le principal inconvénient du CD est qu’il ne présente pas les 22 pièces en ordre chronologique. Par contre, toutes les pièces attendues sur une telle compilation y sont présentes, au plus grand plaisir de leurs fans. On nous offre également un DVD incluant un documentaire sur les 20 ans du groupe, 9 enregistrements en concert, 8 vidéoclips et un autre documentaire en boni intitulé Délire métallique. Voici donc l’album ultime d’Anonymus à vous procurer. (novembre 2009)

Vidéoclips : « Démonomane » - « Feed the Dragon »

DEP

Anti-Flag - The People or the Gun

Anti-Flag - The People or the Gun

La présence du groupe punk rock de Pittsburgh Anti-Flag sur une compagnie de disques majeure pour deux albums pouvait faire froncer les sourcils, considérant leur anti-conformisme. Mais voilà que les choses reviennent à la normale alors qu’on les retrouve sur une étiquette punk indépendante, Side One Dummy. Même si l’administration Bush n’est plus en place, ils trouvent encore le moyen de se plaindre de son héritage, la situation économique étant au cœur de ce nouveau disque. Libérés de toute obligation qu’impose trop souvent une étiquette majeure, les gars d’Anti-Flag peuvent se permettre de revenir au son brut qu’ils mettaient de l’avant dans les années 1990. Les fans de l’époque seront donc bien heureux d’entendre à nouveau le style qui leur plaisait réellement chez Anti-Flag. L’album débute d’ailleurs tout en puissance avec l’excellente « Sodom, Gomorrah, Washington D.C. ». D’autres pièces demeurent assez communes, dans un style de punk rock entendu des dizaines de fois. Par contre, leurs messages politiques et sociaux particulièrement corrosifs font d’Anti-Flag un des rares groupes punks américains encore ancrés dans l’idéologie punk du départ, il y a déjà près de 35 ans. En plus, ils réussissent à nous faire passer leurs messages avec une énergie incomparable. (août 2009)

Vidéoclip : « When All The Lights Go Out »

Side One Dummy

½

Arctic Monkeys - Humbug

Arctic Monkeys - Humbug

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Les oracles avaient prévu un troisième album plus agressif, avec un son massif. Et cela parce que les Monkeys eux-mêmes y avaient pensé et que Josh Homme, grand prêtre Stoner, était annoncé à la production. Au final, l’histoire est bien moins manichéenne. Rien n’est tout noir, ni tout blanc sur Humbug. Certes, la pochette pourrait faire fuir par sa laideur. Mais le contenu bouleverse le contenant. Déjà les Monkeys avaient marqué leur arrivée d’un premier album plus que correct, mais se faisant littéralement écraser par un Favourite Worst Nightmare du feu de dieu… Et Humbug d’assurer la réputation de ces quatre jeunes de Sheffield bien plus talentueux qu’ils n’en ont l’air. Ce troisième essai est certainement le plus complexe. Il semble déjà que l’incursion dans l’univers des Last Shadow Puppets ait aussi apporté un penchant pop à Alex Turner, comme une envie de mieux ficeler les mélodies. Et puis, forcément, l’apport (majoritaire) de Josh Homme est différent de celui de James Ford qui produit une partie des titres de Humbug. C’est aussi ce qui constitue au final la particularité de ce disque, varié, partagé et déchiré entre la violence et l’ivresse de la beauté. Au final, Humbug est moins rentre-dedans que ses aînés. Moins d’énergie rock. Mais les Monkeys voyagent entre des titres immédiats (« My Propeller »), single entêtant (« Crying Lightning » dont le contraste entre guitare légère et basse vrombissante est saisissant), morceaux tendancieux et violents (« Dangerous Animal » et « Pretty Visitors » marqués du sceau du leader des QOTSA). Mais n’en déplaisent à certains, les anglais frappent un grand coup sur des morceaux plus fiévreux, avec leurs mélodies travaillées minutieusement, sentant le désert et la solitude. « Secret Door », « Cornerstone », The Jeweller's Hands et l’excellente « Dance Little Liar » en sont les parfaits exemples. Les Monkeys continuent d’être sur la bonne voie, sans prendre celle, trop éphémère, de la facilité. (décembre 2009)

Charles Aznavour - Charles Aznavour & The Clayton-Hamilton Jazz Orchestra

Charles Aznavour - Charles Aznavour & The Clayton-Hamilton Jazz Orchestra

Les chansons de Charles Aznavour et le jazz orchestral, c’est un mariage parfait, un mariage que nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir suffisamment souvent. En compagnie de l'orchestre jazz Clayton-Hamilton, dans les légendaires studios de Columbia à Hollywood, voilà enfin la réunion tant souhaitée entre cette légende de la chanson française et le jazz américain. L’orchestre donne une envergure absolument magnifique aux classiques d’Aznavour qui prennent une toute autre dimension. On retrouve en plus 2 duos avec Rachelle Ferrell (« Fier de nous » et « I’ve Discovered That I Love You ») et un autre avec Dianne Reeves en clôture du CD (« The Times We’ve Known »). Les 14 pièces présentées ici vous permettront définitivement de redécouvrir Charles Aznavour. (mars 2010)

Capitol / EMI / SIX

½

Backstreet Boys - This Is Us

Backstreet Boys - This Is Us

Après leurs méga-succès des années 1990, les Backstreet Boys ont fait un retour plus ou moins réussi au milieu des années 2000. Trois albums plus tard, ils confient les rênes à une équipe solide dirigée par leur fidèle collaborateur Max Martin. Ils se contentent alors de chanter leurs mélodies efficaces sur une musique rythmée et particulièrement énergique. Ils effectuent en fait un retour vers le style de pop dansante qui les a rendus célèbres, mais en s’assurant de conserver une musique contemporaine bien de leur âge. Le résultat est surprenant et grandement efficace. Les Backstreet Boys nous offrent très certainement leur disque le plus réussi depuis Millennium paru 10 ans auparavant. (février 2010)

Vidéoclips : « Straight Through My Heart » - « Bigger »

Jive / Sony

Emilie-Claire Barlow - Haven’t We Met?

Emilie-Claire Barlow - Haven’t We Met?

Fille d’un musicien jazz, Emilie-Claire Barlow nous arrive de Toronto avec son 7e album. Pour celui-ci, elle s’entoure de certains des meilleurs musiciens de jazz au pays : Reg Schwager à la guitare, David Restivo au piano, Ross MacIntyre à la basse, Davide DiRenzo à la batterie, Kelly Jefferson au saxophone et Chase Sanborn à la trompette. Elle nous offre 13 pièces dont le point commun est la simplicité, ce qui nous permet de découvrir plus que jamais sa voix exceptionnelle, en plus du talent immense de ses musiciens. Les Américains la comparent évidemment à Diana Krall puisqu’elle est Canadienne, mais en l’écoutant, on réalise qu’il n’y a que bien peu de liens à faire entre les deux femmes. Emilie-Claire possède une voix jeune et naïve, lui permettant d’interpréter des chansons beaucoup plus légères que Diana Krall avec sa voix chaude et profonde. Voici un donc un très bon album de jazz de la part de cette Torontoise de grand talent. (mai 2009)

Empress / SIX

½

Bat For Lashes - Two Suns

Bat For Lashes - Two Suns

Bat For Lashes est le projet d’une fille, Natasha Khan. Née au Pakistan, cette britannique nous offre une musique alternative plutôt atmosphérique aux influences de Björk, Siouxsie and The Banshees et PJ Harvey. Two Suns est son 2e album, après Fur and Gold paru il y a 3 ans qui avait séduit la critique. Ce nouvel opus nous offre un mélange agréable de mélodies pop, de musique folk et d’expérimentations modernes. L’ambiance générale du disque demeure intimiste et totalement reposante, même dans les moments un peu plus rythmés comme sur le premier extrait, « Daniel ». À part cette pièce très accrocheuse, peu de titres capteront immédiatement votre attention et quelques bonnes écoutes seront nécessaires pour véritablement adhérer à la musique de Two Suns. Bat For Lashes nous offre un 2e album brillant, même si plus difficile d’accès que le précédent. (juillet 2009)

Echo / EMI

½

Daniel Bélanger - Nous

Daniel Bélanger - Nous

Après des albums atmosphériques (Rêver mieux) et sombres (L’échec du matériel), voilà que l’auteur, compositeur et interprète Daniel Bélanger nous revient avec une pop un peu plus légère sur Nous, son 6e album studio. Une pop qui peut même être dansante en certaines occasions. Cette légèreté et cette joie de vivre cadrent difficilement avec l’œuvre souvent troublée de Bélanger. Mais il ne faut pas oublier qu’il a quand même évolué dans une pop un peu plus accessible à ses débuts. En fait, Nous présente en quelque sorte un résumé de sa carrière à ce jour avec différents éléments inspirés de ses albums précédents, même du controversé Déflaboxe. Ce nouvel album de Daniel Bélanger réussit à nous enfoncer des mélodies dans le crâne et nous oblige à les fredonner ou à les siffler dans notre quotidien, à l’image du sifflement entendu dans « Qui ne suis-je ». Dans un autre ordre d’idée, j’ai une sérieuse réserve sur le marketing mis en place pour promouvoir l’album, puisqu’on n’indique que DB sur la pochette du CD. Daniel Bélanger vend beaucoup de disques au Québec, et on n’utilise même pas son nom pour mousser les ventes de celui-ci. Ensuite on nous cassera les oreilles avec le fait qu’on ne vend plus de disques… (février 2010)

Audiogram

½

Billy Talent - Billy Talent III

Billy Talent - Billy Talent III

Le groupe pop punk torontois Billy Talent poursuit son évolution musicale avec ce 3e album éponyme. Réalisé par Brendan O’Brien (AC/DC, Stone Temple Pilots, Korn, Rage Against The Machine, Red Hot Chili Peppers) et enregistré à Atlanta et Los Angeles, ce nouveau disque nous présente encore une fois de nouvelles facettes du groupe. O’Brien réussit à insuffler une énergie nouvelle qui rendra le son unique de Billy Talent encore plus accessible à un large public. Les moments presque hardcore qu’on pouvait entendre précédemment disparaissent totalement ici. Certains pourront reprocher le manque d’énergie par rapport aux albums précédents, mais la qualité des compositions vient quelque peu combler le manque. Les mélodies sont plus accrocheuses que jamais et sont chantées à la perfection par un Ben Kowalewicz en grande forme qui laisse les cris de côté. Par contre, la lourde guitare de l’excellent Ian D’Sa demeure bien présente. Un des meilleurs guitaristes dans le genre, D’Sa nous offre des riffs à donner le frisson. Le disque commence en force avec l’excellente « Devil on my Shoulder », « Rusted from the Rain » (le premier extrait) et un autre succès assuré, « Saint Veronika ». Par la suite, le groupe nous offre un bon mélange de pièces entraînantes (« Tears into Wine », la très efficace « Turn your Back »), de pièces mid tempo (l’excellente « The Dead Can’t Testify ») et de ballades (« White Sparrows »). Le groupe qui fait craquer l’Angleterre depuis son 2e album a encore une fois entre les mains tout ce qu’il faut pour séduire les Britanniques. Une édition de luxe de l’album (« Guitar Villain ») est également disponible avec un 2e CD contenant les pièces du disque sans la guitare, ce qui permet de jouer la guitare soi-même avec les partitions qui sont également incluses. Ce 2e disque offre aussi 4 versions démo. Sans égaler leur 2e album en qualité, ce nouvel opus prouve que Billy Talent peut continuer à aller de l’avant. (chronique principale de septembre 2009)

Vidéoclips : « Rusted from the Rain » - « Devil on my Shoulder »

Warner

½

Diane Birch - Bible Belt

Diane Birch - Bible Belt

L’auteure, compositeure et interprète du Michigan, Diane Birch, nous arrive avec un tout premier album. Fortement inspirée de la pop et du soul des années 1970, elle représente en quelque sorte un amalgame entre Carole King et Elton John. Bible Belt met avant tout de l’avant les compositions de Birch qui, malgré son jeune âge, présente une maturité hors du commun. C’est comme si elle avait été là, bien présente, au cœur des années 1970. Sa voix présente également de belles qualités, même si elle n’a pas l’unicité d’une Joss Stone. Diane Birch n’est peut-être qu’une recrue dans le paysage musical, mais elle présente suffisamment d’éléments intéressants pour qu’on ait envie d’entendre la suite. (juin 2010)

Vidéoclips : « Nothing But a Miracle » - « Valentino »

S-Curve / EMI

Jane Birkin - Au Palace

Jane Birkin - Au Palace

Les 13 et 14 mars 2009, la plus française des chanteuses britanniques performait au Palace de Paris dans un concert événement mettant essentiellement en vedette des chansons écrites par Serge Gainsbourg. En effet, parmi les 20 titres présentés, 13 sont de la plume de la regrettée légende française. C’est entourée d’un piano et d’un trio à cordes que s’exécute Jane Birkin sur scène devant une foule vendue d’avance. Parmi les meilleurs moments du spectacle de 75 minutes, on ne peut passer sous silence « L’anamour » qui donne le coup d’envoi, ainsi que « Ex-fan des sixties », « Ford Mustang » et « Pauvre Lola » qui reçoivent les meilleurs applaudissements. Les fans de Birkin et de Gainsbourg seront comblés par cette performance unique et intimiste. (janvier 2010)

Capitol / EMI / SIX

½

Bisso Na Bisso - Africa

Bisso Na Bisso - Africa

Bisso Na Bisso est un collectif de rappeurs d’origine congolaise vivant à Paris. Actifs depuis 10 ans, ils nous offrent peut-être leur album le plus solide à ce jour avec Africa. Ils nous présentent un son afro hip hop extrêmement dynamique, particulièrement grâce à l’utilisation de rythmes et sonorités africaines (rumba, zouk, soukouss). Malgré la présence de quelques titres un peu plus sombres, l’ensemble demeure positif et festif grâce à des incontournables comme « Show ce soir », « Electrochoc » et « Là-bas ». Les 7 rappeurs s’entourent de nombreux collaborateurs dont Manu Dibango, Khaled et Angélique Kidjo. Voici donc un très bon album pour les amateurs de hip hop original et entraînant. (juillet 2010)

Vidéoclips : « Show ce soir » - « Là-bas »

ISSAP / Warner

½

The Black Eyed Peas - The E.N.D. (Energy Never Dies)

The Black Eyed Peas - The E.N.D. (Energy Never Dies)

Sur les 2 derniers albums des Black Eyed Peas, le groupe a su se démarquer de la scène hip hop et produire des albums monstrueusement populaires, peut-être grâce à l’arrivée de Fergie. Elephunk (2003) était brillant, alors que les faiblesses créatives étaient malheureusement un peu trop présentes sur Monkey Business (2005). Mais, pendant cette période, le groupe a produit quelques-uns des plus grands succès radio de la décennie. Après une pause pendant laquelle on a pu entendre les albums solo de Fergie et will.i.am, voilà que le groupe se retrouve pour The E.N.D. (Energy Never Dies). Le premier extrait à succès, « Boom Boom Pow », ne risque pas de beaucoup impressionner, même s’il bénéficie d’une machine promotionnelle efficace. En fait, les deux succès assurés qu’on retrouve sur ce disque sont « Rock That Body » et la déjà populaire « I Gotta Feeling », certainement les 2 meilleures pièces de l’album. Le groupe nous prouve donc encore une fois qu’il s’oriente beaucoup plus vers la pop que le hip hop, même si ce n’est pas toujours très réussi. J’aime bien les expérimentations sonores sur la pièce rap « Imma Be », mais l’album offre peu de moments intéressants du genre. La musique n’est généralement pas suffisamment puissante pour nous faire oublier les textes ridicules qu’on nous propose. La réalisation de will.i.am est encore une fois de grande qualité, mais ne peut réussir à nous faire apprécier les nombreux moments faibles d’un point de vue créatif. Avec 15 titres et un total de 67 minutes, The E.N.D. est beaucoup trop long et contient plusieurs pièces de remplissage ou carrément mauvaises. Lorsque j’ai vu le titre de l’album la première fois, je me suis demandé si le groupe nous annonçait sa séparation après ce nouveau disque. Ce n’est peut-être pas prévu, mais ça pourrait s’avérer prémonitoire. À moins que les quelques succès qui en sortiront leur permettent de survivre... (chronique principale d'août 2009)

Vidéoclips : « Boom Boom Pow » - « I Gotta Feeling »

Interscope / Universal

½

Bon Jovi - The Circle

Bon Jovi - The Circle

Après un album de country / rock contemporain en 2007 avec Lost Highway, voilà que Bon Jovi nous présente The Circle sur fond de crise économique mondiale. Le groupe semble en effet plus que jamais vouloir appuyer le petit travailleur (malgré ses millions en banque!). À l’écoute du premier extrait, « We Weren’t Born To Follow », j’ai eu un certain malaise alors que j’avais l’impression d’entendre une pâle copie, musicalement du moins, de « Born To Be My Baby » parue il y a plus de 20 ans sur New Jersey. Par la suite, la situation ne s’arrange pas vraiment puisque « When We Were Beautiful » joue carrément dans les plates-bandes de U2, peut-être pour donner un peu plus de valeur et de sérieux à l’album. « Work for the Working Man » représente en quelque sorte le thème du disque et est peut-être la moins pire de l’ensemble. Ensuite, on retrouve les mêmes mélodies, les mêmes rythmes que l’on connaît depuis toujours, mais avec une énergie qui n’est plus au rendez-vous. Le résultat est que tout tombe à plat, encore une fois… « Bullet » s’ouvre avec une guitare grinçante prometteuse, mais fausse alerte : elle est aussi morne que tout le reste. « Thorn in My Side » présente une rythmique efficace, mais ça sent encore une fois le réchauffé. Si Lost Highway présentait certains éléments permettant au groupe d’aller de l’avant, The Circle tourne plutôt en rond autour de leur passé, avec un manque beaucoup trop flagrant de créativité. Pour ceux qui ne s’en seraient pas encore rendu compte, il faut vraiment se rendre à l’évidence que le groupe hard rock énergique des années 1980 est tombé avec le grunge et n’a jamais su se relever par la suite, à part quelques légers soubresauts (l’album Crush et quelques hits). (chronique du mois de février 2010)

Vidéoclip : « We Weren’t Born To Follow »

Island / Universal

Brokencyde - I’m Not a Fan… But the Kids Like it!

Brokencyde - I’m Not a Fan… But the Kids Like it!

Avant même d’avoir lancé un premier album, ce jeune quatuor d’Albuquerque au Nouveau-Mexique est devenu une véritable sensation sur Internet avec de nombreux records sur MySpace et YouTube. Le groupe nous présente finalement son premier album officiel avec un titre prévoyant probablement ce que la majorité des critiques risquent d’en penser, I’m Not a Fan… But the Kids Like it! (je ne suis pas un fan… mais les jeunes aiment ça). Les gars nous offrent un mélange de pop, de rap et de screamo (qu’on appelle crunk punk) avec des textes plutôt loin du politiquement correct. Les femmes et l’alcool sont en effet au cœur de ce disque provoquant à souhait. Vous connaissez peut-être déjà « Freaxxx » qui faisait partie de leur mini-album lancé l’an passé. Sans être véritablement bonne, elle a au moins le mérite d’être entraînante, malgré les cris insupportables (et inutiles) qui la meublent. Malheureusement, il s’agit d’un des rares moments divertissants de l’album, les autres étant « Poppin’ », « Rockstar » et la techno « Tipsy ». Tout au long du CD vous entendrez ces cris qui vous irriteront rapidement au plus haut point, surtout qu’ils n’ajoutent rien à la musique du groupe. Quant aux pièces hip hop, elles sont particulièrement ennuyantes. Avec cet album, Brokencyde réussit à faire passer Kevin Rudolf pour un génie dans le genre. Je ne suis pas un fan, mais les ados risquent d’aimer… au grand dam de leurs parents. (octobre 2009)

Vidéoclip : « Freaxxx »

Breaksilence / Suburban Noize / E1

Built To Spill - There Is No Enemy

Built To Spill - There Is No Enemy

Built To Spill est un groupe de l’Idaho qui existe déjà depuis 1992. Peu connu du grand public, le groupe alternatif a quand même présenté par le passé quelques très bons albums, surtout avant le tournant du nouveau millénaire. There Is No Enemy est le 7e album studio du groupe. Pour ce disque, Doug Martsch s’est littéralement enfermé en studio jour et nuit pour tenter de reproduire le sentiment créé lors de l’interprétation live des pièces. Le résultat constitue la suite logique de You in Reverse lancé il y a 3 ans, un album considéré par plusieurs de leurs fans comme leur meilleur en carrière. Le groupe représente à nouveau un amalgame entre les Flaming Lips et Neil Young, dans un son idéal pour séduire les amateurs de rock indie. Aucun titre ne ressort du lot, mais l’ensemble s’écoute très bien, grâce à une recherche musicale exemplaire. (décembre 2009)

Warner

½

Chris de Burgh - Footsteps

Chris de Burgh - Footsteps

Après 3 décennies de carrière, de nombreux albums et 3 000 concerts à travers le monde, voilà que l’homme derrière « Lady in Red » nous offre un album de quelques-unes de ses chansons préférées, des chansons qui l’ont inspiré à devenir un bon auteur-compositeur. En temps normal, je serais passé rapidement puisque selon moi il a composé beaucoup plus de musique ennuyante que de grandes œuvres au cours de sa carrière. Par contre, les 13 reprises que l’on retrouve ici attirent tout de suite notre attention. On retrouve 3 titres des Beatles (« The Long and Winding Road », « Blackbird » et « We Can Work It Out »), « Turn, Turn, Turn » popularisé par The Byrds, « Africa » de Toto, « All Along the Watchtower » de Bob Dylan, « Polly Von » de Peter Paul and Mary, etc. En introduction et en conclusion du disque de 47 minutes, on retrouve 2 nouvelles pièces, « First Steps » et la chanson-titre. Les arrangements sont très bien orchestrés et mettent parfaitement en valeur la voix chaude de de Burgh. Les reprises incluses ici ne sont pas très différentes de l’original, mais leur qualité fait en sorte que le disque peut difficilement être mauvais. Voici donc un album qui s’écoute particulièrement bien. (septembre 2009)

Ferryman / Justin Time / SIX

Busdriver - Jhelli Beam

Busdriver - Jhelli Beam

Le rappeur alternatif de Los Angeles Busdriver est de retour avec un nouvel album. Encore une fois, il nous propose un disque créatif et difficile d’accès qui ne plaira qu’à une portion de la population appréciant le rap vraiment différent. Ce qui impressionne le plus, c’est son habileté à jouer avec les mots (pas toujours cohérents) avec une vitesse et un rythme incroyables. Par contre, cette livraison verbale excessive devient lassante à la longue et atténue l’intérêt des arrangements musicaux qui l’accompagnent. Une panoplie de réalisateurs défile tout au long des 13 titres dont Daedelus, Nobody et Busdriver lui-même. La musique de Busdriver contient plusieurs éléments originaux et intéressants. Malheureusement, encore une fois avec Jhelli Beam, tous ces éléments assemblés ne donnent pas un résultat très attirant, puisque rien ne nous accroche véritablement. Ce nouvel album de Busdriver s’adresse donc exclusivement à ses fans antérieurs. (août 2009)

Vidéoclip : « Me-Time (with the Pulmonary Palimpsest) »

Anti- / Epitaph

Xavier Caféine - Bushido

Xavier Caféine - Bushido

Il y a 3 ans, Xavier Caféine nous présentait son premier album solo, Gisèle, un disque énergique à souhait. J’avoue m’être trompé lorsque j’ai affirmé que le disque demeurerait dans l’underground, puisqu’il a connu un immense succès, même dans les radios commerciales avec les hits « Gisèle » et « Montréal (Cette ville) ». Caféine revient à la charge avec Bushido et cette fois-ci, tout y est pour que les radios commerciales continuent de jouer sa musique. Le rock n’ roll garage est de plus en plus loin derrière et on entend plutôt un album pop rock aux mélodies grandement efficaces. L’énergie est également encore une fois au rendez-vous alors que le disque ne vous ennuiera à aucun moment. Il n’a peut-être pas l’instantanéité de Gisèle, mais Bushido plaira assurément à beaucoup de gens. (février 2010)

Indica / Outside

½

Cali - Le bruit de ma vie (2 CD)

Cali - Le bruit de ma vie (2 CD)

Véritable bête de scène, le Français Cali nous présente ici un double album en concert. Le premier CD nous présente tous ses plus grands succès enregistrés dans différentes villes de France et de Belgique au cours de sa tournée 2008. On peut y entendre « Je ne te reconnais plus », « Paola » et « Dolorosa », mais c’est surtout la pièce d’ouverture, « 1000 cœurs debout », qui rejoindra le public québécois, puisqu’elle a été largement popularisée par la télé-réalité Star Académie. Le 2e CD a été enregistré en avril 2009 à Tournai et à Mons en Belgique dans le cadre de spectacles plus intimistes où le piano était le seul accompagnement. Cet album double nous présente donc les 2 facettes de la personnalité de Cali. Premièrement, son côté débridé de star du rock avec ses performances scéniques à l’énergie débordante. Ensuite son côté plus doux, influencé par la chanson française traditionnelle. (mai 2010)

Virgin / EMI

½

Julian Casablancas - Phrazes for the Young

Julian Casablancas - Phrazes for the Young

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Si l’album d’Albert Hammond Jr n’avait pas prêté à confusion avec les Strokes, pas plus que l’aventure psychédélique de Fabrizio Moretti avec Megapuss, Phrazes for the Young, premier opus de Julian Casablancas pose un autre débat. Non pas qu’il faille sans arrêt juger toute tentative solo d’un membre par rapport à son groupe, mais parce que Phrazes for the Young a posé bien plus d’interrogations. Pas rassurés quant à l’avenir des Strokes, les fans n’ont pas forcément été réconfortés par l’aventure solitaire du leader de leur formation fétiche. Quelques semaines après la sortie de Phrazes for the Young, l’avenir des petits princes de New York est toujours trouble. Bref, Strokes ou pas, Casablancas est bel et bien dans les bacs en noir et rouge. Elégant comme toujours, l’énigmatique chanteur a décidé de dévoiler sa face expérimentale new wave cachée. Il recrée un univers où les synthés reprennent le pouvoir sur des guitares réduites à quelques arrangements de fonds. Lui qui avait contribué avec ses potes à revitaliser le rock garage au début du nouveau millénaire. Sacrilège. Traîtrise. Ou pas. Casablancas use jusqu’au dernier souffle ses expérimentations persos. Déroutant au départ, Phrazes for the Young s’ouvre sur le single « Out of the Blue » qui sonne définitivement synthétique. Pas désagréable, « Out of the Blue » se bonifie au fil des écoutes et s’impose clairement comme un hit de qualité finalement pas si éloigné que ça de l’univers Strokesien. Casablancas persiste et s’enfonce dans les années 1980 avec un Bowiesque « Left & Right in the Dark » convaincant, tout autant que l’autre hit « 11th Dimension ». Pas de quoi fouetter un tigre mais pas de quoi hurler au scandale. Malgré tout, le chant nonchalant de Julian Casablancas et quelques expériences peu concluantes (la ballade bluesy « 4 Chords of the Apocalypse », la country futuriste « Ludlow St. ») ajoutés à une nuée d’effets un peu lourds peinent à provoquer l’admiration. Prêt à en découdre, Casablancas sort en son âme et conscience un album qui va diviser et ajouter de l’huile sur le feu au moment où son groupe est déjà en pleine tourmente. En bon rocker, Julian se fout des conséquences. Il a bien raison. Mais, il en reste un album assez transparent qui n’aurait certainement pas eu le même buzz sans le nom de son créateur. (janvier 2010)

½

Neko Case - Middle Cyclone

Neko Case - Middle Cyclone

Il y a 3 ans, la folk rockeuse Neko Case nous offrait un album acclamé de la critique et du public, Fox Confessor Brings the Flood. Ayant toujours su évoluer grandement dans son écriture à chaque album, Neko se retrouvait donc avec un défi de taille pour ce 5e album studio. Elle a toujours été très forte pour créer des mélodies accrocheuses et ça se confirme à nouveau sur Middle Cyclone. Plus que jamais elle s’aventure dans la musique pop, un peu à la façon de Martha Wainwright, laissant le folk de côté pour une bonne partie du disque. Utilisant la métaphore de la tornade en différentes occasions, Neko nous offre un album centré sur notre planète et la nécessité de la protéger. L’album de 14 pièces se termine même par plus d’une demi-heure de sons des « Marais la nuit ». La pièce qui représente peut-être le plus le thème du disque est une reprise du groupe Sparks intitulée «  Never Turn Your Back on Mother Earth ». On retrouve également une autre reprise de cette même période du milieu des années 70, « Don’t Forget Me » de Harry Nilsson. Même si Middle Cyclone, très cinématographique, peut sembler plus difficile d’approche que son disque précédent, Neko Case nous offre encore une fois un album de grande qualité avec des compositions de premier plan. Un album à découvrir! (avril 2009)

Anti- / Epitaph

½

Champion - Resistance

Champion - Resistance

Après le succès colossal de l’album Chill’ em All il y a déjà 5 ans, transporté par « No Heaven », le DJ, musicien et compositeur québécois Champion est enfin de retour sur disque avec Resistance. Il poursuit dans la direction qui l’a amené au sommet avec des pièces énergiques mêlant électronique et rock. L’album commence en douceur avec une sorte de musique de carrousel refaite à sa façon sur « Clear Beach ». La chanson-titre installe véritablement le style de l’album dans une musique électro énergique, mais c’est le mur de guitares qu’on retrouve dans l’excellente « Perfect in Between » qui montrera que Champion se distingue définitivement de tout autre DJ. En plusieurs occasions il plonge effectivement du côté du rock passablement dur. Ce sera aussi le cas un peu plus tard sur « So Big », « Backing Off » et le succès « Alive Again ». Ces pièces puissantes sont entrecoupées d’ambiances lounge beaucoup plus douces où l’électronique reprend la pôle position, malgré quelques guitares à gauche et à droite. Autant les nombreux changements de styles réussissent à prouver la polyvalence de Champion, autant ils peuvent être déboussolants par moments, ce qui complique donc une écoute en continu de l’album. J’ai plutôt l’impression que ce sera un album qui sera écouté par morceaux, selon les goûts personnels de l’auditeur et l’ambiance dans laquelle il désire se retrouver. Ce qui est clair par contre, c’est qu’on retrouve à nouveau quelques succès incontournables sur ce nouveau disque du célèbre DJ. (novembre 2009)

Vidéoclip : « Alive Again »

Saboteur / Bonsound

½

Ray Charles - Genius: The Ultimate Ray Charles Collection

Ray Charles - Genius: The Ultimate Ray Charles Collection

Il est assurément exagéré de parler de compilation ultime dans le cadre d’une collection de seulement 21 pièces pour un artiste comme Ray Charles au répertoire particulièrement vaste. Par contre, Genius est certainement la meilleure compilation d’un seul disque à être parue jusqu’ici à propos de ce chanteur-pianiste polyvalent. Les 21 titres incluent tous ses plus grands succès entre 1955 et 1972, soit lorsqu’il trônait au sommet de sa carrière. Avec 63 minutes, on aurait probablement pu en dénicher d’autres pour remplir le CD, mais le matériel inclus ici et le livret très détaillé satisferont amplement ceux qui veulent découvrir cette légende ou qui veulent se rappeler de bons souvenirs sans avoir à se procurer l’ensemble de son oeuvre. Deux petits points négatifs à souligner toutefois : l’ordre des pièces n’est pas chronologique et le volume varie parfois passablement d’une pièce à l’autre, surtout entre « I’ve Got a Woman » et « You Are My Sunshine ». Mais, ce ne sont là que des détails qui ne devraient pas trop vous affecter lorsque vous écouterez tous ces classiques. (juin 2009)

Concord / Universal

Chickenfoot - Chickenfoot

Chickenfoot - Chickenfoot

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Depuis Blind Faith ou Derek & The Dominos, il y a une quarantaine d'années, on n'a plus jamais réellement trouvé notre compte avec les supergroupes. Mais cette formule plus tape-à-l'oeil que réellement efficace ne finit jamais de sévir. L'un des derniers en date s'appelle bêtement Chickenfoot. Parti de quelques jams avant de devenir un groupe, puis un album, Chickenfoot tient dans ses rangs deux ex-Van Halen (Sammy Hagar au chant et Michael Anthony à la basse), un Red Hot (Chad Smith à la batterie) et le technicien robotisé Joe Satriani à la guitare. De quoi interpeller et faire peur, voire rire ? Le résultat sent un peu plus la poussière que l'avant-gardisme. Mais comme la critique est toujours trop facile, force est de constater que ce premier album n'est pas à jeter, ni foutre au cimetière des disques ratés. Le problème, eu égard au potentiel des protagonistes, c'est qu'on en attend toujours trop... sans trop y croire. Or, ce Chickenfoot est un disque de hard rock authentique et respectable qui lorgne pas mal sur Led Zeppelin, gros feeling en moins bien sûr. Mais les gros riffs (« Soap on a Roap », la très AC/DCienne « Sexy Little Thing ») et les hits immédiats (« Oh Yeah ») sont de sortie. Malgré une légère déception quant au faible caractère groovy de l'ensemble, ce premier disque est assez rentre dedans. Bien sûr, c'est propre et bien joué et même bien chanté par un Sammy Hagar qui a de très beaux restes. Et le Satch lui-même n'en fait pas trop, évitant le shred à tout bout de champ, tout en restant fidèle avec quelques envolées techniques (« Down the Drain »). Le problème, c'est qu'on ne retrouve pas le caractère « jam » du projet initial, tout est très, trop, carré et manque un peu de spontanéité. Malgré tout, pas sûr qu'il faille cracher dans la soupe et se priver de quelques bonnes écoutes à l'occasion. (août 2009)

Cirque du Soleil - 25 (2 CD)

Cirque du Soleil - 25 (2 CD)

Depuis 25 ans, les productions du Cirque du Soleil se multiplient un peu partout à travers le monde. La musique a toujours eu une place importante au cœur de ces spectacles d’envergure et c’est un compte-rendu de la meilleure musique du Cirque qu’on retrouve sur ce CD double. On peut entendre 25 pièces divisées en 2 disques de 55 minutes chacun. Le premier disque, intitulé Poétique, présente 13 des morceaux les plus touchants du Cirque du Soleil. Il se conclut par l’excellente « Alegria », la pièce la plus célèbre des 25 ans du Cirque. Le deuxième disque s’intitule Dynamique et présente un côté plus énergique de la musique du Cirque. Cette musique, composée en grande partie par René Dupéré, principalement dans les premiers 10 ans, s’inspire surtout du jazz et de la musique du monde, mais le CD Dynamique vous présentera une facette un peu plus pop du répertoire du Cirque. Cette compilation est très complète et inclut même une pièce de OVO, le tout nouveau spectacle présenté cet été à Montréal et Québec. Par contre, il faut souligner un manque important, puisque aucune pièce de LOVE n’est incluse. Il faut comprendre que ce spectacle basé sur la musique des Beatles offre probablement un son un peu trop différent de l’ensemble présenté ici (il y a peut-être également un problème de droits d’auteur). Aussi, on aurait certainement pu trouver d’autres pièces pour emplir les 2 CD à pleine capacité. Malgré ces deux légers accrochages, voici un excellent survol en musique des 25 premières années du plus grand cirque au monde, preuve que la musique du Cirque du Soleil peut survivre hors de ses productions de haut calibre. (juillet 2009)

Justin Time / EMI / SIX

Julien Clerc - Tour 09 (2 CD)

Julien Clerc - Tour 09 (2 CD)

Ce grand interprète français était parti pour une autre tournée de 110 spectacles en 2009. On nous présente donc un compte-rendu sur disque de cette tournée avec un album double comprenant 28 titres. Tous ses plus grands succès s’y retrouvent évidemment dont « Femmes… je vous aime », « Cœur de rocker », « Lili voulait aller danser » et « Ma préférence ». On peut également entendre la chanson traditionnelle acadienne « Travailler, c’est trop dur », popularisée par Zachary Richard. Pour la première fois lors de cette tournée, on a pu voir Julien Clerc à la guitare sur scène, lui qui privilégie habituellement le piano. On le retrouve dans la meilleure forme de sa vie, tout en voix. La qualité d’enregistrement est telle qu’elle contribue également à mettre de l’avant tout le talent de ce géant de la chanson française populaire. Voici donc un double album en concert qui ravira ses nombreux fans à travers la francophonie. (avril 2010)

EMI / SIX

The Cliks - Dirty King

The Cliks - Dirty King

The Cliks est un groupe torontois surtout connu pour sa chanteuse transgenre devenue homme, Lucas Silveira (anciennement Lilia). Elle vient alors compléter parfaitement ce trio androgyne. Musicalement (puisque c’est quand même ce qui nous intéresse ici), le groupe nous propose un son rock passablement pop, mais avec des élans garage, ska, ou rock ‘n’ roll. On peut les comparer aux Pretenders, Joan Jett, No Doubt et Concrete Blonde. Dirty King est leur 2e album et il compte quelques très solides compositions, explorant toujours différents genres musicaux. Ma préférée est certainement la chanson-titre et premier extrait qui explore le territoire des Cramps. (juin 2010)

Vidéoclip : « Dirty King »

Kindling / Warner

½

Alan Coe - Midnight Story

Alan Coe - Midnight Story

Alan Coe a d’abord été introduit au public sous le pseudonyme mystérieux de 064027125627. Le chanteur pop originaire du Nouveau-Brunswick se dévoile enfin et nous présente son tout premier album, réalisé en collaboration avec le batteur Dominique Messier (Céline Dion). Coe nous propose une musique pop légère et grandement accrocheuse qui n’est pas sans nous rappeler Elton John. Ses mélodies parfaitement fignolées sont magnifiquement interprétées grâce à sa voix haute et unique, qui nous donne d’abord l’impression d’être une voix de femme. Bizarrement, malgré la qualité des mélodies, peu d’entre elles réussissent véritablement à nous accrocher. C’est peut-être simplement que la pièce suivante nous fait rapidement oublier la précédente, mais l’album se termine et on semble déjà l’avoir oublié. Midnight Story présente de très belles qualités, mais Coe devra encore peaufiner son art. (juillet 2010)

Vidéoclip : « I’ve Been Known To »

Audiogram / SIX

Avishai Cohen - Aurora

Avishai Cohen - Aurora

Le contrebassiste Avishai Cohen est né et a grandi à Jérusalem en Israël dans une famille de mélomanes. Reconnu aujourd’hui partout dans le monde, on l’a découvert aux côtés de Chick Corea au sein du groupe Origin. Jazzman contemporain de grand talent, il nous présente avec Aurora un premier album sur lequel il ose ajouter sa voix à son instrument de prédilection, la contrebasse. On peut également entendre Karen Malka sur quelques titres. Il nous offre ici des textes en hébreu et en anglais sur des musiques jazz grandement inspirées de la musique moyen-orientale. Aurora crée donc un lien magnifique entre le jazz traditionnel, le jazz contemporain et les musiques du monde. Les 12 pièces du disque totalisant 53 minutes vous feront assurément voyager. C’est un album doux et relaxant qui réussit à créer une superbe ambiance feutrée. (septembre 2009)

Blue Note / EMI / SIX

½

The Color Of Violence - Youthanize

The Color Of Violence - Youthanize

The Color Of Violence a été formé par Derek Bloom et Travis Richter dans le seul but d’improviser en s’inspirant de la musique qui les intéressait. L’enregistrement d’un mini-album en 2003 leur a permis de signer un contrat avec Epitaph, mais le groupe a décidé de tout arrêter. Il revient maintenant avec son tout premier album, Youthanize, un court CD de 10 pièces (plus une cachée) totalisant moins de 29 minutes. Grandement improvisé en studio, le disque nous présente un son hardcore particulièrement agressif, surtout en ce qui a trait aux voix. On peut également détecter une rythmique industrielle en certaines occasions. Le groupe ne se prend vraiment pas au sérieux et il affirme lui-même que la meilleure utilisation qu’on pourrait faire de leur album est en tant que sous-verre. Pour ce faire, ils ont demandé que le boîtier de leur CD soit étanche à l’eau. Même si un large public aurait tendance à être d’accord avec cette utilisation alternative, il reste qu’on retrouve ici un groupe totalement libre dans sa créativité, qui enregistre ce qui lui plaît sans se poser de plus amples questions. Ce premier album ne passera certainement pas à l’histoire comme un chef-d’œuvre de la musique hardcore / grindcore, mais il risque de faire tendre l’oreille aux plus fervents admirateurs de ce style musical. (août 2009)

Epitaph

Converge - Axe to Fall

Converge - Axe to Fall

Le groupe métal hardcore de Boston nous revient avec un 8e album en presque 20 ans. Converge réussit à aller encore un peu plus loin dans l’agressivité de ses riffs, même si des moments un peu plus sages viennent équilibrer le tout. Le groupe nous présente 13 pièces qui forment un tout particulièrement uniforme et efficace, peut-être le meilleur ensemble depuis Jane Doe qui date déjà de 2001. « Dark Horse », qui ouvre l’album, est très certainement ma préférée avec celle qui clôt le disque en douceur, « Wretched World ». Par la suite, la voix de Jacob Bannon me dérange toujours autant que sur les enregistrements précédents. Plus que jamais le groupe a fait appel à des musiciens invités. On retrouve Steve Brodsky, Adam McGrath et J.R. Conners de Cave In qui jouent la guitare et la batterie sur « Effigy », Ulf Cederlund de Disfear qui est guitariste soliste sur « Wishing Well », Steve Von Till de Neurosis qui chante sur « Cruel Bloom » et Mookie Singerman de Genghis Tron qui chante sur « Wretched World ». Converge fait un pas en avant avec Axe to Fall grâce à un album original qui plaira assurément à ses fans de longue date. (janvier 2010)

Vidéoclip : « Axe to Fall »

Epitaph

½

Jesse Cook - The Rumba Foundation

Jesse Cook - The Rumba Foundation

La légende veut que dans les années 1800, des marins soient arrivés en Espagne avec un nouveau rythme de Cuba, la rumba. Les gypsies espagnols l’auraient mixée avec leur propre flamenco pour créer la rumba flamenca. Sur ce nouvel album du guitariste canadien Jesse Cook, il a décidé de ramener en Amérique la rumba flamenca et il a abouti en Colombie. On retrouve donc 13 titres magnifiquement interprétés par Cook à la guitare classique. Parmi les incontournables, nous devons noter la pièce d’ouverture particulièrement entraînante « Bogota by Bus », ainsi que son excellente reprise du classique de Simon and Garfunkel, « Cecilia ». Quelques titres sont un peu plus introspectifs comme « Tuesday’s Child », mais l’ensemble demeure généralement plutôt dynamique. Voici donc un excellent album autant pour les fans de guitare classique que pour les amateurs de musique du monde de grande qualité. (juillet 2010)

Coach House / EMI

½

Chris Cornell - Scream

Chris Cornell - Scream

Chris Cornell a dirigé l’un des groupes les plus influents de la scène grunge de Seattle, Soundgarden, avant de créer Audioslave. Malgré son penchant rock généralement lourd, il a souvent dit vouloir laisser de côté le rock pour produire autre chose. C’est ce qu’il réalise avec ce 3e album solo. Il s’est adjoint les services de Timbaland pour la réalisation de Scream, un album pop électronique. La symbolique autour de la pochette du disque est d’ailleurs assez claire alors qu’il détruit sa guitare, une guitare qu’on n’entendra pas sur l’album sauf en de très rares occasions (trop rares affirmeront ses fans de la première heure). Qu’il veuille explorer un nouveau style musical ne me gêne aucunement, d’autant plus que les premiers extraits entendus en boucle à la radio sont plutôt efficaces (« Part of Me », « Time » et « Scream »). Là où ça devient un peu plus gênant, c’est que la majorité du reste de l’album, en excluant peut-être « Never Far Away », « Enemy » et « Watch Out », est complètement inintéressante. En plusieurs occasions, on entend un son électronique bon marché qui n’est certainement pas digne d’un artiste de cette importance. De plus, les compositions, qui sont toutes de Cornell, ne cadrent pas nécessairement dans le style musical qu’on entend suite à tous les arrangements. En bout de ligne, si vous aimez ce que vous avez entendu à la radio, vous pouvez vous risquer à acheter l’album, mais n’ayez pas trop d’attentes pour le reste. Voici un disque qui vous obligera à changer les piles de votre télécommande pour mieux passer à la piste suivante… (chronique principale de mai 2009)

Vidéoclip : « Part of Me »

Mosley / Interscope / Universal

Creed - Full Circle

Creed - Full Circle

À la fin des années 1990, un groupe a complètement dominé les ventes dans le style post-grunge, Creed. Par contre, son étoile a pâli au début des années 2000 et c’est Nickelback qui a saisi la balle au bond pour devenir le plus grand groupe au monde dans le genre. Huit ans après son dernier album, Creed est de retour sur disque avec le même style qui a fait sa popularité au départ. Des chansons rock commerciales accrocheuses, des ballades « poignantes », voilà la recette que l’on retrouve encore une fois. Même si le groupe s’est éloigné des projecteurs pendant toutes ces années, on a l’impression qu’il n’a jamais arrêté tellement ce sont des pièces déjà entendues qu’on retrouve ici, jouées soit par eux-mêmes il y a 10 ans ou encore par Nickelback ou Godsmack. En fait, le seul point positif, c’est qu’ils réussissent encore à nous présenter des interprétations solides de leurs compositions avec un Scott Stapp à la voix toujours aussi puissante malgré ses nombreux abus de substances illicites. Pour le reste, oubliez la subtilité, la créativité ou la fraîcheur puisque vous aurez carrément l’impression d’écouter un de leurs premiers albums ou un album de Nickelback. Si vous aimez le genre, Creed vous en donnera pour votre argent, mais vous seriez encore mieux de vous tourner vers leurs 2 premiers disques plutôt que de gaspiller votre argent sur celui-ci. Les 2 premiers extraits, « Overcome » et « Rain », représentent de bons barèmes de comparaison : si vous aimez, vous risquez d’apprécier l’album, sinon oubliez ça… (janvier 2010)

Vidéoclips : « Overcome » - « Rain »

Wind-up / Warner

Étienne Daho - Daho Pleyel Paris (2 CD)

Étienne Daho - Daho Pleyel Paris (2 CD)

Dans la foulée de son album L’invitation paru en 2007, le chanteur pop rock français Étienne Daho a vu sa tournée s’arrêter au Pleyel de Paris le 3 décembre 2008. C’est ce concert qu’on retrouve ici dans son intégralité sur 2 disques. On peut entendre 28 pièces englobant entre autres tous ses plus grands succès. Parmi les participations spéciales, notons celles d’Édith Fambuena sur « L’adorer », Marianne Faithfull sur « Épaule tattoo » et Charlotte Gainsbourg sur « If ». Le son du CD double est absolument excellent et celui-ci comblera assurément ses nombreux fans. En boni à la fin du 2e CD, on retrouve le mini-album Pleased to Meet You qui regroupe 4 duos (avec Jane Birkin, Katerine, Camille et Coming Soon), ainsi qu’une nouvelle version studio de « Mythomane ». Voici un très beau cadeau que Daho offre à ses fidèles admirateurs. (février 2010)

Capitol / EMI / SIX

The Dead Weather - Horehound

The Dead Weather - Horehound

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Jack White n’avait pas déjà tout essayé ? Un duo garage rouge et blanc déjà culte, un premier super groupe qui remet les pendules de la pop rétro à l’heure, la production d’une chanteuse country presque tombée aux oubliettes. Et puis la musique d’un James Bond aussi. A priori, l’hyperactif de Détroit n’est toujours pas rassasié de musique et ce boulimique de projets a fait l’offense à ces satanés journaleux de monter un nouveau super groupe avec sa concurrente ultime (selon ces mêmes journaleux), Alison Mosshart des Kills. Ce coup-là, personne ne l’a vu venir. The Dead Weather est né après la tournée des Raconteurs et des Kills aux States durant l’été 2008. Le captain White sait encore s’entourer, recrutant au passage Jack Lawrence des Greenhornes et Raconteurs et Dean Fertita des QOTSA. De cette association de malfaiteurs, et c’est peu dire, est né ce premier Horehound. Un disque fou de garage d’une intensité et d’une noirceur assez intimidantes. Les chants emmêlés, machiavéliques, de White et Mosshart ne laissent que très peu reconnaître les passages de l’un et de l’autre. Onze titres fumants qui ne ressemblent à rien d’autre. Parfois planants pour faire baisser la garde, les Dead Weather assènent le coup de grâce au moment où l’on s’y attend le moins. Les premières écoutes sont presque terrifiantes. A commencer par l'intro en douceur de « 60 Feet Tall » qui finit par se déchaîner. Horehound est un disque pesant et puissant où les coups de masses de Jack White à la batterie croisent les nappes nauséabondes de basses, guitares et claviers (« Treat Me Like Your Mother », « I Cut Like A Buffalo »). Aussi intéressant que difficile à appréhender, Horehound est original, tombé de nulle part, croisant sans complexe rock, hip hop, stoner et garage. Un album multi facettes qu'on était en droit d'attendre de ce collectif sans même y avoir pensé. (octobre 2009)

½

Depeche Mode - Sounds of the Universe

Depeche Mode - Sounds of the Universe

Après avoir produit un de ses meilleurs albums en carrière en 2005 avec Playing the Angel, Depeche Mode faisait face au défi de taille de ne pas simplement reproduire la même formule sur le disque suivant. D’autant plus que le groupe s’allie à nouveau à Ben Hillier pour la réalisation de Sounds of the Universe. Je peux déjà confirmer que le défi est relevé avec succès puisque le groupe réussit à prendre une toute autre direction musicale. Les trois gars reviennent ici à l’utilisation des équipements de leurs débuts et utilisent des textures beaucoup plus simplifiées, ce qui met doublement l’emphase sur la qualité des chansons et la voix exceptionnelle de David Gahan. Ne croyez pas toutefois que ce changement de cap rend le groupe vieillot. Au contraire, le groupe réussit à produire avec simplicité un album de pop électronique digne de la fin des années 2000. Après tout, c’est quand même eux qui ont su le plus développer le genre au cours des 30 dernières années. Ils réussissent à nouveau à nous offrir des mélodies particulièrement accrocheuses sur un fond d’électronique riche et original. Plus que jamais, la collaboration à l’écriture est étroite entre Martin Gore et Dave Gahan. Les amateurs du genre doivent à nouveau accorder tout leur respect à Depeche Mode, et leur horde de fans criera encore une fois au génie, même si ceux-ci ne sont plus objectifs depuis bien longtemps envers leur groupe préféré. Même pour ceux qui seraient de moins grands fans de Depeche Mode, il faut reconnaître qu’ils nous offrent un autre album solide. Bravo! (chronique principale de juin 2009)

Mute / EMI

½

Richard Desjardins - Symphonique

Richard Desjardins - Symphonique

En 2004, en prélude au Coup de cœur francophone, le poète Richard Desjardins donnait un concert accompagné d’un orchestre de 50 musiciens dirigés par le fondateur de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, Gilles Bellemare. Ce concert de 70 minutes est enfin présenté sur CD, dans sa version intégrale. On y retrouve bien évidemment des classiques de Desjardins comme « Tu m’aimes-tu », « Les Yankees » et « Le bon gars ». L’orchestre symphonique réussit à illuminer la musique discrète de Desjardins et à la rendre beaucoup plus grandiose. L’effet est frappant et la musique du célèbre poète prend une autre tangente. Elle peut même rejoindre un public différent, un public qui n’est pas nécessairement très admiratif devant l’œuvre unique de Desjardins. C’est un très bon disque qui permet de redécouvrir le répertoire de ce grand artiste. (février 2010)

SRC / SIX

Diam’s - S.O.S.

Diam’s - S.O.S.

Suite au succès de Dans ma bulle en 2006, la rappeuse française Diam’s a connu une panne de création. Elle est maintenant de retour avec S.O.S., un album d’une grande intensité sur lequel elle semble vraiment révoltée. Dans ses moments les plus colériques, sa voix peut être vraiment agaçante, surtout dans une pièce de 10 minutes comme « I Am Somebody ». Diam’s est à son meilleur lorsqu’elle réussit à doser ses émotions comme dans le premier extrait, « Enfants du désert », où elle se permet même de chanter, en plus d’accompagner son texte d’une superbe musique. Malheureusement, on retrouve peu de compositions de cette qualité sur ce disque qui risque de ne toucher que ses fans de longue date et de déprimer les autres. Il y a bien « Cœur de bombe » qui est une bonne chanson d’amour, mais l’album se termine encore avec un texte de 10 minutes avec « Si c’était le dernier ». C’en est trop… (juin 2010)

Vidéoclip : « Enfants du désert »

Hostile / EMI / SIX

½

Brandi Disterheft - Second Side

Brandi Disterheft - Second Side

Contrebassiste jazz dans la jeune vingtaine, Brandi Disterheft nous arrive déjà avec son 2e album. Cette jeune dame originaire de Vancouver nous propose une musique jazz plutôt relaxante, parfois avec une touche de pop brésilienne. Brandi tire ses influences autant de Joni Mitchell que de Björk, sans oublier les standards jazz. Sur Second Side, elle signe toutes les paroles et musiques, sauf pour la chanson bonie, « This Time the Dreams On Me », mettant en vedette Ranee Lee. On peut également entendre Holly Cole sur l’excellente et entraînante « He’s Walking ». La présence de pièces instrumentales à travers les chansons contribue à établir l’ambiance générale du disque qui est feutrée et extrêmement chaleureuse. Ce ne sont pas toutes les compositions qui sont totalement originales, mais l’ensemble s’écoute à merveille. (avril 2010)

Justin Time / EMI / SIX

½

D.O.A. - Kings of Punk, Hockey and Beer

D.O.A. - Kings of Punk, Hockey and Beer

En réponse à la Ligue nationale de hockey qui présente un sport de plus en plus corporatif, le parrain canadien du punk, Joe « Shithead » Keithley, a décidé de nous présenter en musique sa vision du sport national canadien. On retrouve donc ici un assemblage de pièces de « hockey rock » d’une grande efficacité, dont plusieurs pièces du groupe parues sur des albums passés, ainsi que des reprises. Le disque commence en force avec les excellentes « Donnybrook » et « Dead Men Tell No Tales », suivies de la reprise de Stompin’ Tom Connors, « The Hockey Song ». Plus tard, on retrouve une adaptation de « Pencil Neck Geek » du lutteur Classy Freddie Blassie. Finalement, l’album se conclut avec le classique de Bachman-Turner Overdrive « Taking Care of Business », enregistré sur un démo en 1986 avec le guitariste et compositeur de la pièce, Randy Bachman. Le concept de l’album est intéressant et divertissant, mais il ne réussira certainement pas à révolutionner le punk rock canadien. En plus, il me semble qu’une reprise de « Blitzkrieg Bop » des Ramones aurait été appréciée, puisqu’elle est constamment utilisée pendant les matchs de la Ligue nationale de hockey, surtout le fameux passage « Hey, Ho, Let’s Go! ». (mai 2010)

Sudden Death

Peter Doherty - Grace / Wastelands

Peter Doherty - Grace / Wastelands

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Victime d'un syndrome Black Francis (en groupe) qui, à l'occasion, se réinvente en Frank Black (en solo), le célébrissime Pete Doherty (en groupe) sort son premier disque sous son véritable patronyme PeteR Doherty (en solo). Faut suivre. Décrié, adulé, déchiré ou porté aux nues, le jeune anglais n'est pas épargné depuis le succès des Libertines, devenus cultes, sans débat. Sa personnalité hors du commun, son attitude sex drugs & rock n' roll, sa silhouette sous perf' de stupéfiants, affichée comme une pub redondante dans les tabloïds anglais, n'ont pas aidé le gamin à se faire des amis. Autant dire que ce premier opus studio était attendu au tournant... Et c'est d'autant plus étonnant que la critique semble pour une fois presque unanime. Jugement sur pièce. Seul dans sa barque ou presque, Peter a su s'entourer de ce qu'il fallait de beau monde pour accoucher d'une oeuvre sincère et plus belle que jamais. Stephen Street (New Order, Blur, Babyshambles) se retrouve ainsi à la production et Graham Coxon (Blur) en soutien et complément sur des parties de guitare. Un trio gagnant. Peu de types sur cette terre peuvent jouer et alterner du punk, du garage ou de la pop (suivant ses différents groupes) avec autant de crédibilité que lui. Et peu de types sur cette foutue planète peuvent décider de tout plaquer pour chausser une guitare acoustique dans une main et fredonner des hymnes folks comme lui. Pete touche droit au coeur par sa simplicité et son émotion, chantant d'une voix à fleur de peau, avec son habituelle maladresse et son innocence palpable. Douze titres qui s'enfoncent dans le crâne à chaque nouvelle écoute, où chaque accord, chaque corde pincée, chaque hésitation vocale transpercent l'âme. Des titres minimalistes comme « Arcady », « I'm The Rain », « Sheepskin » (magnifique duo avec Dot Allison) touchent par leur sobriété et leur élégance, d'autres comme « A Little Death », « Salonè » ou « Bocker Love Song » jouissent d'arrangements subtiles mais jamais ostentatoires. Les interventions de Coxon disséminées tout au long du disque parachèvent magistralement les 12 actes de l'oeuvre. Plus introspectif que jamais sur ce disque, Peter semble dans sa bulle, chantant comme si rien ne pouvait le perturber... Comme si les médias ne lui étaient jamais tombés dessus, comme si la réponse aux critiques était d'être soi-même, tout simplement et plus que jamais. Brillant. (mai 2009)

Eels - Hombre Lobo: 12 Songs of Desire

Eels - Hombre Lobo: 12 Songs of Desire

Le groupe californien Eels, dirigé par E (Mark Oliver Everett), nous arrive avec un album concept autour du thème du désir. Ce qui frappe d’abord, c’est le boîtier, parfaitement copié sur les boîtes de cigares cubains Cohiba. Par la suite, on découvre 12 pièces où on nous présente en alternance des pièces rock et des ballades ou pièces pop mid-tempo. Les moments énergiques explorent régulièrement le rock garage (« Prizefighter », l’excellente « Lilac Breeze », etc.) et même le blues garage (« Tremendous Dynamite »). Dans les moments les plus doux, le groupe nous offre de véritables petits bijoux, parfois extrêmement touchants (« In My Dreams », « The Longing », « My Timing is Off », etc.). Peu de pièces possèdent des faiblesses et elles ont toutes un intérêt particulier, peu importe l’atmosphère qu’elles créent. Avec Hombre Lobo, Eels nous présente possiblement son meilleur album en 10 ans. Une très belle réussite! (août 2009)

Vidéoclip : « In My Dreams »

Vagrant / Universal

Eiffel - À tout moment

Eiffel - À tout moment

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

« Pour ne pas trop vous faire languir, je ne résiste pas au plaisir de vous dire que, contre vents et marées, nous commençons aujourd'hui l'enregistrement de notre quatrième album. ». C'est en ces mots que Romain Humeau confirmait le retour d'Eiffel dans les bacs en 2009. Et ces allégations sont tout sauf anecdotiques. Après la sortie de Tandoori, excellent troisième album des Bordelais, Eiffel a vu rouge. Chamboulement et perversion en tout genre de la part d'EMI et tout vole en éclat. Tandoori ne connaîtra jamais le destin qui aurait dû être le sien. Aucun soutien promo de la part de sa maison de disque et surtout le groupe est remercié… sans merci. Les temps sont plus que jamais difficiles. Mais ne serait-ce que par conviction, jamais Romain et les siens n'ont plié. À tout moment est un peu la conséquence et l'expression de cette révolte. Tant mieux. Pour ses textes, Romain Humeau doit avoir régurgité une partie de son dégoût, de la condition humaine à la politique jusqu'à ses dernières mésaventures avec le groupe… tout y est et finement rédigé. Tout est abordé avec autant de rage que de poésie. Pas de doute, c'est bien l'empreinte du groupe. Musicalement, ce nouvel opus est bien différent de ses aînés et surtout de Tandoori, disque rock à souhait. À tout moment ouvre des champs plus larges, explore plus de sons, d'instruments, de styles. L'album est plus posé, mais pas moins engagé. Eiffel accouche, d'une part, de mélodies fines et tendues, portées par les guitares acoustiques et le piano (« Minouche », « Je m'obstine ») ou le banjo (superbe « Sous ton aile ») et soutenues par quelques arrangements du plus bel effet. Mais les Bordelais n'abandonnent pas l'urgence ni la puissance, celles-là mêmes qui frappent d'un uppercut musical, direct dans le buffet (« Nous sommes du hasard », « Ma blonde », « Mille Voix Rauques »). Sans oublier que l'album a été annoncé par le teaser de luxe « À tout moment la rue » portant la révolte le point tendu, avec trente maigres secondes d'un duo anthologique entre Romain et Bertrand Cantat. Romain assure avec brio le lien entre paroles et musique avec un chant intense, sur le fil du rasoir… le coeur sur la main. Pur et bestial, remarquablement juste. L'une des armes redoutables de ce quatrième album. (juin 2012)

Vidéoclip : « À tout moment la rue »

Pias / SIX

Éléphantine - Le bonheur en 3D

Éléphantine - Le bonheur en 3D

Éléphantine est le groupe du comédien Maxime Desbiens-Tremblay et il nous présente son tout premier album avec Le bonheur en 3D. Le quatuor nous propose une musique électro-pop et rock d’une grande profondeur. Il se situe quelque part entre Daniel Bélanger et Coldplay, mais le premier nom qui m’est venu en tête est Okoumé. Ce qui est clair, c’est que le groupe possède un talent indiscutable pour l’écriture de chansons d’une grande efficacité aux mélodies inoubliables. La créativité est bien présente tout au long de ce disque, sauf en quelques rares occasions où leur musique peut nous apparaître comme un peu plus commune. L’atmosphère créée sur Le bonheur en 3D réussit à nous captiver et à nous transporter jusqu’à la fin. Une belle réussite, surtout pour un premier disque! (mai 2010)

Vidéoclip : « Une clope, un café »

Sphère

½

Dario Elia - Vie Impervie

Dario Elia - Vie Impervie

Dario Elia est un chanteur et musicien italien. Il nous propose une musique essentiellement atmosphérique présentant un mélange de nouveau jazz et d’électronique expérimentale. C’est une musique particulièrement lente qui intègre discrètement quelques boucles et échantillonnages, réussissant à rendre l’ensemble assez riche et créatif, malgré sa simplicité première. Les voix sont douces et langoureuses, mais si on les retirait de l’enregistrement, plusieurs pièces pourraient nous sembler carrément dans le style nouvel âge. Vie Impervie nous présente donc une musique d’ambiance triste et lente, passablement difficile d’accès. Les quelques pièces un peu plus rythmées qui pourraient venir casser ce rythme ne sont pas tellement plus joyeuses. On se retrouve en bout de ligne avec un disque pour public averti, qui pourra ennuyer bien des gens non initiés, mais qui possède de belles qualités créatives. (mai 2010)

Vesna Haus

Ramblin’ Jack Elliott - A Stranger Here

Ramblin’ Jack Elliott - A Stranger Here

Le légendaire troubadour Ramblin’ Jack Elliott est de retour avec un nouvel album, le 2e sur l’étiquette Anti après I Stand Alone en 2006. Encouragé par le réalisateur de l’album, Joe Henry, Elliott laisse de côté son style country folk pour nous offrir plutôt ses versions uniques de classiques blues datant d’avant la 2e guerre mondiale, alors que le monde entier était en pleine dépression. Malgré une carrière de plus de 50 ans derrière lui, Elliott nous offre encore une fois une performance solide vocalement. Ses interprétations sont impeccables et elles nous permettent de découvrir des pièces uniques de la culture américaine. Voici donc un autre très bon album par ce maître incontesté des racines de la musique américaine. (novembre 2009)

Anti- / Epitaph

½

Eminem - Relapse

Eminem - Relapse

Il y a déjà 5 ans que le mauvais garçon du rap nous avait présenté son dernier album, Encore. C’est que les problèmes se sont enchaînés pour lui (encore une fois) depuis ce temps avec un divorce, le décès de son meilleur ami Proof, et son problème de dépendance aux drogues qui a atteint de nouveaux sommets. Il revient donc ici avec une énergie renouvelée, prêt à bouleverser à nouveau le monde du rap. Il reprend rapidement ses thèmes de prédilection : sa mère (qui semble être au cœur de tous ses problèmes), les homosexuels, ainsi que les starlettes (mettant particulièrement l’accent ici sur Lindsay Lohan et Kim Kardashian). Toujours aussi rempli de rage, il n’a aucunement l’intention de ménager la veuve et l’orphelin. C’est ce côté provocateur qui a fait sa renommée, mais c’est aussi le côté le moins intéressant de son œuvre artistique selon moi, puisque la provocation prend souvent le dessus sur ses compositions. Justement, musicalement, ce nouvel album suit de façon assez logique le précédent. Il nous présente une musique passablement douce laissant toute la place aux textes beaucoup plus hardcore. Vous ne trouverez pas de pièces dansantes comme ses méga succès « Without Me » ou « Real Slim Shady ». Par contre, l’ensemble est particulièrement solide et risque de vous plaire jusqu’à la fin malgré les 77 minutes. (novembre 2009)

Vidéoclip : « 3 A.M. »

½

Enya - The Very Best of Enya

Enya - The Very Best of Enya

Reconnue depuis la fin des années 1980 comme l’une des plus grandes chanteuses de new age et de pop celtique, l’Irlandaise Enya se devait donc de nous présenter une compilation de ses plus grands succès. En fait, les 18 titres retenus ici ont été choisis par Enya et son entourage. On peut malgré tout y entendre tous ses plus grands succès et les pièces préférées du public (« Orinoco Flow », « Storms in Africa », « Caribbean Blue », « Book of Days », « Only Time », etc.), mais elles sont accompagnées de titres un peu plus obscurs. Des pièces comme « Cursum Perficio », « Trains and Winter Rains » et « Boadicea » réussisent à bien s’intégrer à l’ensemble qui est en fin de compte des plus complets. Il faut aussi noter la présence de 2 titres tirés du premier chapitre de la trilogie Lord of the Rings, une version inédite de « Aniron (I Desire) » et « May It Be » à la 18e piste. On peut également entendre une 19e pièce en boni, « Oiche Chiuin (Chorale) » (« Sainte Nuit »). Voici donc la compilation ultime de cette chanteuse unique, même si on aurait grandement apprécié un livret plus détaillé. The Very Best of Enya fera assurément le bonheur de ses fans et de tous ceux qui pourront enfin la découvrir sans se lancer à la recherche de tous ses albums. (avril 2010)

Vidéoclips : « Orinoco Flow » - « Book of Days » - « Only Time » - « Caribbean Blue » - « Storms in Africa »

Reprise / Warner

Louis Étienne - Sans se retourner

Louis Étienne - Sans se retourner

Six ans après un premier album éponyme, Louis-Étienne (Doré) nous revient sur disque, trait d’union en moins. L’auteur, compositeur et interprète originaire de Québec nous propose un son folk contemporain avec un mélange de musiques celtiques, traditionnelles et rock, ainsi que des influences de chanson française. En fait, il se situe quelque part entre les Cowboys Fringants et Renaud. Sur cet album de 13 titres, on retrouve un très bon mélange entre musiques qui bougent et chansons à textes un peu plus introspectives. Les violons et autres instruments traditionnels occupent une place importante, apportant une touche festive en plusieurs occasions. Louis Étienne possède un talent d’écriture évident, mais il se permet également une interprétation toute personnelle, la traditionnelle « Le temps des fleurs » popularisée par Dalida et Vicky Leandros, et plus récemment par Ima. Sans se retourner est un album d’une grande efficacité. (avril 2010)

Vidéoclip : « Dans mon univers »

BrosCanteur / SIX

½

Every Time I Die - New Junk Aesthetic

Every Time I Die - New Junk Aesthetic

Le groupe hardcore de Buffalo Every Time I Die est de retour avec son 5e album, le premier sur l’étiquette Epitaph. Le groupe qui existe depuis plus de 10 ans offre le mélange idéal entre punk et métal et c’est encore le cas sur New Junk Aesthetic. L’album de 11 titres totalisant à peine 32 minutes présente une évolution intéressante jusqu’à son apogée avec « The Sweet Life ». Basés à l’origine sur l’humour, les textes du groupe explorent un côté plus sérieux ici, s’interrogeant sur les nouvelles technologies et la perte de vie privée. Musicalement, les guitares demeurent lourdes et les structures, complexes, en accompagnement à la voix criarde de Keith Buckley. Tous les éléments sont assemblés encore une fois pour que le groupe puisse séduire ses fans et tout amateur de hardcore avec une certaine originalité. New Junk Aesthetic n’est assurément pas un album facile d’accès et n’est probablement pas le meilleur du groupe à ce jour, mais il a l’avantage de permettre à Every Time I Die de se différencier de la plupart des autres groupes du genre. (février 2010)

Vidéoclip : « Wanderlust »

Epitaph

Exciter - Exciter

Exciter - Exciter (1988, 1995) (réédition de 2009)

Exciter a été l’un des groupes métal les plus connus au Canada dans les années 80. Le groupe d’Ottawa a en effet été rapidement associé à la première vague de thrash metal dès 1983, sans toutefois rencontrer le niveau de qualité des fondateurs américains du genre (Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer). Leur album éponyme était le 5e du groupe et il est paru en 1988, après que leur popularité ait grandement décliné. Le groupe a embauché pour la première fois un véritable chanteur en Rob Malnati, le chant étant assuré précédemment par le batteur Chuck Beehler. Complètement dépourvu du thrash metal qui les a fait connaître, cet album propose plutôt un son métal commun naviguant entre Judas Priest et Accept. Le son est plutôt mauvais et la seule pièce digne d’intérêt demeure « Scream Bloody Murder », la pièce d’ouverture. Le groupe s’est séparé peu de temps après, avant de se reformer dans les années 90. L’album a été réédité en 1995, puis on en retrouve maintenant une nouvelle édition sur les tablettes. Le meilleur album du groupe demeure sans contredit Long Live The Loud paru en 1985. (mars 2009)

Magnetic Air / MVD

Marianne Faithfull - Easy Come Easy Go

Marianne Faithfull - Easy Come Easy Go

Après l’excellent album de 2005 Before the Poison, la très polyvalente Marianne Faithfull se devait d’emprunter une nouvelle direction. En regardant simplement la pochette de Easy Come Easy Go, on devine que c’est vers le jazz qu’elle s’oriente probablement cette fois-ci. C’est essentiellement le cas, même s’il reste encore des éléments du rock de son disque précédent. En fait, le changement majeur ici est qu’elle revient à un album de reprises avec son vieux complice Hal Willner comme réalisateur, eux qui ont travaillé ensemble pour la dernière fois en 1987 pour Strange Weather, aussi un disque de reprises. Sur Easy Come Easy Go, elle interprète de sa voix chaude des classiques d’un large éventail musical allant de Dolly Parton (« Down From Dover ») aux Decemberists, en passant par Duke Ellington, Morrissey, Smokey Robinson, Merle Haggard, Randy Newman, Brian Eno et Neko Case (l’excellente « Hold On Hold On »). Elle s’entoure également de musiciens et chanteurs célèbres, avant tout pour se faire plaisir, mais peut-être un peu aussi pour créer de l’intérêt autour du disque. On peut donc entendre à un moment ou à un autre Sean Lennon, Nick Cave, Rufus Wainwright, Antony Hegarty, Kate & Anna McGarrigle, Jarvis Cocker et Warren Ellis. Il ne faut pas non plus oublier son ami de toujours Keith Richards qui vient jouer de la guitare et chanter sur « Sing Me Back Home » de Merle Haggard, une chanson qu’il a enseignée à Marianne. En bout de ligne, l’album peut sembler quelque peu décousu, mais il représente tout de même un excellent collage de classiques, généralement doux et introspectifs, magnifiquement interprétés par une Marianne Faithfull en grande forme dont la voix est plus précise que jamais. (juin 2009)

Naïve / Decca / Universal

½

Farewell - Run It Up the Flagpole

Farewell - Run It Up the Flagpole

Après un premier album qui m’avait laissé de glace, le groupe pop punk de la Caroline du Nord, Farewell, est de retour avec Run It Up the Flagpole. Le groupe semble s’être quelque peu resserré et nous offre un disque un peu plus cohérent. Les claviers sont plus rares et, même si les compositions demeurent légères, l’ensemble s’écoute d’un bloc. Leurs trop rares meilleurs moments demeurent lorsqu’on peut les comparer à Green Day, même si c’est un signe évident de manque de créativité. Je me passerais clairement de l’ennuyante ballade « Before I Wake », comme de quelques autres pièces d’ailleurs, mais l’album demeure un tout intéressant pour les amateurs de pop punk particulièrement léger. (avril 2010)

Vidéoclip : « Devoid (That’s What I Think About It) »

Epitaph

Jay Farrar & Benjamin Gibbard - One Fast Move or I’m Gone (Music From Kerouac’s Big Sur)

Jay Farrar & Benjamin Gibbard - One Fast Move or I’m Gone (Music From Kerouac’s Big Sur)

Jay Farrar a été membre fondateur de Uncle Tupelo et Son Volt. Il a grandement contribué au country alternatif des années 1990. Il s’associe ici à Benjamin Gibbard de Death Cab For Cutie pour produire la musique originale d’un film documentaire à propos de l’écrivain Jack Kerouac et des circonstances troublantes qui ont inspiré son roman Big Sur en 1962. Pour l’écriture des pièces de cet album, Farrar a utilisé des extraits du roman et les a adaptés en musique. Le documentaire ne présente que quelques-unes des 12 pièces présentées sur le CD qui dure tout de même près de 39 minutes. Ayant été écrit spécifiquement pour le film, l’album présente une belle cohérence par rapport aux bandes originales habituelles souvent beaucoup trop décousues. One Fast Move or I’m Gone présente un son country alternatif généralement doux dans le plus pur style de Farrar qui risque de plaire à un public friand de ce genre musical. Il ne révolutionne rien, mais offre tout de même un bon moment d’évasion. (juin 2010)

Atlantic / Warner

Fever Ray - Fever Ray

Fever Ray - Fever Ray

Fever Ray est un projet parallèle de Karin Dreijer Andersson du duo The Knife. Supportée par 4 musiciens, la Suédoise nous offre une musique essentiellement électronique, mais avec aussi une tendance organique. La particularité de l’album est qu’il est extrêmement sombre, à l’image de la pochette noire. L’atmosphère que réussit à créer Fever Ray nous hypnotise carrément, et ce dès la première pièce, « If I Had a Heart ». Les influences de Björk et du trip hop des années 1990 sont évidentes. Mais par sa créativité, Fever Ray réussit à nous amener totalement ailleurs, dans un territoire encore inconnu du monde de la musique. Plus accessible que The Knife, la musique de Fever Ray s’écoute attentivement en se laissant littéralement transporter dans cet univers parallèle. Voici donc un album cohérent jusqu’à la fin qui réussira à satisfaire tous ceux qui ont soif d’une nouvelle musique originale. (découverte du mois d'octobre 2009)

Vidéoclips : « If I Had a Heart » - « When I Grow Up » - « Triangle Walks »

Mute

A Fine Frenzy - Bomb in a Birdcage

A Fine Frenzy - Bomb in a Birdcage

Derrière A Fine Frenzy se cache une jeune femme à l’allure fragile, Alison Sudol. Née à Seattle et ayant grandi à Los Angeles, elle a baigné dans le domaine musical depuis sa plus tendre enfance. Dès l’adolescence, elle écrivait ses propres chansons. Pour un concert où elle faisait bizarrement la première partie des Stooges en mars 2007, elle a décidé d’emprunter le pseudonyme A Fine Frenzy. Elle a ensuite enregistré son premier album, One Cell in the Sea, et a prêté sa musique à plusieurs séries télé. Deux ans plus tard, elle a décidé de s’éclater sur Bomb in a Birdcage. Même si on retrouve à nouveau le son alternatif adulte du précédent disque, A Fine Frenzy nous présente aussi des pièces plus énergiques, une musique pop accrocheuse à souhait. C’est le cas entre autres sur l’excellente « New Heights », ainsi que sur ma préférée, l’électro-pop « Electric Twist ». Elle explore le son new wave et n’hésite pas à mettre bien en avant des guitares un peu plus lourdes, diminuant du même coup l’importance du piano qui meublait totalement son disque précédent. En fait, on sent que pour ce 2e album elle était bien décidée à se faire plaisir et à faire abstraction de toute la pression qu’on pouvait bien tenter de lui mettre sur les épaules. On retrouve à nouveau plusieurs ballades, mais les pièces plus énergiques seront grandement appréciées en concert. Avec Bomb in a Birdcage, A Fine Frenzy sonne enfin comme un véritable groupe, dirigé en plusieurs occasions par le guitariste David Levita. Dans le cas de A Fine Frenzy, l’épreuve du 2e album se transforme en véritable tremplin pour ce groupe à l’avenir extrêmement prometteur. La suite risque d’être encore plus intéressante. À surveiller! (décembre 2009)

Vidéoclip : « Blow Away »

Virgin / EMI

½

Fires Of Rome - You Kingdom You

Fires Of Rome - You Kingdom You

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

New York est en pleine effervescence musicale. MGMT a remporté les suffrages l'an dernier et des tonnes de groupes indés et néo psychédéliques sortent de leur garage avec des albums qui tiennent méchamment le pavé. Derrière une pochette aussi hallucinée et multicolore que leur musique, le trio de Fires Of Rome, emmené par Andrew Wyatt, risque bien d'agacer et de passionner. You Kingdom You, premier album de ce groupe pour le moment légèrement confidentiel, mange à tous les râteliers et marche sur les plates bandes de pas mal de ses congénères avec une insolence presque grossière. Andrew Wyatt, déjà connu pour ses collaborations avec Mark Ronson ou Just Jack s'est également collé à la production de You Kingdom You. Pas étonnant que l'ensemble fleure bon le disque de maniaque méticuleux, obsédé par une certaine perfection. Ce genre d'album pondu par trois musiciens qui paraissent en être dix tant les couches et touches d'instruments se superposent mais avec beaucoup d'habileté et de pertinence. Ici, pas de superflu, juste de l'utile et du bon goût, de la sophistication au service de l'émotion. Fires Of Rome cultive sans honte ses influences 70's et 80's, lorgnant sur le hard rock (« I’ll Take You Down »), sur le glam de Bowie (« Monkey in a Cage ») et des T-Rex (« But You’re Such a Cherry »), sur le dance rock de stade (le single « Set In Stone »), le tout saupoudré d’un soupçon de grandiloquence et de puissance. Splendide premier album. (avril 2009)

The Flaming Lips - Embryonic

The Flaming Lips - Embryonic

Le groupe alternatif américain est de retour avec un nouvel album à la créativité débordante. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Flaming Lips ne s’assoient jamais sur leurs lauriers. Malgré quelques succès importants au tournant du 21e siècle, ils sont toujours revenus avec des albums totalement originaux par la suite, sans liens apparents avec The Soft Bulletin et Yoshimi Battles the Pink Robots qui leur ont permis de rejoindre un auditoire un peu plus large. Avec Embryonic, ils reviennent à nouveau avec une panoplie d’expérimentations, plus souvent qu’autrement difficiles à apprivoiser. Moins spatial, que les enregistrements précédents, le disque offre tout de même des moments planants à souhait (« Evil », etc.). Par contre, le groupe va plus que jamais dans des expérimentations brutes et agressives, parfois à la limite de l’écoutable, avec ce qui semble n’être qu’un amalgame de bruits improvisés (« Aquarius Sabotage »). La richesse musicale fait en sorte que l’album prend de la valeur à chaque écoute grâce à la découverte de nouveaux aspects qui nous avaient échappés au premier abord. La seule mélodie qu’il est possible de fredonner se trouve à la 11e piste avec « I Can Be a Frog », certainement la pièce la plus « pop » du disque, si on peut attribuer le genre pop à The Flaming Lips. Avec ses 18 titres totalisant plus de 70 minutes, Embryonic est un album complexe, mais sa richesse en fait une œuvre de très grande qualité. Les compositions s’enchaînent bien et en bout de ligne on est entièrement satisfait de l’effet produit. Un public non averti aura évidemment beaucoup de difficulté à adhérer à un album aussi particulier, mais un public curieux sera grandement récompensé après quelques écoutes. Une édition de luxe est disponible avec 2 CD et un DVD audio en boni contenant tout l’album. Cette édition limitée inclut également un livre à couverture rigide de 24 pages avec œuvres d’art en couleur, textes des chansons et photos du groupe. (janvier 2010)

Warner

Flight of the Conchords - I Told You I Was Freaky

Flight of the Conchords - I Told You I Was Freaky

Flight of the Conchords est un duo rock humoristique de Wellington en Nouvelle-Zélande qui est actif depuis 2002. En 2007, ils se sont faits offrir une série humoristique sur les ondes de HBO, ce qui leur a permis d’étendre leur popularité. Leur album éponyme de 2008 contenant le meilleur de la première saison de la série avait particulièrement attiré l’attention, et ils étaient déjà de retour un an plus tard avec le meilleur de la deuxième saison. La musique incluse sur ce 2e disque ne peut atteindre le même niveau de qualité que sur le précédent alors que Jemaine Clement et Bret McKenzie ont dû écrire en mode accéléré. On retrouve tout de même des éléments intéressants d’un point de vue musical. Par contre, pour l’humour, il faut vraiment être amateur de musique humoristique pour arriver à apprécier. (juillet 2010)

Sub Pop / HBO / Warner

Florence and The Machine - Lungs

Florence and The Machine - Lungs

Florence Mary Leontine Welch est une chanteuse unique du sud de Londres. Elle nous offre une musique passablement minimaliste accompagnée d’un piano, d’une guitare occasionnelle et d’une batterie. On peut la comparer à Goldfrapp, Amy Winehouse et Feist, grâce à un style musical qui intègre des influences très diverses allant du new wave, au blues, en passant par le soul, le rock et le jazz. Avec le premier extrait, l’excellente « Kiss with a Fist », on découvre son côté le plus rock n’ roll avec une guitare qui rappelle l’âge d’or du rock dans les années 1950, avec un élément évident des White Stripes. Même si elle nous offre une musique généralement pop, Florence a tendance à intégrer des structures un peu plus complexes que la normale à sa musique. Le résultat est particulièrement créatif et capte aisément l’attention. Quelques pièces réussiront moins à vous séduire, mais l’ensemble présente sans aucun doute de grandes qualités créatives. Pour un premier album, Florence and The Machine nous offre un produit de grande qualité qui ne fera que faire grandir les attentes pour la suite. (découverte du mois de janvier 2010)

Vidéoclip : « Kiss with a Fist »

Island / Universal

½

Zaza Fournier - Zaza Fournier

Zaza Fournier - Zaza Fournier

Née à Paris il y a 24 ans, Zaza Fournier est une jeune chanteuse à l’inspiration infinie. Sa pop française va en effet puiser dans le cabaret, le jazz vocal et le rock n’ roll avec des éléments d’Édith Piaf, Elvis Presley et Charles Aznavour. Sa voix grave et chaude se compare rapidement avec Patricia Kaas. Véritable lien entre musique rétro et contemporaine, cette amoureuse de l’accordéon apporte tout de même un peu de modernité sur scène en s’accompagnant aussi de son iPod qui contient ni plus ni moins que son orchestre. L’auteure, compositeure et interprète a fait des études en art dramatique et s’en sert grandement pour ajouter une touche théâtrale à son œuvre qui au final est passablement originale. Zaza Fournier est donc non seulement un nouveau visage de la pop française, mais elle apporte une couleur et une personnalité bien à elle, un véritable vent de fraîcheur. Ce premier album éponyme est en bout de ligne un bon disque pour les amateurs de pop légère et de variété française. (septembre 2009)

Vidéoclip : « La vie à deux »

Warner

Franz Ferdinand - Blood

Franz Ferdinand - Blood

Quelques mois seulement après nous avoir présenté Tonight, le groupe écossais est déjà de retour avec un nouvel album. Mais attention, Blood ne nous offre que des reconstructions des pièces de Tonight en version dub. Si Tonight était assurément l’album le plus pop du groupe, Blood va à l’autre extrémité du spectre musical avec des expérimentations électroniques qui ne se démarqueront que dans l’underground. Certaines pièces demeurent facilement reconnaissables comme « Feeling Kind of Anxious » qui est clairement « Ulysses », « Katherine Hit Me » qui remplace « No You Girls » et « Die on the Floor » qui est une version un peu plus éclatée de « Can’t Stop Feeling », une version parfaite pour les planchers de danse. Par contre, d’autres sont pratiquement impossibles à identifier comme « Backwards on My Face » dont le seul indice permettant de reconnaître « Twilight Omens » est le clavier. Blood nous permet de véritablement découvrir à quel point Franz Ferdinand est talentueux et versatile. Même s’il offre une musique plutôt inaccessible à un large public, l’album risque de plaire grandement aux fans du groupe et de l’album Tonight, tout en gagnant quelques amateurs de musique underground. En plus, il permet de réaliser à quel point les compositions de Tonight étaient de grande qualité. Un très bon disque!

Domino / Sony

½

Franz Ferdinand - Tonight

Franz Ferdinand - Tonight

Sur son 3e album, le groupe écossais Franz Ferdinand change quelque peu de direction, s’orientant plus que jamais vers la pop dansante. Même si les guitares y sont toujours au rendez-vous, Tonight inclut énormément de claviers et chacune des pièces vous fera assurément taper du pied. On retrouve une plus grande uniformité que sur le disque précédent qui était en quelque sorte coincé entre le son indie qui les a fait connaître et cette musique pop entraînante. Ici, c’est carrément un album concept que le groupe nous propose traitant d’une soirée de party et du lendemain de veille qui s’ensuivra. Lors des écoutes initiales du premier extrait, « Ulysses », je n’étais pas trop sûr qu’on ait fait le meilleur choix. Avec le temps, j’ai appris à l’apprécier et de toute façon, même si l’album a une direction résolument pop, peu de pièces en ressortent véritablement, à part peut-être l’excellente « No You Girls », utilisée dans la plus récente publicité pour le iPod touch. En fait, elles pourraient presque toutes devenir des succès radio, sauf certainement l’excellente « Lucid Dreams » avec ses 8 minutes et ses envolées électroniques. Après un parcours sans grandes faiblesses apparentes, l’album se conclut avec une très bonne pièce acoustique, « Katherine Kiss Me », qui nous donne simplement le goût de retourner au début. Encore une fois, Franz Ferdinand nous présente un album solide qui risque fort de faire partie des meilleurs disques de l’année. (chronique principale de mars 2009)

Domino / Sony

Funeral For A Friend - Your History Is Mine: 2002-2009 (2 CD)

Funeral For A Friend - Your History Is Mine: 2002-2009 (2 CD)

Malgré une carrière plutôt récente, le groupe post-hardcore / emo Funeral For A Friend nous offre déjà une compilation de ses meilleures compositions. On en retrouve 12, en plus de 4 nouvelles pièces. Un deuxième CD nous présente 20 titres un peu plus rares, dont des versions démos, acoustiques et remixées, ainsi que des reprises. On retrouve entre autres les classiques « Sunday Bloody Sunday » de U2 et « The Boys Are Back In Town » de Thin Lizzy. Les fans du groupe seront certainement comblés, même si Funeral For A Friend est bien jeune pour nous présenter une récapitulation sur 2 disques. (février 2010)

Atlantic / Warner

Furaya - Virescit Vulnere Virtus

Furaya - Virescit Vulnere Virtus

Furaya est un groupe français qui donne dans un son hip hop hardcore. La meilleure comparaison est certainement Rage Against The Machine, mais différentes influences de métal hardcore vous viendront en tête à un moment ou à un autre. Virescit Vulnere Virtus est leur premier album et il contient 13 titres dont une intro, un intermède et une conclusion. Le groupe chante et rap essentiellement en français, mais s’essaie aussi en espagnol (« Plaza de Mayo ») et en latin (« Civis Pacem Parabellum », ma préférée). Tout au long du disque, on sent que le groupe a un besoin immense d’évacuer sa rage, ce qui risque d’être encore plus exutoire sur scène, là où le groupe est à son meilleur. C’est à compter du 16 novembre que ce premier album de Furaya ébranlera les colonnes de l’Hexagone. Soyez prêts! (novembre 2009)

ID / Mosaic Music

Charlotte Gainsbourg - IRM

Charlotte Gainsbourg - IRM

Après une collaboration avec le groupe électronique Air, voilà que Charlotte Gainsbourg avait le désir de travailler avec l’Américain Beck Hansen. Alors qu’il devait simplement réaliser l’album au départ, Beck l’a finalement mixé, y a composé toutes les musiques, en plus de chanter en duo avec Charlotte sur « Heaven Can Wait ». Beck en a également profité pour dépoussiérer une de ses pièces préférées, « Le chat du café des artistes », un classique de Jean-Pierre Ferland paru sur son excellent album Jaune il y a 40 ans. L’atmosphère du disque est particulièrement feutrée avec un son qui rappelle les années 1990. On reconnaît évidemment le style de Beck, qui se marie parfaitement avec la voix douce de Charlotte. La majorité des textes sont en anglais, malgré quelques incursions francophones. L’ensemble est solide et crée une belle ambiance. Par contre, peu de titres se démarquent véritablement pour en arriver à atteindre un large auditoire. De plus, les mauvaises langues ajouteront que Charlotte Gainsbourg est bien meilleure actrice que chanteuse. Mais en bout de ligne, malgré ses quelques défauts, IRM possède de belles qualités créatives qui plairont autant à ses fans qu’aux fans de Beck. Sans être révolutionnaire, il s’agit d’un album efficace. (février 2010)

Because / Warner

½

Gallows - Grey Britain

Gallows - Grey Britain

En 2006 est apparu en Angleterre un des nouveaux groupes de punk hardcore parmi les plus excitants, Gallows. Orchestra of Wolves était un excellent disque, original et aux influences diverses qui amenait un renouveau très apprécié dans un genre devenu un peu trop commercial. Pour Grey Britain, le groupe a décidé d’emprunter un son passablement différent, plus près du métal. On retrouve à nouveau quelques moments originaux et excitants, mais ce nouveau disque n’a définitivement pas la même fraîcheur que le premier. Par sa critique ouverte du Royaume-Uni, le groupe n’est pas sans nous rappeler les fondements du mouvement punk au milieu des années 1970, Sex Pistols en tête. Malheureusement, l’impact n’est plus du tout le même aujourd’hui. Des hymnes comme « Death Voices » et « The Vulture (Act II) » plairont assurément aux fans de métal, mais rendront probablement sceptiques ceux qui croyaient à la fondation d’un nouveau mouvement punk à la sortie de leur 1er disque. Grey Britain est loin d’être mauvais, mais il ne peut répondre à nos attentes qui étaient probablement beaucoup trop élevées. (juillet 2009)

Vidéoclip : « The Vulture (Act II) »

Warner

Selena Gomez & The Scene - Kiss & Tell

Selena Gomez & The Scene - Kiss & Tell

Âgée de seulement 17 ans, Selena Gomez possède déjà une vaste expérience télévisuelle pour avoir joué en tant qu’actrice dès sa plus tendre enfance. Elle a également prêté sa voix de chanteuse à plusieurs projets de Disney. Sa voix est d’ailleurs une des premières choses que l’on remarque sur ce premier album puisqu’elle est puissante et polyvalente. Un autre aspect intéressant de Kiss & Tell est l’énergie que l’on retrouve tout au long de l’album. Mais, ce qui surprend le plus, et ce dès l’ouverture de la chanson-titre, c’est la présence d’une guitare rock passablement lourde, une guitare que je n’attendais assurément pas sur l’album d’une chanteuse pop de cet âge. Habituellement pour ce type de produit, on réalise l’album de telle façon que la guitare est reléguée à l’arrière-plan et ce sont les ballades qui dominent totalement. Ici, même les quelques ballades sont intéressantes et ne cassent pas le rythme dynamique du disque. Évidemment, la pop adolescente dansante demeure prioritaire, mais le rock, le new wave et certains éléments de pop punk sont également bien présents. Le premier extrait, « Falling Down », est un incontournable, tout comme la chanson-titre et l’excellente pièce quasi-techno « Naturally ». D’autres pièces au rythme déchaîné sont des divertissements assurés comme « More », « As a Blonde » et « I Don’t Miss You at All ». L’album présente une belle variété de styles et Selena ne semble aucunement déstabilisée de passer de l’un à l’autre. Au contraire, sa solidité derrière le micro impressionne grandement et il ne nous reste qu’à souhaiter qu’elle laisse de côté sa carrière d’actrice pour se concentrer sur la musique. Voici une des belles surprises de l’année! (découverte du mois de décembre 2009)

Vidéoclip : « Falling Down »

Hollywood / Universal

Gossip - Music for Men

Gossip - Music for Men

Dix ans après des débuts modestes en Arkansas, voilà que le trio inclassable Gossip réussit à rejoindre un large public grâce à son premier album chez Columbia Records. Magnifiquement réalisé par Rick Rubin, l’album nous présente un mélange parfait des différentes influences du groupe incluant du post-punk, du new wave, de l’électronique, du rock garage, de la dance music et beaucoup plus. Les musiques sont généralement simples et mettent bien en évidence la superbe voix de la chanteuse polyvalente Beth Ditto. L’album débute en force avec la minimaliste « Dimestore Diamond » qui s’appuie sur une ligne de basse efficace de Brace Paine pour accompagner Ditto. Par la suite, on peut entendre les excellents succès « Heavy Cross » et « Love Long Distance », ainsi que les très bonnes « 8th Wonder » et « Pop Goes the World », toutes des pièces avec une mélodie efficace sur une rythmique entraînante. Avec Music for Men, Gossip réussit à nous présenter un album totalement original tout en étant incontestablement efficace et énergique. C’est un album qui plaira autant aux fans de Blondie, des Scissor Sisters, de Joan Jett, des Ting Tings et des White Stripes, qu’aux nostalgiques de la pop des années 1980. Un excellent disque! (janvier 2010)

Vidéoclips : « Heavy Cross » - « Love Long Distance »

Columbia / Sony

Antoine Gratton - Le problème avec Antoine

Antoine Gratton - Le problème avec Antoine

Le chanteur à l’œil étoilé est de retour avec son 3e album, 4 ans après l’excellent Il était une fois dans l’est. Le gars de Montréal nous propose ici un voyage bien particulier dans son univers musical. Influencé par différents genres musicaux comme le rock, le funk, le country et la pop, Antoine s’inspire également de la BD, mais surtout du cinéma. Il s’entoure ici de son vieux comparse Éloi Painchaud qui vient co-réaliser l’album avec lui. On peut également entendre les voix de Mara Tremblay (son amoureuse et sa muse), Jorane, Marie-Pierre Fournier, Ginette et Martin Léon. Les textes sont simples, mais c’est dans les musiques qu’Antoine s’éclate véritablement. L’album navigue à travers 5 thèmes, inspirés des 5 sens, et entrecoupés de courts intermèdes. Le résultat peut sembler un peu difficile à suivre musicalement, mais comme Antoine l’affirme lui-même, il s’agit d’un disque qui s’écoute plus comme un film que comme un album. Et c’est vrai que lorsque change notre perspective, l’œuvre prend tout son sens. L’album de 43 minutes contient 16 titres, dont les plus intéressants sont assurément « Malàlavie » et « 500 000 miles ». On retrouve un deuxième CD présentant « La solution », un montage musical de 30 minutes qui prouve que la solution pour Antoine Gratton se retrouve dans le fait de jouer de la musique. Depuis le mois de janvier, Antoine s’est installé dans 5 villes (Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saint-Hyacinthe) pour des concerts chaque mois d’ici la fin de juin. (avril 2009)

Sphère

½

Green Day - 21st Century Breakdown

Green Day - 21st Century Breakdown

Après le succès immense de American Idiot en 2004, Green Day a passé pas mal de temps en tournée, ce qui nous a obligé à patienter avant de pouvoir entendre la suite. Le groupe est finalement de retour avec son 8e enregistrement studio, un autre album concept et très politisé. 21st Century Breakdown est un disque en 3 actes (Heroes and Cons, Charlatans and Saints et Horseshoes and Handgrenades) totalisant près de 70 minutes qui a été réalisé par Butch Vig (Nirvana, Smashing Pumpkins, Garbage). Cet opéra punk rock présente les tribulations d’un jeune couple, Christian et Gloria, qui vit les désillusions liées aux promesses du nouveau millénaire. Musicalement, le groupe avait déjà expérimenté la partition de certaines chansons de American Idiot en plusieurs mouvements différents et il poursuit dans le même sens ici, même si la grande majorité des compositions demeurent sous la barre des 5 minutes. En plus de leur style de prédilection, le punk rock, le groupe explore le rock des années 1970, la pop accrocheuse et les ballades romantiques. L’ensemble du disque demeure malgré tout résolument rock et énergique. Comme le groupe avait si bien réussi à le faire sur son album précédent, il nous présente à nouveau des pièces qui peuvent être sorties du contexte de l’album concept et demeurer excellentes. C’est le cas avec le premier extrait à succès « Know Your Enemy » et en différentes autres occasions tout au long du disque. Le groupe réussit le tour de force de revenir avec un excellent album après la bombe critique et commerciale qu’a constitué American Idiot. (chronique principale de juillet 2009)

Vidéoclip : « 21 Guns »

Reprise / Warner

David Guetta - One Love

David Guetta - One Love

Le DJ français de renommée internationale David Guetta semblait bien décidé avec One Love à compléter sa conquête du monde. Il nous présente en effet son album le plus pop à ce jour avec un style house particulièrement accessible. Il a d’ailleurs déjà atteint les sommets des palmarès un peu partout avec les succès « When Love Takes Over » qui met en vedette Kelly Rowland, « Sexy Bitch » avec Akon, et son remix de « I Gotta Feeling » des Black Eyed Peas, pièce qu’il avait lui-même réalisée pour l’album du groupe. D’autres incontournables devraient aussi séduire un large public : « One Love » avec Estelle et « GettinOver » avec Chris Willis. Ces pièces costaudes sont entourées d’une musique house un peu plus standard qui n’a rien d’exceptionnel. En fait le principal problème de cet album de 55 minutes est son manque de cohésion. On a plutôt l’impression d’entendre une compilation, mais à travers laquelle se seraient glissées des pièces de remplissage. Malgré tout, la puissance des hits inclus ici vaut le coût de l’album à elle seule. Les fans de musique house commerciale entendront ici plusieurs de leurs pièces préférées de l’année. (novembre 2009)

Vidéoclips : « When Love Takes Over » - « Sexy Chick » (version propre de « Sexy Bitch »)

Gum Prod / Virgin / EMI

Harley’s War - Hardcore All-Stars (CD + DVD)

Harley’s War - Hardcore All-Stars (CD + DVD)

Le légendaire punk rocker Harley Flanagan semble aimer répandre la confusion. Membre des Cro-Mags pendant de nombreuses années, il a intitulé Cro Mag le premier album de son projet Harley’s War en 2003. Six ans plus tard, on nous présente un combo CD/DVD qui se veut en quelque sorte une compilation, mais qui montre exactement la même pochette. Le CD nous offre d’abord 12 pièces, en plus de 4 démos de 1982 et 16 pièces en concert enregistrées au CBGB de New York. Quant au DVD, il présente un concert de 21 pièces capté au CBGB, 2 pièces captées en Allemagne, ainsi que 5 titres provenant d’un concert au Japon. Des bonis sont également inclus : des vidéoclips pour les pièces « Who Survived » et « Hardcore », les derniers jours du CBGB, ainsi qu’une entrevue avec Flanagan. Un des éléments à retenir de Harley’s War est certainement le fait qu’il inclut plusieurs vedettes du hardcore new yorkais, dont des membres de Bad Brains, Warzone, Suicidal Tendencies, Agnostic Front, Murphy’s Law et Sick Of It All. Voici donc un ensemble CD/DVD idéal pour les fans invétérés du punk hardcore new yorkais et pour les nostalgiques du CBGB. (avril 2010)

MVD

Hatebreed - Hatebreed

Hatebreed - Hatebreed

À peine 4 mois après le lancement d’un album de reprises, For the Lions, le groupe de métal hardcore du Connecticut Hatebreed est de retour avec un nouvel album studio. Ce 5e disque pour le groupe ne présente plus que 2 membres originaux : le chanteur Jamey Jasta et le bassiste Chris Beattie. Le nouveau guitariste Wayne Lozinak s’ajoute à Frank Novinec qui a joint les rangs de Hatebreed en 2006. Cet album éponyme nous offre un mélange parfait entre moments rapides dans la plus pure tradition death metal et moments plus lents dignes du doom metal. On peut également entendre de nombreux éléments du thrash metal des années 1980, dont Anthrax qui a certainement influencé une pièce comme « Hands of a Dying Man ». On peut presque y chanter « Be All, End All » sur la musique de Hatebreed, même si vocalement la pièce n’a rien à voir. L’album commence en force avec l’excellente « Become the Fuse » en plus de nous présenter plus tard la très efficace « Everyone Bleeds Now » et la pièce instrumentale « Undiminished », interprétée avec une technique irréprochable. J’aime bien aussi « Every Lasting Scar » qui nous force presque à chanter avec le groupe. En boni, on retrouve une nouvelle version de leur succès « Escape ». Avec cet album éponyme, Hatebreed demeure en territoire connu, sans véritablement révolutionner le genre. Par contre, on y retrouve suffisamment de matériel intéressant pour satisfaire les fans du groupe et en séduire quelques nouveaux. (février 2010)

E1

Richard Hawley - Truelove's Gutter

Richard Hawley - Truelove's Gutter

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Un album d’automne, écrit et composé de main de maître par un des plus crédibles crooners du 21e siècle. Richard Hawley est un enfant de la pop, ancien membre fondateur de Longpigs, formation britpop, et guitariste intermittent de Pulp à ses heures perdues. Hawley sort avec Truelove’s Gutter un nouvel opus solo qui fait suite à ses deux derniers succès dans son Angleterre natale. Ce nouvel essai de Richard Hawley est une sorte d’écrin de velours qui contient huit chansons aux mélodies subtiles faites de sonorités indétectables. Pas véritablement de guitares pour mener la danse ou de cordes dominantes, les instruments se font discrets et uniquement utilisés pour créer des ambiances illuminées par la voix grave de Richard. L’album est posé, d’une sobriété étonnante. Les lumières sont tamisées, les auditeurs assis en tailleur devant la beauté mystique de ce recueil magique. Hawley se fend même de l’une des plus belles chansons de l’année et certainement l’un des plus remarquables morceaux qu’un songwriter ait écrit et chanté ces dernières années. « Open Up Your Door » a tout de la chanson parfaite. Une mélodie magnifique, un crescendo à couper le souffle et un final en apothéose. Et puis ce Truelove’s Gutter est un album très théâtral interprété avec magnificence par un chanteur au talent insoupçonné. On pense de près ou de loin à de grands songwriters interprètes comme Roy Orbison, Johnny Cash ou Tom Waits. Naturellement, la joie et la gaieté ne sont pas légion sur ces disques lents où l’artiste préfère les tempos lents. C’est aussi la magie de Truelove’s Gutter. (février 2010)

Mayer Hawthorne - A Strange Arrangement

Mayer Hawthorne - A Strange Arrangement

Multi-instrumentiste de la région de Détroit, Mayer Hawthorne (alias Andrew Cohen) a simplement commencé à composer et interpréter de la musique soul pour se faire plaisir. Rapidement, la rumeur s’est répandue et il s’est retrouvé avec un contrat de disque en poche. Ce qui charme rapidement dans le style de Hawthorne, c’est le son des années 1960 et 70 qui nous donne l’impression d’entendre des classiques soul réenregistrés. Lorsqu’on apprend que ce premier album ne contient que des compositions originales, on ne peut faire autrement que d’apprécier l’œuvre créatrice de ce nouveau venu. On peut entendre certaines influences de Al Green, Curtis Mayfield, Barry White et The Temptations dans une musique à l’efficacité soul incomparable. Sur A Strange Arrangement, Hawthorne nous propose 12 titres dont une intro pour un total d’à peine 35 minutes. Malgré leur simplicité, les pièces présentées nous offrent une grande richesse musicale, d’autant plus intéressante que Hawthorne y joue la majorité des instruments en plus d’en avoir effectuer le mixage. Voici donc un premier album réussi qui laisse présager un futur couvert d’or pour cet artiste talentueux et complet. (octobre 2009)

Stones Throw

½

Joe Henry - Blood From Stars

Joe Henry - Blood From Stars

Joe Henry est de retour avec un 11e album. On a pu entendre de grandes variations de styles au cours de sa carrière et il prend encore une fois une nouvelle direction avec ce plus récent CD. Le cœur de l’album se construit autour du blues et du jazz, même si un certain son folk s’y retrouve une fois de plus. Le piano occupe une place importante, mais aussi le saxophone. On peut d’ailleurs entendre un nouveau talent au sax et à la clarinette, Levon Henry, le fils de 17 ans de Joe. Sur Blood From Stars, Henry nous présente peut-être ses meilleures compositions en carrière, du moins ses meilleures chansons d’amour. De plus, grâce à la qualité des musiciens dirigés par le guitariste Marc Ribot, et une réalisation de premier plan, on peut entendre une production sophistiquée et irréprochable mettant parfaitement en valeur les compositions d’Henry. Même si je ne connais pas toute l’œuvre du bonhomme, je peux vous assurer que ce nouveau disque de Joe Henry figure au moins dans son top 3. Voici donc un excellent album qui pourrait lui permettre de percer auprès d’un nouveau public un peu plus axé vers le jazz. (octobre 2009)

Anti- / Epitaph

Steve Hill & The Majestiks - The Damage Done

Steve Hill & The Majestiks - The Damage Done

Le virtuose de la guitare Steve Hill a travaillé avec quelques-uns des meilleurs rockeurs québécois au cours des années dont Nanette Workman, Michel Pagliaro, France D'Amour et Éric Lapointe. Il assemble maintenant une nouvelle bande de musiciens, tous talentueux, pour l’accompagner sur disque et sur scène, The Majestiks. Avec The Damage Done, le groupe nous offre un son rock passablement dur, mais avec évidemment une touche de blues, le style de prédilection de Hill depuis toujours. Le son de l’album s’inspire à la fois d’AC/DC, des classiques blues américains et du blues rock britannique de la fin des années 1960 (Cream, Jeff Beck, etc.). L’album de 13 titres compte 7 pièces originales et 6 reprises. Parmi les reprises, notons « Lost Woman » des Yardbirds et « The Fire Down Below » de Bob Seger qui vient clôturer l’album. Sans être d’une grande originalité, le CD nous offre de bons moments de rock et de blues particulièrement bruts. L’album est passablement énergique et met très bien en valeur les talents de musiciens de Hill et sa bande. (novembre 2009)

Bros / Impérial / SIX

½

Hot Panda - Volcano… Bloody Volcano

Hot Panda - Volcano… Bloody Volcano

Hot Panda est un groupe canadien de rock indie formé à Edmonton en 2006. Grandement inspirés par Television et The Buzzcocks, on peut surtout les comparer aux Talking Heads et aux New Pornographers. Après un premier mini-album enregistré en 2007, le groupe a donné plusieurs concerts à travers le pays avant de se faire remarquer par Mint Records qui lui a offert un contrat. Voici donc leur tout premier album, Volcano… Bloody Volcano. Le groupe possède une direction résolument pop sur des compositions à l’efficacité indiscutable. Une touche de new wave par-ci et de rock garage par-là, accompagnée de claviers et de cuivres, vient établir le son du groupe. Malgré plusieurs comparaisons possibles, le groupe réussit à mettre en place rapidement un son qui lui est propre. Le principal problème du disque se situe au niveau du chant. Chris Connelly acte plus qu’il ne chante et il chante un peu trop souvent faux, ce qui peut être particulièrement agaçant. Après un certain temps, on arrive tout de même à l’oublier et à le prendre comme faisant partie du style unique de Hot Panda. Malgré ce défaut, qui peut être inexcusable pour certains, c’est un premier album de grande qualité que nous offre ce nouveau groupe talentueux. (avril 2009)

Mint

½

Ima - A la vida!

Ima - A la vida!

Il y a 2 ans, Ima lançait Smile, son album le plus populaire à ce jour avec plus de 100 000 copies vendues. Alors que sa tournée n’est même pas terminée, elle nous offre maintenant la suite logique de ce très bon disque. Réalisé par son fidèle collaborateur, l’homme-orchestre Guy St-Onge, A la vida! nous propose une musique chaude et ensoleillée, une musique parfaite pour accompagner l’été qui s’en vient. L’album commence en force avec l’excellente version rythmée de « Drôle de vie » de Véronique Sanson, une pièce qui a déjà pris d’assaut les ondes radio. « Valparaiso » et « Le temps des fleurs » font également partie de mes préférées. Puis, elle ne pouvait s’empêcher d’enregistrer « Me & Bobby McGee » popularisée entre autres par Janis Joplin, une chanson qu’elle avoue qu’elle interprètera toute sa vie. On retrouve également « À quoi ça sert l’amour » d’Édith Piaf, et les plus introspectives « Cucurrucucu Paloma » de Caetano Veloso, « Mourir dans tes bras » d’Adamo et « Dis-moi », une adaptation française des Beatles. L’interprète se permet de nous présenter une composition personnelle intitulée « Vai », en plus de se voir offrir « Matin » par Guy St-Onge. Ima navigue tout au long de l’album entre les chansons rythmées et des pièces un peu plus lentes, mais toutes aussi chaudes. Elle semble conserver le sourire en chantant la majorité des pièces du disque et elle nous fait assurément voyager, dans des pays où le soleil est éternel. (avril 2009)

Vidéoclip : « Drôle de vie »

Divine Angel

½

Iron Maiden - Flight 666: The Original Soundtrack (2 CD)

Iron Maiden - Flight 666: The Original Soundtrack (2 CD)

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Flight 666: The Original Soundtrack est la bande originale du rockumentaire éponyme, retraçant le gigantesque Somewhere Back In Time Tour. Pour faire suite à la sortie de leur best of 1980-1989 (« Somewhere Back In Time »), Maiden prend la route en 2008, ou plutôt les airs, à bord d’Ed Force One, avion affrété pour l’occasion et piloté par Monsieur Bruce Dickinson lui-même. Faisant le tour de la planète, la tournée est un succès colossal. Réparti sur deux disques, ce nouvel album live reprend piste par piste la setlist originelle de la tournée (et donc la même que celle vue à Bercy). De la première à la dernière piste, ce live est plus que jamais un best of des incontournables du groupes, tous enregistrés dans les années 80 (sauf l’immanquable « Fear Of The Dark »). Sans trop s’enflammer, ces 16 morceaux sont parmi les plus grands titres de métal jamais sortis. 20, 25 ou presque 30 ans après, la Dame de Fer n’a rien perdu de son énergie et sa détermination. Les concerts de Maiden sont autant une leçon de musique qu’une leçon de générosité, un spectacle grandiose et un instant de communion inouïe avec le public. « Aces High », « 2 Minutes To Midnight », « Revelations », « The Number Of The Beast », « Run To The Hills » ou « Fear Of The Dark » sont un mix entre intros démoniaques, riffs dantesques, solo épiques, refrains bétons et montées en puissance frissonnantes. Les anglais sont dans une forme absolument jubilatoire. Les cavalcades héroïques de Steve Harris à la basse, les échanges de solo des trois virtuoses guitaristes, les prodigieuses rythmiques de batterie de Nico McBrain et les envolées vocales de Dickinson, tout est absolument parfait. Le public toujours uni et chantant à la gloire des demi-dieux anglais est aussi fidèle qu’au premier jour. Maiden est là, encore là et prêt à en découdre ! Le final, avec « Hallowed Be Thy Name », est énorme. Pouvait-il en être autrement ? Cette compilation de live joués dans différentes villes, lors de la première partie de la tournée, est une bonne surprise, une sorte de don du ciel. (juillet 2009)

Islands - Vapours

Islands - Vapours

Le groupe montréalais Islands est de retour avec son 3e album, Vapours. Ce nouveau disque marque aussi le retour de Jamie Thompson, une absence remarquée lors de leur album précédent, qui était noyé dans la surproduction. Avec Vapours, le groupe revient à des structures simples, des pièces pop efficaces meublées de synthétiseurs d’une autre époque et de boîtes à rythme. De très bonnes mélodies permettent à l’album de prendre sa place en tant qu’excellent enregistrement d’indie pop, un disque digne de la scène musicale indie montréalaise. Seuls quelques titres un peu plus lourds en substance comme « Shining » empêchent le disque de rivaliser avec les plus grands dans le genre. Dans l’ensemble, Vapours est un très bon disque. (janvier 2010)

Anti- / Epitaph

½

Jackdawg - Jackdawg

Jackdawg - Jackdawg

Jackdawg est un trio de rock classique composé du chanteur/guitariste/claviériste John McFee (Doobie Brothers, Clover), du bassiste Stu Cook (Creedence Clearwater Revival) et du regretté batteur Keith Knudsen (Doobie Brothers). Ils ont joint leur talent pour composer et enregistrer 13 pièces originales, en plus d’interpréter 2 reprises : « Cold Night For Alligators » de Roky Erickson et le classique « Wild Night » de Van Morrison. L’album a été enregistré en 1990 et il nous est enfin offert sur CD, 4 ans après le décès de Knudsen. Le groupe demeure dans un rock plutôt classique encré dans les racines américaines, avec des influences certaines des groupes qui les ont rendu célèbres, mais intégrant aussi des sons et influences un peu plus modernes. Même si le disque a été enregistré il y a près de 20 ans, la qualité y est irréprochable et il s’écoute encore à merveille aujourd’hui. Sans rien révolutionner, ce disque éponyme constitue un album parfait pour les fans de rock américain des années 60 et 70 qui demeurent toujours nostalgiques. (mars 2009)

Sonic Past / Hello Wendy

½

Michael Jackson - Michael Jackson’s This Is It

Michael Jackson - Michael Jackson’s This Is It

This Is It devait avant tout marquer le retour sur scène du roi de la pop en 2009, mais son décès tragique le 25 juin a changé les plans. La demande est devenue immense pour voir les dernières répétitions et un documentaire a donc été créé. Ce CD double présente la musique du documentaire. Le premier disque offre 16 titres dans l’ordre d’apparition dans le film. Pour le 2e disque, il ne contient que 4 pièces : des versions démo quand même intéressantes de « She’s Out of My Life », « Wanna Be StartinSomethin’ » et « Beat It », ainsi qu’un poème, « Planet Earth ». Le premier CD rassemble plusieurs de ses plus grands succès et quelques pièces un peu moins populaires de son répertoire. On y retrouve également une nouvelle pièce, « This Is It », qui avait en fait été écrite dans les années 1980 avec Paul Anka et avait seulement vu le jour sous le titre « I Never Heard » par Safire en 1990. Présentée en 2 versions dont une avec orchestre, la pièce semble non complétée et en plus, elle est plutôt médiocre. Le seul intérêt qu’elle présente est donc le fait d’avoir été la dernière chanson enregistrée par Michael Jackson. Pour le reste, cette bande originale présente peu d’intérêt puisque plusieurs compilations faisant un bien meilleur portrait de Jackson ont déjà été mises sur le marché. Michael Jackson’s This Is It s’adresse donc exclusivement à ses fans inconditionnels et aux plus grands amateurs du documentaire du même titre. (décembre 2009)

Bande-annonce du documentaire

Epic / Sony

½

Michael Jackson - The Remix Suite

Michael Jackson - The Remix Suite

Dans la foulée du décès de Michael Jackson en juin 2009, le moment était rêvé pour mettre sur le marché tout le matériel inédit que l’on pouvait trouver à son sujet. Un des premiers de ces produits posthumes est l’album The Remix Suite. Il s’agit d’un disque regroupant des pièces des débuts de Michael, ainsi que des titres enregistrés par les Jackson 5. Les 12 pièces présentées ont été retravaillées par des producteurs actuels, question de donner une touche actuelle à ces succès Motown. On retrouve donc des noms comme The Neptunes, David Morales et Akon qui tentent de donner du lustre à ces classiques. Malheureusement, l’exercice s’avère plus souvent qu’autrement futile et inutile. Des modifications parfois majeures aux structures musicales originales viennent briser le feeling même que ces compositions pouvaient communiquer à l’époque. C’est vrai que les remix actualisent la musique de Jackson et ses frères, mais l’intérêt n’y est pas vraiment. (mai 2010)

Universal Motown

Jamie.T - Kings & Queens

Jamie.T - Kings & Queens

Le Londonien Jamie Treays en est à son 2e album. Il propose un son éclectique avec un mélange de hip hop, d’indie rock et de pop qui peut se comparer à The Streets et Gorillaz, avec certainement une influence de Dizzee Rascal et de The Clash. Dans la foulée de son premier album en 2007, il est passé par une phase de folk américain et a écrit plusieurs pièces acoustiques à la Bob Dylan. La presque totalité de ces compositions a été rejetée pour Kings & Queens, que Jamie considère en fait comme son 3e album, même si le 2e n’a jamais vu le jour. Jamie prend de la maturité ici, mais il conserve sa folie créative des débuts. Par contre, le doute demeure à savoir s’il est totalement original ou s’il n’est pas plutôt simplement un pastiche de The Streets, qui faisait partie du paysage musical bien avant lui. Malgré les doutes, Kings & Queens présente de bons moments. (juin 2010)

Vidéoclips : « Sticks ‘N’ Stones » - « Chaka Demus »

Virgin / EMI

Jet - Shaka Rock

Jet - Shaka Rock

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Jet a tout pour dégoûter les jeunes branleurs boutonneux qui s’essayent au rock n’ roll sans en maîtriser l’essence. Un son qui décoiffe, des guitares qui accrochent grave, des riffs en béton armé et un chanteur à la voix puissante. Une certaine forme d’évidence qui avait valu aux Australiens un succès plus que mérité avec Get Born en 2003. Un album qui décoiffe jusqu’à la racine. Trois ans plus tard, Jet évite l’album piège avec un bon Shine On. Pas de quoi s’en relever dix fois dans la nuit mais un disque qui tient la route. Attendus au tournant avec ce troisième opus, les talentueux australiens sont à deux doigts de l’effondrement. Pas à dire, ça sonne, ça cogne… mais même au forcing, ça ne passe pas. Les influences d’AC/DC et des Stones semblent maintenant de plus en plus lointaines. Moins de caractères dans les morceaux, moins de conviction dans ce putain de rock n’ roll, Jet accouche d’une série de titres moyens sauvés par un peu d’enthousiasme et des grattes qui crachent toujours (« Black Hearts (On Fire) »)… Mais trop peu pour apprendre aux vieux singes à faire la grimace. Trop pop dans l’âme, avec des refrains en chœurs qui sentent le souffre, Jet n’envoie pas son rock sans concession, sa débauche d’énergie habituelle. Où sont ces morceaux qui sonnent de suite comme des classiques? La plupart des riffs sentent plus l’obsolescence que le vintage. Et, au final, Shaka Rock passe comme une étoile filante, sans grand intérêt et sera surtout vite oublié. La mayonnaise ne prend pas et Jet déçoit d’autant plus que les frères Cester ont montré mieux. Beaucoup mieux. (novembre 2009)

Vidéoclip : « She's a Genius »

½

Jets Overhead - No Nations

Jets Overhead - No Nations

Jets Overhead est un groupe de Victoria en Colombie-Britannique qui existe depuis 2002. Il nous propose un son pop rock alternatif et shoegaze généralement accessible grâce à d’excellentes mélodies. Les voix masculine et féminine d’Adam Kittridge et d’Antonia Freybe-Smith se fusionnent parfaitement pour un résultat vraiment intéressant. L’album contient quelques titres incontournables en ouverture avec « I Should Be Born », « Heading For Nowhere » et « Weathervanes (In the Way) ». Par contre, on y retrouve aussi des morceaux beaucoup moins originaux qui semblent empruntés à d’autres artistes du genre. Malgré ses défauts créatifs, No Nations nous offre une musique agréable et bien interprétée qui réussira certainement à plaire. (juillet 2010)

Vidéoclip : « Heading For Nowhere »

Microgroove / Warner

Booker T. Jones - Potato Hole

Booker T. Jones - Potato Hole

Booker T. Jones, mieux connu pour son travail avec les MGs dans les années 1960 (Booker T. and the MGs), nous offre son premier album solo en 20 ans. Entouré par Drive By Truckers et Neil Young, le spécialiste de l’orgue Hammond B3, maintenant âgé de 64 ans, nous présente un album de 10 pièces incluant 3 reprises : « Hey Ya » de Outkast, « Get Behind the Mule » de Tom Waits et « Space City » de Drive By Truckers eux-mêmes. Totalement instrumental, l’album nous offre un mélange de rock, de funk et de R&B. Booker T. y joue non seulement de l’orgue, mais aussi de la guitare acoustique et électrique. En fait, on y trouve tellement de guitare, avec entre autres l’excellent jeu de Neil Young, qu’on a plus l’impression d’écouter un album de guitare qu’un album d’orgue, l’orgue devenant quelque peu accessoire en plusieurs occasions. Potato Hole est un excellent disque pour créer une atmosphère particulière et, avec ses 44 minutes, il s’écoute à merveille du début à la fin. (juin 2009)

Anti- / Epitaph

½

Norah Jones - The Fall

Norah Jones - The Fall

Il y a un peu plus de 2 ans, à la sortie de Not Too Late, je concluais ma chronique du CD en disant qu’il s’agissait d’un album de transition et que son prochain pourrait fort bien être son meilleur disque en carrière. Avais-je raison? D’entrée de jeu, je peux déjà affirmer que oui, mes dons de voyance se confirment à l’écoute de The Fall, le 4e album de la jeune carrière de Norah Jones. Vue à ses débuts comme une rafraîchissante pianiste de jazz standard, elle s’est dirigée de plus en plus vers la composition et a mis de côté peu à peu le piano pour nous présenter plutôt des pièces accompagnées de guitares. Pour la première fois sur The Fall, on voit le résultat très réussi de cette transformation musicale, peut-être en partie grâce à la réalisation solide de Jacquire King (Modest Mouse, Kings Of Leon). Norah continue malgré tout de nous offrir des pièces introspectives toutes en douceur, mais elle réussit plus que jamais à concocter un album complet et uniforme d’une excellente musique folk contemporaine basée sur ses textes et sa voix. L’album commence en force avec l’excellente pièce pop « Chasing Pirates ». Par la suite, on retrouve 12 autres pièces qui s’enchaînent merveilleusement pour un total de 46 minutes. L’album ne compte pratiquement pas de moments faibles ou inintéressants, ce qui en fait non seulement son meilleur en carrière, mais également un des meilleurs albums de l’année. Une version de l’album inclut aussi un CD en boni présentant une performance de 6 pièces en concert enregistrée au Living Room de New York. Parmi les pièces offertes, on retrouve l’excellente « It’s Gonna Be » qui est aussi une de mes préférées de l’album. (chronique principale de janvier 2010)

Vidéoclip : « Chasing Pirates »

Blue Note / EMI

Oliver Jones & Hank Jones - Pleased to Meet You

Oliver Jones & Hank Jones - Pleased to Meet You

Lorsque deux grands comme le Montréalais Oliver Jones et l’Américain Hank Jones se rencontrent, le résultat ne peut qu’être brillant. Les deux géants du jazz joignent leurs pianos pour la première fois sur disque, pour le plus grand plaisir de leurs admirateurs. Au moment où ils ont commencé à discuter du projet, leur collègue et ami Oscar Peterson est décédé. Ce disque a donc pris un tournant légèrement différent, devenant en quelque sorte un hommage à cette légende montréalaise du jazz. Ils interprètent d’ailleurs 2 de ses pièces, « Blues For Big Scotia » et « Cakewalk ». Oliver présente aussi une nouvelle composition en l’honneur de son mentor et ami, la touchante « I Remember OP ». Sur les 3 premières pièces parmi les 11 offertes, les pianistes sont accompagnés d’une section rythmique : Brandi Disterheft à la basse et Jim Doxas à la batterie. Pour les autres, ce n’est que le piano qui est à l’honneur. On retrouve surtout des duos entre les deux bonhommes, mais Hank offre tout de même 2 titres en solo, « Monk’s Mood » et « Lonely Woman ». Cette rencontre exceptionnelle entre les 2 piliers du jazz constitue un moment unique et historique que vous ne voudrez pas avoir raté. (mars 2010)

Justin Time / EMI / SIX

½

Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum

Kasabian - West Ryder Pauper Lunatic Asylum

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Kasabian a une drôle de position dans le paysage rock britannique. Souvent planqué derrière Oasis, peu reconnu pour ses albums mais souvent plébiscité pour ses prestations scéniques (à plus ou moins juste titre), le groupe de Leicester revient sans complexe avec un troisième album un peu plus ambitieux. Il faut dire que Kasabian doit avoir un appétit d'ogre face à une presse qui semble plus souvent les accueillir comme outsider plutôt que challenger sérieux. La faute à qui ? Peut-être la leur. Mais ce coup-ci, Kasabian est passé proche du hold up dans une année un peu morne. Pas forcément connu pour son inventivité, le groupe repousse ses limites et dès le début, West Rider Pauper Lunatic Asylum offre quelques titres surprenants, osés et légèrement décalés. « Underdog », premier single de l'album, annonce de bien belle manière une première partie qualitative. « Where Did All The Love Go » entraîne un fond pop sur un terrain électro dance aux relents de musiques orientales. Surprenant mélange qui explose en bouche. « Fast Fuse » et « Take Aim » n'abdiquent pas et enfoncent le clou dans un mur d'électro. Toujours impressionnant et légèrement décalé. Sans se rater, Kasabian retombe habillement dans la brit pop sur la ballade « Thick As Thieves ». C'est après que les choses se gâtent et que Kasabian tombe dans le moyen, l'anecdotique voire le superflu. Et c'est d'autant plus dommage que les Anglais réussissaient à convaincre avant de s'écrouler légèrement. Pas de quoi ranger le disque aux oubliettes, West Rider Pauper Lunatic Asylum vaut au moins les deux précédents, sinon un peu mieux, mais déçoit parce qu'il ne tient pas la corde jusqu'au bout. Peut-être que Kasabian a encore trop le cul entre deux chaises, partagé par l’idée de rester dans l'efficace ou celle de se mouvoir vers le créatif et l'innovant. Réponse au prochain épisode peut-être. (septembre 2009)

½

Alicia Keys - The Element of Freedom

Alicia Keys - The Element of Freedom

Avec 3 albums solides, Alicia Keys a su s’établir comme l’une des chanteuses soul / R&B les plus talentueuses de sa génération. Contrairement à plusieurs autres, elle écrit elle-même ses chansons avec une assurance sans égal, en plus de jouer de plusieurs instruments. Le lancement d’un nouveau disque de la part d’Alicia Keys devient donc nécessairement un événement particulier et incontournable. La chanteuse est à son meilleur lorsqu’elle interprète sobrement des ballades intimistes, car elle a le talent de les rendre grandioses. C’est essentiellement ce que l’on retrouve sur The Element of Freedom, un 4e album de grande classe pour cette grande dame de la musique R&B contemporaine. Les 3 premiers titres (le succès « Love Is Blind », « Doesn’t Mean Anything » et « Try Sleeping with a Broken Heart ») sont particulièrement réussis avec des mélodies inoubliables et une production de premier plan qui procurent ce mélange parfait entre subtilité et envergure. « That’s How Strong My Love Is » est absolument sublime, toute en douceur. Alicia se permet de sortir quelque peu de son registre vocal sur « Love Is My Disease » présentant une voix un peu plus rauque. Elle nous présente également un duo avec Beyoncé sur « Put It in a Love Song », le moment le plus dansant du disque. Quelques titres bien répartis tout au long de l’album vous laisseront possiblement indifférents, mais la façon dont le tout se termine avec l’excellente « Empire State of Mind (Part II) Broken Down » ne vous laissera que de bons souvenirs du disque et vous donnera l’envie de le recommencer. On retrouve d’ailleurs une autre version de cette pièce sur le plus récent opus de Jay-Z, The Blueprint 3. Avec The Element of Freedom, Alicia Keys ne nous présente peut-être pas son meilleur album, mais elle réussit tout de même à nous offrir le disque qui lui permettra de faire avancer sa carrière au prochain niveau. (chronique principale d'avril 2010)

Vidéoclip : « Doesn’t Mean Anything » - « Try Sleeping with a Broken Heart »

J / Sony

½

Kittie - In the Black

Kittie - In the Black

Le quatuor féminin ontarien nous présente son 5e album. Après son disque le plus commercial 2 ans plus tôt, voilà que Kittie ose un peu plus sur ce nouvel opus avec des structures plus complexes. In the Black est assurément leur album le plus lourd à ce jour allant puiser allégrement dans les riffs de Metallica et accompagnant le tout d’une voix gutturale qui alterne avec de bonnes mélodies vocales. On se plaît à nous les présenter comme le seul groupe métal entièrement féminin et il faut avouer que les filles n’ont rien à envier aux groupes masculins de la même catégorie (Slipknot, Mudvayne, Static-X). Rythmes énergiques, riffs lourds et mélodies puissantes font de ce groupe l’un des plus accomplis de sa génération. Les compositions ne sont pas toujours à la hauteur, mais qui dans le genre peut se vanter en 2009-2010 d’arriver avec quelque chose de véritablement nouveau? Kittie nous présente un très bon disque métal… (mars 2010)

Vidéoclip : « Cut Throat »

E1

½

Ko - Let’s Blaze

Ko - Let’s Blaze

Ko Kapches a eu une enfance difficile dans la métropole canadienne de Toronto. Maintenant réhabilité de ses nombreux démons, il nous propose une musique folk urbaine dans laquelle il chante et rappe selon l’ambiance du moment. Son style est en quelque sorte un recoupement entre Everlast, Badly Drawn Boy, Unkle Kracker et Kid Rock. Le son d’ensemble est passablement organique avec une guitare acoustique qui accompagne à tout moment sa voix mature. Let’s Blaze est un album personnel dans lequel Ko n’hésite aucunement à dévoiler ses problèmes et mauvais coups du passé. Les rythmes lents ou mid-tempo permettent d’apprécier les textes qui sont véritablement au cœur de cet album qui possède de bonnes qualités créatives. (avril 2010)

Vidéoclip : « Capable »

Castle Hill / Warner

Lady & Bird - La Ballade of Lady & Bird

Lady & Bird - La Ballade of Lady & Bird

Lady & Bird est un projet parallèle de la chanteuse d’origine israélienne Keren Ann Zeidel et du musicien islandais Bardi Johannsson, membre de Bang Gang, qui a travaillé pour le cinéma et la télévision. Le 5 juin 2008, ils se produisaient en clôture du festival Artfests de Reykjavik accompagnés d’un orchestre de 80 musiciens, l’Orchestre symphonique d’Islande, dirigé par Daniel Kawka. Leur succès a été tel que le directeur du festival a souhaité leur commander une nouvelle création pour 2010. Le programme musical du spectacle comprend des compositions du duo, ainsi que des pièces de leurs répertoires respectifs réarrangées par Thorvaldur Bjarni Thorvaldsson. Suite à l’enregistrement du spectacle, le duo a produit cet album dont l’envergure va bien au-delà du simple album en concert. Il s’agit plutôt d’une production grandiose qui n’a rien à envier aux meilleurs albums studio avec grand orchestre. C’est un disque à l’atmosphère bien particulière que nous proposent ici Lady & Bird, un album tout en douceur qui explore toutes les subtilités entre la musique classique et la musique moderne. (mars 2010)

EMI / SIX

½

Lamb Of God - Wrath

Lamb Of God - Wrath

Le groupe death metal de la Virginie est de retour avec un nouvel album. Cet ancien groupe black metal connu sous le nom de Burn The Priest est maintenant converti au christianisme, mais demeurait tout aussi agressif jusqu’à maintenant. Par contre, avec Wrath le groupe délaisse quelque peu son style de prédilection pour expérimenter un peu plus dans les zones du thrash metal californien. Malheureusement, à part quelques riffs accrocheurs, rien ne mérite vraiment la comparaison avec le son de la Baie de San Francisco. Avec ce nouvel album, Lamb Of God se fond plus que jamais à la masse des groupes death metal américains ne présentant pas trop d’intérêt. (juillet 2009)

Epic / Sony

½

Julie Lamontagne Trio - Now What

Julie Lamontagne Trio - Now What

Cette pianiste de jazz remarquable est finalement de retour avec son 2e album faisant suite à Facing the Truth paru en 2005. Elle s’entoure à nouveau de ses fidèles collaborateurs Dave Watts (contrebasse) et Richard Irwin (batterie). En plus, elle a demandé les services du virtuose new-yorkais du saxophone Donny McCaslin. La talentueuse compositrice nous présente 8 titres originaux totalisant 60 minutes. L’album est évidemment entièrement instrumental et nous offre une musique jazz toute douce, idéale pour une ambiance feutrée et très chaleureuse. C’est un album mature qui nous est offert ici, un disque qui positionne plus que jamais Julie Lamontagne parmi les plus grands noms du jazz contemporain. (juillet 2009)

Justin Time / EMI / SIX

½

Éric Lapointe - Ailleurs, volume 2

Éric Lapointe - Ailleurs, volume 2

Lapointe remet ça avec un deuxième volume de raretés, collaborations et reprises, toutes des pièces qui ne sont pas parues sur ses précédents albums. On retrouve 6 duos : avec Martin Fontaine (« Suspicious Mind » d’Elvis Presley), avec Yves Lambert (« L’ivrogne et le pénitent »), avec Les Porn Flakes (« Patof Blue » et « C’était l’hiver »), avec Florent Vollant (« Loup blanc ») et avec Natalie Choquette (« Caruso »). Les 5 dernières pièces sont des reprises en solo, incluant le nouvel enregistrement « Les Pauvres » de Plume Latraverse. Comme ce fut le cas avec le volume 1 paru plus tôt en 2009, le principal inconvénient du disque est qu’il va un peu dans toutes les directions alternant rock, traditionnel, classique, etc. Les liens entre les pièces peuvent donc être passablement surprenants, voire même troublants en certaines occasions. Par contre, Lapointe nous permet à nouveau de découvrir sur un seul disque tous ces enregistrements parus à gauche et à droite précédemment. C’est un complément essentiel au volume 1, ainsi qu’à la carrière sur disque d’Éric Lapointe. (mars 2010)

Diffusion YFB

Romain Lateltin - Le râleur made in France

Romain Lateltin - Le râleur made in France

L’auteur-compositeur-interprète français Romain Lateltin est de retour avec un 3e album. Cette fois-ci, il laisse de côté l’électro qui caractérisait ses 2 premiers disques pour un son acoustique particulièrement riche en instruments et en onomatopées de toutes sortes. L’utilisation du ukulélé en certaines occasions peut le rapprocher de Thomas Fersen, mais là s’arrête la comparaison. Sa richesse musicale lui permet même d’explorer le reggae, sur « Je dis oui comme je dis non ». Le râleur made in France est un autre album concept (l’histoire d’un misogyne) rempli d’humour et de joie de vivre. En plus, c’est un court album de 32 minutes qui s’écoute à merveille d’un trait tout en nous faisant sourire. Le premier extrait du CD est « Le misogyne ». Dans « Chaleur, c’est bonheur », il favorise le réchauffement climatique, car « pour déshabiller les femmes c’est plus pratique ». Encore une fois, Lateltin réussit à nous séduire avec des mélodies accrocheuses à souhait. Un autre très bon album de ce gars au talent sans bornes. (octobre 2009)

½

LCD Soundsystem - 45:33 Remixes

LCD Soundsystem - 45:33 Remixes

James Murphy (l’homme derrière LCD Soundsystem) a obtenu un contrat avec Nike en 2006 pour lequel il a écrit « 45:33 », une pièce de près de 46 minutes. Disponible exclusivement sur iTunes à l’origine, elle a finalement été présentée sur CD en novembre 2007, divisée en 6 parties et complétée par 3 autres titres. Deux ans plus tard, voici des versions remixées de « 45:33 » par Runaway, Prince Language, Prins Thomas, Theo Parrish, Trus’ Me, Padded Cell, Pilooski et Riley Reinhold. Les plus réussies parmi ces 8 versions sont assurément les 4 premières, incluant le remix de Prins Thomas qui est le plus énergique, malgré ses 13 minutes. En bout de ligne, il n’y a que très peu d’intérêt à avoir sous la main de telles nouvelles versions, à moins que vous ayez été fanatique de la version originale. (avril 2010)

DFA / EMI

Leathermouth - XO

Leathermouth - XO

Leathermouth est un projet parallèle du guitariste de My Chemical Romance, Frank Iero, qui prend ici le micro accompagné de son ami guitariste du New Jersey Rob Hughes. Aidés de divers autres musiciens, ils nous offrent un son punk hardcore particulièrement agressif et défoulant. On sent qu’ils avaient vraiment envie de passer leurs frustrations envers la société et le monde qui les entoure. On peut entendre des influences de Black Flag, mais les comparaisons s’arrêtent là considérant le niveau d’agressivité qu’on retrouve ici. Très peu de groupes hardcore réussissent à aller aussi loin dans leur colère qui semble plus souvent qu’autrement fausse. Avec Leathermouth, on reçoit presque les crachats de Iero à travers les haut-parleurs lorsqu’il nous lance tout son dégoût. Voici enfin un vrai album de hardcore efficace. XO est une bien belle découverte qui vous fera passer 24 minutes totalement libératrices. (découverte du mois de juin 2009)

Vidéoclip : « Bodysnatchers 4 Ever »

Epitaph

½

Bryan Lee - My Lady Don’t Love My Lady

Bryan Lee - My Lady Don’t Love My Lady

Figure légendaire de Bourbon Street à la Nouvelle-Orléans, le bluesman aveugle Bryan Lee nous présente peut-être ici son meilleur album en carrière. Pour l’occasion, il peut compter sur son fidèle collaborateur Kenny Wayne Shepherd qui vient ajouter sa guitare à celle de Lee sur « Let Me Up I’ve Had Enough ». On retrouve aussi un autre personnage légendaire sur « Early in the Morning », le grand Buddy Guy. Pour la réalisation, Lee confie les rênes à Duke Robillard, rien de moins, avec qui il avait déjà travaillé auparavant. Tout est donc en place pour un album de blues de grande envergure. Lee revisite plusieurs classiques du blues, en plus de présenter quelques morceaux originaux. Il possède une voix soul unique et son jeu de guitare demeure tout ce qu’il y a de plus précis. L’album contient 12 titres qui vous feront voyager dans l’univers blues et vous rappelleront de bons moments du passé. Voici donc un album très solide qui fera le délice des fans de blues. (juillet 2010)

Justin Time / EMI / SIX

½

Ranee Lee - Lives Upstairs

Ranee Lee - Lives Upstairs

D’origine new yorkaise, Ranee Lee a passé les 35 dernières années à Montréal et est devenue l’une des chanteuses jazz les plus respectées au pays. Les 26 et 27 novembre 2007, elle offrait une excellente performance au club de jazz Upstairs de Montréal, accompagnée de son mari Richard Ring à la guitare, Morgan Moore à la basse, John Sadowy au piano et Dave Laing à la batterie. Ce sont 10 pièces tirées de ces 2 spectacles qu’on peut entendre ici pour une durée de 62 minutes. Elle y interprète bien évidemment de grands standards du jazz (par des artistes comme Miles Davis, George Gershwin et Johnny Mercer), mais offre aussi des interprétations uniques de « Fire and Rain » de James Taylor et « A Crooked Road » de Pat Metheny. Elle nous offre également une composition personnelle de blues, « The Storm ». Pour les néophytes, voici une excellente façon de découvrir une chanteuse exceptionnelle lorsqu’elle est à son meilleur. Pour ses fans de longue date, Lives Upstairs est un cadeau qu’ils apprécieront assurément. (juin 2009)

Justin Time / EMI / SIX

Sébastien Lefebvre - You Are Here / Vous êtes ici

Sébastien Lefebvre - You Are Here / Vous êtes ici

Dans ses quelques temps libres au sein du groupe pop punk Simple Plan, le guitariste Sébastien Lefebvre écrit et enregistre de la musique. Il nous offre ici un premier mini-album en solo, un disque qui risque de surprendre passablement les fans de son groupe. Lefebvre nous présente 7 chansons en anglais et en français, toutes interprétées seul avec sa guitare acoustique. Le son de l’ensemble est donc bien différent de ce à quoi il nous a habitué par le passé. You Are Here / Vous êtes ici emprunte en effet une tendance beaucoup plus folk, malgré des influences bien contemporaines. Le CD nous offre une belle évolution toute en douceur et son principal défaut est en fait d’être trop court. Mais, on peut considérer ce premier essai comme un test pour voir l’intérêt du public envers un éventuel album complet. Parions qu’il viendra assez rapidement, dès que Simple Plan se permettra une pause suffisamment longue. (février 2010)

Coalition / Warner

½

Left Alone - Left Alone

Left Alone - Left Alone

Après 2 excellents albums en 2005 et 2006, le groupe punk californien Left Alone est de retour avec un album éponyme. Elvis Cortez était bien déterminé à présenter son produit le plus solide en carrière et peut-être qu’il s’est un peu trop posé de questions ici. Left Alone fait partie de ces groupes à l’efficacité instantanée, droit au visage, et c’est cette naïveté qui rendait si intéressants les 2 premiers enregistrements du groupe. Il ne faut pas se tromper : le groupe nous offre encore des morceaux punks et skas avec un impact certain, mais l’ensemble semble un peu trop calculé. Le premier extrait, « 3 Bottles of Wine », est certainement une de leurs pires compositions à ce jour et ce sont des moments comme ça qui nous renvoient automatiquement à l’écoute de leurs disques précédents. Compte tenu des débuts impressionnants du groupe, cet album éponyme de Left Alone est franchement décevant. (juillet 2009)

HellCat / Epitaph

Jean Leloup - Mille excuses Milady

Jean Leloup - Mille excuses Milady

Après avoir fait mourir symboliquement son personnage de Jean Leloup en 2003, Jean Leclerc nous a offert son très bon disque Mexico en 2006. Lorsqu’il s’est remis au travail pour produire un nouvel album, voilà qu’il avait oublié toute l’épopée de la mort de Jean Leloup. C’est donc ce pseudonyme qu’on retrouve à nouveau pour l’album Mille excuses Milady. Dès l’écoute de la première pièce et premier extrait de l’album, « La plus belle fille de la prison », on peut entendre les mêmes guitares rock qu’on retrouvait à ses débuts il y a 20 ans. Par la suite par contre, on entend plutôt les arrangements sobres à la guitare acoustique qu’on pouvait découvrir sur La vallée des réputations, avec quelques éléments de Mexico. Leloup nous présente des arrangements bruts et une voix souvent fausse mettant surtout en évidence ses textes par rapport à l’habillage. Le principal problème est qu’on ne retrouve pas les meilleurs textes de Leloup sur ce nouvel album, certains étant quelque peu insignifiants (comme « Laisse toi haller » par exemple). Avec 17 titres totalisant plus de 60 minutes, un certain effort de triage pour resserrer l’album aurait certainement été bénéfique. Certaines pièces par contre sont dignes de Jean Leloup comme « Old Lady Wolf », la touchante « Les moments parfaits », « Lucie », la chanson-titre et les sarcastiques « Les anges » et « Célérats ». Après avoir fait un peu de débroussaillage, télécommande à la main, on peut entendre un autre très bon album de l’enfant terrible de la musique québécoise. (juin 2009)

Performance à Bons baisers de France : « La plus belle fille de la prison »

Grosse Boîte / Dare To Care

½

The Lost Fingers - Rendez-vous rose

The Lost Fingers - Rendez-vous rose

Suite au succès inattendu de leur album Lost in the 80s, les Lost Fingers sont de retour avec Rendez-vous rose. Ils poursuivent dans leur interprétation jazz manouche de classiques de la musique, mais cette fois-ci, des classiques francophones connus au Québec. En plus, ils réussissent à s’entourer de plusieurs des interprètes qui ont popularisé les chansons. On peut donc entendre Plastic Bertrand (« Ça plane pour moi »), La Compagnie Créole (« Ça fait rire les oiseaux »), Philippe Lafontaine (« Cœur de loup »), Nanette Workman (« Lady Marmalade »), Martine St-Clair (« On va s’aimer »), Daniel Lavoie (« Ils s’aiment ») et même Michel Louvain (« La dame en bleu »). Une des interprétations les plus réussies est celle de « Aimes-tu la vie » de Boule Noire avec la participation d’Éric Lapointe et du virtuose de la guitare Steve Hill. Les autres pièces présentées sont « Où aller? » (de Kathleen), « J’t’aime comme un fou » (de Robert Charlebois), « Oxygène » (de Diane Dufresne), « Illégal » (de Corbeau) et « Belleville Rendez-vous » (de Benoît Charest). Évidemment, on connaît maintenant la recette avec les Lost Fingers, et si le jazz manouche vous laisse indifférent, Rendez-vous rose ne risque pas de vous plaire plus que l’album précédent. Par contre, une des forces des disques du groupe est qu’on connaît par cœur chacune des chansons présentées et en plus, elles sont interprétées avec grand talent. (août 2009)

Tandem

½

Jason Lytle - Yours Truly, the Commuter

Jason Lytle - Yours Truly, the Commuter

Jason Lytle s’est d’abord fait connaître en tant que chanteur de Grandaddy pendant de nombreuses années. Il nous offre maintenant son tout premier album, Yours Truly, the Commuter, même si le dernier album de Grandaddy avait été complété par Lytle seul suite à l’éclatement du groupe. Il est par la suite déménagé au Montana et s’est imprégné de la culture de la région pour créer ce nouveau disque. On retrouve donc un folk rock mélodique d’une grande efficacité. Ce qui impressionne dès le départ, c’est la fusion parfaite entre électronique et instruments acoustiques. On peut le comparer en partie à Elliott Smith et Matthew Sweet, avec des influences certaines de Jeff Buckley. Sur Yours Truly, the Commuter, Lytle nous offre un heureux mélange entre les influences de sa Californie natale et celles de la campagne du Montana. Voici un album qui est particulièrement agréable à écouter. (découverte du mois de juillet 2009)

Vidéoclip : « I Am Lost (and the Moment Cannot Last) »

Anti- / Epitaph

½

Malajube - Labyrinthes

Malajube - Labyrinthes

Le titre de ce 3e album du groupe de rock indie québécois Malajube est tout indiqué. Après 2 disques au son rock possédant une certaine uniformité, voilà que le groupe prend ici différents virages, expérimentant plusieurs structures musicales. Cette expérimentation provoque divers changements de rythmes, parfois même à l’intérieur d’une même pièce. On peut sentir une certaine influence de rock progressif, ce qui vient enrichir grandement la musique du groupe (pourtant déjà très riche). Malgré cette évolution certaine, le groupe ne devrait pas prendre ses fans au dépourvu, puisque leur signature est toujours bien présente avec de très bonnes harmonies et une musique magnifiquement mise de l’avant par rapport aux voix. Les Américains qui ont craqué pour Trompe l’œil trouveront à nouveau tous les éléments qui les ont intéressés et devraient encore tendre l’oreille du côté de ces Québécois qui ne chantent pourtant qu’en français. De toute façon, les textes sont vraiment relégués au second plan pour ce groupe qui s’affaire avant tout à composer une musique de grande qualité. Labyrinthes ne contient assurément pas les succès instantanés de l’album précédent et quelques bonnes écoutes sont nécessaires pour arriver à l’apprivoiser. Sauf qu’une fois cet effort accompli, vous pourrez découvrir un album de première qualité, digne des plus grands groupes de la planète. (mars 2009)

Vidéoclip : « Porté disparu »

Dare To Care

Gucci Mane - The State vs Radric Davis

Gucci Mane - The State vs Radric Davis

Le rappeur originaire de l’Alabama Gucci Mane (Radric Davis de son vrai nom) a connu des débuts en montagne russe en 2005. Il a lancé son premier album et a obtenu son premier succès avec « Icy ». Par contre, il a aussi été accusé de meurtre. Pour cet album paru en décembre 2009, Mane met le paquet et s’entoure d’un tas de collaborateurs, autant à la réalisation qu’aux voix. Le résultat est probablement son album le plus accompli à ce jour. Il revient évidemment sur son passé tumultueux, mais en concluant qu’il doit dorénavant regarder devant. Musicalement, il nous présente encore une fois ce que le rap sudiste peut produire de meilleur, mais en intégrant des éléments quelque peu différents, dont l’intro « Classical » qui introduit du chant classique à son gangsta rap. « Lemonade » inclut par ailleurs une chorale d’enfants, un autre élément offrant un contraste intéressant avec son attitude de dur à cuire. Avec 20 titres totalisant 74 minutes, cet album de Gucci Mane s’avère extrêmement complet. Malgré la créativité de l’album, son principal défaut est de présenter plusieurs clichés du gangsta rap : des interludes parlées dont on se passerait grandement et cette fixation à nommer son nom. Si vous n’avez aucune difficulté à digérer ce genre de clichés, vous apprécierez certainement ce CD de grande qualité. (juillet 2010)

Vidéoclips : « Wasted » (avec Plies) – « Spotlight » (avec Usher) – « Lemonade »

Asylum / Warner

½

Harry Manx - Bread and Buddha

Harry Manx - Bread and Buddha

Le Canadien d’adoption Harry Manx a toujours réussi à créer un lien parfait entre le blues américain et la musique de l’Est, particulièrement la musique indienne. Bread and Buddha constitue son premier album studio en 5 ans. Il présente 10 pièces blues et folk avec à nouveau des influences indiennes. Par contre, il délaisse quelque peu sa Mohan Veena, une guitare / sitar de 20 cordes qui est devenue sa marque de commerce. On peut tout de même l’entendre en quelques occasions dont dans la pièce instrumentale qui clôt l’album, « The Unspoken Quest », qui présente en quelque sorte une forme de dialogue entre la voix de la chanteuse canadienne Samidha Joglekar et sa Mohan Veena. Comme à son habitude, Manx reprend quelques pièces à sa façon. C’est le cas pour « Humble Me » que Kevin Breit a écrite pour Norah Jones, « Moon Goin’ Down » de Charley Patton et « Long Black Veil », interprétée par différents artistes au cours des années dont Johnny Cash. Il est intéressant de noter la participation de la chanteuse Geneviève Jodoin sur 2 morceaux (« Love is the Fire » et « Humble Me ») et du guitariste Simon Godin (« Love is the Fire »), deux rencontres faites lors de ses passages à l’émission Belle & Bum. Manx nous propose un disque particulièrement solide, un album qui plaira assurément à ses fans. (juillet 2010)

Dog My Cat / SIX

½

Marco et les Torvis - Per Sylvam

Marco et les Torvis - Per Sylvam

Né à Forestville sur la Côte-Nord, Marco Bouchard est presque musicien depuis toujours. Après différents projets, l’auteur-compositeur-interprète a fait la rencontre d’une bande de joyeux lurons avec qui il a créé Marco et les Torvis. Le groupe a signé un contrat avec Sphère Musique, et il nous offre son tout premier album intitulé Per Sylvam. On peut y entendre une musique festive et extrêmement énergique intégrant du swing, du country, du rock et de la musique traditionnelle. On peut les situer quelque part entre les Colocs et les Cowboys Fringants, avec des éléments de Johnny Cash et de Brian Setzer. Les cuivres occupent une place importante et amènent l’essentiel de la richesse musicale du groupe qui est basé avant tout sur la guitare acoustique. Même si les compositions ne révolutionneront pas le genre et qu’on retrouve quelques titres un peu plus faibles, il reste que Marco et les Torvis offrent un excellent divertissement à l’énergie contagieuse. Ils n’ont rien à envier à Mes Aïeux, aux Cowboys Fringants et autres groupes dont la popularité sur scène est indéniable. (août 2009)

Sphère

½

Marie-Mai - Version 3.0

Marie-Mai - Version 3.0

Après l’immense succès obtenu grâce à Dangereuse attraction, Marie-Mai est de retour avec un 3e album simplement intitulé Version 3.0. Alors qu’elle a su enfin établir son style sur le disque précédent, elle poursuit ici dans la même lignée. Elle nous propose à nouveau des pièces rock énergiques intégrant des éléments électroniques, avec quelques ballades puissantes. La recette étant la même, on sent déjà le manque d’originalité. En plus, les pièces les plus puissantes de Version 3.0 (les succès « C’est moi » et « Déjà loin », ainsi que les énergiques « Plaisirs amers » et « Rebâtir notre histoire ») semblent plutôt insignifiantes en comparaison avec les incontournables et nombreux succès de Dangereuse attraction, dont plusieurs tournent encore régulièrement à la radio. Seul élément véritablement nouveau et intéressant : la pièce en anglais « Do You » en conclusion du disque. Elle nous présente un son rock et new wave extrêmement entraînant inspiré du début des années 1980 et pourrait fort bien servir de carte de visite à une éventuelle carrière au Canada anglais et aux États-Unis. C’est excellent que Marie-Mai ait trouvé un style bien à elle, mais elle devra aller de l’avant sur son prochain disque et se réinventer, sinon l’intérêt de son jeune public pourrait s’effriter rapidement. (avril 2010)

Vidéoclips : « C’est moi » - « Déjà loin »

½

Amanda Martinez - Amor

Amanda Martinez - Amor

Amanda Martinez est née au Canada d’un père mexicain et d’une mère sud-africaine. Elle nous présente son 2e album, un disque en espagnol contenant 12 pièces dont 8 ont été écrites par elle et son groupe dans son appartement du centre-ville de Toronto. Parmi les compositions originales les plus intéressantes, notons « Gitana », qui débute l’album en force, « Tomalo », qui démontre les influences cubaines du groupe, ainsi que « Lupe’s Song », en mémoire du défunt Lupe Rodriguez. Parmi les reprises dignes de mention, on retrouve « Alcoba Azul », chantée par Lila Downs sur la bande sonore de Frida, ainsi que le classique de Tomas Mendez Sosa, « Cucurrucucu Paloma », qui vient conclure le CD tout en douceur. L’album a été réalisé par George Seara (Holly Cole, Sting, Herbie Hancock). Amanda nous offre un jazz latin d’une grande efficacité qui voyage magnifiquement bien entre morceaux dansants et chansons d’amour. Sa voix douce vous séduira à tout coup et le charme opérera immédiatement. Amor est un album ensoleillé à découvrir… (juin 2010)

SIX

½

Paul McCartney - Good Evening New York City

Paul McCartney - Good Evening New York City

Contrairement à plusieurs autres albums en concert de Paul McCartney qui présentaient les moments marquants d’une tournée, Good Evening New York City constituait un concert unique à l’été 2009 pour l’inauguration du Citi Field de New York, qui remplace désormais le Shea Stadium où les Beatles ont performé en 1965. Le principal inconvénient de ce double album en concert est qu’il est très similaire à Back in the US que McCartney a présenté seulement 7 ans auparavant. Par contre, tous les grands succès y sont, autant ses succès avec les Beatles qu’en solo. On retrouve 2 surprises agréables en « Mrs. Vanderbilt » et « I’m Down », sans oublier la présence de Billy Joel sur « I Saw Her Standing There ». La qualité d’enregistrement est irréprochable et on entend suffisamment la foule pour sentir quelque peu l’ambiance du spectacle. Sans être un album incontournable, il est efficace, même s’il sera totalement inutile pour ceux qui ont acheté son précédent album en concert. (juin 2010)

Universal

Mickey (3d) - La grande évasion

Mickey (3d) - La grande évasion

Après une escapade en solo sous le nom de Mick est tout seul, Mickaël Furnon recrée Mickey (3d). Sauf que cette fois-ci il s’accompagne de 2 nouveaux musiciens, d’où la nouvelle façon d’écrire le nom du groupe avec les parenthèses. Le mélodiste français revient à nouveau avec des chansons pop rock d’une grande efficacité. Avec des pièces comme « Je m’appelle Joseph » et « Méfie-toi l’escargot », Furnon nous prouve encore une fois qu’il peut nous pondre des chansons dynamiques à la mélodie inoubliable. Dans « La footballeuse de Sherbrooke », il se remémore une Québécoise qui semble l’avoir marqué, mais il se rapproche ensuite un peu plus de chez-lui en rendant hommage à Paris dans « Paris t’es belle ». Tout au long de l’album, on retrouve une bonne alternance entre pièces énergiques et pièces un peu plus lentes. La cohésion est excellente et le disque s’écoute à merveille d’un bout à l’autre. Même si on retrouve peu de compositions exceptionnelles, on retrouve aussi peu de faiblesses. C’est donc un retour réussi pour Mickey (3d). (décembre 2009)

Vidéoclip : « Méfie-toi l’escargot »

Virgin / EMI

½

Mika - The Boy Who Knew Too Much

Mika - The Boy Who Knew Too Much

Après un 1er album rempli de succès radio immenses, le chanteur pop Mika est de retour sur disque avec The Boy Who Knew Too Much. L’album commence à nouveau en force avec le succès inoubliable « We Are Golden », suivi des excellentes « Blame It on the Girls » et « Rain ». On retrouve à nouveau bon nombre de mélodies accrocheuses et ensoleillées sur des rythmes disco pop aux influences variant entre Elton John, les Bee Gees et les Scissor Sisters. Mais, là où Mika s’améliore grandement, c’est qu’il réussit à créer un véritable album cohésif, beaucoup moins décousu que le précédent qui pouvait ressembler à un ramassis de différents pastiches pop. Il semble avoir véritablement découvert son style ici et réussit à nous le présenter dans un ensemble cohérent, tout en demeurant agréable et facile à écouter. Sa folie et sa joie de vivre transparaissent à nouveau dans la majorité des pièces. Les ballades ne sont pas nécessairement sa marque de commerce, mais il réussit à nous offrir une pièce solide avec la collaboration de la chanteuse Imogen Heap, « By the Time ». Mika passe donc avec succès le test du 2e album et, grâce à son grand talent pour écrire des mélodies mémorables, il risque de faire partie du paysage musical pendant encore plusieurs années. (novembre 2009)

Vidéoclips : « We Are Golden » - « Blame It on the Girls » - « Rain »

Universal

½

Misstress Barbara - I’m No Human

Misstress Barbara - I’m No Human

Misstress Barbara nous avait offert un album de grande qualité en 2006 avec Come With Me…, un album qui amenait un côté un peu plus doux à sa musique techno toujours très dansante. Avec I’m No Human, la DJ de renommée internationale franchit une autre étape importante dans sa carrière. Pour la première fois, elle compose 10 des 11 pièces du disque, en plus de chanter tout au long de l’album. Musicalement, elle demeure dans le style techno house pour la plupart des pièces du CD, mais elle explore aussi une électro plus ambiante en certaines occasions (l’instrumentale « Ouais », « Etna », etc.). Ma préférée demeure toutefois l’énergique « Four on the Floor », une pièce techno / power pop qui contient des influences rock. La Montréalaise d’origine sicilienne nous offre une reprise pour les pistes de danse de « Dance Me to the End of Love » de Leonard Cohen, un moment surprenant et agréable du disque. Barbara s’entoure de plusieurs collaborateurs pour ce disque visant un public plus large que par le passé. On peut évidemment entendre Sam Roberts sur le succès « I’m Running », qu’on retrouve ici en 2 versions, régulière et mix radio. On peut également entendre les Brazilian Girls sur « Talk to Me », ainsi que Bjorn Yttling (de Peter Bjorn & John) sur l’excellente « It It Ok ». On découvre une belle évolution tout au long du disque avec des moments énergiques et des moments plus doux. Les compositions ne sont pas nécessairement des bombes et sa voix demeure timide, mais I’m No Human demeure tout de même un album agréable à écouter du début à la fin. Un autre beau pas en avant pour cette fille de grand talent! (juillet 2009)

Vidéoclip : « I’m Running »

Energia / Maple / Bonsound

½

Moby - Wait For Me

Moby - Wait For Me

Un an après nous avoir offert un album dansant idéal pour les clubs (malgré certains moments plus ambiants), Moby nous revient avec un disque intimiste. Complètement enregistré chez-lui avec de vieux équipements, il voulait nous présenter un son vieillot, loin de la musique moderne souvent surproduite. Le résultat est plutôt réussi, même si les nombreuses expérimentations ne plairont pas nécessairement à tous. Certains moments vous sembleront passablement déprimants, mais d’autres possèdent une touche un peu plus légère comme l’instrumentale « Slow Light ». En différentes occasions on reconnaît le style de synthétiseurs qu’il a rendu populaire avec son album Play en 1999. On retrouve même une pièce qui cadrerait parfaitement dans cet album, « Study War ». Avec Wait For Me, Moby désirait avant tout se faire plaisir en expérimentant seul chez-lui sans se soucier de l’opinion des gens ou des critiques. En ce sens, il a parfaitement gagné son pari de nous offrir un album différent qui lui a certainement procuré une grande satisfaction pendant le processus de création. (septembre 2009)

Vidéoclips : « Pale Horses » - « Shot in the Back of the Head »

Mute / EMI

½

Modest Mouse - No One’s First, and You’re Next

Modest Mouse - No One’s First, and You’re Next

No One’s First, and You’re Next est un mini-album regroupant des pièces rejetées lors des sessions d’enregistrement des 2 derniers albums de Modest Mouse. Ces pièces étaient parues sur des vinyles 7 pouces en éditions limitées. Par contre, on les retrouve ici dans une version réenregistrée, même si le son demeure assez brut. En écoutant ces 8 titres, on réalise rapidement qu’ils auraient difficilement pu se retrouver sur les 2 derniers albums du groupe puisqu’ils cadrent beaucoup plus dans le son underground des débuts. L’ensemble manque passablement de cohésion, malgré de bonnes pièces, la meilleure étant possiblement « King Rat » qui était parue en tant que chanson en boni sur We Were Dead Before the Ship Even Sank, leur dernier disque paru en 2007. Ce mini-album sert avant tout à faire patienter les fans de Modest Mouse en attendant un nouvel album complet de leur part. (novembre 2009)

Vidéoclips : « King Rat » - « Satellite Skin »

Epic / Sony

Bob Mould - Life and Times

Bob Mould - Life and Times

L’année 2009 marque plusieurs anniversaires pour Bob Mould. Il y a 30 ans, on assistait aux débuts sur scène de son premier groupe, Hüsker Dü. Puis, il y a 20 ans, Mould nous offrait son premier album solo, le classique Workbook. En 2008, il nous avait présenté l’excellent District Line, un des meilleurs albums de l’année. Il est déjà de retour avec un nouvel album, Life and Times, un disque enregistré seul chez-lui, sauf pour la batterie qui est assurée par Jon Wurster (Superchunk). L’album contient 10 pièces pour un total dépassant à peine les 36 minutes. Parfois électrique et parfois acoustique, il nous propose des mélodies extrêmement accrocheuses et efficaces comme seul Bob Mould peut en composer. Il nous offre peut-être ici son album solo qui s’approche le plus de ce qu’il a fait avec Sugar par des mélodies pop rock inoubliables et une énergie contagieuse. Malgré son titre, Life and Times n’est pas une autobiographie, même s’il travaille présentement à une véritable autobiographie qui paraîtra en 2010. Sans être de l’ampleur du disque précédent, Life and Times est encore une fois un excellent disque de la part de Bob Mould. (juin 2009)

Anti- / Epitaph

½

David Murray and The Gwo Ka Masters - The Devil Tried To Kill Me

David Murray and The Gwo Ka Masters - The Devil Tried To Kill Me

Le saxophoniste jazz David Murray s’associe à nouveau aux Gwo Ka Masters, après les critiques dithyrambiques reçues pour l’album Gwotet en 2004. Leurs percussions africaines se marient parfaitement à la musique de Murray. The Devil Tried To Kill Me représente également le 3e album de Murray plongeant dans la culture de l’île de la Guadeloupe, une aventure démarrée en 1996. Pour compléter le tableau, deux artistes de renom viennent prêter leurs voix à certaines pièces de l’album : Taj Mahal et Sista Kee. L’album contient six morceaux et on retrouve en boni une version radio des pièces « Africa » et « Southern Skies ». Le son de l’album est souvent funky, avec une chaleur et un rythme uniques aux Caraïbes. C’est un disque intéressant pour tout amateur de jazz, sans toutefois avoir le potentiel de passer à l’histoire. (septembre 2010)

Justin Time / EMI / SIX

Muse - The Resistance

Muse - The Resistance

Un mot servira à définir ce 5e album du groupe britannique Muse : extravagance. Après nous avoir offert son meilleur album en carrière il y a 3 ans avec Black Holes and Revelations, autant musicalement que commercialement, le groupe va plus loin dans les orchestrations, les expérimentations rock progressives et les contrastes. Sur The Resistance, Muse passe en effet de solos de guitares hallucinants sur des orchestrations complexes, à un piano classique tout doux, parfois même à l’intérieur de la même pièce (« United States of Eurasia », etc.). La pièce d’ouverture, l’excellent succès « Uprising », fait le pont avec l’album précédent dans le style de « Supermassive Black Hole » qui avait été tant appréciée du public. La chanson-titre nous présente une superbe progression, commençant presque religieuse, avant que ne s’ajoutent la batterie et le piano, puis qu’elle se transforme en pièce rock énergique plus typique à Muse. « Undisclosed Desires » contient des éléments électroniques nous rappelant Depeche Mode, alors que « United States of Eurasia (+ Collateral Damage) » nous ramène directement au Queen de la période « Bohemian Rhapsody ». En fait, Queen semble représenter une influence plus importante que jamais pour Matthew Bellamy qui s’en inspire autant pour la voix, que pour la guitare, le piano et les orchestrations. « Guiding Light » est une autre pièce de qualité qui cette fois-ci nous amène dans l’univers de Radiohead, une des influences premières du groupe. Bellamy se permet même une pièce bilingue avec « I Belong to You / Mon cœur s’ouvre à ta voix ». Finalement, l’album se clôture de façon colossale avec une symphonie en 3 parties, « Exogenesis ». Avec The Resistance, Muse nous prouve qu’il est meilleur que quiconque lorsqu’il s’agit de construire des structures complexes et plus grandes que nature. Pour bien d’autres artistes, j’aurais pu dire qu’ils en avaient trop mis et qu’il aurait été préférable de demeurer dans la simplicité. Mais, pas pour Muse : plus ils voient grand, meilleurs ils sont! (chronique principale de novembre 2009)

Vidéoclip : « Uprising »

Warner

N.A.S.A. - The Spirit of Apollo

N.A.S.A. - The Spirit of Apollo

N.A.S.A. est une collaboration créative entre deux amis de longue date, l’Américain Sam Spiegel (Squeak E. Clean) et le Brésilien Ze Gonzales (DJ Zegon), qui s’entourent ici de nombreux amis et artistes reconnus dont David Byrne, Method Man, John Frusciante, KRS-One, Karen O, Ol’ Dirty Bastard, Tom Waits, Kanye West, George Clinton et un tas d’autres. Leur musique se base sur le funk brésilien, mais à partir de là, elle n’a plus aucune frontière. Le duo se laisse totalement aller dans une créativité hip hop incomparable intégrant aussi soul, R&B, rock, jazz, etc. Le principal problème de l’album est qu’il va un peu dans toutes les directions avec ce mélange d’artistes invités. On a l’impression d’entendre un collage musical de différentes idées, avec un peu trop de monde pour les interpréter, comme si on avait voulu tout inclure sur le même disque. Il manque définitivement une ligne directrice à laquelle se raccrocher, question d’éviter l’étourdissement qui nous envahit rapidement après quelques pièces. C’est dommage car l’originalité est grandement au rendez-vous ici. Un resserrement de toutes ces idées sur un prochain album pourrait donner un résultat vraiment impressionnant. (mai 2009)

Anti- / Epitaph

Willie Nelson - American Classic

Willie Nelson - American Classic

En 1978, ce hors-la-loi du country américain bouleversait l’industrie musicale en lançant un album de standards du jazz, Stardust. Cet album allait devenir son plus populaire, le mieux vendu et le plus récompensé de sa carrière. Trente ans plus tard, Willie Nelson récidive avec American Classic, la suite logique de Stardust. On y retrouve 12 classiques incluant « Fly Me to the Moon » et « Always on my Mind ». De plus, Nelson chante en duo avec 2 grandes du jazz : Diana Krall sur « If I Had You » et Norah Jones sur « Baby, It’s Cold Outside ». Pour l’occasion, Nelson troque son orchestre habituel pour des musiciens jazz de grand talent : Joe Sample au piano, Christian McBride à la basse et Lewis Nash à la batterie. Cet univers jazz intimiste permet de découvrir tout le talent d’interprète de Willie Nelson dont la voix demeure extrêmement solide malgré ses 66 ans. Voici donc un album particulièrement intéressant pour tout amateur de jazz. (septembre 2009)

Blue Note / EMI / SIX

½

New Boyz - Skinny Jeanz and a Mic

New Boyz - Skinny Jeanz and a Mic

Ben J et Legacy se sont rencontrés dans un high school en banlieue de Los Angeles. Rapidement identifiés comme les nouveaux adolescents du hip hop, ils se sont créés une réputation sur MySpace avec un premier simple, « Colorz ». Par la suite, « You’re a Jerk » est devenu un succès autant sur la scène hip hop que sur les palmarès pop. Tout était alors en place pour que les New Boyz nous présentent un premier album, incluant évidemment ces 2 pièces incontournables. Skinny Jeanz and a Mic nous a donc été offert à l’automne 2009. Le duo nous présente un hip hop sur fond de rythmes électroniques qui pourrait s’avérer vraiment intéressant. Malheureusement, plusieurs pièces similaires créent non seulement une uniformité sur l’album, mais une certaine monotonie. Par contre, les succès nommés précédemment, ainsi que « Bunz », une sorte d’hommage à Sir Mix-A-Lot, brisent le rythme d’ensemble et amènent suffisamment de variations à l’album pour le rendre intéressant. Sans être un album de première qualité dans le milieu hip hop, cet album des New Boys réussit à créer un intérêt autour du jeune duo qui sera surveillé de près dans le futur. (mai 2010)

Vidéoclips : « You’re a Jerk » - « Dot Com » - « So Dope » - « Tie Me Down (feat. Ray J) »

Asylum / Warner

New Found Glory - Not Without a Fight

New Found Glory - Not Without a Fight

Le groupe pop punk de la Floride, New Found Glory, est de retour avec son 7e album en 12 ans de carrière. Le groupe, qui fait maintenant partie de l’écurie d’Epitaph Records, ne semble pas s’essouffler, même si les gars peuvent être considérés comme des vétérans du genre. Malgré la pluie de jeunes groupes pop punk qui nous est tombée dessus ces dernières années, New Found Glory réussit encore à se démarquer par son expérience. Le groupe reprend un nouveau souffle grâce à la réalisation de Mark Hoppus (Blink 182, Motion City Soundtrack), et le chanteur Jordan Pundik est meilleur que jamais. Sans être mémorable, le premier extrait, « Listen To Your Friends », est efficace, tout comme le reste du disque qui présente un bon mélange d’expérience et d’énergie adolescente. Not Without a Fight ne révolutionne certainement pas le genre, mais il représente peut-être le meilleur que le pop punk peut encore nous offrir en 2009. (mai 2009)

Vidéoclip : « Listen To Your Friends »

Epitaph

Nirvana - Live at Reading

Nirvana - Live at Reading

Le 30 août 1992, Nirvana donnait une performance incomparable au festival de Reading. Le groupe était alors au sommet de sa carrière et possédait une énergie hors du commun sur scène. C’est ce concert qu’on retrouve ici dans son intégralité : 24 titres totalisant 78 minutes et présentant le meilleur de ce groupe marquant des années 1990 et de l’histoire du rock. Même si la voix de Kurt Cobain fait grandement défaut dans « Breed » en ouverture de spectacle, elle se replace passablement ensuite. Ce qui ne l’empêche pas de fausser régulièrement, mais c’est ce qui fait son charme de toute façon. Au début de « Sliver », incapable de trouver la bonne note, il en rit, tout simplement. Musicalement, le groupe n’a jamais été aussi efficace et cohérent. Les pièces s’enchaînent avec un naturel déconcertant et le plaisir de jouer ensemble semble au rendez-vous tout au long du concert. Voici donc l’enregistrement ultime de Nirvana, celui que les fans attendaient impatiemment depuis si longtemps. Il s’agit possiblement de l'un des meilleurs enregistrements en concert de l’histoire du rock. Un DVD est également disponible, qui est certainement encore plus intéressant. (avril 2010)

DGC / Universal

½

Emily Osment - All the Right Wrongs

Emily Osment - All the Right Wrongs

Emily Osment a débuté une carrière d’actrice dès son plus jeune âge alors que tout juste âgée de 7 ans elle jouait dans le film The Secret Life of Girls en 1999. Elle a par la suite performé dans divers films, ainsi que dans la série Hannah Montana. Elle fait ses débuts en chanson en 2007 aux côtés de Billy Ray Cyrus, avant de rencontrer des membres de Eve 6 et de Plain White T’s. Ces rencontres lui auront permis de donner un virage rock à sa jeune carrière de chanteuse et elle nous présente ici ses premiers enregistrements du genre sur ce mini-album de 6 pièces. On retrouve bien une certaine énergie sur All the Right Wrongs, mais on sent la copie à plein nez de pop rockeuses d’aujourd’hui, d’Avril Lavigne à Katy Perry. Emily nous présente tout de même une voix puissante et riche pour ses 17 ans, mais les compositions sans originalité et la surproduction rendent la majorité des pièces plutôt banales. Le premier extrait, « All the Way Up », fait très pop adolescente et dégage une certaine énergie, mais il faut attendre la 5e pièce pour entendre un potentiel vraiment intéressant avec « You Are the Only One ». Elle devra définitivement s’entourer de meilleurs compositeurs dans le futur pour réussir à se différencier de la masse. (novembre 2009)

Vidéoclip : « All the Way Up »

Wind-up / Warner

½

Os Mutantes - Haih… or Amortecedor…

Os Mutantes - Haih… or Amortecedor…

Os Mutantes est un groupe brésilien qui était actif dans les années 1960, en plein cœur du mouvement Tropicalia aux côtés de Gilberto Gil et Caetano Veloso. Le groupe au style psychédélique s’est éteint lentement au cours des années 1970 avant de se séparer officiellement en 1978. Os Mutantes est demeuré une influence majeure pour plusieurs artistes contemporains dont les Flaming Lips, David Byrne, Devendra Banhart, Kurt Cobain et Beck. Plus de 30 ans après leur séparation, les voici de retour sur disque grâce à l’étiquette Anti. Malheureusement, les deux tiers du trio original (Rita Lee et Arnaldo Batista) sont absents de cette nouvelle mouture dont le flambeau est uniquement porté par Sergio Dias, le principal compositeur. Sur ce nouvel album, le groupe est constitué de 7 membres, qui font une mise à jour du son Tropicalia traditionnel dans un mélange de rock psychédélique, de samba et de bossa nova. Cette fusion d’influences latines et nord-américaines, de musique des années 1960 et de musique moderne, crée un son unique. Le groupe réussit à nous offrir des compositions rafraîchissantes même si l’expérimentation est beaucoup moins présente qu’il y a 40 ans. Ce nouvel album a au moins l’avantage de faire découvrir Os Mutantes à une nouvelle génération d’amateurs de musique originale et métissée. (décembre 2009)

Bande-annonce de l’album

Anti- / Epitaph

½

Our Lady Peace - Burn Burn

Our Lady Peace - Burn Burn

Le groupe canadien Our Lady Peace transporte son son post grunge depuis déjà 15 ans, même si le groupe a connu plus de bas que de hauts. Il faut dire qu’en 2009 le son post grunge est passablement dépassé. Le groupe s’oriente un peu plus ici vers un son rock alternatif adulte. L’album débute avec une chanson pop efficace, « All You Did Was Save My Life », le premier extrait de Burn Burn. Par contre, le groupe s’essouffle rapidement par la suite avec des mélodies pas trop accrocheuses sur des pièces sans énergie ni originalité. Depuis ses débuts solides au milieu des années 1990, Our Lady Peace n’a cessé de perdre des fans et ce sera certainement encore le cas ici. Depuis Spiritual Machines, paru en 2000, le groupe semble avoir perdu toute inspiration et est incapable de nous offrir une musique divertissante et énergique comme à ses débuts. C’est dommage, mais la disette se poursuit avec Burn Burn… (septembre 2009)

Vidéoclip : « All You Did Was Save My Life »

Coalition / Sony

½

Papa Roach - Metamorphosis

Papa Roach - Metamorphosis

Même si le groupe a su grandement tirer son épingle du jeu sur la scène métal au tournant du nouveau millénaire, Papa Roach a bien du mal à demeurer créatif depuis quelques années. Le groupe californien nous revient maintenant avec Metamorphosis qui nous les présente avec une nouvelle énergie sur la pochette et avec un look qui n’est pas sans nous rappeler le hard rock de Los Angeles dans les années 80. Malheureusement, cette énergie ne se transpose pas sur le disque qui nous présente encore une fois plusieurs compositions ternes et sans personnalité. Pourtant le retour du réalisateur Jay Baumgardner (qui a travaillé avec eux sur l’album Infest paru en 2000) aurait dû redonner un peu de punch à ce groupe qui en a bien besoin. Mais non! À peine arrivé à la moitié du disque on en arrive même à se dire que la pochette est carrément de la fausse représentation. Ce n’est clairement pas avec les pièces de ce nouvel album qu’ils pourront exciter les foules en tournée. Les moments les plus intéressants : « Live This Down », « Into the Light » et « Change Or Die ». (mai 2009)

Vidéoclip : « Hollywood Whore »

DGC / Interscope / Universal

½

Kevin Parent - Kevin Parent

Kevin Parent - Kevin Parent

Il aura fallu et 8 ans avant que ne nous revienne Kevin Parent avec un album original en français. Dans l’intervalle, on a eu droit à un disque en concert (Retrouvailles), une compilation (intitulée simplement Compilation) et un album en anglais (Fangless Wolf Facing Winter). Sur ce 4e album en français, rien ne dépaysera véritablement ses fans. Il nous offre à nouveau une musique folk teintée de pop et de rock dans laquelle il traite abondamment de sa Gaspésie natale. Une grande portion de l’album est acoustique, à l’image de « Mon pays » qui démarre le tout en douceur. On retrouve tout de même des moments un peu plus entraînants comme les excellentes « Cachemire » (ma préférée) et « Prends-moi comme chus ». Un autre des bons moments du disque est certainement le succès « Besoin d’amour ». Là où j’adhère un peu moins, c’est dans ses pièces folks acoustiques très douces dans lesquelles il nous parle sans cesse de son coin de pays, ce qui devient quelque peu répétitif à la longue, d’autant plus qu’il l’a déjà fait amplement par le passé. Ça sent donc parfois le réchauffé. D’un autre côté, on ne trouve rien à redire de la qualité de réalisation des frères Grand (Pascale Picard, Cirque du Soleil, Rufus Wainwright) qui réussissent à mettre en valeur les compositions de Kevin. Alors, si vous aimez le côté folk intimiste de Kevin Parent, vous ne serez assurément pas déçus puisque le produit est de grande qualité. Kevin sera en tournée partout au Québec à compter de février 2010, avec une rentrée montréalaise prévue pour le 4 mars au Club Soda. (décembre 2009)

Tandem

Sean Paul - Imperial Blaze

Sean Paul - Imperial Blaze

La superstar jamaïcaine du dancehall, Sean Paul, est de retour avec son 4e album, Imperial Blaze. Après le succès planétaire de Dutty Rock en 2002 qui a obtenu des ventes dépassant les 6 millions de copies, il nous a offert un album un peu plus faible d’un point de vue créatif avec The Trinity en 2005, un disque qui s’est quand même écoulé à 4 millions d’exemplaires. Quatre ans plus tard, Paul fait donc face à un défi de taille, soit celui de capter à nouveau l’attention des critiques, tout en conservant l’intérêt de ses fans. La première partie du disque est solide et nous offre des compositions qui gagnent en intérêt à chaque écoute subséquente. C’est le cas pour le premier extrait « So Fine », mais aussi pour « Now That I’ve Got Your Love », « Birthday Suit », « Press It Up » et ma préférée, « Hold My Hand ». On ne retrouve rien de bien surprenant avec ces pièces dancehall dans le plus pur style de Sean Paul, mais elles ont au moins le mérite de nous rester en tête. Par la suite, l’album s’étire malheureusement beaucoup trop en longueur avec des pièces moins remarquables qui représentent souvent du simple remplissage. L’album de 67 minutes aurait facilement pu être amputé de 20 minutes et aurait été ainsi beaucoup plus intéressant sur le long terme. La majorité des auditeurs risquent de commencer à sauter des titres après quelques écoutes pour finalement en arriver à écouter tout au plus une dizaine des 20 pièces offertes. Malgré ses faiblesses, Imperial Blaze propose de grandes améliorations musicales par rapport à The Trinity. Il reste à espérer que Sean Paul vise encore plus haut avec le prochain disque pour enfin prouver à tous qu’il peut répéter l’exploit de Dutty Rock, soit un album aussi fort musicalement que commercialement. (chronique principale d'octobre 2009)

Vidéoclip : « So Fine »

Atlantic / Warner

Pearl Jam - Backspacer

Pearl Jam - Backspacer

En 2006, Pearl Jam nous a offert un album éponyme qui présentait en quelque sorte un retour aux sources pour le groupe, même si on pouvait noter l’absence d’un certain renouveau musical. Trois ans plus tard, voici enfin un véritable renouveau avec Backspacer. Le groupe semble cesser de se casser la tête et se contente de jouer un rock n’ roll brut et efficace. En fait, à part en quelques occasions sur leurs 2 premiers albums, je n’ai jamais entendu Pearl Jam déplacer autant d’air et casser la baraque de la sorte. Dès la pièce d’ouverture, « Gonna See My Friend », on a l’impression d’entendre Guns N’ Roses en 1992 (soit avant le départ de tout le monde). Ce rythme quasi-infernal se poursuit sur les 3 prochains titres, avant que la toute douce « Just Breathe » ne vienne nous permettre de reprendre notre souffle. « Amongst the Waves » et « Unthought Known », situées au milieu de l’album, sont quant à elles plus typiques du Pearl Jam des 15 dernières années. Pour la première fois depuis longtemps, les gars de Pearl Jam semblent avoir du plaisir à jouer et le résultat est probablement leur album le plus joyeux et festif à ce jour. Le groupe enchaîne 11 pièces d’une durée autour des 3 minutes pour un court album de moins de 37 minutes. (décembre 2009)

Vidéoclip : « The Fixer »

Universal

Pet Shop Boys - Yes

Pet Shop Boys - Yes

Les Pet Shop Boys arrivent à un stade de leur carrière où ils ont de plus en plus de difficulté à se renouveler. On retrouve donc sur Yes plusieurs pièces qui nous rappellent certains de leurs classiques du passé. Malgré tout, le groupe demeure efficace dans le genre pop énergique. L’album commence en force avec « Love etc. » et « All Over the World ». Par la suite, la ballade « Beautiful People », qui n’est pas totalement mauvaise, m’a profondément ennuyé, comme c’est souvent le cas avec leurs pièces lentes ou mid-tempo. Mais il s’agit purement d’une question de goût ici et les fans du duo rejetteront cette affirmation du revers de la main. Parmi les autres pièces intéressantes de l’album, notons « Did You See Me Coming? », « Building a Wall » et la conclusion, « Legacy ». Sur les 2 dernières en particulier, le groupe se permet quelques essais avec un peu de rap dans « Building a Wall » et une structure toute particulière dans la grandiose « Legacy », certainement la composition la plus originale du disque. Les Pet Shop Boys nous offrent donc encore une fois un très bon album, malgré certaines limites créatives. (octobre 2009)

Vidéoclip : « Love etc. »

Parlophone / EMI

½

Tom Petty & The Heartbreakers - The Live Anthology (4 CD)

Tom Petty & The Heartbreakers - The Live Anthology (4 CD)

Voici enfin le coffret de performances en concert qui était attendu depuis si longtemps par les fans de Tom Petty et ses Heartbreakers. On y retrouve 48 pièces sur 4 CD, couvrant évidemment les plus grands succès du groupe, mais présentant aussi de nombreuses pièces plus obscures de leur répertoire et des reprises. Le coffret inclut des performances enregistrées entre 1978 et 2007, tous des enregistrements alors que le groupe était au sommet de sa forme. En fait, le principal problème de ces 4 disques est que les pièces ne sont présentées dans aucun ordre précis. Un ordre chronologique aurait été grandement préférable au saut continuel entre 1980 et 2000. Par ailleurs, les 48 pièces combleront certainement leurs fans les plus exigeants, mais elles risquent de décourager le néophyte qui ne connaît que les plus grands succès et quelques-uns des classiques repris. Malgré ces légers accrochages, The Live Anthology offre des enregistrements de qualité dans un coffret à la valeur inestimable. Un incontournable pour les fans de Petty et sa bande. (février 2010)

Reprise / Warner

Pink Martini - Splendor in the Grass

Pink Martini - Splendor in the Grass

Pink Martini est de retour après l’excellent Hey Eugene! paru en 2007, un des meilleurs albums de l’année. Le groupe demeure toujours aussi éclectique mélangeant allégrement pop cabaret, musique latine et jazz. Il intègre en plus des éléments de musique classique à un son déjà bien assez riche. Le groupe de Portland explore carrément un nouvel univers dans chacune de ses pièces. Sur Splendor in the Grass, on retrouve 9 compositions originales et 4 reprises, interprétées dans 5 langues (anglais, français, espagnol, italien et napolitain). On retrouve également plusieurs collaborateurs : le chanteur de 90 ans Chavela Vargas interprète « Piensa En Mi » d’Agustin Lara, Emilio Delgado chante en duo avec China Forbes sur « Sing » de Joe Raposo, et Ari Shapiro interprète « But Now I’m Back ». On retrouve également la guitare de Courtney Taylor des Dandy Warhols sur la chanson-titre. Il faut noter la pièce « New Amsterdam » qui a été écrite par le sans-abri aveugle Moondog, une magnifique chanson sur la ville de New York. Ce nouvel album de Pink Martini présente encore une fois d’excellentes pièces très colorées. Le seul recul que l’on peut noter par rapport au disque précédent est une ligne directrice moins efficace pour l’album qui va un peu plus dans différentes directions d’une pièce à l’autre. Mais, il s’agit d’un bien petit problème pour un orchestre aussi créatif et intéressant… (janvier 2010)

Heinz / Audiogram / SIX

½

Pitbull - Rebelution

Pitbull - Rebelution

Le rappeur de Miami d’origine cubaine Armando Perez (alias Pitbull) nous arrive avec un 4e album littéralement transporté par le méga succès « I Know You Want Me (Calle Ocho) ». À l’image de son concitoyen Flo Rida, Pitbull plonge ici tête baissée dans le rap de clubs et le dancehall avec une musique extrêmement énergique qui fera le plaisir des danseurs dans les meilleurs clubs du monde (pas seulement à South Beach). On retrouve plusieurs hits incontournables et particulièrement efficaces comme « Shut It Down » avec Akon, « Full of Shit » avec Nayer et Bass Ill Euro, « Can’t Stop Me Now » avec The New Royales, « Hotel Room Service », et « Krazy » avec Lil Jon. Les puristes diront qu’il renie ses origines, mais on peut difficilement lui reprocher de produire une musique joyeuse et dansante, sans prétention, qui lui permettra de devenir célèbre à travers le monde. Après tout, il s’agit d’un des meilleurs albums de l’année dans le genre. (décembre 2009)

Vidéoclips : « I Know You Want Me (Calle Ocho) » - « Hotel Room Service »

RCA / Sony

½

Placard Macbeth - Placard Macbeth (CD + DVD)

Placard Macbeth - Placard Macbeth (CD + DVD)

Placard Macbeth est un duo formé de Dany Placard (ex-Plywood 3/4), à la voix et à la guitare, et Toots Macbeth, au dobro et au banjo. Le duo est parfois accompagné de Jean-François Mineau, aux percussions et à la batterie, et Michel-Olivier Gasse, à la contrebasse et à la voix. Les 2 comparses nous présentent 70 minutes de musique enregistrée live dans un chalet en avril 2009 et au cours de différentes autres performances. On y retrouve donc 16 pièces folk à tendance country, sans amplificateurs ni autres artifices. Les chansons à textes sont interprétées avec un accent québécois très prononcé, sur une musique épurée mais de grande qualité. En boni, on nous offre un DVD présentant 9 pièces captées lors de diverses performances en concert, ainsi qu’un documentaire. En conclusion, voici un album de grand intérêt pour tout amateur de musique folk. (mars 2010)

Indica / Outside

½

Placebo - Battle for the Sun

Placebo - Battle for the Sun

Le groupe anglais Placebo poursuit sa démarche artistique quelque part hors des sentiers battus de la musique rock populaire. Brian Molko et sa bande nous offrent à nouveau de bonnes compositions de rock alternatif influencé par la musique alternative des années 1980 et le David Bowie des années 1970. Le groupe aux tendances androgynes nous présente encore une fois des compositions à la fois solides et entraînantes (« Ashtray Heart », « For What It’s Worth », la chanson-titre, etc.), mais il réussira probablement encore difficilement à percer les radios commerciales, autant en Europe qu’en Amérique. C’est un phénomène particulièrement bizarre puisque le groupe nous présente toujours des succès potentiels de qualité, tout en cadrant parfaitement dans les créneaux des radios rock. Disons donc que le groupe s’adresse à nouveau exclusivement à ses fans avec Battle for the Sun et qu’il risque fortement de les satisfaire une fois de plus. On retrouve quelques pièces un peu plus banales qu’on pourrait considérer comme du remplissage, mais l’ensemble s’écoute bien. Les fans de Muse et de Suede devraient peut-être aussi tenter leur chance avec Placebo, puisqu’ils y trouveront une alternative intéressante à leur groupe préféré. (août 2009)

Vidéoclip : « For What It’s Worth »

Vagrant / Universal

½

A Place To Bury Strangers - Exploding Head

A Place To Bury Strangers - Exploding Head

En produisant leur premier album, A Place To Bury Strangers n’avait qu’un seul but : créer l’enregistrement le plus fou et le plus bizarre de tous les temps. Sur Exploding Head, le trio new yorkais nous présente une musique un peu plus accessible, mais l’album demeure bruyant aux guitares distorsionnées et aux rythmes agressifs. Leur mélange d’industriel, de shoegaze et de garage n’est pas sans nous rappeler Sonic Youth et Jesus and Mary Chain. Ils réussissent magnifiquement bien à fusionner un son particulièrement dur avec des mélodies accrocheuses, grâce à de belles nuances. C’est donc une belle évolution que l’on peut constater par rapport à leur disque précédent qui se voulait beaucoup plus brut. Avec ce plus récent album, A Place To Bury Strangers s’installe définitivement dans la scène musicale des années 2000. (juillet 2010)

Vidéoclips : « In Your Heart » - « Keep Slipping Away »

Mute

½

Iggy Pop - Préliminaires

Iggy Pop - Préliminaires

Voici un projet bien particulier pour le parrain du punk, Iggy Pop. Inspiré par le roman controversé La possibilité d’une île de Michel Houellebecq et dégoûté par les musiciens de rock sans talent, il décide de nous offrir un album inspiré du jazz et de la pop française. La guitare électrique y est presque totalement absente et il se permet même de chanter en français sur « Les feuilles mortes », pièce interprétée auparavant par Yves Montand et Édith Piaf. Sur Préliminaires, Iggy nous présente sa voix de crooner et il nous rappelle par moments Serge Gainsbourg et Leonard Cohen. Évidemment, ses fans risquent d’être passablement déboussolés à l’écoute de ce disque totalement différent pour Iggy Pop. Par contre, la ligne directrice est solide, ce qui en fait un ensemble parfaitement cohérent. Le CD nous est offert dans une pochette écologique dont le visuel a été créé par Marjane Satrapi, auteure de bande dessinée et réalisatrice française. Elle a rencontré Iggy lorsqu’elle lui a demandé de faire la voix d’un des personnages de son film d’animation Persepolis. Si vous aimez la musique introspective originale, voici un album qui risque de vous satisfaire. (août 2009)

Virgin / EMI / SIX

½

The Prodigy - Invaders Must Die

The Prodigy - Invaders Must Die

Le groupe électronique britannique The Prodigy existe déjà depuis près de 20 ans. Pourtant, à moins d’être mordu de musique rave plutôt underground, peu de gens en ont entendu parler en dehors de leur méga succès de 1997, The Fat of the Land qui contenait entre autres les inoubliables « Smack My Bitch Up » et « Firestarter ». Invaders Must Die est leur 6e album et se veut quelque peu nouveau dans le genre électronique dansant. On retrouve les mêmes éléments qui ont amené le groupe au sommet, mais avec un peu moins de moments captivants. Le premier extrait, « Omen », est quelque peu bizarre et exigera de vous quelques bonnes écoutes. Ce nouvel album présente des rythmes toujours aussi efficaces, mais l’originalité des compositions laisse souvent à désirer, ce qui pourra en laisser plusieurs sur leur appétit. Par contre, si vous êtes de véritables fans du groupe, vous risquez de bien apprécier encore une fois, même si le groupe tente de faire un pas vers le futur de la musique rave. (mai 2009)

Vidéoclips : « Omen », « Invaders Must Die »

E1

Psychocaravane - Twist

Psychocaravane - Twist

Psychocaravane est un trio montréalais qui nous présente son 3e album. Twist marque un changement de cap pour le groupe instrumental. D’abord qualifié d’alterno country rock, le groupe prend une direction plus psychédélique et rockabilly avec Twist. Un style qu’on pourrait qualifier en fait d’alterno twist et qui flirte allégrement avec l’univers cinématographique de Quentin Tarantino. La pochette montre aussi le côté psychédélique du groupe, côté que l’on retrouve en plusieurs occasions dans leur musique, dont la première pièce, « Fait vécu ». Psychocaravane possède une énergie incomparable et un style unique, surtout dans le paysage musical québécois. Voici donc un disque très intéressant rempli de moments magiques! (mai 2010)

L-A be / Sélect

½

Quartango - El Fuego

Quartango - El Fuego

Pour souligner son 25e anniversaire, le quatuor québécois Quartango nous propose El Fuego, un autre plongeon dans l’univers bouillant du tango. Depuis toutes ces années, le groupe fondé par René Gosselin et Richard Hunt nous offre en effet une musique jazz entraînante, d’inspiration classique, sur laquelle les danseurs de tango ne peuvent que frétiller de plaisir. Avec El Fuego, les 4 musiciens réussissent à nouveau à nous transporter au cœur de Buenos Aires pour nous faire découvrir l’un des styles musicaux les plus appréciés dans le monde de la danse. Le groupe présente plusieurs compositions originales, entourées malgré tout de certains classiques. L’album n’apporte rien de plus à ce genre musical déjà riche, mais il présente tout de même une musique efficace qui risque fort de plaire aux amateurs de tango argentin. (février 2010)

Justin Time / EMI / SIX

Rain Machine - Rain Machine

Rain Machine - Rain Machine

Rain Machine est un projet solo pour le chanteur et guitariste de TV On The Radio, Kyp Malone, aussi membre de Iran. Il nous propose une musique totalement éclatée, expérimentale et originale qui inclut des éléments de jazz, de bluegrass, de funk et de rock. Cet album éponyme présente donc une œuvre purement artistique complètement dépouillée d’éléments commerciaux, malgré de très bonnes mélodies en plusieurs occasions. Malone joue à peu près tous les instruments sur les 11 titres présentés qui totalisent plus de 60 minutes. L’atmosphère généralement douce du disque se prête bien à une ambiance chaleureuse, et dans ce contexte, l’album ne paraîtra pas si inaccessible après tout. Voici donc un très bon disque en solo par un artiste complet et de grand talent. Une bien belle découverte! (découverte du mois de février 2010)

Vidéoclip : « Give Blood »

Anti- / Epitaph

½

Rancid - Let the Dominoes Fall

Rancid - Let the Dominoes Fall

Après une pause de 6 ans remplie de projets parallèles et en solo (par Tim Armstrong et Lars Frederiksen), le groupe ska/punk Rancid est de retour avec son 7e album. Le groupe poursuit exactement dans la même direction que précédemment avec des compositions de punk et de ska puissantes et politisées qui n’ambitionnent aucun but commercial. En quelques occasions, j’ai regretté l’énergie de leurs débuts, mais l’ensemble demeure dynamique. Armstrong, Frederiksen et Matt Freeman se partagent le chant, ce qui peut représenter le principal point négatif du disque considérant qu’Armstrong a définitivement la voix la plus puissante du trio. Encore une fois sur Let the Dominoes Fall, les pièces de 2 minutes s’enchaînent à merveille pour un total de 19 pièces et 46 minutes. Même si les compositions du groupe sont généralement plutôt solides, je préfère les moments de ska, comme sur « Up To No Good », co-écrite par Rancid et Brett Gurewitz, le réalisateur de l’album et membre de Bad Religion. On retrouve également une poignante ballade sur le retour à la maison d’un militaire, « Civilian Ways », un moment surprenant et particulièrement intéressant du CD. Sans révolutionner le genre, Rancid nous offre encore une fois un album solide, un album qui plaira certainement aux nombreux fans du groupe. (août 2009)

Epitaph

½

Red Rooster - Walk

Red Rooster - Walk

Red Rooster est un collectif country folk alternatif dirigé par le chanteur Jay Erickson et le guitariste Nat Zilkha. Né à New York il y a 10 ans, le collectif nous présente son 3e album avec Walk. Dès le début, on ne peut faire autrement que de remarquer la magnifique voix de Susannah Hornsby, la nièce de Bruce. Elle joue aussi l’accordéon à différents moments du disque. L’album est dédié à la mémoire de son frère R.S. Hornsby. Erickson et Zilkha nous présentent des compositions efficaces dans le genre country urbain et la production est suffisamment réussie pour rendre les pièces plus grandes que nature. Sans être totalement renversant, Walk nous présente une musique efficace dans le genre et les fans de country moderne devraient y porter une attention particulière. (octobre 2009)

Renaud - Molly Malone : Balade irlandaise

Renaud - Molly Malone : Balade irlandaise

Depuis son enregistrement de « La ballade nord-irlandaise » en 1991, une adaptation très personnelle de « The Water Is Wide », Renaud Séchan nourrissait le désir de consacrer un album complet à l’Irlande. Il réalise finalement son rêve avec Molly Malone, un projet ambitieux qui aura nécessité 2 ans de travail pour adapter 13 chansons traditionnelles irlandaises. Lorsqu’on entend Renaud chanter sur ces musiques populaires dans les pubs d’Irlande depuis des siècles, on réalise que le mariage est parfait. Comme si ces mélodies avaient été écrites pour lui. Ce n’est pas si surprenant au fond considérant que Renaud a été grandement influencé par la musique folk anglo-saxonne. Les textes ont parfois été adaptés fidèlement, mais dans d’autres cas, il les a complètement remaniés dans une réinterprétation totalement libre. Pour la réalisation, il fait confiance à de fidèles collaborateurs : l’Irlandais Pete Briquette (ex-Boomtown Rats et réalisateur de Bob Geldof) et l’Écossais Thomas Davidson Noton. L’album a été enregistré à Dublin au studio Windmill Lane en compagnie de musiciens de l’endroit : Geoffrey Richardson (Caravan, Bob Geldof, Murray Head, Chris de Burgh), Terry Woods (Pogues), Paul Harrigan, Emer Mayock (Alan Stivell) et Robbie Harris (Riverdance). Renaud s’approprie tellement bien ces classiques qu’on a l’impression qu’il est carrément un Irlandais relocalisé à Paris. Une belle réussite! (mars 2010)

Vidéoclip : Making of de l’album

Virgin / EMI / SIX

½

The Respectables - Sweet Mama

The Respectables - Sweet Mama

Les Respectables ont senti le besoin de retourner aux sources avec leur nouvel album. Ils nous offrent donc leur premier album en anglais depuis 1997, le premier depuis qu’ils ont atteint le statut de superstars au Québec grâce à leurs chansons pop rock accrocheuses et énergiques. Avec Sweet Mama, ils nous présentent le son rock classique qui les caractérisait à leurs débuts. Fortement influencés par les Rolling Stones et les Faces, les Respectables nous offrent ce qu’ils font de mieux, c’est-à-dire un rock n’ roll direct et sans fioritures. On peut les comparer aux Black Crowes et à Big Sugar, rien de surprenant puisque l’album a été réalisé par Gordie Johnson (ex-Big Sugar). Il faut également noter les collaborations de Ian McLagan (ex-Faces) sur 4 chansons, ainsi que celle du claviériste Antoine Gratton qui prenait déjà un malin plaisir à venir jammer avec le groupe en spectacle depuis un bon moment. L’enregistrement de l’album a présenté un défi supplémentaire puisque le guitariste Pascal Dufour a quitté en plein milieu du processus pour se lancer dans une carrière solo. Enregistré en partie à Austin au Texas dans le studio de Willie Nelson, Sweet Mama débute en force avec 3 titres qui n’ont rien à envier à leurs idoles. « Serves You Right » pourrait aisément faire partie des meilleures pièces sur un nouvel album des Stones, alors que la chanson-titre pourrait rendre un retour des Faces intéressant. Quant à « Got More Than I Wanted From Honky Tonkin’ and Rock n’ Roll », elle représente l’hymne rock n’ roll idéal, tout comme le fut il y a 35 ans « It’s Only Rock n’ Roll » pour les Rolling Stones. Le premier extrait, « Sugar », a rapidement conquis les radios du Canada anglais, même si elle est très loin de figurer parmi les meilleures pièces du disque. Par la suite, on retrouve moins de pièces mémorables, rien qui ne ressort vraiment du lot, mais l’ensemble est tout de même solide, avec quelques incursions dans le honky tonk, le country et le rock du sud des États-Unis. Le disque se conclut en force avec deux de mes préférées, « Quick As Thieves » et « Devil in the Launderette », et on réalise alors que 37 minutes c’est bien peu et qu’on en voudrait plus. Évidemment, ceux qui recherchent le « hit », comme ceux que le groupe a pu nous offrir dans son escapade pop en français, seront probablement déçus. Par contre, si leurs origines vous ont toujours fait tendre l’oreille, surtout en spectacle, les quelques petits bijoux que vous entendrez ici vous plairont assurément. Faisant partie des meilleurs performeurs au Québec sur scène, « The » Respectables pourront certainement viser d’autres horizons avec cet excitant album sous le bras. (juin 2009)

Sphère

Rhino - Dead Throne Monarch

Rhino - Dead Throne Monarch

Rhino est un trio espagnol qui existe depuis 2004. Ils nous proposent un son métal doom avec des éléments de thrash, un métal sombre et particulièrement lourd. Dead Throne Monarch est leur premier album à paraître en Amérique, 2 ans après Breed The Chosen One qui avait été acclamé par la critique en Europe. Difficile à comparer, la musique du groupe se situe quelque part entre Kyuss, Danzig et Kreator. Le rythme est souvent lent, mais le son est toujours lourd. La voix de Javier Galvez est criarde sans être véritablement gutturale, mais elle ajoute assurément à l’atmosphère sombre que nous propose le groupe. Leur musique est passablement originale, même si elle peut être plutôt difficile d’accès pour un large public. Par contre, les amateurs de ce genre musical y trouveront assurément leur compte. (mai 2009)

Arctic / MVD

Rhino Bucket - The Hardest Town

Rhino Bucket - The Hardest Town

Rhino Bucket est carrément calqué sur le AC/DC de la période Bon Scott. Le groupe californien n’en semble pas du tout gêné et il pousse même l’audace en 1994 jusqu’à embaucher l’ex-batteur d’AC/DC, Simon Wright, lui qui fait un retour ici. Comme autre nouvel ajout à l’alignement, on retrouve l’ex-guitariste de Kix, Brian Forsythe, qui remplit assez bien son mandat de reproduire le son d’Angus Young. The Hardest Town débute plutôt bien avec l’efficace chanson-titre. Par contre, malgré quelques pièces entraînantes à divers moments (« Street To Street », « She’s With Me »), le groupe s’essouffle rapidement et nous offre plusieurs pièces sans énergie, comme si AC/DC s’était mis à se bourrer de calmants. Déjà que l’originalité faisait défaut à Rhino Bucket depuis son 2e album en 1992, voilà qu’on a l’impression que le groupe atteint les bas-fonds. Parfois, il est bon de savoir quand s’arrêter et je considère qu’après 20 ans de carrière il est peut-être temps que le groupe tire sa révérence. Même si The Hardest Town offre quelques bons moments pour satisfaire les fans d’AC/DC, il reste que l’original demeure largement supérieur. Le seul album de Rhino Bucket qui devrait attirer votre attention demeure leur disque éponyme de 1990. (juillet 2009)

Acetate / MVD

½

Yannick Rieu - Spectrum (CD + DVD)

Yannick Rieu - Spectrum

Yannick Rieu est un saxophoniste et compositeur reconnu depuis 25 ans dans le milieu du jazz, non seulement au Québec, mais un peu partout à travers le monde. Grâce à un talent de musicien incomparable, ce saxophoniste ténor et soprano impressionne son auditoire à chaque performance. En 2007, il a assemblé un nouveau groupe de musiciens sous le nom de Spectrum et l’ensemble nous propose ici son premier album. Les 8 pièces du CD (totalisant 50 minutes) ont été enregistrées en concert au Dieze Onze à Montréal à l’automne 2007, ainsi qu’au Studio Victor en juillet 2008. On y trouve un free jazz réinventé, grâce à son approche particulière de la musique qui le rend si intéressant. Il crée une musique d’ambiance chaude et intimiste qui permettra de découvrir l’improvisation jazz sous un nouveau jour. En plus du CD, un DVD nous est offert présentant Rieu et son ensemble sur scène au Forbidden City Concert Hall de Pékin dans le cadre du NineGates Jazz Festival en mai 2008. La performance présente 5 pièces dont 4 se retrouvent aussi sur le CD. (décembre 2009)

Justin Time  / EMI / SIX

½

Rihanna - Rated R

Rihanna - Rated R

Après le méga succès de Good Girl Gone Bad deux ans plus tôt, Rihanna a décidé de vraiment mettre de côté le personnage de la bonne fille sur Rated R. Plus provocante que jamais, et ce même sur la pochette, Rihanna nous montre une nouvelle facette de sa personnalité. On retrouve même quelques touches de rock à travers son R&B qui demeure malgré tout accessible. C’est le cas dans « Hard », « Rockstar 101 » et « Fire Bomb », toutes des pièces très réussies. Peu de chansons pop dansantes se retrouvent ici, et celle qui s’en approche le plus est très certainement l’excellente « Rude Boy ». Les deux premiers extraits du disque, « Russian Roulette » et « Wait Your Turn », sont intéressants, sans avoir toutefois l’impact de « Don’t Stop the Music » et « Umbrella », les plus grands succès tirés de son disque précédent. Pour ce qui est des textes, Rihanna semble plus enragée que jamais. Elle est sur la défensive tout au long du CD et nous offre des propos particulièrement durs. Elle relâche seulement la tension sur « Photographs » aussi loin qu’à la 9e piste. En bout de ligne, Rihanna nous offre un album d’une solidité exceptionnelle, un disque qui contient moins de succès instantanés que son précédent, mais qui a l’avantage de posséder une excellente ligne directrice. (chronique principale de mars 2010)

Vidéoclips : « Russian Roulette » - « Wait Your Turn »

Island Def Jam / Universal

½

Omar Rodriguez-Lopez - Old Money

Omar Rodriguez-Lopez - Old Money

Un des deux cerveaux derrière The Mars Volta, Omar Rodriguez-Lopez n’a jamais cessé d’expérimenter en parallèle avec son groupe. En tant que guitariste, Omar peut être comparé à Frank Zappa par sa recherche constante de nouveaux sons et de nouvelles atmosphères. Sur Old Money, il se laisse aller totalement, de façon encore plus décontractée qu’il peut se le permettre avec The Mars Volta. Même si l’expérimentation est constante et peut sembler aller dans toutes les directions, elle demeure grandement travaillée en studio et ne laisse pas vraiment de place pour l’improvisation. Nous ne pouvons dire qu’une chose de cette musique instrumentale indescriptible : totalement originale! Voici un album extrêmement réussi, même s’il est très difficile d’accès et demande une grande ouverture d’esprit. (juillet 2009)

Stones Throw / E1

½

Le Roi Poisson - Le Roi Poisson

Le Roi Poisson - Le Roi Poisson

Le Roi Poisson est un groupe de rock québécois formé à Montréal. Ils possèdent un son qui frôle parfois le rock progressif et qui se distingue par une utilisation abondante de claviers. Après un mini-album qui a fait sensation dans les radios universitaires depuis un an, voilà que le groupe nous offre son premier album éponyme, sans subvention ni distributeur. Bon, l’album ne contient que 9 titres, incluant une introduction, pour un total de seulement 32 minutes, sauf que l’on y retrouve bien peu de faiblesses. Dès « Le con », on découvre un style plaisant à écouter, qui se poursuivra sur « Banni », ainsi que la pièce qui s’est mérité un vidéoclip, « Mon robot ». Certains titres vous sembleront peut-être un peu plus ordinaires à travers le lot, mais n’oubliez pas que vous avez entre les mains un premier album autoproduit par un nouveau groupe inexpérimenté. C’est donc un premier disque qui laisse présager de bonnes choses pour eux dans le futur. À découvrir! (mai 2009)

Vidéoclip : « Mon robot »

La Guérilla

Rose - Les souvenirs sous ma frange

Rose - Les souvenirs sous ma frange

Après un premier album vendu à plus de 500 000 exemplaires, Les souvenirs sous ma frange devenait inévitablement très attendu. L’album répond parfaitement aux attentes avec une écriture précise mise en valeur par des arrangements élaborés, même si le cœur de la musique de Rose demeure simple et met les textes en évidence. Rose nous présente des mélodies extrêmement accrocheuses, à l’image du premier extrait, « Yes We Did », qui nous force presque à chanter sans cesse les fameux « la la la la la ». La pièce représente en quelque sorte un bilan de l’année 2008 avec l’arrivée de Carla Bruni, l’élection de Barack Obama et la crise financière. Rose réussit donc à passer admirablement des thèmes socio-politiques dans une musique qui semble pourtant si légère à première écoute. Les arrangements riches constituent un autre élément surprenant et tellement intéressant de cet album de pop française de qualité. Un très bon disque pour les amateurs du genre! (mai 2010)

Vidéoclip : « Yes We Did »

Source Etc. / EMI / SIX

½

Jonathan Roy - What I’ve Become

Jonathan Roy - What I’ve Become

Avant de se lancer en chanson, Jonathan Roy était déjà connu en tant que fils du légendaire gardien de but Patrick Roy. Il a lui-même joué au hockey jusqu’au junior majeur québécois avant de démarrer officiellement sa carrière de chanteur. Avec des intérêts d’abord dans le hip hop, Roy nous offre maintenant son premier album, un disque de pop anglophone. On y trouve des éléments de folk, de rock et de hip hop, sans oublier des influences américaines certaines, ce qui est logique puisqu’il a passé une bonne partie de sa jeunesse au Colorado. Roy n’a pas la voix la plus puissante, mais il est solidement appuyé ici par deux choristes incomparables en Sylvie Desgroseilliers et Kim Richardson. Le point qui m’a le plus agacé sur l’album est l’inégalité de la réalisation entre plusieurs pièces. Certaines chansons sont plus grandes que nature alors que d’autres nous obligent à monter le volume pour ne rien rater. En tant qu’auteur-compositeur, Roy nous présente des pièces efficaces, même si elles ne sont pas toujours des plus originales. Il reste que c’est un jeune homme qui nous présente un tout premier disque particulièrement personnel avec des mélodies accrocheuses à souhait et un son qui se différencie totalement de ce qui se fait au Québec. Ça augure donc très bien pour le futur, puisque avec un peu plus d’expérience Roy pourra certainement nous présenter un produit de qualité supérieure. (juillet 2009)

Impérial / Torpille

Henri Salvador - Best of (3 CD)

Henri Salvador - Best of (3 CD)

Un an après son décès, voilà qu’on nous offre la compilation ultime de ce chanteur de charme français originaire de la Guyane Française. À travers ses 51 meilleures chansons, on parcourt la carrière de près de 50 ans de ce chanteur incomparable. Il a touché à tous les styles à un moment ou à un autre : pop, jazz, blues, rythmes brésiliens, disco, humour, etc. On retrouve donc un peu de tout sur cette compilation de 3 disques, incluant évidemment tous ses succès dont « Le travail c’est la santé », « Une chanson douce (le loup, la biche et le chevalier) », « Syracuse », « Zorro est arrivé », « Count Basie » et « Jardin d’hiver ». On retrouve également des pièces des années 2000 dont une inédite, « C’est étonnant c’est Cannes ». Ses fans en auront pour leur argent avec cette compilation très complète, mais ceux qui sont moins familiers avec le personnage risquent de trouver ces 3 disques un peu lourds. Deux autres détails pourront agacer grandement : pas de chronologie (ce qui fait qu’on peut passer de 1962 aux années 2000 d’une pièce à l’autre), et un livret beaucoup trop mince pour une compilation de cette envergure (une biographie aurait été très appréciée). (juillet 2009)

EMI / SIX

½

Seal - Hits

Seal - Hits

Le chanteur pop britannique un peu crooner aux accents R&B en est à faire le point sur sa carrière de près de 20 ans. Après 2 premiers albums de qualité (2 disques éponymes), il a eu bien de la difficulté à faire sa marque et il aura fallu attendre 2008 et son album Soul pour qu’il revienne à un niveau de qualité respectable. Ce qui nous est offert ici est une compilation très complète de 18 titres totalisant 79 minutes. Parmi ces titres, notons 2 nouvelles pièces en ouverture et en fermeture du disque : « I Am Your Man » (écrite par les célèbres Nickolas Ashford et Valerie Simpson) et « Thank You ». On y retrouve évidemment tous ses plus grands succès, les plus célèbres étant extraits de ses 2 premiers essais (« Crazy », « Killer », « Kiss From a Rose » et « Prayer For the Dying »). On peut également entendre son excellente reprise du Steve Miller Band, « Fly Like an Eagle ». La compilation n’apporte pas grand-chose de neuf par rapport à celle qui avait été mise en marché en 2004, si ce n’est l’inclusion de pièces de System et de Soul dont son excellente reprise du classique « If You Don’t Know Me By Now ». Le principal inconvénient de cette excellente collection de succès est le désordre complet qui règne dans la chronologie des chansons. Malgré tout, voici un disque essentiel pour regrouper la carrière de l’artiste en un morceau. Il s’agit également de la meilleure façon de découvrir Seal. (mars 2010)

Vidéoclips : « Crazy » - « Kiss From a Rose »

Warner

Set Your Goals - This Will Be the Death of Us

Set Your Goals - This Will Be the Death of Us

Set Your Goals est un jeune groupe pop punk de San Francisco qui existe depuis 5 ans. Ils ont déjà fait le tour du monde en première partie de groupes comme New Found Glory, All Time Low, Anti-Flag et Paramore, sans oublier des participations au Vans Warped Tour. Leur premier album paru en 2006, Mutiny!, présentait des influences hardcore à travers leur son pop punk énergique. Ce côté hardcore disparaît presque totalement sur ce nouvel album, le premier sur l’étiquette Epitaph Records, même si on en retrouve des traces en certaines occasions comme dans « Gaia Bleeds (Make Way for Man) ». On peut également entendre une production de meilleure qualité qui met parfaitement en évidence les compositions énergiques du groupe. Une particularité à l’album est qu’il gagne en énergie et en intérêt au cours de la première moitié pour atteindre son apogée avec les excellentes « The Few that Remain » et « Equals ». Avec ce 2e album, Set Your Goals nous prouve qu’il est définitivement un des nouveaux groupes pop punk les plus excitants. (octobre 2009)

Vidéoclip : « This Will Be the Death of Us »

Epitaph

½

Sick Puppies - Tri-Polar

Sick Puppies - Tri-Polar

Le groupe australien Sick Puppies est installé à Los Angeles depuis quelques années et il nous offre maintenant son 3e album, Tri-Polar. La musique du groupe n’a jamais autant ressemblé à Nickelback et ce n’est rien pour augmenter l’intérêt envers eux. On retrouve également des éléments d’Alice In Chains et de Stabbing Westward, tout en s’éloignant de My Chemical Romance. Leur musique devient donc un rock commercial plutôt banal qui n’a plus rien à voir avec le emo qui colorait leur musique il y a quelques années. En plus, on ne retrouve aucun succès potentiel comparable à « All the Same » qu’on pouvait entendre sur leur disque précédent. Le seul véritable moment intéressant du disque est probablement « Master of the Universe » qui possède une très bonne intro à la basse et inclut du sitar. (novembre 2009)

Vidéoclip : « You’re Going Down »

Virgin / EMI

½

Sol.illaquists Of Sound - No More Heroes

Sol.illaquists Of Sound - No More Heroes

Le groupe hip hop d’Orlando en Floride est de retour sur disque, 3 ans après un très bon premier album. DiViNCi et sa bande nous proposent encore une fois un excellent mélange de genres autour de leur son de prédilection. Un peu de funk, de rock, de reggae et de pop viennent en effet enrichir grandement le style de ces rappeurs alternatifs nouveau genre. Par exemple, sur le premier extrait « New Sheriff in Town », la guitare ajoute un dynamisme grandement apprécié. Sur No More Heroes, Sol.illaquists Of Sound nous présente 16 titres pour un grand total de 60 minutes. C’est un disque avec beaucoup de moments forts et peu de faiblesses, même s’il s’adresse à un public plutôt bien ciblé, soit les fans d’un hip hop qui marche en dehors des sentiers battus. (mars 2010)

Anti- / Epitaph

½

Trey Songz - Ready

Trey Songz - Ready

Trey Songz est un chanteur R&B un peu crooner grandement inspiré par R. Kelly. Il nous présente ici son 3e album qui poursuit dans la lignée des précédents. Il nous offre encore une fois une musique douce et sensuelle entièrement basée sur son excellente voix de ténor. Sur Ready, non seulement il joue dans la sensualité, mais il devient même sexuellement explicite en plusieurs occasions, malgré l’absence d’avertissement parental. Les 3 premières pièces en sont la preuve : « Panty Droppa », « Neighbors Know My Name » et « I Invented Sex ». Malgré une ligne directrice qui peut sembler futile, ce nouvel album par Trey Songz risque de plaire à ses fans, aux fans de R. Kelly et à tous les couples amateurs de R&B qui veulent ajouter un peu de sensualité à leur vie de couple. (décembre 2009)

Vidéoclip : « I Need a Girl »

Atlantic / Warner

Stereo Total - Carte postale de Montréal

Stereo Total - Carte postale de Montréal

Stereo Total est un duo berlinois composé de Brezel Göring et Françoise Cactus qui existe depuis 1992. Le groupe a joué dans tous les pays du monde, peut-être grâce au fait qu’il chante en plusieurs langues. Il nous offre une pop indie aux influences new wave, rock n’ roll et post-punk. Carte postale de Montréal est exclusif au Canada et présente 17 pièces, toutes en français. Parmi les titres offerts, on retrouve des pièces qui font partie de leur répertoire depuis plusieurs années déjà comme « Musique automatique », mais aussi quelques morceaux inédits. On retrouve entre autres des classiques québécois comme « Illégal » de Corbeau et « Larmes de métal » de Soupir (avec Normand Brathwaite). On peut même entendre une pièce d’un groupe obscur du Québec des années 1970 nommé La bande à Benny. Il faut également noter la présence de leur version française de « Drive My Car » des Beatles, intitulée « Tu peux conduire ma bagnole ». L’album nous présente généralement une pop énergique aux mélodies accrocheuses, mais quelques titres se démarquent de l’ensemble comme leur reprise rock presque punk de « Comme un garçon » et « Nationale 7 », alors que la guitare se distorsionne admirablement. Même si le disque prend principalement une allure de compilation plutôt que celle d’un véritable album, il contient de bien bonnes chansons. Carte postale de Montréal peut également représenter une bonne introduction au groupe pour un public francophone qui ne les connaîtrait pas déjà. (mai 2010)

Dare To Care / Grosse Boîte

½

Joss Stone - Colour Me Free!

Joss Stone - Colour Me Free!

La chanteuse soul britannique Joss Stone est de retour avec son 4e album. Elle revient ici à un son soul qui se rapproche grandement du son rétro des années 1960. Certains moments s’inspirent également de la musique funk. Encore une fois, Stone réussit à nous impressionner avec sa voix puissante et chaude. Par contre, elle semble avoir un peu plus de difficulté à faire passer l’émotion sur ce nouvel album. De plus, le son rétro semble parfois s’entrechoquer avec un style un peu plus moderne, comme si elle avait de la difficulté à marier les deux époques. On retrouve heureusement quelques titres incontournables, comme « Free Me », qui viennent créer un enrobage intéressant autour de cet album qui semble à la recherche d’une ligne directrice en plusieurs occasions. Colour Me Free! n’est assurément pas son album le plus réussi à ce jour, mais il présente tout de même d’agréables moments. (février 2010)

Virgin / EMI

The Swell Season - Strict Joy

The Swell Season - Strict Joy

The Swell Season est un duo formé de Glen Hansard (The Frames) et de la chanteuse tchèque Marketa Irglova. Ils nous offrent une musique indie rock / indie pop d’une grande qualité créative. La bande originale Once a propulsé le duo en 2007, en plus de faire connaître un peu plus The Frames. Deux ans plus tard, malgré leur séparation en tant que couple, le duo est de retour avec un album encore plus cohésif. Strict Joy nous offre de superbes mélodies séductrices et toujours intéressantes à écouter. Le premier extrait, « Low Rising », démarre magnifiquement l’ensemble qui bénéficiera ensuite d’une uniformité parfaite jusqu’à la fin. C’est d’ailleurs peut-être là le principal point négatif de l’album qui ne présente pas vraiment de variations. Peu de titres ressortiront véritablement à travers ce disque qui s’écoute sans pause de la première à la dernière pièce. L’intimité créée par l’album est totalement réussie et c’est un disque qui risque fort de faire en sorte que vous ne puissiez plus vous en séparer. (janvier 2010)

Vidéoclip : « Low Rising »

Anti- / Epitaph

½

Tegan and Sara - Sainthood

Tegan and Sara - Sainthood

Les jumelles canadiennes Tegan et Sara Quin sont de retour avec un 6e album en un peu plus de 10 ans. Un duo folk rock à la base, elles nous offrent maintenant une musique à plus grande dimension. Sainthood nous présente un son pop rock énergique et d’excellente qualité. Du même coup, l’attraction est beaucoup plus immédiate et les mélodies accrocheuses ont tout ce qu’il faut pour vous attraper rapidement, dès une première écoute de l’album. Malgré une première pièce efficace (« Arrow »), il faut attendre les 6e et 7e titres (« The Cure » et le succès « Northshore ») pour que le disque prenne véritablement son envol. Certaines pièces moins créatives risquent moins de vous accrocher, mais l’ensemble est tout de même de bonne qualité. De plus, avec la plupart des 13 titres sous la barre des 3 minutes, vous n’aurez pas trop le temps de vous ennuyer. En bout de ligne, Sainthood est un excellent divertissement. (février 2010)

Vapor / Sire / Warner

½

Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures

Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures

Them Crooked Vultures est un super-groupe constitué du chanteur/guitariste Josh Homme (Kyuss, Queens Of The Stone Age), du batteur Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et du légendaire bassiste John Paul Jones (Led Zeppelin). Après avoir discuté de la possibilité de collaborer ensemble dès 2005, le trio nous arrive finalement avec un premier album enregistré à Los Angeles. Leur son puise inévitablement dans le style des groupes auxquels ils ont tous fait partie, avec en boni une bonne grosse couche du grunge d’il y a 20 ans. Par contre, les influences de Kyuss et de Queens Of The Stone Age sont plus évidentes et mettent ainsi Homme de l’avant par rapport à ses collègues. Les 13 pièces présentées ici semblent sorties tout droit de différentes séances d’improvisation desquelles on n’aurait conservé que les meilleurs moments en les resserrant passablement. Malgré cet effort d’épuration, quelques titres s’étirent encore quelque peu, dépassant les 7 minutes. Le psychédélisme délirant qu’on retrouve en certaines occasions risque de rebuter plusieurs auditeurs. Il s’agit donc d’un album qui s’adresse essentiellement aux fans de Josh Homme qui adorent tous ses projets. Quant à ceux de Dave Grohl et de John Paul Jones, ils auront inévitablement une certaine curiosité, qui sera grandement récompensée à l’écoute de ce trio puissant et extrêmement cohérent. Un match parfait! (découverte du mois de mars 2010)

Vidéoclip : « Elephants »

Interscope / Universal

½

This Providence - Who Are You Now?

This Providence - Who Are You Now?

This Providence est un jeune groupe de Seattle qui en est à son 3e album depuis ses débuts en 2003 alors que les gars étaient encore tous à l’école. Who Are You Now? présente possiblement le premier véritable départ pour ce groupe de pop rock énergique. Avec quelques influences punk et emo, le groupe nous offre un son assurément accrocheur, tant par les mélodies que les rythmes entraînants. Le groupe peut passer d’ambiances acoustiques (« My Beautiful Rescue », « Chasing the Wind ») à des pièces favorites de planchers de danse (« Squeaking Wheels and White Light », « That Girl’s a Trick »), sans oublier des pièces pop rock d’une grande efficacité (« Letdown »). Les moments faibles sont rares ici. Même si certaines compositions vous donneront assurément une impression de déjà vu, le groupe réussit à les livrer avec une énergie hors du commun qui les distingue rapidement de plusieurs autres artistes du genre. Le groupe a ouvert plusieurs concerts pour Paramore et j’aurais tendance à dire qu’il s’en rapproche énormément pour ce qui est de l’énergie et de la qualité d’interprétation. Un très bon disque d’un jeune groupe à découvrir! (juin 2009)

Vidéoclips : « Letdown » - « My Beautiful Rescue »

Fueled by Ramen / Warner

½

George Thorogood and The Destroyers - The Dirty Dozen

George Thorogood and The Destroyers - The Dirty Dozen

Ce nouvel album de Thorogood et ses Destroyers regroupe 12 reprises de classiques blues. Présenté comme s’il avait 2 côtés, comme un disque vinyle, le CD contient 6 nouveaux enregistrements (« côté 1 ») et 6 enregistrements datant des années 1980 et 90 (« côté 2 »). Dès la première écoute du « côté 1 », on ne peut faire autrement que de remarquer à quel point le groupe a bien vieilli, puisqu’il nous propose ses reprises avec une énergie hors du commun. Malheureusement, la qualité de production baisse d’un cran lors du passage au « côté 2 ». Par le fait même, malgré la qualité des pièces choisies, l’intérêt est moins au rendez-vous. Selon moi, il aurait été préférable de tout réenregistrer pour assurer une qualité uniforme. Il reste que c’est un bon disque de reprises pour ces vieux routiers. Il risque fort de plaire non seulement aux fans du groupe, mais aussi aux amateurs de blues rock et de boogie en général. (octobre 2009)

Vidéoclip : « Hello Little Girl »

Capitol / EMI

½

Thursday - Common Existence

Thursday - Common Existence

Thursday est un groupe du New Jersey qui existe depuis une douzaine d’années. Ils ont su se bâtir une certaine crédibilité au cours des années dans le genre emo / post hardcore grâce à des compositions solides. Depuis quelques années, le groupe met un peu plus l’accent sur les mélodies, et c’est encore le cas sur ce nouvel album. Common Existence a été réalisé par Dave Fridmann, surtout célèbre pour son travail avec The Flaming Lips, mais aussi avec Mogwai et MGMT. L’album navigue entre un retour aux sources pour Thursday et une exploration de nouveaux horizons comme dans « As He Climbed The Dark Mountain ». Le disque débute en force avec le premier extrait, « Resuscitation of a Dead Man », sur lequel la voix de Geoff Rickly nous rappelle celle de Dexter Holland de The Offspring. D’ailleurs le fait d’utiliser sa voix de façon plus mélodique que hardcore donne une toute autre dimension au groupe qui peut ainsi être associé à différents styles musicaux allant du brit pop au rock progressif en passant par un rock alternatif plus traditionnel. Le groupe nous offre également sur Common Existence un véritable hymne post hardcore avec l’excellente « Friends In The Armed Forces ». Avec ses structures variées et riches, ce nouvel album de Thursday vient peut-être s’installer au sommet des enregistrements du groupe à ce jour. (avril 2009)

Vidéoclip : « Resuscitation of a Dead Man »

Epitaph

½

Timbaland - Shock Value II

Timbaland - Shock Value II

Deux ans après Shock Value, Timbaland remet ça avec une suite à son album le plus célèbre en carrière. Il s’agissait à l’époque d’un disque plutôt moyen, mais qui contenait quelques hits de premier plan (« Give It To Me », « The Way I Are », etc.). Sur le volume 2, les collaborations sont un peu moins nombreuses, mais encore plus surprenantes avec des noms comme Chad Kroeger, Daughtry et l’alter ego rap de Brandy nommé Bran’ Nu. On retrouve également Myley Cyrus et Jojo, sans oublier son fidèle acolyte Justin Timberlake sur le succès « Carry Out », l’une des pièces les plus efficaces du disque. Les autres titres qui peuvent attirer l’attention sont « Lose Control », « Morning After Dark » et le succès « If We Ever Meet Again ». Musicalement, « Tomorrow in the Bottle » et « We Belong To the Music » pourraient être intéressantes, mais comme la majorité de l’ensemble, elles possèdent des textes totalement insignifiants. Pour un artiste qui se veut un compromis entre rap et R&B, Timbaland nous présente un disque avec une direction résolument pop, un peu trop souvent insipide. L’album continue vraiment dans la lignée de son précédent, sans toutefois pouvoir compter sur le même type de succès monstres. Encore une fois, Timbaland déçoit plus qu’il n’impressionne. (avril 2010)

Vidéoclips : « Carry Out » - « Morning After Dark » - « If We Ever Meet Again »

Blackground / Interscope / Universal

½

Kristina Train - Spilt Milk

Kristina Train - Spilt Milk

Née à New York, Kristina Train a grandi à Savannah, Georgie, un coin des États-Unis qui a présenté de nombreux chanteurs soul et pop au cours des années. Elle nous propose ici son tout premier disque qui s’inspire de la culture soul, mais aussi du jazz et du R&B. L’album s’ouvre en force avec l’inoubliable chanson-titre, un succès incontournable à faire jouer en boucle. Plusieurs pièces offrent aussi ce type de refrains intenses que l’on fredonne à souhait comme « No Man’s Land », « Don’t Remember » et « It’s Over Now ». Quant à « Don’t Beg For Love », elle nous ramène pas si loin de l’univers d’Aretha Franklin et Dusty Springfield, certainement ses principales influences. Les compositions sont puissantes, mais c’est la voix de Kristina qui domine totalement cet album lumineux. Kristina Train nous propose définitivement un très fort premier essai et il faudra la surveiller de près dans le futur. Une belle découverte! (mai 2010)

Blue Note / EMI

½

Trans-Siberian Orchestra - Night Castle

Trans-Siberian Orchestra - Night Castle

Le Trans-Siberian Orchestra est un collectif de métal / rock progressif entouré d’un orchestre symphonique et de nombreux choristes. Établi à New York, le groupe s’est surtout fait connaître grâce à ses albums de Noël et ses concerts à grand déploiement. On compte dans ses rangs quelques musiciens reconnus comme Jon Oliva (Savatage), Alex Skolnick (Testament, Savatage) et Al Pitrelli (Asia, Megadeth, Savatage). Après 5 ans d’absence sur disque, la formation est de retour avec rien de moins qu’un album double. Album concept de 26 titres réalisé par Paul O’Neill, le cerveau du groupe, Night Castle présente le mélange parfait entre musique rock et classique. Il s’agit seulement de leur 2e album à ne pas être enregistré spécifiquement pour Noël, le dernier remontant à 2000. On y retrouve des pièces rock sans grand intérêt qu’on pourrait comparer à Meat Loaf ou au groupe hard rock chrétien Stryper. Très théâtrale, la musique du Trans-Siberian Orchestra prend certainement tout son sens sur scène, mais sur disque l’intérêt n’y est pas très souvent. On retrouve en plusieurs occasions des extraits de pièces classiques reconnues, mais elles ne cadrent pas toujours très bien dans l’ensemble qui, en bout de ligne, est plutôt décousu et beaucoup trop long… Le 2e CD se conclut avec 5 classiques en boni incluant « Child of the Night », « Nutrocker » et « Carmina Burana ». (avril 2010)

Atlantic / Warner

½

Les Trois Accords - Dans mon corps

Les Trois Accords - Dans mon corps

Pour son 3e album, le groupe de Drummondville a fait confiance au réalisateur Gus Van Go (Me, Mom & Morgentaler) pour monter la qualité d’enregistrement d’un cran. Il réussit à rendre la musique des Trois Accords beaucoup plus riche et complexe grâce à l’ajout de cuivres, de mélotrons et de violons, ainsi qu’à des arrangements de très grande qualité. Ce qui ne change pas par rapport aux albums précédents du groupe, c’est l’absurdité des textes qui atteint de nouveaux sommets. On joue également sur l’image en présentant ce qui semble être un chanteur soul des années 1960 sur la pochette du disque et dans le vidéoclip pour la chanson-titre. Une tromperie qui risque de faire faire le saut à quelqu’un qui ne connaîtrait pas le groupe et qui entendrait la voix de Simon Proulx pour la première fois, une voix à des années-lumière d’une voix soul… Ce 3e opus du groupe marque aussi un autre changement : le départ du 2e chanteur et co-fondateur, Olivier Benoît, qui a décidé de se consacrer entièrement à la gérance du groupe. Le quatuor nous propose encore une fois des succès mémorables comme « Caméra vidéo » et la chanson-titre, sans oublier d’autres titres accrocheurs comme « Ton pantalon est plein » et « Elle s’appelait Serge ». Le groupe brasse passablement sur des pièces comme « Croquer des cous » et « Pas capable d’arrêter », la dernière qui deviendra certainement un classique en concert. Avec un album musicalement supérieur aux précédents, les Trois Accords réussissent en certaines occasions à nous faire oublier la stupidité de leurs textes. Alors que le groupe se balance depuis le début de sa carrière sur un fil de fer entre musique et humour, on peut dire qu’il gagne en crédibilité musicale sur celui-ci sans pour autant gagner en maturité dans ses textes. C’est donc un album qui plaira à la fois aux fans de la première heure et à un public plus large qui appréciera peut-être pour la première fois le style musical unique des Trois Accords. (janvier 2010)

Vidéoclips : « Dans mon corps » - « Caméra vidéo » (live aux Sessions Bande à Part)

Phonoscope / Outside / Indica

½

Frank Turner - Poetry of the Deed

Frank Turner - Poetry of the Deed

Frank Turner est un chanteur et guitariste qui réside à Londres. Après 4 ans au sein du groupe punk Million Dead, il a décidé de se réorienter vers un son un peu plus acoustique aux influences folk, un peu dans le style de Billy Bragg. Il a lancé 2 albums qui ont connu un certain succès en Angleterre et il tente maintenant une percée en Amérique grâce à un contrat de distribution avec Epitaph Records. Pour cet album, les instruments ont été enregistrés en direct avec très peu de retouches, sauf pour la voix. Le résultat est donc un album naturel sur lequel le résultat final n’est pas si loin de la composition originale. La fusion entre la guitare électrique et la guitare acoustique est parfaite et nous entendons par le fait même un bon mélange entre folk rock alternatif et pop punk. Les mélodies sont toujours efficaces et peu de pièces parmi les 13 peuvent être considérées comme faibles. Les textes sont toujours très recherchés et vous vous retrouverez souvent à les chanter tellement ils vous resteront immanquablement en tête. Ce nouvel album de Frank Turner permettra autant aux punks de découvrir le folk qu’aux fans de musique folk de découvrir le punk rock. Un très bon disque à découvrir! (novembre 2009)

Vidéoclip : « The Road »

Xtra Mile / Epitaph

½

U2 - No Line On the Horizon

U2 - No Line On the Horizon

Voici un nouvel album particulièrement attendu de U2, 5 ans après le très bon How To Dismantle an Atomic Bomb. C’est que non seulement le groupe nous a fait patienter tout ce temps, mais en plus le réalisateur Daniel Lanois a affirmé pendant l’enregistrement que le groupe travaillait à son meilleur matériel depuis longtemps. Lanois (ici présenté en tant que Danny Lanois) est en effet de retour à la réalisation et à l’écriture avec Brian Eno, eux qui ont contribué aux meilleures productions du groupe dont le chef-d’œuvre de The Joshua Tree. Steve Lillywhite revient tout de même sur quelques titres. L’album s’ouvre de façon passablement solide avec une atmosphère et des textures qui nous rappellent celles de The Joshua Tree et The Unforgettable Fire. La meilleure pièce du disque est certainement « Magnificent ». « Moment of Surrender » et « Unknown Caller » sont également très efficaces. La deuxième moitié du disque s’essouffle quelque peu avec des couplets un peu plus faibles. Le premier extrait, « Get On Your Boots », n’a pas encore réussi à véritablement capter mon attention, et c’est un peu ce qui se passe lorsqu’on écoute les 4 derniers titres du disque de 11 pièces totalisant 54 minutes. Ce serait le type d’album qui devrait augmenter en intérêt après plusieurs écoutes, mais rien ne semble y faire et notre opinion de départ demeure : il s’agit d’un album inégal avec de bons clins d’œil au passé, mais aussi des moments facilement oubliables. Malgré le négatif qu’on peut trouver à ce nouvel opus, un album de U2 reste à la base un disque de qualité, et No Line On the Horizon ne fait pas exception. Son atmosphère particulière risque d’en séduire plusieurs, même si le disque ne s’approche pas vraiment des meilleurs enregistrements du groupe. (chronique principale d'avril 2009)

Vidéoclip : « Get on Your Boots »

Interscope / Universal

½

Unkle Kracker - Happy Hour

Unkle Kracker - Happy Hour

Après 5 ans d’attente, l’ancien acolyte de Kid Rock est de retour avec un nouvel album. Encore une fois, Uncle Kracker explore à peu près tous les styles, du hard rock au hip hop avec quelques influences country. Il nous propose une musique généralement douce et agréable à l’oreille. Par contre, pour l’originalité, il faudra repasser. On a par moments l’impression d’entendre un ramassis de clichés plus insignifiants les uns que les autres, autant dans les textes que dans les mélanges musicaux plutôt incongrus. Sur « Livin’ the Dream », il reconstruit carrément « Here I Go Again » du groupe hard rock Whitesnake. « My Girlfriend » apparaît comme une réponse beaucoup trop facile à « I Kissed a Girl » de Katy Perry. « Good To Be Me », réalisée par Kid Rock, possède une certaine efficacité, mais elle semble appartenir à une autre époque. En fait, on retrouve quelques moments du genre, des moments agréables à l’oreille tant qu’on ne porte pas trop attention. C’est un album sans grande inspiration qui est bien décevant, surtout après 5 ans de travail. (mars 2010)

Vidéoclips : « Smile » - « My Girlfriend »

Atlantic / Warner

½

The Used - Artwork

The Used - Artwork

Les premiers commentaires que j’ai entendus à la sortie de ce nouvel album du groupe pop punk / emo The Used étaient carrément incroyables : « meilleur album de l’année », « meilleur album du groupe à ce jour », « ils redéfinissent le genre », etc. J’étais donc plutôt impatient d’écouter ce « chef-d’œuvre ». L’excitation a malheureusement rapidement fait place à l’incompréhension. Qu’est-ce que ce nouvel album peut bien avoir de si différent par rapport à ses prédécesseurs? Encore une fois le groupe nous offre une pochette créative (et intitule le disque de façon à ce qu’on n’oublie pas de l’admirer). Mais musicalement, The Used ne va pas véritablement en territoire inconnu. Le groupe continue à naviguer entre le pop rock accessible et le screamo un peu plus agressif, effleurant le métal en certaines occasions (plutôt rares quand même). Les mélodies sont efficaces sans être mémorables, les compositions sont bonnes sans être géniales, l’album n’est pas vraiment créatif, et surtout, rien ne nous accroche. Les fans du groupe ne seront vraisemblablement pas trop dépaysés, mais on risque difficilement d’aller rejoindre un nouveau public. Artwork est définitivement bien loin du chef-d’œuvre tant attendu. (novembre 2009)

Vidéoclip : « Blood on my Hands »

Reprise / Warner

Vincent Vallières - Le monde tourne fort

Vincent Vallières - Le monde tourne fort

Déjà le 5e album pour Vallières, comme quoi « le monde tourne fort »! Il nous arrive à nouveau avec son folk urbain écrit avec une précision chirurgicale dans lequel il nous présente ses états d’âme sur un plateau d’argent. Le sous-titre du disque pourrait fort bien être « L’espace et le temps », la première pièce de la supposée « face B » (rassurez-vous, il n’y a toujours qu’une face à un CD). Un peu plus urbain que Le repère tranquille, Le monde tourne fort peut être plus facilement comparé à Chacun dans son espace. On y retrouve évidemment encore des chansons d’amour incomparables (« L’espace qui reste », « On va s’aimer encore »), exemples parfaits qu’avec du talent on peut encore écrire de bonnes chansons en reprenant un thème utilisé en surabondance depuis des décennies, voire des siècles. Vallières est toujours aussi efficace lorsqu’on le retrouve seul avec sa guitare acoustique, mais je l’aime particulièrement lorsqu’il branche l’ampli et brasse la baraque, comme dans l’excellente « Le temps est long », le nouvel extrait de l’album et ma préférée. Le premier extrait, « En attendant le soleil », est également très efficace et nous reste indéfiniment en tête. En bout de ligne, avec ses 13 pièces totalisant seulement 38 minutes, Le monde tourne fort est encore une fois un excellent album pour Vincent Vallières. Il fera sa rentrée montréalaise le 11 février 2010 au Métropolis. (janvier 2010)

Vidéoclips : « Le temps est long » - « En attendant le soleil » (live à Belle et Bum)

Spectra

½

Vanna - A New Hope

Vanna - A New Hope

Le groupe post hardcore de Boston Vanna est de retour avec un 2e album faisant suite à Curses paru en 2007. Les gars poursuivent dans la même direction en nous offrant un très bon équilibre entre punk hardcore et emo, entre voix gutturales et mélodiques. Certains moments donnant un peu plus dans le métal sont également très intéressants (« Trashmouth », etc.). Même si le groupe trouve probablement plus que jamais sa véritable personnalité avec A New Hope, il reste que peu de moments réussissent véritablement à capter notre attention. Vanna est un groupe intéressant dans le genre, mais ne ressort pas encore suffisamment du lot. (juillet 2009)

Vidéoclip : « Safe To Say »

Epitaph

Amaury Vassili - Vincero

Amaury Vassili - Vincero

Amaury Vassili est un ténor français autodidacte de seulement 20 ans. Ce jeune virtuose peut non seulement évoluer dans le chant lyrique, mais peut aussi faire des incursions dans la musique pop. C’est ce qu’il tente de nous prouver avec ce premier album. Il interprète des arrangements de grands classiques comme la Marche No 1, Op. 39/1 « Pomp and Circumstance » d’Edward Elgar (dans « Lucente Stella ») et « La sonate pathétique » de Beethoven (dans « Fragile »). Mais d’un autre côté, il peut nous présenter des adaptations bien personnelles de pièces contemporaines comme « Who Wants To Live Forever » de Queen et « Hallelujah » de Leonard Cohen. Une autre des pièces intéressantes de l’album est sa reprise de la célèbre « Parla Piu Piano » du film Le Parrain. Évidemment, cet album n’est basé que sur le talent exceptionnel d’interprète du jeune ténor et ne tient pas compte de l’originalité du répertoire qui demeure classique, sans trop de moments de folie. Malgré tout, l’achat de cet album dans le seul but de découvrir ce jeune talent en vaut le coût… à condition bien sûr d’apprécier le chant lyrique. (novembre 2009)

Warner

Voivod - Infini

Voivod - Infini

Plus de 25 ans après ses débuts modestes sur la scène métal underground québécoise, Voivod est toujours bien présent et nous offre son 15e album. Malheureusement, le groupe a perdu son âme à l’été 2005 avec le décès du guitariste Denis « Piggy » D’amour, qui a perdu sa lutte contre un cancer du colon à l’âge de 45 ans. Infini présente donc l’œuvre ultime de ce guitariste sous-estimé qui avait enregistré les pistes de guitares présentées ici avant sa mort. Le groupe, toujours accompagné par le bassiste Jason Newsted (ex-Metallica), a complété les 13 pièces par la suite et c’est ce qui nous est offert dans cet hommage musical au regretté guitariste. Le style unique de Piggy aux influences jazz et progressives aura été déterminant sur la scène métal progressive, non seulement au Canada, mais un peu partout à travers le monde, particulièrement en Europe. Avec Infini, le groupe laisse quelque peu de côté le son progressif qu’il a exploré à différents moments de sa carrière pour se concentrer sur le métal brut. Les pièces ne sont pas pour autant plus faciles d’accès et demandent un certain effort pour arriver à les apprécier, ce qui caractérise l’ensemble de la carrière du groupe de toute façon. Il se pourrait qu’Infini soit le dernier album de Voivod compte tenu des circonstances, et si c’est le cas, on peut dire que c’est une sortie réussie. (octobre 2009)

Sonic Unyon / SIX

½

Patrick Watson - Wooden Arms

Patrick Watson - Wooden Arms

En 2006, le Montréalais Patrick Watson (et son groupe du même nom) a connu un grand succès critique avec l’album Close to Paradise, créant du même coup un buzz immense autour de sa musique. L’album suivant était donc très attendu. Après 2 ans en tournée, on peut dire que Wooden Arms représente en quelque sorte la bande sonore de cette tournée d’un groupe qui se réveille dans différents endroits bizarres chaque matin. Watson poursuit dans son style initial mêlant indie rock et musique ambiante tout en intégrant du folk, des orchestrations et des boucles électroniques. Les influences sont encore une fois variées allant de Coldplay à Jeff Buckley, et la richesse musicale demeure à nouveau une force indéniable. Wooden Arms est exactement le type d’album qu’il faut écouter calmement, attentivement et à plusieurs reprises pour en saisir toutes les subtilités et en arriver à l’apprécier véritablement. Le principal point négatif ici est que Watson réussit moins à nous surprendre, reprenant la recette déjà établie sur Close to Paradise. L’autre est qu’un public non averti pourrait grandement s’endormir avant la moitié du disque, puisqu’il faut oublier les pièces énergiques ici. Malgré tout, si vous aimez la musique originale, riche et introspective, vous vous devez de tendre une oreille vers le talentueux Patrick Watson. (juin 2009)

Vidéoclip : « Fireweed »

Secret City / EMI / SIX

½

We Are Wolves - Invisible Violence

We Are Wolves - Invisible Violence

We Are Wolves est un trio montréalais qui nous présente un son à la frontière entre le punk rock et l’électro. Après 2 albums qui leur ont permis de se faire remarquer un peu partout, le groupe était de retour avec Invisible Violence à l’automne 2009. Le disque commence en force avec l’excellent succès « Paloma » et la très énergique « Holding Hands ». Par la suite, on retrouve une alternance entre pièces électro-punks de qualité et un son pop rock un peu plus standard. La voix du chanteur peut parfois agacer et se rapprocher un peu trop de celle d’Ozzy Osbourne. Mais, ce détail mis à part, We Are Wolves nous présente une musique créative et énergique qui a tout pour plaire. (juin 2010)

Vidéoclips : « Holding Hands » - « Blue »

Dare To Care

½

Weezer - Raditude

Weezer - Raditude

Au cours de sa carrière, Weezer a lancé 3 albums éponymes avec une direction passablement pop (bleu, vert et rouge) et a pris l’habitude de revenir rapidement ensuite avec un disque un peu plus sombre, moins accessible mais plus recherché musicalement. Un an après l’excellent album rouge, la sortie d’un nouveau disque portait à croire que Weezer suivrait la même direction. Au contraire, Raditude présente 10 chansons résolument pop tournant autour des 3 minutes pour un total de moins de 35 minutes, ce qui fait passer l’album rouge pour leur disque expérimental des 2 dernières années. Alors que le précédent album présentait une certaine maturité, Rivers Cuomo fait ici un bon vers le passé se rappelant probablement son adolescence, mais surtout les années 1990. Quelques pièces font un lien musical direct avec « Buddy Holly » et leur premier album. Les thèmes sont simples mais tellement efficaces qu’ils apportent une fraîcheur extraordinaire à la musique du groupe. Avec des titres comme « (If You’re Wondering If I Want You To) I Want You To » (le premier extrait), « The Girl Got Hot » et « Can’t Stop Partying », ce n’est pas nécessaire de fouiller bien longtemps pour trouver le sens des thèmes abordés. Weezer nous propose donc un autre excellent album rempli de pièces pop rock énergiques influencées des années 1950 à 1970 sur lesquelles la guitare occupe une place de choix. Les compositions sont directes et atteignent aisément leur but : nous divertir. En fait, il n’y a qu’un seul problème avec ce 7e album : il est trop court! On en veut encore! (chronique principale de décembre 2009)

Vidéoclip : « (If You’re Wondering If I Want You To) I Want You To »

DGC / Universal

Westbound Train - Come and Get It

Westbound Train - Come and Get It

Le groupe de Boston Westbound Train nous a offert un très bon disque il y a 3 ans avec Transitions, un album présentant un bon mélange de reggae et de ska intégrant également rock, soul, R&B, funk et Motown. Avec Come and Get It, la première chose qui nous frappe est que le groupe va plus que jamais puiser dans le R&B et le Motown des années 1960. Mais, fans de reggae et de ska, soyez rassurés; le groupe demeure fidèle à son style de prédilection. Leurs compositions rendent donc à nouveau hommage aux pionniers du genre comme les Wailers et les Specials amenant leur son au goût du jour. Les 7 membres de Westbound Train nous prouvent encore une fois tout leur talent de musiciens sur un album généralement mid-tempo aux atmosphères variées mais toujours efficaces. Ils ont un style bien à eux qu’ils réussissent à parfaitement mettre en valeur sur ce CD de 15 pièces totalisant 55 minutes. C’est un album intemporel, qui ne contient aucun succès radio potentiel, mais qui vous fera assurément passer un bon moment et décrocher de votre quotidien. Un disque qui pousse à la rêverie en vous faisant taper du pied! (juin 2009)

HellCat / Epitaph

½

William Elliott Whitmore - Animals in the Dark

William Elliott Whitmore - Animals in the Dark

William Elliott Whitmore possède une voix de prêcheur gospel du début du siècle dernier, qui n’est pas sans nous rappeler Tom Waits. Il nous présente un blues / folk particulier au sud des États-Unis, un style unique plutôt minimaliste. Après une trilogie acclamée de la critique, Whitmore nous revient avec Animals in the Dark. Dès la pièce d’ouverture, « Mutiny », il prend position sur l’abandon de la campagne par le gouvernement, le tout sur un rythme militaire. Par la suite, on retrouve à nouveau plusieurs titres interprétés au banjo ou à la guitare acoustique accompagnés de percussions discrètes. Mais pour la première fois, certaines pièces bénéficient d’arrangements complets, sans perdre l’essence même du son caractéristique à Whitmore. Si vous aimez un son acoustique original et une voix puissante et poignante, William Elliott Whitmore est un choix naturel. De plus, ceux qui le connaissaient déjà avec la trilogie précédente découvriront ici une belle évolution qui devrait leur plaire. Un disque solide! (septembre 2009)

Vidéoclip : « Hell or High Water »

Anti- / Epitaph

½

Wilco - Wilco (the album)

Wilco - Wilco (the album)

Après un album majoritairement expérimental (A Ghost is Born, 2004) et un album essentiellement acoustique (Sky Blue Sky, 2007), Wilco est de retour avec un disque pop rock. Ce 7e album du groupe américain est probablement en effet son plus accessible à ce jour, malgré quelques touches expérimentales à gauche et à droite. Il nous séduit immédiatement avec « Wilco (the song) ». « Bull Black Nova » nous offre une superbe montée, alors que la douce « You and I » nous présente un magnifique duo composé de Jeff Tweedy (le chanteur du groupe) et Feist. Le premier extrait de l’album, « You Never Know », est probablement leur pièce la plus pop en carrière et est d’une grande efficacité. Autant dans cette pièce qu’en quelques autres occasions (comme dans l’excellente « I’ll Fight » par exemple), j’ai eu l’impression d’entendre de grandes influences de George Harrison, surtout de la période All Things Must Pass. Wilco a toujours été un groupe plutôt difficile d’accès nous présentant des albums demandant plusieurs écoutes attentives. Avec Wilco (the album), le groupe change la tendance et nous présente une musique facile d’accès, tout en conservant la grande créativité qui l’a toujours caractérisé. Compte tenu de l’équilibre qu’ils ont su créer ici, je considère que Wilco nous offre peut-être son meilleur album depuis Summerteeth paru il y a déjà 10 ans. À découvrir! (octobre 2009)

Nonesuch / Warner

Robbie Williams - Reality Killed the Video Star

Robbie Williams - Reality Killed the Video Star

Chanteur de ballades par excellence dans la musique pop britannique, Robbie Williams nous revient avec un de ces albums si facilement oubliables et remplaçables. C’est dommage parce qu’il commence solidement avec la très bonne « Morning Sun » et « Bodies », le premier extrait. Par la suite, les compositions sont souvent faibles et sans intérêt, malgré une réalisation de premier plan de la part de Trevor Horn. La pièce rock « Do You Mind » et la dansante « Difficult for Weirdos » amènent un certain dynamisme au disque, même si elles ne sont pas plus fortes en termes de créativité. Pour le reste, la majorité des titres offerts sont franchement ennuyants. Reality Killed the Video Star n’est définitivement pas un album qui enrichira l’œuvre de cet artiste à la carrière en dents de scie. (mars 2010)

Vidéoclip : « Bodies »

Virgin / EMI

Yelo Molo - Emmène-moi kekpart

Yelo Molo - Emmène-moi kekpart

Yelo Molo s’est surtout fait connaître il y a 10 ans avec l’album Écoute! qui contenait entre autres les immenses succès « Gros zéro » et « Sabrina ». Deux ans plus tard, le groupe nous offrait sur Méli-Molo des versions ska uniques de thèmes d’émissions populaires pour enfants comme « Goldorak » et « Le petit castor ». Par la suite, Yelo Molo nous a présenté 2 autres disques qui ont fait un peu moins de vagues. Pour Emmène-moi kekpart, on a mis le paquet en lançant l’album dans le cadre des Francofolies, suivi d’un spectacle gratuit sur scène extérieure. Puis le premier extrait, « Voyage », est devenu le succès de l’été sur les radios commerciales québécoises. Le groupe s’est surtout fait remarquer à ses débuts avec de bons rythmes de ska sur une musique tout de même grandement accessible. En 2009, on retrouve à nouveau quelques éléments de ska à gauche et à droite, mais on peut surtout parler de musique pop. Avec beaucoup de guitares acoustiques, on retrouve même sur quelques pièces un peu de folk urbain à la Vincent Vallières. Le groupe a réalisé l’album lui-même et il s’entoure pour l’occasion de musiciens de grand talent comme Patrick Lemieux (Kaïn) qui joue la guitare sur « Le bonheur dans une fleur », Bernard Quessy (Martin Deschamps) au piano, ainsi qu’André Brunet (La Bottine Souriante) qui joue le violon sur « J’espère encore ». Accompagné d’autant de talent, le sextet ne peut faire autrement que nous offrir une musique encore plus riche que par le passé, créant différentes textures musicales. Yelo Molo nous offre donc un album varié qui plaira à un large public. (septembre 2009)

Phaneuf / Tox

½

Pete Yorn & Scarlett Johansson - Break Up

Pete Yorn & Scarlett Johansson - Break Up

Pete Yorn avait grandement impressionné avec son premier album en 2001, Musicforthemorningafter. Par contre, il n’a pas trop réussi à se démarquer depuis avec des albums souvent d’une grande banalité. De son côté, l’actrice Scarlett Johansson s’est essayée en musique en 2008 avec l’album de reprises de Tom Waits Anywhere I Lay My Head, sans trop de succès. Les deux s’unissent ici dans ce qui aurait pu être la rencontre permettant aux deux chanteurs de véritablement éclore. Break Up avait été enregistré en 2006 par Yorn avant d’être relégué aux oubliettes. Il présente 9 titres totalisant moins de 30 minutes et nous offre une série de duos sur fond acoustique. Johansson offre une performance vocale intéressante et elle éclipse totalement son partenaire en plusieurs occasions. Les pièces sont toutes dans le même registre, soit une musique acoustique et douce à la frontière entre le folk contemporain et le rock alternatif adulte. Peu de titres ressortent du lot et lorsque le disque se termine, on a plutôt l’impression de rester sur notre appétit, comme si l’album ne réussissait pas à combler les attentes créées par ce duo célèbre. Un disque intéressant, mais qui ne passera pas à l’histoire… (décembre 2009)

Vidéoclip : « Relator »

Atco / Rhino / Warner

You Me At Six - Take Off Your Colours

You Me At Six - Take Off Your Colours

You Me At Six est un groupe anglais qui existe depuis 2005. Après avoir lancé un mini-album, ils se sont surtout fait connaître en tournée en première partie de groupes comme Fall Out Boy, New Found Glory et Angels & Airwaves. Leur premier album, Take Off Your Colours, est paru en Angleterre à la fin de 2008. Le groupe a ensuite signé un contrat avec Epitaph qui a relancé le CD en Amérique en juillet 2009 avec 5 titres en boni. Il dure donc maintenant plus de 73 minutes avec un total de 19 pièces. Le groupe nous présente un son pop punk largement influencé par Fall Out Boy et Blink 182. YM@6 a un sens indéniable de la mélodie permettant de nous offrir des pièces efficaces dans le genre. Malheureusement, le groupe a tendance à se répéter en plusieurs occasions, en plus d’agir dans une catégorie déjà grandement surexploitée. Vous aurez donc une impression de déjà vu pendant la majeure partie du disque. J’espérais une approche différente par ces britanniques jouant une musique typiquement américaine, mais ce n’est pas le cas et vous aurez l’impression d’entendre un nouveau groupe sud-californien. Par contre, si vous aimez le genre, YM@6 interprète ses chansons pop rock accrocheuses avec une solidité irréprochable. (découverte du mois de septembre 2009)

Epitaph

Neil Young - Dreamin’ Man Live ’92

Neil Young - Dreamin’ Man Live ’92

Voici le disque #12 dans la série des archives performance que Reprise Records lance depuis 2006 à propos du folk rockeur canadien Neil Young. Contrairement aux autres albums de la série, ce CD ne présente pas une performance spécifique en concert. Il présente plutôt les meilleurs moments de la tournée de Young qui a précédé l’enregistrement de l’album Harvest Moon. Toutes les pièces ont été enregistrées alors que Young était seul à la guitare (ou exceptionnellement avec son piano ou son banjo). On y retrouve les 10 pièces qu’on allait réentendre sur Harvest Moon, mais dans un ordre différent. L’album permet donc de redécouvrir ce classique de Neil Young qui représentait pour lui un retour efficace au country rock. Et c’est tout en douceur que vous pourrez refaire cette découverte. (août 2010)

Reprise / Warner

½

Neil Young - Fork in the Road

Neil Young - Fork in the Road

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Comme sa vieille Lincoln Continental 1959, Neil Young est increvable. De vieux lives du chanteur ressortent miraculeusement chaque année, tous mieux critiqués les uns que les autres, tout en maintenant les sorties régulières d'albums studio dont l'excellent dernier en date Chrome Dreams II. 64 piges au compteur (sans parler des kilomètres) et le moteur est comme neuf. Bien sûr, pour être objectif, Fork In The Road ne tient pas la marrée face aux disques qui ont fait la légende du loner, ni face à Chrome Dreams II, un cran au dessus. Mais l'album ne fait pas pâle figure dans la discographie longue comme la route 66 du chanteur. Fork In The Road est engagé, comme souvent, Neil Young a pris l'option de ruer dans les brancards. Un long trip à travers les States, comme un concept album consacré au plaisir de rouler, mais avec de vraies revendications. « Truth is fiction, Truth is lies, Strange things happen, When worlds collide ». Sur fond d'esprit folk (bien feutré), le Canadien lâche en fait une dizaine de brûlots rock n' roll avec un son garage à souhait. Riffs mastocs, son dégueulasse et contours à peine dessinés, Neil Young cravache dur pour sortir des titres aussi abrupts que groovy (« Fuel Line », « Hit The Road »). Du son sans fioriture, sec comme un coup de trique. Comme sa pochette, presque moche, en tout cas sans effet de style. Réponse immédiate à la crise ? Peut-être. Avec quelques bonnes chansons (« Just Singing A Song », « Cough Up The Bucks ») et sans être transcendant, Neil Young démontre une nouvelle fois qu'il ne sait pas faire dans le mauvais. Il propose avec Fork In The Road, un album plaisant avec quelques rythmiques prenantes et des paroles toujours chantées sur le fil du rasoir. (juin 2009)

½

Geoffrey Gurrumul Yunupingu - Gurrumul

Geoffrey Gurrumul Yunupingu - Gurrumul

Gurrumul est un véritable phénomène de la musique australienne. Aveugle de naissance, cet Australien d’origine aborigène a remporté 2 prix dans son pays natal pour cet album éponyme paru initialement en février 2008. On peut heureusement le découvrir à notre tour. Auteur, compositeur, interprète et multi-instrumentiste, Gurrumul chante essentiellement en yolngu, une langue indigène du nord du pays. Il possède une voix exceptionnelle, extrêmement poignante, et il paraît que sa présence scénique est tout à fait impressionnante. Dès la pièce d’ouverture, « Wiyathul », on se retrouve complètement hypnotisés et séduits. Il nous raconte son histoire unique dans « Gurrumul History (I Was Born Blind) », la seule pièce majoritairement en anglais. Toute la puissance de ses compositions n’est transportée que par sa voix, une guitare acoustique et une contrebasse. Chaque pièce est donc toute en douceur, ce qui peut être quelque peu lassant à la longue, surtout que l’album dure plus de 60 minutes. Par contre, le talent exceptionnel de Gurrumul reprendra toujours le dessus à un moment ou à un autre pour vous séduire à nouveau. C’est un excellent disque d’un talent unique à découvrir absolument! (novembre 2009)

Vidéoclip en concert : « Wiyathul »

Skinnyfish / Justin Time / EMI / SIX

½

Compilations :

 

Being Erica

Being Erica (musique de la série originale)

Being Erica est une émission de télévision canadienne diffusée sur les ondes de la CBC. Ce disque de 57 minutes présente la meilleure musique qui a accompagné la série tout au long de ses épisodes. On retrouve toujours le même problème avec les bandes originales de films ou de séries : il n’y a aucune ligne directrice entre les différentes pièces proposées. On retrouve bien quelques classiques intéressants comme « No Rain » de Blind Melon et « Right Here Right Now » de Jesus Jones. Sauf que lorsque l’on entend à quelques pistes d’intervalle la toute douce « Don’t Know Why » de Norah Jones et le monstrueux succès dansant des années 1990 « I’m Too Sexy » de Right Said Fred, on se dit qu’on a un problème. D’autres noms sortis des boules à mites : M.C. Hammer avec « U Can’t Touch This » et le défunt groupe canadien The Northern Pikes avec « Girl With a Problem ». On retrouve tout de même l’excellente « Yesterday Man (I’m So Lonely) » de Roz Bell, mais l’ensemble demeure totalement décousu, surtout qu’on intègre des bouts de dialogues de la série. En fait, les pièces les plus intéressantes présentées ici font probablement déjà partie de votre collection de disques. Donc, à moins que vous soyez mordus de la série et qu’un souvenir de celle-ci soit associé avec chacune des pièces, l’intérêt pour ce disque est passablement nul. (avril 2010)

EMI

½

Covered, A Revolution In Sound: Warner Bros. Records

Covered, A Revolution In Sound: Warner Bros. Records

Pour souligner le 50e anniversaire de l’étiquette Warner Bros., on a demandé à une douzaine d’artistes présentement sous contrat avec eux d’interpréter des classiques des 50 dernières années parus sur cette étiquette. Parmi les reprises les plus intéressantes, on ne peut passer sous silence « Like a Hurricane » de Neil Young par Adam Sandler, « Burning Down the House » de Talking Heads par The Used, « Midlife Crisis » de Faith No More par Disturbed, « Paranoid » de Black Sabbath par Avenged Sevenfold, et en conclusion, « Borderline » de Madonna par The Flaming Lips. Après une première partie plutôt acoustique (et passablement ennuyante), le disque prend véritablement son envol avec Adam Sandler et brasse un peu plus vers la fin. La plupart des reprises sont solides, même si certains choix de chansons peuvent être discutables, surtout lorsqu’on pense à l’envergure du catalogue de Warner. Malgré tout, il s’agit d’un disque intéressant offrant de bons moments. (mai 2009)

Warner

Génération Passe-Partout

Génération Passe-Partout

L’émission de télévision culte pour enfants des années 1970, Passe-Partout, a conquis toute une génération de jeunes québécois. Cette légende se poursuit aujourd’hui avec la sortie de coffrets en format DVD, mais il reste que c’est la vraie génération Passe-Partout qui demeure la plus intéressée par l’émission. Plus de 30 ans après les premiers balbutiements de Passe-Partout, des artistes se sont retrouvés en studio pour reprendre des classiques de cette émission en les mettant au goût du jour. Sous la supervision des réalisateurs Pierre F. Brault, le compositeur des musiques à l’époque, et Charles-Antoine Gosselin, les différents artistes invités réussissent non seulement à donner aux chansonnettes un son des années 2000, mais aussi à les rendre parfois intéressantes pour un public adulte, malgré les textes enfantins. Parmi les interprétations les plus réussies, notons le 1er extrait, « Laisser sa trace » par Patrick Groulx et les Bas Blancs, « Monsieur le chat » par Marie-Élaine Thibert, « Berceuse créole » par Florence K, « Les grenouilles » par Lynda Thalie, « Bon dodo, mon ami » par Kaïn et « Dans le poulailler » par Les Denis Drolet. Les autres artistes présents incluent Cœur de Pirate, Alfa Rococo, The Lost Fingers, Martin Deschamps, Tricot Machine, Stéphanie Lapointe, Fred Pellerin et Madame Moustache. Même pour les gens de la génération Passe-Partout, certaines pièces vous toucheront moins, comme c’était le cas à l’époque. Puis, certaines interprétations tombent à plat et n’ont pas l’impact souhaité. Malgré tout, c’est un disque qui rappellera bien des souvenirs aux gens de la génération Passe-Partout, tout en conquérant les enfants de la nouvelle génération. (novembre 2009)

Tandem

New Moon

New Moon (bande originale)

L’engouement pour Twilight a créé un véritable phénomène cinématographique au cours de la dernière année. La bande sonore du premier film, malgré ses faiblesses évidentes, a débuté au sommet du palmarès Billboard et s’est maintenue dans le top 10 pendant 10 semaines consécutives la menant à des ventes totales de 3,3 millions d’exemplaires à travers le monde, un véritable exploit pour une bande originale de film. La 2e partie de la saga, New Moon, est sur nos écrans depuis le 20 novembre. Plus cohérente que la bande sonore du premier film, celle-ci ne contient que des pièces originales écrites spécifiquement pour le film. Elle débute en force avec le premier extrait, « Meet Me on the Equinox » par Death Cab For Cutie. Parmi les autres titres incontournables, notons l’excellent « Hearing Damage » par Thom Yorke, « A White Demon Love Song » par The Killers et « I Belong To You (New Moon Remix) » par Muse. Malheureusement, comme toute bande originale, on retrouve un certain nombre de pièces moins solides, qui cadrent bien dans le contexte du film, mais sont moins intéressantes sur disque et deviennent du remplissage pour l’album. Malgré ces quelques faiblesses, la bande originale de New Moon est une des plus pertinentes que j’ai entendues depuis longtemps. (décembre 2009)

Vidéoclip : « Meet Me on the Equinox » (par Death Cab For Cutie)

Bande-annonce du film

Atlantic / Warner

½

Studio 12 - Duos

Studio 12 - Duos

Studio 12 est une émission de la Société Radio-Canada, la seule à être diffusée sur toutes les plateformes (radio, télé générale, télé spécialisée, web). L’émission en est maintenant à sa 3e saison et la SRC a décidé de lancer un disque regroupant les meilleurs duos des 2 premières saisons. On peut donc entendre 23 artistes québécois de différents horizons musicaux mélanger leurs styles sur 12 pièces interprétées souvent de façon surprenante, mais jamais banale. Parmi les plus intéressantes, notons « Tous les sens » par Ariane Moffat et Beast, « Le temps passe » par Vincent Vallières et Daniel Boucher, « Jardim » par Bïa et Coral Egan, « Prince-Arthur » par Pierre Flynn et Catherine Durand et « Le bruit des bottes » par Yann Perreau et Loco Locass. Les variations de genres pouvant être souvent grandes d’une pièce à l’autre feront nécessairement en sorte que le disque ne plaira pas à tous de la même façon, ce qui forcera assurément le saut de quelques titres, en fonction de ses goûts personnels. Par contre, l’idée de regrouper les meilleurs moments de l’émission sur un seul CD plaira certainement aux fans de Studio 12. (octobre 2009)

SRC / Radio-Canada / SIX

½

Woodstock 40 (2 CD)

Woodstock 40 (2 CD)

Pour souligner le 40e anniversaire du festival de Woodstock, Rhino nous offre un coffret de 6 CD présentant 95 des pièces présentées pendant les 3 jours du festival en août 1969. Les pièces sont présentées chronologiquement et ce coffret présente la meilleure compilation de Woodstock à ce jour. Pour ceux qui auraient un peu moins de moyens financiers ou qui voudraient seulement avoir la crème de la crème, une autre version de 2 CD a été lancée et elle inclut 21 pièces. Il s’agit de la meilleure performance des 21 artistes principaux qui ont participé au festival. Ces pièces sont encore une fois présentées chronologiquement et un livret très détaillé décrivant le cours des événements est également inclus. Les artistes présentés vont de Richie Havens (en ouverture de festival le vendredi après-midi) à Jimi Hendrix (en conclusion le lundi matin), en passant par Joan Baez, Santana, Creedence Clearwater Revival, Janis Joplin, Sly & The Family Stone (dans un excellent medley), The Who, Jefferson Airplane, Joe Cocker, Crosby Stills & Nash et plusieurs autres. Évidemment, les 21 performances présentées ici ne font qu’un bref survol de ce week-end historique, mais elles permettent tout de même de se replonger dans l’ambiance de l’époque. Il ne faut pas oublier que le festival de Woodstock est un jalon important de l’histoire de la musique.

Vidéoclips en concert : « Soul Sacrifice » (par Santana) – « Star Spangled Banner » (par Jimi Hendrix)

Rhino / Warner

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