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A -
AlunaGeorge - Arcade Fire -
Arctic Monkeys -
B - Bad Religion -
Barwick, Julianna -
Bélanger, Daniel -
Boards of Canada - Bombino -
Brown, Danny -
C - Case,
Neko -
D - Daft
Punk - Disclosure -
Drake -
E - Eels -
F -
Flaming Lips -
Franz Ferdinand -
G - Garou -
H - Haden, Petra
- Holter, Julia -
Hôtel Morphée -
J - Jensen, Tomas
-
K - Kane, Sylvana
-
L - La Nena, Dom
-
Loren Halie -
M - McCartney,
Paul - Monae, Janelle -
N - Nevsky, Alex
-
P - Paramore -
Q -
Queens Of The Stone Age -
S - Shaka Ponk -
T - Tegan and
Sara -
V -
Vampire Weekend -
W -
West, Kanye
ENFANTS -
AUTRES CHRONIQUES
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AlunaGeorge – Body Music
La chanteuse Aluna Francis et le réalisateur George Reid
unissent leurs forces pour nous présenter ce tout premier album. Le
duo londonien nous offre une musique électro-pop à forte tendance
R&B. Ils ont d’abord connu le succès plus tôt cette année grâce à
leur collaboration à « White Noise » de Disclosure et ils
profitent de ce momentum pour nous arriver avec ce disque d’une
grande efficacité. La musique électro plutôt légère de Reid se
fusionne à la perfection avec la voix douce d’Aluna. Le résultat est
à la fois apaisant et séduisant, ce qui nous transporte
magnifiquement tout au long du disque. Plusieurs des morceaux
présentés étaient déjà parus auparavant, mais les nouvelles
compositions s’y assemblent de belle façon pour un album d’une
grande cohérence. En plus de « You Know You Like It » et « Your
Drums, Your Love », il y a une autre pièce que vous connaissez déjà
certainement, la reprise en boni du succès de Montell Jordan,
« This Is How We Do It ». (découverte du mois de novembre
2013)
Vidéoclips :
« Just a Touch » -
« Your Drums, Your Love » -
« Attracting Flies » -
« You Know You Like It » -
« Best Be Beliving » |
Island
/
Universal
½
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Arcade Fire
– Reflektor (2 CD)
Voici le retour très attendu du groupe montréalais Arcade Fire,
trois ans après
The Suburbs. Sur ce 4e album, le collectif réussit à pondre
quelques-uns de ses morceaux les plus accrocheurs à ce jour, tout en
demeurant créatif et riche musicalement. La chanson-titre, avec son
inclusion de textes en français (gracieuseté de Régine Chassagne),
est d’ailleurs le plus grand succès du groupe à ce jour. Le groupe
s’inspire de différents courants musicaux comme l’afrobeat, l’électro,
le disco et le dub pour nous offrir une musique tout à fait
contemporaine. On retrouve malgré tout de nombreuses références aux
classiques du rock (Rolling
Stones, The Clash,
The Beatles,
U2). Les arrangements sont
magnifiques avec différents effets sonores qui accompagnent les
structures particulières. Le groupe réussit comme toujours à nous
transporter dans son univers bien à lui, qui varie non seulement
d’un album à l’autre, mais d’une pièce à l’autre. Même si le groupe
est à son sommet commercial avec un Grammy en 2011 pour l’album de
l’année, il faut se rendre à l’évidence qu’il n’a rien perdu de sa
créativité et de son originalité incomparable. Malgré 13 titres
totalisant 75 minutes, l’album vous procurera assurément une grande
satisfaction. En fait, Reflektor risque fort de compléter
l’année en tant qu’album rock le plus satisfaisant. Un superbe album
pour Arcade Fire, encore une fois! (chronique principale de décembre
2013)
Vidéoclip :
« Reflektor »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 41, 22 novembre 2013) |
Universal
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Arctic
Monkeys – AM
Le groupe anglais présente déjà son 5e album en 7 ans. Il y présente un
excellent mélange de rock lourd et de mélodies accrocheuses, peut-être
la fusion la plus réussie depuis leurs deux premiers albums. Des
rythmiques extrêmement entraînantes et des guitares fuzz s’ajoutent au
son général de l’album qui a tout pour satisfaire à la fois un large
auditoire et leurs fans exigeants. Les amateurs de Franz Ferdinand
risquent eux aussi de très fortement se reconnaître à travers le rock
dansant des Arctic Monkeys. Malgré ce penchant plus pop, les textes d’Alex
Turner demeurent plutôt tourmentés, mais rien pour rendre l’album
moins intéressant. AM constitue donc très certainement leur
meilleur album depuis 2007. (octobre 2013)
Vidéoclips :
« R U Mine? » -
« Do I Wanna Know? » -
« Why’d You Only Call Me When You’re High? » |
½
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Bad
Religion – True North
Dans le cas du groupe punk californien Bad Religion, c’est difficile
après 30 ans de carrière de pouvoir encore espérer de leur part des
albums aussi porteurs qu’au tournant des années 1990. Le groupe tente
tant bien que mal de renouveler son style album après album, mais il
faut dire qu’il est en quelque sorte emprisonné dans un carcan musical
difficile à briser. Les gars nous lancent quelques solides pièces punks
tout droit à la figure comme la chanson-titre, « Fuck You » et « Vanity ».
On peut aussi entendre des pièces un peu plus lentes mais combien
efficaces, avec un mur de guitares : « Dharma and the Bomb », « Hello
Cruel World », etc. Les textes de Greg Graffin demeurent
dénonciateurs et c’est en ce sens que le groupe conserve toute sa
pertinence après tant d’années. L’ensemble présente encore
malheureusement de nombreuses compositions communes, jetables après
usage. C’est exactement ce qui fait que Bad Religion n’est plus le
groupe d’antan.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« True North » |
Epitaph
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Julianna Barwick – Nepenthe
Originaire de la
Louisiane et maintenant établie à Brooklyn, Julianna Barwick donne le
crédit à une chorale d’église pour son son unique. En réalité, elle
utilise surtout sa voix angélique qu’elle passe en boucles avec
différentes couches, parfois accompagnée d’un simple piano ou d’une
guitare subtile. Elle atteint le sommet de son art sur son 3e album,
Nepenthe, alors qu’elle réussit mieux que jamais à jouer avec sa
voix. Sa musique expérimentale vaporeuse crée rapidement une atmosphère
apaisante incomparable. On se retrouve presque à la frontière de la
musique nouvel âge tellement c’est atmosphérique. Mais c’est diablement
réussi! Julianna a travaillé en Islande avec le réalisateur Alex
Somers, bien connu pour ses collaborations avec Sigur Ros. Si
vous cherchez un album tout en douceur pour créer une ambiance
relaxante, Julianna Barwick vous offre probablement la meilleure option
de l’année. (septembre 2013) |
Dead
Oceans
½
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Daniel Bélanger – Chic de ville
Depuis le lancement de « Je poursuis mon bonheur » sur les ondes radio
au printemps 2012, nous savions que Daniel Bélanger se dirigeait vers un
territoire inconnu jusque là, soit le rockabilly. Il nous présente donc
un album ancré dans cette musique du sud des États-Unis intégrant
country, folk et rock ‘n’ roll. Les structures s’en voient donc
grandement simplifiées par rapport aux derniers enregistrements
enveloppants de l’artiste. On retrouve tout de même de superbes
arrangements de cordes, mais l’ensemble demeure en toute simplicité et
nous accroche immédiatement. Malgré le clin d’œil évident à Johnny
Cash, Bélanger insuffle suffisamment de sa propre personnalité à
l’album pour en faire une œuvre bien à lui. Il exploite à merveille des
thèmes simples de la vie de tous les jours, tout en présentant sa poésie
légendaire, le tout travaillé à la perfection, jusque dans les moindres
détails. Seul Daniel Bélanger peut arriver à jouer une musique du passé
et la rendre à la fois personnelle et intemporelle. Voici donc un autre
excellent disque par l’un de nos plus grands artistes.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Je poursuis mon bonheur »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 6, 23 mars 2013) |
Audiogram
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Boards of
Canada – Tomorrow’s Harvest
Le duo électronique
écossais est de retour avec son 5e album, son premier en 8 ans. Il
reprend exactement là où il avait laissé, comme si le dernier disque
datait d’hier. Par contre, l’album est loin de sonner vieillot et on
sent que les deux acolytes se sont tenus à jour musicalement au cours
des dernières années, un fait important dans la musique électronique. On
reconnaît toujours leurs mélodies mélancoliques et leur son techno
atmosphérique. Le groupe se permet même une escapade un peu plus pop sur
« Palace Posy », mais il s’agit certainement du seul moment qui peut
faire tendre l’oreille à un plus vaste auditoire. Sans offrir de grands
moments d’excitation, Tomorrow’s Harvest présente de solides
compositions qui satisferont un public exigeant.
(août 2013) |
Warp
½
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Bombino
– Nomad
Omara « Bombino » Moctar est un musicien touareg du Niger né le
1er janvier 1980. Pour son deuxième album, il s’est rendu à Nashville
pour enregistrer avec le réalisateur Dan Auerbach (The Black
Keys). Il nous propose une musique fusionnant les traditions de son
pays et le blues pour un très bon mélange de cultures. Excellent
guitariste, Bombino s’inspire autant des guitaristes africains que des
virtuoses occidentaux comme Jimi
Hendrix et Mark Knopfler. Évidemment, le style de blues
garage des Black Keys transparaît dans le son de Nomad, ainsi que
certaines influences funk. L’ensemble demeure très agréable jusqu’à la
fin et après quelques écoutes, on réalise qu’on a peut-être l’un des
meilleurs albums de l’année sous la main. À découvrir!
(mai 2013)
Vidéoclip :
« Azamane Tiliade » |
Nonesuch
/
Warner
½
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Danny Brown
– Old
Même si la ville de Détroit se porte plutôt mal économiquement depuis
quelques temps, il en sort encore des artistes de qualité. C’est le cas
entre autres pour le rappeur Danny Brown. Son nouvel album l’amène à un
autre niveau alors qu’il offre ses meilleures compositions à ce jour.
Brown explore le passé du rap en s’inspirant du temps du disque vinyle,
tout en présentant une production moderne. C’est donc une transition
parfaite entre le rap old school et le rap tourné vers l’avenir.
Plusieurs collaborateurs viennent appuyer Brown, dont Freddie Gibbs,
Purity Ring, ainsi que Charli XCX sur l’excellente « Float
On » en conclusion du CD. Avec ce nouvel album, Danny Brown s’installe
définitivement dans la cour des grands. (décembre 2013)
Vidéoclip :
« Dip » |
Fool's
Gold
½
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Neko Case –
The Worse Things Get, The Harder I Fight,
The Harder I Fight, The More I Love You
Après un virage un peu
plus pop sur
Middle Cyclone, Neko Case revient à un son rock alternatif aux
inspirations folks sur son sixième album. Elle présente encore une fois
de solides compositions magnifiquement enrobées dans des arrangements de
guitares, piano et cuivres. La seule exception, « Nearly Midnight,
Honolulu » est une magnifique pièce a capella qui ne met en valeur que
la superbe voix de la chanteuse. Mis à part ce titre un peu plus
immédiat et des morceaux dépouillés comme « I’m From Nowhere » et « Afraid »
(une reprise de Nico), il vous faudra quelques bonnes écoutes
pour véritablement découvrir toutes les subtilités de l’album d’une
grande richesse. Sur ce nouvel album, Neko ose explorer un peu plus que
sur son précédent disque, ce qui donne un de ses plus inspirés en
carrière. Elle vient donc ajouter une nouvelle œuvre majeure à son
répertoire déjà bien garni. (septembre 2013) |
Domino
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Daft Punk
– Random Access Memories
Après 20 ans de
carrière, le duo house parisien est de retour suite à une absence de 8
ans sur disque. Pour l’occasion, Daft Punk n’hésite pas à rafraîchir son
son en allant piger dans des influences funk et disco des années 1970.
Leur musique électronique est parfois progressive, mais aussi ambiante
en certaines occasions. Le groupe rend un bel hommage à Giorgio
Moroder (« Giorgio by Moroder »), en plus de collaborer avec
certains artistes de renom comme Julian Casablancas (The
Strokes), Paul Williams, Nile Rodgers (Chic),
Panda Bear, etc. On retrouve aussi Pharrell Williams (N.E.R.D.,
The Neptunes) pour deux titres, la dansante « Lose Yourself To
Dance » et bien sûr le succès de l’été, « Get Lucky ». D’autres morceaux
s’avèrent incontournables comme l’excellente pièce d’ouverture qui
deviendra certainement un succès, « Give Life Back to Music ». Sur
Random Access Memories, le duo plonge tête première dans la
nostalgie à travers des ambiances variées et toujours agréables à
écouter. Il s’agit d’un album empreint de créativité, leur meilleur
depuis un bon moment.
(août 2013) |
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Disclosure – Settle
Disclosure est un duo anglais qui existe depuis 2010 et qui est
formé des frères Guy et Howard Lawrence. Ils proposent
une musique house dansante avec des éléments de dubstep, de garage
et aussi de pop grâce à la collaboration de divers chanteurs et
chanteuses. Après avoir fait sensation sur la toile à leurs débuts,
ils ont signé un contrat de disques, ont lancé un mini-album de
leurs premières productions plus dubstep et nous arrivent finalement
avec un album complet. « White Noise » mettant en vedette
AlunaGeorge connaît du succès depuis plusieurs mois déjà et
plusieurs titres de l’album possèdent autant de potentiel, par leur
côté entraînant et leurs mélodies inoubliables. Parmi les autres
collaborations dignes d’intérêt, notons Eliza Doolittle sur
« You & Me », Jessie Ware sur « Confess To Me » et Sam
Smith sur « Latch ». Settle est un album électronique de
grande qualité et divertissant du début à la fin. Les puristes house
le trouveront peut-être un peu trop pop, mais ils se surprendront
quand même à l’apprécier. (découverte du mois de septembre 2013)
Vidéoclips :
« Latch » -
« White Noise » -
« When a Fire Starts to Burn » |
Cherrytree /
Universal
½
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Drake
– Nothing Was the Same
Après deux albums qui l’ont propulsé sur la scène rap américaine, le
Torontois Drake est de retour avec un troisième album très attendu. Il
poursuit dans son style de rap et de R&B plutôt atmosphérique et
introspectif, mais en allant un peu plus loin, plus en profondeur. Ce
sont les chansons créant une ambiance intimiste bien particulière qui
sont les plus intéressantes du disque, comme « Own It » et « 305 to My
City ». Mais, il présente aussi d’autres moments uniques de grande
qualité comme la sombre « Wu-Tang Forever » et la pop/R&B « Hold On,
We’re Going Home » (un des seuls morceaux rythmés du CD). Ce qui demeure
encore une fois exceptionnel dans le cas de Drake, c’est qu’il réussit
toujours à se différencier de la masse des artistes de rap/hip hop que
l’on peut entendre en 2013. (novembre 2013)
Vidéoclips :
« Started From the Bottom » -
« Hold On, We’re Going Home » |
Glassnote
/
Universal
½
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Eels
–
Wonderful, Glorious
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Entre 2008 et 2010, Mark Oliver Everett et Eels avaient été
incroyablement prolifiques, enchaînant bande originale (Yes Man)
et album sur album dont deux pour la seule année 2010. Et depuis,
silence radio. Wonderful, Glorious signe donc un retour attendu
que la plupart des médias assimilent toujours à la relative humeur
positive d'un songwriter auparavant glorifié pour son atmosphère
neurasthénique. Sur chacun de ses disques, Eels arrive à surprendre tout
en gardant cet inébranlable parfum familier et absolument indissociable
du personnage d'Everett. Wonderful, Glorious ne fait pas
exception et pourtant, avec ses treize morceaux, ce disque est de
nouveau très dense et conserve ce style paradoxal, à la fois épuré mais
aux ornements luxuriants. Donc ce Wonderful, Glorious synthétise
bien le parcours sinueux et les chemins de traverse foulés par Eels.
Tout, dans cette collection de chansons aux qualités inégales, renvoie
scrupuleusement à la discographie des Californiens. On y retrouve
clairement les titres bruts de décoffrage dans un esprit garage (« Peach
Blossom », « Open My Present »), les si belles ballades spleenétiques
aux guitares aigrelettes (« The Turnaround », « True Original »), les
blues crasseux (« New Alphabet ») et les trouvailles sonores (« Kinda
Fuzzy »). Mais finalement, ce labyrinthe sonore dégage une impression de
dispersion qui manque d’offrir un voyage cohérent. On s’emballe parfois
mais on décroche souvent. Et c’est toujours la même histoire, avec son
passé discographique glorieux, Eels a le devoir de faire mieux au lieu
de faire bien.
(mars 2013)
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The
Flaming Lips – The Terror
Pour fêter 30 ans de
carrière, la plupart des groupes lancent une compilation, réenregistrent
leurs vieux succès ou partent sur la route pour une tournée monstre.
Dans le cas des Flaming Lips, ils font ce qu’ils savent faire de mieux,
c’est-à-dire nous offrir un album toujours aussi expérimental et
difficile à aborder. Des guitares psychédéliques, des rythmes
hypnotiques et des claviers atmosphériques souvent répétitifs forment la
base du son de ce nouvel album. L’ensemble est planant et sombre, et il
nous transporte au-delà des nuages, là où la gravité a moins
d’importance. En fait, The Terror pourrait être le nouvel album
de Pink Floyd si le groupe
n’avait pas cessé d’enregistrer il y a 20 ans. Il est peut-être
difficile à apprivoiser, mais si on ose y mettre l’effort, on s’en
trouve grandement récompensé. Avec The Terror, les Flaming Lips
ajoutent un autre excellent album à leur impressionnante carrière,
toujours en marge de l’industrie musicale.
(juin 2013) |
Warner
½
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Franz
Ferdinand – Right Thoughts, Right Words,
Right Action
Après 4 ans d’attente, le groupe écossais est enfin de retour sur
disque. Et c’est tout un vent de fraîcheur que nous offrent Franz
Ferdinand, comme s’ils avaient finalement cessé de se creuser les
méninges. La pièce d’ouverture, « Right Action », donne tout de
suite le ton à l’album avec une chanson immédiate de la même trempe
que « Take Me Out » ou « Do You Want To ». Le groupe évolue entre le
rock énergique et la pop accrocheuse tout au long de ce disque qui
ne manque pas de succès potentiels. En plus, avec seulement 10
titres totalisant 35 minutes, on aura assurément un instant de
déception lorsque l’album se terminera. Mais, la meilleure solution
pour contrer sa déception, c’est de retourner immédiatement au début
pour un nouveau tour de piste qui sera encore plus satisfaisant.
D’accord, on aurait bien pris quelques morceaux additionnels, mais
l’ensemble est tellement divertissant et créatif à la fois qu’on ne
peut qu’applaudir. Voici l’album qu’attendaient les fans de la
première heure! Il rassemblera des amateurs de musique de différents
horizons et les fera taper du pied tous ensemble… (chronique
principale d'octobre 2013)
Vidéoclips :
« Right Action » -
« Evil Eye » |
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Garou
– Rhythm and Blues
Pour son nouvel album, Garou revient à ses premières amours, le rhythm
and blues. C’est dans ce style qu’il est le plus à l’aise et c’est comme
si toute sa carrière de chanteur pop n’avait été qu’une longue pause. Il
s’est rendu aux légendaires studios Sanctuary de Londres pour
enregistrer cet album sur lequel il reprend des grands classiques du
genre, mais aussi des pièces du répertoire francophone qu’il adapte à sa
façon. Des classiques comme « I Put a Spell on You » et « Hard to Handle »
sont des naturels dans un tel contexte. Par contre, Garou surprend
beaucoup plus avec ses relectures de « Quand tu danses » de Gilbert
Bécaud, « Cash City » de Luc De Larochellière et « Je
voudrais voir New York » de Daniel Lavoie. Aussi au menu, « If I
Ain’t Got You » d’Alicia Keys, un des grands succès de la
dernière année, « Lonely Boy » des Black Keys et « Bad Day »
de Daniel Powter. Avec Rhythm and Blues, Garou s’approprie
des chansons bien variées pour en faire un ensemble qui comporte par
contre une certaine dichotomie. Les variations sont parfois brusques et
un peu bizarres, même si on tente de créer une ligne directrice grâce au
rhythm and blues. C’est dommage, car prise séparément, chaque chanson
démontre tout le talent de Garou dans ce style musical.
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 4, 9 mars 2013)
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Wolfgang /
Mercury
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Petra Haden
– Petra Goes To the Movies
Petra est l’une des
trois filles du bassiste jazz Charlie Haden. Elle se sert de sa
voix comme d’un instrument et livre la majorité de ses interprétations a
capella. Elle a surtout attiré l’attention en 2005 en revisitant dans
son intégralité l’album
The Who Sell Out de The Who. Pour son nouveau disque, ce
sont des pièces classiques du cinéma qui sont recréées dans une
atmosphère qui lui est bien personnelle. On peut y entendre des pièces
tirées des films Rebel Without a Cause, Taxi Driver,
Cinema Paradiso, Psycho, Goldfinger, Superman,
My Bodyguard et plusieurs autres. Aussi au menu, l’excellente « Calling
You » de Bagdad Cafe. Petra nous plonge dans une ambiance unique
qui risque de rappeler de nombreux souvenirs aux cinéphiles, à condition
de reconnaître les morceaux présentés bien entendu.
(mars 2013) |
Anti-
/
Epitaph
½
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Julia
Holter – Loud City Song
Pour son 3e album, Julia Holter poursuit ses expérimentations
électroniques, mais réussit à rendre sa musique un peu plus accessible.
Des références parisiennes d’une autre époque mélangées à la vie
contemporaine à Los Angeles tracent le cadre de ce disque très
conceptuel. Elle ajoute toujours magnifiquement des cordes et des
cuivres à sa musique électronique, et le résultat est plus efficace que
jamais. Il faut dire que pour la première fois elle a enregistré dans un
véritable studio, ce qui permet d’ajouter un peu d’envergure et de
professionnalisme à sa musique déjà impressionnante sur ses albums
précédents. Sur les 9 titres de Loud City Song, Julia nous prouve
qu’il est possible de produire une musique à la fois cérébrale et
émotionnelle, qu’il est possible qu’une musique d’avant-garde puisse
rejoindre un auditoire un peu plus large, même si quelques efforts sont
nécessaires pour arriver à vraiment capter l’essence de son œuvre.
(septembre 2013)
Vidéoclips :
« World » -
« In the Green Wild »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 33, 27 septembre 2013) |
Domino
½
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Hôtel
Morphée – Des histoires de fantômes
Il y a déjà quelques années que le groupe Hôtel Morphée roule sa bosse
et ça s’entend sur ce premier album d’une grande maturité. Ils ont un
son résolument rock avec des insertions d’électronique et des mélodies
plutôt froides. La richesse musicale est indéniable alors qu’on découvre
à chaque tournant une nouvelle subtilité intéressante. Les guitares sont
précises et les percussions militaires viennent ajouter du punch à
plusieurs pièces dont la chanson-titre. Le groupe peut nous rappeler
Arcade Fire en plusieurs occasions, et il n’a certainement pas à
rougir de cette comparaison. Avec ce premier album, Hôtel Morphée nous
sert non seulement l’un des meilleurs albums québécois de l’année, mais
aussi l’un des meilleurs albums toutes catégories. Bravo!
(juin 2013)
Vidéoclip :
« Garde à vous » |
Audiogram
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Tomas
Jensen – Plus personne
Après un disque en hommage à Caetano Veloso,
Face A Face B, le Québécois d’adoption (né en Argentine et ayant
grandi en France) revient avec un premier album de chansons originales
en 5 ans. Coréalisé avec François Lalonde (Jean Leloup,
Lhasa de Sela, Dobacaracol), le CD présente un agréable
mélange de chansons festives, revendicatrices et plus introspectives. On
peut y entendre une grande richesse musicale, avec des cuivres et des
cordes, mais tout en subtilité dans une facture folk pop. En fait, il
s’agit certainement de son album le plus mature à ce jour, moins éclaté
que ses œuvres précédentes. Un disque très réussi!
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Plus personne »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 5, 16 mars 2013) |
L-Abe
/
SIX
½
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Silvana
Kane – La Jardinera
Silvana Kane est principalement connue en tant que chanteuse du groupe
pop Pacifika. Avec La Jardinera, elle présente son premier
album solo. On peut surtout y entendre des reprises de chansons de ses
artistes latino-américaines préférées comme Chabuca Granda,
Mercedes Sosa et Violeta Parra. On y trouve aussi deux
nouvelles compositions : la folk « Cruces » et « Vida Llena » (écrite
pour sa grand-mère). La Jardinera se présente tout en douceur,
avec de belles ballades très touchantes. C’est un album intimiste
qu’elle aura certainement beaucoup de plaisir à jouer en spectacle dans
de petites salles.
(mars 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 1, 16 février 2013) |
Six
Degrees /
SIX
½
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Dom La Nena
– Ela
Réalisé par Piers Faccini, Ela est le tout premier album
de la violoncelliste d’origine brésilienne Dom La Nena. On y retrouve 13
compositions originales en portugais et en espagnol chantées avec sa
douce voix. Les arrangements épurés laissent toute la place à la
puissance des compositions. Après avoir joué avec de nombreuses vedettes
françaises comme Jeanne Moreau, Camille, Étienne Daho
et Jane Birkin, Dom s’est penchée sur ses propres chansons
faisant référence à ses expériences personnelles et s’inspirant
grandement de Lhasa de Sela. Elle traite entre autres du
déracinement dans plusieurs pays, sans nationalité précise, sur un titre
comme « No Meu Pais ». L’ensemble cohérent et intimiste est plutôt
attachant et nous donne le goût de la découvrir en concert.
(mars 2013)
Vidéoclip :
« No Meu Pais » |
Six
Degrees /
SIX
½
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Halie Loren
– Simply Love
Sur ce nouvel album, la
chanteuse jazz américaine rend un véritable hommage à l’amour avec de
grands classiques romantiques. On retrouve des standards de Carole
King (« I Feel the Earth Move »), Henry Mancini (« Moon
River »), en plus d’un titre en français, « Le premier bonheur du jour »
de Françoise Hardy. En ajout aux 10 reprises incluses sur
l’album, Halie signe 3 titres : « Cuando Bailamos », « Bare Feet » et la
chanson-titre en conclusion. Avec Simply Love, Halie Loren nous
offre un album plein de chaleur qui favorise les rapprochements.
(octobre 2013) |
Justin Time
/
SIX
½
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Paul
McCartney – New
Le légendaire chanteur et ex-Beatle
semble encore loin de la retraite, à voir le rythme auquel il enchaîne
les albums et les tournées. Par contre avec New, il présente son
premier disque de chansons originales en six ans. Après
Kisses on the Bottom l’an passé, qui reprenait des standards des
années 1920, 30 et 40, voilà qu’il se tourne vers l’avenir. Sir Paul
propose un son pop rock qui n’est pas dénué d’originalité. Il faut dire
qu’il a largement contribué au genre lui-même avec les
Beatles, les Wings et son
travail en solo depuis maintenant plus de 50 ans. Il fait d’ailleurs un
clin d’oeil à ses réalisations passées en plusieurs occasions, tout en
conservant un son des années 2010. Pour ce nouveau disque, McCartney a
travaillé avec 4 réalisateurs différents, se disant qu’il ferait un
choix sur celui qui serait le plus à propos pour l’album. Mais
finalement, il a tellement aimé travailler avec chacun qu’il a fini par
conserver le travail des quatre. On retrouve donc des réalisations de
Mark Ronson, Paul Epworth, Ethan Jones et Giles
Martin (le fils du 5e Beatle
George Martin). Martin signe la réalisation de la moitié du disque
et il s’agit des morceaux les plus variés. Il réalise entre autres la
très efficace « Appreciate », une pièce électro quelque peu
expérimentale. McCartney mélange les genres tout au long de l’album, ce
qui est à la fois excitant et déconcertant. Aussi, sa voix de 71 ans
semble fragile en plusieurs occasions. C’est certain qu’il est plutôt
difficile pour cette légende vivante de se réinventer à chaque album,
mais il réussit tout de même à présenter une œuvre contemporaine
intéressante. (novembre 2013)
Vidéoclip :
« Queenie Eye »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 38, 1er novembre 2013) |
MPL
/
Concord
/
Universal
½
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Janelle Monae
– The Electric Lady
En 2010, un véritable vent de fraîcheur nous est parvenu avec l’arrivée
dans le paysage pop de la polyvalente et hétéroclite Janelle Monae. Même
si
The ArchAndroid s’avérait plutôt difficile d’approche, il
démontrait qu’il était possible d’offrir une musique soul / R&B
créative. Avec The Electric Lady, Janelle poursuit son œuvre et
présente les suites IV et V pour un autre album long de près de 68
minutes en deux parties, meublé d’intermèdes. Janelle fusionne toujours
de belle façon musiques pop, rock, soul, R&B et funk, en plus d’intégrer
des orchestrations souvent grandioses et une chorale. Encore une fois,
il vous faudra un peu de patience pour arriver à apprécier l’ensemble du
disque qui peut être déboussolant en plusieurs occasions. Par contre,
l’effort s’en trouvera grandement récompensé. Parmi les collaborateurs à
l’album, quelques noms se démarquent comme Prince, Erykah Badu
et Esperanza Spalding. (octobre 2013)
Vidéoclips :
« Q.U.E.E.N. (feat. Erykah Badu) » -
« Dance Apocalyptic » |
Atlantic
/
Warner
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Alex Nevsky
– Himalaya mon amour
Sur son premier album, Alex Nevsky s’imposait comme l’un des morceaux
importants de la relève dans la pop québécoise nouveau genre. Le disque
était d’ailleurs réalisé par Yann Perreau. Sur Himalaya mon
amour, l’artiste va beaucoup plus loin alors qu’il présente une pop
majestueuse s’inspirant peut-être un peu de Yann Perreau, mais aussi
d’artistes internationaux comme Fun et Edward Sharpe. Il
nous offre des chansons en crescendo dont les refrains démesurés
constituent de véritables hymnes, comme en fait foi le premier extrait,
« On leur a fait croire ». Plus varié que son précédent, l’album va vers
de nouveaux territoires et présente une richesse créative incomparable.
Avec ce deuxième album, non seulement Alex Nevsky découvre son style
bien à lui et atteint sa vitesse de croisière, mais il impose en plus
l’une des œuvres les plus originales et complètes de l’univers québécois
actuel. Chapeau!
(septembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 30, 7 septembre 2013) |
Audiogram
|
Paramore
– Paramore
Pour son 4e album studio, Paramore se permet de nombreux essais tout en
présentant des pièces pop d’une grande efficacité. Les mélodies ont beau
être mémorables, leur musique n’en est pas pour autant simpliste. On
retrouve de l’électronique et des orchestrations à différents moments
sur l’album, qui est pavé de subtilités qu’on découvre graduellement à
chaque nouvelle écoute. Le mélange entre pop et rock est parfaitement
maîtrisé sur cet album qui possède tous les ingrédients d’un grand
disque, et ce malgré une durée totale de 64 minutes. Le réalisateur
Justin Meldal-Johnsen a su tirer le meilleur du groupe qui présente
assurément son meilleur enregistrement à ce jour. Finalement, le grand
remue-ménage qui a eu lieu au sein du groupe ces dernières années aura
donné l’électrochoc nécessaire au présent trio pour le propulser au
sommet de son art.
(juin 2013)
Vidéoclips :
« Now » -
« Still Into You » |
Fueled By Ramen
/
Warner
|
Queens Of The
Stone Age – …Like Clockwork
Après 6 ans d’absence sur disque, le groupe métal alternatif est de
retour avec un 6e album,
…Like Clockwork.
Josh Homme
semble bien décidé à revenir à la recette gagnante du tournant du
millénaire alors qu’il propose quelques morceaux franchement
accessibles comme « I Sat By the Ocean ». Même s’il offre un album
extrêmement varié, Homme réussit à créer une ligne directrice solide
autour de son jeu de guitare et de sa voix. Le résultat est
impressionnant en constance et en créativité. L’une des principales
forces de QOTSA est de pousser à fond dans le métal et de revenir
tout de suite après tout en retenue. Ce côté déstabilisant du groupe
contribue à toujours conserver notre intérêt en nous forçant à
demeurer aux aguets. Pour ajouter un peu de piquant à l’ensemble,
Homme s’entoure de collaborateurs de renom :
Mark Lanegan,
Alex Turner (Arctic Monkeys),
Trent Reznor,
Jake Shears (Scissor Sisters),
Nick Oliveri,
Dave Grohl et
Elton John.
…Like Clockwork
est un
album brillant, à la fois profond et accrocheur, énergique et
introspectif. Une très belle surprise! (chronique principale de
juillet 2013)
Vidéoclip :
« I Appear Missing » |
Matador
/
Beggars
|
Shaka Ponk
– The Geeks and the Jerkin’ Socks
Shaka Ponk a débuté en quelque sorte en tant que le pendant français de
Gorillaz alors qu’en spectacle ils privilégiaient les animations
et qu’ils ont une mascotte virtuelle, Mister GOZ. Musicalement, ils
proposent un mélange entre punk, funk, hip hop et électronique. Paru en
2011 en France, The Geeks and the Jerkin’ Socks présente pour la
première fois la nouvelle chanteuse anglo-égyptienne Samaha Sam.
On y retrouve encore une fois un très bon mélange entre rock et électro,
mais ce sont les moments de rock ‘n’ roll énergique qui attirent le plus
l’attention, comme avec l’excellente « Let’s Bang ». On retrouve une
collaboration avec Bertrand Cantat (Noir Désir) pour la
seule chanson en français, « Palabra Mi Amor ». On peut également
entendre le rappeur Beat Assaillant sur « Old School Rocka ».
D’autres titres qui ne manqueront pas de capter votre attention sont les
très efficaces « I’m Picky » et « Sex Ball ». Voici un album
particulièrement réussi et extrêmement divertissant qui non seulement
vous plaira jusqu’à la fin, mais vous obligera à le jouer en boucles.
(juillet 2013)
Vidéoclips :
« Let’s Bang » -
« My Name is Stain » -
« Sex Ball » -
« I’m Picky » -
« Palabra Mi Amor » |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Tegan
and Sara – Heartthrob
Les jumelles Tegan et Sara Quin font déjà carrière depuis une quinzaine
d’années. Alors que les Canadiennes présentaient un son folk rock à
leurs débuts, elles prennent désormais une direction résolument électro
pop avec un son léché et des claviers à profusion. Elles avaient bien
tenté quelques incursions du genre sur
Sainthood en 2009, mais sur Heartthrob, c’est plus
qu’évident qu’elles ont un désir de devenir populaires. On peut
maintenant les comparer à un mélange entre Robyn et Katy Perry.
La réalisation du disque a été confiée à Greg Kurstin qui a
travaillé avec les chanteuses les plus populaires des dernières années
dont Kelly Clarkson, Ke$ha, Kylie Minogue, Lily
Allen et Natasha Bedingfield. Le résultat est un album propre
des années 2010, sans grands écarts de conduites ni surprises.
Heartthrob s’écoute bien jusqu’à la fin et possède tout ce qu’il
faut de mélodies accrocheuses et de dynamisme pour propulser les
jumelles aux sommets des palmarès. Avec ce nouvel album, Tegan et Sara
réussissent à apporter un peu d’énergie créatrice à la musique pop. Beau
travail!
(mars 2013)
Vidéoclip :
« Closer » |
Warner
½
|
Vampire Weekend – Modern Vampires of the
City
Pour son troisième
album, le groupe new yorkais laisse tomber les guitares africaines, ce
qui provoque une coupure drastique avec son passé. Il réussit par contre
à proposer encore de bonne compositions, enveloppées d’arrangements
léchés, même si un peu moins chargés qu’auparavant. Il ne fait pas de
doute que Vampire Weekend demeurent des maîtres dans la création
d’atmosphères uniques. Ils ont beau calmer le jeu, ils reviennent tout
de même avec quelques moments à grand déploiement. Ils ont certainement
gagné en maturité sur ce nouvel album, ce qui pourra déplaire à certains
de leurs fans. Par contre, ils réussissent à évoluer de belle façon.
(juillet 2013) |
XL
/
Beggars
½
|
Kanye West
– Yeezus
Pour son 6e album, Kanye West tenait à conserver la plus grande
discrétion, évitant ainsi qu’aucune chanson ne se retrouve sur la
toile avant sa sortie officielle.
Yeezus
est un disque
bizarre et rempli de contradictions, avec une direction souvent
agressive et une musique rap qui intègre du rock et de
l’électronique. Difficile à apprivoiser à la première écoute,
l’album prend tout son sens lorsqu’on lui donne du temps. Plusieurs
compositions sont de grande qualité et l’ensemble demeure créatif
jusqu’à la fin. Des pièces comme « Black Skinhead » et « New
Slaves » deviendront probablement des incontournables du répertoire
de Kanye West. « Blood on the Leaves » est aussi un classique
instantané et contient un échantillonnage de « Strange Fruit » de
Nina Simone. Sur
Yeezus,
West semble bien décidé à
laisser sortir toute sa colère sans retenue, ce qui donne un album
plutôt éloigné de ce qu’on se serait attendu d’un nouveau papa, lui
qui a vu sa copine
Kim Kardashian accoucher quelques jours à
peine avant la sortie du disque. (chronique principale d'août 2013)
Vidéoclip :
« Black Skinhead »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 24, 27 juillet 2013) |
Def Jam
/
Universal
½
|
ENFANTS :
|
Atchoum
– Dans ma tête
Derrière Atchoum se
cache Véronique Gagné. Pour ce quatrième album, elle présente à
nouveau des ritournelles qui plairont aux tout-petits, accompagnées
d’une musique qui attirera aussi l’attention des plus grands. Elle offre
en effet un excellent mélange de rock, pop, ska et folk. Ces rythmes
accompagnent de belle façon ses mélodies accrocheuses. Pour Dans ma
tête, Atchoum est entourée de collaborateurs de grand talent comme
Pépé et sa guitare et Ariel, lauréat des Francouvertes
2009. À travers ses textes qui toucheront assurément les enfants, on
peut aussi entendre une reprise de « Les cornichons », un succès yé-yé
popularisé par Nino Ferrer dans les années 1960. Voici un album
pour enfants qui possède une belle énergie et de grandes qualités
musicales.
(décembre 2013) |
Sphère
½
|
Madame Diva – Viva la Diva!
Jocelyne Baribeau, alias Madame Diva, a étudié le chant et le
piano classiques, en plus de suivre divers ateliers d’interprétation et
d’écriture. Cette auteure, compositeure et interprète manitobaine écrit
autant pour les enfants que pour les adultes. Viva la Diva! est
son 2e album pour enfants, un disque de 14 pièces pour un total de plus
de 45 minutes. On y trouve autant des mélodies amusantes que des textes
réfléchis, mettant en évidence l’environnement et la nature humaine.
Plusieurs des chansons de l’album deviendront rapidement de véritables
vers d’oreille. Il s’agit donc d’un bien bon album par ce personnage
flamboyant qu’est Madame Diva.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 27, 17 août 2013) |
APCM
½
|
Marijo – Quand il pleut… il mouille en masse!
Marijo est une auteure, compositeure et interprète manitobaine qui
possède 7 ans d’expérience en tant qu’enseignante au niveau primaire,
ainsi que 4 ans en montage de spectacles avec le groupe percussionniste
féminin Insisto, sans oublier 12 ans de scène. Avec ce court
album de moins de 20 minutes, elle interprète des chansons du domaine
public s’adressant à de jeunes enfants. Elle présente des versions
uniques de ces chansons dont certaines sont bien connues comme
« Promenons-nous dans le bois » et « Nous n’irons plus au bois ».
Musicalement, le disque est riche en cordes et en percussions, pour un
son de qualité.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 27, 17 août 2013) |
APCM
|
AUTRES CHRONIQUES
:
|
Beyoncé –
Beyoncé (2013)
À quelques jours de Noël, Beyoncé a pris tout le monde par surprise
en présentant un nouvel album qui n’avait pas du tout été annoncé.
Il en a résulté un branle-bas de combat sur les réseaux sociaux où
on a pris l’habitude de devancer les nouvelles et non de se faire
doubler. La stratégie a été payante puisque le disque a rapidement
atteint le sommet des palmarès. Sur ce 5e album, Beyoncé a coécrit
et coréalisé chacune des chansons. Probablement son meilleur disque
depuis
B’day, elle y présente quelques-unes de ses meilleures
chansons, en plus de plusieurs titres sexuellement explicites. Les
collaborateurs incluent son mari
Jay-Z, ainsi que
Drake,
Frank Ocean et
Blue Ivy. Pour la réalisation, elle
travaille avec certains des plus grands dont
Pharrell Williams,
Timbaland et
The-Dream. C’est un album de très grande
qualité que nous offre Beyoncé Knowles avec ce disque éponyme, un
des grands de sa carrière. (chronique principale de février 2014)
Vidéoclips :
« Drunk in Love » -
« XO »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 52, 7 février 2014) |
½
|
Céline Dion
– Loved Me Back to Life
(2013)
Pour son premier album anglophone en six ans, la diva québécoise tente
de rajeunir son public avec une teinte R&B qu’on ne lui connaissait pas
jusque là. Elle fait même un duo avec Ne-Yo pour la pièce
mid-tempo « Incredible ». Céline revient tout de même avec son équipe
d’auteurs-compositeurs et des collaborateurs de renom comme Stevie
Wonder (qui chante avec elle sur sa reprise de « Overjoyed ») et
Diane Warren (qui lui offre « Unfinished Songs »). Elle reprend
aussi un succès de 1975 de Janis Ian, « At Seventeen ». Malgré
quelques tendances à la modernité, l’ensemble demeure fidèle au style
pop adulte de la chanteuse. Grâce à ce nouvel album bien produit, elle
réussira sûrement à satisfaire encore une fois son auditoire. (décembre
2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 42, 29 novembre 2013) |
|
Icona Pop
– This is… Icona Pop
(2013)
Le duo électro-pop suédois présente enfin son premier album après avoir
fait la pluie et le beau temps avec le succès « I Love It » (mettant en
vedette Charli XCX). Ce succès énergique a mis la table pour un
disque tout aussi entraînant où les rythmes dansants s’enchaînent à
merveille pendant 33 petites minutes. Toutes les pièces possèdent un
potentiel intéressant à la fois dans les radios que sur les planchers de
danse. On peut comparer le duo féminin en partie à Katy Perry ou
à Ke$ha, mais le duo russe T.A.T.U. nous vient aussi en
tête par leur façon de chanter en harmonie. Chose certaine, c’est un
album grandement divertissant que nous proposent ces deux jeunes
suédoises qui ont visiblement un désir immense de faire la fête. Voici
donc un bon disque de musique pop. (novembre 2013)
Vidéoclips :
« I Love It » -
« We Got the World » -
« Girlfriend » -
« All Night » |
Big Beat
/ Ten /
Atlantic
/
Warner
½
|
Avril
Lavigne – Avril Lavigne
(2013)
Plus de 10 ans après ses débuts et à la veille de ses 30 ans, Avril
Lavigne présente son 5e album, un album éponyme. L’épouse de Chad
Kroeger (Nickelback) fait confiance à son mari pour
l’écriture de plus de la moitié des titres de ce nouvel opus, en plus de
chanter avec elle sur « Let Me Go ». Avril se permet un autre duo, avec
Marilyn Manson cette fois pour l’énergique « Bad Girl ». Ce
nouveau disque présente de bonnes chansons, mais la chanteuse ontarienne
manque encore une fois de constance, peut-être parce qu’on retrouve un
peu trop de compositions de Kroeger? Ses fans devraient tout de même y
trouver leur compte. (janvier 2014)
Vidéoclips :
« Here’s to Never Growing Up » -
« Rock ‘n’ Roll » -
« Let Me Go » |
|
France
D’Amour – En love majeur (2013)
Après un intermède jazz
avec
Bubble Bath & Champagne, France D’Amour est de retour avec son
pop rock caractéristique sur ce 10e album original en carrière. Le
romantisme de son disque précédent a quand même su trouver son chemin
jusqu’à En love majeur. On peut d’ailleurs le découvrir sur
« Puzzle », le premier extrait qui a tourné dans les radios depuis le
début de l’été. Un autre des moments forts du disque est « Mon cœur
acoustique », une pièce écrite par l’un des principaux collaborateurs de
l’album, Alexandre Poulin. Il s’agit d’un véritable hommage à la
musique et ce qu’elle a pu apporter de beau dans la vie de France. La
chanteuse a coréalisé l’album avec son vieux complice, Guy Tourville,
et le résultat est un disque chaleureux qui présente finalement pas mal
de similarités avec
Bubble Bath & Champagne. (décembre 2013) |
Tandem
|
Édith
Butler – Le retour (2013)
En 50 ans de carrière, Édith Butler a vendu plus de 2 millions d’albums.
Après 10 ans d’absence sur disque, la chanteuse acadienne présente un
nouvel album qui se veut pour elle un retour aux sources. Sur Le
retour, elle aborde les thèmes de ses racines, sa culture, son
expérience de vie et bien sûr, l’amour. Elle présente le tout dans une
facture folk très contemporaine, aux sonorités des années 2010. La
chanteuse s’entoure de collaborateurs de renom avec des textes de
Lise Aubut et Luc Plamondon, la réalisation de Guy
Tourville, Jean-François Beaudet à la guitare, et Yves
Desrosiers aux arrangements et à la réalisation de « La
tourterelle ». En plus, Édith s’offre deux duos avec des Acadiennes de
la relève : « Rue Dufferin » avec Marie-Jo Thério (qu’elles
avaient interprétée ensemble lors des festivités du 400e des Acadiens à
Halifax en 2004) et « Complainte pour Sainte-Catherine » des Sœurs
McGarrigle en duo avec Lisa Leblanc. Il s’agit d’un retour
discographique réussi pour Édith Butler. (décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 42, 29 novembre 2013) |
Tandem
|
Sky Ferreira – Night Time, My Time
(2013)
Même si elle n’est âgée que de 21 ans, la chanteuse pop de Los
Angeles a déjà les pieds solidement plantés dans l’industrie
musicale, d’abord grâce à son amitié passée avec
Michael Jackson, puis par
ses contacts avec des producteurs de Britney Spears. Un peu
provocatrice, Sky Ferreira n’hésite pas à se dénuder pour la
couverture de son premier album, de quoi rendre jalouse celle qui
ressent un profond besoin d’attention médiatique ces temps-ci,
Miley Cyrus. Sur Night Time, My Time, Sky présente un
excellent mélange de pop légère, d’électronique et de rock.
Certaines pièces penchent vers un style new wave (« Love in Stereo »),
alors que des guitares passablement agressives viennent s’ajouter de
belles façon en d’autres occasions (« You’re Not the One », « I Will »).
Ce mélange de légèreté et d’agressivité demeure parfaitement
pertinent tout au long du disque qui offre en bout de ligne une
belle constance. Voici donc un très bon premier essai pour cette
talentueuse chanteuse dont on entendra sûrement parler longtemps.
(découverte du mois de décembre 2013)
Vidéoclip :
« You’re Not the One » |
Capitol
/
Universal
½
|
Haim
– Days Are Gone
(2013)
Les trois sœurs Haim proviennent de la Californie et présentent leur
tout premier album après de nombreuses années à reprendre d’autres
chansons en spectacle. Elles nous offrent un son pop rock fortement
influencé de Fleetwood Mac et de la musique pop électronique
des années 1980. Sans prétention, leur musique est grandement
accessible et très agréable à écouter. Elle vous replongera
assurément dans une ambiance d’il y a 30-35 ans avec des noms comme
Stevie Nicks et Phil Collins qui nous viennent
aisément en tête. Leurs compositions ne sont peut-être pas les plus
originales, mais elles sont extrêmement rafraîchissantes. En plus,
elles sont magnifiquement interprétées par ces sœurs dont les
harmonies vocales sont parfaites. (découverte du mois de janvier
2014)
Vidéoclips :
« Forever » -
« Don’t Save Me » -
« Falling » -
« The Wire » |
Columbia /
Sony
½
|
Lissie –
Back to Forever
(2013)
Lissie Maurus a grandi en Illinois avant de déménager en Californie.
Après un premier album de qualité en 2010, elle nous revient avec
Back to Forever. Réalisé par Jack Knife Lee (R.E.M.,
Weezer, Snow Patrol), ce nouvel album pige allègrement
dans les influences pop rock des années 1980. Mis à part quelques
sonorités, le disque présente moins d’influences country que le premier
de la chanteuse. Un son puissant fait en sorte de rendre l’album
entraînant, malgré la présence de quelques ballades un peu plus
ennuyantes. C’est donc un deuxième opus réussi que nous propose cette
artiste de grand talent. (décembre 2013)
Vidéoclips :
« Shameless » -
« Further Away (Romance Police) » -
« Sleepwalking » |
Columbia /
Sony
½
|
Laurence Hélie – À présent le passé (2013)
Sur ce deuxième album,
Laurence Hélie présente un album intemporel de musique pop aux
influences folks et blues. Les nombreux instruments utilisés créent une
grande richesse musicale dans un univers chaleureux et intimiste. Pour
ce faire, Laurence a pu compter sur des musiciens de premier plan autour
du guitariste et réalisateur Joe Grass (Patrick Watson,
Marie-Pier Arthur), du bassiste Hans Bernhard et du batteur
Mark Wheaton (The Luyas). On peut aussi entendre les voix
d’Andréa Lindsay, d’Alexandre Désilets, de Louis-Jean
Cormier, etc. Puis, des paroliers sont venus greffer leurs mots à
ceux de Laurence : Dave Richard, Brice Homs et
Frédérick Baron. Malgré sa simplicité, ce nouvel album de Laurence
Hélie surprend par son originalité et son audace. (décembre 2013) |
Simone
½
|
Sally
Folk – Sally Folk (2013)
Née à Montréal d’un père algérien et d’une mère québécoise, Sally Folk
aime mélanger les cultures dans son écriture et sa musique. Femme
moderne, elle n’hésite pas à aborder des sujets plus tabous. Avec ce
premier album éponyme, elle présente 12 titres variés naviguant entre la
pop et le rock. Le premier extrait, « Heureux infidèles », a atteint les
sommets des palmarès radio et plusieurs autres morceaux possèdent tout
autant de potentiel. La guitare rock ‘n’ roll de « On dira aux autres »
vous fera assurément suivre le rythme, alors que d’autres pièces
présentent plutôt une atmosphère feutrée et chaleureuse. Découverte par
Marc Déry, elle peut compter sur sa collaboration ainsi que celle
de son acolyte Michel Dagenais, réalisateur et compositeur de
renom (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Maxime Landry,
Marc Déry). On peut aussi entendre la voix de Daniel Bélanger dans la
pièce « Les hommes du quartier ». L’univers de Sally Folk est bien
particulier et qu’il est agréable de le découvrir!
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Heureux infidèles » |
Entourage
½
|
Aurélia
O’Leary – Plus dans ma tête (2013)
Protégée de Richard
Desjardins, Aurélia O’Leary présente son deuxième album, Plus
dans ma tête. Née à Gaspé, Aurélia a grandi sous le soleil de la
Provence dans le sud de la France. Elle a fait partie de plusieurs
formations musicales et a exploré le rock, les chansons françaises et le
jazz. Elle a poursuivi ses expériences à Paris où elle a développé un
répertoire de standards réarrangés à sa façon, un spectacle qu’elle a
présenté en France et un peu partout en Europe. C’est suite à son retour
au Québec en 2003 qu’elle a enregistré un premier album, acclamé de la
critique. Elle possède une voix soul unique et des mélodies envoûtantes
qui la placent dans une classe à part. Sur ce deuxième album, elle
compose tous les textes et la musique, en collaboration avec Gilles
Brisebois (qui réalise aussi l’album avec Aurélia). Richard
Desjardins lui a aussi offert la pièce « Love Light ». Plus dans ma
tête est un peu plus accessible que son précédent disque avec un son
pop accrocheur aux influences blues, funk, reggae, rock et jazz. C’est
donc un album d’une grande richesse que nous offre Aurélia O’Leary.
(décembre 2013) |
Artic
½
|
Ladies of the Canyon – Diamond Heart
(2013)
Les quatre Montréalaises
de Ladies of the Canyon sont de retour avec un deuxième album, encore
une fois ancré dans le country rock à la californienne. Par contre, le
quatuor féminin semble plus que jamais s’inspirer des classiques du
rock, de Led Zeppelin à
Fleetwood Mac en passant par Jefferson Airplane. Elles vont
même jusqu’à reprendre le classique de
Led Zeppelin « Babe I’m Gonna Leave You ». Pourtant, elles avaient
manifesté le désir de présenter un album de pur country et s’étaient
même installées temporairement à Nashville. Le projet n’ayant pas
débloqué, les voilà de retour dans le style qu’elles font le mieux, cet
excellent mélange de guitares et d’harmonies country, avec une énergie
plus rock. La réalisation de Mark Howard (Tragically Hip,
Lucinda Williams, Vic Chesnutt) a certainement aussi
contribué à façonner cet assemblage. Malgré de très fortes influences du
passé, le groupe réussit à présenter un album bien intéressant.
(novembre 2013) |
Warner
½
|
Agnes Obel
– Aventine
(2013)
L’auteure-compositrice,
chanteuse et pianiste danoise présente son deuxième album avec
Aventine. Elle propose encore une fois une musique pop alternative
adulte à tendance atmosphérique. Le piano domine toujours, mais l’ajout
du violon et du violoncelle de l’Allemande Anne Müller, ainsi que
la présence de Mika Posen (Timber Timbre) viennent ajouter
de la richesse à son œuvre. Sa musique très cinématographique peut être
comparée à celle de PJ Harvey, Tori Amos ou Joanna
Newsom, mais Agnes s’inspire aussi de la musique classique en
certaines occasions. C’est un album envoûtant que nous offre Agnes Obel
avec Aventine.
(décembre 2013) |
PIAS /
SIX
½
|
Lindi Ortega
– Tin Star
(2013)
L’Ontarienne Lindi
Ortega possède une voix qui rappelle celles de Dolly Parton et de
Emmylou Harris. Musicalement, elle propose une musique country
plutôt contemporaine. Elle possède aussi certaines influences folks,
même si plusieurs morceaux demeurent généralement énergiques avec une
touche très agréable de rock alternatif. Elle présente quelques très
solides compositions et réussit à nous séduire jusqu’à la fin. En fait,
c’est un bien bon troisième album que nous offre la talentueuse
auteure-compositeure et interprète. (décembre 2013) |
Last
Gang
½
|
Dom La Nena
– Golondrina
(2013)
Suite au succès de son
premier album,
Ela, la violoncelliste et chanteuse brésilienne a décidé de
produire un mini-album de 4 titres autour de la nouvelle chanson « Golondrina ».
Les trois autres titres sont des reprises : « Start a War » (de The
National), « Djian’s Waltz » (de Stephan Eicher) et « Con
Toda Palabra » (de Lhasa). Dom donne à ces chansons une toute
nouvelle couleur alors qu’elle les interprète seule au violoncelle. Elle
chante en anglais pour la première fois sur « Start a War », mais elle
chante aussi en français pour la première fois sur « Djian’s Waltz »,
alors qu’elle trouvait trop difficile de chanter dans cette langue
auparavant. En attendant un prochain album de la part de Dom La Nena,
voici quatre chansons pour vous mettre en appétit. (janvier 2014) |
Six
Degrees
/
SIX
½
|
Stacey Kent
– The Changing Lights
(2013)
La chanteuse jazz
originaire du New Jersey présente encore une fois un album séduisant qui
réussit à créer une atmosphère toute particulière. C’est sûrement en
grande partie grâce à la réalisation de Jim Tomlinson (son
saxophoniste et son mari) qui est en mesure de bien mettre en évidence
le talent de Stacey à faire passer l’émotion par sa voix douce et
chaleureuse. Sur cet album, Stacey laisse libre court à son amour de la
musique brésilienne. Elle a travaillé entre autres avec le poète
portugais Antonio Ladeira, ainsi que l’auteur français Bernie
Beaupère. The Changing Lights est un très bon disque de jazz
intégrant de la musique du monde. (novembre 2013) |
Parlophone
/
Warner
½
|
Christine Jensen Jazz Orchestra –
Habitat
(2013)
C’est devant Habitat 67
à Montréal que pose la saxophoniste soprano Christine Jensen pour la
pochette de son deuxième album avec grand orchestre. Habitat
contient 6 pièces, la plupart autour des 10 minutes avec une pointe à 15
minutes pour « Nishiyuu », une pièce inspirée par la marche de plus de
1 500 kilomètres par six jeunes Cree en janvier 2013. Toutes composées
et arrangées par Jensen, elles sont reliées entre elles par des lieux
qui l’ont inspirée : les Prairies canadiennes, Brooklyn, le Pérou,
Port-au-Prince, sans oublier bien sûr Montréal. Elle s’entoure des mêmes
musiciens que sur
Treelines, incluant le pianiste John Roney. On retrouve
aussi des collaborateurs solistes comme sa sœur Ingrid Jensen à
la trompette, Chet Doxas au saxophone ténor sur « Nishiyuu » et
Joel Miller aussi au saxophone ténor sur « Tumbledown ». Voici un
très bel album de jazz instrumental pour un souper entre amis ou un
moment de relaxation en fin de soirée. (décembre 2013) |
Justin
Time
/
SIX
½
|
Les Country Girls – Parties pour la gloire (2013)
Les comédiennes Sylvie Moreau et Sandra Dumaresq offrent
leur spectacle country depuis un bon bout de temps déjà (elles ont donné
plus de 100 représentations en 2007). Par contre, elles présentent leur
tout premier album avec Parties pour la gloire. Elles y
interprètent à leur façon de grands succès du country. On peut même
entendre des classiques américains adaptés en français. Ces classiques
incluent les versions françaises de « On the Road Again », « Bridge Over
Troubled Water », « Only Love Can Break Your Heart » et « Always on my
Mind ». Les Country Girls ne se prennent pas au sérieux, mais elles
offrent tout de même de solides interprétations de ces incontournables
du country. (décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 41, 22 novembre 2013) |
|
Juliette Gréco – Gréco chante Brel (2013)
S’attaquer au répertoire
de Jacques Brel comporte toujours son lot de risques. Par contre,
lorsque l’on s’appelle Juliette Gréco et qu’on a été l’une des premières
à chanter les textes du jeune Belge, l’exercice devient tout ce qu’il y
a de plus naturel. Il s’agit donc ici d’une rencontre au sommet entre
l’un des plus grands auteurs de sa génération et une interprète plus
grande que nature. On retrouve 12 titres parmi les plus célèbres de
Brel, remis en musique par le légendaire pianiste, compositeur et fidèle
compagnon de Jacques Brel, Gérard Jouannest. Gréco interprète ces
textes avec une théâtralité unique qui rendent très bien justice à ces
chansons classiques. (décembre 2013) |
DEP /
Universal
½
|
Gino
Quilico – Serata d’amore
(2013)
Accompagné de l’Ensemble TrioSphère, de l’accordéoniste
Alexander Sevastian et du guitariste Glenn Lévesque, le
baryton lyrique Gino Quilico propose 14 des plus célèbres chansons
d’amour italiennes. Les arrangements de Dominic Bouliane aident à
découvrir l’univers dans lequel a grandi le chanteur. On peut entendre
des pièces classiques de Rossini, Chopin et Mozart,
mais aussi des œuvres plus récentes comme « Lei » de Charles Aznavour.
Parmi les chansons italiennes incontournables, notons « Caruso » en
ouverture du CD et « O Sole Mio » en conclusion. (décembre
2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 49, 17 janvier 2014) |
Analekta
½
|
St.
Lucia – When the Night (2013)
St. Lucia est essentiellement le groupe de Jean-Philip Grobler,
un musicien né en Afrique du Sud qui a étudié à Londres avant de
s’installer à Brooklyn, New York. When the Night est le
premier album de St. Lucia et il présente une musique pop indie dans
laquelle les synthétiseurs occupent une place prédominante. Les
influences des années 1980 sont évidentes, mais leur musique
s’adapte parfaitement aux années 2010. C’est un album accrocheur et
romantique, mais aussi créatif et sophistiqué. Les nostalgiques de
la pop surproduite des années 1980 en auront plein les oreilles avec
ce groupe contemporain qui n’hésite pas à distribuer les clins d’œil
au passé. Ils le font de façon tellement intelligente qu’on ne peut
leur reprocher, surtout lorsqu’on se retrouve à taper du pied sur un
des nombreux rythmes efficaces de ce très bon disque. (découverte du
mois de février 2014)
Vidéoclips :
« September » -
« Elevate » |
Columbia /
Sony
½
|
Britney
Spears – Britney Jean (2013)
Britney parle de son 8e album comme de son plus personnel à ce jour. Le
problème, c’est qu’avec seulement 10 titres totalisant 36 minutes, elle
ne semble pas avoir grand-chose à dire… Dr. Luke, qui avait
produit les plus gros succès de son album précédent, ainsi que son
fidèle collaborateur Max Martin sont désormais absents. Deux gros
trous que n’arrive pas à combler un will.i.am de plus en plus
agaçant, qui réalise 7 des 10 pièces et contribue à façonner une
nouvelle personnalité à la manipulable Britney. Sa participation à « It
Should Be Easy » ressemble plus à une performance de will.i.am mettant
aussi en vedette Britney Spears. L’énergique « Work Bitch » est l’un des
morceaux les plus divertissants du disque, même si le son techno semble
tout droit sorti des années 1990. En fait, la chanson la plus réussie
est sans contredit la pièce pop pure « Passenger », coécrite avec
Katy Perry et réalisée par Diplo. Il s’agit d’un des seuls
moments de ce court CD où l’on sent que Britney est confortable et en
contrôle. À noter qu’elle chante pour la première fois sur disque avec
sa sœur Jamie Lynn sur « Chillin’ With You », mais ces 3 minutes
40 ne passeront certainement pas à l’histoire. Malheureusement pour
Britney, elle semble encore servir de marionnette sur cet album qui ne
lui ressemble certainement pas autant qu’elle l’affirme, malgré quelques
envolées pop accrocheuses. Britney Jean constitue peut-être son
pire album à ce jour!
(février 2014)
Vidéoclips :
« Work Bitch » -
« Perfume » |
|
One
Direction – Midnight Memories (2013)
Le groupe d’adolescents de Londres présente déjà un 3e album en autant
d’années. Leur défi : continuer à produire des hits à la chaîne comme
ils l’ont fait avec régularité depuis 2011. Midnight Memories
contient suffisamment de succès potentiels pour leur permettre
d’atteindre leur objectif. Les pièces acoustiques énergiques cadrent
bien dans le contexte de 2013 et viennent donner une nouvelle direction
musicale à ce groupe prédestiné par son nom à demeurer prévisible d’un
disque à l’autre. En ce sens, il est plus qu’intéressant de découvrir
déjà une évolution dans cette jeune carrière. On retrouve aussi quelques
chansons à tendance plus rock, mais celles-là nous replongent surtout
dans une atmosphère des années 1980 qui peut sembler vieillotte. C’est
le cas entre autres pour la chanson-titre qui aurait pu être interprétée
par Def Leppard en 1987.
Le groupe réussira certainement à rallier ses nombreux fans, encore une
fois, malgré quelques manques d’originalité.
(février 2014)
Vidéoclips :
« Best Song Ever » -
« Story of My Life » -
« Happily » |
|
Simple Plan
– Get Your Heart On – The Second Coming!
(2013)
Deux ans et demi après la parution de son dernier album,
Get Your Heart On!, le populaire groupe pop punk montréalais
revient avec un mini-album de 7 titres, question de faire patienter ses
fans en attendant un nouvel album complet. Suite logique de l’album,
The Second Coming ne va pas vraiment au-delà de ce disque avec des
pièces pop grandement accrocheuses et efficaces, mais qui ne se
démarquent pas vraiment par leur créativité. Il y a bien l’utilisation
de quelques claviers et d’électronique en certaines occasions qui crée
une certaine différenciation avec l’essentiel de leur œuvre, mais rien
pour nous faire parler d’un changement radical. Il s’agit donc
véritablement d’un disque pour nous faire patienter en attendant quelque
chose d’un peu plus senti.
(février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 47, 3 janvier 2014) |
Atlantic
/
Warner
|
Garou – Au milieu de ma vie (2013)
Un an après
Rhythm and Blues, le chanteur québécois revient avec un album
qui se veut un bilan de sa vie. Il y évoque ses erreurs (« Toutes mes
erreurs »), ses débuts dans les bars (« Le blues dans le sang »), les
amours compliqués (« Avancer ») et ceux qui débutent (« Avec elle »). La
vedette internationale, grâce en grande partie à sa participation à la
version française de The Voice, peut compter sur des
collaborateurs prestigieux pour l’écriture des 11 titres que contient ce
huitième album (en plus de 3 morceaux en boni). Ces collaborateurs
incluent Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Pascal
Obispo, Gérald de Palmas, Daran, Richard Cocciante,
ainsi que Luc Plamondon (pour 3 pièces dont la chanson-titre).
Dans le cas de Goldman, c’est la chanson « Du vent, des mots » qu’il
offre à Garou, un duo rythmé avec Charlotte Cardin, finaliste à
la première édition québécoise de La Voix. Les sonorités de
l’album sont bien intéressantes alors que la musique pop rock
magnifiquement produite met parfaitement en valeur les textes et la voix
de Garou. Avec Au milieu de ma vie, Garou présente un album bien
personnel à ses fans, un album qui risque fort de connaître un immense
succès à travers la francophonie.
(février 2014) |
DEP /
Universal
|
Pierre Lapointe – Les callas (2013)
Le mini-album à édition limitée Les callas ramène Pierre Lapointe
dans une version dépouillée guitare-piano-voix. Ce court disque de 22
minutes présente des pièces simples enregistrées avant et après l’album
Punkt. On y retrouve donc un mélange des déchirements amoureux
du disque
Sentiments humains et des textes plus explicites de
Punkt. Une formule dépouillée convient toujours
parfaitement à Pierre Lapointe qui atteint l’apogée avec la touchante
« Quelques gouttes de sang » et la chanson-titre, un duo romantique avec
Ariane Moffatt.
(février 2014)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 47, 3 janvier 2014) |
Audiogram
½
|
B.o.B –
Underground Luxury (2013)
Le rappeur de la Georgie nous arrive avec un troisième album,
Underground Luxury. Il s’agit pratiquement d’un album-concept alors
que la plupart des textes traitent de consommation et de luxe. L’album
de 15 titres débute lentement avec « All I Want » et « One Day »
(incluant une longue discussion à la fin). Il reprend un peu de vie avec
« Paper Route », mais c’est lorsqu’il est accompagné de collaborateurs
que B.o.B réussit véritablement à s’imposer. C’est le cas avec Future
sur « Ready », Priscilla sur « John Doe » et Chris Brown
sur « Throwback ». On retrouve aussi de bons moments avec T.I. et
Juicy J sur « We Still in this Bitch » et avec 2 Chainz
sur l’hymne idéal pour les clubs de danseuses, « Headband ». On retrouve
de bons moments sur ce nouvel album de B.o.B, mais il présente
malheureusement de nombreuses inégalités.
(février 2014)
Vidéoclips :
« We Still in this Bitch » -
« Headband » -
« Ready » -
« Paper Route » -
« John Doe » |
Atlantic
/
Warner
|
Billie
Joe + Norah – Foreverly (2013)
Le leader de Green
Day, Billie Joe Armstrong, s’associe à Norah Jones pour enregistrer
cet album inspiré de
Songs Our Daddy Taught Us des Everly Brothers. Enregistré
en 1958, il s’agissait d’un album de chansons traditionnelles
américaines réinterprétées à leur façon. Billie Joe et Norah n’ont pris
que 9 jours pour enregistrer cet hommage bien senti aux Everly Brothers
par la qualité des harmonies vocales. Il faut dire qu’une association
entre le punk et la chanteuse jazz n’est pas un match parfait
automatique pour ces chansons folk et country d’une autre époque.
Pourtant, le résultat est plutôt réussi, même si on aurait aimé qu’ils
se les approprient un peu plus plutôt que de ne simplement imiter les
Everly Brothers.
(février 2014) |
Reprise
/
Warner
|
Marilou – Au milieu de mon écart (2013)
Âgée de seulement 23 ans, celle qui a commencé à chanter dès son plus
jeune âge est maintenant libérée de son association avec Sony et peut
voler de ses propres ailes. On sent d’ailleurs ce sentiment de liberté à
l’écoute de ce nouvel album sur lequel Marilou s’épanouit complètement.
Elle présente des chansons personnelles, dans lesquelles l’amour domine,
bien entendu. Ce sont surtout des chansons douces qui se fusionnent
parfaitement avec sa très belle voix. (janvier 2014)
Vidéoclip :
« Tu partages ton corps » |
|
White
Ash Falls – Over the Night
(2013)
White Ash Falls est un
groupe country rock de Vancouver dirigé par Andy Bishop. Grâce à
de nombreux collaborateurs, il est en mesure de présenter un deuxième
album d’une grande richesse avec entre autre une guitare pedal steel
et un orgue. Les personnes qui l’entourent incluent Louise Burns,
James Younger, Erin Passmore (Rah Rah), ainsi que
les membres de Yukon Blonde : Brandon Scott, Graham
Jones et Jeff Innes. L’album présente de bonnes pièces de
country rock avec quelques incursions vers le blues. Sans être
révolutionnaire, Over the Night est un album honnête qui possède
un certain potentiel pour amener le groupe un peu plus loin.
(janvier 2014) |
Light
Organ
/
Universal
|
Mauvaize
Frékentation – Comme dans l’temps (2013)
Les rappeurs Sir Pathétik et Billy Nova sont de retour
avec leurs rythmes hip hop et leurs textes coups de poing. Que ce soit
dans les textes festifs ou dans les moments plus dépressifs, le duo
réussit toujours à faire passer l’émotion en nous l’envoyant droit au
cœur, sans détours. Plusieurs textes sont explicites et crus, et les
sacres font définitivement partie intégrante de leur vocabulaire. Par
contre, ils en sont ainsi encore plus vrais, près des gens.
Musicalement, les deux comparses sont particulièrement forts alors que
les rythmes et les mélodies sont toujours efficaces, avec plusieurs
succès potentiels. Les deux pièces sur lesquelles on peut entendre la
chanteuse Emmanuelle font entre autre partie de ces chansons
incontournables (« Retiens-moi », « Haut »). Les autres classiques
instantanés incluent « Sont où les fuckés? », « Jusqu’ici », « Si un
jour » et « Quand j’boé pas ». Malheureusement, avec 20 titres
totalisant 78 minutes, l’album peut finir par s’essouffler. Il devrait
tout de même satisfaire les fans de Mauvaize Frékentation.
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Jusqu’ici » |
High
Life Music
½
|
Neomythics –
Projectiles
(2013)
Le groupe de rock
alternatif américain Neomythics est de retour avec un nouvel album,
moins de 2 ans après
New Corporate Resistance. Encore une fois, le groupe réussit à
fusionner un son post-rock avec des rythmiques de rock alternatif et des
mélodies plus pop à la U2. C’est donc
un excellent amalgame qu’ils nous offrent, toujours en conservant un
certain niveau de créativité. Par contre, les noms qui nous viennent en
tête comme The Strokes et Television risquent de
malheureusement nous rester un peu trop en tête justement, comme s’ils
n’avaient pas réussi à véritablement imposer leur propre personnalité.
Le duo de Gregory Howe et Matt Montgomery est encore une
fois entouré du guitariste Harvey Mandel pour quatre titres et de
plusieurs autres musiciens. Il nous offrent un disque qui s’écoute bien,
mais qui ne réussit pas encore à se démarquer.
(janvier 2014) |
Ex-Fed
|
Bombay Dub
Orchestra – Tales From the Grand Bazaar
(2013)
Le Bombay Dub Orchestra
a été formé il y a 10 ans par le duo de compositeurs Garry Hughes
et Andrew T. Mackay suite à un voyage à Bombay en Inde. Il s’agit
d’un projet électro-orchestral qui fusionne les musiques du monde,
l’électronique et le dub. Enregistré dans plusieurs grandes villes, ce
troisième album inclut des collaborateurs de renom dont le duo Sly &
Robbie, Asad Khan, Soumik Datta et Tanja Tzar,
en plus d’une panoplie de solistes turques. Tales From the Grand
Bazaar puise non seulement ses influences en Inde, mais aussi dans
la ville d’Istanbul en Turquie où a été complété un grand bazar de 5 000
magasins sur 60 rues en 1461. Le duo réussit à fusionner ces deux
influences pour en faire une musique plus que cohérente, grâce
principalement à l’utilisation des cordes qui viennent cimenter le tout.
(janvier 2014) |
Six Degrees
/
SIX
½
|
Kodaline
– In a Perfect World
(2013)
Kodaline est un quatuor irlandais qui présente un rock accessible dans
le style de Coldplay, Keane et
U2. Ils ont lancé un premier mini-album en 2012 avant de nous
offrir ce premier album complet. Si on comprend aisément leur influence
de U2, c’est surtout Coldplay qui nous vient
en tête tout au long de ce disque, parfois atmosphérique et souvent
larmoyant. Les plus fervents amateurs de ce genre accueilleront avec
bonheur un nouveau joueur dans l’industrie, qui présente tout de même de
belles qualités. Par contre, l’originalité est loin d’être au
rendez-vous et on a l’impression de simplement entendre un nouvel album
de Coldplay.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« High Hopes » -
« Love Like This » |
RCA Victor /
Sony
|
Alter
Ego – Alter Ego (2013)
Alter Ego est composé de
5 gars et 5 filles qui se sont d’abord fait connaître grâce à de
multiples revues musicales des années 1970 à aujourd’hui. Ayant un
talent indéniable pour interpréter des chansons pop inoubliables, le
groupe a présenté ses premières chansons originales en 2012 et a obtenu
un grand succès dans les radios commerciales avec « Catch Me If You
Can », « Déjà oublié » et « Dirty Little Tricks ». Toutes ces chansons
se retrouvent sur ce premier album de 9 titres, en plus de leur plus
récent extrait, « Toi ». Leurs morceaux pop rock accrocheurs et
entraînants possèdent tout ce qu’il faut pour attirer votre attention et
vous faire taper du pied, même s’ils ne débordent pas de créativité.
(janvier 2014) |
|
Mange L’Ours Mange – Loin de l’œil (2013)
Après une pause de 15 ans pendant laquelle le groupe s’est fait oublier,
Mange L’Ours Mange est de retour avec un 4e album. Encore une fois, le
groupe rock évolue dans un univers unique et présente une musique variée
entre rock alternatif aux mélodies pop et métal industriel, avec une
bonne dose de hard rock. Les guitares grafignent à souhait et nous
rappellent que oui, c’est possible de faire du bon rock au Québec. Les
11 compositions originales du duo Franck Lizotte et François
Bruneau présentent de nombreux éléments d’intérêt, d’abord par leur
fusion de différents genres musicaux dans un rock à la fois complexe et
aux mélodies accessibles. Une 12e pièce vient s’ajouter à ce disque
solide, l’excellente reprise de « Nuit Blanche » du groupe belge Vive
La Fête. Le groupe qui s’est surtout fait connaître en 1993 avec le
succès « Poupée Vaudou » fête ses 25 ans de carrière en 2014. Avec ce
très bon album sous le bras, il possède tout ce qu’il faut pour se
lancer dans une tournée des plus stimulantes.
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Terrifié! Terrifier! » |
Attitude
/
SIX
½
|
Pendentif – Mafia douce (2013)
Pendentif est un groupe de pop française qui amène un peu de soleil dans
nos vies. Ils ont déjà su séduire la France avec le simple, « Embrasse
moi », tiré de ce premier album. Mafia douce est empreint de
maturité et on voit rapidement que le groupe n’en est pas à ses
premières armes. Pendentif présente une musique créative aux mélodies
accrocheuses et aux rythmes dansants. Ils réussissent à présenter des
musiques légères, tout en ne sacrifiant aucunement la richesse musicale
et le raffinement. C’est donc un premier album extrêmement agréable à
écouter que nous propose ce groupe qu’il fait bon de découvrir dans une
scène pop française souvent trop sombre.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« Jerricane » -
« Embrasse moi » -
« God Save la France » |
Discograph
/
SIX
½
|
Halestorm – Reanimate 2.0: The Covers EP
(2013)
Le quatuor hard rock de
la Pennsylvanie a été formé en 1997 par Elizabeth Hale (voix,
claviers, guitare) et son frère Arejay (batterie). Malgré un
premier album en 2000, il leur aura fallu attendre 2009 pour enfin
obtenir un contrat de disques intéressant avec Atlantic Records. Après
deux albums pour Atlantic et un mini-album de reprises, les voici de
retour avec un deuxième mini-album nous permettant de découvrir toute la
versatilité de Lzzy et sa bande. Les 6 titres présentés sont en
effet plutôt variés avec des reprises de Judas Priest
(« Dissident Agressor »), Daft Punk (« Get Lucky »),
AC/DC (« Shoot to Thrill »), Pat
Benatar (« Hell is for Children »), Fleetwood Mac (« Gold
Dust Woman ») et Marilyn Manson (« 1996 »).
(janvier 2014) |
Atlantic
/
Warner
½
|
Gavin
DeGraw – Make a Move
(2013)
Le chanteur pop rock de New York nous arrive avec un cinquième album en
7 ans de carrière. Encore une fois, il présente des chansons au
potentiel commercial immense, mais qui ne réussissent pas à
véritablement nous rester en tête. On retrouve bien un certain virage
soul sur quelques morceaux, mais il demeure surtout à l’aise lorsqu’il
se rapproche du style qui l’a rendu populaire. DeGraw demeure un
amalgame entre Jason Mraz et Maroon 5, avec cette fois-ci
une certaine similarité avec Bruno Mars. Il ne réussit
malheureusement pas à se démarquer d’aucun de ces artistes.
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Best I Ever Had » |
RCA /
Sony
½
|
Kenny Rogers
– You Can’t Make Old Friends
(2013)
Le chanteur country du
Texas est actif depuis plus de 50 ans et revient à nouveau avec un
nouvel album malgré ses 75 ans. En plus, il a bénéficié d’un budget
substantiel, ce qui ne fut pas le cas depuis un bon moment pour cette
légende vivante. Il en profite donc pour tenter de rejoindre le public
le plus large possible avec un son country pop qui possède toutes les
qualités pour atteindre sa cible. L’album débute d’ailleurs par un duo
sentimental (la chanson-titre) avec sa complice de longue date Dolly
Parton. Malheureusement, plusieurs chansons tombent à plat et ne
réussiront pas à séduire le vaste auditoire visé par Rogers. Par contre,
le disque a la possibilité de se frayer un chemin parmi les albums
adultes contemporains.
(janvier 2014) |
Warner
½
|
Cats on Trees
– Cats on Trees
(2013)
Cats on Trees est un duo
montréalais formé de Nina Goern (piano, voix) et Yohan
Hennequin (batterie). Ils nous offrent une musique pop rock
accessible, basée sur les sons et le rythme, ce qui attire rapidement
notre attention. Les cordes viennent entre autres ajouter une grande
richesse à l’album qui aurait aisément pu être complètement dépouillé.
La très belle voix de Nina est idéale pour livrer les mélodies
accrocheuses, et elle nous donne envie de chanter à tue-tête. La
rythmique inventive et la chaleur de leur musique les rend tout
simplement irrésistibles. On ne peut donc faire autrement que d’écouter
l’album en boucles. Voici une très belle découverte dans le paysage
musical montréalais.
(janvier 2014) |
Tôt ou Tard
/
SIX
½
|
Simon
Kearney – Simon Kearney (2013)
Simon Kearney est un
jeune multi-instrumentiste de la région de Québec, un virtuose de la
guitare. Il lance un premier mini-album de 4 chansons qu’il a écrites,
composées et arrangées lui-même, en plus d’y jouer plusieurs
instruments. Réalisé par Antoine Gratton, ce premier disque
présente un son pop rock plutôt brut aux influences rock ‘n’ roll et
blues. Là où il impressionne vraiment, c’est qu’il réussit à obtenir un
son relativement original à la guitare, ce qui n’est pas une mince tâche
après plus de 55 ans d’histoire pour le rock. Une version exclusive de 7
titres est disponible uniquement en téléchargement et vous permettra
d’en découvrir un peu plus de la part de ce jeune talent incomparable.
(janvier 2014) |
Sphère
½
|
Lady Gaga
– ARTPOP
(2013)
La nouvelle reine de la pop tente un virage plus artistique avec
ARTPOP, un virage qui peine malheureusement à convaincre par sa
profondeur. Les chansons demeurent pop, sans grandes innovations,
mais aussi sans les refrains accrocheurs qui ont fait sa renommée
depuis 5 ans. Il n’y a que « Sexxx Dreams », « Do What U Want » (en
duo avec R. Kelly) et le premier extrait, « Applause », qui
réussissent à se démarquer quelque peu et à nous rester en tête.
Pour ce qui est des termes abordés, c’est la sexualité qui l’emporte
avec une majorité de textes en ce sens. L’emphase a certainement été
mise sur la production qui ne manque pas de punch, avec des rythmes
solides et une très bonne intégration de l’électro. Par contre, la
diva ne parvient pas à maintenir le niveau de qualité qu’elle avait
réussi à atteindre jusqu’à ce jour avec une musique pop à la fois
accessible et intelligente. On sent plutôt un certain vide dans ce
ARTPOP duquel il nous reste bien peu de choses à la fin.
(chronique principale de janvier 2014)
Vidéoclip :
« Applause » |
Universal
|
Eminem –
The Marshall Mathers LP 2
(2013)
Treize ans après l’excellent
The Marshall Mathers LP, le rappeur de Détroit remet ça avec le
volume 2. Eminem revient à la recette qui l’a rendu célèbre avec une
bonne dose d’échantillonnages, des rythmes entraînants et des refrains
mémorables. Par contre, on retrouve de nombreuses pièces de remplissage
parmi les 16 que contient le CD de 78 minutes, ainsi que des morceaux
qui s’étirent inutilement dont l’agaçante reprise des Zombies, « Rhyme
of Reason ». Mathers semble faire quelque peu la paix avec son passé,
même si l’album contient encore une bonne dose de colère. Il s’entoure
encore une fois de plusieurs collaborateurs, dont Rihanna sur
l’excellente « The Monster », ainsi que Skylar Grey et
Kendrick Lamar. Malgré les faiblesses évidentes sur l’album, Eminem
présente certaines de ses meilleures compositions depuis longtemps. Il
nous offre donc un album de qualité que l’on doit malheureusement
écouter à la pièce pour l’apprécier pleinement.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« Berzerk » -
« Survival » -
« Rap God » -
« The Monster » |
Aftermath /
Interscope
/
Universal
½
|
Kaïn –
Pleurer pour rire (2013)
Le populaire groupe de
folk contemporain est de retour avec son 5e album en carrière. Comme
toujours, c’est Steve Veilleux qui signe toutes les paroles et
musiques, mais il laisse sa place à son bassiste, Éric Maheux,
pour « La bonne franquette ». Veilleux a de plus composé la musique de
« Voleur de bonheur » en collaboration avec le guitariste Patrick
Lemieux. Le groupe réalise l’album en compagnie de Glen Robinson.
Le son caractéristique de Kaïn est toujours au rendez-vous avec des
chansons grandement accrocheuses à chanter en chœur en spectacle, à
commencer par le premier extrait, « J’sais pu comment t’aimer ».
(janvier 2014) |
Musicor
|
Hedley
– Wild Life
(2013)
Jacob Hoggard et sa bande sont de retour avec leur 5e album
studio, Wild Life. Plus pop que jamais, le groupe canadien
présente plusieurs succès instantanés comme le premier extrait, « Anything »,
« Crazy For You » et « I’ll Be With You ». Des rythmes énergiques et des
refrains puissants demeurent la recette pour Hedley qui ne décevra aucun
de ses fans à ce niveau. Évidemment, le charismatique chanteur ne peut
s’empêcher de lancer quelques ballades, mais il a au moins la voix pour
les rendre suffisamment intéressantes. Hoggard réalise lui-même l’album
en compagnie de Brian Howes qui a travaillé régulièrement avec le
groupe par le passé. Les fans des débuts regretteront peut-être le
manque de guitares électriques, mais Wild Life possède tout le
potentiel pop nécessaire pour enfin séduire les Américains. À suivre!
(janvier 2014)
Vidéoclip :
« Anything » |
Universal
|
Pearl Jam –
Lightning Bolt
(2013)
Lightning Bolt
n’est que le 10e album studio du groupe grunge de Seattle, même si on a
l’impression qu’ils font partie du paysage depuis bien longtemps. 22 ans
se sont écoulés depuis l’incontournable
Ten et le groupe réussit à conserver sa place au soleil, malgré
le passage des modes. Eddie Vedder et sa bande présentent
quelques pièces franchement énergiques sur ce disque que personne ne
semblait attendre vraiment. La voix de Vedder est très bien mise en
évidence, peut-être au détriment de la guitare par contre. Évidemment,
le groupe sent encore le besoin de nous offrir des ballades, mais elles
sont généralement réussies. Les membres de Pearl Jam semblent très à
l’aise dans leur peau et ils présentent une musique qu’ils assument
complètement, sans tenir compte de quelque mode que ce soit.
(janvier 2014) |
Universal
½
|
AFI –
Burials
(2013)
Après des pièces plus accessibles sur
Crash Love, le groupe emo revient à des thèmes et des musiques
beaucoup plus sombres sur Burials. L’album s’ouvre dans une
atmosphère cinématographique avec « The Sinking Night » avant d’avoir
droit à une pièce lente mais grandement efficace avec « I Hope You
Suffer ». Le groupe nous rappelle encore les Misfits par moments,
mais Morrissey et David Bowie
ne sont jamais trop loin non plus. Si plusieurs fans ont pu décrocher
avec leur album précédent, ils risquent fort d’apprécier ce que le
groupe est devenu depuis. En fait, AFI gagne en maturité et ça leur va
particulièrement bien.
(janvier 2014)
Vidéoclips :
« I Hope You Suffer » -
« 17 Crimes » |
Universal
½
|
Blue Rodeo
– In Our Nature
(2013)
Le groupe country rock
torontois approche déjà ses 30 ans de carrière et présente son 13e
album. Malheureusement, leurs disques semblent tous se ressembler depuis
plusieurs années déjà. On retrouve toujours la même formule avec des
guitares acoustiques et une rythmique pop rock accessible, sans être sur
mesure pour les radios commerciales. Blue Rodeo est en fait la version
canadienne des Eagles. Le duo de compositeurs Greg Keelor/Jim
Cuddy ne semble pas trop envahi par l’énergie créatrice, utilisant
toujours la même recette qui a permis au groupe de survivre jusque là.
Ce nouveau disque présente des chansons chaudes et bien produites qui ne
possèdent malheureusement que bien peu d’éléments intéressants qui
pourraient nous rester en tête. À part peut-être « Over Me » et « Tell
Me Again », les 12 autres chansons sont interchangeables et sans grand
intérêt.
(janvier 2014) |
Warner
½
|
Nicola Ciccone – Il Sognatore (2013)
Depuis une quinzaine
d’années, l’artiste italo-québécois présente ses chansons d’amour en
français. Mais il chérissait depuis longtemps le désir de produire un
album en italien. Nicola Ciccone réalise donc son rêve avec son 8e
album, Il Sognatore, sur lequel il propose 10 chansons originales
dans sa langue maternelle. En boni à la fin du CD, il présente des
versions bilingues (français et italien) de « Innamorati noi (Follement
en amour) » (le premier extrait) et « Cè una luce in cielo (L’histoire
d’une très grande femme) ».
(janvier 2014) |
Matita
|
Détroit
– Horizons (2013)
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
La voix résonne, immédiatement, comme une évidence. Comme si, durant
toutes ces années, elle avait toujours été là sans l’être... Les paroles
défilent, précises – c’en est parfois effrayant – sombres, poétiques
mais merveilleusement imagées. Les mélodies, quant à elles, ruissellent,
entêtantes et juste appropriées. Souvent minimaliste, la musique de
Détroit n’a rien de paresseuse, elle est juste dans toutes ses notes,
ses arrangements et ses délicates attentions. Derrière Détroit, comme
chacun sait, Bertrand Cantat, un nom à ne pas mettre entre toutes
les mains. Peut-être pour en atténuer la portée, Pascal Humbert
apparaît en sous-titres. Car la presse aime à décrire Horizons
comme un disque solo maquillé… Mais si Humbert est ici, on n’imagine pas
un instant un rôle de figurant. Ceux qui ont écouté Chœurs,
précédente collaboration entre les deux hommes, comprendront. Noir
Désir n’est donc plus mais Cantat est bel et bien vivant.
Horizons est une œuvre obscure et belle, émaillée de textes
obnubilants – bien sûr autobiographiques (« Parfois la porte s'ouvre
/ Pour aller faire tourner ton fantôme sur lui-même / Sous un ciel
barbelé » tiré du morceau « Horizon »). Horizons paraît sous
tension au premier abord, les textes donnent parfois quelques frissons
dans le dos (« Ange de désolation ») mais vite on se retourne, on
regarde plus loin, au-delà des horizons, sans mauvais jeu de mot. Car ce
disque n’est pas uniquement autobiographique, pour la première fois
d’ailleurs, Bertrand s’entoure de quelques plumes pour co-écrire
certains textes dont « Droit dans le soleil » avec Wajdi Mouawad.
Si quelques fantômes ressurgissent sur certains mots, le malaise ne
s’installe jamais car la puissance de la plume de Cantat va bien plus
loin et les mélodies prennent au corps notamment sur quelques titres
absolument électrisants (splendide « Terre brûlante » et ses chœurs
puissants, l’incandescente « Le creux de ta main » proche d’« Un homme
pressé » ou encore l’hypnotique « Null and Void »). La musique est un
monde à part où on ne juge les poètes qu’au prix de leur plume et les
musiciens au son de leurs instruments. À ce titre, Horizons force
le respect. Et merci pour ça.
(janvier 2014)
|
|
Les
Tireux d’Roches – XO 15 ans d’âge (2013)
Le groupe de musique traditionnelle fête déjà 15 ans d’existence et pour
l’occasion présente un nouvel album. Ces parfaits ambassadeurs de la
culture québécoise sont encensés partout où ils passent, que ce soit en
Allemagne, en France, en Espagne, aux États-Unis ou au Canada anglais.
Encore une fois, le groupe offre une musique riche grâce à l’utilisation
de nombreux instruments : harmonica, accordéon, flûte, saxophone, banjo,
bouzouki, guitare et bien sûr, beaucoup de percussions et de tapage de
pieds. Leur musique du terroir éclatée demeure toujours aussi festive et
survoltée, une musique qui vous fera assurément taper du pied, et même
vous lever de votre siège. (décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 40, 15 novembre 2013) |
Musicor
|
Rafael
& Energia Dominicana – Enamorarse en la
Playa (2013)
Rafael Wilsikin
Medina est un chanteur, merenguero et bachatero québécois d’origine
dominicaine. En compagnie de son groupe, Energia Dominicana, il présente
son premier album, produit à Montréal. Rafael présente 13 compositions
originales, mélangeant les genres de musique latine (merengue, bachata,
salsa et ballade). Ce qui unit ces genres est l’ensoleillement qui ne
nous quitte à aucun moment. C’est un album énergique et très bien
produit qui rivalise avec certains des meilleurs enregistrements de
musique latine au monde.
(décembre 2013) |
Vivo
|
Robert
Glasper Experiment – Black Radio 2
(2013)
Après l’excellent album
Black Radio en 2012, Robert Glasper et son groupe sont de retour
avec la suite. Le jazzman, qui s’inspire autant du R&B que du funk,
présente essentiellement des compositions originales, à part une reprise
de Stevie Wonder en conclusion du CD (« Jesus Children »). Pour
interpréter les 12 chansons du disque, Glasper se tourne encore une fois
vers toute une brochette de chanteuses et chanteurs invités. On peut
entendre entre autres Common, Patrick Stump, Brandy,
Jill Scott, Faith Evans, Norah Jones, Snoop Dogg,
Lupe Fiasco et Emeli Sandé. Glasper présente encore une fois
une musique douce extrêmement agréable à écouter. Le seul point négatif
est qu’il ne va pas nécessairement plus loin que sur l’album précédent
et que nous connaissons maintenant la recette.
(décembre 2013) |
Blue
Note
/
Universal
½
|
Ron
Davis – SymphRONica
(2013)
Pour son plus récent
projet, le pianiste et compositeur torontois de réputation
internationale Ron Davis a décidé de joindre ses deux passions, le jazz
et le classique. En compagnie de l’Orchestre symphonique de Windsor
dirigé par John Morris Russell (du Cincinnati Pops
Orchestra), le trio jazz de Davis réalise un 9e album qui marie
parfaitement les deux genres, sans qu’on ait l’impression qu’il s’agisse
simplement de jazz accompagné d’un orchestre symphonique. Six des 9
pièces offertes sont des compositions originales de Davis. Une autre est
de Bach (« Mache Dich Mein Herze Rein »), alors que l’on retrouve
deux pièces traditionnelles, « Dror Yikrah » et « Le Reel de
Pointe-au-Pic ». Avec SymphRONica, Ron Davis réalise un rêve et
présente un album à l’atmosphère unique.
(décembre 2013) |
Acrönym
/
Universal
/
SIX
½
|
MAZ –
Chasse-Galerie
(2013)
MAZ, c’est un groupe de
musique traditionnelle québécoise qui intègre des éléments de jazz et d’électro
à sa musique instrumentale. Dirigé par Marc Maziade, le quatuor a
reçu des éloges pour son premier album,
Télescope, et il revient à la charge avec Chasse-Galerie.
Le groupe y présente 11 compositions originales inspirées du répertoire
traditionnel, mais le jazz et l’électro ne sont jamais bien loin,
surtout grâce à l’utilisation de claviers qui s’ajoutent aux violons et
au tapage de pieds. Leur musique est plutôt originale et se différencie
grandement de la musique traditionnelle telle qu’on la connaît
habituellement. Un très bon disque dans le genre!
(décembre 2013) |
Bleu44
½
|
Caroline Nadeau – Chansons pour durer toujours (2013)
Pour son troisième album
de jazz en français, Caroline Nadeau reprend 11 chansons du répertoire
québécois. On peut y entendre entre autres « Les choses inutiles » de
Sylvain Lelièvre, « Un air d’été » de Pierre Bertrand,
« C’est dans les chansons » de Jean Lapointe, « Je veux tout » d’Ariane
Moffatt, « Les deux printemps » de Daniel Bélanger, « Lucky,
Lucky » de Richard Desjardins et la chanson-titre de Richard
Séguin. On peut également découvrir deux pièces originales : « Belle
Naïma » avec son style plus country-folk que jazz et « L’étincelle dans
la noirceur », une bossa nova
dansante.
(décembre 2013) |
Jazzazoue /
Ekitable
|
Marc-André Hamelin – Busoni: Late Piano
Music (3 CD) (2013)
Le pianiste montréalais de réputation mondiale Marc-André Hamelin
poursuit son exploration de l’œuvre des grands maîtres du piano avec
Ferruccio Busoni (1866-1924). Sur 3 CD, on peut entendre les
meilleures compositions pour piano de son répertoire. Complexes
techniquement et aux harmonies denses, elles présentent un défi de
taille que seul un virtuose de la trempe de Marc-André-Hamelin peut
relever. Et c’est de main de maître qu’il réussit à livrer ces œuvres
uniques, même si peu connues. L’enregistrement de qualité permet de
saisir toutes les subtilités du jeu du pianiste, note par note. Voici
donc une interprétation magistrale du répertoire de Busoni par un
Marc-André Hamelin en grande forme.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 49, 17 janvier 2014) |
Hyperion
|
Éric
Lapointe – Jour de nuit (2013)
Avec Jour de nuit, c’est son septième album de chansons
originales en carrière que présente notre rockeur national. Aux premiers
riffs de « Donnez-moi du gaz », on se dit que Lapointe et son fidèle
complice Stéphane Dufour (réalisation, arrangements et guitare)
ont mis le paquet pour produire un album de rock pur. Quelques ballades
viendront casser en partie cette atmosphère, mais l’ensemble présente
tout de même plusieurs des chansons les plus rock de Lapointe à ce jour.
Il faut noter le mixage de Paul Northfield qui a travaillé avec
plusieurs grands noms du rock (Rush, Moist, Marilyn
Manson, Ozzy Osbourne, Alice Cooper, etc.). Un autre
élément surprenant de l’album : Lapointe a retrouvé une voix plus claire
que sur ses derniers enregistrements ce qui fait qu’on est en mesure de
bien comprendre la majorité des textes. Cet élément devient surtout
important dans ses nombreuses chansons autobiographiques comme « Homme
sauvage », « Moman » et « Faire et refaire ». Le court album de 10
titres totalisant 42 minutes se conclut avec le premier extrait, « Ça me
manque », qui contient des arrangements de cordes de son vieil acolyte
Scott Price.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013) |
Instinct
|
Jonathan Painchaud – Mon cœur collé au tien (2013)
Jonathan Painchaud nous revient avec son 7e album en carrière, trois ans
après
La dernière des arcades. Mon cœur collé au tien présente
encore une fois un excellent mélange entre folk et rock avec plusieurs
pièces passablement énergiques. La réalisation de grande qualité ajoute
aussi de l’envergure aux chansons qui prennent une dimension jusque là
ignorée chez Painchaud. Pourtant, la plupart des morceaux sont plutôt
simples avec des histoires de ruptures (« Fais-toi s’en pas »), d’un
amour naissant (« Pour de vrai »), d’amitiés (« Goéland ») et de l’amour
inconditionnel d’un enfant (« Petite poupée »). On peut aussi entendre
une histoire de fraternité dans « Histoire de frères » qui réunit les
trois frères Painchaud le temps d’une chanson.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Fais-toi s’en pas » -
« Pour de vrai » |
L-A be
½
|
Amos Lee
– Mountains of Sorrow, Rivers of Song
(2013)
Dans son nouvel album,
le chanteur de Philadelphie s’enfonce encore un peu plus dans le
country, laissant de côté le soul qui le caractérisait à ses débuts.
Pour s’inspirer davantage, Lee est allé s’installer à Nashville pour
enregistrer l’album avec le réalisateur Jay Joyce (Emmylou
Harris, The Wallflowers). Amos Lee s’entoure d’une poignée de
collaborateurs comme Alison Krauss, Patty Griffin et
quelques excellents musiciens en ajout à son groupe. La production est
de grande qualité et met bien en valeur les très bonnes chansons écrites
par Lee qui semble plus inspiré que jamais. C’est donc un album solide
de country folk que nous offre Amos Lee, l’un de ses meilleurs à ce
jour.
(décembre 2013) |
Blue Note
/
Universal
½
|
Martin Barrette – Je m’obstine et signe
(2013)
Martin Barrette s’obstine et signe et présente son tout premier
album au public québécois. Deuxième fils du comédien et humoriste
Michel Barrette, Martin explore l’humour (« Je m’obstine », « Tout
rime avec bière »), la détresse (« Désastre paisible »), l’ivresse
(« Pourboire »), la bêtise (« Hippopotame ») et la tendresse
(« Émilie »). Musicalement, il s’inspire autant du swing des Colocs,
que des textes teintés d’alcool de Plume Latraverse, de la
chanson française et de la chanson québécoise. Les instruments sont
variés (accordéon, trombone, banjo, guitare manouche, etc.) et le
chanteur peut compter sur des musiciens de premier plan comme
Jean-Denis Levasseur (Richard Desjardins) à la contrebasse et
à la clarinette, André Dédé Vander (Colocs) à la basse
électrique, Josiane Laporte aux percussions et Lucie Cauchon
au piano. L’album a été enregistré et mixé par Glen Robinson (Voivod,
Ozzy Osbourne, Éric Lapointe, etc.) au Studio Multisons (Dan
Bigras, Gerry Boulet). Avec ce premier disque, Martin
Barrette propose une musique rafraîchissante, divertissante et riche.
Oui, les Colocs et Plume risquent de vous arriver en tête à différents
moments, mais Martin réussit à présenter une musique et des textes bien
à lui et originaux. Un très bon disque!
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013) |
DeSoto / Artic
½
|
Dr. Dog
– B-Room
(2013)
Pour son nouvel album,
le groupe de Philadelphie a carrément construit un studio pour lui
permettre d’enregistrer ses nouvelles compositions. Le fait de se
retrouver dans leur propre chez-soi leur permet de se recentrer et
d’offrir possiblement leur album le plus cohérent à ce jour. On y trouve
d’excellents moments de soul quelque peu nostalgiques qui s’ajoutent à
leur pop psychédélique. Le groupe n’hésite jamais à emprunter au passé,
mais là où il impressionne, c’est dans sa capacité à rendre sa musique
actuelle malgré tout. Un très bon disque encore une fois par ce groupe
original!
(décembre 2013) |
Anti- /
Epitaph
½
|
Of
Montreal – Lousy with Sylvianbriar
(2013)
Le prolifique groupe
indie pop dirigé par Kevin Barnes présente un énième album en un
peu plus de 15 ans de carrière. Leur musique hypercréative présente
encore des influences des années 1960 et 1970 (Bob Dylan,
George Harrison, Neil Young, les
Rolling Stones, etc.), mais
ils réussissent à créer un son bien à eux, un son plutôt original.
Barnes et sa bande présentent encore une fois une musique de grande
qualité, une musique inspirée et créative. Un très bon disque!
(décembre 2013) |
Polyvinyl
½
|
Daniel Clarke Bouchard – Scènes d’enfants
(2013)
Âgé de seulement 13 ans, Daniel Clarke Bouchard est déjà devenu un
pianiste célèbre en foulant les planches de la Maison symphonique de
Montréal avec l’Orchestre métropolitain et du Carnegie Hall de
New York. Sur ce premier album, il s’attaque aux répertoires de
Schubert, Mendelssohn, Beethoven, Haydn,
Mozart, Schumann et Debussy. On peut également
l’entendre sur deux pièces en duo avec son mentor, Oliver Jones :
la « Fantaisie à deux pianos » de Mozart sur les variations « Ah! vous
dirai-je, maman », ainsi que « La Grande valse fofolle à deux pianos »
de Claude Léveillée. Le jeune prodige impressionne non seulement
par son talent, mais aussi par son intérêt pour la musique classique qui
prouve sa grande maturité. Voici donc un jeune homme dont on entendra
parler longtemps.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Fantaisie à deux pianos » (avec Oliver Jones lors de
l’enregistrement de l’album)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013) |
ATMA
½
|
François Pérusse – L’album du peuple, Tome no 9 (2013)
Sur ce 9e tome de
L’album du peuple, l’incorruptible François Pérusse continue de
manier la langue de chez-nous avec habileté, distribuant les mots
d’esprit plus vite que son ombre. Par contre, il tombe plus que jamais
dans la vulgarité, ce qui est plutôt apprécié. Il n’épargne pas non plus
la classe politique, particulièrement Pauline Marois qui n’apparaît pas
sous son meilleur jour. Les 4 chansons saupoudrées tout au long du
disque humoristique de 72 minutes ne sont malheureusement pas à la
hauteur. Il n’y a que « Danse mal » qui risque d’attirer quelque peu
l’attention, en particulier grâce à l’opération qui l’accompagne visant
à recevoir des vidéos de gens qui dansent mal. Avec ce 9e Album du
peuple, Pérusse présente encore un disque efficacement drôle qui
plaira assurément à ses nombreux fans.
(décembre 2013) |
Zéro /
Universal
½
|
Katy Perry
– Prism
(2013)
Depuis ses débuts pop en 2008, la belle chanteuse californienne cumule
les succès #1. Un nouvel album amène donc son lot d’attentes. Par
contre, ce sera bien difficile de répéter ses exploits commerciaux avec
Prism qui présente un tournant majeur pour la chanteuse à
l’ancien look de pin-up. Elle prend plutôt ici une direction plus
sérieuse, plus adulte, qui risque d’être bien difficile à suivre par son
public d’adolescentes et d’adolescents surexcités. Il reste bien la sexy
« Birthday », mais l’ensemble se tourne surtout vers les relations à
long terme plutôt que sur la surconsommation de sexualité. Musicalement,
on retrouve certaines pièces pop plus adultes, à commencer par le
premier succès, « Roar », et « Unconditionally ». On peut aussi entendre
un retour dans le passé avec la disco « Walking on Air », ainsi qu’un
passage rap sur « Dark Horse », grâce à la collaboration de Juicy J.
Prism contient de bonnes compositions et est passablement
resserré par rapport à ses disques précédents, ce qui fait qu’il s’agit
d’un bon album. Par contre, Katy risque de perdre plusieurs fans dans
l’opération.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Roar » -
« Unconditionally » |
Capitol /
Universal
|
James Blunt
– Moon Landing
(2013)
Le populaire chanteur anglais est de retour avec son 4e album, Moon
Landing. Égal à lui-même, il propose à nouveau un son pop adulte
tout désigné pour envahir les radios de ce genre. Par contre, on ne
retrouve encore une fois aucun succès de la trempe de la ballade plus
grande que nature qui l’a fait connaître, « You’re Beautiful ». En plus,
il perd un peu de l’énergie qu’on pouvait retrouver sur son précédent
album,
Some Kind of Trouble. On peut quand même entendre de très bonnes
pièces comme « Face the Sun », le succès « Bonfire Heart » et un hommage
à Whitney Houston avec « Miss America ». James Blunt présente à
nouveau un album bien produit qui plaira assurément à ses fans.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Bonfire Heart » |
Atlantic
/
Warner
½
|
Miley
Cyrus – Bangerz
(2013)
Avec
Can’t Be Tamed il y a 3 ans, la jeune Miley Cyrus avait déjà
commencé à semer la controverse. Mais, c’est à l’automne 2013, à la
veille de la sortie de son nouvel album qu’elle a véritablement réussi à
enflammer les médias sociaux, principalement suite à sa performance
vulgaire avec Robin Thicke aux MTV Video Music Awards. Depuis,
elle semble en constante recherche d’attention, mais il faut avouer que
c’est le meilleur outil de promotion que son équipe et elle pouvaient
trouver pour vendre des albums et des spectacles, tout en faisant
oublier son passé avec Disney. Sur Bangerz, elle présente une
musique pop aux influences R&B et hip hop qui établit une véritable
coupure avec son passé. En plus de réalisateurs de renom comme
Pharrell Williams, Miley peut compter sur de célèbres collaborateurs
pour lui prêter leurs voix : Britney Spears, Nelly,
Future, Big Sean, etc. Elle présente plusieurs chansons
intéressantes comme les succès « We Can’t Stop » et « Wrecking Ball »,
ainsi que « #GETITRIGHT », mais on retrouve aussi bon nombre de chansons
franchement ennuyantes, dont la pièce d’ouverture, « Adore You ». Si
Bangerz la transporte officiellement dans le monde adulte, Miley a
encore beaucoup à faire pour prouver qu’elle peut y demeurer grâce à sa
musique plutôt qu’à ses frasques devant les caméras.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« We Can’t Stop » -
« Wrecking Ball » |
|
Corneille – Entre
nord et sud (2013)
Seulement un an et demi après
Les inséparables, le chanteur d’origine rwandaise et québécois
d’adoption est de retour avec un nouvel album aux rythmes chauds entre
soul, pop et R&B. Sur ce sixième album en carrière, Corneille offre rien
de moins que 17 titres, incluant « Le récit » qui a été un succès radio
immédiat. Entre nord et sud présente une musique lumineuse,
accrocheuse et entraînante en accompagnement à des textes optimistes.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Le paradis » -
« Les sommets de nos vies »
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 43, 6 décembre 2013) |
Wagram /
Tandem
|
Valérie Carpentier – L’été des orages (2013)
Après avoir remporté la première édition québécoise de La Voix,
Valérie Carpentier nous offre son tout premier album. Pour l’occasion,
elle s’entoure de grands noms pour l’écriture des chansons, incluant
Daniel Bélanger, Ariane Moffatt, Pierre Lapointe,
Alex Nevsky, Marie-Pierre Arthur, Yann Perreau,
Amylie et Moran. On peut évidemment entendre la chanson qui
lui a permis de gagner le concours, « À fleur de peau » de Daniel
Bélanger et Ariane Moffatt. On a également droit à une composition
personnelle de Valérie en ouverture du disque, « La rose rouge ». À
noter aussi un duo avec Daniel Lavoie pour la pièce de Moran, « Los
Angeles ». Valérie Carpentier possède non seulement une excellente voix,
mais en plus une interprétation unique des chansons qui lui sont
offertes.
(décembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 43, 6 décembre 2013)
|
Productions J
|
Kings of Leon
– Mechanical Bull
(2013)
Depuis l’excellent
A-Ha Shake Heartbreak en 2005, la tâche semble ardue pour le
groupe de Nashville de nous présenter un autre album original, malgré
les succès obtenus en 2008 avec « Sex on Fire » et « Use Somebody ».
Avec Mechanical Bull, le groupe tente de changer la donne et de
revenir avec des compositions originales. L’exercice semble plutôt
réussi, avec toujours en prime des refrains accrocheurs et des guitares
énergiques. L’album semble avoir été produit avec moins d’efforts que
les précédents, comme si tout coulait naturellement. Il commence avec
une bonne dose d’intensité avec la passionnée « Supersoaker » et la
lourde « Rock City ». Plus tard, le groupe réussit à nous convaincre de
sa réussite avec l’excellente « Wait for Me » et la bluesy « Family Tree »,
puis il nous rappelle les débuts de U2
avec « Coming Back Again ». C’est un assemblage d’excellentes
compositions que nous proposent les Kings of Leon sur ce nouvel album.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Supersoaker » -
« Beautiful War » |
RCA /
Sony
½
|
Panic! At the Disco – Too Weird to Live,
Too Rare to Die! (2013)
Le groupe de Las Vegas nous revient avec un 4e album studio, qui
poursuit dans la direction aux influences new wave des années 1980
amorcée en 2011 sur
Vices & Virtues. Les fans de la première heure retrouveront des
éléments emo ou pop punk en diverses occasions, mais il est plutôt clair
que le groupe n’a aucun désir de se faire étiqueter à un genre précis.
Il nous présente donc une musique pop rock aux influences plutôt
variées. Dans les moments les plus rythmés, ils peuvent nous rappeler
Hedley (« Vegas Lights »), mais en d’autres occasions, c’est Nine
Inch Nails qui nous vient en tête (« Girl That You Love »). Pour les
amateurs de musique contemporaine imprégnée des synthétiseurs tant
utilisés dans les années 1980, Panic! At the Disco sont en mesure de
satisfaire pleinement leurs intérêts avec un disque qui surprend par son
originalité.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« Miss Jackson » -
« This is Gospel » -
« Girls/Girls/Boys » |
Fueled By Ramen
/
Warner
½
|
Korn –
The Paradigm Shift
(2013)
Après 20 ans de carrière, Korn est passé du statut de leader du nu
metal à un groupe qui tente de conserver sa place dans le monde du
métal des années 2000-10. C’est ce qui explique leur passage
exploratoire dans le dubstep en 2011 sur
The Path of Totality. Avec The Paradigm Shift, Jonathan
Davis et sa bande reviennent à un style qui leur sied mieux. On retrouve
à nouveau quelques traces d’électronique, mais beaucoup plus discrètes.
Il faut aussi noter le retour du guitariste Brian « Head » Welch
qui avait quitté il y a une dizaine d’années. Même si musicalement le
groupe reprend de nombreux éléments de ce qui lui a apporté le succès
dans les années 1990, on retrouve beaucoup moins de voix gutturales et
les mélodies sont plus présentes et efficaces que jamais. Le plus
impressionnant est que Korn réussit encore à nous surprendre avec des
passages franchement créatifs. Le groupe demeure donc un acteur
important au sein de la communauté métal.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Never Never » |
Universal
½
|
Moby –
Innocents
(2013)
Après ses énormes succès des années 1990, Moby est retourné dans
l’underground de la musique électronique. Il peut donc se permettre
depuis quelques albums d’explorer différentes atmosphères plutôt
planantes et c’est cette quête qu’il poursuit sur Innocents. Ce
qui différencie cet enregistrement de ses précédents, c’est le fait
qu’il a invité des voix passablement connues à venir donner vie à ses
musiques. On peut en effet entendre Mark Lanegan (Queens of
the Stone Age, Screaming Trees), Cold Specks,
Skylar Grey, Damien Jurado, ainsi que Wayne Coyne (Flaming
Lips) pour l’excellente et grandiose « The Perfect Life ». L’album
possède une très bonne ligne directrice qui le rend agréable à écouter
jusqu’à la fin. Par contre, ses amateurs de la première heure qui
aimaient bien ses pièces plus dansantes risquent de s’ennuyer
franchement. Il s’agit tout de même de son album le plus solide en plus
de 10 ans.
(décembre 2013)
Vidéoclips :
« A Case for Shame » -
« The Perfect Life » |
½
|
Randy
Travis – Influence Vol. 1: The Man I Am
(2013)
Randy Travis est en
quelque sorte le chanteur country qui a fait le pont entre les
traditionalistes et les contemporains dans les années 1980. Sur ce
nouvel album, il rend d’ailleurs hommage à certains artistes qui l’ont
influencé. Avec 4 titres de Merle Haggard, il n’est pas
nécessaire de chercher bien loin sa principale influence. On retrouve
aussi des pièces de Billy Joe Shaver, George Jones et même
Louis Armstrong (« Big Butter and Egg Man »). En conclusion du
CD, on peut entendre un duo avec Joe Nichols pour la pièce « Tonight
I’m Playin’ Possum ». Ses interprétations ne renverseront rien, mais il
est tout de même intéressant de découvrir les influences de Randy Travis.
Par contre, il y a un fort risque qu’un deuxième volume étire
inutilement la sauce. Préparons-nous au pire…
(décembre 2013) |
Warner
|
Fuzz
– Fuzz (2013)
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Fuzz est un groupe californien monté par Ty Segall, un
presque-môme de 26 piges qui a déjà envoyé une grosse dizaine de disques
- seulement… - depuis 2008. Ce type, dont l’ADN garage rock n’est même
plus à déterminer, est littéralement obsédé par la distorsion et la
saturation dont il résume l’ensemble de ses penchants dans le premier
disque de son énième projet. Planqué derrière la batterie mais en
première ligne au chant, Segall est épaulé par deux agités, Rolland
Cosio à la basse et Charles Moothart (du Ty Segall Band)
à la guitare dont le travail est absolument colossal. En bon power trio,
cette bande de furax fait honneur à son nom et envoie un concentré de
puissance en huit titres composés et joués sur des charbons ardents
comme un gros jam qui ne s’arrête jamais. Certes, on passe et repasse
sur les sentiers battus en évoquant Black Sabbath ou Jimi
Hendrix en maîtres à penser mais on tape pourtant dans le mille. Les
riffs et soli ont l’agressivité et le feeling emprunté à Hendrix mais la
lourdeur et le caractère vicieux appartiennent clairement à la musique
du Sabbath. Pas complètement défoncés au point d’en oublier la structure
des morceaux, Segall, Moothart et Cosio jouent aussi sur les rythmes et
les ambiances. Capables de muer en cours de route, un morceau comme «
Loose Sutures » passe du métal au psychédélisme, « Earthen Gate »
s’offre une intro planante à la Blind Faith avant de fracasser la
tête ou « Hazemaze » et son intro Sabbathienne qui part en sprint punk
final. Avec Fuzz, Segall parvient à recycler une nouvelle fois son
obsession pour le garage rock et les héros de son âge d’or tout en
réussissant à garder une vraie fraîcheur.
(décembre 2013)
|
½
|
Whitehorse
– The Fate of the World Depends on This Kiss
(2013)
Le duo canadien
Whitehorse est formé du couple de Luke Doucet et Melissa
McClelland. Ils présentaient en 2012 leur deuxième album, The
Fate of the World Depends on This Kiss, qui est de nouveau en marché
depuis le 8 octobre. Le duo offre un son indie rock aux influences
country. L’ensemble est varié, mais demeure tout de même cohérent dans
l’ensemble. Virtuose de la guitare, Luke Doucet réussit à créer des
moments magiques avec son instrument. En plus, les voix du couple
s’entremêlent à la perfection. On peut donc affirmer que la rencontre
des deux artistes est un bien pour leur carrière. Whitehorse prépare un
mini-album en français pour 2014, donc c’est à surveiller.
(décembre 2013) |
Six
Shooter /
SIX
|
Brett
Kissel – Started With a Song
(2013)
L’auteur-compositeur et interprète country de l’Alberta présente son
premier véritable album avec Started With a Song. Il présente 10
chansons d’amour ou de party pour un court album de 38 minutes. Âgé de
seulement 23 ans, Kissel réussit à nous offrir des mélodies extrêmement
accrocheuses qui le rendent automatiquement sympathique. En plus, ses
insertions de pop et de rock en font un artiste plutôt accessible qui
peut rejoindre sans problèmes un vaste auditoire. Brett Kissel ne
réinvente pas le genre, mais il présente un album rafraîchissant dans le
paysage country canadien.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Started With a Song » |
Warner
|
Fast
Romantics – Afterlife Blues (2013)
Le groupe canadien Fast Romantics en est à son deuxième album avec
Afterlife Blues. Le quatuor indie rock présente encore des
similarités avec Elvis Costello et Blur, mais va un peu
plus loin cette fois-ci dans sa recherche musicale. Ils ont
définitivement gagné en confiance et nous présentent un son pop rock
d’une grande efficacité. Empreint de mélancolie et de romantisme,
Afterlife Blues présente de belles atmosphères. Même si on n’y
réinvente rien, l’album demeure suffisamment varié pour conserver notre
intérêt. Voici donc un disque qui s’écoute bien, pour un agréable
moment.
(décembre 2013)
Vidéoclip :
« Funeral Song » |
Pipe & Hat
|
Krewella
– Get Wet
(2013)
Krewella est un trio de musique électronique de Chicago qui s’est formé
en 2007 avant de présenter son premier matériel en 2011. Get Wet
est leur tout premier album complet. Les sœurs Yousaf et Kris
Trindl (alias Rain Man) offrent avant tout une musique pop
énergique, parfaite pour les planchers de danse, avec des éléments de
dubstep. Il s’agit d’une musique sur mesure pour faire la fête avec les
clichés habituels dans les textes. La production est plus grande que
nature et a tout pour plaire à un vaste auditoire. À noter la
participation de Patrick Stump (Fall Out Boy) et de
Travis Barker (Blink 182) sur l’efficace « Dancing with the
Devil ». Avec ce premier disque, le trio présente un album agréable à
écouter qui plaira assurément aux amateurs de musique à haut niveau
d’énergie. (novembre 2013)
Vidéoclips :
« Killin’ It » -
« Alive » -
« Live for the Night » |
Columbia /
Sony
½
|
Chvrches –
The Bones of What You Believe
(2013)
Chvrches est un trio électro-pop de Glasgow en Écosse. Ils s’inspirent
fortement de la musique des années 1980, largement dominée par les
synthétiseurs. The Bones of What You Believe est leur tout
premier album complet après des mini-albums. En plus de l’utilisation
presque abusive des synthétiseurs, ce qui attire notre oreille, c’est la
voix douce et haut perchée de Lauren Mayberry. Les 12 pièces de
l’album s’enchaînent de belle façon dans une impressionnante cohérence.
En fait, il s’agit avant tout d’un CD à écouter dans son ensemble plutôt
qu’en morceaux alors que peu de titres parviennent à se démarquer du
lot. Il s’agit d’un très bon premier disque par ce groupe à surveiller
de près au cours des prochaines années.
(novembre 2013)
Vidéoclips :
« Gun » -
« The Mother We Share » -
« Lies » |
Glassnote /
Universal
½
|
Dream
Theater – Dream Theater
(2013)
Après plus de 25 ans de carrière, le groupe de métal progressif new
yorkais nous arrive avec un album éponyme, comme s’il venait de
découvrir sa vraie personnalité. Ce 12e album présente pour la première
fois l’implication du nouveau batteur Mike Mangini, recruté en
2011, dans l’écriture et les décisions créatives. Ce sang neuf est le
bienvenu puisque le groupe nous présente un de ses albums les plus
énergiques depuis plusieurs années. Le guitariste John Petrucci
en assure la réalisation. L’album débute en force avec une courte suite
en trois actes, « False Awakening Suite ». Dream Theater présente
ensuite de bonnes compositions dans le genre avant de compléter avec un
morceau en cinq parties totalisant 22 minutes, « Illumination Theory ».
L’utilisation des orchestrations de cordes en diverses occasions
contribue à enrichir de belle façon la musique du groupe qui est déjà
bien touffue à la base. Leurs influences de Rush s’entendent à
différents moments du disque, plus particulièrement dans « The Looking
Glass » dont l’ouverture semble être un hommage à « Spirit of Radio ».
Dans l’ensemble, Dream Theater est un album très réussi, l’un des
plus créatifs du groupe depuis longtemps qui comblera leurs nombreux
fans.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« The Enemy Inside » |
Roadrunner
/
Warner
½
|
Jason Bajada – Le résultat de mes bêtises (2013)
Après quatre albums en anglais, le chanteur folk Montréalais prend une
direction plus pop sur ce premier enregistrement dans la langue de
Molière. À l’image du premier extrait, « Armée de montgolfières », le
disque présente quelques petits bijoux de mélodies pop. Il s’inspire en
partie des années 1980 et s’aventure dans le rock avec le riff
hallucinant de « Tes rêves ». Les arrangements sont superbes et mettent
parfaitement en valeur ces chansons lumineuses. La transition vers le
français est définitivement réussie pour cet excellent
auteur-compositeur et interprète.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Armée de montgolfières » |
Audiogram
½
|
Saule –
Géant (2013)
Baptiste Lalieu (mieux connu sous le pseudonyme de Saule) est
originaire de Belgique. Il présente un troisième album, le fruit d’une
collaboration avec Charlie Winston. Sur ce nouveau disque, Saule
explore quelque peu en allant vers un son à tendance rock plus
anglo-saxon. On peut le comparer en partie à Jeff Buckley et
Radiohead, même s’il demeure assez près de Serge Gainsbourg.
Winston se joint à Saule pour le premier extrait aux accents disco, « Dusty
Men ». À l’image de cet extrait, l’album présente diverses sonorités, ce
qui le rend intéressant à découvrir un morceau à la fois jusqu’à la fin.
Plusieurs textes sont teintés d’humour et il se permet même de
l’autodérision, entre autres dans « Type normal ». C’est un album
particulièrement réussi que nous propose Saule avec Géant, un
album extrêmement agréable à écouter.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Dusty Men » |
30 février /
G1
½
|
Waxahatchee
– Cerulean Salt
(2013)
Le groupe alternatif de
Katie Crutchfield, native de l’Alabama, a été créé en 2011. Mais
en fait, elle travaille essentiellement en solo. Cerulean Salt
est le deuxième album de Waxahatchee. Le passé punk de Crutchfield se
retrouve encore en partie dans le son rock alternatif plutôt lo-fi du
groupe. Moins acoustique que son premier disque, celui-ci présente tout
de même une musique un peu plus riche. Les mélodies pop accrocheuses
font partie intégrante du son du groupe, ce qui fait que plusieurs
titres ont le potentiel de vous rester en tête, même si peu d’entre eux
réussissent véritablement à se démarquer. Les morceaux les plus
intéressants sont certainement « Dixie Cups and Jars » et « Misery Over
Dispute ». Cerulean Salt est un excellent album, particulièrement
original.
(novembre 2013) |
Don
Giovanni
½
|
Thomas
Carbou – Hekatê III
(2013)
Musicien d’exception, le
guitariste jazz Thomas Carbou se spécialise dans la guitare à 8 cordes.
Il présente ici la finale de sa trilogie Hekatê, sur laquelle il
poursuit son expérimentation en trio avec le saxophoniste Erik Hove
et le batteur Jim Doxas. Il transcende les genres en transportant
son jazz aux limites du rock, du folk et de l’électronique ambiante. Le
Français d’origine et Montréalais d’adoption depuis 10 ans complète à
merveille sa trilogie avec un disque débordant de créativité, qui
s’écoute à merveille jusqu’à la fin pour notre plus pur plaisir.
(novembre 2013) |
Kartel /
SIX
½
|
Marie-Pier Perreault –
M’enraciner (2013)
Malgré ses 24 ans,
Marie-Pier Perreault compte déjà 15 ans de carrière. Elle a enregistré
son premier album à l’âge de 12 ans, et un deuxième à 14 ans. Elle
présente maintenant son quatrième album sur sa propre étiquette de
disque. Elle s’entoure de collaborateurs exceptionnels pour des textes
et des musiques en Steve Marin (« Les paroles s’envolent »),
Frédérick Baron (« Il faut que j’apprenne »), Martine Pratte
(« Il fallait fuir ») et Bruno Labrie (« Trop loin » en duo avec
William Deslauriers). Par contre, Marie-Pier écrit elle-même la
majorité des chansons. L’album débute en force avec l’excellente « Ma
voix », mais elle demeure ensuite dans un style de pop très adulte avec
plusieurs titres interchangeables. C’est sa voix cristalline qui assure
la cohésion de l’ensemble.
(novembre 2013) |
Muse-IX
|
Five
For Fighting – Bookmarks
(2013)
Five For Fighting est le groupe d’un seul homme, John Ondrasik.
Originaire de Los Angeles, Ondrasik s’est surtout fait connaître au
début des années 2000 avec quelques ballades à succès comme « Superman
(It’s Not Easy) » et « 100 Years ». Pour son nouvel album, il fait à
nouveau confiance au réalisateur Gregg Wattenberg qui avait
travaillé sur son précédent disque,
Slice, il y a 4 ans. L’album possède quelques-unes des
meilleures compositions d’Ondrasik à ce jour, en plus de bénéficier de
superbes arrangements. Même si Five For Fighting demeure dans le style
qui l’a fait connaître, il présente des pièces avec beaucoup de lustre,
pour un excellent album, certainement son meilleur à ce jour.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« What If » |
Wind-Up /
Universal
½
|
Said the
Whale – Hawaiii
(2013)
Said the Whale est un groupe indie rock de Vancouver qui a été formé par
Ben Worcester et Tyler Bancroft. Avec Hawaiii, le
quintette propose son quatrième album, probablement son meilleur à ce
jour. On y trouve toujours des pièces alternatives plus difficiles
d’accès, mais le groupe fait aussi l’effort de s’ouvrir à la masse grâce
à des pièces pop rock incontournables comme « I Love You ». Autant dans
ce succès instantané que dans quelques autres compositions, on fait un
clin d’œil pas très subtil aux Beach Boys qui semblent avoir été
une influence importante pour les mélodies. Said the Whale présente
aussi certaines influences électro-pop pour compléter ce très beau
mélange musical.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« I Love You » |
Hidden Pony
/
Universal
½
|
Islands
– Ski Mask
(2013)
Pour ce cinquième album, le groupe montréalais est complété par les
frères Evan et Geordie Gordon du groupe ontarien The
Magic. Même si les thèmes demeurent plutôt tristes et sombres, les
très bonnes mélodies qui rappellent occasionnellement les Beach Boys
et les Beatles viennent donner
un peu de vie à ce nouvel album. La présence des frères Gordon y est
sûrement aussi pour quelque chose. Il en résulte un disque extrêmement
solide qui réussit à être divertissant malgré son côté morose. Encore un
très bon opus de la part de Nick Thorburn et compagnie.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Wave Forms » |
Manqué
½
|
Dustin Wong – Mediation of Ecstatic
Energy (2013)
Dustin Wong est un
Hawaïen qui a décidé de se lancer dans une carrière solo en 2009, et
c’est le cas de le dire puisqu’il produit tout complètement seul. Le
guitariste expérimental n’utilise en effet qu’une panoplie de pédales et
une boîte à rythmes occasionnelle. Après une collaboration avec la
Japonaise Takako Minekawa pour l’album
Toropical Circle, Wong est de retour avec son troisième album
solo. Il présente une musique minimaliste expérimentale, majoritairement
instrumentale, qui contribue à créer une atmosphère bien particulière.
Il explore les boucles et répétitions qui peuvent occasionnellement
flirter avec des mélodies pop, même si l’ensemble demeure totalement
underground et difficile d’accès. Avec certains titres autour des 6
minutes, l’album prend parfois une tangente près de l’hypnose,
favorisant la méditation. Malgré son approche qui peut sembler ardue par
moments, Mediation of Ecstatic Energy offre une belle cohérence
jusqu’à la fin. On y retrouve possiblement les meilleures compositions
de Dustin Wong à ce jour.
(novembre 2013) |
Thrill
Jockey
½
|
Phosphorescent – Muchacho
(2013)
Phosphorescent est le
groupe d’un seul homme, Matthew Houck, originaire d’Athens en
Georgie, le patelin de R.E.M. Il a démarré ce projet en 2000 et
il y produit une musique indie rock plutôt minimaliste à tendance folk
et même country. Sur ce sixième album, il expérimente quelque peu, dans
des sonorités parfois ambiantes. Il utilise plus que jamais
l’électronique qu’il mélange habilement aux instruments. Ce mélange nous
fait d’ailleurs réaliser qu’il s’agit peut-être ici de son album le
moins minimaliste alors que les chansons prennent une certaine
envergure, même si elles demeurent généralement calmes. Malgré certains
arrangements excessifs, Houck présente possiblement ses meilleures
compositions depuis ses débuts il y a 10 ans.
(novembre 2013) |
Dead
Oceans
½
|
Mathieu Lippé – Le voyage (2013)
Gagnant du Festival
international de la chanson de Granby en 2011, Mathieu Lippé est à la
fois poète, chanteur et conteur. Il mélange musique et poésie dans un
style qui s’apparente au slam, même si la chanson demeure bien présente.
Ce nouvel album a été réalisé par Jean Massicotte (Patrick
Watson, Arthur H, Pierre Lapointe, Lhasa de Sela,
Jean Leloup) et il présente 10 pièces dans lesquelles les
calembours savants viennent meubler l’ensemble unique. Mathieu Lippé
nous offre un voyage aux couleurs bien particulières.
(novembre 2013) |
Tandem
|
Sidi Touré – Alafia
(2013)
Le Malien Sidi Touré
présente une musique folk typique de son pays. Alafia a été
enregistré en partie à Bamako et à Nantes, France, dû au conflit qui
faisait rage dans sa région du Mali. Il y présente une musique empreinte
des traditions de son pays, avec des influences blues et d’autres
rythmes du monde. Il réussit à créer une atmosphère particulièrement
touchante où on peut ressentir toute la peur que subit son peuple. Les
compositions sont solides et s’enchaînent à merveille jusqu’à la fin du
disque qui dure quand même près d’une heure pour 11 titres. Un très bon
album pour les amateurs de musique africaine!
(novembre 2013) |
Thrill
Jockey
½
|
MonkeyJunk – All Frequencies
(2013)
MonkeyJunk est un trio
d’Ottawa qui existe depuis cinq ans. Il nous propose un son blues rock
plutôt groovy qui ne laisse personne indifférent, malgré l’absence
surprenante de basse. On y trouve des influences de swamp R&B et de
roots qui en font un groupe passablement original. Sur ce troisième
album, ils présentent quelques titres qui seront désormais considérés
comme importants dans leur répertoire (« You Make a Mess », « Yearnin’
for Yesterday », « What I Got To Give », etc.). Si vous trouvez que le
blues rock présente peu de créativité en général, vous changerez
peut-être d’idée en tendant une oreille vers ce nouvel album de
MonkeyJunk.
(novembre 2013) |
Stony Plain /
SIX
|
Marco Calliari – Mi ricordo (2013)
Sur son nouvel album,
l’Italo-québécois Marco Calliari présente quelques-uns des plus grands
classiques de la chanson québécoise, mais en version italienne. On peut
y entendre « Ayoye », « Lindberg », « Si j’avais un char », « Y’a pas
grand-chose dans l’ciel à soir », « Frédéric », « Julie » et plusieurs
autres incontournables interprétés dans la langue de ses parents. Les
arrangements typiquement italiens peuvent sembler parfois un peu
bizarres, surtout dans une pièce émotive comme « Ayoye ». Par contre, il
peut aussi être grandement intéressant de redécouvrir ces classiques
dans un style complètement différent. Et si ces nouveaux arrangements
peuvent permettre à la communauté italienne de découvrir les grandes
chansons québécoises, pourquoi pas?
(novembre 2013) |
Casa Nostra
½
|
Sean Kingston – Back 2 Life
Le jeune Jamaïcain de 23 ans a connu le succès dès 2007 avec son
premier album, avant de faire sauter la banque en 2009 avec
Tomorrow
et son mégasuccès « Fire Burning ». Après une
pause, le voici de retour avec un très attendu troisième album,
propulsé par la chanson-titre à succès (avec
T.I.) et son
échantillonnage de
Soul II Soul. Même si la tendance générale
demeure plutôt pop, Sean Kingston présente de nombreuses pièces de
R&B pur comme « Beat It » (avec Chris Brown et
Wiz Khalifa)
et « Hold That » (avec Yo Gotti). Par contre, comme ce fut le
cas sur son disque précédent, il demeure tout aussi efficace dans
les pièces pop plus énergiques comme la chanson à tendance latine
« Bomba » et la pièce de club par excellence « Smoke Signals ». Pour
la chanson d’amour « Ordinary Girl », il emprunte la mélodie à « Ordinary
World » de Duran Duran et sur « How We Survive », il explore
le dancehall. En plus des invités nommés précédemment, on peut
entendre
Busta Rhymes,
2 Chainz et
Wale.
Pourtant, malgré le fait que le jeune chanteur soit très bien
entouré, il conserve un parfait contrôle sur sa musique, peut-être
pour la première fois. En plus, avec un court album de 11 titres
totalisant moins de 38 minutes, Kingston réussit à offrir un album
concis et efficace jusqu’à la fin, sans grandes faiblesses ni
remplissage inutile. Il en résulte donc son meilleur album à ce
jour, confirmant du même coup qu’il n’est plus un adolescent et
qu’il passe dans la cour des grands… (chronique principale de
novembre 2013)
Vidéoclips :
« Back 2 Life (Live It Up) » -
« Beat It » -
« Seasonal Love » |
Epic /
Sony
½
|
Jason
Derulo – Tattoos
Pour son troisième album, Jason Derulo ne laisse pas de côté les succès
pop monstre et on en a un rapide aperçu avec la pièce d’ouverture, « The
Other Side ». Par contre, il explore d’autres avenues avec du hip hop
mid tempo et des ballades, dont celle au piano en duo avec son amoureuse
Jordin Sparks, « Vertigo ». Les autres collaborateurs incluent
Pitbull, 2 Chainz et The Game. Malgré quelques titres
intéressants, on retrouve malheureusement beaucoup trop de remplissage,
des pièces futiles qui ne vont nulle part. À tel point, que la version
américaine a été réduite à un
mini-album de 5 pièces en format numérique seulement. On devrait
donc se contenter de se procurer les pièces de Tattoos à l’unité
plutôt que de dépenser pour l’album complet de 11 titres. (novembre
2013)
Vidéoclips :
« The Other Side » -
« Talk Dirty » -
« Marry Me » |
Warner
½
|
Florence K –
I’m Leaving You
Suite à sa trilogie cubaine qui s’est conclue l’an passé avec la
compilation
Trilogia (qui reprenait le meilleur des trois albums), Florence
K tourne la page avec I’m Leaving You. Il s’agit d’un album
majoritairement anglophone qui donne un peu plus dans le blues par
moments, tout en conservant son côté jazz / pop chaleureux. Elle
n’abandonne toutefois pas complètement les rythmes latins qu’on retrouve
avec plaisir entre autres sur « No Salgo De Aqui ». Florence continue de
nous séduire avec sa voix douce et surtout, elle continue de prouver son
immense talent d’auteure-compositrice et musicienne. Sa musique nous
fait toujours passer un agréable moment, donc comment ne pas l’aimer?
Elle réussit encore une fois à présenter une musique aux fortes
influences du passé, autant les standards jazz que la pop et la soul des
années 1960 et le blues. Mais, ce qui fait sa force, c’est sa capacité à
seulement s’en inspirer pour nous arriver avec quelque chose de neuf et
actuel, qui en plus colle parfaitement à sa personnalité. Florence K
possède indéniablement un véritable talent brut…
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 37, 25 octobre 2013) |
Red Blues
/
Universal
½
|
Sheryl
Crow – Feels Like Home
Même si elle avait déjà
montré plusieurs influences country par le passé, c’est véritablement
avec Feels Like Home que Sheryl Crow se déclare une chanteuse de
country contemporain. Malgré tout, ses fans de longue date ne seront pas
trop dépaysés puisque plusieurs chansons se comparent à d’autres œuvres
de son répertoire passé, parfois même de façon gênante. Par contre, là
où l’artiste tombe dans un énorme piège, c’est lorsqu’elle tente de
donner vraiment dans le country, musicalement et textuellement. Elle
exploite alors de nombreux clichés et surtout, elle sonne faux, elle
manque de naturel, comme si c’était forcé. C’est comme si elle faisait
un effort particulier pour attirer un nouveau public, mais on ne croit
pas en sa sincérité country. C’est dommage, mais Feels Like Home
finit par tomber à plat et ne réussira pas à rejoindre beaucoup de fans,
anciens comme nouveaux. Peut-être son pire album en 20 ans de carrière!
(novembre 2013) |
Warner
½
|
Cher –
Closer to the Truth
Suite à son dernier album studio en 2002,
Living Proof, la légende vivante de la musique pop se lançait
dans sa tournée d’adieu, qui a résulté en un
album en concert. Pourtant, c’est maintenant âgée de 67 ans que Cher
est de retour sur disque. Ce qui impressionne dès le premier morceau,
« Woman’s World », c’est la voix toujours aussi puissante de la
chanteuse. Les auteurs-compositeurs pullulent sur ce disque, incluant
P!nk et Cher elle-même. Dans la première moitié du CD, on retrouve
une musique pop énergique et dansante, à tendance disco en plusieurs
occasions. Par contre, la deuxième moitié voit le tempo ralentir pour
une musique dans le style adulte contemporain. L’album pique carrément
du nez au moment des 4 ou 5 dernières pièces avec des chansons à
tendance acoustique qui n’ont rien de la qualité de la première moitié.
La réalisation de Mark Taylor est tout ce qu’il y a de plus
moderne et réussit à transporter Cher dans les années 2010, elle qui a
maintenant enregistré des albums dans 6 décennies. C’est seulement
dommage que Cher n’ait pu nous offrir un album constant jusqu’à la fin.
Voici donc encore un CD à consommer en parties.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Woman’s World » |
Warner
|
Sting –
The Last Ship
Sting ne semble pas
souvent happé par l’inspiration depuis plusieurs années déjà, mais il
arrive cette fois-ci avec un album totalement original. The Last Ship
est un album-concept inspiré par un chantier naval britannique dans
les années 1980. Il présente un son folk rock qui nous transporte
directement dans les îles britanniques. L’atmosphère générale est
intimiste et la voix unique de Sting aura rarement eu autant d’impact
que dans un tel contexte. L’ambiance peut s’avérer lourde à la longue,
mais il faut avouer que The Last Ship présente une belle cohésion
du début à la fin. En fait, l’album semble prêt pour être transporté sur
une scène de Broadway dans un spectacle musical à grand déploiement.
Avec The Last Ship, l’auteur-compositeur et interprète présente
son œuvre la plus intéressante depuis longtemps.
(novembre 2013) |
Universal
½
|
Elton John
– The Diving Board
Pour The Diving Board, Sir Elton John revient à ses méthodes de
travail d’antan alors qu’il écrivait rapidement et enregistrait tout
aussi vite avec une équipe réduite de musiciens. Le résultat est donc un
son moins léché et aux arrangements minimalistes, une musique qui
rappelle ses albums du début des années 1970. On y retrouve de très
bonnes chansons qui n’ont besoin que d’un piano et d’une section
rythmique pour nous être livrées avec aplomb. Par contre, on ne retrouve
pas vraiment de succès potentiels, rien qui s’approche de ses grands
classiques en tout cas. Certaines ballades qui se veulent émotionnelles
tombent plutôt à plat et l’album se retrouve donc avec des inégalités
qui peuvent s’avérer frustrantes tellement l’idée de base semblait
bonne. Malgré ses moments intéressants, The Diving Board ne
passera pas à l’histoire à travers le vaste répertoire d’Elton John.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Home Again » |
Capitol /
Universal
|
Joe Bocan – La loupe
La chanteuse et comédienne s’était classée deuxième dans la catégorie
auteur-compositeur-interprète au Festival de la chanson de Granby en
1983 et son dernier album date de près de 20 ans. Pourtant, elle
démontre avec ce nouvel enregistrement qu’elle n’a rien perdu de son
intensité. Elle fait confiance aux Frères Grand (Pascale
Picard, Bran Van 3000, Cirque du Soleil, Kevin
Parent) pour la réalisation. Elle a aussi travaillé avec Pierre
Lapointe pour l’écriture de « Les désordres du coeur », même si elle
a collaboré à l’écriture et la composition de chacune des pièces de
l’album. Vocalement, elle demeure une interprète de grand talent pour
transmettre l’émotion. Musicalement, on retrouve quelques moments
intéressants avec de belles orchestrations et des arrangements
d’envergure qui viennent enrober les compositions. Ces arrangements
contribuent à mieux communiquer l’amour, la colère et l’espoir qui
semblent se retrouver au coeur de l’inspiration de la chanteuse. C’est
un bon album dans le genre pop québécoise légère.
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 38, 1er novembre 2013) |
EDC
|
Claude
Dubois – Clone (2 CD)
Pour son nouvel album, Clone, Claude Dubois nous offre un disque
double. En fait, il présente les dix mêmes chansons sur les deux CD,
mais dans des versions totalement différentes. Un CD contient les
versions pop prêtes pour les radios, alors que l’autre propose plutôt
des versions dépouillées, guitare et voix. Les fans inconditionnels de
Dubois se reconnaîtront probablement plus dans les versions sobres des
chansons, alors qu’un public plus large préférera les versions pop. On
peut y entendre le très efficace succès « Voir plus loin ».
(novembre 2013)
(lire aussi dans le magazine
Vol. 9 No 39, 8 novembre 2013) |
Pingouin
|
MGMT –
MGMT
Le groupe indie new yorkais est de retour avec son troisième album. Ils
ont prouvé par le passé qu’ils sont en mesure de bien mettre ensemble
des mélodies et des riffs accrocheurs avec des expérimentations plus
psychédéliques. Ils poursuivent leurs explorations musicales sur cet
album éponyme. Pour l’occasion, il ont à nouveau demandé les services du
réalisateur David Fridmann (Flaming Lips, Mercury Rev),
lui qui avait déjà travaillé avec eux sur leur premier album,
Oracular Spectacular. Ce nouveau disque présente des musiques
planantes et de bonnes mélodies en ouverture. Par contre, il devient
beaucoup plus bizarre dans sa deuxième moitié alors que le groupe ne se
gêne aucunement pour explorer des territoires difficiles d’approche. Ce
n’est donc pas encore avec cet album que le groupe sera en mesure de
répéter les succès de « Kids » et « Electric Feel », mais il s’installe
par contre bien confortablement dans le siège du groupe expérimental le
plus en vue après les Flaming Lips.
(novembre 2013)
Vidéoclips :
« Your Life is a Lie » -
« Cool Song No. 2 » -
« Alien Days » |
Columbia /
Sony
½
|
Panache – Vie de velours
Le duo composé de Benoît Fréchette et Carl-Éric Hudon
revient à la charge avec un deuxième album de pop rock à tendance punk
en diverses occasions. On y retrouve aussi de nombreuses touches des
années 1960 et un peu de grunge. Leurs mélodies demeurent extrêmement
accrocheuses et les vers d’oreille ne manquent pas parmi les 12 titres
inclus sur l’album. En plus, ils laissent quelque peu de côté leur côté
intello pour présenter une musique plus accessible, susceptible de
rejoindre un vaste auditoire. Avec des pièces aussi accrocheuses aux
rythmes entraînants, parions qu’ils réussiront à créer toute une
ambiance en spectacle. Chose certaine, c’est un album particulièrement
efficace qu’ils nous proposent avec Vie de velours.
(novembre 2013)
Vidéoclip :
« Petit pain » |
Grosse Boîte
½
|
Jonathan Wilson
– Fanfare
un texte de
Jean Jean
(Rocklegends)
Le premier album de Jonathan Wilson était une pièce maîtresse, déjà. Un
inestimable tour de force qui plaçait immédiatement la barre très haut.
L’Américain démontrait déjà un vrai esprit de synthèse de ses influences
les plus marquantes, tout en traçant sa route avec son identité.
L’attente, encore un peu confidentielle en réalité, était devenue
insoutenable pour les admirateurs de
Gentle Spirit. Fanfare pouvait-il objectivement se hisser
au même niveau que son glorieux prédécesseur? Manifestement, le
Californien a mis toute pression de côté et a tracé son sillon avec une
liberté bienvenue tout en invitant quelques mentors et pairs à se
joindre aux festivités (David Crosby, Graham Nash,
Jackson Browne, Benmont Tench, …). Les treize titres sont
longs, pas un à moins de quatre minutes, voire très longs (huit
approchent ou dépassent les six minutes) et restent fidèles aux
élévations folk-psychédéliques de Jonathan Wilson. Le Californien prouve
avec Fanfare, au fil des ans et des bonnes fréquentations, qu’il
a beaucoup appris. Le disque est chiadé, fort d’une production soignée
et très aboutie, proche d’une perfection presque regrettable tant on
avait vibré sur les quelques égarements frénétiques du premier opus («
The Way I Feel » ou « Desert Raven »). L’autre déception, toute
relative, vient des appartenances un peu trop marquées de certaines
compos dont « Moses Pain » qui respire la discographie de Dylan,
« Future Vision » celle de Lennon et « Illumination » celle de
Neil Young. Au rayon des réjouissances, Wilson a gardé une certaine
appétence pour les morceaux à tiroirs, capable d’intégrer des parties
folk et de virer au progressif ou à la soul (dont l’excellent premier
extrait « Dear Friend », « Lovestrong » ou l’intro cinématographique «
Fanfare »). Une nouvelle fois, le prodige californien fournit un disque
dense, un répertoire d’historien du rock chargé de pépites qui aurait
peut-être mérité d’être amputé de deux ou trois morceaux pour être
encore plus intense.
(novembre 2013)
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½
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Pink Martini
– Get Happy
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