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AlunaGeorge – Body Music

AlunaGeorgeBody Music

La chanteuse Aluna Francis et le réalisateur George Reid unissent leurs forces pour nous présenter ce tout premier album. Le duo londonien nous offre une musique électro-pop à forte tendance R&B. Ils ont d’abord connu le succès plus tôt cette année grâce à leur collaboration à « White Noise » de Disclosure et ils profitent de ce momentum pour nous arriver avec ce disque d’une grande efficacité. La musique électro plutôt légère de Reid se fusionne à la perfection avec la voix douce d’Aluna. Le résultat est à la fois apaisant et séduisant, ce qui nous transporte magnifiquement tout au long du disque. Plusieurs des morceaux présentés étaient déjà parus auparavant, mais les nouvelles compositions s’y assemblent de belle façon pour un album d’une grande cohérence. En plus de « You Know You Like It » et « Your Drums, Your Love », il y a une autre pièce que vous connaissez déjà certainement, la reprise en boni du succès de Montell Jordan, « This Is How We Do It ». (découverte du mois de novembre 2013)

Vidéoclips : « Just a Touch » - « Your Drums, Your Love » - « Attracting Flies » - « You Know You Like It » - « Best Be Beliving »

Island / Universal

½

Arcade Fire – Reflektor (2 CD)

Arcade FireReflektor (2 CD)

Voici le retour très attendu du groupe montréalais Arcade Fire, trois ans après The Suburbs. Sur ce 4e album, le collectif réussit à pondre quelques-uns de ses morceaux les plus accrocheurs à ce jour, tout en demeurant créatif et riche musicalement. La chanson-titre, avec son inclusion de textes en français (gracieuseté de Régine Chassagne), est d’ailleurs le plus grand succès du groupe à ce jour. Le groupe s’inspire de différents courants musicaux comme l’afrobeat, l’électro, le disco et le dub pour nous offrir une musique tout à fait contemporaine. On retrouve malgré tout de nombreuses références aux classiques du rock (Rolling Stones, The Clash, The Beatles, U2). Les arrangements sont magnifiques avec différents effets sonores qui accompagnent les structures particulières. Le groupe réussit comme toujours à nous transporter dans son univers bien à lui, qui varie non seulement d’un album à l’autre, mais d’une pièce à l’autre. Même si le groupe est à son sommet commercial avec un Grammy en 2011 pour l’album de l’année, il faut se rendre à l’évidence qu’il n’a rien perdu de sa créativité et de son originalité incomparable. Malgré 13 titres totalisant 75 minutes, l’album vous procurera assurément une grande satisfaction. En fait, Reflektor risque fort de compléter l’année en tant qu’album rock le plus satisfaisant. Un superbe album pour Arcade Fire, encore une fois! (chronique principale de décembre 2013)

Vidéoclip : « Reflektor »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 41, 22 novembre 2013)

Universal

Arctic Monkeys – AM

Arctic MonkeysAM

Le groupe anglais présente déjà son 5e album en 7 ans. Il y présente un excellent mélange de rock lourd et de mélodies accrocheuses, peut-être la fusion la plus réussie depuis leurs deux premiers albums. Des rythmiques extrêmement entraînantes et des guitares fuzz s’ajoutent au son général de l’album qui a tout pour satisfaire à la fois un large auditoire et leurs fans exigeants. Les amateurs de Franz Ferdinand risquent eux aussi de très fortement se reconnaître à travers le rock dansant des Arctic Monkeys. Malgré ce penchant plus pop, les textes d’Alex Turner demeurent plutôt tourmentés, mais rien pour rendre l’album moins intéressant. AM constitue donc très certainement leur meilleur album depuis 2007. (octobre 2013)

Vidéoclips : « R U Mine? » - « Do I Wanna Know? » - « Why’d You Only Call Me When You’re High? »

½

Bad Religion – True North

Bad ReligionTrue North

Dans le cas du groupe punk californien Bad Religion, c’est difficile après 30 ans de carrière de pouvoir encore espérer de leur part des albums aussi porteurs qu’au tournant des années 1990. Le groupe tente tant bien que mal de renouveler son style album après album, mais il faut dire qu’il est en quelque sorte emprisonné dans un carcan musical difficile à briser. Les gars nous lancent quelques solides pièces punks tout droit à la figure comme la chanson-titre, « Fuck You » et « Vanity ». On peut aussi entendre des pièces un peu plus lentes mais combien efficaces, avec un mur de guitares : « Dharma and the Bomb », « Hello Cruel World », etc. Les textes de Greg Graffin demeurent dénonciateurs et c’est en ce sens que le groupe conserve toute sa pertinence après tant d’années. L’ensemble présente encore malheureusement de nombreuses compositions communes, jetables après usage. C’est exactement ce qui fait que Bad Religion n’est plus le groupe d’antan. (mars 2013)

Vidéoclip : « True North »

Epitaph

Julianna Barwick – Nepenthe

Julianna BarwickNepenthe

Originaire de la Louisiane et maintenant établie à Brooklyn, Julianna Barwick donne le crédit à une chorale d’église pour son son unique. En réalité, elle utilise surtout sa voix angélique qu’elle passe en boucles avec différentes couches, parfois accompagnée d’un simple piano ou d’une guitare subtile. Elle atteint le sommet de son art sur son 3e album, Nepenthe, alors qu’elle réussit mieux que jamais à jouer avec sa voix. Sa musique expérimentale vaporeuse crée rapidement une atmosphère apaisante incomparable. On se retrouve presque à la frontière de la musique nouvel âge tellement c’est atmosphérique. Mais c’est diablement réussi! Julianna a travaillé en Islande avec le réalisateur Alex Somers, bien connu pour ses collaborations avec Sigur Ros. Si vous cherchez un album tout en douceur pour créer une ambiance relaxante, Julianna Barwick vous offre probablement la meilleure option de l’année. (septembre 2013)

Dead Oceans

½

Daniel Bélanger – Chic de ville

Daniel BélangerChic de ville

Depuis le lancement de « Je poursuis mon bonheur » sur les ondes radio au printemps 2012, nous savions que Daniel Bélanger se dirigeait vers un territoire inconnu jusque là, soit le rockabilly. Il nous présente donc un album ancré dans cette musique du sud des États-Unis intégrant country, folk et rock ‘n’ roll. Les structures s’en voient donc grandement simplifiées par rapport aux derniers enregistrements enveloppants de l’artiste. On retrouve tout de même de superbes arrangements de cordes, mais l’ensemble demeure en toute simplicité et nous accroche immédiatement. Malgré le clin d’œil évident à Johnny Cash, Bélanger insuffle suffisamment de sa propre personnalité à l’album pour en faire une œuvre bien à lui. Il exploite à merveille des thèmes simples de la vie de tous les jours, tout en présentant sa poésie légendaire, le tout travaillé à la perfection, jusque dans les moindres détails. Seul Daniel Bélanger peut arriver à jouer une musique du passé et la rendre à la fois personnelle et intemporelle. Voici donc un autre excellent disque par l’un de nos plus grands artistes. (mars 2013)

Vidéoclip : « Je poursuis mon bonheur »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 6, 23 mars 2013)

Audiogram

Boards of Canada – Tomorrow’s Harvest

Boards of CanadaTomorrow’s Harvest

Le duo électronique écossais est de retour avec son 5e album, son premier en 8 ans. Il reprend exactement là où il avait laissé, comme si le dernier disque datait d’hier. Par contre, l’album est loin de sonner vieillot et on sent que les deux acolytes se sont tenus à jour musicalement au cours des dernières années, un fait important dans la musique électronique. On reconnaît toujours leurs mélodies mélancoliques et leur son techno atmosphérique. Le groupe se permet même une escapade un peu plus pop sur « Palace Posy », mais il s’agit certainement du seul moment qui peut faire tendre l’oreille à un plus vaste auditoire. Sans offrir de grands moments d’excitation, Tomorrow’s Harvest présente de solides compositions qui satisferont un public exigeant. (août 2013)

Warp

½

Bombino – Nomad

BombinoNomad

Omara « Bombino » Moctar est un musicien touareg du Niger né le 1er janvier 1980. Pour son deuxième album, il s’est rendu à Nashville pour enregistrer avec le réalisateur Dan Auerbach (The Black Keys). Il nous propose une musique fusionnant les traditions de son pays et le blues pour un très bon mélange de cultures. Excellent guitariste, Bombino s’inspire autant des guitaristes africains que des virtuoses occidentaux comme Jimi Hendrix et Mark Knopfler. Évidemment, le style de blues garage des Black Keys transparaît dans le son de Nomad, ainsi que certaines influences funk. L’ensemble demeure très agréable jusqu’à la fin et après quelques écoutes, on réalise qu’on a peut-être l’un des meilleurs albums de l’année sous la main. À découvrir! (mai 2013)

Vidéoclip : « Azamane Tiliade »

Nonesuch / Warner

½

Danny Brown – Old

Danny BrownOld

Même si la ville de Détroit se porte plutôt mal économiquement depuis quelques temps, il en sort encore des artistes de qualité. C’est le cas entre autres pour le rappeur Danny Brown. Son nouvel album l’amène à un autre niveau alors qu’il offre ses meilleures compositions à ce jour. Brown explore le passé du rap en s’inspirant du temps du disque vinyle, tout en présentant une production moderne. C’est donc une transition parfaite entre le rap old school et le rap tourné vers l’avenir. Plusieurs collaborateurs viennent appuyer Brown, dont Freddie Gibbs, Purity Ring, ainsi que Charli XCX sur l’excellente « Float On » en conclusion du CD. Avec ce nouvel album, Danny Brown s’installe définitivement dans la cour des grands. (décembre 2013)

Vidéoclip : « Dip »

Fool's Gold

½

Neko Case – The Worse Things Get, The Harder I Fight, The Harder I Fight, The More I Love You

Neko CaseThe Worse Things Get, The Harder I Fight, The Harder I Fight, The More I Love You

Après un virage un peu plus pop sur Middle Cyclone, Neko Case revient à un son rock alternatif aux inspirations folks sur son sixième album. Elle présente encore une fois de solides compositions magnifiquement enrobées dans des arrangements de guitares, piano et cuivres. La seule exception, « Nearly Midnight, Honolulu » est une magnifique pièce a capella qui ne met en valeur que la superbe voix de la chanteuse. Mis à part ce titre un peu plus immédiat et des morceaux dépouillés comme « I’m From Nowhere » et « Afraid » (une reprise de Nico), il vous faudra quelques bonnes écoutes pour véritablement découvrir toutes les subtilités de l’album d’une grande richesse. Sur ce nouvel album, Neko ose explorer un peu plus que sur son précédent disque, ce qui donne un de ses plus inspirés en carrière. Elle vient donc ajouter une nouvelle œuvre majeure à son répertoire déjà bien garni. (septembre 2013)

Domino

Daft Punk – Random Access Memories

Daft PunkRandom Access Memories

Après 20 ans de carrière, le duo house parisien est de retour suite à une absence de 8 ans sur disque. Pour l’occasion, Daft Punk n’hésite pas à rafraîchir son son en allant piger dans des influences funk et disco des années 1970. Leur musique électronique est parfois progressive, mais aussi ambiante en certaines occasions. Le groupe rend un bel hommage à Giorgio Moroder (« Giorgio by Moroder »), en plus de collaborer avec certains artistes de renom comme Julian Casablancas (The Strokes), Paul Williams, Nile Rodgers (Chic), Panda Bear, etc. On retrouve aussi Pharrell Williams (N.E.R.D., The Neptunes) pour deux titres, la dansante « Lose Yourself To Dance » et bien sûr le succès de l’été, « Get Lucky ». D’autres morceaux s’avèrent incontournables comme l’excellente pièce d’ouverture qui deviendra certainement un succès, « Give Life Back to Music ». Sur Random Access Memories, le duo plonge tête première dans la nostalgie à travers des ambiances variées et toujours agréables à écouter. Il s’agit d’un album empreint de créativité, leur meilleur depuis un bon moment. (août 2013)

Disclosure – Settle

DisclosureSettle

Disclosure est un duo anglais qui existe depuis 2010 et qui est formé des frères Guy et Howard Lawrence. Ils proposent une musique house dansante avec des éléments de dubstep, de garage et aussi de pop grâce à la collaboration de divers chanteurs et chanteuses. Après avoir fait sensation sur la toile à leurs débuts, ils ont signé un contrat de disques, ont lancé un mini-album de leurs premières productions plus dubstep et nous arrivent finalement avec un album complet. « White Noise » mettant en vedette AlunaGeorge connaît du succès depuis plusieurs mois déjà et plusieurs titres de l’album possèdent autant de potentiel, par leur côté entraînant et leurs mélodies inoubliables. Parmi les autres collaborations dignes d’intérêt, notons Eliza Doolittle sur « You & Me », Jessie Ware sur « Confess To Me » et Sam Smith sur « Latch ». Settle est un album électronique de grande qualité et divertissant du début à la fin. Les puristes house le trouveront peut-être un peu trop pop, mais ils se surprendront quand même à l’apprécier. (découverte du mois de septembre 2013)

Vidéoclips : « Latch » - « White Noise » - « When a Fire Starts to Burn »

Cherrytree / Universal

½

Drake – Nothing Was the Same

DrakeNothing Was the Same

Après deux albums qui l’ont propulsé sur la scène rap américaine, le Torontois Drake est de retour avec un troisième album très attendu. Il poursuit dans son style de rap et de R&B plutôt atmosphérique et introspectif, mais en allant un peu plus loin, plus en profondeur. Ce sont les chansons créant une ambiance intimiste bien particulière qui sont les plus intéressantes du disque, comme « Own It » et « 305 to My City ». Mais, il présente aussi d’autres moments uniques de grande qualité comme la sombre « Wu-Tang Forever » et la pop/R&B « Hold On, We’re Going Home » (un des seuls morceaux rythmés du CD). Ce qui demeure encore une fois exceptionnel dans le cas de Drake, c’est qu’il réussit toujours à se différencier de la masse des artistes de rap/hip hop que l’on peut entendre en 2013. (novembre 2013)

Vidéoclips : « Started From the Bottom » - « Hold On, We’re Going Home »

Glassnote / Universal

½

Eels – Wonderful, Glorious

Eels Wonderful, Glorious

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Entre 2008 et 2010, Mark Oliver Everett et Eels avaient été incroyablement prolifiques, enchaînant bande originale (Yes Man) et album sur album dont deux pour la seule année 2010. Et depuis, silence radio. Wonderful, Glorious signe donc un retour attendu que la plupart des médias assimilent toujours à la relative humeur positive d'un songwriter auparavant glorifié pour son atmosphère neurasthénique. Sur chacun de ses disques, Eels arrive à surprendre tout en gardant cet inébranlable parfum familier et absolument indissociable du personnage d'Everett. Wonderful, Glorious ne fait pas exception et pourtant, avec ses treize morceaux, ce disque est de nouveau très dense et conserve ce style paradoxal, à la fois épuré mais aux ornements luxuriants. Donc ce Wonderful, Glorious synthétise bien le parcours sinueux et les chemins de traverse foulés par Eels. Tout, dans cette collection de chansons aux qualités inégales, renvoie scrupuleusement à la discographie des Californiens. On y retrouve clairement les titres bruts de décoffrage dans un esprit garage (« Peach Blossom », « Open My Present »), les si belles ballades spleenétiques aux guitares aigrelettes (« The Turnaround », « True Original »), les blues crasseux (« New Alphabet ») et les trouvailles sonores (« Kinda Fuzzy »). Mais finalement, ce labyrinthe sonore dégage une impression de dispersion qui manque d’offrir un voyage cohérent. On s’emballe parfois mais on décroche souvent. Et c’est toujours la même histoire, avec son passé discographique glorieux, Eels a le devoir de faire mieux au lieu de faire bien. (mars 2013)

The Flaming Lips – The Terror

The Flaming LipsThe Terror

Pour fêter 30 ans de carrière, la plupart des groupes lancent une compilation, réenregistrent leurs vieux succès ou partent sur la route pour une tournée monstre. Dans le cas des Flaming Lips, ils font ce qu’ils savent faire de mieux, c’est-à-dire nous offrir un album toujours aussi expérimental et difficile à aborder. Des guitares psychédéliques, des rythmes hypnotiques et des claviers atmosphériques souvent répétitifs forment la base du son de ce nouvel album. L’ensemble est planant et sombre, et il nous transporte au-delà des nuages, là où la gravité a moins d’importance. En fait, The Terror pourrait être le nouvel album de Pink Floyd si le groupe n’avait pas cessé d’enregistrer il y a 20 ans. Il est peut-être difficile à apprivoiser, mais si on ose y mettre l’effort, on s’en trouve grandement récompensé. Avec The Terror, les Flaming Lips ajoutent un autre excellent album à leur impressionnante carrière, toujours en marge de l’industrie musicale. (juin 2013)

Warner

½

Franz Ferdinand – Right Thoughts, Right Words, Right Action

Franz FerdinandRight Thoughts, Right Words, Right Action

Après 4 ans d’attente, le groupe écossais est enfin de retour sur disque. Et c’est tout un vent de fraîcheur que nous offrent Franz Ferdinand, comme s’ils avaient finalement cessé de se creuser les méninges. La pièce d’ouverture, « Right Action », donne tout de suite le ton à l’album avec une chanson immédiate de la même trempe que « Take Me Out » ou « Do You Want To ». Le groupe évolue entre le rock énergique et la pop accrocheuse tout au long de ce disque qui ne manque pas de succès potentiels. En plus, avec seulement 10 titres totalisant 35 minutes, on aura assurément un instant de déception lorsque l’album se terminera. Mais, la meilleure solution pour contrer sa déception, c’est de retourner immédiatement au début pour un nouveau tour de piste qui sera encore plus satisfaisant. D’accord, on aurait bien pris quelques morceaux additionnels, mais l’ensemble est tellement divertissant et créatif à la fois qu’on ne peut qu’applaudir. Voici l’album qu’attendaient les fans de la première heure! Il rassemblera des amateurs de musique de différents horizons et les fera taper du pied tous ensemble… (chronique principale d'octobre 2013)

Vidéoclips : « Right Action » - « Evil Eye »

Garou – Rhythm and Blues

GarouRhythm and Blues

Pour son nouvel album, Garou revient à ses premières amours, le rhythm and blues. C’est dans ce style qu’il est le plus à l’aise et c’est comme si toute sa carrière de chanteur pop n’avait été qu’une longue pause. Il s’est rendu aux légendaires studios Sanctuary de Londres pour enregistrer cet album sur lequel il reprend des grands classiques du genre, mais aussi des pièces du répertoire francophone qu’il adapte à sa façon. Des classiques comme « I Put a Spell on You » et « Hard to Handle » sont des naturels dans un tel contexte. Par contre, Garou surprend beaucoup plus avec ses relectures de « Quand tu danses » de Gilbert Bécaud, « Cash City » de Luc De Larochellière et « Je voudrais voir New York » de Daniel Lavoie. Aussi au menu, « If I Ain’t Got You » d’Alicia Keys, un des grands succès de la dernière année, « Lonely Boy » des Black Keys et « Bad Day » de Daniel Powter. Avec Rhythm and Blues, Garou s’approprie des chansons bien variées pour en faire un ensemble qui comporte par contre une certaine dichotomie. Les variations sont parfois brusques et un peu bizarres, même si on tente de créer une ligne directrice grâce au rhythm and blues. C’est dommage, car prise séparément, chaque chanson démontre tout le talent de Garou dans ce style musical. (mars 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 4, 9 mars 2013)

Wolfgang / Mercury

Petra Haden – Petra Goes To the Movies

Petra HadenPetra Goes To the Movies

Petra est l’une des trois filles du bassiste jazz Charlie Haden. Elle se sert de sa voix comme d’un instrument et livre la majorité de ses interprétations a capella. Elle a surtout attiré l’attention en 2005 en revisitant dans son intégralité l’album The Who Sell Out de The Who. Pour son nouveau disque, ce sont des pièces classiques du cinéma qui sont recréées dans une atmosphère qui lui est bien personnelle. On peut y entendre des pièces tirées des films Rebel Without a Cause, Taxi Driver, Cinema Paradiso, Psycho, Goldfinger, Superman, My Bodyguard et plusieurs autres. Aussi au menu, l’excellente « Calling You » de Bagdad Cafe. Petra nous plonge dans une ambiance unique qui risque de rappeler de nombreux souvenirs aux cinéphiles, à condition de reconnaître les morceaux présentés bien entendu. (mars 2013)

Anti- / Epitaph

½

Julia Holter – Loud City Song

Julia HolterLoud City Song

Pour son 3e album, Julia Holter poursuit ses expérimentations électroniques, mais réussit à rendre sa musique un peu plus accessible. Des références parisiennes d’une autre époque mélangées à la vie contemporaine à Los Angeles tracent le cadre de ce disque très conceptuel. Elle ajoute toujours magnifiquement des cordes et des cuivres à sa musique électronique, et le résultat est plus efficace que jamais. Il faut dire que pour la première fois elle a enregistré dans un véritable studio, ce qui permet d’ajouter un peu d’envergure et de professionnalisme à sa musique déjà impressionnante sur ses albums précédents. Sur les 9 titres de Loud City Song, Julia nous prouve qu’il est possible de produire une musique à la fois cérébrale et émotionnelle, qu’il est possible qu’une musique d’avant-garde puisse rejoindre un auditoire un peu plus large, même si quelques efforts sont nécessaires pour arriver à vraiment capter l’essence de son œuvre. (septembre 2013)

Vidéoclips : « World » - « In the Green Wild »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 33, 27 septembre 2013)

Domino

½

Hôtel Morphée – Des histoires de fantômes

Hôtel MorphéeDes histoires de fantômes

Il y a déjà quelques années que le groupe Hôtel Morphée roule sa bosse et ça s’entend sur ce premier album d’une grande maturité. Ils ont un son résolument rock avec des insertions d’électronique et des mélodies plutôt froides. La richesse musicale est indéniable alors qu’on découvre à chaque tournant une nouvelle subtilité intéressante. Les guitares sont précises et les percussions militaires viennent ajouter du punch à plusieurs pièces dont la chanson-titre. Le groupe peut nous rappeler Arcade Fire en plusieurs occasions, et il n’a certainement pas à rougir de cette comparaison. Avec ce premier album, Hôtel Morphée nous sert non seulement l’un des meilleurs albums québécois de l’année, mais aussi l’un des meilleurs albums toutes catégories. Bravo! (juin 2013)

Vidéoclip : « Garde à vous »

Audiogram

Tomas Jensen – Plus personne

Tomas JensenPlus personne

Après un disque en hommage à Caetano Veloso, Face A Face B, le Québécois d’adoption (né en Argentine et ayant grandi en France) revient avec un premier album de chansons originales en 5 ans. Coréalisé avec François Lalonde (Jean Leloup, Lhasa de Sela, Dobacaracol), le CD présente un agréable mélange de chansons festives, revendicatrices et plus introspectives. On peut y entendre une grande richesse musicale, avec des cuivres et des cordes, mais tout en subtilité dans une facture folk pop. En fait, il s’agit certainement de son album le plus mature à ce jour, moins éclaté que ses œuvres précédentes. Un disque très réussi! (mars 2013)

Vidéoclip : « Plus personne »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 5, 16 mars 2013)

L-Abe / SIX

½

Silvana Kane – La Jardinera

Silvana KaneLa Jardinera

Silvana Kane est principalement connue en tant que chanteuse du groupe pop Pacifika. Avec La Jardinera, elle présente son premier album solo. On peut surtout y entendre des reprises de chansons de ses artistes latino-américaines préférées comme Chabuca Granda, Mercedes Sosa et Violeta Parra. On y trouve aussi deux nouvelles compositions : la folk « Cruces » et « Vida Llena » (écrite pour sa grand-mère). La Jardinera se présente tout en douceur, avec de belles ballades très touchantes. C’est un album intimiste qu’elle aura certainement beaucoup de plaisir à jouer en spectacle dans de petites salles. (mars 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 1, 16 février 2013)

Six Degrees / SIX

½

Dom La Nena – Ela

Dom La NenaEla

Réalisé par Piers Faccini, Ela est le tout premier album de la violoncelliste d’origine brésilienne Dom La Nena. On y retrouve 13 compositions originales en portugais et en espagnol chantées avec sa douce voix. Les arrangements épurés laissent toute la place à la puissance des compositions. Après avoir joué avec de nombreuses vedettes françaises comme Jeanne Moreau, Camille, Étienne Daho et Jane Birkin, Dom s’est penchée sur ses propres chansons faisant référence à ses expériences personnelles et s’inspirant grandement de Lhasa de Sela. Elle traite entre autres du déracinement dans plusieurs pays, sans nationalité précise, sur un titre comme « No Meu Pais ». L’ensemble cohérent et intimiste est plutôt attachant et nous donne le goût de la découvrir en concert. (mars 2013)

Vidéoclip : « No Meu Pais »

Six Degrees / SIX

½

Halie Loren – Simply Love

Halie LorenSimply Love

Sur ce nouvel album, la chanteuse jazz américaine rend un véritable hommage à l’amour avec de grands classiques romantiques. On retrouve des standards de Carole King (« I Feel the Earth Move »), Henry Mancini (« Moon River »), en plus d’un titre en français, « Le premier bonheur du jour » de Françoise Hardy. En ajout aux 10 reprises incluses sur l’album, Halie signe 3 titres : « Cuando Bailamos », « Bare Feet » et la chanson-titre en conclusion. Avec Simply Love, Halie Loren nous offre un album plein de chaleur qui favorise les rapprochements. (octobre 2013)

Justin Time / SIX

½

Paul McCartney – New

Paul McCartneyNew

Le légendaire chanteur et ex-Beatle semble encore loin de la retraite, à voir le rythme auquel il enchaîne les albums et les tournées. Par contre avec New, il présente son premier disque de chansons originales en six ans. Après Kisses on the Bottom l’an passé, qui reprenait des standards des années 1920, 30 et 40, voilà qu’il se tourne vers l’avenir. Sir Paul propose un son pop rock qui n’est pas dénué d’originalité. Il faut dire qu’il a largement contribué au genre lui-même avec les Beatles, les Wings et son travail en solo depuis maintenant plus de 50 ans. Il fait d’ailleurs un clin d’oeil à ses réalisations passées en plusieurs occasions, tout en conservant un son des années 2010. Pour ce nouveau disque, McCartney a travaillé avec 4 réalisateurs différents, se disant qu’il ferait un choix sur celui qui serait le plus à propos pour l’album. Mais finalement, il a tellement aimé travailler avec chacun qu’il a fini par conserver le travail des quatre. On retrouve donc des réalisations de Mark Ronson, Paul Epworth, Ethan Jones et Giles Martin (le fils du 5e Beatle George Martin). Martin signe la réalisation de la moitié du disque et il s’agit des morceaux les plus variés. Il réalise entre autres la très efficace « Appreciate », une pièce électro quelque peu expérimentale. McCartney mélange les genres tout au long de l’album, ce qui est à la fois excitant et déconcertant. Aussi, sa voix de 71 ans semble fragile en plusieurs occasions. C’est certain qu’il est plutôt difficile pour cette légende vivante de se réinventer à chaque album, mais il réussit tout de même à présenter une œuvre contemporaine intéressante. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Queenie Eye »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 38, 1er novembre 2013)

MPL / Concord / Universal

½

Janelle Monae – The Electric Lady

Janelle MonaeThe Electric Lady

En 2010, un véritable vent de fraîcheur nous est parvenu avec l’arrivée dans le paysage pop de la polyvalente et hétéroclite Janelle Monae. Même si The ArchAndroid s’avérait plutôt difficile d’approche, il démontrait qu’il était possible d’offrir une musique soul / R&B créative. Avec The Electric Lady, Janelle poursuit son œuvre et présente les suites IV et V pour un autre album long de près de 68 minutes en deux parties, meublé d’intermèdes. Janelle fusionne toujours de belle façon musiques pop, rock, soul, R&B et funk, en plus d’intégrer des orchestrations souvent grandioses et une chorale. Encore une fois, il vous faudra un peu de patience pour arriver à apprécier l’ensemble du disque qui peut être déboussolant en plusieurs occasions. Par contre, l’effort s’en trouvera grandement récompensé. Parmi les collaborateurs à l’album, quelques noms se démarquent comme Prince, Erykah Badu et Esperanza Spalding. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Q.U.E.E.N. (feat. Erykah Badu) » - « Dance Apocalyptic »

Atlantic / Warner

Alex Nevsky – Himalaya mon amour

Alex NevskyHimalaya mon amour

Sur son premier album, Alex Nevsky s’imposait comme l’un des morceaux importants de la relève dans la pop québécoise nouveau genre. Le disque était d’ailleurs réalisé par Yann Perreau. Sur Himalaya mon amour, l’artiste va beaucoup plus loin alors qu’il présente une pop majestueuse s’inspirant peut-être un peu de Yann Perreau, mais aussi d’artistes internationaux comme Fun et Edward Sharpe. Il nous offre des chansons en crescendo dont les refrains démesurés constituent de véritables hymnes, comme en fait foi le premier extrait, « On leur a fait croire ». Plus varié que son précédent, l’album va vers de nouveaux territoires et présente une richesse créative incomparable. Avec ce deuxième album, non seulement Alex Nevsky découvre son style bien à lui et atteint sa vitesse de croisière, mais il impose en plus l’une des œuvres les plus originales et complètes de l’univers québécois actuel. Chapeau! (septembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 30, 7 septembre 2013)

Audiogram

Paramore – Paramore

ParamoreParamore

Pour son 4e album studio, Paramore se permet de nombreux essais tout en présentant des pièces pop d’une grande efficacité. Les mélodies ont beau être mémorables, leur musique n’en est pas pour autant simpliste. On retrouve de l’électronique et des orchestrations à différents moments sur l’album, qui est pavé de subtilités qu’on découvre graduellement à chaque nouvelle écoute. Le mélange entre pop et rock est parfaitement maîtrisé sur cet album qui possède tous les ingrédients d’un grand disque, et ce malgré une durée totale de 64 minutes. Le réalisateur Justin Meldal-Johnsen a su tirer le meilleur du groupe qui présente assurément son meilleur enregistrement à ce jour. Finalement, le grand remue-ménage qui a eu lieu au sein du groupe ces dernières années aura donné l’électrochoc nécessaire au présent trio pour le propulser au sommet de son art. (juin 2013)

Vidéoclips : « Now » - « Still Into You »

Fueled By Ramen / Warner

Queens Of The Stone Age – …Like Clockwork

Queens Of The Stone Age…Like Clockwork

Après 6 ans d’absence sur disque, le groupe métal alternatif est de retour avec un 6e album, …Like Clockwork. Josh Homme semble bien décidé à revenir à la recette gagnante du tournant du millénaire alors qu’il propose quelques morceaux franchement accessibles comme « I Sat By the Ocean ». Même s’il offre un album extrêmement varié, Homme réussit à créer une ligne directrice solide autour de son jeu de guitare et de sa voix. Le résultat est impressionnant en constance et en créativité. L’une des principales forces de QOTSA est de pousser à fond dans le métal et de revenir tout de suite après tout en retenue. Ce côté déstabilisant du groupe contribue à toujours conserver notre intérêt en nous forçant à demeurer aux aguets. Pour ajouter un peu de piquant à l’ensemble, Homme s’entoure de collaborateurs de renom : Mark Lanegan, Alex Turner (Arctic Monkeys), Trent Reznor, Jake Shears (Scissor Sisters), Nick Oliveri, Dave Grohl et Elton John. …Like Clockwork est un album brillant, à la fois profond et accrocheur, énergique et introspectif. Une très belle surprise! (chronique principale de juillet 2013)

Vidéoclip : « I Appear Missing »

Matador / Beggars

Shaka Ponk – The Geeks and the Jerkin’ Socks

Shaka PonkThe Geeks and the Jerkin’ Socks

Shaka Ponk a débuté en quelque sorte en tant que le pendant français de Gorillaz alors qu’en spectacle ils privilégiaient les animations et qu’ils ont une mascotte virtuelle, Mister GOZ. Musicalement, ils proposent un mélange entre punk, funk, hip hop et électronique. Paru en 2011 en France, The Geeks and the Jerkin’ Socks présente pour la première fois la nouvelle chanteuse anglo-égyptienne Samaha Sam. On y retrouve encore une fois un très bon mélange entre rock et électro, mais ce sont les moments de rock ‘n’ roll énergique qui attirent le plus l’attention, comme avec l’excellente « Let’s Bang ». On retrouve une collaboration avec Bertrand Cantat (Noir Désir) pour la seule chanson en français, « Palabra Mi Amor ». On peut également entendre le rappeur Beat Assaillant sur « Old School Rocka ». D’autres titres qui ne manqueront pas de capter votre attention sont les très efficaces « I’m Picky » et « Sex Ball ». Voici un album particulièrement réussi et extrêmement divertissant qui non seulement vous plaira jusqu’à la fin, mais vous obligera à le jouer en boucles. (juillet 2013)

Vidéoclips : « Let’s Bang » - « My Name is Stain » - « Sex Ball » - « I’m Picky » - « Palabra Mi Amor »

Tôt ou Tard / SIX

½

Tegan and Sara – Heartthrob

Tegan and SaraHeartthrob

Les jumelles Tegan et Sara Quin font déjà carrière depuis une quinzaine d’années. Alors que les Canadiennes présentaient un son folk rock à leurs débuts, elles prennent désormais une direction résolument électro pop avec un son léché et des claviers à profusion. Elles avaient bien tenté quelques incursions du genre sur Sainthood en 2009, mais sur Heartthrob, c’est plus qu’évident qu’elles ont un désir de devenir populaires. On peut maintenant les comparer à un mélange entre Robyn et Katy Perry. La réalisation du disque a été confiée à Greg Kurstin qui a travaillé avec les chanteuses les plus populaires des dernières années dont Kelly Clarkson, Ke$ha, Kylie Minogue, Lily Allen et Natasha Bedingfield. Le résultat est un album propre des années 2010, sans grands écarts de conduites ni surprises. Heartthrob s’écoute bien jusqu’à la fin et possède tout ce qu’il faut de mélodies accrocheuses et de dynamisme pour propulser les jumelles aux sommets des palmarès. Avec ce nouvel album, Tegan et Sara réussissent à apporter un peu d’énergie créatrice à la musique pop. Beau travail! (mars 2013)

Vidéoclip : « Closer »

Warner

½

Vampire Weekend – Modern Vampires of the City

Vampire WeekendModern Vampires of the City

Pour son troisième album, le groupe new yorkais laisse tomber les guitares africaines, ce qui provoque une coupure drastique avec son passé. Il réussit par contre à proposer encore de bonne compositions, enveloppées d’arrangements léchés, même si un peu moins chargés qu’auparavant. Il ne fait pas de doute que Vampire Weekend demeurent des maîtres dans la création d’atmosphères uniques. Ils ont beau calmer le jeu, ils reviennent tout de même avec quelques moments à grand déploiement. Ils ont certainement gagné en maturité sur ce nouvel album, ce qui pourra déplaire à certains de leurs fans. Par contre, ils réussissent à évoluer de belle façon. (juillet 2013)

XL / Beggars

½

Kanye West – Yeezus

Kanye WestYeezus

Pour son 6e album, Kanye West tenait à conserver la plus grande discrétion, évitant ainsi qu’aucune chanson ne se retrouve sur la toile avant sa sortie officielle. Yeezus est un disque bizarre et rempli de contradictions, avec une direction souvent agressive et une musique rap qui intègre du rock et de l’électronique. Difficile à apprivoiser à la première écoute, l’album prend tout son sens lorsqu’on lui donne du temps. Plusieurs compositions sont de grande qualité et l’ensemble demeure créatif jusqu’à la fin. Des pièces comme « Black Skinhead » et « New Slaves » deviendront probablement des incontournables du répertoire de Kanye West. « Blood on the Leaves » est aussi un classique instantané et contient un échantillonnage de « Strange Fruit » de Nina Simone. Sur Yeezus, West semble bien décidé à laisser sortir toute sa colère sans retenue, ce qui donne un album plutôt éloigné de ce qu’on se serait attendu d’un nouveau papa, lui qui a vu sa copine Kim Kardashian accoucher quelques jours à peine avant la sortie du disque. (chronique principale d'août 2013)

Vidéoclip : « Black Skinhead »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 24, 27 juillet 2013)

Def Jam / Universal

½

 

ENFANTS :

 

Atchoum – Dans ma tête

AtchoumDans ma tête

Derrière Atchoum se cache Véronique Gagné. Pour ce quatrième album, elle présente à nouveau des ritournelles qui plairont aux tout-petits, accompagnées d’une musique qui attirera aussi l’attention des plus grands. Elle offre en effet un excellent mélange de rock, pop, ska et folk. Ces rythmes accompagnent de belle façon ses mélodies accrocheuses. Pour Dans ma tête, Atchoum est entourée de collaborateurs de grand talent comme Pépé et sa guitare et Ariel, lauréat des Francouvertes 2009. À travers ses textes qui toucheront assurément les enfants, on peut aussi entendre une reprise de « Les cornichons », un succès yé-yé popularisé par Nino Ferrer dans les années 1960. Voici un album pour enfants qui possède une belle énergie et de grandes qualités musicales. (décembre 2013)

Sphère

½

Madame Diva – Viva la Diva!

Madame DivaViva la Diva!

Jocelyne Baribeau, alias Madame Diva, a étudié le chant et le piano classiques, en plus de suivre divers ateliers d’interprétation et d’écriture. Cette auteure, compositeure et interprète manitobaine écrit autant pour les enfants que pour les adultes. Viva la Diva! est son 2e album pour enfants, un disque de 14 pièces pour un total de plus de 45 minutes. On y trouve autant des mélodies amusantes que des textes réfléchis, mettant en évidence l’environnement et la nature humaine. Plusieurs des chansons de l’album deviendront rapidement de véritables vers d’oreille. Il s’agit donc d’un bien bon album par ce personnage flamboyant qu’est Madame Diva. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 27, 17 août 2013)

APCM

½

Marijo – Quand il pleut… il mouille en masse!

MarijoQuand il pleut… il mouille en masse!

Marijo est une auteure, compositeure et interprète manitobaine qui possède 7 ans d’expérience en tant qu’enseignante au niveau primaire, ainsi que 4 ans en montage de spectacles avec le groupe percussionniste féminin Insisto, sans oublier 12 ans de scène. Avec ce court album de moins de 20 minutes, elle interprète des chansons du domaine public s’adressant à de jeunes enfants. Elle présente des versions uniques de ces chansons dont certaines sont bien connues comme « Promenons-nous dans le bois » et « Nous n’irons plus au bois ». Musicalement, le disque est riche en cordes et en percussions, pour un son de qualité. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 27, 17 août 2013)

APCM

 

AUTRES CHRONIQUES :

 

Beyoncé – Beyoncé

BeyoncéBeyoncé (2013)

À quelques jours de Noël, Beyoncé a pris tout le monde par surprise en présentant un nouvel album qui n’avait pas du tout été annoncé. Il en a résulté un branle-bas de combat sur les réseaux sociaux où on a pris l’habitude de devancer les nouvelles et non de se faire doubler. La stratégie a été payante puisque le disque a rapidement atteint le sommet des palmarès. Sur ce 5e album, Beyoncé a coécrit et coréalisé chacune des chansons. Probablement son meilleur disque depuis B’day, elle y présente quelques-unes de ses meilleures chansons, en plus de plusieurs titres sexuellement explicites. Les collaborateurs incluent son mari Jay-Z, ainsi que Drake, Frank Ocean et Blue Ivy. Pour la réalisation, elle travaille avec certains des plus grands dont Pharrell Williams, Timbaland et The-Dream. C’est un album de très grande qualité que nous offre Beyoncé Knowles avec ce disque éponyme, un des grands de sa carrière. (chronique principale de février 2014)

Vidéoclips : « Drunk in Love » - « XO »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 52, 7 février 2014)

½

Céline Dion – Loved Me Back to Life

Céline DionLoved Me Back to Life (2013)

Pour son premier album anglophone en six ans, la diva québécoise tente de rajeunir son public avec une teinte R&B qu’on ne lui connaissait pas jusque là. Elle fait même un duo avec Ne-Yo pour la pièce mid-tempo « Incredible ». Céline revient tout de même avec son équipe d’auteurs-compositeurs et des collaborateurs de renom comme Stevie Wonder (qui chante avec elle sur sa reprise de « Overjoyed ») et Diane Warren (qui lui offre « Unfinished Songs »). Elle reprend aussi un succès de 1975 de Janis Ian, « At Seventeen ». Malgré quelques tendances à la modernité, l’ensemble demeure fidèle au style pop adulte de la chanteuse. Grâce à ce nouvel album bien produit, elle réussira sûrement à satisfaire encore une fois son auditoire. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 42, 29 novembre 2013)

Icona Pop – This is… Icona Pop

Icona PopThis is… Icona Pop (2013)

Le duo électro-pop suédois présente enfin son premier album après avoir fait la pluie et le beau temps avec le succès « I Love It » (mettant en vedette Charli XCX). Ce succès énergique a mis la table pour un disque tout aussi entraînant où les rythmes dansants s’enchaînent à merveille pendant 33 petites minutes. Toutes les pièces possèdent un potentiel intéressant à la fois dans les radios que sur les planchers de danse. On peut comparer le duo féminin en partie à Katy Perry ou à Ke$ha, mais le duo russe T.A.T.U. nous vient aussi en tête par leur façon de chanter en harmonie. Chose certaine, c’est un album grandement divertissant que nous proposent ces deux jeunes suédoises qui ont visiblement un désir immense de faire la fête. Voici donc un bon disque de musique pop. (novembre 2013)

Vidéoclips : « I Love It » - « We Got the World » - « Girlfriend » - « All Night »

Big Beat / Ten / Atlantic / Warner

½

Avril Lavigne – Avril Lavigne

Avril LavigneAvril Lavigne (2013)

Plus de 10 ans après ses débuts et à la veille de ses 30 ans, Avril Lavigne présente son 5e album, un album éponyme. L’épouse de Chad Kroeger (Nickelback) fait confiance à son mari pour l’écriture de plus de la moitié des titres de ce nouvel opus, en plus de chanter avec elle sur « Let Me Go ». Avril se permet un autre duo, avec Marilyn Manson cette fois pour l’énergique « Bad Girl ». Ce nouveau disque présente de bonnes chansons, mais la chanteuse ontarienne manque encore une fois de constance, peut-être parce qu’on retrouve un peu trop de compositions de Kroeger? Ses fans devraient tout de même y trouver leur compte. (janvier 2014)

Vidéoclips : « Here’s to Never Growing Up » - « Rock ‘n’ Roll » - « Let Me Go »

France D’Amour – En love majeur

France D’AmourEn love majeur (2013)

Après un intermède jazz avec Bubble Bath & Champagne, France D’Amour est de retour avec son pop rock caractéristique sur ce 10e album original en carrière. Le romantisme de son disque précédent a quand même su trouver son chemin jusqu’à En love majeur. On peut d’ailleurs le découvrir sur « Puzzle », le premier extrait qui a tourné dans les radios depuis le début de l’été. Un autre des moments forts du disque est « Mon cœur acoustique », une pièce écrite par l’un des principaux collaborateurs de l’album, Alexandre Poulin. Il s’agit d’un véritable hommage à la musique et ce qu’elle a pu apporter de beau dans la vie de France. La chanteuse a coréalisé l’album avec son vieux complice, Guy Tourville, et le résultat est un disque chaleureux qui présente finalement pas mal de similarités avec Bubble Bath & Champagne. (décembre 2013)

Tandem

Édith Butler – Le retour

Édith ButlerLe retour (2013)

En 50 ans de carrière, Édith Butler a vendu plus de 2 millions d’albums. Après 10 ans d’absence sur disque, la chanteuse acadienne présente un nouvel album qui se veut pour elle un retour aux sources. Sur Le retour, elle aborde les thèmes de ses racines, sa culture, son expérience de vie et bien sûr, l’amour. Elle présente le tout dans une facture folk très contemporaine, aux sonorités des années 2010. La chanteuse s’entoure de collaborateurs de renom avec des textes de Lise Aubut et Luc Plamondon, la réalisation de Guy Tourville, Jean-François Beaudet à la guitare, et Yves Desrosiers aux arrangements et à la réalisation de « La tourterelle ». En plus, Édith s’offre deux duos avec des Acadiennes de la relève : « Rue Dufferin » avec Marie-Jo Thério (qu’elles avaient interprétée ensemble lors des festivités du 400e des Acadiens à Halifax en 2004) et « Complainte pour Sainte-Catherine » des Sœurs McGarrigle en duo avec Lisa Leblanc. Il s’agit d’un retour discographique réussi pour Édith Butler. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 42, 29 novembre 2013)

Tandem

Sky Ferreira – Night Time, My Time

Sky FerreiraNight Time, My Time (2013)

Même si elle n’est âgée que de 21 ans, la chanteuse pop de Los Angeles a déjà les pieds solidement plantés dans l’industrie musicale, d’abord grâce à son amitié passée avec Michael Jackson, puis par ses contacts avec des producteurs de Britney Spears. Un peu provocatrice, Sky Ferreira n’hésite pas à se dénuder pour la couverture de son premier album, de quoi rendre jalouse celle qui ressent un profond besoin d’attention médiatique ces temps-ci, Miley Cyrus. Sur Night Time, My Time, Sky présente un excellent mélange de pop légère, d’électronique et de rock. Certaines pièces penchent vers un style new wave (« Love in Stereo »), alors que des guitares passablement agressives viennent s’ajouter de belles façon en d’autres occasions (« You’re Not the One », « I Will »). Ce mélange de légèreté et d’agressivité demeure parfaitement pertinent tout au long du disque qui offre en bout de ligne une belle constance. Voici donc un très bon premier essai pour cette talentueuse chanteuse dont on entendra sûrement parler longtemps. (découverte du mois de décembre 2013)

Vidéoclip : « You’re Not the One »

Capitol / Universal

½

Haim – Days Are Gone

HaimDays Are Gone (2013)

Les trois sœurs Haim proviennent de la Californie et présentent leur tout premier album après de nombreuses années à reprendre d’autres chansons en spectacle. Elles nous offrent un son pop rock fortement influencé de Fleetwood Mac et de la musique pop électronique des années 1980. Sans prétention, leur musique est grandement accessible et très agréable à écouter. Elle vous replongera assurément dans une ambiance d’il y a 30-35 ans avec des noms comme Stevie Nicks et Phil Collins qui nous viennent aisément en tête. Leurs compositions ne sont peut-être pas les plus originales, mais elles sont extrêmement rafraîchissantes. En plus, elles sont magnifiquement interprétées par ces sœurs dont les harmonies vocales sont parfaites. (découverte du mois de janvier 2014)

Vidéoclips : « Forever » - « Don’t Save Me » - « Falling » - « The Wire »

Columbia / Sony

½

Lissie – Back to Forever

LissieBack to Forever (2013)

Lissie Maurus a grandi en Illinois avant de déménager en Californie. Après un premier album de qualité en 2010, elle nous revient avec Back to Forever. Réalisé par Jack Knife Lee (R.E.M., Weezer, Snow Patrol), ce nouvel album pige allègrement dans les influences pop rock des années 1980. Mis à part quelques sonorités, le disque présente moins d’influences country que le premier de la chanteuse. Un son puissant fait en sorte de rendre l’album entraînant, malgré la présence de quelques ballades un peu plus ennuyantes. C’est donc un deuxième opus réussi que nous propose cette artiste de grand talent. (décembre 2013)

Vidéoclips : « Shameless » - « Further Away (Romance Police) » - « Sleepwalking »

Columbia / Sony

½

Laurence Hélie – À présent le passé

Laurence HélieÀ présent le passé (2013)

Sur ce deuxième album, Laurence Hélie présente un album intemporel de musique pop aux influences folks et blues. Les nombreux instruments utilisés créent une grande richesse musicale dans un univers chaleureux et intimiste. Pour ce faire, Laurence a pu compter sur des musiciens de premier plan autour du guitariste et réalisateur Joe Grass (Patrick Watson, Marie-Pier Arthur), du bassiste Hans Bernhard et du batteur Mark Wheaton (The Luyas). On peut aussi entendre les voix d’Andréa Lindsay, d’Alexandre Désilets, de Louis-Jean Cormier, etc. Puis, des paroliers sont venus greffer leurs mots à ceux de Laurence : Dave Richard, Brice Homs et Frédérick Baron. Malgré sa simplicité, ce nouvel album de Laurence Hélie surprend par son originalité et son audace. (décembre 2013)

Simone

½

Sally Folk – Sally Folk

Sally FolkSally Folk (2013)

Née à Montréal d’un père algérien et d’une mère québécoise, Sally Folk aime mélanger les cultures dans son écriture et sa musique. Femme moderne, elle n’hésite pas à aborder des sujets plus tabous. Avec ce premier album éponyme, elle présente 12 titres variés naviguant entre la pop et le rock. Le premier extrait, « Heureux infidèles », a atteint les sommets des palmarès radio et plusieurs autres morceaux possèdent tout autant de potentiel. La guitare rock ‘n’ roll de « On dira aux autres » vous fera assurément suivre le rythme, alors que d’autres pièces présentent plutôt une atmosphère feutrée et chaleureuse. Découverte par Marc Déry, elle peut compter sur sa collaboration ainsi que celle de son acolyte Michel Dagenais, réalisateur et compositeur de renom (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Maxime Landry, Marc Déry). On peut aussi entendre la voix de Daniel Bélanger dans la pièce « Les hommes du quartier ». L’univers de Sally Folk est bien particulier et qu’il est agréable de le découvrir! (décembre 2013)

Vidéoclip : « Heureux infidèles »

Entourage

½

Aurélia O’Leary – Plus dans ma tête

Aurélia O’LearyPlus dans ma tête (2013)

Protégée de Richard Desjardins, Aurélia O’Leary présente son deuxième album, Plus dans ma tête. Née à Gaspé, Aurélia a grandi sous le soleil de la Provence dans le sud de la France. Elle a fait partie de plusieurs formations musicales et a exploré le rock, les chansons françaises et le jazz. Elle a poursuivi ses expériences à Paris où elle a développé un répertoire de standards réarrangés à sa façon, un spectacle qu’elle a présenté en France et un peu partout en Europe. C’est suite à son retour au Québec en 2003 qu’elle a enregistré un premier album, acclamé de la critique. Elle possède une voix soul unique et des mélodies envoûtantes qui la placent dans une classe à part. Sur ce deuxième album, elle compose tous les textes et la musique, en collaboration avec Gilles Brisebois (qui réalise aussi l’album avec Aurélia). Richard Desjardins lui a aussi offert la pièce « Love Light ». Plus dans ma tête est un peu plus accessible que son précédent disque avec un son pop accrocheur aux influences blues, funk, reggae, rock et jazz. C’est donc un album d’une grande richesse que nous offre Aurélia O’Leary. (décembre 2013)

Artic

½

Ladies of the Canyon – Diamond Heart

Ladies of the CanyonDiamond Heart (2013)

Les quatre Montréalaises de Ladies of the Canyon sont de retour avec un deuxième album, encore une fois ancré dans le country rock à la californienne. Par contre, le quatuor féminin semble plus que jamais s’inspirer des classiques du rock, de Led Zeppelin à Fleetwood Mac en passant par Jefferson Airplane. Elles vont même jusqu’à reprendre le classique de Led Zeppelin « Babe I’m Gonna Leave You ». Pourtant, elles avaient manifesté le désir de présenter un album de pur country et s’étaient même installées temporairement à Nashville. Le projet n’ayant pas débloqué, les voilà de retour dans le style qu’elles font le mieux, cet excellent mélange de guitares et d’harmonies country, avec une énergie plus rock. La réalisation de Mark Howard (Tragically Hip, Lucinda Williams, Vic Chesnutt) a certainement aussi contribué à façonner cet assemblage. Malgré de très fortes influences du passé, le groupe réussit à présenter un album bien intéressant. (novembre 2013)

Warner

½

Agnes Obel – Aventine

Agnes ObelAventine (2013)

L’auteure-compositrice, chanteuse et pianiste danoise présente son deuxième album avec Aventine. Elle propose encore une fois une musique pop alternative adulte à tendance atmosphérique. Le piano domine toujours, mais l’ajout du violon et du violoncelle de l’Allemande Anne Müller, ainsi que la présence de Mika Posen (Timber Timbre) viennent ajouter de la richesse à son œuvre. Sa musique très cinématographique peut être comparée à celle de PJ Harvey, Tori Amos ou Joanna Newsom, mais Agnes s’inspire aussi de la musique classique en certaines occasions. C’est un album envoûtant que nous offre Agnes Obel avec Aventine. (décembre 2013)

PIAS / SIX

½

Lindi Ortega – Tin Star

Lindi OrtegaTin Star (2013)

L’Ontarienne Lindi Ortega possède une voix qui rappelle celles de Dolly Parton et de Emmylou Harris. Musicalement, elle propose une musique country plutôt contemporaine. Elle possède aussi certaines influences folks, même si plusieurs morceaux demeurent généralement énergiques avec une touche très agréable de rock alternatif. Elle présente quelques très solides compositions et réussit à nous séduire jusqu’à la fin. En fait, c’est un bien bon troisième album que nous offre la talentueuse auteure-compositeure et interprète. (décembre 2013)

Last Gang

½

Dom La Nena – Golondrina

Dom La NenaGolondrina (2013)

Suite au succès de son premier album, Ela, la violoncelliste et chanteuse brésilienne a décidé de produire un mini-album de 4 titres autour de la nouvelle chanson « Golondrina ». Les trois autres titres sont des reprises : « Start a War » (de The National), « Djian’s Waltz » (de Stephan Eicher) et « Con Toda Palabra » (de Lhasa). Dom donne à ces chansons une toute nouvelle couleur alors qu’elle les interprète seule au violoncelle. Elle chante en anglais pour la première fois sur « Start a War », mais elle chante aussi en français pour la première fois sur « Djian’s Waltz », alors qu’elle trouvait trop difficile de chanter dans cette langue auparavant. En attendant un prochain album de la part de Dom La Nena, voici quatre chansons pour vous mettre en appétit. (janvier 2014)

Six Degrees / SIX

½

Stacey Kent – The Changing Lights

Stacey KentThe Changing Lights (2013)

La chanteuse jazz originaire du New Jersey présente encore une fois un album séduisant qui réussit à créer une atmosphère toute particulière. C’est sûrement en grande partie grâce à la réalisation de Jim Tomlinson (son saxophoniste et son mari) qui est en mesure de bien mettre en évidence le talent de Stacey à faire passer l’émotion par sa voix douce et chaleureuse. Sur cet album, Stacey laisse libre court à son amour de la musique brésilienne. Elle a travaillé entre autres avec le poète portugais Antonio Ladeira, ainsi que l’auteur français Bernie Beaupère. The Changing Lights est un très bon disque de jazz intégrant de la musique du monde. (novembre 2013)

Parlophone / Warner

½

Christine Jensen Jazz Orchestra – Habitat

Christine Jensen Jazz Orchestra – Habitat (2013)

C’est devant Habitat 67 à Montréal que pose la saxophoniste soprano Christine Jensen pour la pochette de son deuxième album avec grand orchestre. Habitat contient 6 pièces, la plupart autour des 10 minutes avec une pointe à 15 minutes pour « Nishiyuu », une pièce inspirée par la marche de plus de 1 500 kilomètres par six jeunes Cree en janvier 2013. Toutes composées et arrangées par Jensen, elles sont reliées entre elles par des lieux qui l’ont inspirée : les Prairies canadiennes, Brooklyn, le Pérou, Port-au-Prince, sans oublier bien sûr Montréal. Elle s’entoure des mêmes musiciens que sur Treelines, incluant le pianiste John Roney. On retrouve aussi des collaborateurs solistes comme sa sœur Ingrid Jensen à la trompette, Chet Doxas au saxophone ténor sur « Nishiyuu » et Joel Miller aussi au saxophone ténor sur « Tumbledown ». Voici un très bel album de jazz instrumental pour un souper entre amis ou un moment de relaxation en fin de soirée. (décembre 2013)

Justin Time / SIX

½

Les Country Girls – Parties pour la gloire

Les Country GirlsParties pour la gloire (2013)

Les comédiennes Sylvie Moreau et Sandra Dumaresq offrent leur spectacle country depuis un bon bout de temps déjà (elles ont donné plus de 100 représentations en 2007). Par contre, elles présentent leur tout premier album avec Parties pour la gloire. Elles y interprètent à leur façon de grands succès du country. On peut même entendre des classiques américains adaptés en français. Ces classiques incluent les versions françaises de « On the Road Again », « Bridge Over Troubled Water », « Only Love Can Break Your Heart » et « Always on my Mind ». Les Country Girls ne se prennent pas au sérieux, mais elles offrent tout de même de solides interprétations de ces incontournables du country. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 41, 22 novembre 2013)

Juliette Gréco – Gréco chante Brel

Juliette GrécoGréco chante Brel (2013)

S’attaquer au répertoire de Jacques Brel comporte toujours son lot de risques. Par contre, lorsque l’on s’appelle Juliette Gréco et qu’on a été l’une des premières à chanter les textes du jeune Belge, l’exercice devient tout ce qu’il y a de plus naturel. Il s’agit donc ici d’une rencontre au sommet entre l’un des plus grands auteurs de sa génération et une interprète plus grande que nature. On retrouve 12 titres parmi les plus célèbres de Brel, remis en musique par le légendaire pianiste, compositeur et fidèle compagnon de Jacques Brel, Gérard Jouannest. Gréco interprète ces textes avec une théâtralité unique qui rendent très bien justice à ces chansons classiques. (décembre 2013)

DEP / Universal

½

Gino Quilico – Serata d’amore

Gino QuilicoSerata d’amore (2013)

Accompagné de l’Ensemble TrioSphère, de l’accordéoniste Alexander Sevastian et du guitariste Glenn Lévesque, le baryton lyrique Gino Quilico propose 14 des plus célèbres chansons d’amour italiennes. Les arrangements de Dominic Bouliane aident à découvrir l’univers dans lequel a grandi le chanteur. On peut entendre des pièces classiques de Rossini, Chopin et Mozart, mais aussi des œuvres plus récentes comme « Lei » de Charles Aznavour. Parmi les chansons italiennes incontournables, notons « Caruso » en ouverture du CD et « O Sole Mio » en conclusion. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 49, 17 janvier 2014)

Analekta

½

St. Lucia – When the Night

St. LuciaWhen the Night (2013)

St. Lucia est essentiellement le groupe de Jean-Philip Grobler, un musicien né en Afrique du Sud qui a étudié à Londres avant de s’installer à Brooklyn, New York. When the Night est le premier album de St. Lucia et il présente une musique pop indie dans laquelle les synthétiseurs occupent une place prédominante. Les influences des années 1980 sont évidentes, mais leur musique s’adapte parfaitement aux années 2010. C’est un album accrocheur et romantique, mais aussi créatif et sophistiqué. Les nostalgiques de la pop surproduite des années 1980 en auront plein les oreilles avec ce groupe contemporain qui n’hésite pas à distribuer les clins d’œil au passé. Ils le font de façon tellement intelligente qu’on ne peut leur reprocher, surtout lorsqu’on se retrouve à taper du pied sur un des nombreux rythmes efficaces de ce très bon disque. (découverte du mois de février 2014)

Vidéoclips : « September » - « Elevate »

Columbia / Sony

½

Britney Spears – Britney Jean

Britney SpearsBritney Jean (2013)

Britney parle de son 8e album comme de son plus personnel à ce jour. Le problème, c’est qu’avec seulement 10 titres totalisant 36 minutes, elle ne semble pas avoir grand-chose à dire… Dr. Luke, qui avait produit les plus gros succès de son album précédent, ainsi que son fidèle collaborateur Max Martin sont désormais absents. Deux gros trous que n’arrive pas à combler un will.i.am de plus en plus agaçant, qui réalise 7 des 10 pièces et contribue à façonner une nouvelle personnalité à la manipulable Britney. Sa participation à « It Should Be Easy » ressemble plus à une performance de will.i.am mettant aussi en vedette Britney Spears. L’énergique « Work Bitch » est l’un des morceaux les plus divertissants du disque, même si le son techno semble tout droit sorti des années 1990. En fait, la chanson la plus réussie est sans contredit la pièce pop pure « Passenger », coécrite avec Katy Perry et réalisée par Diplo. Il s’agit d’un des seuls moments de ce court CD où l’on sent que Britney est confortable et en contrôle. À noter qu’elle chante pour la première fois sur disque avec sa sœur Jamie Lynn sur « Chillin’ With You », mais ces 3 minutes 40 ne passeront certainement pas à l’histoire. Malheureusement pour Britney, elle semble encore servir de marionnette sur cet album qui ne lui ressemble certainement pas autant qu’elle l’affirme, malgré quelques envolées pop accrocheuses. Britney Jean constitue peut-être son pire album à ce jour! (février 2014)

Vidéoclips : « Work Bitch » - « Perfume »

One Direction – Midnight Memories

One DirectionMidnight Memories (2013)

Le groupe d’adolescents de Londres présente déjà un 3e album en autant d’années. Leur défi : continuer à produire des hits à la chaîne comme ils l’ont fait avec régularité depuis 2011. Midnight Memories contient suffisamment de succès potentiels pour leur permettre d’atteindre leur objectif. Les pièces acoustiques énergiques cadrent bien dans le contexte de 2013 et viennent donner une nouvelle direction musicale à ce groupe prédestiné par son nom à demeurer prévisible d’un disque à l’autre. En ce sens, il est plus qu’intéressant de découvrir déjà une évolution dans cette jeune carrière. On retrouve aussi quelques chansons à tendance plus rock, mais celles-là nous replongent surtout dans une atmosphère des années 1980 qui peut sembler vieillotte. C’est le cas entre autres pour la chanson-titre qui aurait pu être interprétée par Def Leppard en 1987. Le groupe réussira certainement à rallier ses nombreux fans, encore une fois, malgré quelques manques d’originalité. (février 2014)

Vidéoclips : « Best Song Ever » - « Story of My Life » - « Happily »

Simple Plan – Get Your Heart On – The Second Coming!

Simple PlanGet Your Heart On – The Second Coming! (2013)

Deux ans et demi après la parution de son dernier album, Get Your Heart On!, le populaire groupe pop punk montréalais revient avec un mini-album de 7 titres, question de faire patienter ses fans en attendant un nouvel album complet. Suite logique de l’album, The Second Coming ne va pas vraiment au-delà de ce disque avec des pièces pop grandement accrocheuses et efficaces, mais qui ne se démarquent pas vraiment par leur créativité. Il y a bien l’utilisation de quelques claviers et d’électronique en certaines occasions qui crée une certaine différenciation avec l’essentiel de leur œuvre, mais rien pour nous faire parler d’un changement radical. Il s’agit donc véritablement d’un disque pour nous faire patienter en attendant quelque chose d’un peu plus senti. (février 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 47, 3 janvier 2014)

Atlantic / Warner

Garou – Au milieu de ma vie

GarouAu milieu de ma vie (2013)

Un an après Rhythm and Blues, le chanteur québécois revient avec un album qui se veut un bilan de sa vie. Il y évoque ses erreurs (« Toutes mes erreurs »), ses débuts dans les bars (« Le blues dans le sang »), les amours compliqués (« Avancer ») et ceux qui débutent (« Avec elle »). La vedette internationale, grâce en grande partie à sa participation à la version française de The Voice, peut compter sur des collaborateurs prestigieux pour l’écriture des 11 titres que contient ce huitième album (en plus de 3 morceaux en boni). Ces collaborateurs incluent Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Pascal Obispo, Gérald de Palmas, Daran, Richard Cocciante, ainsi que Luc Plamondon (pour 3 pièces dont la chanson-titre). Dans le cas de Goldman, c’est la chanson « Du vent, des mots » qu’il offre à Garou, un duo rythmé avec Charlotte Cardin, finaliste à la première édition québécoise de La Voix. Les sonorités de l’album sont bien intéressantes alors que la musique pop rock magnifiquement produite met parfaitement en valeur les textes et la voix de Garou. Avec Au milieu de ma vie, Garou présente un album bien personnel à ses fans, un album qui risque fort de connaître un immense succès à travers la francophonie. (février 2014)

DEP / Universal

Pierre Lapointe – Les callas

Pierre LapointeLes callas (2013)

Le mini-album à édition limitée Les callas ramène Pierre Lapointe dans une version dépouillée guitare-piano-voix. Ce court disque de 22 minutes présente des pièces simples enregistrées avant et après l’album Punkt. On y retrouve donc un mélange des déchirements amoureux du disque Sentiments humains et des textes plus explicites de Punkt. Une formule dépouillée convient toujours parfaitement à Pierre Lapointe qui atteint l’apogée avec la touchante « Quelques gouttes de sang » et la chanson-titre, un duo romantique avec Ariane Moffatt. (février 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 47, 3 janvier 2014)

Audiogram

½

B.o.B – Underground Luxury

B.o.BUnderground Luxury (2013)

Le rappeur de la Georgie nous arrive avec un troisième album, Underground Luxury. Il s’agit pratiquement d’un album-concept alors que la plupart des textes traitent de consommation et de luxe. L’album de 15 titres débute lentement avec « All I Want » et « One Day » (incluant une longue discussion à la fin). Il reprend un peu de vie avec « Paper Route », mais c’est lorsqu’il est accompagné de collaborateurs que B.o.B réussit véritablement à s’imposer. C’est le cas avec Future sur « Ready », Priscilla sur « John Doe » et Chris Brown sur « Throwback ». On retrouve aussi de bons moments avec T.I. et Juicy J sur « We Still in this Bitch » et avec 2 Chainz sur l’hymne idéal pour les clubs de danseuses, « Headband ». On retrouve de bons moments sur ce nouvel album de B.o.B, mais il présente malheureusement de nombreuses inégalités. (février 2014)

Vidéoclips : « We Still in this Bitch » - « Headband » - « Ready » - « Paper Route » - « John Doe »

Atlantic / Warner

Billie Joe + Norah – Foreverly

Billie Joe + NorahForeverly (2013)

Le leader de Green Day, Billie Joe Armstrong, s’associe à Norah Jones pour enregistrer cet album inspiré de Songs Our Daddy Taught Us des Everly Brothers. Enregistré en 1958, il s’agissait d’un album de chansons traditionnelles américaines réinterprétées à leur façon. Billie Joe et Norah n’ont pris que 9 jours pour enregistrer cet hommage bien senti aux Everly Brothers par la qualité des harmonies vocales. Il faut dire qu’une association entre le punk et la chanteuse jazz n’est pas un match parfait automatique pour ces chansons folk et country d’une autre époque. Pourtant, le résultat est plutôt réussi, même si on aurait aimé qu’ils se les approprient un peu plus plutôt que de ne simplement imiter les Everly Brothers. (février 2014)

Reprise / Warner

Marilou – Au milieu de mon écart

MarilouAu milieu de mon écart (2013)

Âgée de seulement 23 ans, celle qui a commencé à chanter dès son plus jeune âge est maintenant libérée de son association avec Sony et peut voler de ses propres ailes. On sent d’ailleurs ce sentiment de liberté à l’écoute de ce nouvel album sur lequel Marilou s’épanouit complètement. Elle présente des chansons personnelles, dans lesquelles l’amour domine, bien entendu. Ce sont surtout des chansons douces qui se fusionnent parfaitement avec sa très belle voix. (janvier 2014)

Vidéoclip : « Tu partages ton corps »

White Ash Falls – Over the Night

White Ash FallsOver the Night (2013)

White Ash Falls est un groupe country rock de Vancouver dirigé par Andy Bishop. Grâce à de nombreux collaborateurs, il est en mesure de présenter un deuxième album d’une grande richesse avec entre autre une guitare pedal steel et un orgue. Les personnes qui l’entourent incluent Louise Burns, James Younger, Erin Passmore (Rah Rah), ainsi que les membres de Yukon Blonde : Brandon Scott, Graham Jones et Jeff Innes. L’album présente de bonnes pièces de country rock avec quelques incursions vers le blues. Sans être révolutionnaire, Over the Night est un album honnête qui possède un certain potentiel pour amener le groupe un peu plus loin. (janvier 2014)

Light Organ / Universal

Mauvaize Frékentation – Comme dans l’temps

Mauvaize FrékentationComme dans l’temps (2013)

Les rappeurs Sir Pathétik et Billy Nova sont de retour avec leurs rythmes hip hop et leurs textes coups de poing. Que ce soit dans les textes festifs ou dans les moments plus dépressifs, le duo réussit toujours à faire passer l’émotion en nous l’envoyant droit au cœur, sans détours. Plusieurs textes sont explicites et crus, et les sacres font définitivement partie intégrante de leur vocabulaire. Par contre, ils en sont ainsi encore plus vrais, près des gens. Musicalement, les deux comparses sont particulièrement forts alors que les rythmes et les mélodies sont toujours efficaces, avec plusieurs succès potentiels. Les deux pièces sur lesquelles on peut entendre la chanteuse Emmanuelle font entre autre partie de ces chansons incontournables (« Retiens-moi », « Haut »). Les autres classiques instantanés incluent « Sont où les fuckés? », « Jusqu’ici », « Si un jour » et « Quand j’boé pas ». Malheureusement, avec 20 titres totalisant 78 minutes, l’album peut finir par s’essouffler. Il devrait tout de même satisfaire les fans de Mauvaize Frékentation. (janvier 2014)

Vidéoclip : « Jusqu’ici »

High Life Music

½

Neomythics – Projectiles

Neomythics – Projectiles (2013)

Le groupe de rock alternatif américain Neomythics est de retour avec un nouvel album, moins de 2 ans après New Corporate Resistance. Encore une fois, le groupe réussit à fusionner un son post-rock avec des rythmiques de rock alternatif et des mélodies plus pop à la U2. C’est donc un excellent amalgame qu’ils nous offrent, toujours en conservant un certain niveau de créativité. Par contre, les noms qui nous viennent en tête comme The Strokes et Television risquent de malheureusement nous rester un peu trop en tête justement, comme s’ils n’avaient pas réussi à véritablement imposer leur propre personnalité. Le duo de Gregory Howe et Matt Montgomery est encore une fois entouré du guitariste Harvey Mandel pour quatre titres et de plusieurs autres musiciens. Il nous offrent un disque qui s’écoute bien, mais qui ne réussit pas encore à se démarquer. (janvier 2014)

Ex-Fed

Bombay Dub Orchestra – Tales From the Grand Bazaar

Bombay Dub OrchestraTales From the Grand Bazaar (2013)

Le Bombay Dub Orchestra a été formé il y a 10 ans par le duo de compositeurs Garry Hughes et Andrew T. Mackay suite à un voyage à Bombay en Inde. Il s’agit d’un projet électro-orchestral qui fusionne les musiques du monde, l’électronique et le dub. Enregistré dans plusieurs grandes villes, ce troisième album inclut des collaborateurs de renom dont le duo Sly & Robbie, Asad Khan, Soumik Datta et Tanja Tzar, en plus d’une panoplie de solistes turques. Tales From the Grand Bazaar puise non seulement ses influences en Inde, mais aussi dans la ville d’Istanbul en Turquie où a été complété un grand bazar de 5 000 magasins sur 60 rues en 1461. Le duo réussit à fusionner ces deux influences pour en faire une musique plus que cohérente, grâce principalement à l’utilisation des cordes qui viennent cimenter le tout. (janvier 2014)

Six Degrees / SIX

½

Kodaline – In a Perfect World

KodalineIn a Perfect World (2013)

Kodaline est un quatuor irlandais qui présente un rock accessible dans le style de Coldplay, Keane et U2. Ils ont lancé un premier mini-album en 2012 avant de nous offrir ce premier album complet. Si on comprend aisément leur influence de U2, c’est surtout Coldplay qui nous vient en tête tout au long de ce disque, parfois atmosphérique et souvent larmoyant. Les plus fervents amateurs de ce genre accueilleront avec bonheur un nouveau joueur dans l’industrie, qui présente tout de même de belles qualités. Par contre, l’originalité est loin d’être au rendez-vous et on a l’impression de simplement entendre un nouvel album de Coldplay. (janvier 2014)

Vidéoclips : « High Hopes » - « Love Like This »

RCA Victor / Sony

Alter Ego – Alter Ego

Alter EgoAlter Ego (2013)

Alter Ego est composé de 5 gars et 5 filles qui se sont d’abord fait connaître grâce à de multiples revues musicales des années 1970 à aujourd’hui. Ayant un talent indéniable pour interpréter des chansons pop inoubliables, le groupe a présenté ses premières chansons originales en 2012 et a obtenu un grand succès dans les radios commerciales avec « Catch Me If You Can », « Déjà oublié » et « Dirty Little Tricks ». Toutes ces chansons se retrouvent sur ce premier album de 9 titres, en plus de leur plus récent extrait, « Toi ». Leurs morceaux pop rock accrocheurs et entraînants possèdent tout ce qu’il faut pour attirer votre attention et vous faire taper du pied, même s’ils ne débordent pas de créativité. (janvier 2014)

Mange L’Ours Mange – Loin de l’œil

Mange L’Ours MangeLoin de l’œil (2013)

Après une pause de 15 ans pendant laquelle le groupe s’est fait oublier, Mange L’Ours Mange est de retour avec un 4e album. Encore une fois, le groupe rock évolue dans un univers unique et présente une musique variée entre rock alternatif aux mélodies pop et métal industriel, avec une bonne dose de hard rock. Les guitares grafignent à souhait et nous rappellent que oui, c’est possible de faire du bon rock au Québec. Les 11 compositions originales du duo Franck Lizotte et François Bruneau présentent de nombreux éléments d’intérêt, d’abord par leur fusion de différents genres musicaux dans un rock à la fois complexe et aux mélodies accessibles. Une 12e pièce vient s’ajouter à ce disque solide, l’excellente reprise de « Nuit Blanche » du groupe belge Vive La Fête. Le groupe qui s’est surtout fait connaître en 1993 avec le succès « Poupée Vaudou » fête ses 25 ans de carrière en 2014. Avec ce très bon album sous le bras, il possède tout ce qu’il faut pour se lancer dans une tournée des plus stimulantes. (janvier 2014)

Vidéoclip : « Terrifié! Terrifier! »

Attitude / SIX

½

Pendentif – Mafia douce

PendentifMafia douce (2013)

Pendentif est un groupe de pop française qui amène un peu de soleil dans nos vies. Ils ont déjà su séduire la France avec le simple, « Embrasse moi », tiré de ce premier album. Mafia douce est empreint de maturité et on voit rapidement que le groupe n’en est pas à ses premières armes. Pendentif présente une musique créative aux mélodies accrocheuses et aux rythmes dansants. Ils réussissent à présenter des musiques légères, tout en ne sacrifiant aucunement la richesse musicale et le raffinement. C’est donc un premier album extrêmement agréable à écouter que nous propose ce groupe qu’il fait bon de découvrir dans une scène pop française souvent trop sombre. (janvier 2014)

Vidéoclips : « Jerricane » - « Embrasse moi » - « God Save la France »

Discograph / SIX

½

Halestorm – Reanimate 2.0: The Covers EP

HalestormReanimate 2.0: The Covers EP (2013)

Le quatuor hard rock de la Pennsylvanie a été formé en 1997 par Elizabeth Hale (voix, claviers, guitare) et son frère Arejay (batterie). Malgré un premier album en 2000, il leur aura fallu attendre 2009 pour enfin obtenir un contrat de disques intéressant avec Atlantic Records. Après deux albums pour Atlantic et un mini-album de reprises, les voici de retour avec un deuxième mini-album nous permettant de découvrir toute la versatilité de Lzzy et sa bande. Les 6 titres présentés sont en effet plutôt variés avec des reprises de Judas Priest (« Dissident Agressor »), Daft Punk (« Get Lucky »), AC/DC (« Shoot to Thrill »), Pat Benatar (« Hell is for Children »), Fleetwood Mac (« Gold Dust Woman ») et Marilyn Manson (« 1996 »). (janvier 2014)

Atlantic / Warner

½

Gavin DeGraw – Make a Move

Gavin DeGrawMake a Move (2013)

Le chanteur pop rock de New York nous arrive avec un cinquième album en 7 ans de carrière. Encore une fois, il présente des chansons au potentiel commercial immense, mais qui ne réussissent pas à véritablement nous rester en tête. On retrouve bien un certain virage soul sur quelques morceaux, mais il demeure surtout à l’aise lorsqu’il se rapproche du style qui l’a rendu populaire. DeGraw demeure un amalgame entre Jason Mraz et Maroon 5, avec cette fois-ci une certaine similarité avec Bruno Mars. Il ne réussit malheureusement pas à se démarquer d’aucun de ces artistes. (janvier 2014)

Vidéoclip : « Best I Ever Had »

RCA / Sony

½

Kenny Rogers – You Can’t Make Old Friends

Kenny RogersYou Can’t Make Old Friends (2013)

Le chanteur country du Texas est actif depuis plus de 50 ans et revient à nouveau avec un nouvel album malgré ses 75 ans. En plus, il a bénéficié d’un budget substantiel, ce qui ne fut pas le cas depuis un bon moment pour cette légende vivante. Il en profite donc pour tenter de rejoindre le public le plus large possible avec un son country pop qui possède toutes les qualités pour atteindre sa cible. L’album débute d’ailleurs par un duo sentimental (la chanson-titre) avec sa complice de longue date Dolly Parton. Malheureusement, plusieurs chansons tombent à plat et ne réussiront pas à séduire le vaste auditoire visé par Rogers. Par contre, le disque a la possibilité de se frayer un chemin parmi les albums adultes contemporains. (janvier 2014)

Warner

½

Cats on Trees – Cats on Trees

Cats on TreesCats on Trees (2013)

Cats on Trees est un duo montréalais formé de Nina Goern (piano, voix) et Yohan Hennequin (batterie). Ils nous offrent une musique pop rock accessible, basée sur les sons et le rythme, ce qui attire rapidement notre attention. Les cordes viennent entre autres ajouter une grande richesse à l’album qui aurait aisément pu être complètement dépouillé. La très belle voix de Nina est idéale pour livrer les mélodies accrocheuses, et elle nous donne envie de chanter à tue-tête. La rythmique inventive et la chaleur de leur musique les rend tout simplement irrésistibles. On ne peut donc faire autrement que d’écouter l’album en boucles. Voici une très belle découverte dans le paysage musical montréalais. (janvier 2014)

Tôt ou Tard / SIX

½

Simon Kearney – Simon Kearney

Simon KearneySimon Kearney (2013)

Simon Kearney est un jeune multi-instrumentiste de la région de Québec, un virtuose de la guitare. Il lance un premier mini-album de 4 chansons qu’il a écrites, composées et arrangées lui-même, en plus d’y jouer plusieurs instruments. Réalisé par Antoine Gratton, ce premier disque présente un son pop rock plutôt brut aux influences rock ‘n’ roll et blues. Là où il impressionne vraiment, c’est qu’il réussit à obtenir un son relativement original à la guitare, ce qui n’est pas une mince tâche après plus de 55 ans d’histoire pour le rock. Une version exclusive de 7 titres est disponible uniquement en téléchargement et vous permettra d’en découvrir un peu plus de la part de ce jeune talent incomparable. (janvier 2014)

Sphère

½

Lady Gaga – ARTPOP

Lady GagaARTPOP (2013)

La nouvelle reine de la pop tente un virage plus artistique avec ARTPOP, un virage qui peine malheureusement à convaincre par sa profondeur. Les chansons demeurent pop, sans grandes innovations, mais aussi sans les refrains accrocheurs qui ont fait sa renommée depuis 5 ans. Il n’y a que « Sexxx Dreams », « Do What U Want » (en duo avec R. Kelly) et le premier extrait, « Applause », qui réussissent à se démarquer quelque peu et à nous rester en tête. Pour ce qui est des termes abordés, c’est la sexualité qui l’emporte avec une majorité de textes en ce sens. L’emphase a certainement été mise sur la production qui ne manque pas de punch, avec des rythmes solides et une très bonne intégration de l’électro. Par contre, la diva ne parvient pas à maintenir le niveau de qualité qu’elle avait réussi à atteindre jusqu’à ce jour avec une musique pop à la fois accessible et intelligente. On sent plutôt un certain vide dans ce ARTPOP duquel il nous reste bien peu de choses à la fin. (chronique principale de janvier 2014)

Vidéoclip : « Applause »

Universal

Eminem – The Marshall Mathers LP 2

EminemThe Marshall Mathers LP 2 (2013)

Treize ans après l’excellent The Marshall Mathers LP, le rappeur de Détroit remet ça avec le volume 2. Eminem revient à la recette qui l’a rendu célèbre avec une bonne dose d’échantillonnages, des rythmes entraînants et des refrains mémorables. Par contre, on retrouve de nombreuses pièces de remplissage parmi les 16 que contient le CD de 78 minutes, ainsi que des morceaux qui s’étirent inutilement dont l’agaçante reprise des Zombies, « Rhyme of Reason ». Mathers semble faire quelque peu la paix avec son passé, même si l’album contient encore une bonne dose de colère. Il s’entoure encore une fois de plusieurs collaborateurs, dont Rihanna sur l’excellente « The Monster », ainsi que Skylar Grey et Kendrick Lamar. Malgré les faiblesses évidentes sur l’album, Eminem présente certaines de ses meilleures compositions depuis longtemps. Il nous offre donc un album de qualité que l’on doit malheureusement écouter à la pièce pour l’apprécier pleinement. (janvier 2014)

Vidéoclips : « Berzerk » - « Survival » - « Rap God » - « The Monster »

Aftermath / Interscope / Universal

½

Kaïn – Pleurer pour rire

Kaïn Pleurer pour rire (2013)

Le populaire groupe de folk contemporain est de retour avec son 5e album en carrière. Comme toujours, c’est Steve Veilleux qui signe toutes les paroles et musiques, mais il laisse sa place à son bassiste, Éric Maheux, pour « La bonne franquette ». Veilleux a de plus composé la musique de « Voleur de bonheur » en collaboration avec le guitariste Patrick Lemieux. Le groupe réalise l’album en compagnie de Glen Robinson. Le son caractéristique de Kaïn est toujours au rendez-vous avec des chansons grandement accrocheuses à chanter en chœur en spectacle, à commencer par le premier extrait, « J’sais pu comment t’aimer ». (janvier 2014)

Musicor

Hedley – Wild Life

HedleyWild Life (2013)

Jacob Hoggard et sa bande sont de retour avec leur 5e album studio, Wild Life. Plus pop que jamais, le groupe canadien présente plusieurs succès instantanés comme le premier extrait, « Anything », « Crazy For You » et « I’ll Be With You ». Des rythmes énergiques et des refrains puissants demeurent la recette pour Hedley qui ne décevra aucun de ses fans à ce niveau. Évidemment, le charismatique chanteur ne peut s’empêcher de lancer quelques ballades, mais il a au moins la voix pour les rendre suffisamment intéressantes. Hoggard réalise lui-même l’album en compagnie de Brian Howes qui a travaillé régulièrement avec le groupe par le passé. Les fans des débuts regretteront peut-être le manque de guitares électriques, mais Wild Life possède tout le potentiel pop nécessaire pour enfin séduire les Américains. À suivre! (janvier 2014)

Vidéoclip : « Anything »

Universal

Pearl Jam – Lightning Bolt

Pearl JamLightning Bolt (2013)

Lightning Bolt n’est que le 10e album studio du groupe grunge de Seattle, même si on a l’impression qu’ils font partie du paysage depuis bien longtemps. 22 ans se sont écoulés depuis l’incontournable Ten et le groupe réussit à conserver sa place au soleil, malgré le passage des modes. Eddie Vedder et sa bande présentent quelques pièces franchement énergiques sur ce disque que personne ne semblait attendre vraiment. La voix de Vedder est très bien mise en évidence, peut-être au détriment de la guitare par contre. Évidemment, le groupe sent encore le besoin de nous offrir des ballades, mais elles sont généralement réussies. Les membres de Pearl Jam semblent très à l’aise dans leur peau et ils présentent une musique qu’ils assument complètement, sans tenir compte de quelque mode que ce soit. (janvier 2014)

Universal

½

AFI – Burials

AFIBurials (2013)

Après des pièces plus accessibles sur Crash Love, le groupe emo revient à des thèmes et des musiques beaucoup plus sombres sur Burials. L’album s’ouvre dans une atmosphère cinématographique avec « The Sinking Night » avant d’avoir droit à une pièce lente mais grandement efficace avec « I Hope You Suffer ». Le groupe nous rappelle encore les Misfits par moments, mais Morrissey et David Bowie ne sont jamais trop loin non plus. Si plusieurs fans ont pu décrocher avec leur album précédent, ils risquent fort d’apprécier ce que le groupe est devenu depuis. En fait, AFI gagne en maturité et ça leur va particulièrement bien. (janvier 2014)

Vidéoclips : « I Hope You Suffer » - « 17 Crimes »

Universal

½

Blue Rodeo – In Our Nature

Blue RodeoIn Our Nature (2013)

Le groupe country rock torontois approche déjà ses 30 ans de carrière et présente son 13e album. Malheureusement, leurs disques semblent tous se ressembler depuis plusieurs années déjà. On retrouve toujours la même formule avec des guitares acoustiques et une rythmique pop rock accessible, sans être sur mesure pour les radios commerciales. Blue Rodeo est en fait la version canadienne des Eagles. Le duo de compositeurs Greg Keelor/Jim Cuddy ne semble pas trop envahi par l’énergie créatrice, utilisant toujours la même recette qui a permis au groupe de survivre jusque là. Ce nouveau disque présente des chansons chaudes et bien produites qui ne possèdent malheureusement que bien peu d’éléments intéressants qui pourraient nous rester en tête. À part peut-être « Over Me » et « Tell Me Again », les 12 autres chansons sont interchangeables et sans grand intérêt. (janvier 2014)

Warner

½

Nicola Ciccone – Il Sognatore

Nicola CicconeIl Sognatore (2013)

Depuis une quinzaine d’années, l’artiste italo-québécois présente ses chansons d’amour en français. Mais il chérissait depuis longtemps le désir de produire un album en italien. Nicola Ciccone réalise donc son rêve avec son 8e album, Il Sognatore, sur lequel il propose 10 chansons originales dans sa langue maternelle. En boni à la fin du CD, il présente des versions bilingues (français et italien) de « Innamorati noi (Follement en amour) » (le premier extrait) et « Cè una luce in cielo (L’histoire d’une très grande femme) ». (janvier 2014)

Matita

Détroit – Horizons

DétroitHorizons (2013)

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

La voix résonne, immédiatement, comme une évidence. Comme si, durant toutes ces années, elle avait toujours été là sans l’être... Les paroles défilent, précises – c’en est parfois effrayant – sombres, poétiques mais merveilleusement imagées. Les mélodies, quant à elles, ruissellent, entêtantes et juste appropriées. Souvent minimaliste, la musique de Détroit n’a rien de paresseuse, elle est juste dans toutes ses notes, ses arrangements et ses délicates attentions. Derrière Détroit, comme chacun sait, Bertrand Cantat, un nom à ne pas mettre entre toutes les mains. Peut-être pour en atténuer la portée, Pascal Humbert apparaît en sous-titres. Car la presse aime à décrire Horizons comme un disque solo maquillé… Mais si Humbert est ici, on n’imagine pas un instant un rôle de figurant. Ceux qui ont écouté Chœurs, précédente collaboration entre les deux hommes, comprendront. Noir Désir n’est donc plus mais Cantat est bel et bien vivant. Horizons est une œuvre obscure et belle, émaillée de textes obnubilants – bien sûr autobiographiques (« Parfois la porte s'ouvre / Pour aller faire tourner ton fantôme sur lui-même / Sous un ciel barbelé » tiré du morceau « Horizon »). Horizons paraît sous tension au premier abord, les textes donnent parfois quelques frissons dans le dos (« Ange de désolation ») mais vite on se retourne, on regarde plus loin, au-delà des horizons, sans mauvais jeu de mot. Car ce disque n’est pas uniquement autobiographique, pour la première fois d’ailleurs, Bertrand s’entoure de quelques plumes pour co-écrire certains textes dont « Droit dans le soleil » avec Wajdi Mouawad. Si quelques fantômes ressurgissent sur certains mots, le malaise ne s’installe jamais car la puissance de la plume de Cantat va bien plus loin et les mélodies prennent au corps notamment sur quelques titres absolument électrisants (splendide « Terre brûlante » et ses chœurs puissants, l’incandescente « Le creux de ta main » proche d’« Un homme pressé » ou encore l’hypnotique « Null and Void »). La musique est un monde à part où on ne juge les poètes qu’au prix de leur plume et les musiciens au son de leurs instruments. À ce titre, Horizons force le respect. Et merci pour ça. (janvier 2014)

Les Tireux d’Roches – XO 15 ans d’âge

Les Tireux d’RochesXO 15 ans d’âge (2013)

Le groupe de musique traditionnelle fête déjà 15 ans d’existence et pour l’occasion présente un nouvel album. Ces parfaits ambassadeurs de la culture québécoise sont encensés partout où ils passent, que ce soit en Allemagne, en France, en Espagne, aux États-Unis ou au Canada anglais. Encore une fois, le groupe offre une musique riche grâce à l’utilisation de nombreux instruments : harmonica, accordéon, flûte, saxophone, banjo, bouzouki, guitare et bien sûr, beaucoup de percussions et de tapage de pieds. Leur musique du terroir éclatée demeure toujours aussi festive et survoltée, une musique qui vous fera assurément taper du pied, et même vous lever de votre siège. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 40, 15 novembre 2013)

Musicor

Rafael & Energia Dominicana – Enamorarse en la Playa

Rafael & Energia DominicanaEnamorarse en la Playa (2013)

Rafael Wilsikin Medina est un chanteur, merenguero et bachatero québécois d’origine dominicaine. En compagnie de son groupe, Energia Dominicana, il présente son premier album, produit à Montréal. Rafael présente 13 compositions originales, mélangeant les genres de musique latine (merengue, bachata, salsa et ballade). Ce qui unit ces genres est l’ensoleillement qui ne nous quitte à aucun moment. C’est un album énergique et très bien produit qui rivalise avec certains des meilleurs enregistrements de musique latine au monde. (décembre 2013)

Vivo

Robert Glasper Experiment – Black Radio 2

Robert Glasper Experiment – Black Radio 2 (2013)

Après l’excellent album Black Radio en 2012, Robert Glasper et son groupe sont de retour avec la suite. Le jazzman, qui s’inspire autant du R&B que du funk, présente essentiellement des compositions originales, à part une reprise de Stevie Wonder en conclusion du CD (« Jesus Children »). Pour interpréter les 12 chansons du disque, Glasper se tourne encore une fois vers toute une brochette de chanteuses et chanteurs invités. On peut entendre entre autres Common, Patrick Stump, Brandy, Jill Scott, Faith Evans, Norah Jones, Snoop Dogg, Lupe Fiasco et Emeli Sandé. Glasper présente encore une fois une musique douce extrêmement agréable à écouter. Le seul point négatif est qu’il ne va pas nécessairement plus loin que sur l’album précédent et que nous connaissons maintenant la recette. (décembre 2013)

Blue Note / Universal

½

Ron Davis – SymphRONica

Ron DavisSymphRONica (2013)

Pour son plus récent projet, le pianiste et compositeur torontois de réputation internationale Ron Davis a décidé de joindre ses deux passions, le jazz et le classique. En compagnie de l’Orchestre symphonique de Windsor dirigé par John Morris Russell (du Cincinnati Pops Orchestra), le trio jazz de Davis réalise un 9e album qui marie parfaitement les deux genres, sans qu’on ait l’impression qu’il s’agisse simplement de jazz accompagné d’un orchestre symphonique. Six des 9 pièces offertes sont des compositions originales de Davis. Une autre est de Bach (« Mache Dich Mein Herze Rein »), alors que l’on retrouve deux pièces traditionnelles, « Dror Yikrah » et « Le Reel de Pointe-au-Pic ». Avec SymphRONica, Ron Davis réalise un rêve et présente un album à l’atmosphère unique. (décembre 2013)

Acrönym / Universal / SIX

½

MAZ – Chasse-Galerie

MAZChasse-Galerie (2013)

MAZ, c’est un groupe de musique traditionnelle québécoise qui intègre des éléments de jazz et d’électro à sa musique instrumentale. Dirigé par Marc Maziade, le quatuor a reçu des éloges pour son premier album, Télescope, et il revient à la charge avec Chasse-Galerie. Le groupe y présente 11 compositions originales inspirées du répertoire traditionnel, mais le jazz et l’électro ne sont jamais bien loin, surtout grâce à l’utilisation de claviers qui s’ajoutent aux violons et au tapage de pieds. Leur musique est plutôt originale et se différencie grandement de la musique traditionnelle telle qu’on la connaît habituellement. Un très bon disque dans le genre! (décembre 2013)

Bleu44

½

Chansons pour durer toujours

Caroline NadeauChansons pour durer toujours (2013)

Pour son troisième album de jazz en français, Caroline Nadeau reprend 11 chansons du répertoire québécois. On peut y entendre entre autres « Les choses inutiles » de Sylvain Lelièvre, « Un air d’été » de Pierre Bertrand, « C’est dans les chansons » de Jean Lapointe, « Je veux tout » d’Ariane Moffatt, « Les deux printemps » de Daniel Bélanger, « Lucky, Lucky » de Richard Desjardins et la chanson-titre de Richard Séguin. On peut également découvrir deux pièces originales : « Belle Naïma » avec son style plus country-folk que jazz et « L’étincelle dans la noirceur », une bossa nova dansante. (décembre 2013)

Jazzazoue / Ekitable

Marc-André Hamelin – Busoni: Late Piano Music (3 CD)

Marc-André HamelinBusoni: Late Piano Music (3 CD) (2013)

Le pianiste montréalais de réputation mondiale Marc-André Hamelin poursuit son exploration de l’œuvre des grands maîtres du piano avec Ferruccio Busoni (1866-1924). Sur 3 CD, on peut entendre les meilleures compositions pour piano de son répertoire. Complexes techniquement et aux harmonies denses, elles présentent un défi de taille que seul un virtuose de la trempe de Marc-André-Hamelin peut relever. Et c’est de main de maître qu’il réussit à livrer ces œuvres uniques, même si peu connues. L’enregistrement de qualité permet de saisir toutes les subtilités du jeu du pianiste, note par note. Voici donc une interprétation magistrale du répertoire de Busoni par un Marc-André Hamelin en grande forme. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 49, 17 janvier 2014)

Hyperion

Éric Lapointe – Jour de nuit

Éric LapointeJour de nuit (2013)

Avec Jour de nuit, c’est son septième album de chansons originales en carrière que présente notre rockeur national. Aux premiers riffs de « Donnez-moi du gaz », on se dit que Lapointe et son fidèle complice Stéphane Dufour (réalisation, arrangements et guitare) ont mis le paquet pour produire un album de rock pur. Quelques ballades viendront casser en partie cette atmosphère, mais l’ensemble présente tout de même plusieurs des chansons les plus rock de Lapointe à ce jour. Il faut noter le mixage de Paul Northfield qui a travaillé avec plusieurs grands noms du rock (Rush, Moist, Marilyn Manson, Ozzy Osbourne, Alice Cooper, etc.). Un autre élément surprenant de l’album : Lapointe a retrouvé une voix plus claire que sur ses derniers enregistrements ce qui fait qu’on est en mesure de bien comprendre la majorité des textes. Cet élément devient surtout important dans ses nombreuses chansons autobiographiques comme « Homme sauvage », « Moman » et « Faire et refaire ». Le court album de 10 titres totalisant 42 minutes se conclut avec le premier extrait, « Ça me manque », qui contient des arrangements de cordes de son vieil acolyte Scott Price. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013)

Instinct

Jonathan Painchaud – Mon cœur collé au tien

Jonathan PainchaudMon cœur collé au tien (2013)

Jonathan Painchaud nous revient avec son 7e album en carrière, trois ans après La dernière des arcades. Mon cœur collé au tien présente encore une fois un excellent mélange entre folk et rock avec plusieurs pièces passablement énergiques. La réalisation de grande qualité ajoute aussi de l’envergure aux chansons qui prennent une dimension jusque là ignorée chez Painchaud. Pourtant, la plupart des morceaux sont plutôt simples avec des histoires de ruptures (« Fais-toi s’en pas »), d’un amour naissant (« Pour de vrai »), d’amitiés (« Goéland ») et de l’amour inconditionnel d’un enfant (« Petite poupée »). On peut aussi entendre une histoire de fraternité dans « Histoire de frères » qui réunit les trois frères Painchaud le temps d’une chanson. (décembre 2013)

Vidéoclips : « Fais-toi s’en pas » - « Pour de vrai »

L-A be

½

Amos Lee – Mountains of Sorrow, Rivers of Song

Amos LeeMountains of Sorrow, Rivers of Song (2013)

Dans son nouvel album, le chanteur de Philadelphie s’enfonce encore un peu plus dans le country, laissant de côté le soul qui le caractérisait à ses débuts. Pour s’inspirer davantage, Lee est allé s’installer à Nashville pour enregistrer l’album avec le réalisateur Jay Joyce (Emmylou Harris, The Wallflowers). Amos Lee s’entoure d’une poignée de collaborateurs comme Alison Krauss, Patty Griffin et quelques excellents musiciens en ajout à son groupe. La production est de grande qualité et met bien en valeur les très bonnes chansons écrites par Lee qui semble plus inspiré que jamais. C’est donc un album solide de country folk que nous offre Amos Lee, l’un de ses meilleurs à ce jour. (décembre 2013)

Blue Note / Universal

½

Martin Barrette – Je m’obstine et signe

Martin Barrette – Je m’obstine et signe (2013)

Martin Barrette s’obstine et signe et présente son tout premier album au public québécois. Deuxième fils du comédien et humoriste Michel Barrette, Martin explore l’humour (« Je m’obstine », « Tout rime avec bière »), la détresse (« Désastre paisible »), l’ivresse (« Pourboire »), la bêtise (« Hippopotame ») et la tendresse (« Émilie »). Musicalement, il s’inspire autant du swing des Colocs, que des textes teintés d’alcool de Plume Latraverse, de la chanson française et de la chanson québécoise. Les instruments sont variés (accordéon, trombone, banjo, guitare manouche, etc.) et le chanteur peut compter sur des musiciens de premier plan comme Jean-Denis Levasseur (Richard Desjardins) à la contrebasse et à la clarinette, André Dédé Vander (Colocs) à la basse électrique, Josiane Laporte aux percussions et Lucie Cauchon au piano. L’album a été enregistré et mixé par Glen Robinson (Voivod, Ozzy Osbourne, Éric Lapointe, etc.) au Studio Multisons (Dan Bigras, Gerry Boulet). Avec ce premier disque, Martin Barrette propose une musique rafraîchissante, divertissante et riche. Oui, les Colocs et Plume risquent de vous arriver en tête à différents moments, mais Martin réussit à présenter une musique et des textes bien à lui et originaux. Un très bon disque! (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013)

DeSoto / Artic

½

Dr. Dog – B-Room

Dr. DogB-Room (2013)

Pour son nouvel album, le groupe de Philadelphie a carrément construit un studio pour lui permettre d’enregistrer ses nouvelles compositions. Le fait de se retrouver dans leur propre chez-soi leur permet de se recentrer et d’offrir possiblement leur album le plus cohérent à ce jour. On y trouve d’excellents moments de soul quelque peu nostalgiques qui s’ajoutent à leur pop psychédélique. Le groupe n’hésite jamais à emprunter au passé, mais là où il impressionne, c’est dans sa capacité à rendre sa musique actuelle malgré tout. Un très bon disque encore une fois par ce groupe original! (décembre 2013)

Anti- / Epitaph

½

Of Montreal – Lousy with Sylvianbriar

Of MontrealLousy with Sylvianbriar (2013)

Le prolifique groupe indie pop dirigé par Kevin Barnes présente un énième album en un peu plus de 15 ans de carrière. Leur musique hypercréative présente encore des influences des années 1960 et 1970 (Bob Dylan, George Harrison, Neil Young, les Rolling Stones, etc.), mais ils réussissent à créer un son bien à eux, un son plutôt original. Barnes et sa bande présentent encore une fois une musique de grande qualité, une musique inspirée et créative. Un très bon disque! (décembre 2013)

Polyvinyl

½

Daniel Clarke Bouchard – Scènes d’enfants

Daniel Clarke Bouchard – Scènes d’enfants (2013)

Âgé de seulement 13 ans, Daniel Clarke Bouchard est déjà devenu un pianiste célèbre en foulant les planches de la Maison symphonique de Montréal avec l’Orchestre métropolitain et du Carnegie Hall de New York. Sur ce premier album, il s’attaque aux répertoires de Schubert, Mendelssohn, Beethoven, Haydn, Mozart, Schumann et Debussy. On peut également l’entendre sur deux pièces en duo avec son mentor, Oliver Jones : la « Fantaisie à deux pianos » de Mozart sur les variations « Ah! vous dirai-je, maman », ainsi que « La Grande valse fofolle à deux pianos » de Claude Léveillée. Le jeune prodige impressionne non seulement par son talent, mais aussi par son intérêt pour la musique classique qui prouve sa grande maturité. Voici donc un jeune homme dont on entendra parler longtemps. (décembre 2013)

Vidéoclip : « Fantaisie à deux pianos » (avec Oliver Jones lors de l’enregistrement de l’album)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 44, 13 décembre 2013)

ATMA

½

François Pérusse – L’album du peuple, Tome no 9

François PérusseL’album du peuple, Tome no 9 (2013)

Sur ce 9e tome de L’album du peuple, l’incorruptible François Pérusse continue de manier la langue de chez-nous avec habileté, distribuant les mots d’esprit plus vite que son ombre. Par contre, il tombe plus que jamais dans la vulgarité, ce qui est plutôt apprécié. Il n’épargne pas non plus la classe politique, particulièrement Pauline Marois qui n’apparaît pas sous son meilleur jour. Les 4 chansons saupoudrées tout au long du disque humoristique de 72 minutes ne sont malheureusement pas à la hauteur. Il n’y a que « Danse mal » qui risque d’attirer quelque peu l’attention, en particulier grâce à l’opération qui l’accompagne visant à recevoir des vidéos de gens qui dansent mal. Avec ce 9e Album du peuple, Pérusse présente encore un disque efficacement drôle qui plaira assurément à ses nombreux fans. (décembre 2013)

Zéro / Universal

½

Katy Perry – Prism

Katy PerryPrism (2013)

Depuis ses débuts pop en 2008, la belle chanteuse californienne cumule les succès #1. Un nouvel album amène donc son lot d’attentes. Par contre, ce sera bien difficile de répéter ses exploits commerciaux avec Prism qui présente un tournant majeur pour la chanteuse à l’ancien look de pin-up. Elle prend plutôt ici une direction plus sérieuse, plus adulte, qui risque d’être bien difficile à suivre par son public d’adolescentes et d’adolescents surexcités. Il reste bien la sexy « Birthday », mais l’ensemble se tourne surtout vers les relations à long terme plutôt que sur la surconsommation de sexualité. Musicalement, on retrouve certaines pièces pop plus adultes, à commencer par le premier succès, « Roar », et « Unconditionally ». On peut aussi entendre un retour dans le passé avec la disco « Walking on Air », ainsi qu’un passage rap sur « Dark Horse », grâce à la collaboration de Juicy J. Prism contient de bonnes compositions et est passablement resserré par rapport à ses disques précédents, ce qui fait qu’il s’agit d’un bon album. Par contre, Katy risque de perdre plusieurs fans dans l’opération. (décembre 2013)

Vidéoclips : « Roar » - « Unconditionally »

Capitol / Universal

James Blunt – Moon Landing

James BluntMoon Landing (2013)

Le populaire chanteur anglais est de retour avec son 4e album, Moon Landing. Égal à lui-même, il propose à nouveau un son pop adulte tout désigné pour envahir les radios de ce genre. Par contre, on ne retrouve encore une fois aucun succès de la trempe de la ballade plus grande que nature qui l’a fait connaître, « You’re Beautiful ». En plus, il perd un peu de l’énergie qu’on pouvait retrouver sur son précédent album, Some Kind of Trouble. On peut quand même entendre de très bonnes pièces comme « Face the Sun », le succès « Bonfire Heart » et un hommage à Whitney Houston avec « Miss America ». James Blunt présente à nouveau un album bien produit qui plaira assurément à ses fans. (décembre 2013)

Vidéoclip : « Bonfire Heart »

Atlantic / Warner

½

Miley Cyrus – Bangerz

Miley CyrusBangerz (2013)

Avec Can’t Be Tamed il y a 3 ans, la jeune Miley Cyrus avait déjà commencé à semer la controverse. Mais, c’est à l’automne 2013, à la veille de la sortie de son nouvel album qu’elle a véritablement réussi à enflammer les médias sociaux, principalement suite à sa performance vulgaire avec Robin Thicke aux MTV Video Music Awards. Depuis, elle semble en constante recherche d’attention, mais il faut avouer que c’est le meilleur outil de promotion que son équipe et elle pouvaient trouver pour vendre des albums et des spectacles, tout en faisant oublier son passé avec Disney. Sur Bangerz, elle présente une musique pop aux influences R&B et hip hop qui établit une véritable coupure avec son passé. En plus de réalisateurs de renom comme Pharrell Williams, Miley peut compter sur de célèbres collaborateurs pour lui prêter leurs voix : Britney Spears, Nelly, Future, Big Sean, etc. Elle présente plusieurs chansons intéressantes comme les succès « We Can’t Stop » et « Wrecking Ball », ainsi que « #GETITRIGHT », mais on retrouve aussi bon nombre de chansons franchement ennuyantes, dont la pièce d’ouverture, « Adore You ». Si Bangerz la transporte officiellement dans le monde adulte, Miley a encore beaucoup à faire pour prouver qu’elle peut y demeurer grâce à sa musique plutôt qu’à ses frasques devant les caméras. (décembre 2013)

Vidéoclips : « We Can’t Stop » - « Wrecking Ball »

Corneille – Entre nord et sud

CorneilleEntre nord et sud (2013)

Seulement un an et demi après Les inséparables, le chanteur d’origine rwandaise et québécois d’adoption est de retour avec un nouvel album aux rythmes chauds entre soul, pop et R&B. Sur ce sixième album en carrière, Corneille offre rien de moins que 17 titres, incluant « Le récit » qui a été un succès radio immédiat. Entre nord et sud présente une musique lumineuse, accrocheuse et entraînante en accompagnement à des textes optimistes. (décembre 2013)

Vidéoclips : « Le paradis » - « Les sommets de nos vies »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 43, 6 décembre 2013)

Wagram / Tandem

Valérie Carpentier – L’été des orages

Valérie CarpentierL’été des orages (2013)

Après avoir remporté la première édition québécoise de La Voix, Valérie Carpentier nous offre son tout premier album. Pour l’occasion, elle s’entoure de grands noms pour l’écriture des chansons, incluant Daniel Bélanger, Ariane Moffatt, Pierre Lapointe, Alex Nevsky, Marie-Pierre Arthur, Yann Perreau, Amylie et Moran. On peut évidemment entendre la chanson qui lui a permis de gagner le concours, « À fleur de peau » de Daniel Bélanger et Ariane Moffatt. On a également droit à une composition personnelle de Valérie en ouverture du disque, « La rose rouge ». À noter aussi un duo avec Daniel Lavoie pour la pièce de Moran, « Los Angeles ». Valérie Carpentier possède non seulement une excellente voix, mais en plus une interprétation unique des chansons qui lui sont offertes. (décembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 43, 6 décembre 2013)

Productions J

Kings of Leon – Mechanical Bull

Kings of LeonMechanical Bull (2013)

Depuis l’excellent A-Ha Shake Heartbreak en 2005, la tâche semble ardue pour le groupe de Nashville de nous présenter un autre album original, malgré les succès obtenus en 2008 avec « Sex on Fire » et « Use Somebody ». Avec Mechanical Bull, le groupe tente de changer la donne et de revenir avec des compositions originales. L’exercice semble plutôt réussi, avec toujours en prime des refrains accrocheurs et des guitares énergiques. L’album semble avoir été produit avec moins d’efforts que les précédents, comme si tout coulait naturellement. Il commence avec une bonne dose d’intensité avec la passionnée « Supersoaker » et la lourde « Rock City ». Plus tard, le groupe réussit à nous convaincre de sa réussite avec l’excellente « Wait for Me » et la bluesy « Family Tree », puis il nous rappelle les débuts de U2 avec « Coming Back Again ». C’est un assemblage d’excellentes compositions que nous proposent les Kings of Leon sur ce nouvel album. (décembre 2013)

Vidéoclips : « Supersoaker » - « Beautiful War »

RCA / Sony

½

Panic! At the Disco – Too Weird to Live, Too Rare to Die!

Panic! At the DiscoToo Weird to Live, Too Rare to Die! (2013)

Le groupe de Las Vegas nous revient avec un 4e album studio, qui poursuit dans la direction aux influences new wave des années 1980 amorcée en 2011 sur Vices & Virtues. Les fans de la première heure retrouveront des éléments emo ou pop punk en diverses occasions, mais il est plutôt clair que le groupe n’a aucun désir de se faire étiqueter à un genre précis. Il nous présente donc une musique pop rock aux influences plutôt variées. Dans les moments les plus rythmés, ils peuvent nous rappeler Hedley (« Vegas Lights »), mais en d’autres occasions, c’est Nine Inch Nails qui nous vient en tête (« Girl That You Love »). Pour les amateurs de musique contemporaine imprégnée des synthétiseurs tant utilisés dans les années 1980, Panic! At the Disco sont en mesure de satisfaire pleinement leurs intérêts avec un disque qui surprend par son originalité. (décembre 2013)

Vidéoclips : « Miss Jackson » - « This is Gospel » - « Girls/Girls/Boys »

Fueled By Ramen / Warner

½

Korn – The Paradigm Shift

KornThe Paradigm Shift (2013)

Après 20 ans de carrière, Korn est passé du statut de leader du nu metal à un groupe qui tente de conserver sa place dans le monde du métal des années 2000-10. C’est ce qui explique leur passage exploratoire dans le dubstep en 2011 sur The Path of Totality. Avec The Paradigm Shift, Jonathan Davis et sa bande reviennent à un style qui leur sied mieux. On retrouve à nouveau quelques traces d’électronique, mais beaucoup plus discrètes. Il faut aussi noter le retour du guitariste Brian « Head » Welch qui avait quitté il y a une dizaine d’années. Même si musicalement le groupe reprend de nombreux éléments de ce qui lui a apporté le succès dans les années 1990, on retrouve beaucoup moins de voix gutturales et les mélodies sont plus présentes et efficaces que jamais. Le plus impressionnant est que Korn réussit encore à nous surprendre avec des passages franchement créatifs. Le groupe demeure donc un acteur important au sein de la communauté métal. (décembre 2013)

Vidéoclip : « Never Never »

Universal

½

Moby – Innocents

MobyInnocents (2013)

Après ses énormes succès des années 1990, Moby est retourné dans l’underground de la musique électronique. Il peut donc se permettre depuis quelques albums d’explorer différentes atmosphères plutôt planantes et c’est cette quête qu’il poursuit sur Innocents. Ce qui différencie cet enregistrement de ses précédents, c’est le fait qu’il a invité des voix passablement connues à venir donner vie à ses musiques. On peut en effet entendre Mark Lanegan (Queens of the Stone Age, Screaming Trees), Cold Specks, Skylar Grey, Damien Jurado, ainsi que Wayne Coyne (Flaming Lips) pour l’excellente et grandiose « The Perfect Life ». L’album possède une très bonne ligne directrice qui le rend agréable à écouter jusqu’à la fin. Par contre, ses amateurs de la première heure qui aimaient bien ses pièces plus dansantes risquent de s’ennuyer franchement. Il s’agit tout de même de son album le plus solide en plus de 10 ans. (décembre 2013)

Vidéoclips : « A Case for Shame » - « The Perfect Life »

½

Randy Travis – Influence Vol. 1: The Man I Am

Randy TravisInfluence Vol. 1: The Man I Am (2013)

Randy Travis est en quelque sorte le chanteur country qui a fait le pont entre les traditionalistes et les contemporains dans les années 1980. Sur ce nouvel album, il rend d’ailleurs hommage à certains artistes qui l’ont influencé. Avec 4 titres de Merle Haggard, il n’est pas nécessaire de chercher bien loin sa principale influence. On retrouve aussi des pièces de Billy Joe Shaver, George Jones et même Louis Armstrong (« Big Butter and Egg Man »). En conclusion du CD, on peut entendre un duo avec Joe Nichols pour la pièce « Tonight I’m Playin’ Possum ». Ses interprétations ne renverseront rien, mais il est tout de même intéressant de découvrir les influences de Randy Travis. Par contre, il y a un fort risque qu’un deuxième volume étire inutilement la sauce. Préparons-nous au pire… (décembre 2013)

Warner

Fuzz – Fuzz

FuzzFuzz (2013)

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Fuzz est un groupe californien monté par Ty Segall, un presque-môme de 26 piges qui a déjà envoyé une grosse dizaine de disques - seulement… - depuis 2008. Ce type, dont l’ADN garage rock n’est même plus à déterminer, est littéralement obsédé par la distorsion et la saturation dont il résume l’ensemble de ses penchants dans le premier disque de son énième projet. Planqué derrière la batterie mais en première ligne au chant, Segall est épaulé par deux agités, Rolland Cosio à la basse et Charles Moothart (du Ty Segall Band) à la guitare dont le travail est absolument colossal. En bon power trio, cette bande de furax fait honneur à son nom et envoie un concentré de puissance en huit titres composés et joués sur des charbons ardents comme un gros jam qui ne s’arrête jamais. Certes, on passe et repasse sur les sentiers battus en évoquant Black Sabbath ou Jimi Hendrix en maîtres à penser mais on tape pourtant dans le mille. Les riffs et soli ont l’agressivité et le feeling emprunté à Hendrix mais la lourdeur et le caractère vicieux appartiennent clairement à la musique du Sabbath. Pas complètement défoncés au point d’en oublier la structure des morceaux, Segall, Moothart et Cosio jouent aussi sur les rythmes et les ambiances. Capables de muer en cours de route, un morceau comme « Loose Sutures » passe du métal au psychédélisme, « Earthen Gate » s’offre une intro planante à la Blind Faith avant de fracasser la tête ou « Hazemaze » et son intro Sabbathienne qui part en sprint punk final. Avec Fuzz, Segall parvient à recycler une nouvelle fois son obsession pour le garage rock et les héros de son âge d’or tout en réussissant à garder une vraie fraîcheur. (décembre 2013)

½

Whitehorse – The Fate of the World Depends on This Kiss

WhitehorseThe Fate of the World Depends on This Kiss (2013)

Le duo canadien Whitehorse est formé du couple de Luke Doucet et Melissa McClelland. Ils présentaient en 2012 leur deuxième album, The Fate of the World Depends on This Kiss, qui est de nouveau en marché depuis le 8 octobre. Le duo offre un son indie rock aux influences country. L’ensemble est varié, mais demeure tout de même cohérent dans l’ensemble. Virtuose de la guitare, Luke Doucet réussit à créer des moments magiques avec son instrument. En plus, les voix du couple s’entremêlent à la perfection. On peut donc affirmer que la rencontre des deux artistes est un bien pour leur carrière. Whitehorse prépare un mini-album en français pour 2014, donc c’est à surveiller. (décembre 2013)

Six Shooter / SIX

Brett Kissel – Started With a Song

Brett KisselStarted With a Song (2013)

L’auteur-compositeur et interprète country de l’Alberta présente son premier véritable album avec Started With a Song. Il présente 10 chansons d’amour ou de party pour un court album de 38 minutes. Âgé de seulement 23 ans, Kissel réussit à nous offrir des mélodies extrêmement accrocheuses qui le rendent automatiquement sympathique. En plus, ses insertions de pop et de rock en font un artiste plutôt accessible qui peut rejoindre sans problèmes un vaste auditoire. Brett Kissel ne réinvente pas le genre, mais il présente un album rafraîchissant dans le paysage country canadien. (décembre 2013)

Vidéoclip : « Started With a Song »

Warner

Fast Romantics – Afterlife Blues

Fast RomanticsAfterlife Blues (2013)

Le groupe canadien Fast Romantics en est à son deuxième album avec Afterlife Blues. Le quatuor indie rock présente encore des similarités avec Elvis Costello et Blur, mais va un peu plus loin cette fois-ci dans sa recherche musicale. Ils ont définitivement gagné en confiance et nous présentent un son pop rock d’une grande efficacité. Empreint de mélancolie et de romantisme, Afterlife Blues présente de belles atmosphères. Même si on n’y réinvente rien, l’album demeure suffisamment varié pour conserver notre intérêt. Voici donc un disque qui s’écoute bien, pour un agréable moment. (décembre 2013)

Vidéoclip : « Funeral Song »

Pipe & Hat

Krewella – Get Wet

KrewellaGet Wet (2013)

Krewella est un trio de musique électronique de Chicago qui s’est formé en 2007 avant de présenter son premier matériel en 2011. Get Wet est leur tout premier album complet. Les sœurs Yousaf et Kris Trindl (alias Rain Man) offrent avant tout une musique pop énergique, parfaite pour les planchers de danse, avec des éléments de dubstep. Il s’agit d’une musique sur mesure pour faire la fête avec les clichés habituels dans les textes. La production est plus grande que nature et a tout pour plaire à un vaste auditoire. À noter la participation de Patrick Stump (Fall Out Boy) et de Travis Barker (Blink 182) sur l’efficace « Dancing with the Devil ». Avec ce premier disque, le trio présente un album agréable à écouter qui plaira assurément aux amateurs de musique à haut niveau d’énergie. (novembre 2013)

Vidéoclips : « Killin’ It » - « Alive » - « Live for the Night »

Columbia / Sony

½

Chvrches – The Bones of What You Believe

ChvrchesThe Bones of What You Believe (2013)

Chvrches est un trio électro-pop de Glasgow en Écosse. Ils s’inspirent fortement de la musique des années 1980, largement dominée par les synthétiseurs. The Bones of What You Believe est leur tout premier album complet après des mini-albums. En plus de l’utilisation presque abusive des synthétiseurs, ce qui attire notre oreille, c’est la voix douce et haut perchée de Lauren Mayberry. Les 12 pièces de l’album s’enchaînent de belle façon dans une impressionnante cohérence. En fait, il s’agit avant tout d’un CD à écouter dans son ensemble plutôt qu’en morceaux alors que peu de titres parviennent à se démarquer du lot. Il s’agit d’un très bon premier disque par ce groupe à surveiller de près au cours des prochaines années. (novembre 2013)

Vidéoclips : « Gun » - « The Mother We Share » - « Lies »

Glassnote / Universal

½

Dream Theater – Dream Theater

Dream TheaterDream Theater (2013)

Après plus de 25 ans de carrière, le groupe de métal progressif new yorkais nous arrive avec un album éponyme, comme s’il venait de découvrir sa vraie personnalité. Ce 12e album présente pour la première fois l’implication du nouveau batteur Mike Mangini, recruté en 2011, dans l’écriture et les décisions créatives. Ce sang neuf est le bienvenu puisque le groupe nous présente un de ses albums les plus énergiques depuis plusieurs années. Le guitariste John Petrucci en assure la réalisation. L’album débute en force avec une courte suite en trois actes, « False Awakening Suite ». Dream Theater présente ensuite de bonnes compositions dans le genre avant de compléter avec un morceau en cinq parties totalisant 22 minutes, « Illumination Theory ». L’utilisation des orchestrations de cordes en diverses occasions contribue à enrichir de belle façon la musique du groupe qui est déjà bien touffue à la base. Leurs influences de Rush s’entendent à différents moments du disque, plus particulièrement dans « The Looking Glass » dont l’ouverture semble être un hommage à « Spirit of Radio ». Dans l’ensemble, Dream Theater est un album très réussi, l’un des plus créatifs du groupe depuis longtemps qui comblera leurs nombreux fans. (novembre 2013)

Vidéoclip : « The Enemy Inside »

Roadrunner / Warner

½

Jason Bajada – Le résultat de mes bêtises

Jason BajadaLe résultat de mes bêtises (2013)

Après quatre albums en anglais, le chanteur folk Montréalais prend une direction plus pop sur ce premier enregistrement dans la langue de Molière. À l’image du premier extrait, « Armée de montgolfières », le disque présente quelques petits bijoux de mélodies pop. Il s’inspire en partie des années 1980 et s’aventure dans le rock avec le riff hallucinant de « Tes rêves ». Les arrangements sont superbes et mettent parfaitement en valeur ces chansons lumineuses. La transition vers le français est définitivement réussie pour cet excellent auteur-compositeur et interprète. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Armée de montgolfières »

Audiogram

½

Saule – Géant

SauleGéant (2013)

Baptiste Lalieu (mieux connu sous le pseudonyme de Saule) est originaire de Belgique. Il présente un troisième album, le fruit d’une collaboration avec Charlie Winston. Sur ce nouveau disque, Saule explore quelque peu en allant vers un son à tendance rock plus anglo-saxon. On peut le comparer en partie à Jeff Buckley et Radiohead, même s’il demeure assez près de Serge Gainsbourg. Winston se joint à Saule pour le premier extrait aux accents disco, « Dusty Men ». À l’image de cet extrait, l’album présente diverses sonorités, ce qui le rend intéressant à découvrir un morceau à la fois jusqu’à la fin. Plusieurs textes sont teintés d’humour et il se permet même de l’autodérision, entre autres dans « Type normal ». C’est un album particulièrement réussi que nous propose Saule avec Géant, un album extrêmement agréable à écouter. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Dusty Men »

30 février / G1

½

Waxahatchee – Cerulean Salt

WaxahatcheeCerulean Salt (2013)

Le groupe alternatif de Katie Crutchfield, native de l’Alabama, a été créé en 2011. Mais en fait, elle travaille essentiellement en solo. Cerulean Salt est le deuxième album de Waxahatchee. Le passé punk de Crutchfield se retrouve encore en partie dans le son rock alternatif plutôt lo-fi du groupe. Moins acoustique que son premier disque, celui-ci présente tout de même une musique un peu plus riche. Les mélodies pop accrocheuses font partie intégrante du son du groupe, ce qui fait que plusieurs titres ont le potentiel de vous rester en tête, même si peu d’entre eux réussissent véritablement à se démarquer. Les morceaux les plus intéressants sont certainement « Dixie Cups and Jars » et « Misery Over Dispute ». Cerulean Salt est un excellent album, particulièrement original. (novembre 2013)

Don Giovanni

½

Thomas Carbou – Hekatê III

Thomas CarbouHekatê III (2013)

Musicien d’exception, le guitariste jazz Thomas Carbou se spécialise dans la guitare à 8 cordes. Il présente ici la finale de sa trilogie Hekatê, sur laquelle il poursuit son expérimentation en trio avec le saxophoniste Erik Hove et le batteur Jim Doxas. Il transcende les genres en transportant son jazz aux limites du rock, du folk et de l’électronique ambiante. Le Français d’origine et Montréalais d’adoption depuis 10 ans complète à merveille sa trilogie avec un disque débordant de créativité, qui s’écoute à merveille jusqu’à la fin pour notre plus pur plaisir. (novembre 2013)

Kartel / SIX

½

Marie-Pier Perreault – M’enraciner

Marie-Pier Perreault M’enraciner (2013)

Malgré ses 24 ans, Marie-Pier Perreault compte déjà 15 ans de carrière. Elle a enregistré son premier album à l’âge de 12 ans, et un deuxième à 14 ans. Elle présente maintenant son quatrième album sur sa propre étiquette de disque. Elle s’entoure de collaborateurs exceptionnels pour des textes et des musiques en Steve Marin (« Les paroles s’envolent »), Frédérick Baron (« Il faut que j’apprenne »), Martine Pratte (« Il fallait fuir ») et Bruno Labrie (« Trop loin » en duo avec William Deslauriers). Par contre, Marie-Pier écrit elle-même la majorité des chansons. L’album débute en force avec l’excellente « Ma voix », mais elle demeure ensuite dans un style de pop très adulte avec plusieurs titres interchangeables. C’est sa voix cristalline qui assure la cohésion de l’ensemble. (novembre 2013)

Muse-IX

Five For Fighting – Bookmarks

Five For FightingBookmarks (2013)

Five For Fighting est le groupe d’un seul homme, John Ondrasik. Originaire de Los Angeles, Ondrasik s’est surtout fait connaître au début des années 2000 avec quelques ballades à succès comme « Superman (It’s Not Easy) » et « 100 Years ». Pour son nouvel album, il fait à nouveau confiance au réalisateur Gregg Wattenberg qui avait travaillé sur son précédent disque, Slice, il y a 4 ans. L’album possède quelques-unes des meilleures compositions d’Ondrasik à ce jour, en plus de bénéficier de superbes arrangements. Même si Five For Fighting demeure dans le style qui l’a fait connaître, il présente des pièces avec beaucoup de lustre, pour un excellent album, certainement son meilleur à ce jour. (novembre 2013)

Vidéoclip : « What If »

Wind-Up / Universal

½

Said the Whale – Hawaiii

Said the WhaleHawaiii (2013)

Said the Whale est un groupe indie rock de Vancouver qui a été formé par Ben Worcester et Tyler Bancroft. Avec Hawaiii, le quintette propose son quatrième album, probablement son meilleur à ce jour. On y trouve toujours des pièces alternatives plus difficiles d’accès, mais le groupe fait aussi l’effort de s’ouvrir à la masse grâce à des pièces pop rock incontournables comme « I Love You ». Autant dans ce succès instantané que dans quelques autres compositions, on fait un clin d’œil pas très subtil aux Beach Boys qui semblent avoir été une influence importante pour les mélodies. Said the Whale présente aussi certaines influences électro-pop pour compléter ce très beau mélange musical. (novembre 2013)

Vidéoclip : « I Love You »

Hidden Pony / Universal

½

Islands – Ski Mask

IslandsSki Mask (2013)

Pour ce cinquième album, le groupe montréalais est complété par les frères Evan et Geordie Gordon du groupe ontarien The Magic. Même si les thèmes demeurent plutôt tristes et sombres, les très bonnes mélodies qui rappellent occasionnellement les Beach Boys et les Beatles viennent donner un peu de vie à ce nouvel album. La présence des frères Gordon y est sûrement aussi pour quelque chose. Il en résulte un disque extrêmement solide qui réussit à être divertissant malgré son côté morose. Encore un très bon opus de la part de Nick Thorburn et compagnie. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Wave Forms »

Manqué

½

Dustin Wong – Mediation of Ecstatic Energy

Dustin WongMediation of Ecstatic Energy (2013)

Dustin Wong est un Hawaïen qui a décidé de se lancer dans une carrière solo en 2009, et c’est le cas de le dire puisqu’il produit tout complètement seul. Le guitariste expérimental n’utilise en effet qu’une panoplie de pédales et une boîte à rythmes occasionnelle. Après une collaboration avec la Japonaise Takako Minekawa pour l’album Toropical Circle, Wong est de retour avec son troisième album solo. Il présente une musique minimaliste expérimentale, majoritairement instrumentale, qui contribue à créer une atmosphère bien particulière. Il explore les boucles et répétitions qui peuvent occasionnellement flirter avec des mélodies pop, même si l’ensemble demeure totalement underground et difficile d’accès. Avec certains titres autour des 6 minutes, l’album prend parfois une tangente près de l’hypnose, favorisant la méditation. Malgré son approche qui peut sembler ardue par moments, Mediation of Ecstatic Energy offre une belle cohérence jusqu’à la fin. On y retrouve possiblement les meilleures compositions de Dustin Wong à ce jour. (novembre 2013)

Thrill Jockey

½

Phosphorescent – Muchacho

PhosphorescentMuchacho (2013)

Phosphorescent est le groupe d’un seul homme, Matthew Houck, originaire d’Athens en Georgie, le patelin de R.E.M. Il a démarré ce projet en 2000 et il y produit une musique indie rock plutôt minimaliste à tendance folk et même country. Sur ce sixième album, il expérimente quelque peu, dans des sonorités parfois ambiantes. Il utilise plus que jamais l’électronique qu’il mélange habilement aux instruments. Ce mélange nous fait d’ailleurs réaliser qu’il s’agit peut-être ici de son album le moins minimaliste alors que les chansons prennent une certaine envergure, même si elles demeurent généralement calmes. Malgré certains arrangements excessifs, Houck présente possiblement ses meilleures compositions depuis ses débuts il y a 10 ans. (novembre 2013)

Dead Oceans

½

Mathieu Lippé – Le voyage

Mathieu LippéLe voyage (2013)

Gagnant du Festival international de la chanson de Granby en 2011, Mathieu Lippé est à la fois poète, chanteur et conteur. Il mélange musique et poésie dans un style qui s’apparente au slam, même si la chanson demeure bien présente. Ce nouvel album a été réalisé par Jean Massicotte (Patrick Watson, Arthur H, Pierre Lapointe, Lhasa de Sela, Jean Leloup) et il présente 10 pièces dans lesquelles les calembours savants viennent meubler l’ensemble unique. Mathieu Lippé nous offre un voyage aux couleurs bien particulières. (novembre 2013)

Tandem

Sidi Touré – Alafia

Sidi TouréAlafia (2013)

Le Malien Sidi Touré présente une musique folk typique de son pays. Alafia a été enregistré en partie à Bamako et à Nantes, France, dû au conflit qui faisait rage dans sa région du Mali. Il y présente une musique empreinte des traditions de son pays, avec des influences blues et d’autres rythmes du monde. Il réussit à créer une atmosphère particulièrement touchante où on peut ressentir toute la peur que subit son peuple. Les compositions sont solides et s’enchaînent à merveille jusqu’à la fin du disque qui dure quand même près d’une heure pour 11 titres. Un très bon album pour les amateurs de musique africaine! (novembre 2013)

Thrill Jockey

½

MonkeyJunk – All Frequencies

MonkeyJunkAll Frequencies (2013)

MonkeyJunk est un trio d’Ottawa qui existe depuis cinq ans. Il nous propose un son blues rock plutôt groovy qui ne laisse personne indifférent, malgré l’absence surprenante de basse. On y trouve des influences de swamp R&B et de roots qui en font un groupe passablement original. Sur ce troisième album, ils présentent quelques titres qui seront désormais considérés comme importants dans leur répertoire (« You Make a Mess », « Yearnin’ for Yesterday », « What I Got To Give », etc.). Si vous trouvez que le blues rock présente peu de créativité en général, vous changerez peut-être d’idée en tendant une oreille vers ce nouvel album de MonkeyJunk. (novembre 2013)

Stony Plain / SIX

Marco Calliari – Mi ricordo

Marco CalliariMi ricordo (2013)

Sur son nouvel album, l’Italo-québécois Marco Calliari présente quelques-uns des plus grands classiques de la chanson québécoise, mais en version italienne. On peut y entendre « Ayoye », « Lindberg », « Si j’avais un char », « Y’a pas grand-chose dans l’ciel à soir », « Frédéric », « Julie » et plusieurs autres incontournables interprétés dans la langue de ses parents. Les arrangements typiquement italiens peuvent sembler parfois un peu bizarres, surtout dans une pièce émotive comme « Ayoye ». Par contre, il peut aussi être grandement intéressant de redécouvrir ces classiques dans un style complètement différent. Et si ces nouveaux arrangements peuvent permettre à la communauté italienne de découvrir les grandes chansons québécoises, pourquoi pas? (novembre 2013)

Casa Nostra

½

Sean Kingston – Back 2 Life - Sean Kingston

Sean KingstonBack 2 Life

Le jeune Jamaïcain de 23 ans a connu le succès dès 2007 avec son premier album, avant de faire sauter la banque en 2009 avec Tomorrow et son mégasuccès « Fire Burning ». Après une pause, le voici de retour avec un très attendu troisième album, propulsé par la chanson-titre à succès (avec T.I.) et son échantillonnage de Soul II Soul. Même si la tendance générale demeure plutôt pop, Sean Kingston présente de nombreuses pièces de R&B pur comme « Beat It » (avec Chris Brown et Wiz Khalifa) et « Hold That » (avec Yo Gotti). Par contre, comme ce fut le cas sur son disque précédent, il demeure tout aussi efficace dans les pièces pop plus énergiques comme la chanson à tendance latine « Bomba » et la pièce de club par excellence « Smoke Signals ». Pour la chanson d’amour « Ordinary Girl », il emprunte la mélodie à « Ordinary World » de Duran Duran et sur « How We Survive », il explore le dancehall. En plus des invités nommés précédemment, on peut entendre Busta Rhymes, 2 Chainz et Wale. Pourtant, malgré le fait que le jeune chanteur soit très bien entouré, il conserve un parfait contrôle sur sa musique, peut-être pour la première fois. En plus, avec un court album de 11 titres totalisant moins de 38 minutes, Kingston réussit à offrir un album concis et efficace jusqu’à la fin, sans grandes faiblesses ni remplissage inutile. Il en résulte donc son meilleur album à ce jour, confirmant du même coup qu’il n’est plus un adolescent et qu’il passe dans la cour des grands… (chronique principale de novembre 2013)

Vidéoclips : « Back 2 Life (Live It Up) » - « Beat It » - « Seasonal Love »

Epic / Sony

½

Jason Derulo – Tattoos

Jason DeruloTattoos

Pour son troisième album, Jason Derulo ne laisse pas de côté les succès pop monstre et on en a un rapide aperçu avec la pièce d’ouverture, « The Other Side ». Par contre, il explore d’autres avenues avec du hip hop mid tempo et des ballades, dont celle au piano en duo avec son amoureuse Jordin Sparks, « Vertigo ». Les autres collaborateurs incluent Pitbull, 2 Chainz et The Game. Malgré quelques titres intéressants, on retrouve malheureusement beaucoup trop de remplissage, des pièces futiles qui ne vont nulle part. À tel point, que la version américaine a été réduite à un mini-album de 5 pièces en format numérique seulement. On devrait donc se contenter de se procurer les pièces de Tattoos à l’unité plutôt que de dépenser pour l’album complet de 11 titres. (novembre 2013)

Vidéoclips : « The Other Side » - « Talk Dirty » - « Marry Me »

Warner

½

Florence K – I’m Leaving You

Florence KI’m Leaving You

Suite à sa trilogie cubaine qui s’est conclue l’an passé avec la compilation Trilogia (qui reprenait le meilleur des trois albums), Florence K tourne la page avec I’m Leaving You. Il s’agit d’un album majoritairement anglophone qui donne un peu plus dans le blues par moments, tout en conservant son côté jazz / pop chaleureux. Elle n’abandonne toutefois pas complètement les rythmes latins qu’on retrouve avec plaisir entre autres sur « No Salgo De Aqui ». Florence continue de nous séduire avec sa voix douce et surtout, elle continue de prouver son immense talent d’auteure-compositrice et musicienne. Sa musique nous fait toujours passer un agréable moment, donc comment ne pas l’aimer? Elle réussit encore une fois à présenter une musique aux fortes influences du passé, autant les standards jazz que la pop et la soul des années 1960 et le blues. Mais, ce qui fait sa force, c’est sa capacité à seulement s’en inspirer pour nous arriver avec quelque chose de neuf et actuel, qui en plus colle parfaitement à sa personnalité. Florence K possède indéniablement un véritable talent brut… (novembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 37, 25 octobre 2013)

Red Blues / Universal

½

Sheryl Crow – Feels Like Home

Sheryl CrowFeels Like Home

Même si elle avait déjà montré plusieurs influences country par le passé, c’est véritablement avec Feels Like Home que Sheryl Crow se déclare une chanteuse de country contemporain. Malgré tout, ses fans de longue date ne seront pas trop dépaysés puisque plusieurs chansons se comparent à d’autres œuvres de son répertoire passé, parfois même de façon gênante. Par contre, là où l’artiste tombe dans un énorme piège, c’est lorsqu’elle tente de donner vraiment dans le country, musicalement et textuellement. Elle exploite alors de nombreux clichés et surtout, elle sonne faux, elle manque de naturel, comme si c’était forcé. C’est comme si elle faisait un effort particulier pour attirer un nouveau public, mais on ne croit pas en sa sincérité country. C’est dommage, mais Feels Like Home finit par tomber à plat et ne réussira pas à rejoindre beaucoup de fans, anciens comme nouveaux. Peut-être son pire album en 20 ans de carrière! (novembre 2013)

Warner

½

Cher – Closer to the Truth

CherCloser to the Truth

Suite à son dernier album studio en 2002, Living Proof, la légende vivante de la musique pop se lançait dans sa tournée d’adieu, qui a résulté en un album en concert. Pourtant, c’est maintenant âgée de 67 ans que Cher est de retour sur disque. Ce qui impressionne dès le premier morceau, « Woman’s World », c’est la voix toujours aussi puissante de la chanteuse. Les auteurs-compositeurs pullulent sur ce disque, incluant P!nk et Cher elle-même. Dans la première moitié du CD, on retrouve une musique pop énergique et dansante, à tendance disco en plusieurs occasions. Par contre, la deuxième moitié voit le tempo ralentir pour une musique dans le style adulte contemporain. L’album pique carrément du nez au moment des 4 ou 5 dernières pièces avec des chansons à tendance acoustique qui n’ont rien de la qualité de la première moitié. La réalisation de Mark Taylor est tout ce qu’il y a de plus moderne et réussit à transporter Cher dans les années 2010, elle qui a maintenant enregistré des albums dans 6 décennies. C’est seulement dommage que Cher n’ait pu nous offrir un album constant jusqu’à la fin. Voici donc encore un CD à consommer en parties. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Woman’s World »

Warner

Sting – The Last Ship

StingThe Last Ship

Sting ne semble pas souvent happé par l’inspiration depuis plusieurs années déjà, mais il arrive cette fois-ci avec un album totalement original. The Last Ship est un album-concept inspiré par un chantier naval britannique dans les années 1980. Il présente un son folk rock qui nous transporte directement dans les îles britanniques. L’atmosphère générale est intimiste et la voix unique de Sting aura rarement eu autant d’impact que dans un tel contexte. L’ambiance peut s’avérer lourde à la longue, mais il faut avouer que The Last Ship présente une belle cohésion du début à la fin. En fait, l’album semble prêt pour être transporté sur une scène de Broadway dans un spectacle musical à grand déploiement. Avec The Last Ship, l’auteur-compositeur et interprète présente son œuvre la plus intéressante depuis longtemps. (novembre 2013)

Universal

½

Elton John – The Diving Board

Elton JohnThe Diving Board

Pour The Diving Board, Sir Elton John revient à ses méthodes de travail d’antan alors qu’il écrivait rapidement et enregistrait tout aussi vite avec une équipe réduite de musiciens. Le résultat est donc un son moins léché et aux arrangements minimalistes, une musique qui rappelle ses albums du début des années 1970. On y retrouve de très bonnes chansons qui n’ont besoin que d’un piano et d’une section rythmique pour nous être livrées avec aplomb. Par contre, on ne retrouve pas vraiment de succès potentiels, rien qui s’approche de ses grands classiques en tout cas. Certaines ballades qui se veulent émotionnelles tombent plutôt à plat et l’album se retrouve donc avec des inégalités qui peuvent s’avérer frustrantes tellement l’idée de base semblait bonne. Malgré ses moments intéressants, The Diving Board ne passera pas à l’histoire à travers le vaste répertoire d’Elton John. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Home Again »

Capitol / Universal

Joe Bocan – La loupe

Joe BocanLa loupe

La chanteuse et comédienne s’était classée deuxième dans la catégorie auteur-compositeur-interprète au Festival de la chanson de Granby en 1983 et son dernier album date de près de 20 ans. Pourtant, elle démontre avec ce nouvel enregistrement qu’elle n’a rien perdu de son intensité. Elle fait confiance aux Frères Grand (Pascale Picard, Bran Van 3000, Cirque du Soleil, Kevin Parent) pour la réalisation. Elle a aussi travaillé avec Pierre Lapointe pour l’écriture de « Les désordres du coeur », même si elle a collaboré à l’écriture et la composition de chacune des pièces de l’album. Vocalement, elle demeure une interprète de grand talent pour transmettre l’émotion. Musicalement, on retrouve quelques moments intéressants avec de belles orchestrations et des arrangements d’envergure qui viennent enrober les compositions. Ces arrangements contribuent à mieux communiquer l’amour, la colère et l’espoir qui semblent se retrouver au coeur de l’inspiration de la chanteuse. C’est un bon album dans le genre pop québécoise légère. (novembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 38, 1er novembre 2013)

EDC

Claude Dubois – Clone (2 CD)

Claude DuboisClone (2 CD)

Pour son nouvel album, Clone, Claude Dubois nous offre un disque double. En fait, il présente les dix mêmes chansons sur les deux CD, mais dans des versions totalement différentes. Un CD contient les versions pop prêtes pour les radios, alors que l’autre propose plutôt des versions dépouillées, guitare et voix. Les fans inconditionnels de Dubois se reconnaîtront probablement plus dans les versions sobres des chansons, alors qu’un public plus large préférera les versions pop. On peut y entendre le très efficace succès « Voir plus loin ». (novembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 39, 8 novembre 2013)

Pingouin

MGMT – MGMT

MGMTMGMT

Le groupe indie new yorkais est de retour avec son troisième album. Ils ont prouvé par le passé qu’ils sont en mesure de bien mettre ensemble des mélodies et des riffs accrocheurs avec des expérimentations plus psychédéliques. Ils poursuivent leurs explorations musicales sur cet album éponyme. Pour l’occasion, il ont à nouveau demandé les services du réalisateur David Fridmann (Flaming Lips, Mercury Rev), lui qui avait déjà travaillé avec eux sur leur premier album, Oracular Spectacular. Ce nouveau disque présente des musiques planantes et de bonnes mélodies en ouverture. Par contre, il devient beaucoup plus bizarre dans sa deuxième moitié alors que le groupe ne se gêne aucunement pour explorer des territoires difficiles d’approche. Ce n’est donc pas encore avec cet album que le groupe sera en mesure de répéter les succès de « Kids » et « Electric Feel », mais il s’installe par contre bien confortablement dans le siège du groupe expérimental le plus en vue après les Flaming Lips. (novembre 2013)

Vidéoclips : « Your Life is a Lie » - « Cool Song No. 2 » - « Alien Days »

Columbia / Sony

½

Panache – Vie de velours

PanacheVie de velours

Le duo composé de Benoît Fréchette et Carl-Éric Hudon revient à la charge avec un deuxième album de pop rock à tendance punk en diverses occasions. On y retrouve aussi de nombreuses touches des années 1960 et un peu de grunge. Leurs mélodies demeurent extrêmement accrocheuses et les vers d’oreille ne manquent pas parmi les 12 titres inclus sur l’album. En plus, ils laissent quelque peu de côté leur côté intello pour présenter une musique plus accessible, susceptible de rejoindre un vaste auditoire. Avec des pièces aussi accrocheuses aux rythmes entraînants, parions qu’ils réussiront à créer toute une ambiance en spectacle. Chose certaine, c’est un album particulièrement efficace qu’ils nous proposent avec Vie de velours. (novembre 2013)

Vidéoclip : « Petit pain »

Grosse Boîte

½

Jonathan Wilson – Fanfare

Jonathan WilsonFanfare

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Le premier album de Jonathan Wilson était une pièce maîtresse, déjà. Un inestimable tour de force qui plaçait immédiatement la barre très haut. L’Américain démontrait déjà un vrai esprit de synthèse de ses influences les plus marquantes, tout en traçant sa route avec son identité. L’attente, encore un peu confidentielle en réalité, était devenue insoutenable pour les admirateurs de Gentle Spirit. Fanfare pouvait-il objectivement se hisser au même niveau que son glorieux prédécesseur? Manifestement, le Californien a mis toute pression de côté et a tracé son sillon avec une liberté bienvenue tout en invitant quelques mentors et pairs à se joindre aux festivités (David Crosby, Graham Nash, Jackson Browne, Benmont Tench, …). Les treize titres sont longs, pas un à moins de quatre minutes, voire très longs (huit approchent ou dépassent les six minutes) et restent fidèles aux élévations folk-psychédéliques de Jonathan Wilson. Le Californien prouve avec Fanfare, au fil des ans et des bonnes fréquentations, qu’il a beaucoup appris. Le disque est chiadé, fort d’une production soignée et très aboutie, proche d’une perfection presque regrettable tant on avait vibré sur les quelques égarements frénétiques du premier opus (« The Way I Feel » ou « Desert Raven »). L’autre déception, toute relative, vient des appartenances un peu trop marquées de certaines compos dont « Moses Pain » qui respire la discographie de Dylan, « Future Vision » celle de Lennon et « Illumination » celle de Neil Young. Au rayon des réjouissances, Wilson a gardé une certaine appétence pour les morceaux à tiroirs, capable d’intégrer des parties folk et de virer au progressif ou à la soul (dont l’excellent premier extrait « Dear Friend », « Lovestrong » ou l’intro cinématographique « Fanfare »). Une nouvelle fois, le prodige californien fournit un disque dense, un répertoire d’historien du rock chargé de pépites qui aurait peut-être mérité d’être amputé de deux ou trois morceaux pour être encore plus intense. (novembre 2013)

½

Pink Martini – Get Happy

Pink MartiniGet Happy

Avec Get Happy, Pink Martini présente peut-être son album le plus éclectique à ce jour avec un mélange quelque peu étourdissant de jazz, de musiques du monde et de vieilles chansons françaises et américaines. En plus, le groupe présente des titres en anglais, en français, en espagnol, en allemand, et encore plus. L’album débute avec passablement d’énergie avec « Ich Dich Liebe » et « Quizas, Quizas, Quizas » d’Osvaldo Farres. Par la suite, plusieurs titres auraient été parfaits pour fermer une petite boîte de jazz enfumée des années 1930-40. Quelques pièces se démarquent tout au long du disque, entre autres les célèbres « Sway » et « Smile » (avec Phyllis Diller), ainsi que « I’m Waiting For You » (avec Meow Meow), « Je ne t’aime plus » (avec Philippe Katerine) et « Kitty Come Home » d’Anna McGarrigle (avec Rufus Wainwright). L’arrivée de la chanteuse Storm Large n’ajoute que bien peu au son du groupe, mais elle offre tout de même une bonne performance avec sa voix riche parfaite pour les standards jazz. (novembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 35, 11 octobre 2013)

Audiogram

½

Mélissa Bédard – Mélissa Bédard

Mélissa BédardMélissa Bédard

L’une des vedettes de la plus récente édition de Star Académie, Mélissa Bédard présente son tout premier album. La jeune chanteuse à la voix puissante nous offre ses propres versions de classiques de la chanson populaire incluant « Tu trouveras la paix », « Reste », « Mes blues passent pus dans porte », « Mamy Blue », « Aimons-nous » et « Hallelujah ». On peut aussi entendre une chanson originale, « Que Dieu me pardonne ». La principale particularité de son vaste registre vocal est sa capacité à descendre dans des graves pratiquement impossibles à atteindre pour une femme. Elle réussit donc à impressionner en plusieurs occasions et n’a rien à envier aux plus grandes chanteuses soul. Sous la direction artistique de Stéphane Laporte, l’album a été réalisé par Toby Gendron qui réussit à bien mettre en valeur le talent de la chanteuse. (novembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 37, 25 octobre 2013)

Tandem

½

Marie-Élaine Thibert – Cent mille chansons

Marie-Élaine Thibert Cent mille chansons

Après avoir été finaliste à la première édition de Star Académie en 2003, Marie-Élaine Thibert est devenue l’une des plus grandes vedettes au Québec et elle présente déjà son 5e album. Sur ce CD de 12 titres réalisé et arrangé par Rémy Malo et Sylvain Quesnel, elle fête ses 10 ans de carrière en reprenant des grands classiques francophones, remontant jusqu’aux années 1960. On peut y entendre « L’amour est bleu » (popularisée par Vicky Leandros en 1967), la surprenante « Marie Douceur, Marie Colère » (version française de « Paint It Black » des Rolling Stones), « Emporte-moi » (du film de Léa Pool), ainsi que « Le plus beau voyage » (en duo avec son auteur, Claude Gauthier). Elle interprète aussi « L’amour a pris son temps », chanson thème de La guerre des tuques. Les arrangements pour cordes sont signés Antoine Gratton et Marie-Élaine est accompagnée par plusieurs musiciens invités dont le quatuor à cordes Les Quatr’Ailes, la pianiste Julie Lamontagne et le claviériste Marco Tessier. (novembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 39, 8 novembre 2013)

Musicor

Misses Satchmo – Apple Tree

Misses SatchmoApple Tree

Après avoir interprété le répertoire de Louis Armstrong, Misses Satchmo est de retour avec un nouvel album, Apple Tree. Cette fois-ci, le groupe nous propose une sélection de pièces de vieux jazz de la période swing. Certains morceaux moins connus côtoient des classiques tels « Just a Closer Walk With Thee », « Blue Skies », « Ain’t Misbehavin’ » et « I’m Gonna Sit Right Down and Write Myself a Letter ». Pour l’accompagner tout au long du disque, le quatuor peut compter sur des musiciens invités, dont Yvan Belleau (clarinette) et Simon Marion (banjo). Apple Tree est un album charmant et léger qui nous replonge dans une atmosphère d’une autre époque. Un disque très agréable! (novembre 2013)

Bros / SIX

½

Rob Zombie – Venomous Rat Regeneration Vendor

Rob ZombieVenomous Rat Regeneration Vendor

Après la séparation de White Zombie, Rob Zombie s’est lancé dans une carrière solo qui a été prolifique au départ. Par contre, depuis une dizaine d’années, son esprit créatif semble se prêter mieux au cinéma dans des films de série B qu’à la musique. Ça se concrétise d’ailleurs sur ce nouvel album qui reprend les mêmes éléments qui l’ont rendu populaire, sans aucune évolution. Ce sont les mêmes riffs, la même ligne de basse qui établit le rythme et bien sûr les mêmes thèmes. La section rythmique qui était unique à Zombie il y a 20 ans semble complètement dépassée dans les années 2010. Venomous Rat Regeneration Vendor présente des chansons qui peuvent être entraînantes, mais il présente aussi et surtout des compositions calquées sur des œuvres du passé de Zombie. Si bien qu’on peut facilement chanter plusieurs de nos chansons préférées d’antan sur la musique de la majorité des pièces de l’album. Quelques moments se différencient tout de même de l’ensemble, dont « Rock and Roll (In a Black Hole) » avec son rythme électronique. Autre moment surprenant du disque : sa reprise de « We’re an American Band » de Grand Funk Railroad, certainement pas l’idée du siècle! En conclusion, si vous êtes demeurés fan de Rob Zombie jusqu’à ce jour, vous devriez encore apprécier. Mais si comme beaucoup d’admirateurs vous aviez lancé la serviette au milieu des années 2000, ce n’est certainement pas avec ce nouvel album qu’il réussira à vous reconquérir. (octobre 2013)

Vidéoclip : « Dead City Radio and the New Gods of Supertown »

Zodiac Swan / T-Boy / Universal

½

Ministry – From Beer to Eternity

MinistryFrom Beer to Eternity

From Beer to Eternity est le 13e album du groupe industriel américain dirigé par Al Jourgensen. Depuis déjà quelques albums Jourgensen parle du dernier enregistrement de Ministry, mais le groupe est encore bien présent 30 ans après ses débuts et 25 ans après avoir connu le succès à l’échelle de la planète. Ce nouveau disque a été écrit en décembre 2012, avant le décès du guitariste Mike Scaccia, et cette fois-ci, on risque bien d’entendre le dernier chapitre d’un des groupes les plus influents de la scène industrielle et métal. L’album présente un éventail d’à peu près tous les styles explorés par le groupe au cours de sa carrière. On y retrouve de l’électro dansante et joyeuse digne de leurs premières années, des textes de haine totalement assumés qui font suite à la « trilogie Bush » (2004-2007), mais surtout, des riffs métal qui rappellent agréablement les meilleurs albums du groupe (et les plus populaires) entre 1988 et 1992. On ne retrouve malheureusement pas de classiques instantanés comme « N.W.O. » et « Just One Fix », mais l’ensemble du CD présente tout de même des éléments intéressants qui laisseront une empreinte indélébile pour leur dernier enregistrement (s’il s’avérait bien sûr que ce soit véritablement leur dernier). (octobre 2013)

Vidéoclip : « PermaWar »

AFM

Gwar – Battle Maximus

GwarBattle Maximus

Le groupe de métal satyrique de la Virginie est de retour avec un nouvel album, 25 ans après des débuts remarqués. Même s’ils ont toujours préféré mettre l’accent sur leurs costumes et leur mise en scène plutôt que sur la musique, ils ont réussi à présenter quelques bons albums au cours des années, dont le classique Scumdogs of the Universe en 1990. Battle Maximus est leur 13e album en carrière et présente 13 titres, donc tant qu’à exploiter les superstitions, aussi bien y aller à fond. Il s’agit de leur premier album avec le guitariste Brent Purgason (alias Pustulus Maximus) qui remplace le défunt Cory Smoot (alias Flattus Maximus). On peut aussi entendre un nouveau bassiste en Jamison Land (alias Beefcake the Mighty). Réalisé par Glen Robinson, Battle Maximus est un album-concept qui présente quelques bons titres de métal monstrueux. Il s’agit donc d’un CD qui devrait satisfaire leurs fans de longue date, sans toutefois réussir à attirer un nouvel auditoire. (octobre 2013)

Metal Blade

Earl Sweatshirt – Doris

Earl SweatshirtDoris

Le jeune rappeur de Los Angeles, membre de Odd Future, nous arrive avec un premier véritable album. La musique ultra basse, les rimes sombres, les paroles à faire peur et les chœurs semblant provenir d’outre-tombe nous font rapidement réaliser qu’on a droit à un album rap d’horreur avec Doris. Tout autour de cet album, incluant la pochette, crée une atmosphère lugubre qui rend l’album difficile d’écoute. Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que c’est diablement original. Peu d’artistes dans le genre réussissent à créer un tel univers. Peu de titres ressortent du lot et certains risquent plus de vous repousser que de vous attirer, mais l’ensemble présente de belles qualités qui nous forceront à tendre l’oreille vers ce que le rappeur aura à nous offrir dans le futur. (octobre 2013)

Tan Cressida / Columbia / Sony

½

Five Finger Death Punch - The Wrong Side of Heaven and the Righteous Side of Hell, Vol. 1

Five Finger Death Punch - The Wrong Side of Heaven and the Righteous Side of Hell, Vol. 1

En préparation de son quatrième album, le supergroupe métal de Los Angeles a réalisé qu’il avait beaucoup trop de nouvelles compositions pour un seul disque. Voici donc le volume 1, alors que le volume 2 nous arrivera le 19 novembre. À l’écoute de ce premier volume, on réalise qu’il est vrai que le groupe semble plus inspiré que jamais. De solides compositions s’enchaînent sur ce disque pour lequel Five Finger Death Punch semblent avoir laissé libre cours à leur exploration musicale. On peut entendre les excellentes « Lift Me Up » (avec Rob Halford), « Watch You Bleed » et « You », avant que le groupe impressionne par son agressivité sur « Burn MF » et « Dot Your Eyes », peut-être les deux meilleurs moments du CD. Le passage le plus surprenant du disque (et le plus douteux) arrive certainement avec la reprise de « Mama Said Knock You Out » de LL Cool J mettant en vedette le rappeur Tech N9ne. En boni, trois pièces se retrouvent dans de nouvelles versions dont « I.M.Sin » avec la participation de Max Cavalera. Avec ce nouvel album de qualité, Five Finger Death Punch nous présentent peut-être leur album le plus cohérent à ce jour. Surveillons attentivement le volume 2! (octobre 2013)

Prospect Park / Universal

½

The Devil Wears Prada – 8:18

The Devil Wears Prada8:18

Le groupe de métal hardcore chrétien de l’Ohio est de retour avec un 5e album studio en carrière. Le groupe continue d’alterner entre voix gutturales et mélodies, mais sur une musique toujours aussi lourde, un véritable assaut de 44 minutes qui mettra à rude épreuve vos enceintes acoustiques et les pauvres tympans d’un public non averti. Des riffs créatifs qui présentent de nombreux défis aux musiciens rendent leur musique plus intéressante que la moyenne. En plus, le groupe livre quelques solides refrains qui amènent ce nouvel album à un autre niveau par rapport à leurs enregistrements précédents. Parmi les morceaux les plus intéressants, notons plus particulièrement la chanson-titre, l’industrielle « Care More » et la pièce qui conclut l’album, « In Heart ». Avec 8:18, The Devil Wears Prada font un pas en avant qui sera grandement apprécié de leurs fans. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Martyrs » - « First Sight »

Roadrunner / Warner

½

Tyr – Valkyrja

TyrValkyrja

Tyr est un groupe métal scandinave originaire des îles Féroé, un pays constitutif du Royaume du Danemark. Le groupe a été formé il y a une quinzaine d’années avant de présenter un premier album en 2002. Ils proposent un son power metal propre aux pays du nord de l’Europe, avec une inspiration qui provient tout droit des Vikings. Ils chantent autant en anglais que dans leur langue maternelle, le féroïen. Parmi les 13 titres offerts sur Valkyrja, on compte plusieurs chansons traditionnelles adaptées dans le style du groupe. On peut également reconnaître deux célèbres morceaux en conclusion du CD : « Where Eagles Dare » d’Iron Maiden et « Cemetery Gates » de Pantera. Si le métal scandinave vous intéresse, Tyr risque fort d’attirer votre attention grâce à son mélange de traditionalisme et de métal joué avec virtuosité. (octobre 2013)

Metal Blade

Gemini Syndrome – Lux

Gemini SyndromeLux

Gemini Syndrome est un groupe métal formé à Los Angeles en 2010 autour de l’ex-chanteur d’Otep, Aaron Nordstrom. Avec Lux, ils présentent leur premier album et on peut les comparer à Disturbed, Godsmack et Stone Sour, sans oublier System of a Down. On ne peut pas dire que le groupe est bien créatif musicalement, puisqu’il reprend beaucoup trop de riffs, de rythmes et autres éléments déjà entendus. Par contre, l’exécution est à point et les cinq musiciens de Gemini Syndrome réussissent à nous en mettre plein les oreilles. L’album ne passera certainement pas à l’histoire, mais attendons de voir ce que le groupe pourra produire dans le futur avant de nous prononcer sur leur avenir. (octobre 2013)

Vidéoclip : « Basement »

Warner

Scar the Martyr – Scar the Martyr

Scar the MartyrScar the Martyr

Scar the Martyr est un projet parallèle pour le batteur de Slipknot, Joey Jordison. Le groupe compte dans ses rangs des membres de Darkest Hour, Strapping Young Lad et Nine Inch Nails autour du chanteur Henry Derek. Ce premier album a été réalisé par Rhys Fulbar (Rob Zombie, Front Line Assembly, Fear Factory) à Des Moines, Iowa. On y trouve un métal agressif qui peut rappeler Slipknot en plusieurs occasions dans les moments les plus violents, mais qui peut aussi s’adoucir régulièrement grâce à des mélodies accrocheuses et des rythmes plus lents. Le groupe peut aussi nous rappeler Alice In Chains et Faith No More. (octobre 2013)

Vidéoclip : « Blood Host »

Roadrunner / Warner

The Creepshow – Life After Death

The CreepshowLife After Death

The Creepshow est un groupe ontarien qui existe depuis 8 ans et qui domine maintenant la scène psychobilly canadienne. Avec Life After Death, le groupe présente son 4e album et poursuit dans la direction amorcée précédemment. Bien plus que du psychobilly, le groupe intègre du vieux rock ‘n’ roll, du rockabilly classique et même du country, ce qui le différencie du même coup de bon nombre d’autres groupes dans le genre qui ne présentent qu’un visage unidimensionnel fait d’un mélange de punk et de rockabilly. Comme on peut le deviner avec le titre de l’album, ainsi que des pièces comme « See You in Hell » et « The Devil’s Son », le groupe demeure dans des atmosphères plutôt sombres où il décharge toute sa rage, à un rythme effréné. Le CD de 32 minutes défile en effet comme l’éclair et une fois les 11 pièces complétées, on a le goût d’une deuxième dose malgré notre essoufflement. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Sinners and Saints » - « The Devil’s Son »

Stomp / ULG / Warner

½

The Brains – The Monster Within

The BrainsThe Monster Within

Le trio psychobilly montréalais ne s’assagit pas sur son 6e album. Au contraire, le groupe se retrouve plus déchaîné et décapant que jamais. La section rythmique débordante d’énergie réussira à vous faire taper du pied dès le début et elle ne vous lâchera pas avant la fin des 35 minutes. Et vous en redemanderez! Évidemment, les Brains ne réinventent pas le genre, mais ils lui donnent un nouveau souffle extrêmement agréable. Si vous aimez les films d’horreur de série B, voici la musique d’accompagnement idéale à cet univers. (mai 2013)

Stomp / ULG / Warner

½

Michel Rivard et le Flybin Band – Roi de rien

Michel Rivard et le Flybin Band – Roi de rien

Même s’il est demeuré très actif ces dernières années, entre autres avec sa participation à Star Académie, Michel Rivard n’avait pas présenté de nouvel album studio depuis Confiance en 2006. Pour Roi de rien, il s’entoure à nouveau de son Flybin Band composé de Rick Haworth (guitares), Mario Légaré (basse) et Sylvain Clavette (batterie). À ce solide trio s’ajoutent les voix de Lana Carbonneau (La Bande Magnétik) et Audrey-Michèle Simard. La poésie de Rivard n’a rien perdu de sa précision et il nous l’offre sur fond de musique folk aux mélodies pop empreintes de mélancolie. L’album comprend uniquement des instruments organiques et on y entend de superbes arrangements de guitares et de mandoline. Même si ce sont les textes qui priment, la qualité des arrangements musicaux ajoute une nouvelle couche d’une grande richesse à ce très bon album. (octobre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 36, 18 octobre 2013)

Spectra

½

Lara Fabian – Le secret (2 CD)

Lara FabianLe secret (2 CD)

Après huit ans d’attente d’un album original en français, Lara Fabian est de retour avec rien de moins qu’un disque double. Sur ce onzième album studio en carrière, on peut entendre 17 titres dont le premier extrait à succès « Deux ils, deux elles », qu’on retrouve également dans une version remixée par Misstress Barbara à la toute fin. Lara se sent totalement libre sur Le secret et il en résulte probablement son album le plus personnel à ce jour. Sa musique pop, composée majoritairement par Janey Clewer, bénéficie d’une réalisation remarquable et de superbes arrangements par Manu Pitois. C’est donc une ambiance bien particulière qui est créée avec cet album grandiose. (octobre 2013)

Vidéoclip : « Deux ils, deux elles »

Musicor

Avicii – True

AviciiTrue

Tim Bergling (alias Avicii) est un jeune DJ et producteur suédois qui s’est principalement fait connaître ces dernières années après avoir travaillé dans la Mecque de la musique house, Ibiza. Après plusieurs simples à succès, il nous présente son tout premier album sur lequel il prend un virage quelque peu inattendu. À l’image du premier extrait, « Wake Me Up » (avec Aloe Blacc), il utilise des guitares acoustiques et ralentit le rythme en plusieurs occasions. True s’avère donc être beaucoup plus pop que house, ce qui risque de décevoir les fans invétérés de house underground. On retrouve même des traces de country en certaines occasions, un bel essai mais quelque peu déconcertant. L’album demeure généralement dansant, mais pas de la façon qu’on l’aurait imaginé. Ce sont les remix de ces chansons qui ont le plus de chances de se frayer un chemin vers les planchers de danse des plus grands clubs d’Ibiza et de Miami. Avec ce premier album, Avicii montre sa véritable personnalité et c’est tant mieux. Par contre, plusieurs amateurs qui le suivaient depuis ses débuts risquent d’être franchement déçus. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Wake Me Up » - « You Make Me »

Island / Universal

Goldfrapp – Tales of Us

GoldfrappTales of Us

Le duo anglais nous a habitués à des changements de styles importants d’un album à l’autre depuis leurs débuts au tournant du millénaire. Ce changement est peut-être encore plus drastique entre l’électro-pop de Head First et Tales of Us. Ce nouveau disque présente essentiellement des ballades acoustiques et en ce sens, il se rapproche un peu plus de Seventh Tree paru en 2008. Par contre, Tales of Us est plus sombre que cet album ensoleillé et on peut donc le comparer en partie à Felt Mountain, leur premier disque. Ce n’est donc pas un si grand changement pour eux considérant qu’ils ont déjà exploré de tels horizons auparavant. L’utilisation d’orchestrations et d’éléments électroniques vient enrichir la musique du duo qui s’en trouve du même coup moins dépouillée et un peu plus cinématographique. Plus l’album avance et plus il est touffu. Tales of Us se hisse parmi les œuvres les plus complètes d’Alison Goldfrapp et Will Gregory. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Drew » - « Annabel »

½

Body Language – Grammar

Body LanguageGrammar

Body Language est un groupe de Brooklyn, New York, qui s’inspire de la musique pop, soul et électronique dansante des années 1980 pour créer une musique plus futuriste. Après un premier album plein de promesses en 2011, Social Studies, le quatuor revient à la charge avec Grammar. Ils poursuivent dans la même direction, mais avec de meilleures compositions et une réalisation solide. On y retrouve de nombreux moments de funk et de R&B qui rendent l’album plutôt accessible, moins indie que précédemment. Des grooves entraînants et un style léger et lumineux nous font accrocher immédiatement à l’album qui possède tout ce qu’il faut pour plaire à un vaste auditoire. Voici donc un excellent album de pop underground! (octobre 2013)

Lavish Habits

½

Grouplove – Spreading Rumours

GrouploveSpreading Rumours

Grouplove est un groupe indie rock de Los Angeles qui présente une musique fortement influencée par Arcade Fire, MGMT et autres groupes des années 2000 dans le genre. Spreading Rumours est leur deuxième album et ils raffinent un peu plus leur style avec une meilleure direction musicale. Le duo vocal composé du guitariste Christian Zucconi et de la claviériste Hannah Hooper présente de très belles harmonies et vole la vedette, malgré de très bons arrangements musicaux. Il ne faut pas oublier non plus la présence remarquée du batteur et réalisateur Ryan Rabin, fils du guitariste de Yes Trevor Rabin. Grouplove peuvent rappeler les Flaming Lips et les Smashing Pumpkins en différentes occasions, mais surtout, ils présentent une musique énergique, divertissante et créative. Voici donc un très bon album pour les amateurs du genre. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Ways to Go » - « Borderlines & Aliens »

Atlantic / Warner

½

North Mississippi Allstars – World Boogie is Coming

North Mississippi AllstarsWorld Boogie is Coming

Fondés des cendres du groupe punk DDT par les frères Luther et Cody Dickinson (fils du légendaire et regretté réalisateur de Memphis Jim Dickinson), les North Mississippi Allstars oeuvrent déjà depuis plus d’une quinzaine d’années dans un environnement blues rock aux inspirations country et folk. Sur ce nouvel album, ils réussissent le véritable tour de force de créer un pont parfait entre le passé et le présent. Ils proposent en effet un son blues rock puissant comme on en a entendu beaucoup par le passé, mais avec une touche moderne très réussie qui permet d’amener leur musique ailleurs. L’album contient une majorité de reprises, dont certaines pièces traditionnelles, mais ils réussissent à leur donner ce qu’il faut de modernité pour les rendre au goût du jour. C’est le cas entre autres pour « Rollin’ ‘n Tumblin », qui prend une toute nouvelle dimension, « Snake Drive » de R.-L. Burnside, « Meet Me in the City » de Junior Kimbrough, ainsi que « My Babe » de Willie Dixon. On retrouve aussi trois titres originaux parmi les 17 inclus sur l’album. World Boogie is Coming est un disque divertissant et extrêmement intéressant sur toute sa longueur. (octobre 2013)

Songs of the South

½

Piers Faccini – Between Dogs and Wolves

Piers FacciniBetween Dogs and Wolves

Sur son nouvel album, Piers Faccini va encore un peu plus loin dans son exploration. Il ajoute en effet des éléments de jazz (« Pieces of Ourselves ») et de musiques du monde à sa base folk fortement inspirée des années 1960 et 1970. Avec « Il Cammino », il rend hommage à son héritage italien. Ses thèmes continuent à tourner autour de l’amour, de la mélancolie et de l’espoir. Between Dogs and Wolves est encore une fois un album extrêmement calme et doux, un album qui nécessite toute notre attention pour véritablement l’apprécier. Si vous aimez le genre, Faccini mérite qu’on tende l’oreille à sa musique. (octobre 2013)

Beating Drum / Six Degrees / SIX

Étienne Cousineau – Ma voie

Étienne CousineauMa voie

Dans la première mouture québécoise de l’émission La Voix, Étienne Cousineau est devenu l’emblème de cette émission grâce à sa voix unique, même s’il n’a pas remporté le concours. Il possède en effet la voix la plus aiguë qu’un homme puisse avoir, soit une voix de ténor aiguë, considérée à l’époque baroque comme une haute-contre. Sa formation en chant classique lui a permis de développer son registre vocal entre les aigus et les graves. Sur ce premier album, il reprend des classiques de la musique pop et de l’opéra pour un mélange réussi des genres. L’album débute avec le célèbre « Hymne à l’amour » d’Édith Piaf. On y retrouve aussi « Unchained Melody », « L’amore sei tu » (la version italienne de « I Will Always Love You » de Whitney Houston), « Hallelujah » de Leonard Cohen et « Frozen » de Madonna. On peut aussi bien évidemment entendre les chansons qui l’ont rendu célèbre à La Voix, « Aria de la Wally » et son incontournable duo avec Mark Elkes pour « Miss Sarajevo ». (octobre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 35, 11 octobre 2013)

Music Hall / Universal

2 Chainz – B.O.A.T.S. II #Metime

2 ChainzB.O.A.T.S. II #Metime

Le rappeur de la Georgie arrive déjà avec un nouvel album qui ne manquera pas de frapper l’imaginaire des amateurs du genre. Il présente un album inspiré et s’assure d’offrir le meilleur de lui-même à chaque chanson. On y trouve de bons moments de R&B, ainsi que de superbes arrangements qui contribuent grandement à mettre en valeur les compositions. 2 Chainz s’entoure de plusieurs collaborateurs pour prêter leurs voix à des pièces du disque. On peut donc entendre Pharrell Williams, Drake, Lil Wayne, Fergie, T-Pain, Wiz Khalifa et Mase. Par contre, les textes de 2 Chainz ne vont pas tellement plus loin que ce que l’on peut entendre habituellement dans le gangsta rap, avec une fixation certaine sur le fait qu’il possède maintenant de l’argent. Malgré cet élément agaçant, le rappeur présente un album particulièrement solide, possiblement son meilleur à ce jour. (octobre 2013)

Vidéoclips : « Feds Watching » - « Where U Been? » - « Used 2 »

Def Jam / Universal

½

Trombone Shorty – Say That To Say This

Trombone ShortySay That To Say This

Le joueur de trombone de la Nouvelle-Orléans Troy Andrews (alias Trombone Shorty) n’hésite pas à mélanger les genres depuis le début de sa carrière. Il présente un habile mélange de R&B, de jazz, de funk et de rock qui en fait un artiste inclassable. On retrouve à nouveau des éléments funky et rock sur son nouvel album, mais l’ensemble se concentre un peu plus sur le R&B pour un disque extrêmement solide du début à la fin. En plus, la réalisation donne l’impression que le tout a été enregistré en direct en studio, d’une seule prise. À noter que The Meters apparaissent pour la première fois sur un album depuis 1978 en reprenant leur ballade « Be My Lady » avec des arrangements plus contemporains. Say That To Say This s’avère non seulement être certainement l’album le plus solide de Trombone Shorty à ce jour, mais il risque en plus d’être l’album qui lui permettra de se faire découvrir par un plus large auditoire. (octobre 2013)

Verve / Universal

½

Chelsea Wolfe – Pain is Beauty

Chelsea WolfePain is Beauty

Chelsea Wolfe est une chanteuse indie rock à tendance folk électrique de Los Angeles. Elle possède un côté sombre qu’on pourrait considérer « doom » et qui lui donne une couleur bien à elle. Elle a débuté en 2006 et a présenté depuis trois albums studio, un en concert et une collection de pièces acoustiques. Pain is Beauty est son quatrième album et elle semble avoir atteint une certaine maturité musicale. Elle possède toujours un côté gothique bien assumé, mais elle réussit à évoluer dans une nouvelle direction avec de nombreux ajouts d’électronique, particulièrement sur « The Warden » avec son rythme électro dansant. Elle présente toujours un son pop indie auquel elle ajoute des éléments baroques et un peu de rock. Elle va donc dans différentes directions pour un album des plus variés. Cette grande variété fait en sorte que l’album peut sembler quelque peu décousu. Par contre, chaque avenue explorée s’avère particulièrement réussie, ce qui en fait probablement son album le plus complet à ce jour. (octobre 2013)

Sargent House

½

The Wild Feathers – The Wild Feathers

The Wild FeathersThe Wild Feathers

Les Wild Feathers se sont formés à Austin, Texas en 2010 avant de déménager dans la Mecque du country, Nashville, Tennessee. Ce premier album éponyme présente un son rock qui reprend des éléments du passé et intègre du blues, du country et de la musique traditionnelle américaine. C’est cette fusion qui rend la musique du groupe particulièrement intéressante alors qu’ils réussissent à en soutirer leur propre son, au goût du jour. Il y a bien de nombreux moments pour nous rappeler Petty, Mellencamp ou Springsteen, mais l’ensemble demeure plutôt contemporain sans être trop tourné vers le passé. Il est plutôt difficile de réinventer un genre qui a été exploré sous tous ses angles depuis des décennies, mais les Wild Feathers réussissent à donner leur propre personnalité à un album qui aurait pu sembler dépassé par bien d’autres artistes. Épargnons ces artistes et contentons-nous de présenter les Wild Feathers comme une alternative moderne beaucoup plus intéressante. (découverte du mois d'octobre 2013)

Vidéoclips : « Backwoods Company » - « The Ceiling » - « Hard Wind »

Warner

½

Vincent Vallières – Fabriquer l’aube

Vincent VallièresFabriquer l’aube

Quatre ans après Le monde tourne fort qui contenait le mégasuccès « On va s’aimer encore », Vallières est de retour avec son très attendu sixième album en carrière. On retrouve à nouveau son folk contemporain et urbain complètement assumé, mais avec une réalisation et des arrangements de grande envergure qui ajoutent une dimension pop à Fabriquer l’aube. Il y a bien encore de nombreuses ballades à la guitare acoustique, mais le piano est beaucoup plus présent et l’emballage musical ne manque pas. Il branche sa guitare en quelques occasions comme pour « En regardant finir le monde » en ouverture du CD et « Pas à vendre ». En plus du premier extrait, « Stone », l’album contient plusieurs succès potentiels comme « Avec toi », « L’amour c’est pas pour les peureux » et « Loin ». Est-ce qu’il pourra répéter les 110 000 copies vendues de son album précédent? Tout est là pour y arriver; il ne manque qu’une autre chanson d’amour rassembleuse comme « On va s’aimer encore ». (octobre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 34, 4 octobre 2013)

Spectra

½

Jack Johnson – From Here to Now to You

Jack JohnsonFrom Here to Now to You

Le chanteur hawaïen et ex-champion de surf nous revient avec un sixième album en carrière, trois ans après To the Sea. Il poursuit la tendance amorcée sur cet album avec quelques titres pop un peu plus dynamiques qui l’éloignent des ballades acoustiques qui ont fait sa renommée. C’est le cas entre autres sur « Shot Reverse Shot » et « Washing Dishes », ainsi que sur la funky « Radiate ». Par contre, sa marque de commerce est encore bien présente avec plusieurs morceaux pop acoustiques parfaits pour la plage qui l’a vu grandir. Le premier extrait, « I Got You », cadre à merveille dans son répertoire romantique, tout comme la jolie ballade « Change » (avec Ben Harper). Il faut se rendre à l’évidence que Johnson n’a rien perdu de son sens de la mélodie. Avec From Here to Now to You, il prouve à nouveau que des chansons pop sans prétention peuvent être de qualité. C’est un album qui s’écoute bien jusqu’à la fin et qui par sa douceur vous évitera bien des maux de tête. (octobre 2013)

Vidéoclip : « I Got You »

(lire aussi dans le magazine Vol. 1 No 3, octobre 2013)

Universal Republic

Lynda Lemay – Feutres et pastels

Lynda LemayFeutres et pastels

Pour son 13e album en carrière, l’auteure-compositrice et interprète présente à nouveau ce mélange de chansons comiques et émouvantes. Parmi les 17 titres, plusieurs pourront vous sembler futiles, mais quelques textes portent vraiment à réflexion, comme par exemple « Cagoule » qui dénonce la discrimination raciale. Comme premier extrait, elle présente une chanson autobiographique à 100 %, « Je tourne, je tourne », relatant les réalités de la vie d’artiste en déplacement constant. Cette pièce dynamique donne le ton à l’album qui alterne entre pop énergique et ballades. Feutres et pastels s’adresse avant tout à ses fans de longue date qui apprécieront probablement, même si rien ne réussira à attirer l’attention d’un auditoire moins connaisseur. (octobre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 34, 4 octobre 2013)

Warner

½

Nadja – Des réponses

NadjaDes réponses

Après plus de 150 000 albums vendus, la chanteuse originaire du Lac St-Jean présente son premier disque en français. Du même coup, la chanteuse soul qui n’a rien à envier à Aretha Franklin devient plus pop. À tel point qu’on a presque de la difficulté à la reconnaître, devenant alors une chanteuse pop à voix comme il y en a tant au Québec. Nadja présente tout de même quelques bonnes chansons, grâce à la collaboration d’auteurs-compositeurs de talent comme Frédérick Baron, Alexandre Désilets, Corneille, Ariane Brunet et Dorian Sherwood. La réalisation de Toby Gendron est également de grande qualité et permet de faire ressortir des chansons efficaces comme « Prenons le large », « Au bord du lac » (en duo avec Corneille), « Beautiful », « Mes mots » et la chanson-titre. C’est une Nadja passablement différente qu’on découvre sur Des réponses, ce qui risque de déboussoler les admirateurs de la chanteuse soul en elle. (octobre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 34, 4 octobre 2013 et

dans le magazine Vol. 1 No 3, octobre 2013)

MP3

John Mayer – Paradise Valley

John MayerParadise Valley

Sur son nouvel album, John Mayer explore quelque peu le blues et revient au country folk du sud des États-Unis qu’il avait déjà expérimenté sur son précédent disque, Born and Raised. Il s’agit donc d’une suite logique à cet album, même si le contraste avec le reste de sa carrière demeure important. Le côté blues électrique trouve son apogée avec la reprise de J.J. Cale, « Call Me the Breeze », alors que l’album demeure majoritairement acoustique. On y trouve deux duos : « Who You Love » avec sa copine Katy Perry et « Wildfire » avec Frank Ocean. Sur Paradise Valley, Mayer tente plus que jamais de chasser ses démons, mais la tâche semble difficile. Par contre, la hantise de son passé amoureux donne de très bonnes chansons qui, bien cimentées entre elles, forment un excellent album, son meilleur depuis le classique Continuum en 2006. (octobre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 31, 14 septembre 2013 et

dans le magazine Vol. 1 No 3, octobre 2013)

½

Travis – Where You Stand

TravisWhere You Stand

Si le groupe britpop Travis s’est quelque peu cherché depuis ses trois excellents premiers albums, voilà qu’il retrouve son aplomb sur Where You Stand. Leur pause de 5 ans depuis leur dernier enregistrement leur aura donc été salutaire. Plusieurs pièces de Where You Stand prennent une tangente pop grâce à des mélodies d’une grande efficacité. Par contre, on retrouve énormément de pièces mid-tempo, reposantes au départ, mais qui peuvent devenir lassantes à la longue. On retrouve tout de même de très bons moments alors qu’ils augmentent le tempo ou l’énergie brute (par exemple avec « On my Wall »). L’ensemble se marie de belle façon pour un album de grande qualité du début à la fin. Les compositions sont solides et sont définitivement dignes de leurs premiers enregistrements. Voici donc un excellent nouvel album pour le groupe de Glasgow en Écosse. (octobre 2013)

Vidéoclip : « Moving »

Red Telephone Box / Kobalt / Sony

½

Nine Inch Nails – Hesitation Marks

Nine Inch NailsHesitation Marks

Pris par différents projets, Trent Reznor aura encore mis en veilleuse son groupe industriel pendant 5 ans. Mais, Nine Inch Nails est maintenant de retour et c’est un retour en force. Avec Hesitation Marks, le groupe revient aux rythmes dansants qui ont fait la célébrité du groupe en 1994 (on n’a qu’à penser à « Closer »). On peut aussi entendre des chansons pop qui rappellent The Cure (comme « Everything » par exemple). Il s’agit donc très certainement de leur album le plus accessible depuis 20 ans. Le principal problème du CD, c’est qu’il manque quelque peu de constance avec des morceaux moins réussis et plus ennuyants qui viennent casser le rythme. Plusieurs pièces réussiront à attirer votre attention, mais il manque définitivement une bonne ligne directrice à l’album qui aurait alors pu se comparer aux plus grands disques du groupe. (octobre 2013)

Polydor / Universal

½

Avenged Sevenfold – Hail to the King

Avenged SevenfoldHail to the King

C’est accompagné d’un nouveau batteur, Arin Ilejay, que le groupe métal est entré en studio pour enregistrer son 6e album. Avenged Sevenfold avaient un désir clair de revenir aux sources du métal en laissant tomber les éléments électroniques. Par contre, ils se heurtent à un sérieux problème, soit celui de se retrouver à copier ces groupes du passé. Les riffs en plusieurs occasions semblent tout droit sortis d’un album de Megadeth ou de Metallica au début des années 1990. « Doing Time » reprend tous les éléments de Guns N’ Roses en 1987, alors qu’on peut chanter « Sad But True » de Metallica sur « This Means War ». C’en est gênant et connaissant le caractère bouillant de Lars Ulrich et James Hetfield, on peut s’attendre à des remous! Heureusement, au cours de la deuxième moitié du CD, le groupe réussit à pondre quelques morceaux intéressants comme « Heretic » et « Coming Home », même si l’inspiration de Megadeth et d’Iron Maiden n’est jamais bien loin. Aussi, sur « Planets », le groupe intègre des motifs de la suite « The Planets » du compositeur Gustav Holst, une expérimentation réussie. On comprend l’idée de vouloir rendre hommage aux groupes du passé. Par contre, à ce compte-là, il aurait été préférable de faire un album de reprises plutôt que de simplement copier ce qui s’est fait avant. (octobre 2013)

Vidéoclip : « Hail to the King »

Warner

½

Marjolaine Duguay – Tête dans le sable

Marjolaine DuguayTête dans le sable

Formée en littérature, on a d’abord pu découvrir cette jeune auteure-compositrice et interprète dans le cadre des Monumentales 2012. Elle présente un premier album pop saupoudré d’influences folk, jazz, rock et électro. Elle a peaufiné ses textes avec Christian Frappier (Judi Richards, Bori, Richard Séguin), collaborateur de la première heure et réalisateur de l’album. Elle se questionne sur le monde qui l’entoure (« Intelligence humaine », la chanson-titre), mais elle se moque aussi de ses travers (« Je veux ton bien »). Marjolaine possède un sens inné de la mélodie qu’elle nous livre de sa très belle voix, douce et polyvalente à la fois. Elle présente une belle fraîcheur dans le paysage pop québécois et surtout, elle nous offre de bonnes compositions originales. Voici donc un premier album réussi. (octobre 2013)

De l'onde

½

Black Joe Lewis – Electric Slave

Black Joe LewisElectric Slave

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

De retour en 2013, Black Joe Lewis sort un album de la catégorie « claque dans la gueule », le fort bien nommé Electric Slave. Black Joe Lewis, c'est d'abord, Joseph Lewis, guitariste de blues autodidacte originaire d'Austin et ... black. Pas forcément un avantage pour percer au Texas. Mais ce garçon a dû avaler une pile à hydrogène trempée dans le cuivre en fusion quand il était petit et vue son énergie et son culot, il serait probablement capable de se faire applaudir à un congrès du KKK... Nourri au Rhythm & Blues de la grande époque mais aussi à la Soul, la seule, la vraie, celle des Wilson Pickett, Curtis Mayfield et autres Jaaaaaaames Brown, les Black Joe Lewis ne se contentent pas d'en reprendre les codes. La puissance de la rythmique, les guitares omniprésentes, les cuivres incandescents, une voix habitée, des textes pas toujours faits pour de chastes oreilles... Non, ils y ajoutent, en effet, des accents de funk, de rock 'n' roll et surtout d'énergie brute. Dans un mélange qu'on pourrait qualifier sans trop se tromper de punk/blues, Black Joe Lewis, nous la joue tantôt longues chevauchées aux cuivres flamboyants (« Guilty »), tantôt soul (« Come To My Party »), tantôt pur blues électrifié (« Vampire Song »), et même parfois Lou Reed, époque Magic and Loss dans « My Blood Ain't Runnin' Right ». Vous l'aurez compris, cet album est un joyeux bordel continu, envoyé façon bourre-pif par une bande de furieux, et, nous, à Rocklegends, on aime bien les furieux ! Vivement une tournée européenne ! Pour ceux qui auraient raté le phénomène : jetez donc une oreille rétrospective à leur album sorti en 2009, Tell 'Em What Your Name Is ! : du blues, oui, du rhythm 'n' blues, oui, électrique, oui et ô combien électrisé! (octobre 2013)

Typhoon – White Lighter

TyphoonWhite Lighter

Typhoon est un groupe indie rock de Portland en Oregon qui offre un son à tendance parfois expérimentale et parfois plus pop. White Lighter est leur deuxième album complet et leur plus assumé à ce jour. Il faut dire qu’avec 14 musiciens, ce n’est pas nécessairement facile de canaliser son énergie vers une même ligne directrice. Mais, le groupe réussit cette fois-ci à avoir une certaine retenue qui résulte en un très beau résultat. On retrouve bien évidemment encore des envolées musicales à la Arcade Fire, mais l’ensemble généralement plus contenu risque de faire tendre l’oreille à un plus large auditoire. Par contre, détrompez-vous si vous croyez que vous serez conquis à la toute première approche. Les changements de rythmes et explorations musicales demandent un certain effort qui ne risque pas d’être récompensé avant 2 ou 3 bonnes écoutes. Quelques hymnes inoubliables réussiront certainement à vous accompagner dans cette aventure. (octobre 2013)

Roll Call / Maple

½

Parquet Courts – Light Up Gold

Parquet CourtsLight Up Gold

Parquet Courts est un groupe indie rock fondé à Brooklyn, New York en 2011. Ils présentaient au début de l’année ce premier album plutôt bizarre où se mélangeaient les concepts et expérimentations à la Franz Zappa à un punk rock beaucoup plus immédiat allant droit au but. Le rock alternatif des années 1990 semble avoir été une influence importante pour le groupe, Pavement et Sonic Youth en tête. Plusieurs courtes chansons s’enchaînent pendant 33 minutes et elles demeurent pour la plupart d’une grande efficacité. Avec Light Up Gold, Parquet Courts réussissent à s’inspirer du rock alternatif du passé pour offrir un album plutôt original. (octobre 2013)

What’s Your Rupture?

½

Mountains – Centralia

MountainsCentralia

Mountains est un duo expérimental ambiant originaire de Chicago, mais maintenant établi à Brooklyn. Ils proposent un mélange instrumental de musiques électronique et acoustique, toujours en douceur. Pour leur troisième album, ils ont usé d’audace en multipliant les couches musicales et en peaufinant leur œuvre sur plusieurs mois. Il en résulte un album complexe de 7 titres totalisant 66 minutes. On peut entendre une grande évolution tout au long de l’album qui débute dans une extrême douceur pour devenir un peu plus psychédélique vers la fin, particulièrement avec « Liana ». Centralia est un album qui s’écoute sans grand effort, un excellent disque atmosphérique. (octobre 2013)

Thrill Jockey

½

Goodie Mob - Age Against the Machine

Goodie Mob - Age Against the Machine

Goodie Mob existe déjà depuis plus de 20 ans et ils se servent de cet état de fait pour nous convaincre qu’il n’est pas nécessaire d’être nouveau dans l’univers rap pour être au goût du jour. Cee Lo Green n’avait pas enregistré avec le groupe depuis 14 ans et il fait ici un retour maintenant qu’il est devenu une supervedette. Avec Age Against the Machine, Goodie Mob présentent possiblement leur album le plus bizarre à ce jour. Les moments de rap pur sont rares et le disque explore différentes sonorités qui deviennent parfois cinématographiques. De nombreux intermèdes gèrent le rythme d’une drôle de façon, ce qui en fait en bout de ligne un album bien difficile à suivre. On retrouve tout de même plusieurs éléments créatifs qui nous font apprécier l’effort. Puis, lorsque Cee Lo s’impose un peu plus vers la fin du disque, les morceaux deviennent un peu plus accessibles. (septembre 2013)

Vidéoclips : « I’m Set » - « Special Education (feat. Janelle Monae) »

Atlantic / Warner

½

Farfadet – F.A.R.F.

Farfadet – F.A.R.F.

Originaire de Saint-Hyacinthe, l’auteur-compositeur et interprète est actif sur la scène rap québécoise depuis plus de 10 ans. Sur ce deuxième album, Farfadet présente 14 pièces plus introspectives dans lesquelles il démontre tout son talent pour créer des rimes et des métaphores complexes, des refrains mélodieux et des rythmes variés. Il sort du genre musical en différentes occasions, entre autres avec la pop « Quoi d’bon? » (qui met en vedette l’humoriste et beatbox humain Charlypop) et avec la pièce acoustique « Illusions de paradis » pour laquelle le rappeur s’installe au piano. Des moments de rock s’ajoutent aussi à cet album énergique et accrocheur. Farfadet présente un album de rap comme on en entend peu au Québec, un excellent disque! (septembre 2013)

Vidéoclips : « Champion du monde » - « Quoi d’bon? »

Silence d’or / Diasporama

½

No Age – An Object

No AgeAn Object

Pour son troisième véritable album, le duo de Los Angeles présente une musique minimaliste à tendance ambiante à laquelle il réussit toujours à intégrer du bruit et des guitares grinçantes. Malgré des expérimentations un peu plus introspectives, le groupe présente toujours un côté punk bien assumé. Ils présentent encore d’ailleurs un court album qui ne franchit pas les 30 minutes pour 11 morceaux. Les idées ne sont pas trop développées et c’est ce qui rend leurs expérimentations intéressantes et pertinentes. Avec An Object, No Age semble trouver l’équilibre parfait entre simplicité et complexité, entre musique d’ambiance et punk bruyant. Il en résulte donc leur album le plus mature à ce jour, et certainement le plus réussi de leur jeune carrière. (septembre 2013)

Sub Pop

½

Guillaume Arsenault – Oasis station-service

Guillaume Arsenault Oasis station-service

Originaire de Bonaventure en Gaspésie, Guillaume Arsenault suscite de plus en plus d’intérêt grâce à sa musique métissée. Inspiré des musiques traditionnelles acadienne et québécoise, Arsenault produit un folk contemporain avec une touche de rock et d’électro. Avec ce 4e album, il ouvre encore un peu plus ses horizons grâce à un son qui rappelle parfois les westerns spaghetti (par la guitare et les cuivres). Il présente une musique définitivement originale qui accompagne merveilleusement ses textes réfléchis et bien ficelés. Oasis station-service est un album solide qui risque de lui permettre de se faire connaître d’un plus large auditoire. (septembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 32, 21 septembre 2013)

De l'onde

½

Juicy J – Stay Trippy

Juicy JStay Trippy

Après avoir connu passablement de succès au sein de Three 6 Mafia, le rappeur de Memphis, Tennessee est de retour avec un nouvel album solo. Reconnu pour ses propos misogynes et son inspiration de la porno, Juicy J n’a jamais obtenu beaucoup de crédit pour ses textes. Et cet aspect de son œuvre artistique voit bien peu d’améliorations sur Stay Trippy. Par contre, là où il fait un pas en avant, c’est au niveau de la musique et la musicalité de sa livraison vocale. Il nous présente plusieurs pièces franchement accrocheuses, de quoi surprendre ceux qui écoutent l’album un peu à reculons, sourire en coin. Le rappeur compte sur une production de qualité en plus de s’exécuter en compagnie de nombreux collaborateurs de renom comme Trey Songz, Wiz Khalifa, Big Sean, Young Jeezy, Justin Timberlake, Chris Brown, Lil Wayne et A$ap Rocky. Finalement, au bout des 62 minutes d’écoute, on en arrive à se dire que c’est un excellent album de rap que propose Juicy J, certainement son meilleur à ce jour. (septembre 2013)

Vidéoclips : « Show Out » - « Bounce It »

Columbia / Sony

½

Fevers – No Room For Light

FeversNo Room For Light

Originaire d’Ottawa, le quintet présente un premier album complet après un mini-album qui a fait sensation sur la scène canadienne en 2011. Fevers propose un mélange très efficace d’indie rock et d’électro-pop, magnifiquement réalisé par Laurence Currie. Leur musique est dynamique et intelligente à la fois grâce à de solides compositions. Le groupe peut autant présenter un disco contemporain prêt pour les planchers de danse qu’un rock alternatif un peu plus cérébral. Et ce mélange constant des genres est extrêmement réussi avec en plus un bon mariage entre les instruments organiques et l’électronique. (septembre 2013)

½

Flaamingos – Flaamingos

FlaamingosFlaamingos

Duo de Los Angeles formé en 2012, Flaamingos présente un son indie rock intégrant de nombreux éléments d’électronique dont des boîtes à rythmes et des synthétiseurs. Leur son peut être quelque peu vieillot par contre avec des influences krautrock et post-punk des années 1980. D’ailleurs, à l’écoute de ce premier album, on a plutôt l’impression d’écouter un groupe britannique de cette période. Jerry Narrows (voix et programmation) et Daniel Koontz (guitare, basse et synthétiseur) avaient travaillé ensemble par le passé au sein de groupes de shoegaze et il faut dire que cette influence fait encore partie intégrante de leur musique, malgré un côté dansant un peu plus évident. Les comparaisons ne manquent pas, entre Interpol, The Smiths, The Cure et Depeche Mode, mais le duo réussit à présenter des compositions de qualité qui réussissent après un moment à nous faire oublier tous les influents prédécesseurs. (septembre 2013)

Felte / Last Gang

½

Rhye – Woman

RhyeWoman

Le chanteur et arrangeur électronique canadien Mike Milosh a rejoint Robin Braun (aussi connu sous le nom de Robin Hannibal) au Danemark pour créer le duo Rhye. La voix très féminine de Milosh se fusionne magnifiquement à l’électro ambiante du duo pour créer une musique qui intègre des éléments de soul et de R&B. Cette musique d’une grande richesse incorpore des cuivres, des cordes, des claviers et une basse funky pour une sonorité qui n’est pas sans nous rappeler la Sade des années 1980. Contrairement à plusieurs musiques électro qui s’avèrent plutôt froide, la musique de Rhye crée immédiatement une ambiance chaleureuse, peut-être en grande partie à cause de la voix sirupeuse de Milosh, mais aussi grâce aux instruments organiques qui se mêlent à l’ensemble. Une réalisation de qualité vient boucler la boucle de ce très bel album tout en douceur. Une bien belle découverte! (septembre 2013)

Universal Republic

½

TGT – Three Kings

TGT – Three Kings

TGT est un supergroupe R&B formé de Tyrese, Ginuwine et Tank. Sur ce premier album, les trois chanteurs se partagent l’écriture des 17 pièces, même si Tank est le plus productif du trio, en plus de compter sur de nombreux collaborateurs. On peut également entendre des artistes invités comme Black-Ty et Problem. L’album contient une majorité de pièces mid-tempo et de ballades, reprenant ainsi la tradition R&B des Isley Brothers et de R. Kelly. Three Kings se compare aux albums de n’importe quel des membres du trio, mais peu de titres réussissent à se démarquer. En fait, le pouvoir du groupe est le seul avantage de cet album par rapport aux albums solos des trois chanteurs. (septembre 2013)

Vidéoclips : « Sex Never Felt Better » - « I Need »

Atlantic / Warner

Ariane Brunet – Fusée

Ariane BrunetFusée

Du haut de ses 22 ans, Ariane Brunet a déjà conquis de nombreux admirateurs avec sa musique pop légère et naïve. Considérée parmi les meilleurs de sa génération, l’auteure-compositrice et interprète présente son deuxième album, qui inclut le premier extrait, « Bagatelle », dans les radios depuis le printemps. Toujours autour du thème de l’amour, la jeune femme fait preuve de plus de lucidité, sa candeur cédant la place à l’ironie en plusieurs occasions. L’album a encore une fois été réalisé par Toby Gendron avec l’aide de Sylvain Michel. Les textes d’Ariane sont à nouveau bien mis en évidence et ses mélodies inoubliables risquent de vous suivre longtemps après l’écoute du disque. Avec Fusée, Ariane Brunet confirme sa place importante dans l’univers pop québécois. (septembre 2013)

Vidéoclip : « Bagatelle »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 31, 14 septembre 2013)

Victoire

½

Madchild – Lawn Mower Man

MadchildLawn Mower Man

Après plusieurs années de succès au sein du groupe rap canadien Swollen Members, Madchild a décidé de se lancer en solo l’an passé avec un premier album intitulé Dope Sick. Le succès de l’album et de la tournée qui a suivi l’a forcé à revenir rapidement et voici donc Lawn Mower Man, un deuxième album qui présente de très belles qualités. Il présente un rap plutôt underground, mais avec une musique souvent inspirée qui crée un mélange hip hop des plus intéressants. On peut le comparer en plusieurs occasions aux Beastie Boys. Sa voix du nez pourra peut-être en repousser certains, mais on s’habitue rapidement et après tout, c’est sa marque de commerce. (septembre 2013)

Vidéoclip : « Lawn Mower Man »

Battle Axe / Suburban Noize

½

Medicine – To the Happy Few

MedicineTo the Happy Few

Fondé à Los Angeles en 1991, le groupe indie rock Medicine présente son premier album en 10 ans, son 5e en carrière. Dans la plus pure tradition du groupe, To the Happy Few présente des guitares grinçantes et une pop underground plutôt bruyante. Le son rock pur est toujours très intense et ne vous laissera que bien peu de répit. Par contre, la réalisation de grande qualité met parfaitement en valeur les très bonnes compositions du groupe qui nous offre l’un des meilleurs assemblages de chansons de sa carrière. En fait, il y a tellement à découvrir sur ce nouvel album qu’on en arrive à vouloir le réécouter tout de suite, malgré qu’il puisse sembler difficile d’accès au premier abord. Medicine nous offre peut-être son meilleur album depuis son tout premier, l’excellent Shot Forth Self Living paru en 1992. (septembre 2013)

Captured Tracks

½

Braids – Flourish//Perish

BraidsFlourish//Perish

Originaires de Calgary, les membres de The Neighborhood Council ont décidé de changer de nom lorsqu’ils se sont établis à Montréal. Ils présentent un son indie rock et shoegaze avec de nombreux éléments d’électronique. Ce deuxième album a été créé sur fond de conflit qui s’est conclu par le départ de la guitariste Katie Lee. Leur nouvelle formation en trio résulte en un album plus épuré et avec un objectif plus clair. L’électronique occupe une place prépondérante et on pourrait dire que Braids vient finalement de découvrir le son qui le caractérise véritablement. La chanteuse et claviériste Raphaelle Standell-Preston est en contrôle total sur ce nouvel album avec une voix toute en retenue inspirée à la fois de Björk et de son autre projet, Blue Hawaii. Même si le groupe semble « fleurir » sans Katie Lee, il reste que les quelques pièces où on la retrouve vers la fin du CD sont tout aussi solides et viennent confirmer la qualité globale de cet album extrêmement satisfaisant. (septembre 2013)

Bonsound

½

Jay-Z – Magna Carta… Holy Grail

Jay-ZMagna Carta… Holy Grail

Après sa collaboration avec Kanye West en 2011 sur Watch the Throne, le légendaire rappeur est de retour en solo. L’album débute en force avec « Holy Grail » qui fait en quelque sorte un résumé de ce qui reste à venir. La pièce est transportée par Justin Timberlake à lui seul et on y trouve des références aux années 1990 avec entre autres la citation du refrain de « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana. Par la suite, on se retrouve assez rapidement en terrain connu avec un rap sans grands élans rassembleurs. Timbaland et J-Roc réalisent la majorité du disque, mais ils n’arrivent pas à donner le lustre nécessaire à l’ensemble pour le rendre vraiment intéressant. Pourtant la qualité de production est au rendez-vous, mais trop peu de compositions se démarquent parmi les 16 titres qui totalisent près d’une heure de musique. (chronique principale de septembre 2013)

Vidéoclip : « Holy Grail »

Roc Nation / Virgin / Universal

Pet Shop Boys – Electric

Pet Shop BoysElectric

Avec Electric, le groupe vieux de plus de 30 ans semble revenir en grande forme. On y retrouve en effet un superbe mélange d’électro pop et de disco. Dès la pièce d’ouverture, « Axis », le ton est donné pour un album d’une grande efficacité où chacune des pièces est entraînante, en plus de ramener les fans du groupe dans une zone de confort qu’ils appréciaient énormément. La réalisation de Stuart Price (Madonna, Kylie Minogue, Seal) est impeccable et il réussit à présenter le groupe comme étant actuel, malgré l’utilisation occasionnelle de synthétiseurs d’une autre époque, un vieux réflexe qui fait désormais partie du style des Pet Shop Boys. On ne retrouve pas de pièces mid-tempo sur ce disque qui demeure dansant jusqu’à la fin. Même la reprise de la chanson anti-guerre « The Last to Die » de Bruce Springsteen devient ici un incontournable pour les pistes de danse. En somme, Electric constitue certainement l’album le plus divertissant des Pet Shop Boys depuis longtemps. Une bonne chose puisque après tout, c’est ça le but de la musique pop… (septembre 2013)

Vidéoclips : « Axis » - « Vocal »

½

Backstreet Boys – In a World Like This

Backstreet BoysIn a World Like This

Les idoles des adolescentes dans les années 1990 en sont maintenant à leur 7e album en 20 ans de carrière. Leur âge étant difficile à cacher, ils sont passés d’une pop dansante à une pop plus adulte. Quelques titres bougent quand même encore pas mal, comme « Permanent Stain », « One Phone Call » et « Soldier ». Par contre, ils semblent dépassés par bon nombre d’artistes plus jeunes qui sont en mesure d’intégrer les nouvelles tendances musicales. Puis, lorsque les Backstreet Boys tombent dans la ballade lente ou mid-tempo, ils perdent définitivement tout intérêt et ne réussiront à émouvoir personne. On peut toujours applaudir le fait qu’ils aient réussi à évoluer par rapport à leur passé d’idoles d’adolescentes, mais la pop adulte pullule d’artistes beaucoup plus intéressants. (septembre 2013)

Vidéoclip : « In a World Like This »

Stromae – Racine carrée

StromaeRacine carrée

Après avoir fait danser tout le monde avec son mégasuccès « Alors on danse » tiré de son premier album paru en 2010, le Belge d'origine rwandaise est de retour avec Racine carrée. Encore une fois, il présente un habile mélange de musique pop française, de hip hop et de musique électronique. Des textes recherchés sur une musique entraînante font de Stromae un artiste dans une classe à part considérant que c'est plutôt rare dans le monde de la pop. Racine carrée contient plusieurs succès instantanés qui possèdent tout le potentiel de fracasser des records d'écoute et de téléchargement. Parmi ceux-ci, notons plus particulièrement les incontournables « Papaoutai » et « Formidable ». Avec Racine carrée, Stromae réussit encore à présenter un album de qualité qui rejoindra un large auditoire. (septembre 2013)

Vidéoclips : « Formidable » - « Papaoutai »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 30, 7 septembre 2013)

½

Robin Thicke – Blurred Lines

Robin ThickeBlurred Lines

Fils de la chanteuse Gloria Loring et de l’acteur Alan Thicke, Robin a commencé à écrire des chansons dès l’adolescence. Au cours des dernières années, il a écrit des succès pour Christina Aguilera, Mya, Brandy, Marc Anthony et Jordan Knight. Le chanteur soul s’est rapidement associé à Pharrell Williams et a lancé plusieurs albums pour son étiquette, Star Trak. Blurred Lines est son 6e album, complètement dominé par le succès de la chanson-titre avec T.I. et Pharrell Williams, le succès de l’été. On retrouve aussi une collaboration avec Kendrick Lamar pour « Give It 2 U ». Robin Thicke présente une bonne musique soul nouveau genre, mais on peut tout de même l’associer à de nombreux autres artistes incluant Justin Timberlake et Michael Jackson. Blurred Lines est un disque entraînant qui plaira aux amateurs du genre. (septembre 2013)

Vidéoclip : « Blurred Lines »

(lire aussi dans le magazine Vol. 1 No 2, septembre 2013)

Star Trak / Interscope / Universal

Selena Gomez – Stars Dance

Selena GomezStars Dance

La jeune Texane de 21 ans est surtout connue pour sa fréquentation avec Justin Bieber depuis quelques temps. Mais il ne faut pas oublier qu’elle a déjà 3 albums à son actif malgré son jeune âge. Par contre, ce 4e disque est son premier sous son propre nom, les précédents étant signés Selena Gomez & the Scene. Après avoir produit des albums de qualité malgré la rareté de succès instantanés, elle revient cette fois-ci avec une pop plus dansante, directement orientée vers les clubs. Ce sont d’ailleurs les pièces qui cadrent le mieux dans ce moule qui sont les plus efficaces du disque. « Slow Down », « Undercover » et la disco « Save the Day » seront désormais indissociables du répertoire de Selena Gomez. « Birthday » et « Like a Champion » (avec un échantillonnage de « Champion » de Buju Banton) possèdent aussi des mélodies inoubliables qui vous suivront partout. L’air du temps oblige, Selena intègre un peu de dubstep à son album, entre autres dans la chanson-titre. Elle présente donc encore une fois un excellent album, et avec son orientation plus dansante, parions qu’il sera son plus populaire à ce jour. (septembre 2013)

Vidéoclips : « Come & Get It » - « Slow Down »

Hollywood / Universal

½

3OH!3 – Omens

3OH!3Omens

Le duo du Colorado nous revient avec un quatrième album mélangeant le rap, l’électronique et la pop. Sean Foreman et Nathaniel Motte sont très bons lorsqu’il s’agit de mettre ensemble les éléments les plus populaires du moment. Par contre, le résultat n’est pas toujours convaincant, leur approche étant généralement plutôt facile. Avec Omens, le duo poursuit dans la même direction avec des textes souvent ridicules sur des musiques accrocheuses, mais sans grande profondeur. Évidemment, on peut les comparer à LMFAO, quoi que leur humour soit beaucoup moins efficace et que l’on ne retrouve pas d’hymnes pop incontournables. Passé le stade juvénile, on arrive tout de même à dénicher des pièces pop à la mélodie inoubliable, comme « Eyes Closed », « You’re Gonna Love This », la très bonne « Live For the Weekend » et « Two Girlfriends ». (septembre 2013)

Vidéoclips : « You’re Gonna Love This » - « Back To Life »

Photo Finish / Warner

Cody Simpson – Surfers Paradise

Cody SimpsonSurfers Paradise

Âgé de 16 ans, Cody Simpson est considéré comme le Justin Bieber australien. Suite au succès de son album Paradise en 2012, il récidive avec un court album de 8 pièces totalisant moins de 28 minutes, question de ne pas perdre le momentum avec ses nouveaux fans. Surfers Paradise possède un titre très adéquat puisqu’il présente une musique pop ensoleillée, à l’image de son coin de pays dans l’est de l’Australie (Surfers Paradise est d’ailleurs le nom d’une plage à proximité). Autant par sa voix que son style à la guitare acoustique, on peut plus facilement le comparer à Jason Mraz qu’à Bieber. On peut aussi entendre certaines influences reggae à l’occasion, par exemple dans la pièce de clôture, « Love », qui met en vedette Ziggy Marley, ainsi que dans « No Ceiling ». Même si on peut considérer au départ que c’est un album trop court, le manque de morceaux de premier plan nous convainc que c’est peut-être préférable ainsi. (septembre 2013)

Vidéoclips : « Pretty Brown Eyes » - « Summertime of our Lives »

Atlantic / Warner

½

Ëlla Bens – Un aller simple

Ëlla BensUn aller simple

L’auteure, compositeure et interprète, qui étudie aussi en médecine à l’Université de Montréal, présente son premier album après avoir participé à plusieurs concours. Elle a entre autres remporté le prix Georges-Dor en 2006. Elle propose une musique pop / folk particulièrement rafraîchissante. Sa poésie unique est recherchée et nous accroche rapidement un sourire aux lèvres. Son premier extrait, « Les amours débutants », donne parfaitement le ton à l’album. Voici une nouvelle artiste à découvrir. (septembre 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 1 No 2, septembre 2013)

Musinfo

½

SavagesSilence Yourself

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Si beaucoup lui prêteront les influences de grands classiques du post-punk, Siouxie & The Banshees et Joy Division en tête, Savages est avant tout un quartet féminin londonien qui donne, avec Silence Yourself, une sacrée leçon de rock & roll virile, foutument VIRILE. Messieurs, rangez poings et queue, les femmes prennent le pouvoir avec un culot dévastateur. Formé fin 2011 plus ou moins sur les cendres du duo John & Jehn, Savages livre moins de 2 ans plus tard ce premier disque, dont la maturité laisse de marbre. Silence Yourself est la fusion des atmosphères glaçantes de la new wave croisées à l’incandescente brutalité du punk. Dans un délire de comptoir, on lâcherait bien une aberration du genre « les Stooges et Suicide produits par Ian Curtis… ». Bref, une boucherie bien orchestrée, bien composée, bien produite et magistralement interprétée par le chant divinement possédé de Camille Berthomier aka Jehnny Beth (comédienne française, soit dit en passant). Une énorme baffe aussi forte que rare. Les lignes de basses vrombissent comme des moteurs de dragsters, les guitares lâchent des riffs gras comme du saindoux et la batterie tranche comme un hachoir. L’ambiance est à la démesure, Savages donne un tempo urgent et bestial qui risque de rendre hystérique plus d’un quidam dans les salles (« City’s Full », « I Am Here », « No Face »). La pression ne retombe qu’à la der des ders, sur « Marshal Dear », en guise de repos du guerrier. Formidable morceau jazzy génial et subtile avec, cerise sur le gâteau, un solo de clarinette de Duke Garwood. Du coup, on évite totalement le mauvais goût. Chapeau bas. (septembre 2013)

Brett Eldredge – Bring You Back

Brett EldredgeBring You Back

Natif de l’Illinois, Brett Eldredge a découvert la musique country au Tennessee avec son cousin Terry Eldredge (The Grascals) et il s’y est établi. Il présente ici son premier album, même si son premier extrait, « Raymond », a été lancé en 2010. Chez Atlantic Records, on voulait prendre son temps pour bien faire les choses puisqu’on croyait grandement au potentiel du chanteur. Bring You Back contient un son country contemporain très accessible avec des moments pop et rock. Sans révolutionner le genre par des compositions très originales, Eldredge réussit à présenter un bon divertissement, qui plaira certainement aux amateurs du genre. (septembre 2013)

Vidéoclips : « Raymond » - « Don’t Ya »

Atlantic / Warner

Rudimental – Home

RudimentalHome

Rudimental est un groupe électronique de Londres qui existe depuis 2009. Ils produisent un mélange de dubstep, drum ‘n’ bass et R&B, toujours avec des mélodies efficaces. On retrouve d’ailleurs plusieurs chanteuses et chanteurs invités dont Emeli Sandé, John Newman, Elia Eyre et Sinead Harnett. Généralement excitant sur des pièces drum ‘n’ bass comme le succès « Feel the Love », Rudimental perd quelque peu notre intérêt dans des moments hip hop comme « Hell Could Freeze » (avec Angel Haze). Le mélange house et R&B que l’on retrouve sur certains titres est très intéressant, sur « Spoons » par exemple, mais peut être quelque peu déconcertant en d’autres circonstances. Bref, c’est le cas de le dire, avec Home vient un temps où on ne sait plus sur quel pied danser… Rudimental présente de nombreux éléments intéressants, mais c’est un peu brouillon pour l’instant. Lorsqu’ils auront trouvé une ligne directrice solide, ils présenteront assurément un album de grande qualité. (septembre 2013)

Big Beat / Warner

The Fall – Re-Mit

The Fall – Re-Mit

Formé à Manchester en 1977, le groupe punk The Fall a connu de nombreux musiciens depuis ce temps autour du fondateur et chanteur Mark E. Smith, mais il demeure actif. Le groupe est même tellement prolifique que Re-Mit est son 30e album studio. Sur ce nouvel album, Smith expérimente plus que jamais, et surtout, il parle plus que jamais. En fait, plusieurs des pièces présentées ne sont que des textes récités sur une musique d’accompagnement franchement ennuyante ou de simples intermèdes. Quand le groupe nous lance une bonne pièce de rock ‘n’ roll, on pousse un soupir de soulagement, mais ça arrive trop peu souvent parmi les 12 titres. Re-Mit cadre aisément parmi les pires albums du groupe en carrière. (septembre 2013)

Cherry Red / MVD

The BCASA – Fuck You Shredder

The BCASAFuck You Shredder

The BCASA est un groupe punk de Montréal qui s’inspire à la fois des Beastie Boys, de Rage Against the Machine, de The Hives et… des Teenage Mutant Ninja Turtles (eh oui, les dessins animés). En fait, c’est la violence des dessins animés qui semble les inspirer au plus au point. Musicalement, plusieurs de leurs chansons contiennent du rap et en ce sens, ils rappellent les Beastie Boys en de nombreuses occasions. Le groupe possède une énergie hors du commun et le politiquement correct ne fait pas partie de leur langage. Sans être totalement originale, leur musique offre un défoulement incomparable et vous en ressortirez avec le sourire. (septembre 2013)

Stomp / ULG / Warner

Cirque du Soleil – Zarkana

Cirque du SoleilZarkana

Pour son plus récent spectacle, Zarkana, le Cirque du Soleil a demandé les services de l’Australien Nick Littlemore pour l’écriture de la musique et la réalisation du disque. Il a entre autres travaillé au sein des duos Empire of the Sun et Pnau. En quatre ans de travail, Littlemore a été en mesure de bien intégrer l’atmosphère du spectacle et présente donc un album parfaitement représentatif du Cirque avec un mélange étonnant de musiques du monde, de rock et de pop, encore une fois dans un langage inventé. Le chef d’orchestre Steve Bach dirige un groupe de plus d’une douzaine de musiciens, dont la chanteuse principale, Cassiopée. Même si la musique de Zarkana aura surtout une signification pour ceux qui ont vu le spectacle, il reste que le Cirque du Soleil réussit encore une fois à produire un album qui possède sa propre vie en dehors de la scène. L’ambiance créée est unique et le disque s’écoute magnifiquement en différentes circonstances. (septembre 2013)

½

Roger Mooking – Feedback

Roger MookingFeedback

Roger Mooking est un réputé chef canadien qui est né à Trinidad et a grandi à Edmonton, Alberta. En plus de démontrer ses talents culinaires à la télévision, il est rappeur à ses heures. Il a même fait partie du trio Bass Is Base sous le pseudonyme de MC Mystic dans les années 1990. Feedback est son deuxième album solo et il y présente un mélange plutôt accessible de rap et de R&B. Les sons de synthétiseurs qui l’accompagnent peuvent parfois sembler un peu vieillots, mais l’ensemble demeure tout de même bien contemporain. On y retrouve plusieurs intermèdes alors que l’album de moins de 50 minutes contient 20 titres. Sans rien révolutionner, Feedback est un bon album dans le genre. (août 2013)

Kings Court / Warner

Fight or Flight – A Life By Design?

Fight or FlightA Life By Design?

Fight or Flight est un tout nouveau groupe formé par Dan Donegan, guitariste de Disturbed. On y retrouve le batteur de Disturbed, Mike Wengren, ainsi que le chanteur d’Evans Blue, Dan Chandler. Le groupe propose un mélange de hard rock et de post-grunge, un peu moins rude que ce qu’ont pu nous présenter Disturbed au cours des années. La première pièce plutôt énergique, « First of the Last », nous rappelle le Megadeth de la période « Symphony of Destruction ». Par contre, c’est le plus près que le groupe s’approche du métal alors que l’on retrouve plusieurs pièces mid-tempo et de la guitare acoustique. On peut entendre quelques bons riffs en différentes occasions, mais plusieurs pièces tombent malheureusement à plat, soit parce que les compositions ne sont pas à la hauteur des musiciens, soit parce que la réalisation ne réussit pas à leur rendre justice. En fait, c’est un bon album de hard rock, mais qui manque d’un peu de punch pour passer à un niveau supérieur. (août 2013)

Vidéoclip : « First of the Last »

Warner

Fur Trade – Don’t Get Heavy

Fur TradeDon’t Get Heavy

Fur Trade est un nouveau groupe canadien formé par Steve Bays de Hot Hot Heat et Parker Bossley de The Gay Nineties. Le duo propose un son indie rock aux influences électro-pop et new wave des années 1980. Les synthétiseurs sont abondants et le tandem nous rappelle la pop légère de Hall and Oates en plusieurs occasions. Ce mélange d’influences vieillottes et de la qualité de production d’aujourd’hui crée une musique unique. Par contre, on ne sait trop sur quel pied danser : est-ce qu’on doit détester parce que ça nous rappelle un peu trop le moins bon des années 1980 ou si on doit apprécier le mélange d’influences qui s’avère plutôt contemporain en bout de ligne? Cette sensation d’incertitude nous tiraille d’une pièce à l’autre tout au long du disque et nous empêche de crier au génie. Don’t Get Heavy est un très bon album, mais qui nous amène trop d’images kitch en tête pour qu’on réussisse vraiment à l’aimer sur toute sa longueur. (août 2013)

Vidéoclip : « Kids These Days »

Last Gang

½

Zomby – With Love (2 CD)

ZombyWith Love (2 CD)

Le mystère plane toujours autour de Zomby, Ce qu’on sait, c’est que l’artiste en est à son troisième album dans le genre dubstep underground. Sur With Love, l’homme masqué expérimente pendant 80 minutes et présente essentiellement un album d’ambiance. Certaines pièces s’arrêtent brusquement et nous tiennent ainsi sur le bout de notre siège. On retrouve quelques moments un peu plus dansants comme la funky « Isis », mais l’ensemble aura besoin d’un bon remix pour conquérir les clubs. Ce sont 33 titres que nous propose le producteur sur 2 CD, et malgré quelques moments surprenants et déconcertants, l’ensemble s’écoute à merveille. Un très bon disque dans le genre! (août 2013)

Vidéoclip : « With Love »

4AD / Beggars

½

Médine – Protest Song

MédineProtest Song

Avec Protest Song, le rappeur français nous présente un long album de 68 minutes étendues sur 13 titres. Encore une fois, il s’assure de dénoncer tout ce qui mérite de l’être. Sa façon de rapper nous donne d’ailleurs l’impression de cracher sur tout ce qui le répugne. Poing en l’air, il passera l’album à décharger sa colère. Les arrangements musicaux sont essentiellement électroniques, souvent élémentaires, et ils ne servent que d’accompagnements aux textes du rappeur. Sur la musique de la très bonne « Double audition », on pourrait remplacer le rap de Médine et le chant de Brav par « Sunday Bloody Sunday » de U2. C’est quand même quand Médine est accompagné de chanteurs que l’œuvre prend quelque peu d’ampleur. Les amateurs de rap protestataire français en auront certainement pour leur argent. Par contre, ceux pour qui l’originalité et la richesse musicale représentent la clé seront probablement déçus. (août 2013)

Vidéoclips : « Protest Song » - « Home » - « Iceberg »

Because / Warner

Mavis Staples – One True Vine

Mavis StaplesOne True Vine

La collaboration de la légendaire chanteuse soul avec Jeff Tweedy pour l’album You Are Not Alone a été couronnée de succès. Tweedy reprend du service pour la réalisation de One True Vine et permet à la chanteuse de poursuivre sur le même chemin. On retrouve donc peu de changements d’un point de vue sonore et mis à part quelques changements de musiciens, l’équipe demeure sensiblement la même. Le changement le plus notable est l’ajout de Spencer Tweedy à la batterie, le fils de Jeff. Encore une fois, on retrouve un mélange de reprises et de nouvelles compositions, mais le disque est un peu plus doux et parfois plus sombre que son précédent. Cette atmosphère discrète permet de mettre encore un peu plus l’accent sur la voix incomparable de Mavis. Le trio de choristes qui l’accompagne donne une touche de gospel à certaines chansons qui nous rappelle que Mavis Staples a déjà aussi trempé dans une musique plus religieuse. Parmi les reprises qui se démarquent, notons « Holy Ghost » de Low en ouverture, « Can You Get To That » de Funkadelic et « Far Celestial Shore » de Nick Lowe. Notons aussi une adaptation de « I Like the Things About You » des Staple Swingers qui devient « I Like the Things About Me ». Encore un très bon disque par cette grande dame! (août 2013)

Anti- / Epitaph

½

Wale – The Gifted

WaleThe Gifted

Pour son nouvel album, le rappeur de Washington nous présente encore des hymnes à faire la fête et de parfaites chansons pour les clubs de danseuses nues. Par contre, il réussit aussi à gagner quelque peu en maturité, une évolution logique alors qu’il est à l’aube de la trentaine. Musicalement, The Gifted offre une grande profondeur et une belle richesse. Cette richesse musicale est accentuée par la participation de plusieurs artistes de renom dont Rihanna, Meek Mill, Cee Lo Green, Nicki Minaj, Wiz Khalifa, Rick Ross, Ne-Yo, et même Jerry Seinfeld. Le premier extrait, « Bad », sert plus ou moins bien d’exemple pour le reste de l’album, alors que le morceau est beaucoup plus doux que l’ensemble plus chargé. (août 2013)

Vidéoclip : « Bad »

Atlantic / Warner

½

Trifolia – Le refuge

TrifoliaLe refuge

Trifolia est le nouveau projet de la pianiste jazz Marianne Trudel. Elle est accompagnée d’Étienne Lafrance à la contrebasse et de Patrick Graham aux percussions. Leur univers musical est plutôt large et va du jazz instrumental pur aux rythmes du monde. En plus du piano, Marianne y joue d’ailleurs de l’accordéon, du wurlitzer et du glockenspiel. Il s’agit de son cinquième album et elle offre constamment de nouveaux concerts, que ce soit en solo ou en diverses formations (trio, quintet, septet, grands ensembles). Marianne Trudel est certainement l’une des meilleures pianistes jazz à Montréal en ce moment et la formule offerte par Trifolia avec 12 solides compositions constitue une excellente façon de la découvrir. (août 2013)

½

Joseph Arthur – The Ballad of Boogie Christ

Joseph ArthurThe Ballad of Boogie Christ

Le prolifique auteur-compositeur et interprète folk rock originaire de l’Ohio nous revient déjà avec un troisième album depuis son aventure au sein de Fistful of Mercy en 2010 avec Dhani Harrison et Ben Harper. Il qualifie lui-même ce nouvel enregistrement de soul psychédélique. Dans les faits, quelques morceaux seulement méritent de se voir accoler cette appellation, mais on peut dire que l’ensemble est extrêmement varié et riche musicalement. On est loin du folk rock guitare-voix alors que les cuivres et les cordes viennent meubler l’ensemble et créer de très belles atmosphères. Il faut par contre quelques bonnes écoutes pour vraiment réaliser la profondeur  de ce qui est présenté et en découvrir toutes les subtilités. Peu de pièces possèdent ce pouvoir d’attraction immédiat, malgré de très bonnes mélodies. Peut-être que c’est dû à sa voix qui peut souvent sembler un peu monotone. Malgré quelques moments d’agacement, The Ballad of Boogie Christ est un album d’une grande originalité qui présente plusieurs bonnes chansons en ajout à son répertoire. (août 2013)

Vidéoclip : « Saint of Impossible Causes »

Lonely Astronauts / Bonsound

½

Hugh Laurie – Didn’t It Rain

Hugh LaurieDidn’t It Rain

Après un premier album acclamé de la critique, l’acteur et chanteur britannique, surtout connu pour son rôle de Dr. House, revient à la charge en musique. Il laisse de côté le blues de la Nouvelle-Orléans pour revisiter les racines du blues américain. On retrouve en effet des pièces remontant aux pionniers du genre, mais on peut aussi entendre des pièces d’artistes plus contemporains comme Dr. John. Réalisé par Joe Henry, le disque inclut des voix de Gaby Moreno et Jean McClain. (août 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 26, 10 août 2013)

Warner

Scanners – Love is Symmetry

ScannersLove is Symmetry

Scanners est un groupe londonien d’indie rock qui en est à son troisième album. En fait, ils présentent un son plutôt pop, mais particulièrement sombre, digne des groupes alternatifs britanniques des années 1980. Sur Love is Symmetry, les synthétiseurs sont utilisés à profusion, avec d’excellents rythmes dansants, ce qui fait qu’ils présentent possiblement leur album le plus lumineux à ce jour. Ils passent tout de même facilement d’un genre à l’autre avec un peu de post-punk (la chanson-titre) suivi d’un succès pop incontournable (« Control ») et d’une pièce acoustique en crescendo à la Arcade Fire (« Mexico »). Ce sont ces différents styles qui s’affrontent tout au long du disque pour notre plus grand plaisir, avec quand même bon nombre de ballades. Les compositions sont de qualité et plusieurs mélodies vous resteront en tête longtemps. Les fans des premiers albums seront peut-être déçus de ne plus retrouver leur attitude punk, mais c’est un tout un nouvel auditoire qui s’ouvre au groupe avec Love is Symmetry. (août 2013)

Vidéoclips : « State of Wonder » - « Control »

Tigertrap

½

Surfer Blood – Pythons

Surfer BloodPythons

Surfer Blood est un groupe de West Palm Beach en Floride qui existe depuis 2009. Ils présentent un son indie rock avec de bonnes mélodies pop qui peuvent rappeler Weezer ou d’autres groupes de la période post-grunge. Pythons est leur deuxième album et il présente leurs chansons les plus efficaces et entraînantes à ce jour, comme en fait foi le premier extrait, « Weird Shapes ». Ce qu’il gagne en accessibilité, le quintet le perd peut-être par contre en originalité alors que plusieurs noms nous viennent en tête : Foo Fighters, Breeders, Pixies, Nirvana, Jimmy Eat World. Il reste qu’en bout de ligne les gars de Surfer Blood réussissent à trouver un bon équilibre entre les guitares agressives et des mélodies pop inoubliables, ce qui leur méritera certainement plusieurs nouveaux admirateurs. (août 2013)

Vidéoclip : « Demon Dance »

Sire / Warner

½

Skillet – Rise

SkilletRise

Le quatuor post-grunge chrétien de Memphis, Tennessee présente son 9e album en carrière avec Rise. Tout au long de l’album, on accompagne un adolescent qui se rend vers l’âge adulte avec l’immense défi d’affronter un monde sans pitié. Le CD débute en force avec deux pièces à tendance métal, la chanson-titre et « Sick of It ». On retrouve à nouveau ces guitares lourdes en différentes occasions, mais en alternance avec des morceaux plus doux et des mélodies pop. La réalisation de grande qualité est un peu trop propre, s’assurant de bien préparer chaque chanson pour un éventuel passage à la radio, dans le plus pur style de Nickelback. En plus, d’inutiles intermèdes entre certaines pièces sont franchement agaçants et ne font que casser le rythme d’un album qui bouge tout de même pas mal entre les ballades mid-tempo. Même si quelques titres réussiront assurément à capter votre attention, il est plutôt difficile de vraiment apprécier un album avec autant de pièces jetables après usage. (août 2013)

Vidéoclips : « Sick of It » - « American Noise »

Atlantic / Warner

Jimmy Roy - Peu importe

Jimmy RoyPeu importe

Voici un deuxième album indépendant pour cet auteur-compositeur-interprète originaire du Saguenay, maintenant établi en Outaouais. Il poursuit dans la même direction que sur son premier disque avec des chansons pop rock grandement efficaces aux vagues influences country. L’album débute en force avec les énergiques « Tu me tournes le dos » et « Danger », deux pièces qui rappellent le pop rock des années 1990 ou si vous préférez, les bonnes années de Roch Voisine. L’album présente aussi plusieurs ballades et on peut entendre en prime « Californie », une version française de son précédent vidéoclip, « California ». Jimmy Roy possède définitivement un grand sens de la mélodie et il réussira ainsi à vous faire fredonner en tapant du pied. (août 2013)

Vidéoclip : « Danger »

A Secret Policeman’s Ball – Teenage Crimewave

A Secret Policeman’s BallTeenage Crimewave

Voici un quatuor de la banlieue de Nashville, Tennessee qui roule déjà sa bosse depuis quelques années. Ils proposent un son rock alternatif dans le plus pur sens du terme, c’est-à-dire qu’on n’entendra leur musique nulle part ailleurs que dans le milieu underground. A Secret Policeman’s Ball tire ses influences à la fois du rock alternatif britannique, du shoegaze et du punk new yorkais, avec une tendance quelque peu expérimentale. Les amateurs du genre y trouveront certainement des éléments dignes d’intérêt. Par contre, on comprendra rapidement qu’ils n’ont aucune ambition d’élargir leur auditoire… et c’est bien comme ça. (août 2013)

MVD

Capital Cities – In a Tidal Wave of Mystery

Capital CitiesIn a Tidal Wave of Mystery

Capital Cities est un groupe électro-pop de Los Angeles qui a d’abord créé de la frénésie sur le web avec « Safe and Sound ». À l’image de ce succès, que l’on retrouve en ouverture de l’album, le groupe nous offre une pop dansante garnie de synthétiseurs. Ils s’inspirent à la fois du new wave des années 1980 et du disco des années 1970 pour une musique grandement divertissante. Les sons électroniques sont généralement plutôt vieillots, et c’est ce qui fait le charme de Capital Cities. Même si c’est « Safe and Sound » qui sert de locomotive à ce premier album, il reste que la plupart des 12 pièces présentées possèdent un grand potentiel commercial et réussiront à capter votre attention d’une façon ou d’une autre. En bout de ligne, In a Tidal Wave of Mystery s’avère être non seulement un premier disque de qualité pour le groupe, mais aussi un excellent album dans le genre. Capital Cities est donc un nom à retenir. (découverte du mois d'août 2013)

Vidéoclip : « Safe and Sound »

Capitol / Universal

½

Kelly Rowland – Talk a Good Game

Kelly RowlandTalk a Good Game

Après avoir connu le succès avec Destiny’s Child, c’est en solo que la chanteuse pop/R&B s’est fait remarquer, atteignant le sommet il y a 2 ans avec Here I Am. Elle revient déjà avec Talk a Good Game et sa pochette suggestive. En compagnie de plusieurs collaborateurs, elle présente des pièces provocantes en ouverture du CD, avant d’utiliser un échantillonnage de Joni Mitchell sur « Gone » (avec Wiz Khalifa). Elle collabore aussi avec Kevin Cossom, Pusha T et ses anciennes partenaires de Destiny’s Child, Beyoncé et Michelle. Même si l’album reprend certains des éléments les plus intéressants du précédent, il y manque quelques pièces pop dansantes efficaces pour rendre le disque aussi attrayant que Here I Am. Par contre, elle offre une solide performance dans le R&B, ce qui démontre toute son expérience à rejoindre sa base de fans fidèle. (août 2013)

Vidéoclip : « Kisses Down Low »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 23, 20 juillet 2013)

Universal Republic

Goo Goo Dolls – Magnetic

Goo Goo DollsMagnetic

Il y a déjà près de 30 ans que les Goo Goo Dolls existent. Ils ont débuté en tant que clones des Replacements avant de trouver leur propre identité et de devenir monstrueusement populaires. À tel point qu’ils ont balancé à l’autre extrémité du spectre musical alternatif-pop. Depuis une dizaine d’années, le groupe se cherche désespérément une nouvelle identité et cette quête se poursuit avec ce 10e album. Malheureusement, le groupe tombe encore une fois dans le piège des chansons d’amour mid-tempo qui se retrouveront inévitablement sur des bandes sonores de comédies romantiques. Seul élément nouveau, l’ajout de quelques subtilités électroniques à leur mélange acoustique/électrique. Malgré des mélodies dangereusement inoubliables, le trio prouve encore une fois qu’il ne peut se défaire de son image commerciale créée dans la deuxième moitié des années 1990. Si c’est ce qui vous plaît d’eux, mesdames vous ne serez pas déçues. (août 2013)

Vidéoclip : « Rebel Beat »

(lire aussi dans le magazine Vol. 1 No 2, septembre 2013)

Warner

½

Ciara – Ciara

CiaraCiara

Après une attente de 3 ans depuis son excellent disque Basic Instinct, la chanteuse R&B est finalement de retour avec un album éponyme. Une dispute contractuelle avec son ancienne étiquette a étiré le délai avant la parution de ce 5e album pour Ciara. Elle en a profité pour tester différents succès potentiels et lancer des pièces qui ne se retrouvent finalement pas sur l’album. Elle a même changé le titre du CD qui devait être One Woman Army. Malgré ces différents essais et la participation à l’écriture et à la réalisation de nombreux collaborateurs, le résultat final est plutôt cohérent, avec une suite logique du début à la fin. On retrouve de bonnes ballades R&B (« Body Party »), ainsi que des pièces pop plus énergiques et efficaces (« Overdose »). Sans égaler la qualité de son album précédent, Ciara nous propose un autre album de premier plan dans le genre. (août 2013)

Vidéoclips : « Body Party » - « I’m Out » (feat. Nicki Minaj)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 25, 3 août 2013)

½

Filter – The Sun Comes Out Tonight

FilterThe Sun Comes Out Tonight

Après 20 ans d’existence, Filter semble faire son grand retour avec The Sun Comes Out Tonight. Pourtant, le groupe n’a jamais cessé de produire des albums au cours des années 2000. C’est juste qu’ils passaient plutôt inaperçus. Sur ce 6e album, Richard Patrick et sa bande reviennent avec certaines pièces qui se rapprochent un peu plus de l’industriel et du nu metal, avec des passages qui rappellent aisément Nine Inch Nails. Par contre, l’ensemble demeure rock alternatif contemporain, un style qui leur va probablement mieux considérant leur âge. Par contre, les nostalgiques des premiers albums préféreront sûrement les moments qui rappellent « Hey Man, Nice Shot » comme « We Hate It When You Get What You Want », « This Finger’s For You » et « Self Inflicted ». (août 2013)

Vidéoclip : « What Do You Say »

Wind-Up / Universal

½

Thirty Seconds To Mars – Love, Lust, Faith + Dreams

Thirty Seconds To MarsLove, Lust, Faith + Dreams

Il y a déjà 15 ans que le groupe post-grunge de Jared Leto a vu le jour. Quatre ans après This Is War, Thirty Seconds To Mars est de retour avec son 4e album. Les gars misent à nouveau sur le son qui a permis au disque précédent d’être reconnu internationalement. Par contre, ils ajoutent une couche électronique qui leur permet de pousser la machine encore un peu plus loin et du même coup, de présenter un album de plus grande envergure, certainement leur meilleur à ce jour. L’apport de Steve Lillywhite en tant que co-réalisateur avec Leto est certainement pour quelque chose dans la réussite sonore de ce nouvel album. On y trouve évidemment encore leurs influences emo et progressives, mais avec cette utilisation plus intense de l’électronique, ils se rapprochent un peu plus de Muse dans le style de musique à grand déploiement. (août 2013)

Vidéoclip : « Up in the Air »

Virgin / Universal

½

Andrew Stockdale – Keep Moving

Andrew Stockdale Keep Moving

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Alors que son album est retardé pour des raisons inconnues, Andrew Stockdale livre un EP en guise d'amuse-gueule. L'ex-leader de Wolfmother, après maints changements de line-up, a décidé de faire cavalier seul. De toute façon, Wolfmother, c’était lui, non ? Bref, ce qui devait donc être le troisième album de son groupe (après trois ans de travail et d’écriture entre studios et chambres d’hôtel, accompagné de musiciens divers et variés...) s'est donc transformé comme par magie en un album solo. Les premiers titres nous amènent incontestablement en terrain connu : du rock vintage fardé de basse-batterie-guitare, de riffs et soli et d'une voix vertigineuse, l'une des plus crédibles du rock contemporain. On navigue donc entre Led Zeppelin, Free et tous les fers de lance du rock dur des années 70. Sauf « Everyday Drone », qui clôt l'EP et qui entraîne Stockdale sur les traces de Dylan version folk... ce qui ne va pas pour le mieux. Alors bien sûr ce n'est qu'un avant goût et, bien entendu, l'ex-Wolfmother ne donne pas de nouveau souffle à sa musique et encore moins au rock en général mais ne soyons pas ennemi de nos propres intérêts. Ca sonne bien, vintage mais pas poussiéreux, c'est rythmé comme un match de boxe… et ça annonce du bon pour l’album. (ndlr : l'album complet de 16 titres est paru le 2 juillet dernier) (août 2013)

½

Darius Rucker – True Believers

Darius RuckerTrue Believers

Darius Rucker a profité de ses temps libres pendant une pause de Hootie & The Blowfish pour se lancer dans une carrière solo il y a de cela plus de 10 ans. Il a d’abord exploré ses influences R&B avant de se plonger dans le country. True Believers est son 4e album solo et il s’y remémore encore une fois ses influences country. Par contre, malgré l’utilisation des violons, banjos et guitares pedal steel, l’ensemble cadre mieux dans un univers pop rock que country. L’album offre quelques bons moments comme la chanson-titre et la reprise d’Old Crow Medicine Show « Wagon Wheel » (écrite par Bob Dylan). À noter aussi les participations de Sheryl Crow (« Love Without You ») et Mallary Hope (« I Will Love You Still »). (août 2013)

Vidéoclip : « Wagon Wheel »

Capitol / Universal

Anarbor – Burnout

AnarborBurnout

Le groupe pop punk de Phoenix en Arizona présente son deuxième album. Les 5 jeunes gars semblent vouloir à tout prix prouver qu’ils ont pris de la maturité avec des thèmes un peu plus sérieux. Musicalement, ils proposent toujours un son accessible avec des mélodies inoubliables et des refrains qui ont de l’impact. Les riffs de guitares peuvent s’approcher en plusieurs occasions d’un son plus hard rock que punk. Là où Anarbor évoluent grandement par rapport à leur premier album, c’est dans l’ajout de divers instruments pour augmenter la richesse musicale de l’ensemble, comme des claviers (« Freaks ») et du ukulélé (« Rock To My Roll »). Les moments les plus intéressants du CD demeurent par contre les pièces au son pop punk classique comme « Every High Has a Come Down », « Damage I’ve Done » et « Whiskey in Hell ». (août 2013)

Vidéoclip : « Damage I’ve Done »

Hopeless

Camera Obscura – Desire Lines

Camera ObscuraDesire Lines

Le groupe de Glasgow en Écosse est de retour avec son 5e album. Comparés au départ à Belle and Sebastian, ils ont su créer leur propre son lors des derniers albums pour devenir pratiquement les maîtres de l’indie pop en Écosse. Même si des problèmes personnels et de la maladie ont provoqué un retard de 2 ans dans la préparation de ce nouveau disque, Camera Obscura poursuivent dans la direction empruntée depuis l’excellent Let’s Get Out of This Country en 2006. Pour continuer leur évolution, ils se sont déplacés du côté de Portland en Oregon et ont travaillé avec le réalisateur Tucker Martine (R.E.M., Decemberists, Sufjan Stevens). Sa réalisation franche et directe permet de redécouvrir l’efficacité du groupe et de la chanteuse Tracyanne Campbell à présenter d’excellentes mélodies pop. Parfois romantiques et parfois humoristiques, les textes sont toujours livrés de façon impeccable. Plus confiants que jamais, les membres de Camera Obscura nous présentent l’un de leurs enregistrements les plus solides à ce jour. (août 2013)

4AD / Beggars

½

Jon Davis – Open Shore

Jon DavisOpen Shore

Open Shore est le deuxième album du Montréalais Jon Davis, quatre ans après Golden Hue. Il nous offre encore une fois ses textes poétiques sur une musique fusionnant le folk et l’indie rock. Il livre ses textes avec une voix qui n’est pas sans nous rappeler James Taylor et Nick Drake. Avec son piano et sa guitare, Davis crée des atmosphères uniques, généralement intimistes. Là où l’artiste surprend totalement, c’est lorsqu’il se laisse aller sur « After the Birds », qui comporte un magnifique crescendo se terminant en finale débridée à saveur industrielle. Par contre, les moments purement intimistes peuvent devenir lassants à la longue. (août 2013)

Hunter Hayes – (Encore)

Hunter Hayes(Encore)

Le jeune Louisianais a atteint la célébrité dès l’âge de 19 ans, mais il avait déjà enregistré dans sa plus tendre enfance. Avec (Encore), il présente en fait une version de luxe de son album éponyme paru en 2011. Le chanteur country à tendance pop propose sur cette version augmentée 5 pièces additionnelles par rapport aux 12 originales. En plus, on retrouve des nouvelles versions de « Everybody’s Got Somebody But Me » (avec Jason Mraz), « What You Gonna Do » (avec Ashley Monroe) et « More Than I Should ». On retrouve suffisamment de nouveau matériel sur (Encore) pour attirer l’attention des fans de son album précédent. Par contre, il aurait peut-être été préférable d’attendre encore un peu pour pouvoir découvrir un véritable nouvel album de la part du jeune artiste. (août 2013)

Vidéoclips : « Storm Warning » - « Wanted » - « Somebody’s Heartbreak » - « I Want Crazy »

Atlantic / Warner

Marco Beltrami - World War Z (Music From the Motion Picture)

Marco Beltrami - World War Z (Music From the Motion Picture)

Marco Beltrami compte de nombreuses bandes originales de films à son actif, les plus célèbres étant The Watcher, Terminator 3, Hellboy, The Omen, Live Free or Die Hard, Scream 4, et tout récemment, The Wolverine. Complètement classique, la bande musicale de World War Z réussit à bien faire ressortir les éléments dramatiques du film, toujours avec beaucoup d’envergure. Écouté seul, l’album présente une bonne musique d’ambiance, mais avec de grandes montées dramatiques. Il offrira avant tout bien sûr de bons souvenirs aux amateurs du film. (août 2013)

Bande-annonce du film

Warner

Portugal. The Man – Evil Friends

Portugal. The ManEvil Friends

Le groupe alternatif de l’Arkansas est de retour avec un 7e album depuis 2006. Cette fois-ci, ils ont eu l’opportunité de travailler avec l’excellent réalisateur Danger Mouse qui leur a fait presque recommencer à zéro alors qu’ils avaient déjà une dizaine de compositions sous le bras. Il en résulte certainement leur album le plus accessible à ce jour, ce qui risque d’être quelque peu décevant pour leur public fidèle. Par contre, ce n’est jamais mauvais de s’ouvrir de nouvelles portes. Leur son psychédélique est toujours présent, mais avec un peu plus de fini et de punch. Des chœurs et des claquements de mains rendent l’ensemble plus dynamique et accrocheur, ce qui fait inévitablement taper du pied et fredonner. En conclusion du disque, « Smile » est certainement la composition qui se démarque le plus par sa complexité et elle s’avère également l’une des plus intéressantes de l’album. D’autres pièces attireront assurément votre attention et permettront au groupe de conquérir de nouvelles contrées. Par contre, Evil Friends n’atteint pas le niveau de qualité de leurs deux précédents albums. (juillet 2013)

Vidéoclips : « Evil Friends » - « Purple Yellow Red and Blue » - « Atomic Man »

Atlantic / Warner

½

Fitz and The Tantrums – More Than Just a Dream

Fitz and The TantrumsMore Than Just a Dream

Michael Fitzpatrick a d’abord démarré son groupe en jouant un style de néo-soul inspiré de l’ère Motown. Pour son deuxième album, le groupe, qui a encore augmenté, présente plutôt une pop dansante inspirée du new wave des années 1980, avec quelques très bons éléments de rock. Le disque a été réalisé par Tony Hoffer (Beck, M83) qui a permis au groupe d’ajouter des guitares, synthétiseurs et rythmes électroniques. Des éléments de soul rétro s’entendent encore par endroits, mais l’album contient surtout de nombreuses pièces sur mesure pour les radios d’aujourd’hui. Et la créativité que le groupe réussit à apporter mérite une mention toute particulière. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Out of My League »

Elektra / Warner

½

Alice Russell – To Dust

Alice RussellTo Dust

Alice Russell est une chanteuse soul / R&B britannique fortement inspirée de légendes comme Chaka Khan et Aretha Franklin. Elle possède un son moderne qui intègre du hip hop, du funk, du jazz et de la musique pop. To Dust est son 5e album et elle réussit à aller encore un peu plus loin dans la fusion des genres, créant du même coup un album contemporain très original. Elle laisse quelque peu de côté les inspirations électroniques pour se concentrer sur des instruments organiques. Ce qui ne change pas par contre, c’est la puissance de sa voix qui n’a rien à envier à Aretha Franklin et pourrait faire rougir Adele en plusieurs occasions. Le premier extrait, « Heartbreaker », fusionne pop, rock et soul autour d’une mélodie grandement accrocheuse. De nombreux autres morceaux possèdent les mêmes qualités garantes d’un succès. On retrouve aussi plusieurs éléments de gospel, surtout dans la deuxième moitié du CD. La musique occupe une place importante sur l’album et ne sert pas que d’accompagnement à sa voix. Au contraire, le mariage entre la musique et la voix est impressionnant. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Heartbreaker »

Tru Thoughts

½

Mikal Cronin – MCII

Mikal CroninMCII

Mikal Cronin présente un rock garage passablement influencé du rock alternatif des années 1980 et 1990. Le Californien nous offre son deuxième album solo qui est beaucoup plus pop avec des mélodies accrocheuses et un son plus accessible et propre que par le passé. L’album demeure tout de même direct, sans trop de couches d’arrangements. La réalisation d’Eric Bauer s’avère en effet plutôt sobre. Mikal Cronin nous rappelle Matthew Sweet, Sloan et Billy Bragg, donc avis aux amateurs de ces artistes. (juillet 2013)

Merge

Melodule – Stumped

MeloduleStumped

Benoît Carreau, alias Melodule, est aussi connu pour son implication dans le groupe Les Limaces. C'est dans un tout autre univers qu'il nous transporte dans le cadre de ce premier album de Melodule. Il exploite à merveille la musique électronique contemporaine, qui s'avère généralement ambiante, mais qui offre aussi de bien bons moments dansants. Sa musique enveloppante intègre des synthétiseurs, du piano et de la guitare à ses nombreuses explorations électroniques. Ayant le désir que non seulement sa musique s'entende mais aussi se voit, Melodule est appuyé par la précieuse collaboration de l'artiste VJ Homing, qui crée tout un aspect visuel sous la forme de projections architecturales. Stumped est donc non seulement un album électronique très intéressant, mais il prend en plus une toute autre dimension en spectacle. (juillet 2013)

Universal

½

Crystal Fighters – Cave Rave

Crystal FightersCave Rave

Crystal Fighters présente un habile mélange entre le pop rock, le folk basque et une musique électronique dansante. Trois ans après un premier opus, le trio nous revient avec Cave Rave, un album beaucoup plus cohérent sur toute sa longueur. On y trouve entre autres quelques très bons rythmes dansants et une musique toujours joyeuse et ensoleillée. Il y a bien quelques ballades un peu lourdes qui jettent de la grisaille sur cet hymne à la joie, mais l’ensemble demeure extrêmement agréable à écouter. Sur Cave Rave, Crystal Fighters réussissent à mettre de l’avant leurs talents en nous faisant oublier leurs quelques rares faiblesses. Un très bon disque! (juillet 2013)

Vidéoclip : « You & I »

Atlantic / Warner

½

Iceage – You’re Nothing

IceageYou’re Nothing

Iceage est un jeune groupe danois qui joue un mélange de punk et de rock expérimental. You’re Nothing est leur deuxième album et constitue la suite logique de leur très créatif premier disque, New Brigade. Grâce à un gain en maturité, l’album est plus nuancé et cohérent, malgré sa direction parfois hardcore. Il contient encore de nombreuses explorations musicales qui peuvent le rendre difficile d’accès au premier abord, donc la patience est de mise. Par contre, le groupe prouve à nouveau qu’il est possible de produire un punk rock créatif et différent de ce qui se fait habituellement. (juillet 2013)

Matador / Beggars

½

Mama Rosin – Bye Bye Bayou

Mama RosinBye Bye Bayou

Mama Rosin est un trio originaire de la Suisse qui joue un rock garage inspiré des Rolling Stones. Sur ce 4e album, le groupe explore les sonorités traditionnelles de la Louisianne avec des banjos, mélodéons et planches à laver. En plus, le groupe se permet des bouts de textes en français. L’album a été réalisé par Jon Spencer qui a invité le groupe dans son studio de New York et a même décidé de l’ordre des pistes, en plus de jeter son empreinte sur le son de l’ensemble. Bye Bye Bayou est un album différent et extrêmement divertissant. À découvrir! (juillet 2013)

Vidéoclip : « Sorry Ti Monde »

Bonsound

½

Dig It Up – Manners

Dig It UpManners

Dig It Up est un groupe de punk hardcore québécois qui existe depuis 2008. Après quelques mini-albums, ils présentent finalement un premier album complet. Pour ce faire, ils ont demandé les services des réalisateurs Jon Drew (Alexisonfire, Fucked Up, Career Suicide) et Marc-André Beaudet (The Sainte Catherines). Leur expérience en concert transparaît sur ce disque au rythme déchaîné qu'il faut écouter avec le volume au maximum. Malgré un plaisir évident de jouer de la musique, le groupe présente malheureusement une trop grande uniformité, lassante à la longue. (juillet 2013)

Stomp / ULG / Warner

Vanessa Paradis – Love Songs (2 CD)

Vanessa ParadisLove Songs (2 CD)

Pour son nouvel album, l’éternelle enfant s’associe au réalisateur Benjamin Biolay pour explorer l’amour sous de nouvelles formes. Il en résulte rien de moins qu’un album double naviguant à travers différents styles musicaux. Un peu de soul par ci (« La crème ») et un peu de dub par là (« New Year »), entrecoupé par une pop moderne (la chanson-titre) et des ballades avec somptueux arrangements de cordes contribue à créer une bien belle ambiance musicale autour des minces capacités vocales de la chanteuse. Exploiter le sujet de l’amour en 2013, et à travers 20 pièces de surcroît, comporte un réel défi. Par contre, elle le relève de main de maître avec un album contemporain, varié et qui réussit à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. Une belle réussite du tandem Paradis-Biolay! (juillet 2013)

Vidéoclip : « Love Song »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 18, 15 juin 2013)

DEP / Universal

½

Carla Bruni – Little French Songs

Carla BruniLittle French Songs

Entre son métier de mannequin international et son rôle de première dame de France, Carla Bruni a su développer une belle carrière en tant qu’auteure-compositeure-interprète. Elle revient avec un nouveau disque de chansons toutes douces, Little French Songs. Malheureusement, plusieurs d’entre elles sont franchement ennuyantes comme la chanson-titre et « Prière », ou bien insignifiantes comme « Le pingouin » que plusieurs associent à François Hollande, l’actuel président français. En fait, il n’y a que le premier extrait, « Chez Keith et Anita », qui se démarque du lot. En bout de ligne, Carla Bruni déçoit grandement avec ce nouvel opus qui risque beaucoup plus de vous faire bailler que de vous exciter. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Chez Keith et Anita »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 10, 20 avril 2013)

DEP / Universal

½

Zaz – Recto verso

ZazRecto verso

La chanteuse française est de retour sur disque après le succès monstre obtenu en 2010 avec « Je veux ». Zaz poursuit dans la même direction que celle entamée sur son premier disque en fusionnant avec sa voix rauque jazz, pop et soul. Elle propose une musique joyeuse toujours aussi plaisante à écouter. Recto verso présente plusieurs compositions possédant un excellent potentiel commercial, comme la très efficace « Comme ci, comme ça » et le premier extrait, « On ira ». Zaz est en spectacle au Festival d’été de Québec les 13 et 14 juillet. (juillet 2013)

Vidéoclip : « On ira »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 16, 1er juin 2013)

Play On / Musicor

½

Christophe Maé – Je veux du bonheur

Christophe MaéJe veux du bonheur

Avec Je veux du bonheur, le chanteur français présente son 3e album. Avec un titre de circonstance, le disque offre de très bonnes chansons pop qui ne manqueront pas de vous apporter du bonheur. De très belles mélodies rendent l’album extrêmement plaisant à écouter et plusieurs titres risquent fort de vous rester en tête longtemps. Avec des morceaux comme la chanson-titre, « Tombé sous le charme » et « La poupée », Christophe Maé frappe dans le mille et réussira à conquérir le public qui ne l’était pas déjà. Pour un album de pop française de qualité, voici un choix incontournable, certainement son meilleur album à ce jour. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Tombé sous le charme »

Warner

½

Cali – Vernet les bains

CaliVernet les bains

Pour son 5e album, Bruno Caliciuri laisse tomber le rock pour plutôt présenter des ballades folk introspectives. Est-ce qu’il est déprimé ou fatigué? On ne sait pas, mais la photo de la pochette ne laisse rien présager de bon. D’autant plus qu’il a la voix chevrotante tout au long du disque qui présente une majorité de chansons franchement ennuyantes. Quelques chansons se veulent touchantes (comme « Happy End » à la toute fin), mais elles risquent de passer totalement inaperçues dans ce mélange de pièces qui ne convient pas du tout au personnage déchaîné qu’est Cali. L’approche de vouloir se sortir de sa zone de confort est saluée, mais s’il vous plaît monsieur Cali, revenez à ce que vous faites de mieux, un rock déjanté qui brasse la cabane… (juillet 2013)

Vidéoclip : « L’amour est éternel »

Wagram / SIX

Albin de la Simone – Un homme

Albin de la SimoneUn homme

Sur son 4e album, Albin de la Simone n’hésite pas à montrer ses faiblesses et sa vulnérabilité d’homme. Par contre, avec l’humour ironique qu’on lui connaît, c’est bien possible qu’il s’amuse avec nous, sourire en coin. Avec sa voix douce et ses orchestrations subtiles, de la Simone n’a jamais été aussi près de l’univers d’Alain Souchon. En fait, il a été tiraillé pendant de nombreux mois entre musique pop et chanson et il semble avoir trouvé sa voie dans la chanson. Donc, avis aux amateurs du genre, Albin de la Simone représente ce qu’il y a de meilleur chez la nouvelle génération de chanteurs à textes. (juillet 2013)

Tôt ou Tard / SIX

½

Hubert-Félix Thiéfaine – Suppléments de mensonge

Hubert-Félix ThiéfaineSuppléments de mensonge

Le 16e album du chanteur-poète français paraît enfin au Québec, deux ans après avoir été lancé en Europe. Il a depuis été certifié platine en France. Pourtant Hubert-Félix Thiéfaine évolue en marge de l’industrie musicale depuis la parution de son premier album en 1978. Mais, son public lui est toujours demeuré fidèle. Sur ces suppléments de mensonges, il réussit encore à pondre des chansons mélancoliques, même si un peu moins sombres que par le passé. Malgré ses rares visites au Québec, il semble en avoir gardé un souvenir particulier si on se fie à « Quebec November Hotel ». Il faut noter la réalisation et les arrangements d’Édith Fambuena et Jean-Louis Piérot qui réussissent à enrichir de belle façon la musique de Thiéfaine sans dénaturer ses textes. Un très beau disque! (juillet 2013)

Columbia / Sony / De l'onde

½

Twin Twin – Vive la vie

Twin TwinVive la vie

Twin Twin est un trio français qui présente une musique électro-pop énergique avec des influences rock et new wave. On retrouve également des éléments de rap, ce qui en fait une musique contemporaine. On les compare d’ailleurs souvent à LMFAO. Les mélodies sont toujours bien en évidence et plusieurs chansons vous resteront en tête longtemps. Même si Vive la vie est leur premier album, ils n’en sont pas à leurs premières armes alors qu’ils ont présenté plus de 200 concerts à guichet fermé. Ce professionnalisme s’entend d’ailleurs sur ce disque de grande qualité. Si vous aimez une musique pop énergique, Twin Twin vous offrira un divertissement assuré. (juillet 2013)

Warner

½

Melissmell – Droit dans la gueule du loup

MelissmellDroit dans la gueule du loup

Pour ce nouvel album, Mélanie (alias Melissmell) a décidé de n’utiliser que les textes de Guillaume Favray plutôt que les siens. Le disque n’en est pas moins empli de colères et de tristesses. Elle nous livre ces chansons en trio seulement avec le pianiste Matu (Mano Solo, Indochine) et le guitariste Daniel Jamet (Mano Negra, Mano Solo), auxquels se greffe pour trois chansons Christine Ott aux ondes Martenot. Malgré cette formule réduite, on peut sentir toute la puissance des chansons grâce en partie à la voix unique de Melissmell. (juillet 2013)

Discograph / SIX

Keny Arkana – Tout tourne autour du soleil

Keny ArkanaTout tourne autour du soleil

Keny Arkana est une rappeuse marseillaise née en Argentine il y a 30 ans. Sur ce nouvel album, elle poursuit son œuvre dénonciatrice remplie de rage. Elle frappe sur à peu près tout ce qui bouge de sa voix monotone. Musicalement, l’ensemble est intéressant et son flow demeure extrêmement efficace. Mais, Tout tourne autour du soleil est encore une fois un album qui s’adresse d’abord à ses fans, puis aux plus grands amateurs de rap français. (juillet 2013)

Because / Warner

Phoenix – Bankrupt!

PhoenixBankrupt!

Phoenix est un collectif indie rock / électro français qui a connu beaucoup de succès il y a 4 ans avec son album Wolfgang Amadeus Phoenix. Ils tablent sur ce succès et nous offrent un album avec de nombreuses similarités. Thomas Mars et sa bande se plongent à nouveau dans l’univers rempli de synthétiseurs des années 1980 avec un son new wave souvent vieillot. On peut tout de même entendre quelques moments plus expérimentaux vers la fin, garants d’un passé plus axé vers la recherche de nouvelles sonorités. Les fans de la première heure pourront donc y trouver leur compte. Bankrupt! s’écoute bien et présente de belles qualités, mais il n’est certainement pas aussi impressionnant que leur disque précédent qui avait placé la barre bien haute. (juillet 2013)

Atlantic / Universal

½

Eiffel – Foule monstre

EiffelFoule monstre

Le groupe rock francophone dirigé par Romain Humeau arrive avec un nouvel album, après avoir écoulé 50 000 exemplaires de son précédent, À tout moment. Avec ce 5e album, les Bordelais poursuivent sur leur lancée grâce à un pop rock grandement efficace. Des compositions tissées serré et des mélodies inoubliables rendent leur musique extrêmement agréable à écouter. Encore une fois, le groupe peut compter sur la collaboration de Bertrant Cantat sur « Lust of Power ». Une autre collaboration remarquée est celle de Phoebe Killdeer sur « Chaos of Myself ». Les 12 titres de l’album totalisant 56 minutes peuvent avoir quelques longueurs, mais l’ensemble s’écoute très bien. (juillet 2013)

Vidéoclips : « Place de mon cœur » - « Libre »

Pias / SIX

½

Roseaux – Roseaux

RoseauxRoseaux

L’homme derrière Roseaux est Emile Omar, un programmateur radio et DJ, mais surtout un fan de musique aux larges horizons. Il a contacté des amis musiciens, le violoncelliste Clément Petit et le multi-instrumentiste Alex Finkin, pour leur proposer de collaborer à un album basé sur le réarrangement de 10 pièces de différents genres. Au trio se greffe le chanteur américain Aloe Blacc. Ils créent ensemble des reprises soul et jazz uniques et méconnaissables incluant « Walking on the Moon » de The Police, « Indifference » de Pearl Jam, « More Than Material » de Patti Labelle, « Try Me » d’Esther Phillips et « Strange Things » de John Holt. Un album très agréable à écouter! (juillet 2013)

Tôt ou Tard / SIX

½

Sadek – Les frontières du réel

SadekLes frontières du réel

Sadek est un jeune rappeur français qui présente son premier album complet avec Les frontières du réel. Son style de rap présente un bon mélange entre rap de la rue, underground et musique un peu plus grand public. Parmi les 13 titres de l’album, on peut entre autres entendre une collaboration très accrocheuse avec le rappeur américain Meek Mill sur « Pay Me ». On retrouve également des collaborations de David Lampel (« What’s Love ») et Leslie (« Tonight »). Le jeune homme réussira certainement à attirer l’attention avec ce premier album, grâce entre autres à sa livraison unique. (juillet 2013)

Vidéoclips : « C’est pas grave » - « C’est moi qui paye »

Hostile / EMI / SIX

7 Weeks – Carnivora

7 WeeksCarnivora

7 Weeks ont fait leurs débuts en 2006 et ont lancé depuis 2 mini-albums et 2 albums. Carnivora est donc leur 3e disque de rock agressif aux riffs stoner. Après un changement de cap avec 7 Weeks plays Dead of Night, le groupe français revient donc à son style de base aux influences post-grunge et métal alternatif. Les riffs sont toujours aussi efficaces et le groupe ne manque pas d’énergie. Il n’y a que d’un point de vue créatif que le groupe réussit plus difficilement à se démarquer de tous les groupes américains qui l’ont influencé. Le CD plaira tout de même aux amateurs du genre, surtout les Français qui n’ont que très peu de bon matériel de ce type à se mettre sous la dent. (juillet 2013)

Klonosphere

Indochine – Black City Parade

Indochine Black City Parade

Après des ventes de plus de 10 millions d'albums, le groupe électro pop français revient avec une sortie majeure mondiale, Black City Parade. Tous les textes sont écrits par Nicola Sirkis qui se permet quelques passages en anglais pour son public international. On retrouve aussi une participation de Lescop pour l'écriture de « Traffic Girl ». Sirkis signe en plus la réalisation du disque en compagnie d'Oli de Sat. Le résultat est de grande envergure, digne des meilleures parutions mondiales. À noter l'excellent premier extrait, « Memoria », qui possède tout le potentiel pour devenir un mégasuccès. Leur plus récent vidéoclip pour « College Boy », réalisé par Xavier Dolan, a provoqué tout un tollé à cause des images chocs qu'on y trouve. Black City Parade est un très bon disque pour ces légendes de la pop française. (mai 2013)

Vidéoclip : « College Boy »

G1

½

Patrick Bruel – Lequel de nous

Patrick BruelLequel de nous

Après 6 ans d’absence, le chanteur français nous revient avec un nouvel album, déjà certifié triple platine en France. Parmi les 12 chansons du disque, 5 ont été enregistrées avec un orchestre à cordes au Air Studio de Londres. L’ensemble propose diverses atmosphères musicales avec toujours une certaine sensibilité. Bruel traite d’histoires d’amour, du temps qui passe, du destin et même du harcèlement sur Internet avec « Maux d’enfants » (avec le rappeur La Fouine). Lequel de nous est un album touchant qui rejoindra certainement ses nombreux admirateurs, surtout ses admiratrices… (février 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 8 No 51, 2 février 2013)

14 Productions / Musicor

Maxime Le Forestier – Le cadeau

Maxime Le ForestierLe cadeau

L’auteur-compositeur-interprète français nous revient avec un nouvel album, son 15e en carrière. Pour ce cadeau, il fait à nouveau confiance à l’arrangeur Patrice Renson, en plus de s’entourer de collaborateurs de renom. Il retrouve entre autres les compositeurs Julien Clerc (« Le p’tit air ») et Manu Galvin (la chanson-titre), en plus d’accueillir un petit nouveau, le percussionniste virtuose Sebastian Quezada (« Le papillon »). Pour les textes, il travaille aussi avec de vieilles connaissances comme Pierre Grosz (« L’averse »), Claude Lemesle (« La folie ») et Jacques Weber (« Impasse des oiseaux »). Il se permet également un duo avec Camille pour « La folie ». Avec Le cadeau, Maxime Le Forestier présente un court album de 10 titres et 33 minutes, mais on y retrouve quelques solides compositions. (mai 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 12, 4 mai 2013)

Polydor / Universal

Alice In Chains – The Devil Put Dinosaurs Here

Alice In ChainsThe Devil Put Dinosaurs Here

Après une absence prolongée sur disque, le groupe grunge de Seattle Alice In Chains a fait un retour remarqué en 2009 avec Black Gives Way To Blue. Il revient 4 ans plus tard avec un album très similaire en The Devil Put Dinosaurs Here. Même son, mêmes rythmes, mêmes riffs! Il est plutôt difficile de copier une formule gagnante sans perdre en créativité et en surprise. Par contre, quelques titres peuvent sembler un peu plus légers, comme la pièce acoustique « Scalpel » qui rappelle Jar of Flies avec sa très bonne mélodie. Les fans du groupe ne seront assurément pas pris au dépourvu avec ce nouvel album qui aurait pu paraître à n’importe quelle époque pour le groupe. The Devil Put Dinosaurs Here contient de bons éléments, mais manque cruellement d’originalité. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Stone »

Universal

½

Straight No Chaser – Under the Influence

Straight No ChaserUnder the Influence

Straight No Chaser est un groupe de chanteurs a capella qui existe depuis le milieu des années 1990. Leur particularité est de n’utiliser aucun instrument pour reprendre des classiques de la musique pop. Sur ce nouvel album, non seulement ils revisitent des chansons pop contemporaines, mais ils invitent en plus plusieurs des interprètes originaux à se joindre à eux. On peut donc entendre « Against All Odds » avec Phil Collins, « Don’t Let the Sun Go Down On Me » avec Elton John, « I Won’t Give Up » avec Jason Mraz, « Kiss From a Rose » avec Seal, « Jolene » avec Dolly Parton, et plusieurs autres. Le groupe reprend en plus les mégasuccès « Rolling in the Deep » d’Adele, « Some Nights/We Are Young » de Fun et conclut le disque avec le classique « Hallelujah » de Leonard Cohen. Ce qui impressionne, c’est qu’on peut difficilement croire qu’aucun instrument n’a été utilisé tellement les voix créent une superbe section rythmique. Voici donc un album qui s’écoute très bien, surtout compte tenu qu’on connaît par cœur toutes les chansons présentées. (juillet 2013)

Atlantic / Warner

½

Champion – 01

Champion01

Pour son nouvel album, le célèbre DJ québécois se transporte dans un univers beaucoup plus orchestral, grâce entre autres à l’apport du quatuor à cordes Mommies On The Run et du tromboniste et arrangeur Jean-Nicolas Trottier. Le calme que l’on retrouve tout au long de ce nouveau disque présente un son plutôt éloigné du rock de l’album Resistance en 2009, pour un son électro lounge orchestral. Ses fidèles G-Strings sont toujours de la partie même s’ils se font discrets et Pilou demeure à la voix, avec la participation de Fab de Random Recipe. Avec ce nouvel album, Champion va définitivement de l’avant en se frottant aux orchestrations classiques et à une musique cinématographique. Par contre, le CD risque de vous sembler long après un certain moment. (juillet 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 18, 15 juin 2013)

Bonsound

Lynda Thalie – Nomadia

Lynda ThalieNomadia

Après plusieurs voyages, la chanteuse québécoise d’origine algérienne nous revient avec un 4e album. Tout en demeurant dans les musiques du monde, Lynda Thalie présente des chansons un peu plus dansantes qui donnent une touche pop intéressante au disque. Le réalisateur Louis Côté (K-Maro, Shy’m) a tout mis en place pour la faire monter au palmarès et, qui sait, devenir la Shakira québécoise. Lynda a participé à l’écriture de toutes les chansons et elle s’entoure de collaborateurs de premier plan dont Yann Perreau et Nicolas Maranda, en plus de son complice des 8 dernières années, Michel Bruno (Les Vikings). Encore une fois, la citoyenne du monde nous fait littéralement voyager avec sa musique hybride. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Dance Your Pain Away (La tête haute) »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 17, 8 juin 2013 et

dans le magazine Vol. 1 No 1, juillet 2013)

Musicor

½

Iggy & The Stooges – Ready To Die

Iggy & The StoogesReady To Die

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

L’histoire a bien connu deux Stooges, avec un seul homme à la tête mais deux guitaristes fondamentaux que presque tout dans leur jeu oppose. The Stooges avec Ron Asheton et Iggy & The Stooges avec Williamson. Reformés en 2003, les Stooges attendent 2007 pour sortir The Weirdness, un disque coup de poing, percutant jusqu’au bout du manche où les frangins Asheton offrent quelques coups de semonce et redonnent une vraie leçon de rock 'n' roll à l’état pur. Ron décède deux ans plus tard d’une crise cardiaque (semble-t-il)… Les Stooges ont un genou à terre mais pas les deux. Iggy fait ressurgir Williamson et Iggy & The Stooges ressuscitent de leur belle mort. La colonne vertébrale de Raw Power est sur pied. Une nouvelle ère des Stooges prend forme avec ce Ready To Die produit et composé par Williamson lui-même et écrit par l’Iguane. The Weirdness était brut de décoffrage, la production massive et les riffs en béton armé. Étonnamment, si le jeu de James Williamson est plus précis et aiguisé à la pierre, ce Ready To Die souffre d’un caractère plus sage, brouillon et policé. Les premiers titres, « Burn », « Sex And Money », « Job » ou « Gun » jouent le bluff et l’esbroufe mais l’amalgame ne prend pas totalement, même avec la présence accrue de l’historique saxophoniste Steve MacKay. Williamson renvoie également Iggy dans son costume de crooner (« Unfriendly World », « Beat That Guy », « The Departed »), chose impensable dans le giron protopunk de Detroit. Bref, Ready To Die n’est pas indigne de la légende mais ne retournerait pas Lester Bangs dans sa tombe. Il faut dire qu’Iggy et ces Stooges-là se frottent au mythique Raw Power… la vie est parfois injuste. (juillet 2013)

Airbourne – Black Dog Barking

AirbourneBlack Dog Barking

Le groupe australien Airbourne poursuit la tradition rock ‘n’ roll d’AC/DC. Peut-être même un peu trop parce qu’on ne peut s’empêcher de les comparer, et ce depuis leurs débuts en 2004. On ne retrouve donc pas de grandes surprises sur Black Dog Barking, si ce n’est le fait qu’on peut entendre de très bons riffs et des rythmes entraînants, ce qui est déjà mieux que sur leur précédent opus en 2010, No Guts. No Glory. Le groupe nous surprend agréablement sur plusieurs titres, dont la pièce d’ouverture, « Ready To Rock », et le premier extrait, « Live It Up », qui nous remémorent avec plaisir les bonnes années du rock ‘n’ roll et nous font taper du pied en secouant la tête. Cette magie opérera à nouveau en plusieurs occasions tout au long de l’album, ce qui nous fait oublier que le groupe n’invente rien. À noter qu’une édition spéciale de l’album est également disponible avec un 2e CD contenant 8 pièces en concert à Wacken. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Live It Up »

Roadrunner / Warner

½

MS MR – Secondhand Rapture

MS MRSecondhand Rapture

MS MR est un nouveau duo d’indie rock / électro qui nous provient de New York. Ils ont d’abord conquis la planète avec leur succès « Hurricane » qui se situe quelque part entre Massive Attack et Adele. Ils nous présentent maintenant leur 1er album qui demeure dans la lignée de leur succès radio. Leur recette est gagnante en plusieurs occasions, mais il peut arriver que le mariage entre la voix de MS et la musique de MR ne soit pas tout à fait au point. Malgré ces quelques légers défauts, c’est un très bon premier album que nous propose ce duo contemporain, et si vous aimez « Hurricane », n’hésitez d’aucune façon. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Hurricane »

Creep City / Columbia / Sony

½

The Wonder Years – The Greatest Generation

The Wonder YearsThe Greatest Generation

Le groupe pop punk The Wonder Years a été formé en 2005 à Philadelphie. Ils nous arrivent avec leur 4e album sur lequel ils traitent surtout de la difficulté de vieillir et de l’importance des décisions qu’il faut prendre en vieillissant. Il s’agit donc assurément de leur album le plus mature à ce jour, mais aussi celui qui contient les compositions les plus solides. Une des principales forces du groupe est de rejoindre beaucoup de gens qui se reconnaissent aisément dans leurs chansons. Ce n’est pas facile de réinventer un genre musical comme le pop punk, mais The Wonder Years réussissent habilement à y trouver une niche bien à eux. The Greatest Generation s’avère donc être un très bon album, facile à apprécier. (juillet 2013)

Hopeless

½

The National – Trouble Will Find Me

The NationalTrouble Will Find Me

Trouble Will Find Me est le 6e album du groupe indie rock de New York. Comme pour leurs disques précédents, celui-ci doit se prendre à petites doses. C’est que leur musique est plutôt lourde et triste, ce qui peut devenir déprimant à la longue, malgré la grande qualité de leurs compositions. Il faut quand même avouer que le groupe a su forger son propre son au cours des dernières années et qu’il est de plus en plus difficile de le considérer comme la version américaine de Coldplay. Il reste que ces derniers sont en mesure de pondre quelques succès sur chacun de leurs albums, ce qui ne semble pas encore le cas pour The National, qui demeure totalement alternatif. Le groupe est égal à lui-même sur Trouble Will Find Me et il devrait satisfaire ses fans, sans toutefois augmenter son bassin d’amateurs. (juillet 2013)

Vidéoclip : « Sea of Love »

4AD / Beggars

½

Atoms For Peace – Amok

Atoms For PeaceAmok

Atoms For Peace a été créé en 2009 par Thom York (Radiohead) avec son collaborateur de longue date Nigel Godrich, Flea (Red Hot Chili Peppers), Joey Waronker et Mauro Refosco. À leurs débuts, ils jouaient l’ensemble de l’album solo de Thom Yorke, The Eraser, ainsi que de nouvelles compositions. Le nom du groupe vient d’ailleurs d’une pièce de The Eraser. Ce premier album est en fait une session de jam en studio qui présente différents sons et rythmes électroniques, toujours expérimentaux. Amok devient en quelque sorte une suite logique à l’album solo de Yorke. Même si l’ensemble demeure expérimental et ne sera pas très attirant pour un vaste public, il est très agréable à écouter par son excellente qualité sonore. Voici donc un autre très bon disque à se mettre sous la dent pour les nombreux fans de Thom Yorke. (juillet 2013)

XL

½

Bori – Malade

BoriMalade

Edgar Bori nous arrive avec le deuxième album de sa trilogie Balade Salade Malade. Il y présente une musique électronique plus expérimentale, qui ne crée malheureusement que bien peu d’émois. Les rythmes électroniques simplistes peuvent s’avérer passablement vieillots et agaçants, ce qui n’est pas digne d’un contemporain innovateur comme Bori. Les chansons ne réussissent pas véritablement à capter notre attention et on est plus souvent dérangé que séduit. Espérons que le 3e chapitre sera plus réussi, alors que Bori misera sur les collaborations artistiques. (juillet 2013)

De l'onde

½

Patty Griffin – American Kid

Patty GriffinAmerican Kid

Patty Griffin est une chanteuse folk américaine qui fait carrière depuis une vingtaine d’années. Elle présente son 7e album studio, un disque qu’elle dédie à son père et qu’elle réalise elle-même en compagnie de Craig Ross. Elle revient plus près que jamais de ses racines folks, tout en réussissant à aller encore un peu plus loin dans son exploration musicale. Faisant partie du Band of Joy depuis quelques temps, elle invite Robert Plant à chanter sur 3 chansons de l’album, dont le premier extrait, « Ohio ». Plant appuie aussi la chanteuse sur la très belle « Highway Song ». Même si l’album est généralement dépouillé et totalement acoustique, l’artiste se permet de brasser passablement la cabane sur « Don’t Let Me Die in Florida ». Avec American Kid, Patty Griffin nous offre un album folk de qualité supérieure, peut-être son meilleur à ce jour. À découvrir! (juillet 2013)

Vidéoclip : « Ohio »

New West

½

Oliver Jones – Just For My Lady

Oliver JonesJust For My Lady

Pour ajouter une touche de légèreté et de romantisme à son nouvel album, le légendaire pianiste jazz montréalais intègre une jeune violoniste classique à son groupe, Josée Aidans. Celle-ci a accompagné sur scène et sur disque de nombreux artistes dont Céline Dion, Diana Ross, Diana Krall, Rod Stewart, Luciano Pavarotti, Josh Groban, Holly Cole, Yes, Claude Dubois, Ginette Reno et plusieurs autres. Avec le contrebassiste Éric Lagacé et le batteur Jim Doxas, Oliver Jones et Josée Aidans interprètent une majorité de compositions originales de Jones, mais aussi quelques standards d’Oscar Peterson, Michel Legrand, George Gershwin, etc. C’est encore une fois un album bien agréable que nous propose Oliver Jones avec Just For My Lady. (juillet 2013)

Justin Time / SIX

½

Jane Monheit – The Heart of the Matter

Jane MonheitThe Heart of the Matter

La new yorkaise Jane Monheit présente déjà son 9e album. La prolifique et talentueuse chanteuse nous offre encore une fois une musique à mi-chemin entre le jazz classique et la musique de cabaret, mais avec une touche pop plus contemporaine et intimiste. Magnifiquement entourée par son orchestre et grâce à la réalisation de Gil Goldstein, Jane est en mesure de démontrer toute sa virtuosité. The Heart of the Matter constitue donc un important ajout à sa carrière vieille de 15 ans. (juillet 2013)

½

Barenaked Ladies – Grinning Streak

Barenaked LadiesGrinning Streak

Grinning Streak est le 11e album studio du groupe ontarien Barenaked Ladies et le 2e depuis le départ du chanteur et auteur-compositeur Steven Page en 2009. Le groupe présente à nouveau un son pop rock aux influences folks et alternatives et aux mélodies grandement accrocheuses. C’est particulièrement le cas avec les excellentes « Boomerang » et « Odds Are ». L’album de 12 titres totalisant 45 minutes risque fort de vous faire passer un agréable moment, et ce jusqu’à la fin. (juin 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 1 No 1, juillet 2013)

Vanguard / Warner

½

Ron Sexsmith – Forever Endeavour

Ron SexsmithForever Endeavour

Le troubadour Ron Sexsmith est de retour avec un nouvel album, 2 ans après Long Player Late Bloomer. L’auteur-compositeur exceptionnel nous offre un album empreint de mélancolie. Il en confie à nouveau la réalisation à Mitchell Froom qui avait travaillé avec lui sur ses premiers albums et en 2006. À sa voix et sa guitare acoustique, on ajoute de très beaux arrangements de cordes et de cuivres qui amènent une nouvelle richesse à sa musique dépouillée. Sexsmith présente de très bonnes mélodies comme par exemple dans « Snake Road » et « Sneak Out the Back Door ». Forever Endeavour est donc encore une fois un très bon album par Sexsmith qui satisfera totalement ses fans, même s’il n’obtiendra toujours pas de succès hors de la scène alternative. (juin 2013)

Warner

½

Raine Maida – We All Get Lighter

Raine MaidaWe All Get Lighter

Raine Maida est surtout connu depuis une vingtaine d’années comme la voix du groupe rock Our Lady Peace. Par contre, il a lancé un mini-album en 2006, suivi d’un disque complet l’année suivante contenant des pièces acoustiques majoritairement parlées, The Hunter’s Lullaby. Il revient cette fois-ci à la chanson avec un mini-album de 8 titres présentant un son pop rock à tendance folk. Le moment fort du disque arrive lorsque Maida rend hommage aux vents froids de Montréal dans la pièce simplement intitulée « Montreal ». Pour le reste, il semble piger ses influences à gauche et à droite, et malgré quelques moments énergiques intéressants, plusieurs pièces laissent dans l’indifférence. (juin 2013)

Coalition / Warner

½

Jadea Kelly – Clover

Jadea KellyClover

Pour son deuxième album, Jadea Kelly surprend par ses orchestrations captivantes et ses percussions dignes de Portishead. Même s’il s’agit d’un virage important dans sa carrière, elle semble avoir enfin trouvé un son bien à elle, qui lui colle à la peau. Ce changement de cap n’aurait certainement pas pu avoir lieu sans l’apport du réalisateur Stew Crookes (Hawksley Workman, Doug Paisley) qui réussit à soutirer le meilleur de la voix de Jadea. Les guitares ambiantes et les superbes arrangements de cordes accompagnent à merveille les mots de la chanteuse. Avec Clover, la musicienne maintenant établie à Toronto passe dans la cour des grands et présente un album de première qualité. (juin 2013)

Vidéoclip : « Wild West Rain »

Darth Jadea / SIX

½

Rykka – Kodiak

RykkaKodiak

Christina Maria (alias Rykka) est née à Vancouver et s’est d’abord fait connaître en présentant des performances acoustiques dans les cafés. Sur ce premier album, elle prend ses distances par rapport à ses racines folks en présentant plutôt une musique pop rock originale. La chanteuse et guitariste nous offre assurément des mélodies suffisamment accrocheuses pour rejoindre un large public, mais elle réussit à demeurer plus créative que la moyenne des chanteuses du genre, ce qui plaira aussi à un auditoire plus exigeant. On peut la comparer à un mélange entre Nelly Furtado, Feist et Lykke Li. Sa voix est puissante et séduisante à la fois, et elle risque de ne laisser personne indifférent. Malgré quelques inégalités en cours d’album, Kodiak présente des éléments très intéressants pour un premier album. Rykka est donc une nouvelle artiste à surveiller de près. (juin 2013)

Vidéoclip : « Blackie »

Little Jig / Vissen

½

Lina Boudreau – Si fragile univers

Lina BoudreauSi fragile univers

Pour son 5e album en plus de 25 ans de carrière, Lina Boudreau ne présente que des compositions originales dont elle signe la plupart des musiques en plus de co-écrire quelques textes. Elle fait aussi confiance à certains auteurs comme Zachary Richard, Marc Chabot, Stéphane Côté, Joseph Edgar, etc. L’artiste acadienne propose 12 titres dont 2 en anglais dans un style de folk pop moderne aux influences soul et blues. Si fragile univers constitue très certainement son album le plus personnel à ce jour, peut-être sa plus grande réussite en carrière. (juin 2013)

Musicalina

Matt Mallet – Rien que pour te dire

Matt MalletRien que pour te dire

Matt Mallet est un jeune auteur-compositeur interprète originaire de Shippagan au Nouveau-Brunswick. Il nous présente son tout premier album, un CD de 12 chansons, après un mini-album en 2011. Mallet propose un son folk rock qui n’est pas sans nous rappeler le travail d’Éloi et Jonathan Painchaud. L’album a été réalisé par Blou (Martin Giroux, Ronald Bourgeois) et Mallet peut compter sur des musiciens chevronnés : Rick Haworth, Sébastien Dufour, Jacques Livernoche, Jean-François Déry et Alexandre Lapointe. L’auteur-compositeur nous offre des chansons qui nous amènent à l’évasion, loin des grandes villes. (juin 2013)

Vidéoclip : « Depuis toi »

À l’infini

Courage My Love – Becoming

Courage My LoveBecoming

Courage My Love est un jeune trio pop punk de Kitchener en Ontario composé des jumelles Mercedes Arn-Horn (voix et guitare) et Phoenix Arn-Horn (voix et batterie), ainsi que de Brandon Lockwood (basse et voix). Le trio nous arrive avec un nouveau mini-album de 8 pièces, alors qu’il n’a toujours pas d’album complet à son actif. Becoming contient quelques titres intéressants et énergiques dont le premier extrait, « You Don’t Know How », mais l’ensemble offre bien peu de moments créatifs. (juin 2013)

Vidéoclip : « You Don’t Know How »

Warner

Bear Mountain – XO

Bear MountainXO

Bear Mountain est un projet né en 2011 en Colombie-Britannique de la rencontre entre le chanteur Ian Bevis et le guitariste Kyle Statham. Ils ont été rejoints depuis par le jumeau de Ian, Greg Bevis, à la batterie et Kenji Rodriguez en tant que directeur visuel et créatif. Celui-ci s’assure de créer des ambiances visuelles uniques lors des performances du groupe sur scène. Sur ce premier mini-album de 7 titres, le groupe propose une musique électronique alternative généralement dansante. Plusieurs pièces attirent rapidement l’attention dont la pièce d’ouverture, « Two Step » et l’excellente « Faded ». Avec XO, Bear Mountain remporte son pari de réussir à nous mettre l’eau à la bouche pour la suite. (juin 2013)

Last Gang

½

The Treasures – Bring the Night Home

The TreasuresBring the Night Home

The Treasures est un groupe de Toronto qui propose un son folk rock plutôt vieillot aux fortes influences country et un peu de rock ‘n’ roll. On entend clairement des influences de The Byrds, The Band, The Flying Burrito Brothers et Gram Parsons, et le groupe ne tente même pas de s’en distancier. Il est fier de ses origines et ne s’en cache d’aucune façon. Les amateurs du genre y trouveront certainement des éléments intéressants, même si The Treasures n’apportent que bien peu d’éléments nouveaux à un genre surexploité depuis longtemps. (juin 2013)

Two Cohls / Universal

Hollerado – White Paint

HolleradoWhite Paint

L’énergique groupe rock alternatif ontarien a su attirer quelque peu l’attention en 2010 avec Record in a Bag et une tournée de spectacles ambitieuse. Hollerado est de retour avec son deuxième album et n’a rien perdu de son énergie contagieuse qui fait automatiquement taper du pied. Leurs mélodies pop sont accrocheuses à souhait et restent en tête pour longtemps. Le groupe s’offre une pause acoustique avec « Lonesome George », mais c’est de courte durée et le groupe poursuit sur sa lancée jusqu’à la fin avec le premier simple, « Pick Me Up », pour un album sans grandes faiblesses et très agréable à écouter. (juin 2013)

Vidéoclip : « Pick Me Up »

Universal

½

David Myles – In the Nighttime (2 CD)

David MylesIn the Nighttime (2 CD)

Pour cet album double, David Myles démontre les deux facettes de sa personnalité, le crooner sensuel et le showman énergique. Le premier CD, réalisé par Aaron Davis, contient 11 chansons pop d’une autre époque et ballades folks romantiques. Parmi les titres présentés, notons plus particulièrement un morceau en français, « En décembre », écrit par Pascal Lejeune et mettant en vedette Lisa Leblanc. Quant au deuxième CD, réalisé par l’artiste hip hop Classified, on peut y entendre 6 pièces contemporaines et rythmées. Même si les deux disques présentent des ambiances totalement différentes, ils demeurent unis par la personnalité du chanteur et sa voix unique. (juin 2013)

Turtlemusik / SIX

½

David Gogo – Come On Down

David GogoCome On Down

Le chanteur et guitariste blues David Gogo est né en Colombie-Britannique et a travaillé entre autres avec Tom Cochrane à ses débuts. Il fait carrière depuis bientôt 20 ans et nous offre aujourd’hui son nouvel album, Come On Down. L’album de 12 pièces contient la moitié de chansons originales et l’autre moitié de reprises. Parmi les reprises, notons plus particulièrement la pièce d’ouverture, « Bad ‘n’ Ruin » des Faces, « Looking For Clues » de Robert Palmer, ainsi que 2 titres de Fleetwood Mac en conclusion, « Spare Me a Little of Your Love » et « World Turning ». Le style de blues rock de David Gogo s’écoute particulièrement bien et demeure donc accessible à un public non averti. Come On Down est un album très agréable à écouter. (juin 2013)

Cordova Bay / Fontana North

Michael Kaeshammer – With You in Mind

Michael KaeshammerWith You in Mind

Pour son 8e album studio, le pianiste jazz Michael Kaeshammer a décidé de rendre hommage à Allen Toussaint, ce légendaire musicien, compositeur et arrangeur de la Nouvelle-Orléans. Il présente donc 9 titres du célèbre artiste, interprétés de main de maître par le virtuose. On peut y entendre bien sûr les classiques « Sweet Touch of Love » et « Last Train », en plus de l’émouvante « Ruler of my Heart ». L’album s’écoute à la vitesse de l’éclair et c’est là son principal défaut, puisqu’on aurait pris beaucoup plus que les 31 minutes offertes. Voici un très bel album-hommage à Allen Toussaint. (juin 2013)

E1 / SIX

½

Alex Pangman – Have a Little Fun

Alex PangmanHave a Little Fun

Pour son nouvel album, la chanteuse jazz canadienne a invité le guitariste Bucky Pizzarelli à l’accompagner pour la majorité des pièces. Cette légende vivante a joué avec les grands, de Benny Goodman à Les Paul en passant par Stéphane Grappelli. Son style unique à la guitare acoustique en fait pratiquement une section rythmique à lui seul. Alex a aussi fait appel à l’excellent trompettiste Brigham Phillips, en plus évidemment de son groupe, The Alleycats. Finalement, on peut entendre le tromboniste Laurie Bower sur « The Fog Song » et « Melancholy Lullaby », 2 des 4 compositions originales parmi tous ces classiques d’une autre époque. Ces classiques incluent des chansons qui ont eu une grande influence sur la carrière d’Alex Pangman, comme « Stardust », « I’m Confessin’ » et « Undecided ». Avec Have a Little Fun, vous ferez automatiquement un bond en arrière, vers l’âge d’or du jazz. (juin 2013)

Justin Time / SIX

½

Michael Bublé – To Be Loved

Michael BubléTo Be Loved

Sur son nouvel album, le crooner plonge encore un peu plus dans la musique pop, sans toutefois laisser complètement de côté son style swing caractéristique. To Be Loved a été réalisé par Bob Rock qui réussit à créer un son un peu plus accessible pour le chanteur. Bublé reprend habilement des classiques de la musique pop américaine dont « To Love Somebody » des Bee Gees et « Who’s Lovin’ You » de Smokey Robinson. Mais, comme ce fut le cas sur ses derniers enregistrements, il se permet de cosigner aussi quelques titres dont les très efficaces « It’s a Beautiful Day » et « After All ». Bublé s’entoure d’artistes invités incluant l’actrice Reese Whiterspoon, Bryan Adams et The Puppini Sisters. En bout de ligne, To Be Loved présente une belle diversité, en plus d’offrir des chansons qui collent parfaitement à la peau du chanteur. (mai 2013)

Vidéoclip : « It’s a Beautiful Day »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 13, 11 mai 2013)

Reprise / Warner

½

Maxime McGraw – Maxime McGraw

Maxime McGraw Maxime McGraw

Né à Tracadie-Sheila au Nouveau-Brunswick, Maxime McGraw a participé à de nombreux concours incluant les auditions télévisées de Star Académie en 2008. Suite à son succès radio pour la chanson « Mon éternité » à l’été 2012, en duo avec Marie-Pier Perrault, il présente son premier album sur lequel s’enchaînent les chansons d’amour sur une musique pop à tendance folk. Il interprète les chansons de divers auteurs-compositeurs dont Marc Dupré, Danny Boudreau, Sophie Nault, Matt Laurent, Étienne Drapeau, Richard Turcotte et plusieurs autres. Il a aussi enregistré la chanson « Jamais voulu » écrite par son ami Wilfred LeBouthillier, originaire de la même région que lui. Puis, il présente une chanson personnelle qu’il a écrite suite au décès d’un ami dans un accident de voiture, « Le ciel à pleurer ». L’album a été enregistré par Guy Tourville (France D’Amour, Roch Voisine, Bruno Pelletier) qui n’hésite pas à conserver toute la simplicité des chansons pour en dévoiler la chaleur et la fragilité. C’est le cas entre autres pour la pièce de clôture, « L’instant d’après ». (mars 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 4, 9 mars 2013)

Passeport

Noir Silence – Plus de mal que de peur

Noir SilencePlus de mal que de peur

Le groupe de la Beauce fête cette année 20 ans de carrière et pour l’occasion, il revient au son qui l’a fait connaître. On retrouve en effet le son pop rock des débuts avec une guitare acoustique plus présente que sur les derniers enregistrements plus lourds. L’album présente quatre environnements différents qui reflètent les influences de leurs 6 albums précédents. La majorité des chansons a été choisie par le public via les réseaux sociaux. On peut entendre les voix de Judith Bérard et Breen Leboeuf sur la pièce « Tout ce qu’il nous reste ». Le premier extrait, « T’es tellement belle », se hisse déjà au sommet des palmarès et plusieurs titres parmi les 12 possèdent le même potentiel commercial. Avec Plus de mal que de peur, Noir Silence présente son album le plus accessible depuis les années 1990. Un succès assuré! (juin 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 21, 6 juillet 2013)

Tribal

Mononc’ Serge – Pourquoi Mononc' Serge joues-tu du rock 'n' roll?

Mononc’ SergePourquoi Mononc' Serge joues-tu du rock 'n' roll?

Pour son nouvel album, l’ex-bassiste des Colocs revient à une version acoustique, ce qui lui va si bien. Ce style dépouillé permet de mettre encore plus l’accent sur ses textes revendicateurs, dénonciateurs ou simplement niaiseux… Encore une fois, la politique passe sous la plume de Mononc’ Serge dans des pièces comme « Je ne voterai pas ». Il est aussi question des services policiers (« Les cochons »), de l’empire Quebecor (« Péladeau ») et de notre sport national (« Team qui gagne »). En fait, comme il nous l’a habitué par le passé, Mononc’ Serge frappe sur à peu près tout ce qui bouge. Plusieurs textes réussiront à vous faire sourire, mais on ne retrouve pas vraiment de grandes surprises. (juin 2013)

Bon Débarras – Errance

Bon DébarrasErrance

Quatre ans après leur premier album, le groupe traditionnel Bon Débarras est de retour sur disque. Leur musique est joyeuse et pousse tout naturellement à faire la fête et à giguer. Sur Errance, Bon Débarras repousse un peu plus les frontières du folk traditionnel en intégrant des influences diverses : cajun, country, rock, blues et même rap. Les cordes demeurent au cœur de leur musique, mais on y ajoute aussi de l’harmonica, de l’accordéon et de la planche à laver. En plus de leurs pièces festives, le groupe nous propose quelques moments plus doux comme la touchante « Lettre à mon père » et « Bercitude ». L’album contient aussi quelques reprises d’importance comme « Ti-Galop pour la Pointe-aux-Pins » du Louisianais Adam Hébert, « Le reel facile » de Stéphane Venne (popularisée par Emmanuelle), ainsi que « La chanson du forçat » de Serge Gainsbourg. Voici un bien bon album pour nous faire taper du pied. (juin 2013)

De l'onde

Albert – Prends tes deux mains

AlbertPrends tes deux mains

Albert est né en 1925, s’est marié en 1949 et a élevé sa seule fille à Victoriaville. Lorsqu’il est devenu grand-père pour la première fois en 1977, il ne se doutait pas que ses 4 petits-enfants allaient plus tard perpétuer son amour pour la musique country. Albert, c’est donc aujourd’hui un groupe composé de trois frères, une sœur, un beau-frère et deux amis qui interprètent une musique country contemporaine aux accents rock. Leurs mélodies sont extrêmement accrocheuses et il se peut que vous ne puissiez plus vous en libérer après seulement une écoute. Même si leur musique ne réinvente pas le genre, voici un disque qui plaira à de nombreux amateurs de country. (juin 2013)

Iguane

Forêt – Forêt

Forêt Forêt

Composé d’Émilie Laforest et Joseph Marchand, Forêt propose une musique indie pop atmosphérique qui nous fera assurément planer au-dessus des nuages. Le projet est né de la découverte par Émilie Laforest des textes de la poétesse Kim Doré. Il a donc été décidé que ce serait elle qui signerait les textes de Forêt, mis en musique par Marchand. Leur style s’apparente à Tame Impala, Grizzly Bear et Portishead, mais Forêt possède sa propre personnalité, très créative. Une belle découverte à faire pour les amateurs de musique créative et hors des sentiers battus. (juin 2013)

Simone

½

Oothèque – Oothèque

OothèqueOothèque

Oothèque est un projet de Francis Mineau, batteur de Malajube et Peter Peter. Il présente un habile mélange d’indie rock et d’électronique qui peut se comparer par moments à Malajube, mais plus précisément, c’est Dumas qui nous vient en tête en de nombreuses occasions. Certains moments un peu plus rock nous replongent presque dans les meilleures années du grunge. Mais surtout, Mineau réussit à présenter un album cohérent qui demeure intéressant sur toute sa longueur. Quelques écoutes devraient être privilégiées pour bien saisir toutes les subtilités, mais vous en serez grandement récompensés. Oothèque est un album de grande qualité, à découvrir! (juin 2013)

Bonsound

½

Véronique Labbé – Entre ces murs

Véronique LabbéEntre ces murs

Véronique Labbé apporte un nouveau souffle à la musique country québécoise depuis déjà quelques années. Elle présente maintenant son troisième album indépendant, Entre ces murs. Elle propose un son country à tendance pop avec quelques touches de rock. Sa voix charmante est grandement mise en évidence par la réalisation de Sébastien Dufour, qui joue aussi la guitare, la basse et le dobro. Un duo attire l’attention sur l’album alors qu’Irvin Blais se joint à l’auteure-compositeure et interprète pour la pièce « J’m’en veux d’y croire ». En conclusion du CD, on peut entendre un remix de « C’est loin là-bas ». En bout de ligne, c’est un disque très intéressant que nous offre Véronique Labbé, un album auquel les amateurs de country devraient tendre l’oreille. (juin 2013)

Jill – Cœur Cobaye

JillCœur Cobaye

Jill est une jeune auteure-compositeure et interprète originaire de Port-Cartier sur la Côte-Nord. Elle baigne dans la musique depuis son enfance, a fait partie de plusieurs chorales, en plus de participer à de nombreux concours. Elle a ensuite rencontré David Jalbert qui l’a prise sous son aile, et c’est lui qui coréalise l’album avec Jeff Grenier. Jill présente avec sa charmante voix douce une musique pop aux mélodies franchement accrocheuses. On détecte aussi quelques influences folks et country en certaines occasions. Mais surtout, elle propose de très bonnes chansons originales, démontrant ainsi tout son talent d’auteure-compositeure. Avec ce premier album, Jill réussit à nous séduire, ce qui fait qu’on en veut toujours plus. Une artiste à suivre de près! (juin 2013)

Vidéoclip : « Cœur Cobaye »

Jupiter

½

Marc Antoine – Je ferai tout

Marc AntoineJe ferai tout

Même si le chanteur de Terrebonne lance sa carrière au Québec avec Je ferai tout, il est déjà adulé en France où il a été nominé aux NRJ Music Awards en 2008 et a fait la tournée française en première partie de Boys II Men. Il a vendu 150 000 albums en France et sera de la prochaine distribution de Robin des Bois dans le rôle de Petit Jean. Avec sa voix douce et chaude, il interprète une musique soul pop contemporaine. Ce deuxième album présente de bonnes pièces rythmées qui risquent fort de plaire à un public assez diversifié. À noter qu’en plus des 11 compositions originales on retrouve une reprise célèbre, « Hélène » de Roch Voisine. (juin 2013)

Vidéoclip : « Je ferai tout »

EDC

Guillaume D’Aou – Rêves

Guillaume D’AouRêves

Guillaume D’Aou a remporté un prix en 2004 au Festival international de la chanson de Granby dans la catégorie auteur-compositeur-interprète. Quatre ans après Humanoïde, il reprend du service avec un album aux mélodies accrocheuses et aux arrangements soignés. Ses textes minutieux le rendent peut-être attrayant pour les amateurs de chansons à textes, mais son énergie pop possède ce qu’il faut pour rejoindre un plus large auditoire. Il réussit toujours à créer des atmosphères enveloppantes et intimistes autour de sa voix et de sa musique, grâce entre autres à la réalisation d’Éric Goulet qui met en valeur chaque composition. Malheureusement, avec seulement 10 pièces totalisant 34 minutes, Rêves semble incomplet. (juin 2013)

Vidéoclip : Introduction

G1

Paule Tremblay – Le lieu

Paule TremblayLe lieu

L’auteure-compositeure et interprète présente son troisième album avec Le lieu. Réalisé par Boris Petrowski, le disque présente 12 chansons observatrices et dénonciatrices avec de très belles mélodies et un accompagnement constant au piano. Plusieurs des pièces présentées sont dynamiques et vont bien au-delà des chansons à l’eau de rose. Le talent d’écriture de Paule Tremblay est indéniable et elle écrit régulièrement pour d’autres interprètes dont Bruno Pelletier, Annie Villeneuve, Marie-Chantal Toupin et Marc Dupré. (juin 2013)

Marcie – Marcie

MarcieMarcie

Originaire du Saguenay, l’auteure-compositeure et interprète tire ses influences de la chanson française. Par contre, son approche peut parfois s’en éloigner passablement avec des éléments d’électro et de rock. Après un mini-album en format numérique, Marcie présente un premier album éponyme réalisé par Ludo Pin. Le hasard faisant bien les choses, quelques jours seulement après la sortie de son album, elle participait à la finale des Francouvertes et terminait au 3e rang. Ses textes poétiques constituent l’épine dorsale de sa musique, mais c’est lorsqu’elle s’éloigne des sentiers battus de la chanson française qu’elle se distingue véritablement et devient alors doublement intéressante à découvrir. Voici donc un très bon premier disque qui laisse présager une belle carrière pour cette artiste de talent. (juin 2013)

Kézako

½

Rainmen – Comme si c’était hier

RainmenComme si c’était hier

Le duo rap québécois fait un retour après 5 ans d’absence sur disque et présente son quatrième album, Comme si c’était hier. Il s’agit d’un album mature qui va bien au-delà du hip hop avec des incursions latines et R&B. Le groupe qui avait connu un immense succès en France par le passé possède encore tous les ingrédients pour séduire le public de l’Hexagone. Nauf et Outra présentent un disque efficace aux textes accrocheurs, un disque qui risque de plaire autant à leurs fans qu’à un nouvel auditoire. (juin 2013)

HLM

Le Souffleur de Sons – Le Souffleur de Sons

Le Souffleur de SonsLe Souffleur de Sons

Le Souffleur de Sons, c’est Jérémie Arrobas, l’un des membres fondateurs de Men Without Hats. Il murmure les mots et forme des poèmes sur un fond de musique électronique. Hors du CD, il crée une performance artistique complète en incorporant des arts visuels modernes pour une aventure surréaliste et fantastique. Son imaginaire est assurément unique et éclipse quelque peu sa poésie intrigante. Le Souffleur de Sons nous offre un album doux et mélodieux comprenant 13 titres dont plusieurs aux musiques de grande qualité. Le mélange des genres par contre peut nous sembler déroutant en de nombreuses occasions. Il demeure tout de même un artiste complet à découvrir. (juin 2013)

Orange

Marie-Noëlle Claveau – Chansons charmantes

Marie-Noëlle ClaveauChansons charmantes

Sur ce deuxième album, la chanteuse jazz originaire du Saguenay rend hommage à Fernand Robidoux, un animateur de radio et crooner des années 1940 qui a adapté en français de nombreux standards américains en plus de présenter des chansons originales. C’est donc un jazz francophone rétro que nous offre Marie-Noëlle Claveau sur cet album charmant avec des chansons méconnues du patrimoine québécois de Fats Waller, Fred Coots, Raymond Lévesque, etc. Elle se permet un duo avec Michel Robidoux pour interpréter le plus grand succès de son père, « Je croyais ». Michel Robidoux est un musicien reconnu qui a travaillé entre autres avec Jean-Pierre Ferland, Leonard Cohen et, tout récemment, Pierre Lapointe. Avec Chansons charmantes, Marie-Noëlle Claveau réussit à nous séduire, tout en nous faisant découvrir tout un pan de la musique québécoise qui était inconnu jusque là pour la majorité des gens. (juin 2013)

NG

½

Yannick Nézet-Séguin & Orchestre Métropolitain – Bruckner, Symphonie No 6

Yannick Nézet-Séguin & Orchestre MétropolitainBruckner, Symphonie No 6

Après avoir enregistré les symphonies nos 4, 7, 8 et 9, et avoir remporté un Félix pour la symphonie no 4, Yannick Nézet-Séguin s’attaque à la symphonie no 6 du grand maître autrichien Anton Bruckner. Nézet-Séguin est le directeur artistique et chef principal de l’Orchestre Métropolitain depuis 2000, en plus de travailler avec d’autres grands orchestres internationaux (Philadelphie, Rotterdam, Londres). Pour ce nouvel album consacré à l’œuvre de Bruckner, il revient donc en territoire confortable avec l’Orchestre Métropolitain. Pour la plupart de ses symphonies, Bruckner avait l’habitude de les retoucher régulièrement, ce qui pose aujourd’hui le « problème Bruckner », c’est-à-dire que plusieurs versions de ses œuvres existent. Mais pas pour la 6e dont la composition s’est étendue sur presque 2 ans, jusqu’à la veille de son 57e anniversaire en 1881. Symphonie en la majeur dite « L’Effrontée » par Bruckner lui-même, elle est la 3e de ses quatre symphonies en mode majeur. C’est certainement le Scherzo qui a donné ce surnom à cette œuvre unique, qui présente par ailleurs de nombreuses hésitations la rendant doublement intéressante. Cette très belle symphonie, l’une des plus intéressantes du répertoire de Bruckner, est reprise de main de maître par Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain. (juin 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 9, 13 avril 2013)

ATMA

Pierre Lapointe – Punkt

Pierre LapointePunkt

Pour son nouvel album, Pierre Lapointe semble avoir décidé de se laisser aller franchement dans ses fantasmes sexuels. Il s’agit en effet du thème qui revient à répétition d’une chanson à l’autre sur Punkt. Plus de 30 musiciens et choristes ont participé à l’enregistrement de ce disque très orchestral. Lapointe nous présente, comme à son habitude, une musique aux influences françaises, mais avec une richesse hors du commun. Il demeure créatif dans ses compositions et ses textes. Par contre, son style caricatural risque encore une fois d’en énerver plus d’un. Il reste qu’il demeure unique en son genre et qu’il plaira à nouveau à ses fans, ainsi qu’à de nombreux amateurs de musique québécoise originale. Le premier extrait de l’album, « La sexualité », constitue certainement le morceau le plus accessible du disque, une pièce à chanter en chœur, de préférence en petite tenue… (mars 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 4, 9 mars 2013)

Audiogram

½

Jérôme Charlebois – Flambant 9

Jérôme CharleboisFlambant 9

Après 27 et Jérômanimé, le fils Charlebois revient avec un troisième album, Flambant 9. Réalisé par Guillaume Chartrain (Damien Robitaille, Louis-Jean Cormier), le court album de tout juste 30 minutes présente un son pop rock avec quelques influences folks. Les paroles demeurent au cœur du disque et explorent la quête du bonheur et l’amour véritable, tout en conservant une touche d’humour qui rappelle son père en différentes occasions. Il s’engage aussi socialement dans des morceaux comme « La population vieillit », et aussi la touchante « Tout seul dans mon coin », une chanson sur l’intimidation écrite pour la Fondation Jasmin Roy en hommage à Marjorie Raymond. Jérôme demeure divertissant tout au long du disque qui s’avère beaucoup trop court en bout de ligne avec ses 10 titres, dont le premier extrait, « Millionnaire en amour ». On en prendrait plus de la part de cet excellent auteur-compositeur-interprète. (avril 2013)

Vidéoclip : « Tout seul dans mon coin »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 11, 27 avril 2013)

Tandem

½

Anik Jean – Schizophrène

Anik JeanSchizophrène

Pour annoncer la sortie prochaine de son 4e album, Anik Jean (avec son équipe) a concocté une promotion plutôt ambitieuse mais malhabile, qui aura déplu à de nombreux journalistes et chroniqueurs. C’est qu’elle a fait parvenir des messages du type intimidation avec le titre et les paroles du premier extrait, « Minable ». Anik dénonce l’intimidation sur son disque et elle voulait donner un aperçu de ce qu’elle pouvait faire aux personnes qui en sont victimes. Même si beaucoup de négatif est ressorti de cette manœuvre, il reste qu’on en a parlé abondamment et que ça se reflètera peut-être positivement sur ses chiffres de vente. Musicalement, Anik présente un album de rock pur et de grande qualité contenant très certainement quelques-unes de ses meilleures compositions à ce jour. Elle a imaginé quatre personnages éclatés qui lui ont servi d’inspiration pour les 10 chansons du disque, et on peut d’ailleurs choisir notre pochette en fonction de notre personnage préféré. À noter, la chanson-titre qui a été coécrite avec Lynda Lemay. Anik assure elle-même la réalisation de Schizophrène, probablement son meilleur album jusqu’à maintenant. (mars 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 5, 16 mars 2013)

Sphère

½

3 Gars Su’l Sofa – Couteau Bongo

3 Gars Su’l SofaCouteau Bongo

Sur leurs deux premiers enregistrements (un mini-album et un album complet), les 3 Gars Su’l Sofa ont suivi le courant des Trois Accords dans le rock humoristique, mais dans une version plus acoustique. Ils ont tenté de s’éloigner de cette tangente sur Cerf-volant il y a 4 ans en devenant des musiciens « plus sérieux », mais le résultat n’a pas été bien convaincant. Ils reviennent aux textes qui font sourire sur Couteau Bongo, mais avec un peu plus d’énergie et de rythme. Dès l’ouverture, vous ne pourrez plus vous débarrasser de « C’est pas ce que tu penses » qui donne le goût de l’écouter en boucle. L’ajout du batteur Maxime Drouin au cœur même du processus créatif donne de nouvelles possibilités aux 3 gars qui explorent presque le rock ‘n’ roll en certaines occasions, ou du moins qui se rendent jusqu’aux Beatles avec « Pendant que tu danses ». La réalisation est encore une fois confiée à David Brunet (Tricot Machine, Cœur de Pirate, Daniel Boucher), lui qui avait travaillé sur leur précédent disque. Leurs textes vous feront à nouveau sourire, mais dans plusieurs pièces, c’est leur énergie qui risque de surtout capter votre attention et vous faire taper du pied. Voici donc un album de qualité et extrêmement divertissant, certainement le meilleur des 3 Gars Su’l Sofa à ce jour. (avril 2013)

La Tribu

½

Les Soeurs Boulay – Le poids des confettis

Les Soeurs BoulayLe poids des confettis

Les sœurs Boulay ont grandi en Gaspésie et ont baigné dans la musique depuis leur plus jeune âge. Après avoir œuvré en solo et en tant que choristes un peu partout à travers le Québec, le duo s’est formé, naturellement. Elles ont lancé un premier mini-album en février 2012, un disque réalisé par Éric Goulet (Possession Simple, Les Chiens), et elles ont remporté le premier prix des Francouvertes. Sur leur premier album complet, les deux sœurs nous offrent une musique folk dépouillée et d’une grande franchise dans laquelle elles traitent de nostalgie, de lendemains un peu tristes et de leurs folies. Il s’agit d’un très bon disque pour les amateurs de musique un peu crue qui parle des vraies affaires, sans grands artifices. (avril 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 9, 13 avril 2013)

Grosse Boîte

½

Black Sabbath – 13

Black Sabbath13

Ce n’est pas les séparations et les réunions sous diverses formes qui ont manqué dans le cas de Black Sabbath depuis le départ d’Ozzy Osbourne il y a 35 ans. Par contre, le groupe enregistre son premier album de chansons originales avec Ozzy depuis cette époque. C’est dommage que le 4e membre original, Bill Ward, ne soit pas de la partie à cause d’une mésentente contractuelle. Il est remplacé par Brad Wilk (Audioslave, Rage Against The Machine). Dès le début de « End of the Beginning », on a l’impression de se replonger dans l’atmosphère de leur album éponyme de 1970. Différents autres sons à gauche et à droite sur l’album vous rappelleront le passé, mais les inventeurs du heavy metal réussissent tout de même à présenter plusieurs compositions empreintes de créativité. Pas facile d’innover quand on a développé un style qui a trouvé de nombreuses ramifications depuis, mais le groupe prouve qu’il peut encore se démarquer. Sans revenir au niveau de créativité de ses 6 premiers albums, le groupe réussit à éviter le piège dans lequel il s’est plongé au cours des dernières décennies, soit celui de tomber dans une véritable caricature de lui-même. (juin 2013)

Vertigo / Virgin / EMI / Universal

½

Deep Purple – Now What?!

Deep PurpleNow What?!

Pour leur premier album studio en 8 ans, les légendaires rockeurs britanniques ont mis le paquet pour demeurer à la hauteur de leur réputation. À tel point que Now What pourrait fort bien s’aligner aux côtés des albums classiques du groupe du début des années 1970. La réalisation de Bob Ezrin permet de nous replonger dans les meilleures années de la formation, sans toutefois oublier que nous sommes en 2013, soit 45 ans après leur fondation. L’album débute en force avec « A Simple Song » et « Weirdistan », deux pièces dans le plus pur style de Deep Purple. « Out of Hand » est rehaussée d’une section de cordes pour en faire un morceau hard rock de grande envergure, digne de « Kashmir » de Led Zeppelin. « Hell To Pay » est un autre moment incontournable, alors que « Vincent Price » représente l’apogée de cet album nous rappelant un opéra rock progressif. Les fans les plus exigeants de Deep Purple seront totalement comblés avec ce nouveau disque, sans contredit le meilleur du groupe depuis Burn en 1974, soit il y a bientôt 40 ans. (juin 2013)

Vidéoclip : « Vincent Price »

½

Megadeth – Super Collider

MegadethSuper Collider

Pour leur 14e album, les vétérans du métal californien semblent quelque peu perdus. L’album débute pourtant convenablement avec « Kingmaker », mais tombe rapidement ensuite dans les clichés hard rock de la fin des années 1980. On cherche désespérément les riffs puissants et les rythmes entraînants qui ont fait les belles années de Dave Mustaine et sa bande, mais en vain. Ce sont les pièces mid-tempo qui dominent et le thrash metal est remplacé par un hard rock plutôt commun et surtout pas digne de l’un des groupes qui dirigeaient la scène thrash il y a 25 ans. Vous direz qu’il ne reste plus grand-chose des quatre géants de l’époque et c’est vrai. Mais, il n’empêche qu’on en attendait plus de la part de Megadeth. Un album décevant pour ne pas dire désolant! (juin 2013)

T-Boy / Universal

½

The Stranglers – Giants

The StranglersGiants

Giants est le 17e album studio de ces survivants du punk britannique des années 1970, mais le premier depuis le départ du chanteur Paul Roberts. Le groupe en profite pour partir en tournée nord-américaine pour la première fois en 20 ans. Le bassiste Jean-Jacques Burnel assure désormais la majorité des voix et il nous rappelle Leonard Cohen. Par contre, c’est avec un instrumental que l’album débute, « Another Camden Afternoon ». « Adios (Tango) » n’est pas sans nous rappeler Santana, mais la plupart des pièces cadrent dans le légendaire style du groupe. La principale différence se situe au niveau des thèmes abordés, souvent empreints de nostalgie. C’est certainement normal pour un groupe qui roule sa bosse depuis bientôt 40 ans! Même si les Stranglers prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur passion pour la musique, peu de morceaux de Giants réussissent à capter l’attention. (juin 2013)

Vidéoclip : « Mercury Rising »

All My People / SIX

Pat Metheny – Tap: John Zorn’s Book of Angels, Vol. 20

Pat MethenyTap: John Zorn’s Book of Angels, Vol. 20

Pour ce nouvel album, le jazzman a décidé de rendre hommage à un compositeur qu’il admire énormément, John Zorn. The Book of Angels est le 2e livre de compositions de Zorn basées sur de la musique ancienne, souvent de la musique juive mystique. Il comporte plus de 300 pièces. Pour l’album, à part Antonio Sanchez qui prend en charge la batterie, Metheny joue tous les instruments. Il réussit à faire siennes les compositions mystérieuses de Zorn et à nous les faire grandement apprécier. Voici un album différent mais extrêmement intéressant qui s’ajoute au catalogue de Pat Metheny. (juin 2013)

Tzadik / Nonesuch / Warner

½

Dawn Tyler Watson & Paul Deslauriers – Southland

Dawn Tyler Watson & Paul Deslauriers Southland

Le duo composé de la chanteuse Dawn Tyler Watson et du guitariste Paul Deslauriers revient avec un deuxième album après le succès de En Duo en 2007. Ils présentent encore une fois un blues majoritairement acoustique avec des influences de folk et de rock. Le duo propose quelques compositions originales, mais ce sont ses reprises qui impressionnent le plus. On peut entendre entre autres « Southland of the Heart » de Bruce Cockburn, « Crosstown Traffic » de Jimi Hendrix et « Rain Song » de Led Zeppelin. La cerise sur le gâteau nous arrive à la 12e et dernière pièce alors que Tyler Watson et Deslauriers s’attaquent au classique de Jacques Brel « Ne me quitte pas » pour en faire une version bluesy de toute beauté. À noter que Deslauriers laisse un peu plus de place à sa voix sur Southland et le résultat est de qualité dans ce contexte. Voici donc un très bon album par ce duo incomparable. (juin 2013)

L-Abe / SIX

½

Blues Delight – Working On It

Blues DelightWorking On It

Blues Delight, c’est le groupe du guitariste, chanteur et compositeur Vincent Beaulne, entouré de quatre vieux routiers du blues québécois : Laurent Trudel (guitariste et multi-instrumentiste), Marco Desgagné (bassiste), Dave Turner (saxophoniste) et Gilles Schetagne (batteur). Ils en sont à leur 3e album, un premier depuis 2009. Même s’il ne révolutionne pas le genre, le groupe présente un blues énergique et riche musicalement qui ne manquera assurément pas de vous faire taper du pied, surtout avec la chanson-titre. (juin 2013)

Vidéoclip : « Working On It »

Blues Del / SIX

Eric Clapton – Old Sock

Eric ClaptonOld Sock

Pour son 21e album studio en carrière, le vieux routier présente 10 des chansons favorites de sa jeunesse et deux nouvelles compositions (« Gotta Get Over », « Every Little Thing »). Il donne une touche ensoleillée à ces pièces incontournables en en transformant plusieurs en morceaux reggae. Sur cet album indépendant, le guitariste semble heureux d’être libéré de toutes obligations commerciales, ce qui lui permet de se faire plaisir avant tout. Et au passage, il réussira aussi à nous faire plaisir avec ce bel album. (avril 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 8, 6 avril 2013)

Surfdog

Justin Timberlake – The 20/20 Experience

Justin TimberlakeThe 20/20 Experience

Pour son retour à la musique après 7 ans d’absence sur disque, Justin Timberlake a décidé d’oser en présentant de longues chansons aux structures atypiques et différentes influences variant entre soul, R&B, électro et rythmes africains. Il fait à nouveau confiance à son fidèle collaborateur Timbaland pour la réalisation, mais il s’agit là du seul point en commun avec l’excellent FutureSex/LoveSounds paru en 2006. On ne retrouve plus les mélodies pop accrocheuses et les chansons ensoleillées qui rendaient Timberlake divertissant à ce moment-là. Ici, ce sont plutôt des compositions complexes qui risquent fort de vous faire décrocher avant la fin de par leur longueur. Dix titres totalisant 70 minutes, c’est en soi un risque, qui crée de l’espoir au début, mais s’avère décevant en bout de ligne. L’effort est louable, mais The 20/20 Experience est un album beaucoup trop lourd à écouter par cette vedette de la pop accessible. (chronique principale de juin 2013)

Vidéoclips : « Suit & Tie » - « Mirrors »

½

Nataly Dawn – How I Knew Her

Nataly DawnHow I Knew Her

La chanteuse pop indie Nataly Dawn lance finalement officiellement un premier album après avoir fait sensation sur le web au sein du duo Pomplamoose. Elle présente un son fusionnant rock, blues, folk et jazz dans un style largement acoustique qui s’éloigne quelque peu de la pop indie de Pomplamoose. On peut la comparer en partie à Regina Spektor et à Feist, avec des éléments qui nous rappellent Fiona Apple. How I Knew Her est un court album de moins de 40 minutes, mais il offre 12 pièces solides qui risquent de séduire de nombreux auditeurs. Voici donc un très bon disque pour ceux qui aiment leur musique plutôt intime. (découverte du mois de juin 2013)

Vidéoclips : « Araceli » - « Please Don’t Scream » - « How I Knew Her »

Nonesuch / Warner

½

Will.i.am – #Willpower

Will.i.am#Willpower

Le réalisateur et leader des Black Eyed Peas nous présente un premier album solo en 6 ans. Il s’entoure ici d’une pléiade de collaborateurs, de Chris Brown à Britney Spears en passant par Miley Cyrus, Justin Bieber, Juicy J, Skylar Grey, Eva Simons et plusieurs autres. Alors qu’il présentait une musique R&B plutôt relaxante sur son disque précédent, Songs About Girls, il nous arrive ici avec des chansons pop plutôt faciles, parfois même risibles, et surtout remplies de clichés. On retrouve de bons rythmes dansants et de nombreuses mélodies inoubliables, mais avec 15 titres totalisant 65 minutes, vous atteindrez rapidement votre niveau de saturation. C’est bien beau de vouloir faire la fête sans arrêt, mais il faut savoir s’arrêter à un certain moment. Un album de pop bonbon qui finit par donner la nausée! (juin 2013)

Vidéoclips : « This Is Love » - « Scream & Shout » - « #ThatPower »

Interscope / Universal

½

Fall Out Boy – Save Rock and Roll

Fall Out BoySave Rock and Roll

Après 5 ans d’absence sur disque, le groupe pop punk est de retour dans le but de « sauver le rock and roll ». Par contre, le power pop de grande envergure que l’on peut entendre dès la pièce d’ouverture, « The Phoenix », contraste quelque peu avec cette prétendue volonté. L’énergie est tout de même très intéressante et nous prend par la main pour nous faire parcourir avec joie le reste de l’album. Dommage que cette énergie retombe sur certains morceaux. Fall Out Boy s’appuie sur des collaborations d’envergure : Big Sean, Courtney Love et Elton John. Avec Save Rock and Roll, le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux, soit nous offrir un disque énergique et divertissant, un disque des années 2010 qui plaira encore une fois à toute une armée de jeunes amateurs conquis d’avance. (juin 2013)

Vidéoclips : « My Songs Know What You Did in the Dark » - « The Phoenix »

Island / Universal

½

Icona Pop – Iconic EP

Icona PopIconic EP

Icona Pop est un duo féminin suédois qui présente un son électro-pop généralement dansant. Elles ont d’abord attiré l’attention en 2010 avec « Manners », puis à l’automne 2012 avec leur meilleure chanson à ce jour, « I Love It » (mettant en vedette Charli XCX). Ces 2 pièces se retrouvent sur ce mini-album du groupe, question de nous faire patienter avant leur premier album complet plus tard cette année. Iconic EP contient 6 titres seulement pour un total autour des 18 minutes. Par contre, c’est suffisant pour nous mettre l’eau à la bouche. On veut en entendre plus de la part de ce dynamique duo qui est à son meilleur dans les moments les plus énergiques. (juin 2013)

Vidéoclips : « I Love It » - « Manners »

Big Beat / Warner

Alkaline Trio – My Shame Is True

Alkaline TrioMy Shame Is True

Pour son 8e album, le trio pop punk de Chicago a confié les rênes à Bill Stevenson (The Descendents, Black Flag) et Jason Livermore. Le résultat est impressionnant et montre Matt Skiba (voix, guitare), Dan Andriano (basse, voix) et Derek Grant (batterie) à leur meilleur. De la mélodique pièce d’ouverture « She Lied to the FBI » au premier extrait « I Wanna Be a Warhol », le groupe est plus dynamique que jamais et atteint le sommet de son art. Une collaboration de poids se fait remarquer sur « I, Pessimist », celle de Tim Mcllrath de Rise Against. Sans toutefois réinventer le genre, Alkaline Trio nous prouve avec My Shame Is True qu’on peut encore réussir à innover après autant d’années et surtout, continuer à divertir ses amateurs. (juin 2013)

Vidéoclip : « I Wanna Be a Warhol »

Epitaph

½

Iron & Wine – Ghost on Ghost

Iron & WineGhost on Ghost

Iron & Wine constitue en fait le projet d’un seul homme, Samuel Beam, originaire de la Caroline du Sud. Actif depuis plus de 10 ans, il nous présente aujourd’hui son 6e album, Ghost on Ghost. Il s’est d’abord fait remarquer avec un son indie folk plutôt intimiste avant de prendre de l’expansion musicalement sur son disque Kiss Each Other Clean il y a 2 ans. Le résultat ayant eu des critiques mitigées, il revient à un son plus discret sur Ghost on Ghost, avec même quelques éléments de jazz. Beam semble plus à l’aise dans ce style qui rend un bien meilleur service à sa voix douce. L’album est varié et on y trouve des éléments de country et de très bonnes pièces d’indie pop. Iron & Wine revient enfin dans les arrangements où il est le plus confortable, pour un album agréable à écouter jusqu’à la fin. (juin 2013)

Vidéoclip : « Joy »

Nonesuch / Warner

½

The Cat Empire – Steal the Light

The Cat EmpireSteal the Light

The Cat Empire a été formé au tournant du millénaire à Melbourne en Australie. Le groupe présente un excellent mélange de styles entre rock, jazz, reggae, ska, latino et funk. Sur Steal the Light, le groupe réussit à concentrer ses efforts pour présenter un album un peu plus homogène dans un style de pop rock énergique et mélodique qui lui va très bien. Le groupe n’a évidemment rien perdu de toutes ses influences, mais il parvient un peu mieux à développer son propre style. Les pièces s’enchaînent magnifiquement et sont toutes entraînantes. Steal the Light représente donc un excellent divertissement. (juin 2013)

Vidéoclip : « Brighter Than Gold »

Two Shoes / SIX

½

The Besnard Lakes – Until in Excess, Imperceptible UFO

The Besnard LakesUntil in Excess, Imperceptible UFO

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Le quatrième album des Canadiens n’est pas une sinécure. Légèrement moins pesantes et ankylosées, les atmosphères éthérées des Besnard Lakes restent néanmoins très embuées. Mais il faut reconnaître que le groupe a une faculté indéniable à jongler avec de belles ambiances puissantes et ombrageuses sur fond de climat pluvieux. Les voix d’Olga Goreas et Jace Lasek amènent toujours une surbrillance à l’ensemble des compositions déjà riches en montées en puissance. Délicatement ancrés dans leur savoir-faire maison, les Besnard Lakes offrent encore ici quelques éclats d’or noir soutenus par des instrumentations et des jeux de textures chamarrés. Ces mélodies space rock jouent sans arrêt le chaud et le froid, alternant un vrai côté rugueux et une délicate beauté sensuelle. Jamais avare en expérimentations, le groupe a introduit de nouveaux instruments dont quelques touches de harpe, xylophone ou vibraphone, entre autres, qui complexifient encore leurs strates mélodiques mais sans effet superflu. On est dans le travail d’orfèvre où le nirvana est presque atteint sur les quatre ou cinq premiers titres – « People Of The Sticks » en apothéose – avant que le soufflet ne retombe malencontreusement sur la fin… Mais les Besnard Lakes prouvent une nouvelle fois que Montréal a de la ressource et des musiciens fantasmagoriques. (juin 2013)

½

Junip – Junip

JunipJunip

Le groupe indie rock suédois nous présente son 2e album, un disque éponyme avec des compositions plus complexes que sur son précédent. En effet, alors que le groupe avait capté l’attention du public avec un mélange agréable de chansons pop, folk et électroniques, il nous offre cette fois-ci des structures un peu plus riches et des explorations musicales. La réalisation et les arrangements de grande envergure amènent toute une variété de sons et d’ambiances à explorer, ce qui nécessite donc quelques bonnes écoutes pour véritablement apprécier. Par contre, la richesse de cet album le rend particulièrement intéressant et en fait un enregistrement de bien grande qualité. (juin 2013)

Vidéoclip : « Line of Fire »

Mute / Universal

½

Killswitch Engage – Disarm the Descent

Killswitch EngageDisarm the Descent

Le groupe métal de Boston est de retour avec un 6e album, quatre ans après son 2e album éponyme. Suite au départ de Howard Jones en 2012, le chanteur original, Jesse Leach, revient au bercail après plus de 10 ans d’absence. Ce qui ne signifie pas nécessairement un retour aux sources pour le groupe qui a gagné en maturité depuis le temps et joue avec plus de précision que jamais. Les fans de la première heure qui espéraient un tel retour à leur style des débuts seront donc assurément déçus. Par contre, la qualité des riffs et certaines pièces jouées à la vitesse de l’éclair réussiront peut-être à les consoler. Malheureusement, certains passages plus lents et mélodiques s’avèrent franchement ennuyants, et c’est à ce moment que Disarm the Descent devient vraiment décevant. (juin 2013)

Vidéoclip : « In Due Time »

Roadrunner / Warner

Device – Device

DeviceDevice

Device est le nouveau projet de David Draiman, le chanteur de Disturbed, et de l’ex-guitariste de Filter, Geno Lenardo. Ils nous offrent un son métal industriel qui n’est pas sans nous rappeler Nine Inch Nails avec ses couches de guitares, ses synthétiseurs et ses rythmes électroniques. Pour ce premier album éponyme, le groupe s’entoure de nombreux collaborateurs de renom dont Tom Morello (Rage Against The Machine), M. Shadows (Avenged Sevenfold), Geezer Butler (Black Sabbath) et Serj Tankian (System Of A Down). En plus des compositions originales du duo Draiman/Lenardo, on peut entendre la reprise du classique de Lita Ford et Ozzy Osbourne, « Close My Eyes Forever », avec la participation de Lizzy Hale. Device ne réinvente assurément pas l’industriel, mais il propose tout de même une musique agréable à écouter qui devrait plaire aux amateurs de Disturbed. (juin 2013)

Vidéoclip : « Vilify »

Warner

Volbeat – Outlaw Gentlemen & Shady Ladies

VolbeatOutlaw Gentlemen & Shady Ladies

Volbeat est un groupe métal danois actif depuis plus de 10 ans. Il en est maintenant à son 5e album et pour l’occasion, un nouveau guitariste se joint à la formation en plus de réaliser l’album, Robert Caggiano (Anthrax). Il a contribué à solidifier le son unique de Volbeat, c’est-à-dire un heavy metal auquel s’intègre des influences country et rockabilly. L’ensemble est mieux fusionné se qui rend l’écoute moins déboussolante qu’auparavant. Certaines pièces sont de véritables attaques de thrash metal, dignes des bonnes années du genre dans les années 1980. Par contre, les mélodies accrocheuses dominent cet album pour en faire assurément le plus accessible du groupe à ce jour. King Diamond collabore à « Room 24 » et on peut entendre Sarah Blackwood (Dubstar, Client) sur « Lonesome Rider ». On peut aussi entendre une reprise sur l’album, soit celle de « My Body » de Young The Giant. Avec Outlaw Gentlemen & Shady Ladies, Volbeat nous proposent un album varié et extrêmement agréable à écouter. Possiblement leur meilleur disque jusqu’à maintenant! (juin 2013)

Vidéoclip : « Cape of Our Hero »

Megaforce / Universal

½

Rokia Traoré – Beautiful Africa

Rokia TraoréBeautiful Africa

L’auteure-compositrice et interprète malienne est de retour avec son cinquième album en 15 ans, 5 ans après l’excellent Tchamantché. Enregistré au Royaume-Uni avec le réalisateur John Parish, Beautiful Africa présente une musique africaine avec un peu plus de punch, question de faire ressortir la rockeuse en Rokia. Les textes sont généralement en bambara, avec des exceptions en français (« Mélancolie ») et en anglais (la chanson-titre). Même si elle demeure bien ancrée dans les traditions maliennes, Rokia réussit à rendre sa musique plus accessible. Il en résulte donc un album qui risque de plaire à la masse occidentale, malgré la langue dominante et le folk malien qu’on y retrouve. (juin 2013)

Nonesuch / Warner

½

Éric Khayat – Arrêter le temps

Éric KhayatArrêter le temps

Le saxophoniste Éric Khayat est bien connu des amateurs de jazz depuis près de 20 ans. Par contre, il présente cette fois-ci son premier album en tant qu’auteur-compositeur, chanteur et guitariste. Ses textes sont poétiques et interprétés d’une belle voix douce. Musicalement, Khayat présente une musique influencée des rythmes brésiliens, avec une certaine touche d’Henri Salvador. Il s’agit donc d’une musique chaude parfaite pour chasser la grisaille. (juin 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 16, 1er juin 2013)

Ekitable

½

Raphael Gualazzi – Happy Mistake

Raphael GualazziHappy Mistake

Le chanteur et pianiste italien mélange habilement jazz, soul et pop dans une musique toujours joyeuse et tellement agréable à écouter. Certaines pièces comme « Don’t Call My Name » constituent de véritables vers d’oreille et risquent de vous accompagner longtemps. On peut entendre les voix des Puppini Sisters sur « Welcome To My Hell », ainsi que celle de Camille sur « L’ami d’un Italien (Rainbows) ». Gualazzi donne aussi dans la chanson italienne en quelques occasions dont « Un Mare in Luce ». Happy Mistake contient de très bonnes compositions qui attireront assurément votre attention. Raphael Gualazzi risque fort de devenir connu en tant que l’un des meilleurs crooners contemporains. (mai 2013)

Blue Note / EMI / SIX

½

Stone Sour – House of Gold and Bones, pt. 2

Stone SourHouse of Gold and Bones, pt. 2

Après une première partie en 2012, Stone Sour revient avec la deuxième partie de son album-concept House of Gold and Bones. Malgré son côté agressif, Stone Sour continue de présenter des mélodies accrocheuses qui lui donnent la chance de rejoindre un public assez vaste. Cette deuxième partie présente peu de différences notables par rapport au premier disque. Les compositions sont encore une fois de qualité, les textes présentent de bonnes idées et le groupe réussit une parfaite transition entre pièces énergiques et introspectives. Le disque plaira donc tout autant que le premier, permettant aux fans de s’en mettre encore un peu plus sous la dent. Ce fut une sage décision que de présenter toutes ces chansons en deux CD séparés, car un seul album double aurait pu s’avérer un peu trop touffu. (mai 2013)

Vidéoclip : « Do Me a Favor »

Roadrunner / Warner

½

James Blake – Overgrown

James BlakeOvergrown

James Blake est un musicien et réalisateur londonien qui propose un son dubstep intégrant de nombreux échantillonnages de R&B. Overgrown est son deuxième album et il semble véritablement mettre le grappin sur son propre style. L’ensemble présente une direction un peu plus pop que sur son prédécesseur, mais il ne se gêne tout de même pas pour déconstruire certains morceaux, toujours avec beaucoup de subtilité. Par exemple, sur « Take a Fall For Me », Blake peut compter sur la collaboration de RZA de Wu-Tang Clan pour enchaîner les rimes sur des échantillonnages en boucles et des voix retravaillées, un peu à la façon de Tricky à ses débuts. Il peut aussi compter sur une autre collaboration de taille, celle de Brian Eno pour « Digital Lion », l’une des pièces les plus énergiques de l’album. Blake n’hésite pas à joindre le piano et sa voix R&B à une musique mélangeant dub et trip hop meublée d’échantillonnages. Il permet ainsi à sa musique de prendre de l’envergure. Elle demeure tout de même très intime en certaines occasions comme dans la plutôt ennuyante « DLM ». En somme, James Blake propose un très bon deuxième album qui lui permettra d’aller chercher de nombreux nouveaux fans. (mai 2013)

Vidéoclips : « Retrograde » - « Overgrown »

Polydor / Universal

½

Folly & The Hunter – Tragic Care

Folly & The HunterTragic Care

Folly & The Hunter est un groupe montréalais qui en est à son 2e album avec Tragic Care. Il a été réalisé par Dave Smith et Jace Lasek des Besnard Lakes et masterisé par Ryan Morey (Arcade Fire, Half Moon Run, The Barr Brothers). Le trio composé d’artistes de divers horizons présente une musique à mi-chemin entre le folk et l’indie pop. Quelques envolées nous rappellent grandement Arcade Fire, mais l’ensemble demeure plutôt intimiste. Le groupe réussit à nous captiver dès le début d’une chanson pour nous traîner ensuite jusqu’à la fin. Il faut bien l’avouer, nous avons droit à des musiciens au talent sans bornes avec Folly & The Hunter! (mai 2013)

Vidéoclip : « Moth in the Porch Light »

Outside / SIX

½

Bonobo – The North Borders

BonoboThe North Borders

Bonobo est le projet du réalisateur britannique Simon Green, un passionné de musique électronique et de films français des années 1960. Il produit une musique plutôt ambiante, malgré quelques élans un peu plus dansants à gauche et à droite. Alors qu’il a produit plusieurs albums chauds par le passé, avec The North Borders Bonobo demeure dans un contexte de grisaille automnale avec un album plutôt froid, parfait pour accompagner vos jours de pluie. Là où il demeure particulièrement fort, c’est sa façon de créer une transition parfaite d’un titre à l’autre, pour un album qui se déguste doucement jusqu’à la fin. Plusieurs artistes collaborent à l’album : Grey Reverend, Cornelia, Szjerdene (pour 2 pièces), et surtout, Erykah Badu (pour l’excellente « Heaven for the Sinner »). Voici un très bon disque pour les amateurs de musique électronique ambiante. (mai 2013)

Vidéoclip : « Cirrus »

Ninja Tune

½

Magillah – Fotografie

MagillahFotografie

Magillah est un projet d’Henri Oppenheim qui a vu le jour à Montréal en 2008. Après avoir été leader du groupe instrumental Kleztory pendant de nombreuses années, Oppenheim a voulu explorer les chansons juives d’Europe de l’Est en yiddish. Accompagné de musiciens issus du jazz, du classique et des musiques du monde, il rend donc hommage aux standards de la chanson yiddish et du klezmer. Plusieurs des 13 pièces présentées demeurent fidèles à la tradition. Par contre, certains arrangements originaux incorporent différents styles musicaux comme le reggae, le blues et même le disco. Oppenheim assure lui-même la réalisation de l’album en compagnie de Richard Bélanger (Jean-Pierre Ferland, Gilles Vigneault, UZEB). Un très bon disque pour nous faire découvrir la musique juive! (mai 2013)

½

Rachid Taha – Zoom

Rachid TahaZoom

Zoom est déjà le 9e album pour le chanteur algérien Rachid Taha. Il a été enregistré entre Paris et l’Angleterre avec le réalisateur et guitariste Justin Adams (Robert Plant) et compte sur de nombreuses collaborations dont Mick Jones (The Clash), Brian Eno et Rodolphe Burger. On peut aussi entendre la chanteuse Raï Cheba Fadela, ainsi que Jeanne Added pour une reprise en duo mêlant anglais et arabe du classique d’Elvis Presley « Now or Never », adapté du célèbre hymne italien « O Sole Mio ». En plus des excellentes « Zoom sur Oum » et « Jamila », Taha nous offre en conclusion du CD une nouvelle version de sa célèbre « Voilà Voilà » enregistrée d’abord il y a 20 ans. Avec Zoom, Rachid Taha nous prouve une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs artistes pour fusionner musiques arabes et occidentales, musiques traditionnelles et contemporaines. (mai 2013)

Naïve / SIX

½

Atlas Genius – When It Was Now

Atlas GeniusWhen It Was Now

Le groupe indie rock australien s’est d’abord fait découvrir grâce au web où « Trojans » a connu un succès instantané. Il n’en fallait pas plus pour que les frères Jeffery et leur ami Darren Sell obtiennent un contrat de disques leur permettant de présenter leur premier album. Voici donc When It Was Now, un disque de rock passablement accessible grâce à d’excellentes mélodies et des rythmes entraînants. On peut les comparer en partie à Kings of Leon ou The Killers, avec un petit quelque chose de britannique à la Franz Ferdinand. « Trojans » est assurément la meilleure pièce du disque, même si d’autres morceaux comme « If So », « Through the Glass », « Back Seat » « Centred On You » et la chanson-titre ne laisseront personne indifférent. Par contre, certaines compositions sont un peu moins à la hauteur, ce qui crée des inégalités sur l’album. Il s’agit malgré tout d’un très bon premier disque pour ce groupe à découvrir. (mai 2013)

Vidéoclips : « Back Seat » - « Symptoms » - « Trojans » - « If So » - « Centred On You »

Warner

½

Kvelertak – Meir

KvelertakMeir

Kvelertak est un groupe norvégien qui fusionne parfaitement le black metal et le rock ‘n’ roll. Il en résulte donc un son agréable à écouter et accessible, malgré la voix gutturale du chanteur, Erlend Hjelvik (qui en passant chante dans sa langue maternelle). On y trouve des influences évidentes de Turbonegro et autres groupes du genre qui offrent une alternative rock ‘n’ roll au son punk rock. Meir est leur 2e album et il présente tout un défi considérant les attentes créées par leur excellent disque éponyme paru en 2010. L’album présente de très bonnes pièces qui viennent donner un nouveau souffle au métal en réanimant autant le black metal que le rock des années 1970 (AC/DC, Thin Lizzy). Motörhead nous viennent aussi en tête en plusieurs occasions, eux qui présentent le mélange ultime entre métal et rock ‘n’ roll. Même si Meir ne réinvente rien par rapport à ce qui a été créé depuis 40 ans, il contient de très bons moments qui plairont certainement aux amateurs de métal. (mai 2013)

Vidéoclips : « Bruane Brenn » - « Manelyst » - « Kvelertak »

Roadrunner / Warner

½

Jerusalem In My Heart – Mo7it Al-Mo7it

Jerusalem In My HeartMo7it Al-Mo7it

Projet créé en 2005 par le Montréalais Radwan Ghazi Moumneh (Libanais d’origine), Jerusalem In My Heart présente une musique arabe contemporaine et électronique jumelée à des projections et jeux de lumière. Le trio s’était refusé jusque là à immortaliser sur disque sa musique, laissant l’art à l’éphémère de ses rares spectacles. Il nous arrive finalement avec un premier album déstabilisant dans ses expérimentations. Les pièces chantées se veulent des appels à la prière, alors que les morceaux instrumentaux sont garnis de chants d’oiseaux accompagnés de guitares. Même si on ne comprend pas l’arabe, l’atmosphère lourde laisse aisément supposer qu’il ne s’agit pas de textes bien joyeux. L’ensemble est difficilement accessible et vous laissera avec un grand sentiment de pesanteur pas nécessairement agréable. En plus, il manque toute la portion visuelle qui nous aiderait assurément dans notre appréciation. Par contre, c’est diablement original! (mai 2013)

Constellation

½

Olafur Arnalds – For Now I Am Winter

Olafur ArnaldsFor Now I Am Winter

L’Islandais Olafur Arnalds est un compositeur et multi-instrumentiste qui a d’abord œuvré en tant que batteur pour plusieurs groupes métal dans son pays natal. Depuis quelques années, il se consacre au néo-classique et à la musique de films. Sur For Now I Am Winter, il mélange habilement le néo-classique à l’électronique, en incluant quelques moments plus pop grâce au chanteur Arnor Dan. Il en résulte une musique d’ambiance relaxante qui nous amène à rêvasser. C’est un album qui se déguste tout doucement et qui peut devenir la trame sonore de votre propre vie. Un très bon album! (mai 2013)

Mercury / Universal

½

Depeche Mode – Delta Machine

Depeche ModeDelta Machine

Pour leur 13e album, Dave Gahan, Martin Gore et compagnie proposent un album plutôt lent et sombre. Le groupe demeure dans des territoires électroniques passablement profonds et risque fort de décevoir les amateurs de leurs succès les plus dansants. Pourtant, ils réussissent encore à innover dans un style qui pullule depuis plusieurs années déjà. Gore demeure en grande forme alors qu'il signe de très bonnes compositions comme « Angel » et « Heaven ». L'ensemble crée une ambiance unique qui nous oblige à écouter jusqu'au bout, même si peu de titres se démarquent véritablement. Delta Machine ne passera peut-être pas à l'histoire, mais il s'agit tout de même d'un autre bon disque pour Depeche Mode. (mai 2013)

Vidéoclip : « Heaven »

½

Axelle Red – Rouge ardent

Axelle RedRouge ardent

Axelle Red a lancé son premier album il y a déjà 20 ans. Pour célébrer cet anniversaire, elle a écrit 40 chansons, en a enregistré 16 pour n’en conserver que 10 pour ce nouveau disque de soul pop française. Réalisé par Mark Plati (David Bowie, The Cure, Les Rita Mitsouko, Françoise Hardy, Alain Bashung), Rouge ardent se veut un album à grand déploiement avec des cuivres et des violons. Par contre, le résultat n’est pas toujours réussi et sonne kitsch plus souvent qu’autrement. On retrouve quelques très bonnes mélodies qui vous resteront en tête longtemps, et il faut avouer que la voix d’Axelle se porte plutôt bien. Par contre, la prémisse de l’album laissait entrevoir de bien plus grandes choses, ce qui s’avère décevant en bout de ligne. (mai 2013)

Naïve / SIX

Pier Béland – Ce que je suis

Pier BélandCe que je suis

À quelques semaines du lancement de son nouvel album, on apprenait que Pier Béland était en phase terminale du cancer. Par contre, il était hors de question pour elle de changer les plans pour la parution de son premier disque en plus de 10 ans. Il a été lancé après son décès et est devenu en quelque sorte un vibrant hommage à l’auteure-compositeure-interprète. Sur Ce que je suis, elle partage ses coups de coeur des 20 dernières années, des chansons simples qui séduiront ses fans. Parmi les moments forts du disque, on retrouve entre autres l’excellente chanson-titre, ainsi que la country « J’ai fait tes valises ». (mai 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 12, 4 mai 2013)

EDC

Stéphane Deslauriers – Stéphane Deslauriers

Stéphane Deslauriers Stéphane Deslauriers

Stéphane Deslauriers n’est pas un auteur-compositeur comme les autres. Atteint du syndrome de la fatigue chronique, il a combattu la maladie pendant des années. Alité pendant très longtemps, c’est son amour de la musique qui lui a permis de survivre. Sur ce premier album, il nous offre avec beaucoup d’émotion 12 chansons. Réalisé par Alain Leblanc (Jean-Pierre Ferland), le disque compte une équipe de musiciens de premier plan : Marc Langis à la basse, Denis Courchesne à la batterie, Alain Leblanc à la guitare et aux claviers, ainsi que Paul Picard aux percussions. Pour ajouter encore un peu plus de richesse aux arrangements, Deslauriers est appuyé par de magnifiques cordes et des choristes chevronnés. Le résultat est un très beau disque de chansons d’amour. (mai 2013)

Artic

½

Shirley Théroux – Entre Brel et moi…

Shirley ThérouxEntre Brel et moi…

Après 22 ans d’absence en musique, Shirley Théroux s’attaque au répertoire de Jacques Brel pour son nouvel album. Elle présente 11 versions bien personnelles des plus grands classiques de son œuvre, en plus d’une chanson inédite composée au Québec en 1965. « Peut-être peut-être » a été offerte à Shirley Théroux par Gaétane Létourneau en 1986, une chanson écrite par Brel à sa première venue au Québec. Il visitait alors tous les soirs la boîte à chanson Chez Clairette après ses spectacles à la Comédie-Canadienne et avait écrit cet hymne aux Québécois. Entre Brel et moi présente en quelque sorte la vision de Shirley Théroux sur le répertoire de Jacques Brel. (mai 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 7, 30 mars 2013)

Musicor

Jean Fabi – I’ll See You In My Dreams

Jean FabiI’ll See You In My Dreams

Jean Fabi est avant tout un homme d’affaires et un homme de cœur. Président de FlexGroup, il s’implique activement dans différentes causes. Dans le but de venir en aide à la Société pour les enfants handicapés du Québec (SEHQ), il a enregistré 19 succès incontournables du répertoire américain et réalise son rêve de présenter un premier album. Il remonte aussi loin qu’en 1924 avec la chanson-titre, popularisée par Pat Boone en 1962, et se rend jusqu’à la fin des années 1970 avec deux succès de Bob Seger, « Still the Same » et « Old Time Rock ‘n’ Roll ». Les autres succès mémorables incluent « Whole Lotta Shakin’ Goin’ On » de Jerry Lee Lewis, « Can’t Help Falling In Love » et « Stuck On You » d’Elvis Presley, « Sweet Little Sixteen » de Chuck Berry, « Only You » des Platters, « Pretty Woman » de Roy Orbison, ainsi que « Long Cool Woman » des Hollies. Notons la participation de Dominica Merola qui prête sa voix à deux chansons en duo avec Fabi. Tous les profits de l’album seront versés à la SEHQ et il est possible de se le procurer en ligne ici : www.cdjeanfabi.com. (mai 2013)

FlexGroup

½

Josh Groban – All That Echoes

Josh GrobanAll That Echoes

Josh Groban est à la base un chanteur classique qui nous offre une musique pop accessible, avec des orchestrations très riches. Le chanteur de Los Angeles a débuté sa carrière alors qu’il était à peine âgé de 20 ans, ce qui fait qu’il présente déjà son 6e album studio au tournant de ses 32 ans. Le réalisateur Rob Cavallo (Green Day, Goo Goo Dolls, Paramore) réussit à amener Groban un peu plus loin dans l’univers pop rock avec des arrangements de guitares qui viennent en compétition avec les orchestrations. Il en résulte donc son album le plus accessible à ce jour. Par ailleurs, il participe plus qu’avant à l’écriture, ce qui lui permet de s’approprier un peu plus les chansons pour un album personnel et intimiste. Parmi les reprises que l’on peut entendre, notons « Falling Slowly » de Glen Hansard et « I Believe (When I Fall in Love It Will Be Forever) » de Stevie Wonder. Il effectue aussi des relectures bien personnelles de « The Moon Is a Harsh Mistress » de Jimmy Webb, ainsi que d’une pièce traditionnelle celtique, « She Moved Through the Fair ». Notons la présence de la chanteuse italienne Laura Pausini sur « E Ti Promettero » et du trompettiste cubain Arturo Sandoval sur « Un Alma Mas ». Avec All That Echoes, Josh Groban semble avoir trouvé l’équilibre tant recherché, ce qui en fait très certainement l’un de ses meilleurs albums à ce jour. (chronique principale de mars 2013)

Reprise / Warner

½

Jill Barber – Chansons

Jill BarberChansons

La chanteuse jazz / folk canadienne se familiarise avec le répertoire francophone sur ce nouvel album. Elle a d’abord sélectionné 30 chansons françaises et québécoises avant de réduire à 12 celles qui se retrouveraient sur le disque. On peut y entendre des classiques de Gainsbourg (« La javanaise »), Aznavour (« Plus bleu que tes yeux »), Dalida (« J’attendrai ») et surtout, l’incontournable « Quand les hommes vivront d’amour » de Raymond Lévesque. Jill prête magnifiquement sa voix à ces classiques et se les approprie de belle façon, surtout considérant sa connaissance limitée pour la langue française. Un très bel album! (mars 2013)

Outside / SIX

½

David Bowie – The Next Day

David BowieThe Next Day

Pour son 1er album en 10 ans, le légendaire David Bowie nous enseigne d’abord l’art de recycler une pochette, en reprenant celle de l’album Heroes paru il y a 36 ans. Musicalement, on ne retrouve rien aux antipodes de ses derniers enregistrements, surtout qu’il travaille avec la même équipe que pour Reality, avec son fidèle collaborateur Tony Visconti à la réalisation. En fait, avec une carrière qui s’étend sur presque 50 ans parsemée de virages à 90 degrés, il s’avère plutôt naturel que le Bowie d’antan se soit assagit et qu’il s’engouffre dans ses pantoufles confortables. Il réussit tout de même à capter notre attention en plusieurs occasions, d’abord avec la dynamique chanson-titre, puis avec « The Stars (Are Out Tonight) » et « How Does the Grass Grow ». Quelques pièces un peu trop denses viennent s’assurer que nous ne tomberons pas sous le charme trop longtemps, mais il reste que Bowie nous offre une fois de plus un très bon album, digne de ce qu’il a produit depuis la deuxième moitié des années 1990. (chronique principale de mai 2013)

Vidéoclips : « Where Are We Now? » - « The Stars (Are Out Tonight) »

½

Robert DeLong – Just Movement

Robert DeLongJust Movement

Robert DeLong est un musicien d’électronique de Los Angeles qui apporte son talent d’auteur-compositeur-interprète à la musique électro dansante. Il nous présente un superbe premier album qui, tout en demeurant plutôt underground, possède des mélodies inoubliables et de solides compositions. Le mélange de sons électroniques et d’instruments organiques est remarquable et chaque son réussit à capter notre attention. Surtout, il réussit à nous faire danser tout en nous parlant de politique, de Dieu et de l’environnement. En soit, il s’agit d’un véritable tour de force et Robert DeLong représente donc bien plus qu’un simple divertissement. (découverte du mois de mai 2013)

Vidéoclip : « Global Concepts »

Glass Note / Universal

½

The Strokes – Comedown Machine

The StrokesComedown Machine

Deux ans après Angles, les Strokes sont de retour avec leur 5e album, Comedown Machine. Le groupe poursuit dans son exploration des sonorités des années 1980 avec quantités de synthétiseurs. Cette fois-ci, la surprise est moins grande, mais surtout, le groupe réussit à nous offrir un album un peu plus cohérent, avec moins d’expérimentations dans des directions opposées. À travers les pièces très 80’s sur lesquelles Julian Casablancas sort sa voix de falsetto (« Tap Out »), on retrouve quelques bons vieux morceaux un peu plus rock ‘n’ roll à notre plus grand plaisir (comme la chanson-titre). Même si on peut être quelque peu incertain au départ, en bout de ligne on réalise que l’album est très agréable à écouter. (mai 2013)

Vidéoclip : « All the Time »

½

New Kids On The Block – 10

New Kids On The Block10

Mine de rien, avec près de 30 ans de carrière, les New Kids On The Block constituent certainement le boy band le plus durable (malgré une longue pause entre 1995 et 2008). Ils sont redevenus un groupe à voir sur scène, la nostalgie des jeunes filles maintenant devenues mères aidant. Par contre, leur musique demeure plutôt insignifiante avec tous les clichés pop et R&B. On retrouve quelques mélodies intéressantes à gauche et à droite et la pseudo-rock « Remix (I Like The) » risque de vous faire taper du pied, mais l’ensemble demeure encore une fois futile. Pour tout gars qui les a connus au sommet de leur carrière, les New Kids On The Block demeurent un groupe simplement utile à allumer les jolies filles autour. Plus sûr par contre qu’en 2013 ce soit encore le cas, malheureusement. (mai 2013)

Vidéoclip : « Remix (I Like The) »

Universal

½

DidoGirl Who Got Away

La chanteuse électro pop londonienne présente son 4e album, un premier en cinq ans. Moins intimiste que son précédent disque, Girl Who Got Away pourrait parfaitement servir d’album d’ambiance à tout nouveau bar lounge à la mode. Il est en effet particulièrement riche musicalement, en plus de lorgner du côté du hip hop en certaines occasions. C’est le cas entre autres sur « Let Us Move On » avec la participation de Kendrick Lamar. Il reste que ce sont les pièces d’ouverture, « No Freedom » et la chanson-titre, qui agissent en tant que locomotives à l’album qui s’écoute ensuite très bien jusqu’à la fin. (mai 2013)

Vidéoclip : « No Freedom »

½

The Band Perry – Pioneer

The Band PerryPioneer

The Band Perry est un groupe de country contemporain qui intègre des éléments de musiques pop et rock. Le trio, composé des frères Reid et Neil Perry et dirigé par leur grande sœur Kimberly, provient de l’Alabama et présente une musique dynamique qui possède tout ce qu’il faut pour plaire à la masse. En fait, il n’y a à peu près que le violon qui rappelle occasionnellement un son country plus traditionnel. Le groupe fait régulièrement des juxtapositions de genres qui pourront paraître bizarres en certaines occasions, dues probablement à son désir de plaire au plus grand bassin possible de la population. En ce sens, Pioneer est un album réussi, mais il fera rager les amateurs de country, en plus d’aller dans plusieurs directions pas toujours souhaitables. (mai 2013)

Vidéoclip : « Better Dig Two »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 11, 27 avril 2013)

Universal Republic

Biffy Clyro – Opposites

Biffy ClyroOpposites

Le groupe de rock alternatif écossais nous arrive avec un 6e album, quatre ans après Only Revolutions. Encore une fois, les gars prouvent leur capacité à écrire de très bonnes mélodies pop dans un son alternatif plutôt hermétique. En plus, on peut deviner une tendance conceptuelle intéressante sur Opposites, qui est définitivement le genre d’album à écouter jusqu’au bout, sans raccourcis. Même si le disque présente plusieurs moments intéressants, l’ensemble n’a rien d’impressionnant et plusieurs titres risquent de vous laisser indifférents. Biffy Clyro nous offre donc un bon album avec Opposites, mais qui risque de tomber rapidement dans l’oubli. À noter que l’album est disponible en deux versions, 1 ou 2 CD. (mai 2013)

Vidéoclips : « Black Chandelier » - « Biblical »

Warner

Black Rebel Motorcycle Club – Specter at the Feast

Black Rebel Motorcycle ClubSpecter at the Feast

un texte de Lanig (Rocklegends)

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
BRMC fait penser à ce poème de Verlaine : leur musique est à la fois toujours à peu près la même mais pas complètement, toujours un peu différente mais pas fondamentalement. On navigue toujours en terre familière accompagné des mêmes personnages avec toujours le même plaisir enveloppant : les mêmes paysages mais pas les mêmes chemins. On fonctionne un peu sur le principe des séries télévisées, des personnages récurrents, des apparitions, des disparitions, des rebondissements mais au fond, on est bien au chaud, bien enveloppé dans un certain plaisir coupable et néanmoins confortable : retrouver chaque fois les fondations de ce qu'on aime. Alors dans ce nouvel opus (épisode 8), les Black Rebel nous ressortent tous ces ingrédients propres à nos séries préférées : des décors familiers avec les grosses rythmiques, les basses telluriques, les murs de guitares bien sûr, les voix comme noyées dans du coton électrique, des personnages connus avec les excursions dans les ballades acoustiques (« Lullaby »), les downtempo rapeux (« Fire walker », « Loose Yourself »), les chevauchées fantastiques (« Sell it »), les bons vieux potes bien trash (« Rival », « Teenage desease ») et aussi parfois des nouveautés, des excursions dans une forme de rythme dancefloor (« Hate the Taste »), un nouveau batteur (une fille en l’occurrence, Leah Shapiro) et mêmes des étrangetés soporifiques (« Sometimes the Light ») . BRMC, parfois répétitif ? Un style pas toujours inventif ? Oui, certainement. Un son souvent moite, poisseux, un brin crade ? Oui, jouissivement et définitivement oui. Des paroles dont on ne saisit pas tout (ni même leurs sens…), sombres comme une nouvelle d'Edgar Poe ? Oui, indéniablement. Une atmosphère noire comme la nuit ? Oui, sûrement. Mais au fond, n’est-ce pas là, finalement, l’essence du rock ? La réponse est bien entendu dans la question. Black Rebel Motorcycle Club ou une certaine idée du Rock N’ Roll… (mai 2013)

½

A Rocket To The Moon – Wild & Free

A Rocket To The MoonWild & Free

A Rocket To The Moon a d’abord débuté en tant que projet solo pour le multi-instrumentiste Nick Santino, avant de devenir un groupe complet. Leur premier album, On Your Side, présentait plusieurs éléments intéressants, mais c’est avec Wild & Free qu’on découvre enfin leur vraie nature. Santino et sa bande proposent un rock accessible aux mélodies inoubliables, avec une teinte de country en certaines occasions grâce à la guitare slide et aux guitares acoustiques. De solides compositions font en sorte de conserver notre intérêt, et contrairement au disque précédent, c’est avec une facilité déconcertante et beaucoup de plaisir qu’on écoutera Wild & Free jusqu’au bout. Un très bon disque par un groupe à surveiller! (mai 2013)

Vidéoclips : « Whole Lotta You » - « Ever Enough »

Fueled By Ramen / Warner

½

Bring Me The Horizon – Sempiternal

Bring Me The HorizonSempiternal

Le groupe de métal hardcore nous arrive avec un 4e album plutôt surprenant. Leur évolution était déjà évidente en 2010, mais lorsqu’on entend leur habile mélange de subtilités sonores et d’agressivité, on ne peut qu’être ravis. « Can You Feel My Heart » présente un son métal tout en douceur en ouverture du disque, un beau contraste. Le groupe présente ensuite son lot de titres agressifs, mais réussit à toujours mettre une touche plus atmosphérique. « Empire (Let Them Sing) » est certainement une pièce qu’aurait aimé pondre Korn ces dernières années. Quant à « Shadow Moses », elle a été un succès instantané à son apparition sur YouTube. En plus de ces très bonnes compositions, l’album a été réalisé de main de maître par Terry Date (Deftones, Linkin Park, Soundgarden), celui-là même qui avait rendu White Pony des Deftones dans la catégorie des classiques du métal contemporain il y a déjà 13 ans. Il en résulte sans contredit le meilleur album de Bring Me The Horizon à ce jour. (mai 2013)

Sony / Epitaph

½

Emmylou Harris & Rodney Crowell – Old Yellow Moon

Emmylou Harris & Rodney Crowell – Old Yellow Moon

Pour Old Yellow Moon, la chanteuse country Emmylou Harris s’associe à Rodney Crowell pour produire un album de duos. Même s’il a été enregistré à Nashville, l’album possède un son un peu plus folk, une atmosphère bien particulière qui le rend tout de suite intéressant. Le duo reprend « Bluebird Wine », une composition de Crowell qu’Emmylou avait déjà enregistrée pour débuter son album Pieces of the Sky en 1975. On retrouve plusieurs standards sur l’album d’artistes comme Roger Miller, Allan Reynolds, et Kris Kristofferson. On peut aussi entendre 3 morceaux de Hank DeVito (dont la chanson-titre), lui qui a fait partie du groupe de musiciens d’Emmylou Harris, Hot Band, dans les années 1970, tout comme Crowell d’ailleurs. C’est un bien bel album que nous offre le duo, en espérant qu’ils remettent ça par la suite. (mai 2013)

Nonesuch / Warner

½

OneRepublic – Native

OneRepublicNative

Le groupe pop rock du Colorado nous revient avec un troisième album, près de 4 ans après Waking Up. Musicalement, le quatuor ne surprendra pas beaucoup et rassurera plutôt ses fans. Ryan Tedder demeure toujours aussi efficace pour écrire des chansons accrocheuses à souhait, mais il réussit cette fois-ci à en pondre quelques-unes qui se démarquent véritablement par leur qualité. Notons plus particulièrement les 3 pièces en ouverture, « Counting Stars », « If I Lose Myself » et « Feel Again » qui mettent la barre haute pour la suite. Alors que leurs deux premiers albums ne contenaient que quelques hits intéressants, Native présente une belle qualité d’ensemble, en plus de certaines compositions de premier plan. Il s’agit donc du meilleur album à ce jour pour OneRepublic. (avril 2013)

Vidéoclips : « Feel Again » - « If I Lose Myself »

Interscope / Universal

½

Sylvie Paquette – Jour de chance

Sylvie PaquetteJour de chance

L’auteure-compositeure et interprète montréalaise nous arrive avec un nouvel album qui poursuit dans cette atmosphère poétique planante, que l’on peut comparer entre autres à Catherine Durand. Elle peut compter sur des collaborateurs de grand talent dont Éric Goulet et Philippe Brault à la réalisation, sans oublier Jipé Dalpé. Quelques textes sont un peu plus faibles et l’atmosphère planante peut s’avérer plus lourde et ennuyante en certaines circonstances, mais l’ensemble demeure tout de même efficace et à la hauteur de son talent. (avril 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 11, 27 avril 2013)

Audiogram

Rameau – Les amants trahis

RameauLes amants trahis

Le compositeur français Jean-Philippe Rameau (1683-1764) a consacré la majeure partie de sa vie à l’art lyrique. Mais, il a d’abord présenté des cantates à caractère profane dont 6 qui nous sont parvenues. Ce disque présente 4 de ces cantates, dont la plus célèbre, « Les amants trahis ». Les mots de Rameau sont portés ici par le baryton-basse Philippe Sly et la soprano Hélène Guilmette. Le duo est accompagné par l’ensemble Clavecin en concert dirigé par le claveciniste de renommée mondiale Luc Beauséjour. En présentant ces 4 superbes cantates sur un CD de 63 minutes, l’étiquette classique Analekta rend un vibrant hommage à ce géant français de la musique baroque. Une bien belle façon de découvrir Rameau! (avril 2013)

Analekta

½

Spring Breakers

Spring Breakers (musique originale)

Pour la bande originale du film Spring Breakers, on a fait confiance à Skrillex et Cliff Martinez pour la composition de la majorité des pièces. Il en résulte donc un album surtout électronique / dubstep. Par contre, quelques noms viennent s’intégrer à travers pour offrir une alternative d’un autre genre. C’est le cas pour Dangeruss et James Franco avec le morceau rap « Hangin’ With Da Dopeboys », pour Meek Mill, Pill, Torch et Rick Ross avec « Big Bank », ainsi que pour Ellie Goulding en conclusion avec son succès « Lights ». Il reste que c’est la pièce d’ouverture de Skrillex, « Scary Monsters and Nice Sprites », qui donne non seulement le ton à l’album, mais qui éclipse totalement tout ce qui va suivre. Malgré quelques bons moments, la bande originale de Spring Breakers présente trop de passages à vide pour conserver notre intérêt jusqu’à la fin, ce qui est souvent le cas avec une bande originale de film de toute façon. (avril 2013)

Atlantic / Warner

Mount Moriah – Miracle Temple

Mount MoriahMiracle Temple

Mount Moriah est un groupe de rock alternatif à tendance folk qui provient de la Caroline du Nord. Miracle Temple est leur deuxième album et ils semblent y prendre véritablement leur air d’aller. Le trio présente en effet des compositions de qualité enveloppées dans des arrangements de premier plan et une réalisation irréprochable. La musique de Mount Moriah présente de superbes subtilités qui rendent leurs chansons riches et pleinement satisfaisantes. Voici donc un très bon album de rock léger à la fois accessible et original. (avril 2013)

Merge

½

The Milk Carton Kids – The Ash & Clay

The Milk Carton KidsThe Ash & Clay

Les Milk Carton Kids sont un duo de folk contemporain en provenance de Los Angeles. Directement influencés par Simon & Garfunkel, Kenneth Pattengale et Joey Ryan proposent une musique acoustique et minimaliste où les harmonies vocales dominent. Sur ce deuxième album, ils apportent tout de même des lignes de guitares inventives et rafraîchissantes en certaines occasions, ce qui permet de conserver l’intérêt dans un style qui a largement été surexploité depuis 50 ans. (avril 2013)

Anti- / Epitaph

Devendra Banhart – Mala

Devendra BanhartMala

Né à Houston, Devendra Banhart a grandi autant à Caracas qu’à Los Angeles, avant de découvrir les arts à San Francisco. Très actif depuis ses débuts au tournant des années 2000, Banhart présente un premier album en 4 ans. Sans revenir au son lo-fi de ses débuts, Banhart nous offre une musique intimiste intégrant à la fois du folk et de l’électro minimaliste. Il puise également dans ses origines latines pour produire quelques-uns des meilleurs morceaux de l’album dont « Mi Negrita ». Les compositions sont en général très efficaces et Banhart réussit à créer des liens intéressants entre ces morceaux pourtant si différents. Son univers demeure particulier, mais il présente de nombreux éléments dignes d’intérêt pour quiconque désirerait y mettre l’effort. (avril 2013)

Nonesuch / Warner

½

We Are Wolves – La Mort Pop Club

We Are WolvesLa Mort Pop Club

La Mort Pop Club est le 4e album du trio punk indie montréalais We Are Wolves. Même si la distorsion occupe une place prépondérante, le groupe n’hésite toujours pas à explorer en territoire électronique. Les rythmes sont efficaces et dansants, et sont très bien accompagnés de couches de synthétiseurs, sans faire rétro. Le groupe propose donc un excellent album de post-rock aux mélodies pop inoubliables, sur lesquelles il se permet même de chanter occasionnellement en espagnol. Quant à « Voices », il s’agit d’une ballade que ne renierait certainement pas Coldplay. (avril 2013)

Grosse Boîte / Dare To Care

½

Ludo Pin – Paris-Montréal

Ludo PinParis-Montréal

Ce Français d’origine installé à Montréal depuis 3 ans propose une musique pop électro qui rappelle passablement Jérôme Minière. Sur son deuxième album, l’auteur-compositeur-interprète présente de meilleures mélodies. Par contre, il enterre ses compositions dans des ambiances surchargées où les sons semblent provenir de partout à la fois. Certains de ses textes étant un peu plus faibles, il peut s’avérer positif de créer diversion, mais on s’y perd rapidement. Même si Paris-Montréal présente plusieurs éléments dignes d’intérêt pour les fans de Jérôme Minière, ils devraient patienter jusqu’au 16 avril pour écouter son nouvel album. (avril 2013)

Vidéoclip : « Sans ça »

Abuzive

Shout Out Louds – Optica

Shout Out LoudsOptica

Le groupe indie rock suédois nous présente son 4e album depuis ses débuts en 2005. Les membres du groupe, amis d’enfance, assurent la réalisation eux-mêmes pour Optica qui présente d’excellentes compositions et des mélodies incomparables. Par exemple, « Illusions » avec son rythme aux influences disco pourra difficilement vous laisser indifférents. Malgré le côté quelque peu joyeux de plusieurs pièces, la mélancolie occupe une place importante sur l’album, surtout dans les ballades comme « Blue Ice ». De nombreux morceaux, dont l’excellent « Sugar », nous rappellent les sonorités de The Cure. Avec Optica, Shout Out Louds revient à la qualité de ses deux premiers enregistrements après une erreur de parcours en 2010 avec Work. (avril 2013)

Vidéoclips : « Blue Ice » - « Walking in Your Footsteps »

Merge

½

Pissed Jeans – Honeys

Pissed JeansHoneys

Pissed Jeans est un quatuor punk indie de la Pennsylvanie qui propose une musique plutôt bruyante meublée d’expérimentations sonores. Pour son 4e album, le groupe laisse tomber la voix gutturale de son disque précédent pour présenter un enregistrement un peu plus accessible, même si on a toujours besoin d’une bonne dose de patience pour en arriver à apprécier. Leur frustration par rapport aux détails du quotidien est toujours bien au rendez-vous et constitue le sujet principal tout au long du disque. Les morceaux les plus intéressants sont certainement « Romanticize Me » et « Cafeteria Food », alors que la pièce d’ouverture, « Bathroom Laughter », pourrait s’avérer beaucoup plus attirante sans les cris inutiles. Si vous aimez votre musique bruyante à souhait, Pissed Jeans constitue certainement un bon choix, surtout que le groupe offre ici son meilleur album à ce jour. (avril 2013)

Vidéoclip : « Bathroom Laughter »

Sub Pop

½

Bon Jovi – What About Now

Bon JoviWhat About Now

Depuis Crush en 2000, le meilleur album des 20 dernières années pour Bon Jovi, nous avons eu bien peu de bon matériel à nous mettre sous la dent. Il y a bien eu un regain d’énergie avec Lost Highway en 2007 et son côté country, mais ce fut le seul moment digne d’intérêt de la dernière décennie. Avec What About Now, le groupe recycle sa recette rock tout à fait à point en intégrant encore une fois des influences country. Le problème est que cette recette devient de plus en plus indigeste avec le temps. Les ballades sont insupportables et ce ne sont pas les cordes qui viendront les rendre plus tolérables. Quand le groupe tente de brasser la cabane un peu plus, il ne s’approche pas du tout du son hard rock énergique qui les a rendus célèbres au milieu des années 1980. Le seul titre à présenter un certain intérêt est le succès « Because We Can ». Pour le reste, il s’agit de sonorités et mélodies trop souvent entendues et surtout de contenu inintéressant, sans énergie. J’avais osé déclarer Bon Jovi cliniquement mort après Keep the Faith en 1992, et je dois dire que j’avais peut-être raison finalement… Bonne chance dans votre écoute de l’album; vous en aurez besoin pour vous rendre à la fin, en espérant que vous n’ayez pas en plus acheté la version de luxe avec trois titres additionnels. (chronique principale d'avril 2013)

Vidéoclip : « Because We Can »

Island / Universal

Luce Dufault – Du temps pour moi

Luce DufaultDu temps pour moi

Avec Du temps pour moi, Luce Dufault présente son 8e album, mais le premier de chansons originales depuis 2007. L’interprète à la voix incomparable s’entoure encore de fidèles complices en tant qu’auteurs et compositeurs : Richard Séguin (pour 4 titres, dont le duo « Quand nos rêves » et le 1er extrait, « Que du bonheur »), Marc Chabot, Daniel Bélanger, Nelson Minville, Sylvie Paquette et Michel Rivard. Pour apporter des idées fraîches, elle compte aussi sur de nouveaux collaborateurs comme Frédérick Baron, Ève Déziel, Catherine Major, Louise Marois, Patrice Michaud et Moran. Pourtant, malgré cette importante liste d’auteurs et compositeurs, on a l’impression d’entendre toujours la même chanson tout au long des 11 titres. Les interprétations tombent à plat et on attend en vain le morceau qui nous sortira d’une difficile léthargie. Voici donc un album franchement ennuyant par une interprète pourtant si talentueuse habituellement. (avril 2013)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 8, 6 avril 2013)

Lunou

½

Kacey Musgraves – Same Trailer Different Park

Kacey MusgravesSame Trailer Different Park

La jeune chanteuse country de 24 ans avait déjà lancé trois albums indépendants avant de se présenter au concours Nashville Star en 2007 où elle a terminé au 7e rang. Avec Same Trailer Different Park et le premier extrait, « Merry Go ‘Round », Kacey fait son entrée dans les grandes ligues. Elle propose un son country folk généralement doux qui présente de belles qualités créatives. Les mélodies sont efficaces et sa voix réussit à charmer dès les premiers instants. (avril 2013)

Vidéoclip : « Merry Go ‘Round »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 8, 6 avril 2013)

Mercury / Universal

Nick Cave & The Bad Seeds - Push the Sky Away

Nick Cave & The Bad Seeds - Push the Sky Away

Nick Cave est actif avec les Bad Seeds depuis déjà 30 ans, mais il nous présente son premier album en 5 ans avec eux, après l'intense Dig, Lazarus, Dig!!!. Sur Push the Sky Away, Cave présente une musique toute en ambiance alors que les pièces s'enchaînent magnifiquement en douceur avec de très belles orchestrations. La pièce d'ouverture et premier extrait « We No Who U R » donne parfaitement le ton à cet album qui se déguste lentement jusqu'à la fin. C'est à ce moment que l'ancien bassiste du groupe, Barry Adamson, fait un retour remarqué pour la chanson-titre à laquelle il donne toute sa personnalité grâce à sa ligne de basse. À noter qu'il s'agit ici du premier album des Bad Seeds sans Mick Harvey et c'est peut-être là ce qu'il manque à l'album, soit ses qualités d'arrangeur. Nick Cave et Warren Ellis réussissent malgré tout à nous offrir de bien bonnes chansons pour un album très agréable à écouter. (avril 2013)

Vidéoclip : « We No Who U R »

½

Voivod – Target Earth

VoivodTarget Earth

Le groupe de métal progressif québécois est de retour avec un 13e album en carrière, 8 ans après le décès de Denis « Piggy » D’Amour. Par contre, il s’agit de leur premier album sans aucune contribution de Piggy qui avait laissé des pistes de guitares pour leur disque précédent, Infini. Il s’agit donc d’un test ultime pour le groupe qui est maintenant complété par le guitariste Daniel « Chewy » Mongrain et salue le retour du bassiste Jean-Yves « Blacky » Thériault après 20 ans. Malgré l’absence de leur principal compositeur, Voivod réussit encore une fois à innover sur Target Earth avec différentes expérimentations à la hauteur de la réputation du groupe. Il s’agit à nouveau d’une musique difficile d’accès, dense et très intense. « Kluskap O’Kom » présente le thrash metal que l’on connaissait d’eux dans les années 1980. Mais c’est avec « Mechanical Mind » que le groupe a bien l’intention de vous éblouir. En plus de 7 minutes et 30 secondes, Voivod présente tellement de changements de riffs et de temps, ainsi que de nombreuses harmonies et expérimentations un peu bizarres, qu’on se retrouve totalement déstabilisés tout au long de cette pièce de métal progressif pur. La chanson-titre en ouverture et « Kaleidos » avec son introduction punk sont d’autres moments forts de l’album, qui vient confirmer que Voivod peut être encore créatif en 2013. Aussi, il est intéressant de noter que le quatuor présente une première chanson en français, « Corps étranger ». (avril 2013)

Red Ink / SIX

½

Off With Their Heads – Home

Off With Their HeadsHome

Le groupe punk de Minneapolis présente son troisième album et il pourrait bien s’agir de son meilleur à ce jour. On est rapidement happé par l’énergie incroyable du groupe qui nous balance ses compositions les plus rapides à la figure sans avertissement. On retrouve aussi un bon nombre de pièces mid-tempo qui viennent créer une balance très appréciée à l’album. La réalisation de Bill Stevenson (Descendents) est irréprochable et permet d’apprécier chaque moment du disque, même dans son côté le plus brut. Home s’avère être un très bon album de punk rock, agréable à écouter jusqu’à la fin. À découvrir! (avril 2013)

Vidéoclips : « Nightlife » - « Start Walking »

Epitaph

½

Foals – Holy Fire

FoalsHoly Fire

Holy Fire est le troisième album du groupe indie rock anglais Foals. Après une douce introduction toute en progression qui crée des attentes pour la suite, « Inhaler » ne nous déçoit pas avec une bonne mélodie pop et un mur de guitares à la Muse au refrain. Avant même d’entendre la suite, on se doute bien qu’ils ne pourront pas faire mieux. « My Number » nous amène dans un univers pop plutôt dansant, mais le groupe réussit tout de même à conserver l’intérêt de son public plus introspectif. En fait, il s’agit là de l’une des forces du groupe qui est en mesure de conserver un aspect intellectuel dans une dimension pop propice au simple défoulement sans trop de réflexion. Peu de groupes rock possèdent cette capacité que l’on retrouve en de nombreuses occasions tout au long du disque. En plus, on ne peut passer sous silence la qualité des musiciens qui est irréprochable, rodée au quart de tour. Même si on ne retrouve plus d’hymnes de la trempe de « Inhaler » sur le reste de l’album, et que certains déploreront leur virage un peu trop pop, Holy Fire présente possiblement le meilleur équilibre à ce jour pour le groupe d’Oxford. (avril 2013)

Vidéoclips : « Inhaler » - « My Number » - « Late Night »

Warner

½

Frightened Rabbit – Pedestrian Verse

Frightened RabbitPedestrian Verse

Pedestrian Verse est le 4e album du groupe indie écossais qui a vu le jour au milieu des années 2000. Pour la première fois, le chanteur et guitariste Scott Hutchison laisse les autres membres du groupe participer aux compositions. Le groupe propose un très bon mélange de mélodies pop, de guitares folk et d’élans rock ‘n’ roll. À l’écoute de « Holy », on ne peut faire autrement que de penser à Arcade Fire. The Frames peuvent aussi nous venir en tête en différentes occasions. Frightened Rabbit avait présenté un mini-album en 2012 et une seule des pièces de ce CD se retrouve sur Pedestrian Verse, soit la chanson-titre, l’excellente « State Hospital ». La réalisation de Leo Abrahams donne de l’envergure aux chansons d’Hutchison qui pourraient certainement s’avérer aussi efficaces dans un contexte plus dépouillé. Pedestrian Verse est un excellent album qui risque fort de permettre au groupe d’obtenir enfin une reconnaissance internationale. (avril 2013)

Vidéoclips : « State Hospital » - « Dead Now » - « The Woodpile » - « Backyard Skulls »

Atlantic / Warner

½

Jacco Gardner – Cabinet of Curiosities

Jacco Gardner Cabinet of Curiosities

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Après les multiples vagues garages ressorties à l'aube des années 2000, ces derniers mois virent aux sonorités psychotropes et hallucinogènes : le retour en verve de la pop psychédélique. Tame Impala en tête de proue, suivi par d'autres aventuriers sonores comme Ducktails, Temples, Nightlands voire plus récemment Foxygen. Après un premier single sorti sur le label espagnol Action Weekend, le buzz du net a porté Jacco Gardner jusqu’à la sortie de Cabinet of Curiosities. Difficile de penser qu'un jeune Hollandais de 24 ans, natif d’un pays culturellement peu sensible à ce courant, ait pu façonner un album entièrement psychédélique, enregistré quasiment seul à la force du poignet. Et pourtant, renvoyant perpétuellement aux années 1960 dont il est tombé éperdument amoureux, Cabinet of Curiosities est un album psyché-pop indéniablement authentique tant sur le fond (rapport à ses influences majeures) que sur la forme avec cette production aérienne (utilisant autant le numérique que l’analogique) et ce chant détaché. Globalement, les douze titres de l’album sont incroyablement fouillés et arrangés. Ambiances éthérées, compositions ingénieuses, Gardner – qui se reconnaît plus en producteur qu’en interprète – use et abuse de sonorités bigarrées et d’instruments multiples (clavecin, orgues, claviers ou mellotron) dont quelques vieilleries qui donnent un style baroque. Avec quelques perles dans les tiroirs dont l’insolite et incroyable instrumentale titre « Cabinet of Curiosities », Jacco Gardner donne un premier avant-goût d’un talent qui risque de donner quelques spasmes à feu Syd Barrett. (avril 2013)

½

Ballaké Sissoko – At Peace

Ballaké SissokoAt Peace

Ballaké Sissoko est un musicien malien spécialiste de la kora, cet instrument africain à 21 cordes. Il séduit son public partout où il passe depuis une bonne dizaine d’années. En 2009, il avait fait tourné des têtes avec son album Chamber Music en compagnie de Vincent Segal au violoncelle. Segal prend maintenant le rôle de réalisateur pour ce nouvel album de cet artiste unique. At Peace porte bien son titre alors que son côté apaisant vous sera immédiatement agréable. L’album intimiste va bien au-delà de son précédent. En fait, il nous amène dans un tout autre univers centré autour de sa kora bien aimée. Sissoko possède cette force unique de nous transmettre l’émotion par le simple lien de son instrument. Un bien bel album! (avril 2013)

Six Degrees / SIX

½

Buckman Coe – Crow’s Nest

Buckman CoeCrow’s Nest

Buckman Coe est un auteur-compositeur, interprète et multi-instrumentiste de Vancouver qui a lancé précédemment deux albums en 2010 et 2012. Il nous arrive avec un mini-album produit en édition limitée présentant 5 pièces pour un total de près de 25 minutes. Il propose une musique soul et reggae avec une bonne dose d’attitude hippie, gospel et folk. Les mélodies demeurent plutôt pop et sont livrées avec une très belle voix remplie de sensibilité. Il s’agit donc d’un très beau CD qui nous rendra impatients pour la suite. (avril 2013)

Tonic

½

 

 

 

     

     

 

 

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