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2015 :     

 

         

         

 

         

 

 

 

 

 

FÉVRIER 2015 :

 

Nicki Minaj – The Pinkprint

Nicki Minaj The Pinkprint

Pour le troisième album de Nicki Minaj, il avait été annoncé qu’elle ferait un retour au style de ses débuts avec un rap plus hardcore. En fait, elle présente sur The Pinkprint un mélange de ce qui a fait son succès jusqu’à maintenant. Il y a bien des titres un peu plus hardcore, mais on peut aussi entendre des passages R&B et pop. Plutôt que de se contenter de rapper, Nicki chante sur une grande partie du disque, et c’est bien loin d’être désagréable. Les textes provocateurs, sexuellement explicites, sont bien entendu toujours au rendez-vous (« Get On Your Knees »), mais on retrouve aussi des textes un peu plus touchants à propos de ruptures amoureuses (« I Lied »). On peut évidemment y entendre le succès « Anaconda » dont le vidéoclip a créé tout un tollé sur la toile l’été dernier, même s’il est bien inoffensif au fond. Musicalement, The Pinkprint est certainement son album le plus accompli avec des musiques riches et bien souvent originales. Il y a bien quelques moments plus faibles ou qui écorchent l’oreille, mais l’ensemble des 16 titres s’écoute avec plaisir jusqu’à la fin. Une version de luxe ajoute 5 pièces pour un total de 80 minutes. À noter les participations entre autres d’Ariana Grande, Jessie Ware, Beyoncé, Chris Brown, Drake, Lil Wayne, Meek Mill et Skylar Grey. Avec The Pinkprint, Nicki Minaj semble avoir définitivement atteint le sommet de sa carrière. (chronique principale de février 2015)

Vidéoclips : « Pills N Potions » - « Anaconda » - « Only »

Cash Money / Universal

½

     

          

 

 

 AC/DC – Rock or Bust

AC/DC Rock or Bust

Rock or Bust est le premier album en six ans pour les rockers australiens et comme ce fut le cas en 2000 avec Stiff Upper Lip, ils réussissent encore à surprendre. Même si leur style a peu évolué depuis 35 ans, soit depuis l’arrivée de Brian Johnson au micro, ils nous offrent encore de bonnes compositions énergiques. Il s’agit assurément d’un son rock ‘n’ roll d’une autre époque, mais il n’y a qu’AC/DC qui peut en jouer efficacement en 2015. L’enregistrement de Rock or Bust ne s’est pas fait sans heurts alors qu’on apprenait la maladie de Malcolm Young l’obligeant à tirer sa révérence (il souffre de démence). Angus s’est donc retrouvé avec toute la responsabilité du groupe sur ses frêles épaules. Il s’en tire plutôt bien, même s’il s’agit ici du plus court album du groupe parmi les 15 qu’il a lancés à ce jour (avec 11 titres totalisant seulement 35 minutes). Le batteur Phil Rudd a aussi eu ses problèmes, avec la justice cette fois, et a dû quitter le groupe avant la parution de l’album. Malgré les embûches et les nombreuses rumeurs de séparation, AC/DC présente un de ses meilleurs albums depuis un bon moment. Donc, s’il s’agit de leur dernier enregistrement, les gars pourront se retirer la tête haute. (février 2015)

Vidéoclips : « Rock or Bust » - « Play Ball »

Columbia / Sony

½

   

 Simple Minds – Big Music

Simple Minds Big Music

Le groupe écossais qui existe depuis plus de 35 ans a surtout connu le succès dans la première moitié des années 1980. Par la suite, il n’a pu réussir à présenter des albums vraiment intéressants, jusqu’à Graffiti Soul en 2009 qui présentait de bons moments. Avec Big Music, le groupe réussit à apprivoiser pleinement le style électro pop des années 2010 et nous présente certainement son meilleur album en près de 30 ans. L’équilibre entre les synthétiseurs un peu vieillots, les guitares acérées et la rythmique puissante est meilleur que jamais. Dans un élan d’inspiration, le groupe présente plusieurs très bonnes compositions dont « Honest Town » et « Blood Diamonds » coécrites avec Iain Cook (Chrvrches). Il en aura fallu du temps, mais voilà que Simple Minds semble avoir retrouvé sa voie et repris la place qui lui revenait aux côtés de jeunes groupes qui s’en sont inspiré. (février 2015)

Vidéoclips : « Honest Town » - « Let the Day Begin »

Universal

½

 

 Smashing Pumpkins – Monuments to an Elegy

Smashing Pumpkins Monuments to an Elegy

Il ne reste des Smashing Pumpkins que Billy Corgan et son guitariste Jeff Schroeder, ce qui confirme plus que jamais le contrôle total qu’exerce Corgan, même s’il continue à mettre de l’avant le nom du groupe. Pour ce nouvel album, c’est Tommy Lee (Mötley Crüe) qui vient appuyer le duo à la batterie, mais vous ne vous en rendrez jamais compte. Musicalement, Monuments to an Elegy a des allures d’album solo pour Billy Corgan qui reprend des textures qu’il avait mis de l’avant sur The Future Embrace, son seul album solo lancé en 2005. Une des principales différences de l’album par rapport aux derniers enregistrements des Pumpkins est l’intensité qui est un peu moins au rendez-vous. Les pièces s’avèrent en général plus légères, moins agressives. Il s’agit peut-être finalement de l’album de la maturité pour Corgan qui ne semblait pas vouloir décrocher jusque-là du style abrasif qui l’avait rendu populaire il y a plus de 20 ans. On retrouve de bien bonnes chansons sur ce nouveau disque dont le principal défaut est d’être trop court avec seulement 9 titres totalisant 32 minutes. Nous voilà donc dans l’obligation de le réécouter à répétition… (février 2015)

Vidéoclip : « Being Beige »

Universal

½

 

 Amaury Vassili – Amaury Vassili chante Mike Brant

Amaury VassiliAmaury Vassili chante Mike Brant

Mike Brant était un chanteur français d’origine israélienne qui a connu le succès au début des années 1970 avant de s’enlever la vie en 1975 à l’âge de seulement 28 ans. Il a interprété plusieurs grandes chansons d’amour, dont le succès international « Laisse-moi t’aimer ». Sur cet album le ténor français Amaury Vassili, spécialiste de la pop lyrique, lui rend hommage en interprétant à sa façon 13 chansons de Brant. On y retrouve tous ses plus grands succès, avec en prime « Qui saura » (en duo virtuel avec Mike Brant). L’album se conclut avec un titre inédit composé par Brant, « Où que tu sois ». Moins lyrique que sur la plupart de ses albums, Vassili prend plus que jamais l’allure d’un chanteur pop. Il réussit à livrer efficacement les chansons de Brant, même si l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous. (février 2015)

Warner

Wu-Tang Clan – A Better Tomorrow

Wu-Tang Clan A Better Tomorrow

Le légendaire groupe rap qui existe depuis plus de 20 ans est de retour avec un nouvel album explosif. En fait, Wu-Tang Clan est devenu au cours des années un collectif d’artistes dirigé par RZA. Sept ans se sont écoulés depuis 8 Diagrams et RZA ne semble avoir rien perdu de sa fougue et de son énergie. Les Raekwon et Ghostface Killah sont toujours présents mais laissent de plus en plus de place à RZA qui peut totalement s’épanouir, au détriment de ses collègues qui semblent plus agir à titre de collaborateurs. L’ensemble est varié, mais s’enchaîne à merveille avec de très solides compositions. Les différents artistes impliqués sont dirigés de main de maître par RZA qui est plus en contrôle de sa carrière que jamais. Après 7 ans d’absence, les fans seront sûrement heureux de retrouver un Wu-Tang Clan en grande forme. (février 2015)

Warner

½

 

 Charli XCX – Sucker

Charli XCX Sucker

Après sa participation remarquée au succès « I Love It » d’Icona Pop et la parution d’un très bon premier album au printemps 2013, True Romance, la chanteuse électro pop est de retour en force. Elle enchaîne les succès potentiels sur Sucker, même si elle ne retient aucun écart de langage, surtout dans la chanson-titre. La version non censurée de l’album est sans doute préférable pour ne pas se faire écorcher les oreilles par des bips sonores à la place des jurons assurément moins agaçants. L’ensemble de l’album est un peu plus lumineux et accessible que son précédent, comme si elle était bien décidée à ratisser large. Elle vise certainement de rejoindre un jeune public avec une pop qui leur parle, mais elle présente aussi quelques textes plus personnels. Chose certaine, elle offre plusieurs succès incontournables et mémorables comme « Break the Rules » et « Boom Clap ». Voici donc un deuxième disque particulièrement réussi pour la talentueuse auteure-compositrice et interprète anglaise. (février 2015)

Vidéoclips : « Boom Clap » - « Break the Rules » - « Breaking Up » - « Doing It »

Atlantic / Warner

½

 

 

JANVIER 2015 :

 

Pitbull – Globalization

PitbullGlobalization

Le rappeur de Miami nous arrive déjà avec un huitième album, encore plus « global » que Global Warming il y a deux ans. Il est vrai que Mr. Worldwide, comme il aime se surnommer lui-même, présente un heureux mélange de styles de musiques du monde, entre pop, dance, hip hop, dancehall et latine. Malgré des invités de renom dès les pièces d’ouverture (Sean Paul sur « Ah Leke » et Chris Brown sur « Fun »), c’est plutôt long avant que le plaisir n’arrive véritablement sur Globalization. D’autres invités viendront mettrent leur touche « magique » à l’album un peu plus tard : Ne-Yo, Jason Derulo, Juicy J, Jennifer Lopez et plusieurs autres. Finalement, c’est avec « Fireball » et avec la seule chanson sans collaborateurs, « Celebrate » (du film Penguins of Madagascar), que Pitbull réussit vraiment à réchauffer l’atmosphère. Puis, il nous offre la chanson-thème officielle de la Coupe du monde de soccer 2014, « We Are One (Ole Ola) », en conclusion du CD (avec Jennifer Lopez et Claudia Leitte). C’est malheureusement trop peu trop tard, parce qu’on vient déjà de sauter quelques pistes sans intérêt. Avec seulement 39 minutes, il s’agit en fait d’un bon mini-album augmenté de titres additionnels inutiles pour pouvoir présenter un album complet. (chronique principale de janvier 2015)

Vidéoclips : « Wild Wild Love » - « We Are One (Ole Ola) » - « Fireball » - « Celebrate »

RCA / Sony

½

   

Arca – Xen

Arca – Xen

Alejandro Ghersi (alias Arca) est un réalisateur né à Caracas et maintenant établi à New York. Après des collaborations avec Kanye West et FKA Twigs, il présente un premier album de hip hop abstrait, une musique passablement expérimentale et totalement instrumentale. Des sons divers s’amalgament en un tout plutôt atmosphérique, mais surtout extrêmement riche et créatif. Des éléments de trip hop viennent compléter le mélange de styles hétéroclites pour un album certainement difficile d’approche, mais grandement enrichissant. Arca travaille présentement avec Björk pour un prochain album assurément très attendu. (découverte du mois de janvier 2015)

Mute

½

   

Hoodie Allen – People Keep Talking

Hoodie AllenPeople Keep Talking

Le rappeur new yorkais Steven Markowitz (alias Hoodie Allen) est d’abord devenu une vedette sur Internet. Il présente maintenant son tout premier album, People Keep Talking. Il offre un très bon mélange entre rap et pop pour une musique passablement accessible et agréable à écouter. Son principal problème se situe surtout au niveau des textes juvéniles, souvent un peu trop faciles et insignifiants. En plusieurs occasions, on a l’impression d’écouter une version rap d’un boys band. Au moins, Allen peut compter sur une production de qualité, en plus de la participation de collaborateurs de talent en Ed Sheeran, Max et Alex Wiley. (janvier 2015)

Warner

 

Annette – Papillon amiral

AnnettePapillon amiral

Originaire de la Saskatchewan, Annette Campagne s’est d’abord fait connaître en tant que membre fondatrice du groupe Hart Rouge avant de se lancer dans une carrière solo 10 ans plus tard. Pour ce nouvel album, l’auteure-compositrice et interprète décide d’offrir une musique avec un peu plus de mordant. Elle propose donc un son pop rock avec quelques pièces passablement énergiques. Réalisé par Davy Gallant (Kaïn, Roch Voisine, Garou) et son fidèle acolyte Gilles Tessier, Papillon amiral présente une majorité de titres en français, mais aussi quelques pièces en anglais. L’album présente certains moments intéressants, dont le premier extrait, « Tu es ma lumière », et un duo avec Gabriel Yacoub, « Orpailleur d’amour ». (janvier 2015)

Paul Cargnello – The Hardest Part is You May Never Know

Paul CargnelloThe Hardest Part is You May Never Know

À chaque album, le Montréalais Paul Cargnello semble tenter de déstabiliser son public. C’est encore le cas sur ce 10e album du prolifique auteur-compositeur et interprète. On retrouve quand même encore son mélange unique de rock, blues, reggae et musique du monde, avec un son garage qui écorche agréablement l’oreille. Il propose aussi une excellente ballade folk avec « Just a Fad » et présente deux titres en français parmi les 12 pièces que compte l’album : « Les Montréalais » et « Rebel Architectes ». C’est lorsqu’il sort de son son brut en ajoutant un peu trop d’arrangements que Cargnello perd un peu de son lustre, bizarrement. On l’aime un peu sale la musique de Paul Cargnello, et il en reste tout de même suffisamment sur ce nouveau disque pour qu’on l’apprécie totalement. (janvier 2015)

Stomp / ULG / Warner

½

 

Close Talker – Flux

Close TalkerFlux

Close Talker est un groupe indie rock de Saskatoon qui nous arrive avec un premier album complet. Grâce à leurs mélodies accrocheuses et leurs harmonies vocales, on peut les comparer en partie à Bon Iver et au Bombay Bicycle Club. Flux a été enregistré au Breakglass Studio de Montréal au printemps 2014 alors que le club de hockey des Canadiens de Montréal avait transformé la métropole pour la fièvre des séries éliminatoires. Cette énergie unique a sans doute inspiré le groupe qui nous offre un premier disque d’une grande efficacité. (janvier 2015)

Nevado / SIX

½

Dumas – Dumas

DumasDumas

Moins de trois ans après L’heure et l’endroit, Dumas est de retour avec un nouvel album de musique électro-pop rythmée et grandement efficace. Funky et sexy en plusieurs occasions, cet album éponyme semble présenter un tournant dans la carrière de Dumas. Les textures musicales sont sublimes, mais ça, Dumas nous y avait déjà habitués. C’est surtout que l’album s’avère plus groovy que jamais et le mélange entre les synthétiseurs, les guitares et la voix vaporeuse frôle la perfection. Peut-être que la nouvelle équipe de collaborateurs y est pour quelque chose : Alexandre Soublière aux textes, ainsi que Jonathan Dauphinais et Étienne Dupuis-Cloutier aux musiques et à la réalisation. C’est toujours un bonheur pur que d’écouter un nouvel album de Dumas. (janvier 2015)

La Tribu

½

Marc Dupré – Là dans ma tête

Marc DupréLà dans ma tête

Il s’agit déjà du 5e album pour l’auteur-compositeur et interprète Marc Dupré. Il a écrit bon nombre de succès radio au cours des dernières années, pas seulement pour lui mais pour aussi une panoplie d’autres interprètes. Sur Là dans ma tête, l’artiste prolifique nous offre encore une fois une quantité de succès potentiels dans le genre pop rock, avec un enchaînement de mélodies inoubliables. La principale évolution est qu’il intègre quelques discrets éléments d’électro à son style basé avant tout sur la guitare. Il est certain que Dupré ne décevra pas ses fans avec ce nouveau disque, et il devrait à nouveau obtenir sa part de succès dans les radios commerciales adultes. (janvier 2015)

DAMA / Productions J

Baxter Dury – It's a Pleasure

Baxter Dury It's a Pleasure

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Nouvelle peau, nouvelle vie? Après le succès commercial surprise (surtout en France) d’Happy Soup, son troisième disque, Baxter Dury a signé chez Pias. Ce qui n’est jamais une faute de goût. Mais l’anglais prétend que son quotidien est resté le même, quelques garanties artistiques en plus dans les poches… Produit par Dan Carey (Eugene McGuinness, Bat For Lashes, The Kills, Tame Impala), ce quatrième album studio est donc pris très au sérieux. Exit le rock psychédélique et la production presque garage des deux premiers albums. Par contre, les subtilités mélodiques - caractéristiques d’un virage pris sur le précédent opus et d’un son devenu très personnel – sont, elles, toujours bien là. Les petites affaires, historiettes, chroniques et mésaventures sont inlassablement racontées avec ce recul et cette dérision. Plutôt hérité d’un son 80’s, les dix pièces du disque ne sont guères sophistiquées, le style assez minimaliste et le chant absolument nonchalant de Baxter Dury (souvent en duo avec Fabienne Débarre de We Were Evergreen) suffisent largement à composer quelques pépites originales. Un coup de boîte à rythme, une grosse ligne de basse et Dury sort le très Gainsbourien « Palm Trees ». Des chœurs légers, une guitare feutrée et Dury délivre la pop sucrée de « Other Men’s Girl ». Une rythmique effacée, une batterie minimaliste et Dury convoque la « Police ». Au final, le résultat est assez enthousiasmant, faisant de It’s a Pleasure un recueil de titres légers, de pop classieuse bien cachée derrière une pochette hideuse. Une affaire de goût… (janvier 2015)

½

In This Moment – Black Widow

In This MomentBlack Widow

Dirigé de main de maître par la chanteuse Maria Brink, le groupe de métal mélodique de Los Angeles est de retour avec son cinquième album. Encore une fois réalisé par Kevin Churko (Ozzy Osbourne, Hellyeah, Five Finger Death Punch), l’album montre à nouveau un fort penchant mélodique mis en évidence grâce à la voix puissante de Brink qui réussit à tomber dans l’émotion brute en plusieurs occasions. Par ailleurs, le groupe n’hésite pas à présenter des morceaux franchement hardcore ou gothiques, un peu à la manière de Lacuna Coil. Malgré plusieurs bons moments, avec 13 pièces totalisant 60 minutes l’album s’avère un peu trop long à cause de quelques titres qui auraient pu être charcutés sans aucun problème. (janvier 2015)

Vidéoclips : « Sick Like Me » - « Big Bad Wolf »

Atlantic / Warner

Marie-Ève Janvier & Jean-François Breau – Libre

Marie-Ève Janvier & Jean-François BreauLibre

Pour son nouvel album, le couple chéri prend un virage folk alors que la guitare acoustique domine en accompagnement à des textes emplis de sincérité et d’authenticité. Quatorze auteurs-compositeurs de renom ont collaboré au disque dont Michel Rivard, Diane Tell, Sébastien Lacombe, Ingrid St-Pierre, Alex Nevsky, Vincent Vallières, Zachary Richard, Florence K et leur fidèle complice Nelson Minville. Un thème est récurrent tout au long du disque, celui de l’enfance. Le couple semble plus uni que jamais et ce, même en musique. (janvier 2015)

Musicor

Lisa Leblanc - Highways, Heartaches and Time Well Wasted

Lisa Leblanc - Highways, Heartaches and Time Well Wasted

La jeune chanteuse du Nouveau-Brunswick a connu un succès inespéré en 2012 avec son premier album, principalement grâce au désormais classique « Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde ». Deux ans plus tard, elle revient avec un mini-album, entièrement en anglais cette fois, inspiré d’un road trip aux États-Unis. On y retrouve 5 chansons originales et la reprise de « Katie Cruel » popularisée par Karen Dalton. Lisa est plus créative que jamais dans son style folk trash, qui brasse passablement par moments, surtout dans « Gold Diggin’ Hoedown ». Avec moins de 18 minutes, le principal défaut du disque c’est qu’il est trop court. On a hâte à un prochain album complet de la part de cette artiste originale. (janvier 2015)

Bonsound

½

Lofofora – L’épreuve du contraire

LofoforaL’épreuve du contraire

Le groupe de métal alternatif français existe déjà depuis 25 ans. Sur ce nouvel album, ils poursuivent leur oeuvre dénonciatrice, s’attaquant à tout signe de conformisme. Musicalement, le groupe continue d’intégrer des éléments de rap métal et de punk hardcore pour une musique passablement lourde. Par contre, ce sont les textes qui occupent l’avant-scène en général reléguant à un rôle secondaire les riffs de guitare et la section rythmique pourtant ravageuse. Les fans du groupe devraient tout de même encore apprécier. (janvier 2015)

At(h)ome / SIX

Nickelback – No Fixed Address

NickelbackNo Fixed Address

Bizarrement, c’est sur son huitième album que Chad Kroeger est le plus aventureux, alors qu’il s’éloigne des riffs puissants sans grande originalité qui ont fait sa renommée. Il ajoute des éléments d’électronique intéressants et des rythmes en boucle, jumelés à des influences parfois country rock. Le disco n’est pas bien loin sur des morceaux comme « She Keeps Me Up » et « Get ‘Em Up » et l’humour est souvent au rendez-vous tout au long du disque. Quand le sarcasme laisse la place à des titres plus politisés comme le premier extrait, « Edge of a Revolution », on y croit un peu moins, mais on apprécie tout de même l’effort. On ne pourra certainement pas accuser Nickelback de tenter de s’éloigner de son style post-grunge plutôt dépassé. Au contraire, le groupe semble regarder vers l’avenir avec No Fixed Address. Reste à voir si le public suivra, mais il s’agit d’un bon album dans l’ensemble. (janvier 2015)

Vidéoclip : « Edge of a Revolution »

Republic / Universal

 

One Direction – Four

One DirectionFour

Le populaire jeune groupe londonien revient avec un quatrième album en autant d’années. One Direction poursuit dans la même direction que sur ses disques précédents, sans grandes surprises. Même si les cinq comparses demeurent efficaces à interpréter des ballades, ce sont les pièces plus énergiques et divertissantes qui se démarquent véritablement sur Four. Leur admiration pour la musique des années 1980 ne se dément pas en plusieurs occasions, même si leur musique reste bien actuelle. Avec Four, on réalise que One Direction devrait se concentrer sur les chansons joyeuses et entraînantes, puisque l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous dans les chansons qui devraient être touchantes. (janvier 2015)

Sony

 

Mario Peluso & Les Hobos Hurleurs – Mario Peluso & Les Hobos Hurleurs

Mario Peluso & Les Hobos Hurleurs – Mario Peluso & Les Hobos Hurleurs

Pour l’auteur-compositeur et interprète de l’Abitibi Mario Peluso, il s’agit de la première incursion à l’intérieur d’un groupe en près de 20 ans. Le groupe propose un heureux mélange de country, de folk et de rock largement inspiré des années 1970, de CCR à Neil Young, mais surtout, axé sur le plaisir. Parmi les Hobos Hurleurs, on retrouve Richard Boisvert (guitares, mandoline, banjo) et Richard Deschênes (basse, contrebasse) qui sont entre autres connus pour avoir collaboré avec Michel Pagliaro, Steve Hill et Luc De Larochellière. Martin Landry complète le quatuor à la batterie et aux percussions. Peluso et sa bande avaient préalablement offert un premier extrait, « Plein l’cul », qui fait bouger et réfléchir à la fois. On peut aussi entendre « Sur son épaule », une pièce que Peluso avait enregistrée en début de carrière et qui a été reprise récemment par Richard Desjardins. (janvier 2015)

Artic

Pink Floyd – The Endless River

Pink FloydThe Endless River

Vingt ans se sont écoulés depuis leur dernier album et peu de fans croyaient encore que leur groupe préféré pourrait faire un retour sur disque. L’album est constitué essentiellement de pièces instrumentales, enregistrées à l’époque de Division Bell et initialement prévues pour un projet atmosphérique. Ces morceaux ont été retravaillés par les deux seuls membres restants, David Gilmour et Nick Mason, avec l’aide de Youth, Andy Jackson et Phil Manzanera (Roxy Music). Ce dernier a ajouté une couche de guitares à la musique essentiellement basée sur les claviers du regretté Richard Wright. Le résultat n’est pas si différent de ce que le groupe a offert comme sonorités sur ses deux derniers disques, à part le fait que ce soit instrumental à 95 %. Il faut en fait attendre la dernière pièce, « Louder Than Words », pour entendre enfin la voix de Gilmour qui était au coeur des derniers enregistrements du groupe. C’est plutôt sa guitare qu’il fait parler sur The Endless River. À l’écoute de l’album, on réalise que le groupe semble vouloir définitivement boucler la boucle et passer à autre chose. Ce nouvel album est intéressant, mais il agit surtout comme le point final à une superbe carrière s’étendant sur près de 50 ans. (janvier 2015)

Columbia / Sony

   

Damien Rice – My Favourite Faded Fantasy

Damien RiceMy Favourite Faded Fantasy

Le chanteur irlandais est de retour avec son 3e album en carrière après une pause de 8 ans. Malgré cette longue période d’attente, Rice ne présente qu’un album de 8 titres totalisant 50 minutes. Il a demandé les services du réalisateur Rick Rubin pour l’aider à créer des atmosphères uniques autour de ses chansons pop, folk et rock alternatif. My Favourite Faded Fantasy est un album qu’on apprend à découvrir lentement et qui devient de plus en plus intéressant et intriguant. Les textures et les arrangements sont sublimes, dignes du perfectionniste qu’est Damien Rice. Voici donc un autre très bon album de la part de cet artiste unique. (janvier 2015)

Warner

½

RYMZ – Indélébile

RYMZ Indélébile

Après de nombreux spectacles et 15 000 albums vendus avec le groupe Mauvais Acte et le collectif Jungle Music, Rymz présente finalement un tout premier album solo. On le considère comme le mauvais garnement instruit du rap québécois et il flirte avec les nouveaux courants musicaux lourds et sophistiqués. Il s’est entouré de certains des meilleurs compositeurs de rap à Montréal en Shash’U et Ruffsound qui permettent de bien enrober la poésie incomparable du rappeur. En plus, son « flow » est impeccable et il possède un sens inné de la mélodie. Contrairement à d’autres rappeurs dans le genre qui mélangent un peu trop facilement des expressions anglaises à leurs textes en français, le rappeur originaire de Saint-Hyacinthe est fier de mettre en valeur sa langue maternelle. En bout de ligne, Rymz nous offre un album moderne extrêmement bien ficelé qui risque fort de créer de la jalousie chez ses pairs. (janvier 2015)

Vidéoclips : « Oubliez-moi » - « Krève » (ft. Souldia)

Silence d'or

½

Shy’m – Solitaire

Shy’mSolitaire

Après l’excellent album Caméléon il y a deux ans, la chanteuse pop française est de retour avec un disque encore plus pop. Shy’m laisse quelque peu de côté ses influences R&B sur Solitaire qui s’approche un peu plus de l’univers d’une Mylène Farmer. Propulsé par le simple mid-tempo « La malice », au refrain particulièrement accrocheur, ce cinquième album de la populaire chanteuse contient malheureusement plusieurs titres sans grand intérêt et qui manquent franchement de créativité. En plus, la chanteuse qui a déjà prouvé son talent vocal par le passé semble s’asseoir sur ses lauriers et ne pas aller au bout de ses capacités. Il en résulte des mélodies qui tombent à plat et réussissent à nous ennuyer plutôt qu’à nous accrocher. Même les textes ne sont pas à la hauteur. Que reste-t-il? Quelques explorations électro peut-être, mais certainement pas suffisamment d’éléments intéressants pour combler qui que ce soit, même ses fans de la première heure. (janvier 2015)

Vidéoclips : « La malice » - « L’effet de serre »

Warner

½

Sir Path – Le Québécois

Sir Path Le Québécois

Sur son nouvel album, le rappeur Sir Pathétik affirme ses racines québécoises avec fierté. Il change son nom de scène pour simplement Sir Path et c’est sous ce pseudonyme qu’il présente son 12e album. Dès la première écoute, cet album de 17 titres totalisant 60 minutes surprend par une facture plus pop et même folk en certaines occasions. De nombreux collaborateurs accompagnent Sir Path tout au long du disque dont le groupe rock Sens, Alex Lavoie, Emmanuelle Duval-Auger (La Voix) et l’Acadien Matt Mallet. Le rappeur le plus populaire du Québec nous offre encore une fois de très bonnes mélodies, souvent inoubliables. (janvier 2015)

Vidéoclip : « Vie de bum »

High Life

Alain Souchon & Laurent Voulzy – Alain Souchon & Laurent Voulzy

Alain Souchon & Laurent VoulzyAlain Souchon & Laurent Voulzy

Après 40 ans d’amitié, les deux chanteurs joignent finalement leurs voix pour présenter un premier album ensemble. Les textes de Souchon se marient agréablement aux musiques très sixties de Voulzy, le tout cimenté par leurs deux voix qui se conjuguent à merveille. Le duo présente 12 chansons sans grandes faiblesses pour une durée totale de 45 minutes. Du premier extrait, « Derrière les mots », au son pop rock de « Bad Boys », Souchon et Voulzy prouvent qu’ils forment une équipe hors du commun, un tandem naturel. (janvier 2015)

Parlophone / Warner

½

Tamara Weber-Fillion – Time, Wind & Fire

Tamara Weber-FillionTime, Wind & Fire

Lors de la dernière édition de La Voix, Tamara a su attirer l’attention grâce à sa grande sensibilité artistique et sa voix unique. Elle présente un premier album, entièrement en anglais, sur lequel elle peut faire place à toute sa créativité. La native de Port-au-Prince en Haïti qui a grandi à Saint-Georges-de-Beauce nous offre un assemblage de 12 très belles chansons folks aux mélodies inoubliables et aux harmonies vocales magnifiques. La timide auteure-compositrice et interprète s’ouvre telle une fleur sur cet album de très grande qualité. (janvier 2015)

Bros / SIX

½

Neil Young – Storytone (2 CD)

Neil YoungStorytone (2 CD)

Après une année 2014 chargée, tant sur le plan professionnel que personnel, Neil Young présente rien de moins qu’un album double. En fait, les 2 CD contiennent les mêmes 10 pièces, mais l’un est enregistré avec un grand orchestre alors que l’autre est joué en solo. Avec l’orchestre, Young va dans plusieurs directions parfois très énergiques et parfois plus intimistes, ce qui crée une certaine dichotomie sur le disque. Par contre, lorsqu’on le retrouve en solo, on redécouvre le chanteur folk des belles années. C’est seulement dommage que l’album soit inégal en général. (janvier 2015)

Reprise / Warner

 

 

DÉCEMBRE :

 

Taylor Swift – 1989

Taylor Swift1989

La jeune chanteuse country pop américaine avait pris un virage un peu plus pop sur son album Red en 2012, mais cette fois-ci c’est tête première qu’elle plonge dans la musique pop laissant derrière tous ses fans des premières années. Max Martin et Shellback collaborent encore un peu plus au disque, dont un seul titre, « This Love », a été écrit par Taylor seule. Les autres collaborateurs incluent Ryan Tedder (OneRepublic), Jack Antonoff (fun.) et Imogen Heap. Tant qu’à offrir un album pop, aussi bien ne pas le faire à moitié. Taylor nous offre donc une production à grand déploiement, qui s’inspire certainement de la pop des années 1980, mais qui utilise toutes les technologies de 2014. Les rythmes contagieux vous feront assurément taper du pied, même s’il ne s’agit pas nécessairement d’une musique sur mesure pour les planchers de danse. En fait, 1989 présente surtout une suite de mélodies pop inoubliables, pratiquement tous des succès radio potentiels. Le seul problème est qu’avec un disque de pop pure, Taylor s’aventure dangereusement dans un territoire déjà trop bien occupé, elle qui possédait auparavant cet élément distinctif et unique, soit ses influences country qui pouvaient surprendre pour une fille d’un si jeune âge. Elle devient donc maintenant une chanteuse pop parmi tant d’autres, son seul point distinctif étant qu’elle possède une maturité rare pour une célébrité de son âge, lui permettant de demeurer en parfait contrôle de sa carrière. (chronique principale de décembre 2014)

Vidéoclips : « Shake It Off » - « Blank Space »

Universal

 

Leighton Meester – Heartstrings

Leighton MeesterHeartstrings

Leighton Meester est une chanteuse pop du Texas qui réussit à livrer d’excellentes mélodies grâce à sa très belle voix. Elle a d’abord débuté comme actrice avant de collaborer avec Cobra Starship pour « Good Girls Go Bad » et avec Robin Thicke. Sur ce premier album, elle nous offre un son adulte alternatif extrêmement agréable à l’oreille, une musique d’une grande maturité. Les orchestrations magnifiques accompagnent à la perfection la voix de Leighton, et les arrangements riches contribuent à mettre tout son talent en valeur. En fait, le principal défaut de Heartstrings est d’être bien trop court avec seulement 9 pièces totalisant 32 minutes. Il nous donne envie de le réécouter en boucle tellement il est apaisant. Voici une bien belle surprise! (découverte du mois de décembre 2014)

Vidéoclip : « Heartstrings »

Vagrant / Universal

½

 

Mélissa Bédard – S’aimer

Mélissa BédardS’aimer

Après un premier album de reprises de chansons connues, l’ex-académicienne s’est faite offrir des chansons originales par plusieurs auteurs comme Andréanne A. Mallette et Ariane Brunet. Sébastien Côté (King Melrose) a quant à lui signé quatre des 10 pièces de l’album. Corey Hart a aussi composé la musique de « Évidemment » sur un texte de Martine Pratte. Même si son album est généralement pop, Mélissa plonge un peu plus dans le soul avec « Merci », écrite et composée par Georges Thurston, un cadeau de Lorraine Cordeau. Le disque regorge de textes positifs et d’espoir passant le message de croire en ses rêves. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 42, 28 novembre 2014)

Tandem

Guy Bélanger – Blues Turn

Guy BélangerBlues Turn

Pour son nouvel album, l’harmoniciste originaire de Québec revient à son premier amour, le blues, même s’il incorpore des influences de gospel, de country et de rock. Pour l’enregistrement, Bélanger s’est déplacé de Montréal à Chicago en passant par Toronto. Il a travaillé avec quelques-uns des meilleurs musiciens à Chicago, en plus de pouvoir compter sur le chanteur et guitariste Jimmy Johnson à titre d’invité spécial. Avec Blues Turn, le bluesman québécois démontre qu’il n’a plus rien à prouver et qu’il fait partie des plus grands instrumentistes et compositeurs dans le genre au pays. (décembre 2014)

Bros / SIX

½

Daniel Boucher – Toutte est temporaire

Daniel BoucherToutte est temporaire

Sur son quatrième album, Daniel Boucher n’hésite en aucun temps à expérimenter, à échantillonner. En fait, plusieurs pièces de Toutte est temporaire relèvent véritablement du délire, laissant du même coup de côté le grand charisme du chanteur qu’il est. « La langue » est basée sur un échantillonnage d’un discours d’Yvon Deschamps lors d’un grand rassemblement de la Saint-Jean-Baptiste, sur un rythme basse-batterie. Elle avait été présentée lors du spectacle de la Fête nationale 2014. L’autre morceau déjà connu du public est le premier extrait, « Embarques-tu? ». Parmi les autres délires offerts, notons la pièce d’ouverture, « Histoire de ma vie (Scusez menutte) » et « Salon magique ». Boucher exprime ses doutes dans « À ma place » et son désarroi devant une mort qu’il espère temporaire dans la chanson-titre. Même si peu de compositions sont véritablement mauvaises, le désir d’expérimenter rend le projet plutôt inégal et difficile d’accès. On en oublie même les qualités premières du chanteurs qui sont entre autres de séduire son public avec sa voix et ses textes. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Embarques-tu? »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 42, 28 novembre 2014)

Boucane Bleue

La Cantinière – La différence

La CantinièreLa différence

Au début du 20e siècle, Octave Brien et son frère Ludger se promenaient dans les veillées à la recherche de chansons. Ils mémorisaient les paroles et les mélodies. Plus tard, le fils d’Octave, Marc, se découvre un intérêt particulier pour les chansons que son père chante et en transcrit environ 450 dans des cahiers. Le groupe traditionnel La Cantinière a sélectionné 12 chansons de ce répertoire qu’il nous présente sur ce premier album, immortalisant du même coup ce précieux héritage de Sainte-Marie-Salomé dans Lanaudière. Le groupe interprète ces chansons avec une grande richesse musicale, donnant du même coup un nouveau souffle vers les années 2000 à cette musique d’une autre époque. On peut entendre sur l’album deux invités lanaudois de renom : Martin Deschamps et Yves Lambert. (décembre 2014)

La Prûche Libre / SIX

Cheak – Refus global

CheakRefus global

Connu dans le milieu du hip hop underground québécois pour ses textes engagés et lucides, le rappeur Cheak présente finalement son premier album, Refus global. Auteur-compositeur et interprète, il est l’un des rares rappeurs québécois à composer toutes ses musiques et à jouer de plusieurs instruments pour enrober ses textes. Sur les 12 pièces de l’album, il traite des sujets qui lui tiennent à coeur : l’aigreur de la vie (« Y’en aura pas d’facile »), une société contrôlée (« Zombie »), la dérive (« Mauvaise passe »), l’isolement (« Moonchild »), ou encore la recherche d’un ailleurs (« Calme toé »). Cheak aime mélanger les genres en intégrant du reggae (« On est c’qu’on est », « Calme toé ») du jazz (« La droiture du gauchiste », etc. Cheak est un rappeur à surveiller dans le paysage hip hop québécois. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Zombie »

High Life

Julien Clerc – Partout la musique vient

Julien ClercPartout la musique vient

Pour son nouvel album, le géant de la pop française s’entoure de collaborateurs d’envergure pour co-écrire avec lui les 12 chansons présentées. On retrouve entre autres Carla Bruni pour deux titres (« Les amoureux » et « Le chemin des rivières »), Maxime Le Forestier pour « On va, on vient, on rêve », Gérard Duguet-Grasser pour deux pièces et Alex Beaupain pour les 7 morceaux restants. Sur Partout la musique vient, on retrouve des ballades plus introspectives, mais la pop énergique est bien présente tout au long du disque, à l’image du premier extrait, « On ne se méfie jamais assez ». (décembre 2014)

Vidéoclip : « On ne se méfie jamais assez »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 42, 28 novembre 2014)

Parlophone / Warner

Daniel Coutu Magicien – Science ou Magie III : L’incroyable expérience

Daniel Coutu Magicien – Science ou Magie III : L’incroyable expérience

Daniel Coutu est magicien et vulgarisateur scientifique, en plus d’être l’animateur de Par ici la magie à Radio-Canada. La musique faisant partie intégrante de ses tours de magie, il est donc logique qu’il présente un album de chansons en lien avec la magie. Il propose 12 pièces dont certaines sont issues de sa 3e série de spectacles, en plus de pièces inédites et de la chanson-titre de Par ici la magie. Coutu signe la majorité des textes, mais il s’appuie aussi sur de talentueux collaborateurs dont Sonia Johnson. Ses chansons rythmées et remplies d’humour s’adressent avant tout à un jeune auditoire. (décembre 2014)

PrestiGO

½

Couturier – Comme un seul homme

CouturierComme un seul homme

Félix-Antoine Couturier s’est fait découvrir du grand public lors de sa participation à La Voix en 2013, mais il roulait déjà sa bosse depuis un bon moment. Diplômé en guitare classique du Cégep St-Laurent en 2001, Couturier a joué au sein de plusieurs groupes, dont Kodiak tout de suite après leur victoire au Festival de la chanson de Granby. Il a lui-même participé à de nombreux concours en 2011 et 2012 avant d’être sélectionné pour La Voix où il a traversé les premières étapes avant de se classer parmi les six finalistes de son équipe. Son mini-album, Fuir le plancher, a grandement attiré l’attention à l’été 2013, autant du public que des critiques. Couturier présente maintenant son premier album complet en tant qu’auteur-compositeur et interprète. Il se permet même de jouer tous les instruments sur cet excellent mélange de rock énergique et de pop accrocheuse. Il présente des chansons créatives sans compromis qui possèdent à la fois tous les éléments commerciaux nécessaires pour intéresser les fans de La Voix. Voici donc un très bon premier opus par cet artiste de grand talent. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Comme un seul homme »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 43, 5 décembre 2014)

Slam

½

Daran – Le monde perdu

DaranLe monde perdu

Daran présente son 8e album studio avec Le monde perdu, certainement son plus personnel à ce jour. Il s’agit d’un disque totalement acoustique, guitare, voix et harmonica. Le premier extrait, « Gens du voyage », est une chanson d’une grande douceur et d’une sensibilité touchante qui parle du déplacement des populations et des conséquences sur leur vie de tous les jours. Cet album introspectif enregistré et réalisé à Montréal présente un Daran plus émouvant que jamais. (décembre 2014)

LMM / SIX

½

Dunnigan – There You Are

DunniganThere You Are

Pour ce nouvel album, le violoniste québécois Philippe Dunnigan a demandé les services de plusieurs compositeurs et arrangeurs de grand talent. Il nous présente donc un album de musique classique contemporaine sur lequel on retrouve aussi quelques accents de jazz. Parmi les compositeurs présents, notons François Dompierre, Catherine Major, Benoît Groulx, Marc Bélanger et Jean-François Groulx. On peut aussi entendre des arrangements de pièces d’Antonio Carlos Jobim (« Luiza ») et Sting (« August Winds »). Notons que pour enregistrer cet album, Dunnigan a utilisé un Stradivarius Auer 1691. There You Are est définitivement un album très agréable à écouter. (décembre 2014)

1890

½

Echosmith – Talking Dreams

EchosmithTalking Dreams

Echosmith est un groupe de Los Angeles formé en 2009 et composé des frères Sierota avec leur jeune soeur Sydney comme chanteuse. Talking Dreams est leur premier album, d’abord paru à l’automne 2013, et maintenant réédité avec une nouvelle pochette. Le quatuor nous offre un son pop rock entraînant fortement influencé par le rock dansant des années 1980. En ce sens, on peut les comparer en grande partie aux Killers et à Paramore, mais aussi à U2 pour leurs sonorités de guitares et à Fleetwood Mac pour leurs harmonies vocales. Le jeune groupe présente une certaine légèreté, mais possède surtout des mélodies inoubliables. Parions donc qu’avec plus d’expérience ils pourront nous offrir une musique avec un peu plus de substance tout en demeurant aussi agréable à l’oreille. (décembre 2014)

Vidéoclips : « Come Together » - « Talking Dreams » - « Cool Kids »

Warner

The Flaming Lips – With a Little Help From My Fwends

The Flaming LipsWith a Little Help From My Fwends

C’est avec tout l’éclatement qu’on leur connaît que les gars des Flaming Lips ont décidé de reprendre le meilleur album de l’histoire, Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles. Si l’album original avait déjà son côté psychédélique, il prend une toute autre dimension ici avec les expérimentations des Flaming Lips. Le groupe explore différents sons et amalgame toutes sortes de variations de styles et de rythmes dans un ensemble parfois cacophonique, mais assurément créatif. C’est en compagnie de nombreux artistes invités que le groupe s’exécute : My Morning Jacket, J. Mascis, Miley Cyrus, Moby, Dr. Dog, Tegan and Sara, Foxygen et plusieurs autres. With a Little Help From My Fwends présente en quelque sorte une déconstruction de ce grand album de l’histoire. Les fans les plus ardents des Beatles y verront donc peut-être un exercice blasphématoire. Par contre, la qualité des explorations musicales des Flaming Lips rend assez bien justice à l’oeuvre originale. (décembre 2014)

Warner

½

Foo Fighters – Sonic Highways

Foo FightersSonic Highways

Difficile de croire que presque 20 ans se sont écoulés depuis la formation des Foo Fighters. Pourtant, Sonic Highways est déjà leur 8e album studio depuis 1995. L’album tire son inspiration du studio Sound City de Los Angeles et des plus grandes villes de rock ‘n’ roll en Amérique. Il rend hommage au vrai rock ‘n’ roll d’arénas, celui qui pullulait dans les années 1980. Même si le disque ne contient que 8 pièces, elles sont toutes grandement efficaces pour nous remémorer les belles années du hard rock des années 1970 et 1980. En fait, il s’agit d’un album de rock pur, comme il s’en fait de moins en moins. C’est seulement dommage qu’à chaque chanson on ait l’impression de l’avoir déjà entendue dans le passé. En conclusion, Sonic Highways nous donne plus envie de retourner écouter les albums de notre enfance que de le réécouter en boucles. Pas qu’il soit désagréable, mais il manque définitivement d’originalité. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Something From Nothing »

RCA / Sony

Foxygen – ...And Star Power

Foxygen ...And Star Power

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Avec son premier album, We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic, Foxygen avait non seulement dévoilé une aptitude hors norme à créer des pépites mais également un réel caractère décalé et autodestructeur. Mosaïque seventies combinant blues, pop psychédélique et rock garage et surtout un grain de folie adulescent, ce premier essai – sans compter leur mini-album introductif - était une réussite inattendue pour un groupe qui vit sur le fil du rasoir. Derrière, le binôme porteur a plusieurs fois failli partir en lambeaux à force d’annulations, d’engueulades et de séparations avortées. Et si à l’instar de Ziggy Stardust, Foxygen organisait son rock & roll suicide en bonne et due forme. Si ce n’est pas le cas, ce disque ressemble étrangement à des noces funèbres. Premier indice, vingt-quatre morceaux pour plus de 80 minutes de rock nébuleux et de folk brumeux. Vingt-quatre? Plutôt que de trop tailler dans la masse de fiertés dégénérées composées pour ce disque, les deux associés du diable ont pris le pari d’envoyer en rafale cette pléiade de morceaux sans faire le ménage nécessaire… Le résultat est naturellement confus, bordélique et terriblement frustrant. Frustrant car, derrière un flot de titres inutiles et à peine peaufinés (principalement sur le disque 2), on retrouve les perles qui élèvent Foxygen au rang d’artistes grandement prometteurs. Comment ne pas frémir devant la mélancolie automnale de « Coulda Been My Love », comment ne pas saluer le chant versatile de « Cosmic Vibration » ou comment ne pas planer sur la mélodie sixties de « You And I »? La quadrilogie « Star Power », un peu barrée, est également intéressante à décortiquer. Mais la suite, notamment cette foutue deuxième galette, est aussi indigeste qu’une choucroute industrielle. Tout y est si barré, si inachevé, si décalé… suicidaire donc. À force d’évolution, Foxygen a planté son héritage pour pousser le décalage un poil trop loin. Et dire que le changement c’est maintenant… (décembre 2014)

½

David Guetta – Listen

David GuettaListen

Le DJ parisien est de retour avec un nouvel album rempli de collaborateurs de renom. On retrouve entre autres Sam Martin, Emeli Sandé, Nico & Vinz, John Legend, Sia, Nicki Minaj, Afrojack, Magic! et Birdy. Guetta signe les 14 compositions du disque, même s’il se fait grandement aider. Bizarrement, à une époque où la musique électronique dansante a la cote, celui qui a été l’un des premiers à en profiter pour devenir une superstar se tourne un peu plus vers la musique pop dans son format conventionnel. On peut tout de même entendre une majorité de pièces dansantes, mais elles ne semblent pas venir d’un DJ. En fait, Guetta s’efface quelque peu sur ce disque pour laisser toute la place à ses collaborateurs qui apportent leur propre couleur à l’album. En soit, ce n’est pas une mauvaise chose, mais c’est un peu plus décousu et il y manque la personnalité de son créateur. Par contre, ne vous détrompez pas, Listen contient encore une fois toute une série de succès garantis. (décembre 2014)

Vidéoclips : « Lovers on the Sun » - « Dangerous »

Parlophone / Warner

 

Marc Hervieux – Hervieux

Marc HervieuxHervieux

Pour son deuxième album pop et huitième au total, le ténor québécois interprète 14 chansons originales. Parmi les auteurs et compositeurs qui ont offert leur talent au disque, notons Jean-François Breau, Maxime Landry, Sylvain Cossette, Richard Séguin, Patrick Bourgeois et Tino Izzo. Hervieux explore des styles variés, entre pop nostalgique, ballades orchestrales, rythmes funkys et énergie rock. Enrichis par un quatuor à cordes, les arrangements collent à la peau du ténor, même si les compositions et les mélodies ne laissent pas toujours la place désirée à sa voix puissante. Les variations de styles peuvent également être agaçantes, et peu de titres réussissent à véritablement capter notre attention. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 41, 21 novembre 2014)

Zone3

½

Billy Idol – Kings & Queens of the Underground

Billy IdolKings & Queens of the Underground

Le rockeur originaire de Londres présente un premier album en 9 ans, un deuxième seulement depuis Cyberpunk en 1993. Ce nouveau disque se veut en fait un compagnon à son autobiographie. Par contre, les chansons de Kings & Queens of the Underground n’ont rien d’autobiographiques. On retrouve bien évidemment des traces du son de son passé avec une certaine influence punk, mais tellement passée et repassée dans la grosse machine pop qu’il n’en reste plus grand-chose d’authentique. Idol présente encore une fois des chansons aux arrangements électro, lui qui a exploré le genre il y a longtemps déjà. La principale différence sur ce nouvel opus en comparaison au précédent est que le chanteur semble beaucoup plus calme, plus serein. Il chante mieux que jamais, même si on soupçonne aisément une assistance importante de la technologie. Après tout, l’enfant terrible approche déjà la soixantaine. En conclusion, le principal problème de ce nouveau CD par Billy Idol est un manque flagrant de créativité. Il est plaisant à écouter, mais pas trop longtemps et surtout, vous n’en retiendrez que bien peu de choses. « Postcards from the Past » et « Can’t Break Me Down » sont certainement parmi les bons moments du disque, mais pas par leur originalité. Plutôt parce qu’elles nous rappellent ce qu’on aimait de Billy Idol dans les années 1980, soit des chansons rock énergiques inoubliables. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Can’t Break Me Down »

½

James Farm – City Folk

James FarmCity Folk

James Farm est un quatuor de jazz contemporain formé de Joshua Redman (saxophone), Aaron Parks (piano), Matt Penman (basse) et Eric Harland (batterie). Formé en 2009, le quatuor présente maintenant son deuxième album. Le CD de 10 titres totalise 64 minutes, toujours dans un style de jazz franchement créatif. Encore une fois, Redman, Parks et Penman contribuent à hauteur de trois compositions chacun, alors que Harland en signe une. Par contre, dans leur interprétation, les quatre musiciens s’unissent dans un ensemble particulièrement cohérent et tout de même accessible malgré sa complexité. Un très bon disque de jazz moderne! (décembre 2014)

Nonesuch / Warner

½

Jireh Gospel Choir – Get Up

Jireh Gospel ChoirGet Up

Formé en 1996 par la musicienne montréalaise d’origine jamaïcaine Carol Bernard, le Jireh Gospel Choir est l’un des ensembles vocaux les plus reconnus au Canada. Ils interprètent des grands classiques du répertoire gospel, mais aussi des chansons originales qui s’inspirent en partie du R&B, du soul, du jazz et du blues. En 2012, le groupe s’est vu décerner le prestigieux prix de « La chanson gospel de l’année » par le Gospel Music Association of Canada pour sa composition « Quoi qu’il arrive ». Get Up est le troisième album pour la formation, et il regroupe 18 chanteurs et 20 musiciens. Il compte 13 chansons dont 3 en français et 11 originales. Il s’agit d’un bon disque de gospel contemporain. (décembre 2014)

Kiesza – Sound of a Woman

KieszaSound of a Woman

La chanteuse de Calgary s’est fait connaître au cours des derniers mois grâce à son méga succès inspiré des années 1990 « Hideaway ». Elle est l’une des rares pièces à tendance house de ce premier album qui va dans toutes les directions possibles de la musique pop. On peut même entendre des ballades toutes douces au piano qui, heureusement, mettent en valeur sa très belle voix. À noter entre autres sa reprise plutôt lente de « What Is Love? » de Haddaway, l’un des plus grands succès dance des années 1990. On comprend rapidement que les influences de Kiesza viennent de la décennie qui a bercé son enfance. Par contre, on retrouve un dangereux manque de ligne directrice sur Sound of a Woman qui s’éparpille beaucoup trop, avec en plus quelques titres franchement inintéressants. Ce premier disque de Kiesza est malheureusement un album à écouter à la pièce. (décembre 2014)

Vidéoclips : « Hideaway » - « Giant in my Heart » - « No Enemiesz »

Island / Universal

Knife Party – Abandon Ship

Knife PartyAbandon Ship

Knife Party est un projet parallèle pour deux membres du groupe australien Pendulum, Gareth McGrillen et Rob Swire. Le duo nous présente un premier album complet de musique house et dubstep remplie d’énergie. Le groupe explore aussi des moments plus funky comme sur « EDM Trend Machine » (qui n’a bizarrement rien d’EDM). Les fans de Pendulum risquent de beaucoup apprécier, même si le rock est complètement laissé de côté ici. Une pièce comme « Resistance », basée sur la basse, pourra certainement capter leur attention. Quant à « Give It Up », c’est plutôt les amateurs de Fatboy Slim qu’elle risque fort de séduire. Knife Party présente un bien bon album dans le genre. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Begin Again »

Earstorm / Warner

½

Stéphanie Lapointe – Les amours parallèles

Stéphanie LapointeLes amours parallèles

Après cinq ans d’absence sur disque, l’ex-académicienne est de retour avec son troisième album. Réalisé par Émilie Laforest et Joseph Marchand du tandem Forêt, Les amours parallèles présente des textes recherchés et des mélodies efficaces chuchotées comme seule Stéphanie Lapointe peut le faire. Les arrangements musicaux d’une grande richesse demeurent tout de même discrets, laissant toute la place à la chanteuse dans un style qui n’est pas sans nous rappeler une chanson française d’une autre époque. Pour ce nouvel opus, Stéphanie laisse sa plume de côté et fait plutôt appel à des auteurs et compositeurs de renom dont Jimmy Hunt, Philémon Cimon, Leif Vollebekk et Philippe B, qui signe la très belle chanson-titre. On peut aussi entendre une reprise de Jane Birkin, « Pourquoi ». Cet album intime présente plus que jamais un voyage intérieur tout en douceur pour la talentueuse interprète. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 41, 21 novembre 2014)

Simone

½

Annie Lennox – Nostalgia

Annie LennoxNostalgia

Comme l’indique le titre de son nouvel album, Annie Lennox mise sur la nostalgie pour nous faire entrer dans son univers. Elle reprend en effet de grands standards jazz, pop et R&B. Même si elle demeure une chanteuse pop à la voix incomparable, elle semble tout à fait à l’aise dans une atmosphère jazzy, et ce depuis plusieurs années. Que ce soit en interprétant à sa façon « Georgia On My Mind », « I Put a Spell On You », « Summertime » ou « Strange Fruit », elle réussit toujours à faire ressortir le meilleur de chaque chanson, nous l’offrant tout en douceur. En plus, elle bénéficie d’une production de premier plan. Avec Nostalgia, Annie Lennox réussit le tour de force de nous faire redécouvrir et apprécier des classiques très souvent entendus dans toutes sortes de versions. (décembre 2014)

Blue Note / Universal

½

Émilie Lévesque – Ça tourne

Émilie LévesqueÇa tourne

Après une année de changements alors qu’elle est entre autres devenue maman, l’ex-participante à Star Académie présente un deuxième album, deux ans après Le goût du bonheur. La magnifique voix d’Émilie Lévesque est enrobée plus que jamais dans de superbes arrangements musicaux pour un disque beaucoup plus riche musicalement. Ses chansons pop légères possèdent toujours des mélodies inoubliables. Il s’agit donc d’un autre album agréable à écouter par cette artiste qui semble respirer le bonheur. (décembre 2014)

Vega

Little Big Town – Pain Killer

Little Big TownPain Killer

Longtemps comparé à Fleetwood Mac, le groupe de country contemporain Little Big Town a réussi à s’en différencier avec l’album Tornado en 2012. Avec Pain Killer, le groupe prend véritablement son envol. L’album bénéficie d’une production plus grande que nature, mais on y trouve aussi une certaine prise de risques alors qu’on sort des sentiers battus et qu’on ose essayer de nouvelles sonorités.  On peut entendre des guitares distorsionnées, des éléments d’électronique, un peu de reggae et trois pièces folk rock en conclusion du CD. Les compositions de grande qualité deviennent rapidement contagieuses et il est donc plutôt facile d’adhérer à ce nouvel album. Pain Killer est certainement le meilleur album de Little Big Town à ce jour. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Day Drinking »

Capitol / Universal

½

Moist – Glory Under Dangerous Skies

MoistGlory Under Dangerous Skies

Le groupe rock canadien Moist s’est formé à Vancouver en 1992 et a profité de la vague post-grunge pour développer une horde de fans. Après plusieurs années de séparation pendant lesquelles le chanteur David Usher a réussi à obtenir une belle carrière solo, le groupe est de retour pour présenter un nouvel album, son quatrième. Pour cet enregistrement, on découvre plusieurs nouveaux visages : Jonathan Gallivan à la guitare, Louis Lalancette à la basse et Francis Fillion à la batterie. Réalisé par le guitariste Mark Makoway, Glory Under Dangerous Skies poursuit où le groupe avait laissé il y a 15 ans avec un rock plutôt commun, sans grandes surprises. (décembre 2014)

Universal

Patrick Norman – Après la tombée du rideau

Patrick NormanAprès la tombée du rideau

Pour souligner ses 45 ans de carrière, ce n’est pas une rétrospective de ses succès que nous offre Patrick Norman, mais bien un tout nouvel album. Son 29e disque en carrière contient 11 titres, dont des duos avec Marilou et Marie-Pierre Arthur. On peut aussi y entendre une version rafraîchie de « Viens danser », tirée de L’amour n’a pas d’adresse paru il y a 3 ans, ainsi que son plus récent succès radio, « C’était l’été ». En conclusion du CD, on découvre l’instrumentale « Chanson pour Maxence » qui confirme sa maîtrise exceptionnelle de la guitare. Après la tombée du rideau contient un mélange agréable de folk et de pop adulte. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 40, 14 novembre 2014)

Gestions Patrick Normand

Alex Pangman – New

Alex PangmanNew

La chanteuse jazz torontoise à tendance swing avait certainement un besoin de renouveau avec ce nouvel album. Elle est partie s’installer en studio à la Nouvelle-Orléans, avec un nouveau réalisateur et de nouveaux musiciens pour enregistrer neuf classiques du genre et une nouvelle composition originale, « It’s Never Enough ». C’est Andrew « Goat » Gilchrist (d’origine canadienne) qui assure la réalisation de cet album totalement acoustique sur fond de tradition de la Nouvelle-Orléans. Le fantôme de Louis Armstrong ne devait pas flotter trop loin dans ce contexte si inspirant. Alex Pangman réussit encore à nous replonger dans une atmosphère d’il y a près d’un siècle alors que le jazz obtenait ses lettres de noblesse. (décembre 2014)

Justin Time / SIX

½

Fred Pellerin – Plus tard qu’on pense

Fred PellerinPlus tard qu’on pense

Trois ans après C’est un monde, le conteur Fred Pellerin fait un retour en musique avec Plus tard qu’on pense, un album contenant des chansons sur le temps qui passe, qui presse et celui qui reste. En plus de plusieurs textes de Pellerin, on peut entendre des chansons de René Richard Cyr, Gilles Vigneault, Stephen Faulkner, et même une traduction d’un morceau de Tom Waits. Pellerin chante mieux que jamais et est appuyé par de très beaux arrangements de Jeannot Bournival qui ajoutent une superbe richesse musicale au disque folk intimiste. Ses fans seront assurément comblés. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 43, 5 décembre 2014)

Tempête

½

Michel Robichaud – Beau mystère

Michel RobichaudBeau mystère

Gagnant de plusieurs concours dont le Festival de la chanson de Granby et le Festival en chanson de Petite-Vallée en 2014, l’auteur-compositeur et interprète Michel Robichaud présente son premier album, un disque folk contemporain progressif qu’il coréalise avec Michel Duguay. Il compte sur de nombreux collaborateurs dont Antoine Gratton (piano et arrangements de cuivres) et Richard Séguin (harmonica). D’abord seulement disponible en version numérique, l’album physique est en vente lors des spectacles. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 39, 7 novembre 2014)

Albert / Believe Digital

Sagot – Valse 333

SagotValse 333

L’ancien membre de Karkwa Julien Sagot est de retour avec un deuxième album solo. Le multi-instrumentiste et poète éclaté nous offre avec Valse 333 le fruit d’un travail de recherche en studio s’étendant sur un an. Il présente le résultat de ses explorations électroacoustiques qui propose un voyage sensoriel hors du commun. Cinématique et atmosphérique, Valse 333 nous plonge dans une expérience artistique unique, hors des sentiers battus, où les règles de la chanson sont transgressées au profit des sonorités et des diverses expérimentations. (décembre 2014)

Simone

½

Stefie Shock – Avant l’aube

Stefie ShockAvant l’aube

Avec Avant l’aube, Stefie Shock présente un sixième album à mi-chemin entre le sérieux et la folie. Les rythmes dansants et les mélodies accrocheuses sont toujours au rendez-vous dans une musique électro-pop extrêmement captivante, comme avec le premier extrait, « Want You To Want Me », pour lequel la voix d’Amélie Mandeville se mêle admirablement à celle beaucoup plus grave du chanteur. Parmi les neuf titres de l’album, on peut en entendre deux en anglais : « Everything’s in Everything » et la reprise funky audacieuse de « Everybody Knows » de Leonard Cohen. Stefie se permet une autre reprise avec « Madame rêve » d’Alain Bashung. Mis à part ces deux versions, l’auteur-compositeur et interprète signe tous les textes de ce nouvel album, un ajout important à sa discographie déjà bien garnie. (décembre 2014)

Vidéoclip : « Want You To Want Me »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 40, 14 novembre 2014)

Tandem

½

Baptiste Trotignon – HIT

Baptiste TrotignonHIT

Voici le premier album en trio en 13 ans pour le pianiste parisien Baptiste Trotignon. HIT est basé sur l’idée de la percussion, inspirée entre autres par le batteur et percussionniste Jeff Ballard. Les 11 compositions de Trotignon empruntent parfois à la musique pop, parfois à la musique latine, et parfois aux autres musiques du monde. Par contre, elles demeurent toujours en parfaite symbiose dans un contexte de trio jazz contemporain. (décembre 2014)

Naïve / Naxos

½

Zaz – Paris

ZazParis

Pour son nouvel album, Isabelle Geffroy (alias Zaz) rend hommage à Paris en reprenant les plus belles chansons écrites au sujet de la capitale française. Elle y interprète des pièces remontant jusqu’aux années 1930, souvent dans un style jazzy, swing manouche. Parmi les morceaux présentés, notons « Champs-Élysées » popularisée en français par Joe Dassin, « I Love Paris – J’aime Paris » de Cole Porter (avec Nikki Yanofsky), « La romance de Paris » de Charles Trenet (avec Thomas Dutronc), « Paris canaille » de Léo Ferré, « La complainte de la butte » de Jean Renoir et « J’aime Paris au mois de mai » de Charles Aznavour (mettant en vedette Aznavour lui-même). Souvent accompagnée d’un grand orchestre et d’une chorale gospel, Zaz donne une belle envergure à ces hymnes sur Paris et contribue ainsi à rendre la ville lumière encore plus scintillante. (décembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 43, 5 décembre 2014)

Play On / Warner

½

 

NOVEMBRE :

 

U2 – Songs of Innocence

U2Songs of Innocence

Il aura fallu 5 ans depuis No Line on the Horizon avant que U2 soit finalement prêt à présenter un nouvel album à ses nombreux fans. Ils nous avaient pourtant offert un nouveau simple dès le début de 2014 avec « Invisible », mais son échec a encore une fois contrecarré leurs plans. Résultat, il aura fallu attendre l’automne pour avoir enfin droit à Songs of Innocence, et « Invisible » ne s’y retrouve même pas... Autre controverse : grâce à une entente avec iTunes, le groupe a envoyé gratuitement l’album à tous les abonnés du service numérique, un mois avant sa sortie officielle. Si les fans du groupe s’en voyaient ravis, les autres ont fortement réagi sur les réseaux sociaux s’étant sentis obligés d’écouter l’album contre leur gré. En plus, l’album n’étant pas à la hauteur des attentes (seul le magazine Rolling Stone l’a encensé), on retrouve beaucoup plus d’effets négatifs que positifs à cette manoeuvre promotionnelle audacieuse que seulement U2 pouvait se permettre... Parlons de l’album lui-même maintenant. En fait, il y a très peu à dire. « The Miracle (of Joey Ramone) » débute le tout de belle façon, mais la suite n’a rien de bien impressionnant. L’ajout d’éléments électroniques peu entendus depuis Pop peut attirer quelque peu l’attention. Par contre, on demeure en territoires bien connus tout au long du disque avec un enchaînement de chansons qui nous rappellent à peu près tout ce qu’ils ont fait depuis Achtung Baby. La version physique officielle contient un deuxième CD avec des pistes additionnelles et des versions acoustiques. Une version différente de « Invisible » est camouflée à la fin de ce disque boni. (chronique principale de novembre 2014)

Vidéoclip : « The Miracle (of Joey Ramone) »

Island / Universal

 

Ex Hex – Rips

Ex HexRips

Ex Hex est un trio indie rock féminin de Washington, D.C. qui a été formé il y a quelques années à peine. Suite à leur signature avec Merge Records en 2013, Mary Timony et sa bande présentent leur tout premier album, Rips. Elles s’inspirent d’une musique punk rock, mais elles ont surtout un son glam rock énergique qui n’est pas sans nous rappeler Cheap Trick et The Cars. La recette est simple : des riffs de guitare inoubliables, de superbes mélodies, et le tout accompagné par une section rythmique qui n’offre aucun répit pendant 35 minutes. Ce sont 12 chansons d’une grande efficacité et extrêmement plaisantes à écouter que nous offrent les filles de Ex Hex, à l’image de leur plus récent extrait, « Waterfall ». Voici donc un album agréable et joyeux qui vous fera passer un bien bon moment! (découverte du mois de novembre 2014)

Vidéoclips : « Hot and Cold » - « Waterfall »

Merge

½

 

Bryan Adams – Tracks of My Years

Bryan AdamsTracks of My Years

Pour son douzième album studio et le premier depuis 2008, l’auteur-compositeur et interprète canadien a décidé de se faire un cadeau et de reprendre des classiques de sa jeunesse et qui l’ont influencé. Après avoir passé passablement de temps en studio, il a réussi à donner le son voulu à chacune des chansons choisies pour éviter qu’elles soient trop similaires à la version originale. On peut entendre « Any Time At All » des Beatles, « Lay Lady Lay » de Bob Dylan, « Rock and Roll Music » de Chuck Berry, « Down on the Corner » de CCR, « God Only Knows » des Beach Boys, et plusieurs autres. Adams nous offre aussi une nouvelle chanson originale, « She Knows Me ». Les interprétations sont très réussies sur cet album qui réussit à nous faire oublier la plupart des versions originales. C’est donc l’interprète qui se dépasse sur ce nouveau disque de Bryan Adams. Une version de luxe ajoute 5 titres additionnels aux 11 de la version standard. (novembre 2014)

Polydor / Universal

½

A*Star – A*Star is My Name

A*StarA*Star is My Name

Après d’excellents albums en français en plus d’avoir arrangé et réalisé de nombreux albums de qualité, Antoine Gratton nous arrive avec son alter ego, A*Star, pour son premier disque entièrement en anglais. Le chanteur et pianiste de grand talent présente un album à la hauteur des attentes avec 14 très bonnes compositions dans le style pop rock énergique. Après une fin plus en douceur, A*Star is My Name passe à un deuxième CD de versions acoustiques alors qu’Antoine se retrouve en compagnie du Quatuor Orphée. Il y réinterprète la plupart des chansons entraînantes du premier CD dans un style beaucoup plus intimiste et touchant. On y découvre donc les deux principales facettes de la personnalité d’Antoine Gratton, un homme aux mille visages qui pourra assurément s’éclater sur scène, peu importe la formule retenue. (novembre 2014)

Sphère / eOne

½

Tony Bennett & Lady Gaga – Cheek to Cheek

Tony Bennett & Lady GagaCheek to Cheek

À première vue, le duo formé du crooner Tony Bennett et de la diva pop Lady Gaga peut sembler bizarre, mais les deux ont déjà collaboré ensemble en 2011. Aussi, Lady Gaga a un passé de chanteuse de cabaret. Il est donc plutôt pertinent d’entendre le duo reprendre ces standards du jazz avec un grand orchestre. Grâce à des pièces de Cole Porter, Irving Berlin (dont la chanson-titre), Duke Ellington, et plusieurs autres, on découvre à quel point Bennett n’a rien perdu de son aplomb vocal malgré ses 88 ans. Quant à Lady Gaga, on réalise rapidement que sa voix cadre magnifiquement dans un tel contexte jazz. Par contre, elle semble incertaine de ses capacités en certaines occasions, ce qui enlève de la puissance et du lustre à son interprétation. Le principal défaut de l’album est qu’on ne peut se défaire de la personnalité du duo et que les chansons prennent automatiquement l’arrière-plan. De bien meilleures interprétations de ces classiques sont parues à travers les années, malheureusement. (novembre 2014)

Interscope / Universal

Caribou – Our Love

CaribouOur Love

Dan Snaith présente déjà un 6e album sous le pseudonyme de Caribou. L’artiste électro nous offre encore une fois un très bon album indie pop aux ambiances relaxantes. Par contre, plus que jamais sa musique s’oriente vers les planchers de danse où les DJ prendront un malin plaisir à la remixer. Un peu d’habillage et ses rythmes contagieux posséderaient toutes les caractéristiques nécessaires pour satisfaire les fans de musique house. Son approche demeure tout de même assez psychédélique malgré de bonnes mélodies pop, ce qui risque surtout de plaire aux fans de musique indie. Son amour des percussions et synthétiseurs des années 1980 est bien difficile à cacher pour Caribou qui semble toujours plongé entre deux époques. Les compositions sont assurément de grande qualité, mais Our Love n’arrive quand même pas à rivaliser avec l’excellent Andorra lancé en 2007. (novembre 2014)

Merge

½

Leonard Cohen – Popular Problems

Leonard CohenPopular Problems

Le Montréalais fête ses 80 ans avec un tout nouvel album, qui s’inscrit parfaitement dans la lignée de Old Ideas paru il y a deux ans. Tout en respectant la tradition folk qu’il a lui-même développée dès les années 1960, il réussit à aller un peu plus loin avec l’intégration d’influences blues, gospel et même country (« Did I Ever Love You »). L’album est totalement dominé par le piano, avec également une bonne présence de voix féminines pour venir contraster sa voix de baryton plus basse que jamais. La plupart des 9 compositions surprennent par leur originalité dans un style qu’on pourrait croire surexploité, surtout en ces années de résurrection commerciale pour le folk. Il faut donc se rendre à l’évidence que parmi toute cette nouvelle génération bourrée de talent et d’ambition, ce sont des vieux routiers comme Cohen qui continuent de dominer la marche. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 35, 10 octobre 2014)

Columbia / Sony

 

Marie-Ève Côté – Chaque seconde

Marie-Ève CôtéChaque seconde

Marie-Ève Côté, qu’on a pu découvrir dans l’édition de 2004 de Star Académie, présente son deuxième album. Il s’agit d’un album-concept où la mélancolie et la nostalgie côtoient l’espoir et l’amour. Pour la première fois, c’est en tant qu’auteure-compositeure et interprète qu’elle s’offre à nous, appuyée par le réalisateur Jeff Grenier (Hugo Lapointe, David Jalbert, Mélanie Renaud) et l’arrangeur Claude Pineault. Elle interprète 12 chansons douces dans lesquelles ce sont les subtilités de sa voix qui nous transportent plutôt que sa puissance brute. On peut tout de même découvrir toutes les possibilités de sa très belle voix. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 38, 31 octobre 2014)

!DEM

Melissa Etheridge – This Is M.E.

Melissa EtheridgeThis Is M.E.

Sur ce 12e album, Melissa Etheridge s’entoure de nombreux collaborateurs pour offrir des styles variés, parfois assez loin de ce à quoi elle nous a habitués. On retrouve entre autres plusieurs spécialistes de R&B dont Roccstar, Jon Levine et Jerry Wonder. Il y a aussi des choix plus logiques comme l’auteur Jerrod Bettis qui a travaillé avec Adele et Gavin DeGraw. Plus pop et énergique que la majorité de ses albums passés, This is M.E. risque d’être très plaisant à présenter en spectacle par la chanteuse alors qu’elle pourra vraiment s’éclater. C’est seulement dommage que les différents essais ne soient pas toujours fructueux et qu’ils n’aillent pas tous bien ensemble. De plus, ses fans de musique roots risquent de rester sur leur appétit. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 35, 24 octobre 2014)

Pierrot Fournier – Léo du Lac

Pierrot FournierLéo du Lac

Ce chansonnier du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’est surtout fait connaître depuis 30 ans pour ses interprétations de géants de la chanson française. En plus d’être reconnu comme le plus grand interprète de Brel au Québec, il a chanté les textes de Brassens, Ferré, Reggiani, Ferrat, mais aussi de Claude Léveillée. Sur Léo du Lac, ce sont ses propres mots qu’il nous offre avec beaucoup d’authenticité. La pianiste Jocelyne Tremblay signe 7 des 13 musiques, alors que Fournier a lui-même composé la musique des autres chansons. Enregistré et réalisé par l’auteur-compositeur et interprète Jean Custeau, l’album paraît malheureusement en son absence alors qu’il nous a quittés subitement en août dernier. Sur Léo du Lac, Pierrot Fournier présente non seulement son amour de la chanson française, mais aussi la valse, le tango et le musette. (novembre 2014)

Artic

The Garlics – Day and Night

The GarlicsDay and Night

Le duo composé de May L’Archevêque-Wells (voix, guitares) et Olivier Mimeault (guitares) s’est formé en 2009 au Collège Saint-Sacrement de Terrebonne. Ils ont produit deux albums depuis ce temps et nous arrivent maintenant avec un troisième disque dans le plus pur style pop rock. The Garlics partagent ce nouvel album entre des textes en anglais et en français, mais leur musique est toujours aussi énergique et les mélodies, tout simplement inoubliables. L’album a été réalisé et mixé par John Nathaniel qui participe aussi à l’écriture des chansons. À noter la participation de Sébastien Lefebvre (Simple Plan) pour sa collaboration à l’écriture du texte de « Sleep Tonight ». Sans renverser les barrières du genre, les Garlics proposent un album très efficace, un excellent divertissement. (novembre 2014)

Vidéoclip : « Hey Pretty Face »

Jennifer HudsonJHUD

Après le très efficace I Remember Me il y a trois ans, la chanteuse R&B de Chicago est de retour avec un troisième album qui poursuit dans la même veine. On y retrouve quelques éléments vieillots rappelant le disco et la pop du début des années 1980. Les compositions de Pharrell Williams sont particulièrement réussies, surtout le premier extrait, « I Can’t Describe » (avec T.I.). On retrouve aussi un très bon titre de R. Kelly, « It’s Your World ». Parmi les autres collaborateurs à l’album, notons Iggy Azalea et Timbaland. C’est un album passablement énergique que nous propose Jennifer Hudson, un album qui vous fera bouger tout en mettant en évidence la très belle voix de la chanteuse. (novembre 2014)

Vidéoclips : « I Can’t Describe » - « Walk It Out »

½

Iceage – Plowing into the Field of Love

IceagePlowing into the Field of Love

Le groupe de rock alternatif expérimental danois présente un troisième album sur lequel il laisse de côté son style hardcore. Il intègre en effet des instruments acoustiques à l’ensemble laissant du même coup beaucoup plus d’espace pour respirer. Les influences folk et blues sont évidentes, mais le ton monocorde du chanteur Elias Bender Rønnenfelt peut devenir passablement agaçant sur le long terme. L’expérimentation demeure au rendez-vous avec des superpositions de rythmes à la limite de la cacophonie en plusieurs occasions. Il s’agit donc encore une fois d’un album créatif pour Iceage, mais tellement difficile à apprécier aux premières écoutes qu’il peut en devenir décourageant de tant vouloir y adhérer. En plus, est-ce que ce virage moins punk plaira à leurs fans? Pas certain. (novembre 2014)

Matador / Beggars

Lenny Kravitz – Strut

Lenny KravitzStrut

Pour son dixième album, Lenny Kravitz laisse de côté tout message sociopolitique exploité sur Black and White America. De par le titre de l’album et la première pièce simplement intitulée « Sex », on comprend que le New-yorkais a bien l’intention de se laisser aller dans les plaisirs de la chair. Il présente de bonne pièces entraînantes, tout ce qu’il faut pour se déhancher allègrement. Ces rythmes contagieux s’étirent souvent sur plusieurs minutes, pour un album de 12 pièces totalisant 53 minutes. L’efficacité du disque, sans prétention, le rend tout à fait captivant, comme quoi ce n’est pas nécessairement quand il traite de sujets sérieux qu’il est à son meilleur. Quelques ballades manquent quelque peu d’intérêt, comme par exemple la reprise de Smokey Robinson, « Ooo Baby Baby ». Mais l’ensemble demeure très intéressant et permet l’ajout d’un morceau important à son répertoire. (novembre 2014)

Vidéoclip : « The Chamber »

Red Ink / Roxie

½

Maxime Landry – 3e Rue Sud

Maxime Landry3e Rue Sud

Pour son 4e album, Maxime Landry a décidé de revenir à son influence première, le country. Il signe 8 des 12 titres offerts et se permet des duos avec Laurence Jalbert, Paul Daraîche et Renée Martel. En conclusion, on peut même entendre les trois artistes accompagner Landry dans l’interprétation de « Un coin du ciel », le classique de Marcel Martel. Réalisé par Scott Price, 3e Rue Sud présente Maxime Landry sous un jour nouveau, même si le traitement musical demeure plutôt pop. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 38, 31 octobre 2014)

Productions J

Matt Laurent – Matt Laurent

Matt LaurentMatt Laurent

Matt Laurent est un auteur-compositeur et interprète de talent qui roule sa bosse depuis plusieurs années, mais il est aussi reconnu comme réalisateur et arrangeur, en plus d’avoir écrit plusieurs succès pour d’autres artistes. Son plus récent projet, Lucky Uke, lui a permis de rejoindre un nouveau public avec ses reprises au ukulélé de succès hard rock des années 1980 comme « Cum On Feel the Noize » et « We’re Not Gonna Take It ». Sur ce quatrième album solo éponyme, Laurent présente une majorité de textes en anglais sauf pour une paire d’exceptions en français dont le premier extrait, « On va s’parler d’amour ». Il présente deux duos : « Until You Go (Un jour d’été) » avec France D’Amour et l’excellente « Please, Please Stay » avec Colbie Caillat. On peut aussi entendre sa douce version de « Drive My Car » des Beatles. Ce qui frappe rapidement avec ce nouvel album, c’est l’efficacité incomparable des mélodies qui nous entrent rapidement en tête. On retrouve peu de moments faibles parmi les 11 titres de l’album qui s’enchaînent de très belle façon. Voici donc un excellent disque de la part de Matt Laurent. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 35, 10 octobre 2014)

Vega

½

Nico & Vinz – Black Star Elephant

Nico & VinzBlack Star Elephant

Nico Sereba et Vincent Dery sont un duo d’Oslo en Norvège et ils ont commencé à travailler ensemble en 2012 sous le nom d’Envy. Après avoir changé de nom en 2013, ils proposent maintenant leur premier album en tant que Nico & Vinz. Ils jouent un R&B à forte tendance pop et incluent à leur répertoire quelques ballades poignantes malgré une musique généralement bien rythmée. En fait, leur son s’approche beaucoup plus d’une pop afro-beat que d’une musique scandinave. On peut les comparer en partie à Bruno Mars, mais certains pourront aussi faire un parallèle avec Sting en certaines occasions. Le principal problème, c’est qu’ils sont trop facilement comparables à d’autres artistes du genre, preuve de leur manque de personnalité. Résultat, malgré un son qui plaît au départ, on se lasse rapidement lorsque l’on commence à se perdre dans le jeu des comparaisons. En plus, avec 21 titres totalisant près de 60 minutes, l’album ne vous donne que bien peu de chances de patienter jusqu’à la fin. (novembre 2014)

Warner

½

Mario Pelchat – Un homme qui vous ressemble

Mario PelchatUn homme qui vous ressemble

Mario Pelchat fête 34 ans de carrière en présentant son 16e album à son fervent public. Fidèle à lui-même, il offre d’excellentes mélodies qui ont tout pour plaire à nouveau à ses nombreuses admiratrices. Et il faut le dire, sa voix demeure toujours aussi puissante, même surprenante en plusieurs occasions. Le chanteur du Lac St-Jean est toujours resté honnête vis-à-vis son auditoire et il le prouve encore une fois avec Un homme qui vous ressemble. À noter l’excellente réalisation de Peter Ranallo. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 36, 17 octobre 2014)

MP3

Prince – Art Official Age

Prince – Art Official Age

Ce sont deux albums en simultanée que présente Prince alors qu’en plus de son album solo Art Official Age, il offre aussi un disque en compagnie du trio féminin 3rdEyeGirl, PlectrumElectrum. Pour Art Official Age, Prince n’hésite pas à revenir à un son funky des années 1980 pour meubler sa musique R&B et électronique tout de même contemporaine. Les chansons dansantes sont nombreuses et il intègre aussi du rap dans certains couplets. En fait, Prince présente encore une fois ce qu’il fait de mieux avec un mélange de tout ce qui l’inspire. Malheureusement, malgré une bonne créativité dans l’ensemble, plusieurs chansons sont dénuées d’intérêt ce qui favorise de faire des sauts en de nombreuses occasions. Prince a beau demeurer un artiste original dans sa façon de créer, il demeure qu’il a de la difficulté à présenter de bons albums complets depuis plusieurs années déjà. (novembre 2014)

Warner

Prince & 3rdEyeGirl – PlectrumElectrum

Prince & 3rdEyeGirlPlectrumElectrum

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Pour ceux qui auraient raté le train en marche – et ils sont nombreux – les trois musiciennes de 3rdEyeGirl sont le backing band de Prince depuis fin 2012. Composé de Donna Grantis à la guitare, Ida Nielsen à la basse et Hannah Welton à la batterie, le trio est maintenant un groupe… avec Prince dans le line-up. Allez comprendre… D’autant que le jour même de la sortie, Prince publiait Art Official Age, un nouveau disque sous son propre pseudo. PlectrumElectrum est donc le premier album du combo qui combine réellement les différentes inspirations de Prince avec un penchant plus rock. Souvent très élitiste sur ses dernières livraisons, Prince manie habituellement le funk, le jazz et le R&B avec une réelle passion de puriste converti. Avec 3rdEyeGirl, le kid de Minneapolis s’offre une parenthèse plus élémentaire, parfois teintée de funk et de soul mais résolument orientée (pop-) rock. Il officie partiellement au chant mais laisse fréquemment sa place à Grantis ou Nielsen au micro. Le résultat global est plus efficace que surprenant, tirant sur un rock Zeppelinien et Creamesque (« PretzelBodyLogic ») où quelques digressions Hendrixiennes (« PlectrumElectrum ») se seraient incrustées dans le décor. Le groupe n’oublie pas quelques touches plus feutrées de funk et R&B (« BoyTrouble »),  de pop sucrée (« StopThisTrain ») et éthérée (« TicTacToe »). Quelques perles surgissent ici et là (« AnotherLove », « FIXURLIFEUP ») pour donner du corps à un disque plutôt honorable mais pas de la stature même du kid. Ne boudons cependant pas notre plaisir coupable à y revenir… (novembre 2014)

Warner

Chloé Sainte-Marie – À la croisée des silences (2 CD + livre)

Chloé Sainte-MarieÀ la croisée des silences (2 CD + livre)

Sur À la croisée des silences, Chloé Sainte-Marie interprète les textes de poètes québécois sur des musiques d’Yves Desrosiers et Sylvie Paquette, et des arrangements de Réjean Bouchard. Les 57 poèmes présentés sur 2 CD incluent entre autres des oeuvres de Claude Gauvreau, Fernand Ouellette, Roland Giguère, Gilbert Langevin, Hector de Saint-Denys Garneau et Anne Hébert. Les CD sont inclus dans un livre offrant tous les poèmes sur papier. Après cinq ans de deuil, Chloé Sainte-Marie renaît véritablement avec cet album double. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 37, 24 octobre 2014)

FGC

Sixx: A.M. – Modern Vintage

Sixx: A.M.Modern Vintage

Nikki Sixx, le bassiste et principal compositeur de Mötley Crüe, a décidé de créer son propre groupe en 2006 en compagnie du chanteur James Michael et de DJ Ashba. Sixx présente le troisième album de Sixx: A.M. dans la foulée de la tournée d’adieu de son groupe principal. Comme l’indique très bien le titre de Modern Vintage, le groupe emprunte aux éléments qui ont fait les heures de gloire du hard rock, tout en utilisant un peu plus la technologie moderne, avec entre autres de l’électronique dans les rythmes et les textures. L’album est plus accessible et dansant que les deux disques précédents du groupe, mais il demeure tout de même bien enraciné dans le rock. Un rock efficace du 21e siècle, à mille lieux de ce que Sixx a pu écrire pour Mötley Crüe depuis les années 1990. Alors que Mötley Crüe fait ses adieux, Sixx: A.M. semble vouloir prendre son envol avec assurément son meilleur album. À noter leur version très moderne de « Drive » de The Cars. (novembre 2014)

Eleven Seven / Universal

½

Soprano – Cosmopolitanie

SopranoCosmopolitanie

Cosmopolitanie est le troisième album solo du rappeur/chanteur marseillais Soprano. Sur ce nouveau disque, il présente beaucoup plus que du rap, n’hésitant pas à alterner entre rap et chant sur des pièces variées qui vont jusqu’à la pop énergique, le gospel et la ballade. Il explore encore des thèmes sérieux, qui lui tiennent à coeur, mais on retrouve un peu plus de titres orientés vers le grand public. Même si Soprano semble tout aussi à l’aise dans les différents styles qu’il expérimente, il reste que le passage de chansons pop dansantes à des pièces plus intimistes ou du rap sombre n’est pas toujours joyeux. En fait, la ligne directrice est difficile à suivre et on en vient à décrocher tellement les contrastes sont grands. Prises individuellement, la majorité des chansons sont efficaces, mais c’est l’enchaînement qui laisse à désirer. (novembre 2014)

Vidéoclips : « Cosmo » - « Préface »

Parlophone / Warner

Mara Tremblay – À la manière des anges

Mara TremblayÀ la manière des anges

Ce sixième album de Mara Tremblay nous arrive cinq ans après l’excellent Tu m’intimides. Réalisé par ses vieux complices Olivier Langevin et Pierre Girard, À la manière des anges se présente comme une suite logique à son précédent disque avec de superbes ambiances sonores créées par les synthétiseurs, des arrangements minutieux de cordes et des guitares captivantes. Ses influences country ne sont plus vraiment au rendez-vous, sauf dans « Nostalgie » et dans une adaptation française de Dolly Parton, « Les arbres sont bleus ». Par contre, sa poésie est plus efficace que jamais. Même si moins surprenant que Tu m’intimides, ce nouvel opus de la chanteuse demeure à un haut niveau de qualité. (novembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 37, 24 octobre 2014)

Audiogram

½

Weezer – Everything Will Be Alright in the End

WeezerEverything Will Be Alright in the End

Dans un tel désir de revenir au son de leurs débuts, Weezer ont décidé d’embaucher à nouveau Ric Ocasek pour réaliser leur neuvième album. Après le tournant pop de Raditude et le retour dans l’underground avec Hurley, le groupe retrouve le chemin du rock propre et de grande envergure sur Everything Will Be Alright in the End. Même s’il est de retour en territoire connu, Rivers Cuomo se permet tout de même quelques explorations musicales, dont une conclusion à tendance progressive. Mais il faut l’avouer, l’essentiel de cet album présente le son que Weezer fait le mieux et qui a permis au groupe de se créer toute sa base de fans. Même si les surprises sont un peu moins au rendez-vous sur ce nouveau disque, il plaira assurément à une grande partie de leur fidèle auditoire. (novembre 2014)

Vidéoclip : « Back to the Shack »

Republic / Universal

½

 

OCTOBRE :

 

Maroon 5 – V

Maroon 5V

Deux ans après le décevant album Overexposed, le groupe pop rock californien est de retour avec un disque plus convaincant. Sur ce cinquième album, savamment intitulé V, Adam Levine et sa bande présentent à nouveau des mélodies grandement accrocheuses, mais sur des compositions souvent plus inspirées. Ils laissent tomber les essais hip hop pour plaire à un public plus jeune pour se concentrer sur le son pop rock dans lequel ils sont les plus à l’aise. Les succès potentiels sont nombreux et parions que le groupe saura encore une fois conquérir les palmarès, comme c’est déjà le cas avec le premier extrait, « Maps ». À noter en conclusion de l’album la présence en tant que chanteuse invitée de Gwen Stefani pour l’efficace et puissante ballade au piano « My Heart is Open ». (chronique principale d'octobre 2014)

Vidéoclip : « Maps »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 32, 19 septembre 2014)

Interscope / Universal

 

Alvvays – Alvvays

AlvvaysAlvvays

Alvvays est un groupe indie rock / indie pop de Toronto qui a été formé en 2011. Dirigé par la chanteuse Molly Rankin, fille de John Morris Rankin du groupe The Rankin Family, le groupe peut rappeler les Cranberries en certaines occasions avec des mélodies inoubliables sur une guitare efficace, parfois douce et parfois plus énergique. Le quintet nous offre plusieurs excellentes compositions parmi les neuf que contient l’album de seulement 35 minutes. Il réussit à capter notre attention dès l’ouverture avec les excellentes « Adult Diversion » et « Archie, Marry Me », puis on n’a qu’à se laisser porter ensuite. La voix de Molly nous berce jusqu’à la fin. Voici un très bon disque auquel il ne manque qu’une étincelle pour le voir exploser. (découverte du mois d'octobre 2014)

Vidéoclips : « Adult Diversion » - « Archie, Marry Me » - « Next of Kin »

Royal Mountain

½

 

Alfa Rococo – Nos coeurs ensemble

Alfa RococoNos coeurs ensemble

Quatre ans après Chasser le malheur, Justine Laberge et David Bussières reviennent avec un nouvel album. Encore une fois rempli de vers d’oreille, Nos coeurs ensemble  présente une pop aux influences des années 1980, mais au goût d’aujourd’hui. Le côté électronique créé par l’utilisation constante de claviers se mêle admirablement aux guitares pour un style toujours accessible et agréable à l’oreille. Dès le premier extrait, « Lumière », Alfa Rococo nous accueille dans son univers duquel nous n’avons plus aucune envie de nous échapper pour les 45 prochaines minutes. (octobre 2014)

Vidéoclip : « Lumière »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 32, 19 septembre 2014)

Coyote

½

Alt-J – This Is All Yours

Alt-JThis Is All Yours

Après un premier album qui a fait des vagues dans le milieu indie rock (An Awesome Wave), le groupe de Leeds en Angleterre revient en force avec This Is All Yours. L’introduction expérimentale, presque new age, annonce un virage musical pour Alt-J, mais on entend ensuite des morceaux dans la lignée de ce qu’ils nous ont déjà offert. Il y a bien certaines expérimentations plus champ gauche en différentes occasions, mais à part qu’on sent des influences de Peter Gabriel, ça cadre toujours assez bien dans leur style souvent plus éclaté que la moyenne. Peu de titres ressortent de l’ensemble, si ce n’est que la très efficace et énergique « Left Hand Free ». Par contre, l’album présente plusieurs compositions de très grande qualité et c’est là qu’ils réussissent à nous prouver que l’on doit continuer de s’intéresser à eux. À suivre de près pour les années à venir! (octobre 2014)

Vidéoclips : « Left Hand Free » - « Hunger of the Pine » - « Every Other Freckle »

Atlantic / Warner

½

Rich Aucoin – Ephemeral

Rich AucoinEphemeral

Natif d’Halifax, le petit frère de Paul Aucoin nous revient avec un nouvel album dans le genre indie rock quelque peu éclaté. Inspiré de l’histoire du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, Epĥemeral présente une musique majoritairement électronique et de grande envergure, digne des spectacles d’Aucoin. Des refrains puissants accompagnent les guitares efficaces et les rythmes endiablés de l’album qui possède une énergie hors du commun. Mais surtout, Rich Aucoin nous offre de très solides compositions, originales et difficiles à comparer. Le principal défaut d’Ephemeral est qu’il nous paraît beaucoup trop court avec seulement 10 pièces totalisant 30 minutes. (octobre 2014)

Vidéoclips : « Are You Experiencing? » - « Yelling in Sleep »

Bonsound

½

Betty Bonifassi – Betty Bonifassi

Betty BonifassiBetty Bonifassi

Connue pour son travail avec Bet.e & Stef et Beast, ainsi que sa participation aux Triplettes de Belleville et sa collaboration avec DJ Champion, Betty Bonifassi présente finalement un premier album sous son propre nom. L’une des plus grandes voix au pays, elle se sert ici de son instrument pour interpréter des chants traditionnels de travail chantés par des esclaves ou des prisonniers et répertoriés par Alan Lomax. Les musiques sont principalement de Betty et Jean-François Lemieux avec quelques collaborateurs. On retrouve aussi deux chansons originales : « Working Down » et « How Does It Feel ». Musicalement, l’album s’avère plutôt inclassable avec des éléments de jazz, de soul, de funk, de rock et de trip hop. Extrêmement créatif, le disque se veut un excellent hommage aux esclaves africains déportés en Amérique à des fins de main-d’oeuvre. En plus, le CD est présenté dans un très beau livret rigide, question de nous donner le goût de nous procurer le CD plutôt que la version numérique. (octobre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 34, 3 octobre 2014)

L-A be / SIX

½

Steph Cameron – Sad-Eyed Lonesome Lady

Steph CameronSad-Eyed Lonesome Lady

Sur son premier album, Steph Cameron semble revenir aux racines mêmes du folk, un style que Bob Dylan a su rendre plus grand que nature dans les années 1960. La jeune auteure-compositeure et interprète de la Colombie-Britannique n’a pris que 3 jours à l’été 2014 pour enregistrer son album à Toronto. En plus de ses influences folks des années 1960, on peut entendre certaines influences de blues et de bluegrass. Elle possède un style unique à la guitare avec un jeu sec et rythmé qui devient rapidement le coeur de l’album, avec sa voix évidemment. Voici un premier album très réussi par une chanteuse folk des temps modernes qui n’hésite pas à se tourner vers ses inspirations de départ. (octobre 2014)

Pheromone / SIX

½

Adam Cohen – We Go Home

Adam CohenWe Go Home

Adam Cohen a lancé We Go Home à seulement une semaine de la sortie d’un nouvel album par son père, Leonard. Bizarrement, Adam n’a jamais autant sonné comme son père avec un disque intimiste de folk pop centré sur sa voix et la guitare acoustique. Avant de présenter We Go Home, il avait complété un autre album entier qu’il a jeté à la poubelle. Il a plutôt décidé de retrouver ses racines, ses influences premières. Enregistré en partie à Montréal et sur l’île d’Hydra en Grèce, We Go Home a été coréalisé par son ami et collaborateur de longue date, le multi-instrumentiste Don Miguel. Adam peut compter sur plusieurs musiciennes de grand talent pour ce quatrième album, dont la violoncelliste, guitariste et choriste Mai Bloomfield. (octobre 2014)

Vidéoclip : « We Go Home »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 34, 3 octobre 2014)

Rezolute / Universal / SIX

½

Counting Crows – Somewhere Under Wonderland

Counting CrowsSomewhere Under Wonderland

Après des années difficiles suite à la fin de leur contrat avec Geffen, le groupe rock alternatif de San Francisco revient en force avec Somewhere Under Wonderland. Plus relaxe et optimiste, le groupe semble prêt à un renouveau après plus de 20 ans de carrière. Les gars se permettent même de débuter l’album avec une longue chanson de plus de 8 minutes avec différentes ambiances, « Palisades Park », une décision ambitieuse mais qui fonctionne à merveille. Counting Crows n’hésitent pas à se promener entre un son rock énergique, des pièces à tendance un peu plus country et des morceaux de folk doux à la guitare acoustique. L’équilibre est plutôt bon tout au long du disque et leurs fans y trouveront certainement satisfaction. Le groupe présente probablement son meilleur album depuis bien longtemps. (octobre 2014)

Vidéoclip : « Palisades Park »

Capitol / Universal

½

Étienne Drapeau – T’es toute ma vie

Étienne DrapeauT’es toute ma vie

C’est avec ce cinquième album qu’Étienne Drapeau fête ses 10 ans de carrière, deux ans après Le monde est beau. Il signe tous les textes et a demandé les services de Marc Dupré à la direction artistique ainsi que pour la composition de quelques musiques. La réalisation a quant elle été confiée à Gautier Marinof (Céline Dion, Garou, Marc Dupré, Lynda Lemay, Patrick Norman). La chanson-titre connaît déjà un immense succès depuis le début de l’été. À l’image de la plupart des autres pièces, on y retrouve un texte romantique et un rythme entraînant. On peut tout de même découvrir quelques autres thèmes parmi les 12 titres de l’album dont « Réparer les coeurs » qui a été écrite pour Sainte-Justine au coeur du monde dont Étienne est porte-parole.  (octobre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 34, 3 octobre 2014)

Musicor

Pascal Dufour – Sur un fil

Pascal DufourSur un fil

Cet ex-membre des Respectables présente déjà son troisième album solo. Le multi-instrumentiste et excellent mélodiste propose des chansons remplies de questionnements sur notre mode de vie effréné. Son style pop rock s’aventure parfois vers le folk, et il présente des ballades d’une grande efficacité. Par contre, on retrouve toujours quelques bonnes pièces énergiques qui peuvent rappeler vaguement ses 17 ans avec le groupe rock le plus populaire au Québec. (octobre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 36, 17 octobre 2014)

Esperanto / MC

Electric Youth – Innerworld

Electric YouthInnerworld

Electric Youth est un duo électro-pop de Toronto formé de Bronwyn Griffin pour la voix et Austin Garrick pour les musiques. Le couple a formé le duo en 2009 avant de se faire découvrir grâce à la bande originale du film Drive en 2011. Ils proposent une musique riche et très cinématographique qui a tout pour survivre aux courants musicaux. C’est d’ailleurs leur objectif que leur album devienne le préféré de gens qui ne sont pas encore nés. Avec Innerworld, Electric Youth présentent enfin leur premier album complet. Grâce à l’utilisation de nombreux synthétiseurs d’une autre époque, le son de l’album est à 80 % analogique. Il est donc digne de la musique électronique des années 1980, un accompagnement idéal pour tout film d’adolescents de cette époque. Par contre, il demeure plutôt unidimensionnel avec une constante mélancolie qui peut devenir agaçante à la longue. (octobre 2014)

Vidéoclips : « Innocence » - « Runaway »

Last Gang

Piers Faccini & Vincent Segal – Songs of Time Lost

Piers Faccini & Vincent Ségal – Songs of Time Lost

Pour ce nouvel album, la voix et la guitare de Piers Faccini s’accompagnent du violoncelle de Vincent Ségal pour interpréter autant des reprises que des chansons originales. Faccini et Ségal se sont rencontrés il y a 25 ans, et leur complicité musicale a été instantanée. Après diverses collaborations à travers leurs carrières respectives, les deux musiciens travaillent finalement ensemble sur un album conjoint. On retrouve on peu tous les styles sur cet album, même si le dénominateur commun demeure le lien entre la voix, la guitare et le violoncelle. Des moments de blues et de jazz se côtoient, et ce dans toutes les langues. On retrouve même un morceau de créole, « Mangé pou le coeur » du Réunionnais Alain Péters, ainsi qu’une valse country, « Quicksilver Daydreams of Maria » de Townes Van Zandt. Le répertoire napolitain traditionnel et contemporain est également exploré. Faccini reprend deux de ses titres de 1996, « A Half of Me » et « The Closing of Our Eyes ». Quant à Ségal, il présente deux nouvelles chansons : « Cradle to the Grave » et « Everyday Away From You ». (octobre 2014)

No Format / Naïve / SIX

L’ensemble Fiestango – Clair-obscur

FiestangoClair-obscur

L’ensemble Fiestango est le groupe de tango le plus en vogue à Montréal. Amélie Lamontagne (violon), Geneviève Bigonnesse (contrebasse) et Janie Caron (piano) sont accompagnées de l’actrice Maude Guérin (voix), Luis Lopez (cajon), Frédéric Demers (trompette) et Alexandre Ethier (guitare). Clair-obscur est un album qui se promène entre l’ombre et la lumière avec une alternance de mélodies poignantes, de violents accords et de sons doux. Le trio revisite de grandes oeuvres du tango (« La Cumparsita »), mais aussi des morceaux originaux dont « Les Mélanco-oliques » d’Helmut Lipsky. On peut aussi entendre des oeuvres du Montréalais reconnu internationalement Victor Simon. L’ensemble Fiestango fête ses 10 ans de carrière cette année et voici un très bon album pour célébrer cet anniversaire. (octobre 2014)

½

Interpol – El Pintor

InterpolEl Pintor

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Depuis plus de dix ans, à chaque nouvel album, les découvreurs pionniers du premier Interpol – aussi noir que brillant – frétillent et trépignent en attendant la sortie d’une nouvelle fulgurance. Et souvent, malheureusement, l’espoir se mue en une déception plus ou moins profonde. Si Antics avait du mérite, les deux suivants ont fait sombrer Interpol dans le quelconque… La seule preuve vivante du génie de ce groupe se trouvait malheureusement dans le premier et grand disque solo de son leader Paul Banks. Interpol avait-il encore son mot à dire ? Après une tournée estivale acclamée, Interpol a, avec El Pintor, comment dire… retrouvé la foi ! Le disque est émaillé de dix pièces solides, foutrement bien écrites et dont les mélodies s’intègrent peu à peu tant elles regagnent en épaisseur. Le son, si reconnaissable, et la froideur urbaine du groupe retrouvent de leur superbe sans omettre une énergie sèche (« Anywhere », « All The Rage Back Home »). Les New-Yorkais persistent également à jouer sur les ambiances et les atmosphères parfois hypnotiques (« My Desire »), parfois plus étoffées (« My Blue Supreme ») voir bruitistes (« Ancient Ways »). Pour pallier au départ du bassiste Carlos Dengler en 2010, c’est Banks lui-même qui se colle (parfaitement) aux lignes. Il se remet également à chanter avec verve, puissance et cette distance nonchalante qui le caractérise depuis toujours. L’impact de son interprétation est d’ailleurs non négligeable dans la réussite de ce cinquième disque magistralement soutenu par l’immense travail de Daniel Kessler à la guitare et Sam Fogarino à la basse. Du grand luxe pour une belle production. Interpol est bien plus beau vivant que mort. (octobre 2014)

Wiz Khalifa – Blacc Hollywood

Wiz KhalifaBlacc Hollywood

Le rappeur est de retour avec son cinquième album, un disque sur lequel il semble vouloir devenir un peu plus sérieux. Malgré tout, on retrouve encore à profusion ses thèmes préférés de l’argent, de la drogue et du sexe, avec quelques pièces aux ambiances de clubs de danseuses. Plusieurs mélodies sont grandement réussies, mais il manque une certaine dose de créativité à ses compositions et surtout à ses textes pour faire de Blacc Hollywood un album de premier plan. On retrouve plusieurs collaborateurs célèbres, et c’est là l’un des éléments les plus intéressants du disque. On peut entendre entre autres Juicy J, Curren$y, Nas, Rick Ross, Snoop Dogg et Nicki Minaj. Sans être mauvais, Blacc Hollywood aurait eu besoin d’un coup de pouce créatif pour en faire un album de grande qualité pour Wiz Khalifa. (octobre 2014)

Vidéoclips : « We Dem Boyz » - « KK » - « Promises »

Atlantic / Warner

Kimbra – The Golden Echo

KimbraThe Golden Echo

La Néo-Zélandaise de 24 ans est de retour avec un deuxième album, trois ans après Vows qui avait su attirer grandement l’attention. Mais c’est surtout son duo avec Gotye pour le mégasuccès « Somebody That I Used to Know » qui l’a fait connaître du monde entier. Elle présente encore une fois un excellent mélange d’indie pop et de R&B avec de superbes mélodies vocales sur une musique inspirée et enivrante. Elle s’entoure de nombreux collaborateurs d’horizons divers avec des membres de The Mars Volta, Muse, Silverchair, etc., en plus de John Legend et Bilal. Pourtant, malgré ces gens aux styles très variés, Kimbra conserve un contrôle parfait sur son album qui ne part aucunement dans toutes sortes de directions. C’est sa personnalité qui ressort tout au long des 12 pièces pour un album extrêmement cohérent jusqu’à la fin. En ce sens, elle réussit un coup de maître qui rend The Golden Echo encore plus intéressant que son premier disque. Voici donc un très bon exemple d’album qui emprunte aux styles du passé pour en faire une très bonne musique actuelle. (octobre 2014)

Vidéoclips : « 90s Music » - « Miracle »

Warner

½

La Bronze – La Bronze

La BronzeLa Bronze

Actrice de talent, La Bronze s’est fait découvrir en tant qu’auteure-compositrice et interprète dans le cadre de divers concours au Québec et en Ontario. Elle signe maintenant la majorité des textes et des musiques de son tout premier album. Elle propose un son pop rock intégrant des influences électroniques qui peut s’apparenter au trip hop de Portishead par moments. Réalisé par Sébastien Blais-Montpetit (Radio Radio, DJ Champion, Caracol), l’album compte aussi des collaborateurs de renom : Misteur Valaire pour la musique de « Mon coeur est fauve » et Moran pour le texte de « Pas de mâle ». Non seulement la musique de La Bronze est originale, mais sa poésie présente des sonorités grandement intéressantes qui nous accrochent littéralement. Voici donc un premier album extrêmement réussi par cette artiste débordante de créativité. (octobre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 33, 26 septembre 2014)

High Life / Kartel

½

The Mandevilles – Windows and Stones

The MandevillesWindows and Stones

Pour son nouvel album, le groupe ontarien The Mandevilles a demandé les services du réalisateur GGGarth Richardson (Rage Against the Machine, Biffy Clyro). Encore une fois, le groupe présente son mélange unique de rock ‘n’ roll et roots avec une touche de country évidente par moments, un mélange qui peut rappeler Fleetwood Mac, Tom Petty ou Melissa Etheridge. Windows and Stones a été enregistré à Vancouver pratiquement live en studio, ce qui donne plus que jamais le feeling des concerts du groupe. En plus, le quatuor a accueilli un 5e membre, Waylon Glintz, et tous ont participé à l’écriture du disque dans la collégialité. Il en résulte l’album le plus cru du groupe, le plus près de ce qu’ils sont réellement sur scène. En plus, ce troisième opus offre plusieurs excellentes compositions. Il s’agit donc probablement de leur meilleur album à ce jour pour The Mandevilles. (octobre 2014)

Vidéoclip : « Hangovers »

MDM / SIX

Sinéad O’Connor – I’m Not Bossy, I’m the Boss

Sinéad O’ConnorI’m Not Bossy, I’m the Boss

Après une longue période de confusion, l’artiste irlandaise est revenue avec un album sur lequel elle offrait ce qu’elle fait de mieux, soit d’excellentes mélodies pop, sur How About I Be Me (And You Be You)? en 2012. Elle poursuit dans la même tendance avec I’m Not Bossy, I’m the Boss, qui s’ouvre avec ce qui serait la chanson-titre de son disque précédent. Elle présente plusieurs très bonnes chansons pop rock. Le saxophoniste Seun Kuti prête son instrument à la funky « James Brown », alors que l’on peut entendre le travail de Brian Eno à différents moments, lui qui vient ajouter des textures à la musique plus directe de Sinéad. Sans égaler ce qu’elle a produit de meilleur au début de sa carrière, I’m Not Bossy, I’m the Boss présente une musique de qualité pour Sinéad O’Connor, question de nous faire oublier ses années d’errance. (octobre 2014)

Vidéoclip : « Take Me To Church »

½

Opeth – Pale Communion

OpethPale Communion

Le groupe suédois qui existe depuis plus de 20 ans nous présente un autre album dans la lignée d’Heritage, paru en 2011. Leurs fans avaient alors crié à la trahison Opeth ayant fait un virage plus progressif, laissant du même coup de côté leur son death metal caractéristique. Ces fans risquent donc de passer tout droit de Pale Communion qui donne encore une fois dans un style beaucoup plus doux où les expérimentations progressives dominent largement sur les ambiances gothiques qu’ils créaient dans le passé. En échange, les amateurs de King Crimson et Deep Purple risquent de se retrouver dans la musique d’Opeth qui tout en étant plus actuelle, peut facilement être comparée avec ces légendes du rock des années 1970. Il y a deux façons de prendre cet album : en le comparant avec ce qu’ils ont fait auparavant ou en remettant les compteurs à zéro. Si on compare Pale Communion avec leurs oeuvres précédentes, on peut effectivement trouver que le groupe se trahit lui-même et de ce point de vue, on peut en ressortir plutôt négatif. Par contre, si on ne prend que l’album tel qu’il est sans se préoccuper de leur passé, on réalise que tous les ingrédients sont présents pour un album de grande qualité et original. Un peu plus de puissance dans la réalisation aurait toutefois été appréciée. (octobre 2014)

Roadrunner / Warner

½

Bruno Pelletier & Guy St-Onge – Musique & cinéma

Bruno Pelletier & Guy St-Onge – Musique & cinéma

Sur cet album, Bruno Pelletier s’associe au musicien multi-instrumentiste et réalisateur Guy St-Onge pour interpréter quelques-unes des plus belles musiques de films avec de nouveaux arrangements, plus symphoniques. Parmi les morceaux incontournables chargés d’émotions, on retrouve « Le coeur est un oiseau » (Le Party), « Calling You » (Bagdad Café), « Your Song » (Moulin Rouge), « The Long and Winding Road » (Let It Be), « Against All Odds » (Against All Odds), « Love Song » (50 First Dates), et plusieurs autres. Cet album aux interprétations magnifiques vous permettra de redécouvrir certaines des musiques de films les plus populaires et de revoir les images qui y sont associées. (octobre 2014)

Introduction

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 33, 26 septembre 2014)

Musicor

½

Robert Plant and the Sensational Space Shifters – Lullaby and... the Ceaseless Roar

Robert Plant and the Sensational Space Shifters – Lullaby and... the Ceaseless Roar

Même si l’ex-Led Zeppelin est finalement retourné dans son Angleterre natale après un long séjour en Amérique, il poursuit ici dans la lignée de Band of Joy paru en 2010. Cette fois-ci par contre il s’entoure de nouveaux musiciens, les Sensational Space Shifters, et présente des chansons originales. Plant explore différents styles de rock et de folk, atteignant même parfois des extrêmes ambiants presque inquiétants, à la limite du new age. Souvent enivrante et captivante, sa musique peut aussi aller dans des territoires plus habituels avec un rock qui n’est pas sans nous rappeler le Led Zeppelin de la période « Kashmir ». Sur ce nouveau disque, Robert Plant réussit encore à prouver que c’est possible de s’influencer du passé pour créer une musique nouvelle. En fait, elle en devient même déstabilisante et il faut un certain temps pour adhérer à ce style unique. Bon, il y a bien quelques morceaux un peu plus soporifiques, mais l’ensemble demeure de grande qualité. C’est seulement dommage que l’on ne puisse plus entendre cette voix qui nous a fait vibrer, premièrement parce que la puissance n’y est plus et deuxièmement parce que la musique souvent douce ne s’y prête pas tellement. (octobre 2014)

Vidéoclip : « Rainbow »

Nonesuch / Warner

½

Robin Schulz – Prayer

Robin SchulzPrayer

Le DJ et producteur allemand a d’abord fait sa renommée en faisant des remix de chansons populaires comme « Waves » de Mr. Probz et « Prayer in C » de Lilly Wood & The Prick. Il n’est donc pas bien surprenant que son tout premier album contienne essentiellement des remix. En plus de ceux nommés précédemment, on peut entendre « No Rest For the Wicked » de Lykke Li, « Rather Be » de Clean Bandit, « A Sky Full of Stars » de Coldplay, et plusieurs autres. On retrouve aussi une poignée de pièces originales parmi les 20 titres que compte l’album de 67 minutes. La particularité de Robin Schulz est qu’il offre une musique house plutôt mélodique et légère, même si toujours très dansante. Prayer est donc un album très agréable à écouter, et pas seulement sur les planchers de danse. (octobre 2014)

Vidéoclips : « Waves » (Mr. Probz) « Prayer in C » (Lilly Wood & The Prick) « Willst Du » (Alligatoah) « Sun Goes Down » (Jasmine Thompson)

Tonspiel / Warner

½

Slipknot - .5: The Gray Chapter

Slipknot - .5: The Gray Chapter

Le groupe métal de Des Moines en Iowa nous arrive avec un premier album en 6 ans, le premier depuis le décès du bassiste Paul Gray en 2010 qui les a tous grandement affectés. Il s’agit aussi de leur premier enregistrement sans le batteur Joey Jordison qui a quitté en 2013. Malgré une section rythmique renouvelée, le groupe n’a rien perdu de son dynamisme, et ce 5e disque studio pour Slipknot présente un mélange très efficace entre le métal brut de leurs débuts et les lignes mélodiques des années plus récentes. Le groupe poursuit habilement dans sa mission de nous en mettre plein les oreilles avec cet album de 14 pièces totalisant près de 74 minutes. (octobre 2014)

Vidéoclips : « The Negative One » - « The Devil in I »

Roadrunner / Warner

½

Kinnie Starr – From Far Away

Kinnie StarrFrom Far Away

L’auteure-compositeure et interprète native de Calgary et maintenant établie en Colombie-Britannique nous revient avec un nouvel album, toujours dans le style indie rock avec de fortes influences de folk. Aussi poète et rappeuse à ses heures, elle assume en plus le rôle de réalisatrice et joue tous les instruments. Sur From Far Away, elle nous offre 10 titres totalisant seulement 32 minutes qui naviguent entre chansons rock musclées et doux moments acoustiques. Malheureusement, elle tente tellement de tout faire en si peu de temps qu’elle en perd énormément de cohérence. L’album devient alors rapidement décousu et il est bien difficile de demeurer captivé jusqu’à la fin. Dommage, car ce n’est pas le talent qui manque chez cette artiste multidisciplinaire. (octobre 2014)

Aporia

The Wilderness of Manitoba – Between Colours

The Wilderness of ManitobaBetween Colours

Le groupe indie folk canadien est en constante évolution, et c’est encore le cas sur Between Colours. Le groupe ajoute encore plus de richesse à son son folk de grande envergure. Parfois plus rock, leur style devient aussi de plus en plus cinématographique. Le groupe compte sur des collaborateurs d’envergure comme Michael Phillip Wojewoda (Rheostatics) au thérémine et Alex Lifeson (Rush) à la guitare pour un solo mémorable. Between Colours contient une richesse d’instrumentation incomparable grâce à l’ajout de synthétiseurs et la superposition de plusieurs guitares, sans oublier l’alternance des voix entre Will Whitwham et Amanda Balsys. (octobre 2014)

Pheromone / SIX

½

Karl Wolf – Stereotype

Karl WolfStereotype

Le Montréalais d’adoption et Libanais d’origine est de retour avec un nouvel album combinant R&B, pop et hip hop. Parmi les 16 chansons de son cinquième album, on retrouve par contre peu de succès instantanés. Il n’y a en fait que « Summertime » qui possède tout le potentiel nécessaire pour atteindre les sommets. Pour le reste, il s’agit essentiellement d’une musique R&B assez standard avec un certain manque de créativité. À noter, sa bonne reprise énergique de « Go Your Own Way » de Fleetwood Mac. (octobre 2014)

Vidéoclips : « Summertime/Let’s Get Rowdy » - « Go Your Own Way »

Universal

½

 

SEPTEMBRE :

 

Jason Mraz – Yes!

Jason MrazYes!

Changement passablement important par rapport aux albums précédents de Jason Mraz, Yes! présente uniquement des chansons acoustiques. Enregistré en compagnie du groupe folk féminin Raining Jane, ce nouveau disque offre tout de même plusieurs musiques accrocheuses, avec quelques titres entraînants. Il était prévu au départ de ne réaliser qu’un projet parallèle sans grande prétention, mais la qualité des chansons présentées a vite changé l’objectif pour en faire son cinquième album officiel. Yes! nous livre encore sa bonne part de chansons d’amour. Après tout, c’est devenu la marque de commerce de Mraz, surtout après le succès planétaire de « I’m Yours ». Parmi les 14 pièces de l’album, on peut entendre une reprise, « It’s so Hard to Say Goodbye to Yesterday » de Boyz II Men. Les chansons les plus intéressantes incluent aussi le premier extrait « Love Someone », qui débute l’album en force après une courte intro, en plus de « Best Friend » et « You Can Rely on Me ». C’est encore un très bel album que nous offre Jason Mraz, la suite logique de Love is a Four Letter Word paru il y a 2 ans. (chronique principale de septembre 2014)

Vidéoclip : « Love Someone »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 25, 1er août 2014)

Atlantic / Warner

½

 

Bleachers – Strange Desire

BleachersStrange Desire

Bleachers est un projet parallèle pour le guitariste du groupe Fun., Jack Antonoff. Le groupe formé à New York présente un son pop rock avec des influences new wave et des éléments électroniques. Les refrains sont puissants et ces hymnes épiques sont parfaits pour faire chanter la foule en choeur lors de concerts. D’autres titres un peu plus doux peuvent venir compléter une soirée en beauté et c’est ce mélange entre grandiose et intimiste qui crée un album extrêmement intéressant à écouter. En plus, il devient de mieux en mieux à chaque écoute, même si quelques compositions moins originales, un peu trop inspirées du passé, finissent par ressortir. Antonoff et sa bande peuvent compter sur deux collaboratrices de renom en Grimes, qui vient faire des acrobaties vocales sur « Take Me Away », et Yoko Ono, beaucoup moins spectaculaire sur « I’m Ready To Move On/Wild Heart (Reprise) ». Voici un très bon premier disque par ce groupe qui pourrait devenir à surveiller si Antonoff décidait de s’y consacrer à temps plein. (découverte du mois de septembre 2014)

Vidéoclip : « I Wanna Get Better »

RCA / Sony

½

 

Constance Amiot – 12ème Parallèle

Constance Amiot12ème Parallèle

Constance Amiot est née en Côte d’Ivoire et a grandi au Cameroun puis aux États-Unis. Elle puise donc ses influences dans les musiques du monde pour nous offrir un son pop folk tout en douceur. Elle propose plusieurs titres en français dont le premier extrait, « Montparnasse », mais aussi de nombreux textes en anglais. Sur « Résonances », Constance s’offre un superbe duo avec Jean-Pierre Nataf, leader du groupe Les Innocents, très populaire dans les années 1990. La douce guitare et la voix feutrée de Constance Amiot nous bercent inlassablement tout au long des 12 pièces du disque qui s’enchaînent rapidement pendant moins de 34 minutes. (septembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 33, 26 septembre 2014)

Artic

Angèle Arsenault – Vivre! (2 CD)

Angèle ArsenaultVivre! (2 CD)

Avant son décès le 25 février 2014, Angèle Arsenault avait travaillé à de nouvelles chansons, enregistrées en 2012-2013. Voici donc l’album posthume Vivre! qui contient 16 pièces dont 12 nouvelles de la part de l’Acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle passe le message de vivre pleinement notre vie en chantant, en pleurant et en dansant avec nos amis et notre famille. Angèle était sur le point de présenter un disque en anglais à ses fans acadiens anglophones qui le réclamaient depuis longtemps et Home est offert ici en boni. Il contient 16 enregistrements bruts, sans ajout d’instruments ou de voix. Voici donc le cadeau ultime à ses fans. (septembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 31, 12 septembre 2014)

Plages

Asa – Bed of Stone

AsaBed of Stone

La Française d’origine nigériane présente un troisième album plus pop, clairement moulé pour rejoindre un plus vaste auditoire. On reconnaît toujours son phrasé unique qui la rend irrésistible en plusieurs occasions. Par contre, sa musique perd pratiquement tout ce qu’elle contenait d’influences africaines, incluant les textes en yoruba. Elle coécrit deux chansons avec Piers Faccini, dont l’excellente « Bed of Stone » qui donnera son titre à l’album. Même si elle perd quelque peu de sa singularité avec Bed of Stone, Asa présente tout de même quelques bonnes chansons de soul avec un très fort emballage pop. (septembre 2014)

Vidéoclip : « Dead Again »

Naïve / SIX

Bernhari – Bernhari

BernhariBernhari

Véritable homme-orchestre, Alexandre Leclerc-Bernier (alias Bernhari) présente une musique indie rock à tendance pop shoegaze en français. Naviguant entre les univers de Dumas, My Bloody Valentine et Claude Léveillée, il propose une musique unique, une certaine rêverie enivrante. Réalisé par Emmanuel Éthier (Jimmy Hunt, Peter Peter, Kandle), ce premier album éponyme offre une belle profondeur musicale, magnifiquement orchestrée. La voix douce et timide de Bernhari vient s’ajouter telle un instrument de plus dans l’équation. Il semble obsédé par une façon de chanter typiquement française, mais ces manières se fusionnent suffisamment bien à sa musique pour qu’on en oublie les inconvénients. Sans être un grand disque dans le genre, voici un album intéressant et agréable à écouter. (septembre 2014)

Audiogram

Irina Björklund – La vie est une fête

Irina BjörklundLa vie est une fête

D’origine finlandaise, Irina Björklund a grandi en France où elle a pu s’imprégner de la culture pop française. L’actrice, compositrice et chanteuse est revenue en France après plusieurs années en Amérique et a décidé de reprendre des chansons finlandaises dans la langue de Molière. Réalisé par Marc Collin et Liset Alea, La vie est une fête s’inscrit dans la nouvelle vague de musique pop française. La voix douce d’Irina honore parfaitement ces chansons qui n’avaient jamais franchi la frontière finlandaise jusqu’à ce jour. (septembre 2014)

Kaiho / Naïve / Naxos

Megan Bonnell – Hunt and Chase

Megan BonnellHunt and Chase

Megan Bonnell est une jeune chanteuse, guitariste et pianiste folk qui a grandi dans la campagne ontarienne avant de s’établir à Toronto. Elle a parcouru l’Amérique du Nord avec Justin Nozuka, en plus de découvrir la scène internationale en compagnie de John Grant. Sur ce premier album, Megan nous propose une musique douce et réconfortante empreinte d’une poésie unique pour une chanteuse de cet âge. Les sonorités tout de même riches sont basées avant tout sur la voix feutrée de la chanteuse, une guitare acoustique subtile et un piano tout en douceur à l’occasion. Sans révolutionner le genre, Megan Bonnell possède une émotivité bien à elle qui permet d’offrir un bel album. (septembre 2014)

Nevado / SIX

DragonForce – Maximum Overload

DragonForceMaximum Overload

Le groupe power metal londonien DragonForce présente déjà un sixième album en 15 ans de carrière. Le groupe n’a rien perdu de sa rapidité, de sa précision et de sa virtuosité à travers ces années. Pour Maximum Overload, les gars ont décidé de travailler pour la première fois avec un réalisateur extérieur, Jens Bogren (Opeth, Katatonia). Ce réalisateur leur a apporté une certaine discipline qui les a forcés à travailler plus fort. Il en résulte un album encore plus intense que par le passé. Le niveau de créativité est aussi augmenté d’un cran, même si le groupe conserve les éléments qui ont fait sa réputation comme les vieux sons de jeux vidéo et le jeu de guitare unique. On ne retrouve qu’un collaborateur sur l’album, Matt Heafy (Trivium) qui prête sa voix à trois titres dont le premier extrait, « The Game ». Pour la première fois, le groupe fait une reprise d’une chanson bien connue, et pas n’importe laquelle : « Ring of Fire » de Johnny Cash. Ce moment surprenant nous arrive à la toute fin, lorsque l’étourdissement est à son comble, mais leur version bien personnelle en fait le moment fort du CD. (septembre 2014)

Vidéoclip : « The Game »

Metal Blade / Universal

½

Ariana Grande – My Everything

Ariana GrandeMy Everything

La jeune chanteuse pop floridienne présente déjà son deuxième album. Sur ce nouveau disque, elle s’entoure de plusieurs réalisateurs talentueux pour donner un nouveau souffle à sa musique (Max Martin, David Guetta, Benny Blanco, Ryan Tedder, etc.). Elle insuffle une énergie R&B à sa musique pop légère très axée sur les années 1990, et du même coup, elle met encore plus en évidence sa voix puissante. On peut entendre de nombreux chanteurs invités dont Iggy Azalea, The Weeknd, Zedd, Big Sean et plusieurs autres. Ariana rappelle beaucoup trop Mariah Carey en de nombreuses occasions et elle aurait tout intérêt à s’en détacher. Mais vocalement, il est certain qu’elle s’amuse dans le même registre. En fait, ce qu’il manque encore à Ariana, c’est qu’elle se forge sa propre personnalité. Elle pourra ainsi se différencier de ses concurrentes et devenir du même coup une grande chanteuse pop. Car le talent y est, n’en doutez surtout pas! (septembre 2014)

Vidéoclips : « Problem » - « Break Free »

Republic / Universal

In-Flight Safety – Conversationalist

In-Flight SafetyConversationalist

In-Flight Safety est un groupe de Halifax qui a été formé il y a une dizaine d’années. Il tire ses influences essentiellement de la musique britpop, dont de groupes comme Travis, Coldplay et Radiohead. Arcade Fire et U2 ne sont jamais trop loin non plus. Sur ce troisième album complet, le groupe poursuit dans la direction qu’il a établie il y a 5 ans sur We Are an Empire, My Dear. Des chansons rock dynamiques aux mélodies efficaces s’enchaînent à un bon rythme pendant 35 minutes. Le seul inconvénient est qu’on ne peut se débarrasser de leurs influences, qui semblent demeurer bien présentes dans chacune de leurs compositions. Dommage, parce que Conversationalist s’avère tout de même un album agréable à écouter jusqu’à la fin. (septembre 2014)

Ooh La La / Fontana North

Jorane – Mélopée

JoraneMélopée

Pour son 13e album en carrière, Jorane effectue un retour aux sources avec du chant dans son propre langage, de la harpe et du violoncelle. Les 11 variations sur les thèmes de la pureté et de l’amour offrent un agréable moment de détente à son auditoire. Avec Mélopée, Jorane semble n’avoir qu’un seul but : nous permettre de nous évader tout en relaxation, et surtout sans casse-tête ni questionnement. C’est donc particulièrement réussi avec une musique cinématographique qui nous transporte carrément ailleurs. Qu’il est bon de retrouver la Jorane qui nous avait séduits au départ! (septembre 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 29, 29 août 2014)

La Meute

½

Vance Joy – Dream Your Life Away

Vance JoyDream Your Life Away

L’auteur-compositeur et interprète australien présente son tout premier album. James Keogh (alias Vance Joy) propose une musique folk pop aux mélodies d’une grande efficacité, extrêmement accrocheuses. Construit autour du succès international « Riptide », Dream Your Life Away contient quelques autres titres intéressants comme « Winds of Change » en ouverture et « Best That I Can » vers la fin. Par contre, l’ensemble devient rapidement prévisible avec peu de pièces qui réussissent à se démarquer des autres, et surtout des artistes qui l’ont influencé (Jack Johnson, Mumford & Sons, James Blunt, Jason Mraz). Pour les amateurs de crooners folks contemporains, Vance Joy vous procurera peut-être quelques moments intéressants. D’autre part, l’album ne répond assurément pas aux attentes créées autour de « Riptide », avec des musiques et des textes sans grande créativité. (septembre 2014)

Vidéoclips : « Riptide » - « From Afar » - « Mess is Mine » - « First Time »

Atlantic / Warner

½

King 810 – Memoirs of a Murderer

King 810Memoirs of a Murderer

King 810 est un groupe de nu metal de Flint, Michigan qu’on peut comparer en partie à Slipknot et Korn, avec aussi des passages qui rappellent Pantera par la voix et les riffs de guitare. Après un album indépendant en 2012, le groupe présente son premier disque pour Roadrunner Records. Il s’agit d’un long CD de 16 titres totalisant 68 minutes. Comme son titre l’indique, Memoirs of a Murderer plonge dans l’univers sombre et tordu d’un meurtrier avec des textes certainement très durs et des atmosphères dignes de films d’horreur. Le groupe réussit à alterner de belle façon entre les rythmes rapides et les passages plus lents et très lourds. Par contre, pour ce qui est de l’originalité, elle n’est pas souvent au rendez-vous avec tous les clichés du métal qui sont regroupés dans un même album. La voix dramatique de David Gunn est beaucoup trop exagérée et en plus, le son général de l’album semble vieillot et dépassé. Finalement, il ne reste que bien peu de bons éléments à se mettre sous la dent. Des pièces comme « Fat Around the Heart » et « Eyes » risquent de vous rester en tête, mais ce sont là bien peu de bons moments parmi 16 pièces trop souvent caricaturales. (septembre 2014)

Vidéoclips : « Killem All » - « Fat Around the Heart » - « War Outside » - « State of Nature »

Roadrunner / Warner

La Roux – Trouble in Paradise

La RouxTrouble in Paradise

Après le mégasuccès obtenu il y a 5 ans grâce au tube « Bulletproof », il n’est pas facile de revenir à la charge avec du matériel original et aussi accrocheur pour La Roux. Ces années d’attente et d’angoisse pour Elly Jackson ont résulté au départ de son collaborateur Ben Langmaid. Elle a souffert du syndrome de la page blanche, d’attaques de panique, de pertes de voix, etc., l’obligeant à reporter plusieurs séances d’enregistrement. Le titre de son nouvel album n’a donc pas été si difficile à trouver. Par contre, à voir tous les artistes électro-pop inspirés du new wave des années 1980 qui sont apparus au cours de ces dernières années, on réalise aisément que La Roux a encore toute sa place dans le paysage musical actuel. L’artiste britannique poursuit dans la même direction sur Trouble in Paradise qui puise encore largement dans les années 1980, peut-être même encore plus que son premier disque. Les références à David Bowie demeurent encore présentes, mais elle s’inspire un peu plus du disco et même du reggae (« Tropical Chancer »). Malgré des rythmes dansants, La Roux présente une plus grande vulnérabilité dans son écriture. Surtout, on n’y trouve plus de hits de la trempe de « Bulletproof », ce qui risque fort de la reléguer rapidement au second plan dans le genre. Il s’agit tout de même d’un très bon album. (septembre 2014)

Vidéoclip : « Let Me Down Gently »

Polydor / Universal

½

Jenny Lewis – The Voyager

Jenny LewisThe Voyager

La chanteuse de Las Vegas revient avec un troisième album, mais déjà 6 ans se sont écoulés depuis son dernier, l’excellent Acid Tongue. Sur The Voyager, on réalise rapidement le thème qui enveloppe l’ensemble des compositions. Infidélité, mariage raté, déception et regrets s’enchaînent pour un véritable album de défoulement. Musicalement, Jenny propose un son pop rock avec quelques influences de country et de folk. Si on ignore les textes, on n’a pas l’impression d’écouter un album déprimant, au contraire. Elle nous propose une musique joyeuse et énergique qui nous fait rapidement oublier le thème récurrent de la femme de 30 ans qui ne fait plus confiance aux hommes. The Voyager n’est certainement pas un album renversant, mais il demeure tout de même de qualité. (septembre 2014)

Vidéoclip : « Just One of the Guys »

Warner

½

Lea Longo – Songs of a Siren

Lea LongoSongs of a Siren

Sur cet album remarquable, la Québécoise Lea Longo présente une musique jazz aux influences de mantra. Il s’agit d’un recueil de chansons d’amour connues dont « Fever », « Here’s To Life », « The Very Thought of You » et « Love is All You Need ». Cette dernière est aussi présentée dans une deuxième version à la toute fin, un mix de Ben Leinbach. La voix sensuelle de Lea, les très belles harmonies vocales et les arrangements musicaux intégrant les choeurs et mantras indiens au coeur de la musique créent un mélange envoûtant. Évidemment, il faut un contexte bien particulier pour que la musique se mêle agréablement à l’ambiance, mais la douceur des interprétations vous séduira à tout coup. (septembre 2014)

Sweet Life

Manic Street Preachers – Futurology

Manic Street PreachersFuturology

Le groupe britpop du Pays de Galles fait déjà carrière depuis plus de 20 ans et il présente encore des albums de qualité à ses fans fidèles. Tel qu’illustré par son titre, ce nouvel album propulse les Manic Street Preachers vers le futur, eux qui regardaient plutôt derrière avec beaucoup de nostalgie depuis quelques années. C’est donc un virage important que le trio réalise avec Futurology. Il nous présente des chansons à la fois énergiques et inspirées avec de nombreux éléments d’électronique. Les moments rock surprennent dans le répertoire du groupe, mais le groupe explore aussi en plusieurs occasions le disco pour un album pop rock créatif. Un album unique dans la discographie des Manic Street Preachers, Futurology constitue un excellent divertissement, à la fois par sa qualité de production que par l’intelligence des compositions. (septembre 2014)

Vidéoclips : « Walk Me to the Bridge » - « Futurology »

Columbia / Sony

½

Pallbearer – Foundations of Burden

PallbearerFoundations of Burden

Le groupe doom metal de l’Arkansas nous arrive avec un deuxième album qui risque fort d’ébranler les fondations du métal. Évidemment, on peut encore faire des parallèles avec Black Sabbath avec un son lourd et lent, ainsi que la voix plutôt haute de Brett Campbell. Par contre, un meilleur contrôle vocal de sa part le rend beaucoup moins agaçant sur Foundations of Burden. De plus, l’ajout d’un nouveau batteur plus habile et dynamique en Mark Lierly sera assurément très bien accueilli. En fait, Pallbearer construit sur la base solide du premier album, en apportant des modifications importantes qui le font maintenant passer à un autre niveau. Foundations of Burden contient seulement 6 morceaux, dont 4 qui franchissent les 10 minutes, pour un total plus qu’acceptable de 54 minutes. Il s’agit d’un excellent disque, qui devient quelque peu hypnotisant à la longue, mais qui demeure surtout agréable à écouter jusqu’à la fin. (septembre 2014)

Profound Lore

½

Tom Petty & The Heartbreakers – Hypnotic Eye

Tom Petty & The HeartbreakersHypnotic Eye

Après un retour à la fin des années 2000, les Heartbreakers de Tom Petty présentent peut-être leur meilleur album en plus de 30 ans avec Hypnotic Eye. Dès la pièce d’ouverture, « American Dream Plan B », on perçoit une énergie nouvelle dans un rock ‘n’ roll plus qu’efficace. « Fault Lines » poursuit dans le même veine alors qu’on retrouve plus loin quelques pièces plus introspectives de très grande qualité à tendance blues et jazz. Il est bien lointain le temps où on ne pouvait que les comparer aux Beatles. Sur Hypnotic Eye, on retrouve un bien bel équilibre entre pièces punchées et moments plus lents où la qualité des musiciens prend le devant de la scène. Voici donc un album extrêmement agréable à écouter qui risque fort de rallier leurs amateurs de la première heure, en plus de s’attirer la sympathie d’un nouvel auditoire. (septembre 2014)

Reprise / Warner

½

Rival Sons – Great Western Valkyrie

Rival Sons Great Western Valkyrie

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Deux ans après Head Down, temps durant lequel Rival Sons a bouffé de l’asphalte encore et encore, les Californiens de Rival Sons reviennent avec un quatrième album enregistré en six semaines qui distille toujours ce rock séculaire dignement hérité de Led Zeppelin et Free avec un aspect plus acide. Avant tout, outre une section rythmique solide, des mélodies puissantes, Rival Sons possède une voix dantesque : celle de Jay Buchanan. Dire qu’elle est puissante serait un euphémisme, dire qu’elle est bluesy serait imprécis mais dire qu’elle est prodigieuse semble plus à-propos. Quelque part entre Jim Morrison et Ian Astbury… Tout au long du disque, Rival Sons plonge dans les seventies avec un son résolument vintage, axé sur les guitares et les claviers d’époque. Les ondes de chocs sont légions sur le disque, parfois ultra percutantes et parfois plus dispensables. Le style est parfaitement maîtrisé, la guitare tranche, la basse (de Dave Beste, nouveau membre…) groove et ronronne, la batterie claque fort et le clavier soulève les ambiances. Du coup, « Electric Man » et son riff gras, « Secret » et son clavier démoniaque, « Open My Eyes » et son esprit soul font mouche. Mais, dès lors que le groupe pose le tempo et s’ouvre aux balades bluesy et soli éraillés, que la voix monte et descend comme un manège de gosse, on touche aux splendeurs de l’essence du rock : « Good Things » est le sommet mélodique d’un bon disque qui aurait pu être une pépite. (septembre 2014)

½

Royal Blood – Royal Blood

Royal BloodRoyal Blood

Après un mini-album de 4 pièces il y a quelques mois à peine, le duo de Brighton en Angleterre présente un premier album complet. Par contre, avec seulement 10 titres totalisant moins de 33 minutes, leur album éponyme semble tout de même incomplet. En plus, on peut y entendre 3 des 4 morceaux présentés sur Out of the Black EP : « Come On Over », « Little Monster » et l’excellente chanson-titre. Mais, il faut bien avouer que c’est un album qui s’écoute vraiment bien que nous proposent Royal Blood. Les comparaisons avec les White Stripes et les Black Keys demeurent inévitables, avec l’envergure de Muse et les influences de Led Zeppelin. Leur son rock bluesé présente une très belle énergie et ne laisse aucun moment faible sur l’album, qui s’écoute d’un trait. Seulement une paire de compositions tombe quelque peu à plat, mais l’ensemble est extrêmement réussi, surtout considérant que le duo n’a été formé qu’il y a un an. Pour les amateurs de blues rock garage, Royal Blood s’ajoute à vos options intéressantes. (septembre 2014)

Vidéoclips : « Out of the Black » - « Little Monster » - « Come On Over » - « Figure It Out »

Imperial Galactic / Warner

½

Brian Setzer – Rockabilly Riot! All Original

Brian SetzerRockabilly Riot! All Original

En 2005, Brian Setzer rendait hommage à Sun Records en présentant l’album Rockabilly Riot. En 2012, un album en concert portait le même titre, et ce qui différencie celui-ci, c’est qu’on n’y trouve que des chansons originales. Malgré tout, vous aurez souvent l’impression d’entendre des reprises alors que les références et clins d’oeil au passé sont nombreux. À tel point que l’originalité n’est pas tant au rendez-vous... Malgré ce manque de créativité, on ne peut pas lui en vouloir d’avoir essayé, après toutes ces années à reprendre les classiques du rock ‘n’ roll. Et il faut avouer qu’il présente tout de même un bon assemblage de chansons énergiques qui vous feront taper du pied, tout en faisant remonter votre nostalgie des années 1950. (septembre 2014)

Surfdog / Universal

Sloan – Commonwealth

SloanCommonwealth

Le groupe originaire d’Halifax (maintenant établi à Toronto) présente en quelque sorte 4 mini-albums, écrits et enregistrés par chacun de ses membres, et regroupés sur un même CD. Divisé en cartes à jouer, Commonwealth présente le côté carreau avec 5 pièces de Jay Ferguson, le côté coeur avec 5 pièces de Chris Murphy, le côté trèfle avec 4 titres de Patrick Pentland et finalement, le côté pique avec 1 titre d’Andrew Scott. Autant dans le concept que dans le son de l’album, on sent l’influence des Beatles, avec des mélodies que ne renierait certainement pas Paul McCartney, surtout dans la partie appartenant à Ferguson. Murphy présente une musique un peu plus psychédélique, alors que Pentland propose un rock plus direct et que Scott expérimente pendant 17 minutes. Il existe donc une certaine cassure entre les 4 parties de l’album, mais l’ensemble réussit malgré tout à demeurer cohérent. Commonwealth est un album ambitieux, mais qui répondra aux attentes de nombreux fans ayant soif de renouveau. (septembre 2014)

Yep Roc

½

Tennis – Ritual in Repeat

TennisRitual in Repeat

Tennis est un groupe qui s’est formé à Denver en 2010 et qui en est déjà à son troisième album. Le groupe indie rock a ajouté une bonne dose de pop à son deuxième album et il poursuit dans la même direction sur Ritual in Repeat. Ils travaillent à nouveau avec Patrick Carney (Black Keys) pour environ la moitié du disque. Il compte encore une fois sur une section rythmique efficace, grâce surtout à la batterie de James Barone, et sur la voix unique d’Alaina Moore. Le groupe présente des compositions de grande qualité avec de nombreuses pièces mid-tempo efficaces et qui nous restent en tête. Surtout, Ritual in Repeat nous donne à tout coup le goût de le recommencer du début dès qu’on arrive à la fin des 38 minutes. (septembre 2014)

Communion / Universal

½

Willows – Willows

WillowsWillows

Geneviève Toupin présente un premier album sous le nom de Willows, son alter ego et nouveau nom de scène. La Franco-Manitobaine offre un album essentiellement en français avec quelques incursions vers l’anglais. Ses chansons folks sont interprétées avec une grande douceur, toutes en subtilités. Elle parle de ses racines et explore son biculturalisme. Pour ce troisième album au total, elle s’entoure de nombreux collaborateurs dont Marianne Houle de Monogrenade (violoncelle, voix), Antoine Gratton (arrangements), Benoît Morier (basse, direction artistique), Guillaume Chartain (guitare, voix, prise de son) et plusieurs autres. Même si Willows demeure fortement ancrée dans le folk, on y trouve aussi quelques incursions dans le soul et la pop. Paradoxalement, l’album se veut son plus personnel à ce jour, mais avec cette nouvelle identité, elle semble du même coup s’en détacher. Il s’agit de son meilleur album à ce jour et le passage vers Willows s’avère fructueux pour l’artiste. (septembre 2014)

Sirène des plaines / SIX

½

Hedwig and the Angry Inch

Hedwig and the Angry Inch (musique du spectacle musical de Broadway)

Dans le spectacle musical de Broadway Hedwig and the Angry Inch, Neil Patrick Harris joue une chanteuse transsexuelle allemande. On ne peut que faire des comparaisons avec le personnage de Ziggy Stardust créé par David Bowie il y a 40 ans. Même musicalement Hedwig n’est pas si loin de Ziggy avec plusieurs moments de rock ‘n’ roll énergique et des passages plus mélodramatiques, bien rendus par Harris. L’album s’écoute bien, mais il se veut avant tout un souvenir transportable pour ceux qui ont assisté au spectacle. (septembre 2014)

Les coulisses du spectacle (ABC)

Atlantic / Warner

 

AOÛT :

 

Jennifer Lopez – A.K.A.

Jennifer LopezA.K.A.

Après plusieurs albums sans grand intérêt, Jennifer Lopez tente de relancer sa carrière de chanteuse avec A.K.A. Même si RedOne est toujours présent en tant que producteur exécutif, elle s’entoure de gens qui peuvent la ramener en plein cœur de la scène pop actuelle, comme Pitbull, T.I., Rick Ross et Iggy Azalea avec qui Jennifer fait des duos. C’est Leon Youngblood qui réalise les pièces les plus intéressantes du disque : « Acting Like That » (avec Iggy Azalea), « So Good » et la chanson-titre (avec T.I.). On peut entendre plusieurs ballades R&B moins intéressantes, mais les moments les plus énergiques réussissent à nous faire taper du pied, incluant la divertissante « Booty » (avec Pitbull) en conclusion du CD. Une version de luxe de l’album ajoute 6 titres additionnels. Sans nécessairement se remettre à l’avant-plan de la scène pop, Jennifer réussit à présenter un album bien de son époque incluant quelques éléments intéressants. (chronique principale d'août 2014)

Vidéoclips : « I Luh Ya Papi » - « First Love »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 22, 11 juillet 2014)

Capitol / Universal

½

 

Tessanne Chin – Count on my Love

Tessanne ChinCount on my Love

Originaire de Kingston en Jamaïque, Tessanne Chin connaissait déjà un certain succès dans son pays natal lorsque le monde entier l’a découverte lors de sa présence à la 5e saison de The Voice aux États-Unis, concours qu’elle a remporté en bout de ligne. Pour ce premier album, elle nous propose un excellent mélange de musique R&B et pop avec plusieurs moments de reggae tirés directement de son influence première. Quelques titres se démarquent de l’ensemble, mais ce qu’on retient surtout, c’est sa polyvalence et son aisance à passer d’un style à l’autre avec fluidité. Count on my Love réussit donc à demeurer cohérent jusqu’à la fin, malgré les diverses explorations musicales. (découverte du mois d'août 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 23, 18 juillet 2014)

Republic / Universal

½

 

Big Wreck – Ghosts

Big WreckGhosts

Le groupe grunge d’origine canadienne présente un deuxième album depuis son retour en 2012 avec un nouvel alignement de musiciens. On peut toujours entendre un son comparable à Soundgarden, Alice In Chains et Led Zeppelin, mais le groupe tente cette fois-ci une plus grande exploration rock progressive. Il étend aussi son champ d’expertise avec quelques passages acoustiques. Du même coup, Ghosts devient un album à plus large spectre musical que ce qu’ils nous avaient offerts précédemment. Sans rien révolutionner, le groupe présente un album solide, possiblement son meilleur à ce jour. (août 2014)

Vidéoclip : « Ghosts »

Anthem / Warner

½

The Brian Jonestown Massacre – Revelation

The Brian Jonestown Massacre Revelation

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Anton Newcombe est l’un des génies imprévisibles du rock underground de ces vingt dernières années. Miraculeusement encore debout et surtout vivant, Newcombe est soit disant clean depuis fin 2008. Le quatorzième album studio du Brian Jonestown Massacre sonne comme une sorte de synthèse musicale des treize précédents. Très enclin aux débordements mélodiques, aux expérimentations sonores sans limite ni calcul, Newcombe et son band apparaissent bien plus sages ici. Après Who Killed Sgt. Pepper assez déjanté et Aufhenben très bigarré, Revelation apparaît comme un brûlot rock des plus empiriques, à peine teinté de quelques trouvailles sonores discrètes. Pourtant, c’est bien lui qui a composé, enregistré et même produit intégralement cet énième disque sous son propre label sans la moindre pression, si ce n’est celle qu’il s’impose à lui-même. Mais Newcombe s’est tellement essoré depuis ses débuts qu’il devient difficile d’analyser objectivement un nouvel album de son propre combo. Pour autant, Revelation reste un bel objet rock 'n' roll suintant le garage et les égouts. Rien que pour la finesse de certaines mélodies (« Memory Camp ») et la fragilité des mots (« Food For Clouds »), Newcombe déclenche encore l’allégresse mais sans exagération. Le gars a clairement toujours la flamme et la brillance mais, ou mais (!), inutile d’accorder trop d’importance à un disque qui se fond joliment dans une discographie tellement émaillé de pépites qu’il n’apparaîtrait certainement pas parmi les plus belles réussites. (août 2014)

Common – Nobody’s Smiling

CommonNobody’s Smiling

Le rappeur de Chicago est de retour avec un nouvel album, son premier en trois ans. Sur ce disque, il fait part de son inquiétude par rapport à la situation de sa ville. Pour l’occasion, il s’entoure de nombreux artistes originaires de Chicago, dont No. I.D., Dreezy, Lil Herb et Malik Yusef. Il s’agit peut-être ici de l’un de ses albums les plus durs à ce jour avec non seulement des textes dénonciateurs, mais aussi des rythmes souvent agressifs. Malgré tout, il n’approche certainement pas la dureté des pièces de Yeezus de Kanye West à lesquelles il a participé. Common présente plusieurs compositions de qualité parmi les 10 pièces offertes. Nobody’s Smiling est en fait son meilleur album depuis un bon moment, peut-être depuis Be paru en 2005. (août 2014)

Vidéoclips : « Kingdom » - « Diamonds »

Def Jam / Universal

½

Da Cruz – Disco E Progresso

Da CruzDisco E Progresso

Da Cruz est né de la collaboration entre la chanteuse brésilienne Mariana Da Cruz et le musicien électronique Ane H. Bien décidée à changer notre vision de la musique brésilienne, Mariana apporte une nouvelle couleur à la bossa nova avec l’intégration de différentes influences allant du disco au jazz en passant par le funk, l’afrobeat, le dancehall et la samba. Ce quatrième album du groupe est un disque double en deux parties bien distinctes. D’abord, le bright side contient une musique festive toujours rythmée qui demeure chaude malgré les nombreux éléments électroniques qu’elle inclut. Quant au dark side, on y retrouve des rythmes un peu plus durs aux influences industrielles, incluant du new wave et des sons indus, avec des thèmes exprimant le désarroi d’un peuple devant la situation économique de son pays. Voici un très bon album de musique du monde aux influences variées. (août 2014)

Vidéoclip : « Bola da Discoteca »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 26, 8 août 2014)

S.P.A.C.E. / SIX

½

Lana Del Rey – Ultraviolence

Lana Del ReyUltraviolence

Après un premier album qui a créé tout un émoi en 2012 malgré de nombreuses faiblesses, Lana Del Rey a su peaufiner son style et elle nous revient avec un deuxième essai beaucoup plus senti. Réalisé par Dan Auerbach des Black Keys, l’album possède une atmosphère sombre toute particulière dans laquelle la mélancolie ne se dément pas jusqu’à la fin. Il s’agit donc d’un album dense, mais qui réussit tout de même assez rapidement à nous séduire. On y retrouve peut-être peu de hits instantanés, mais on peut entendre par contre des compositions extrêmement satisfaisantes. Avec Ultraviolence, la New Yorkaise répond enfin aux attentes créées autour de son premier enregistrement. Un excellent album de pop alternative avec de la substance! (août 2014)

Vidéoclips : « West Coast » - « Shades of Cool »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 22, 11 juillet 2014)

Interscope / Universal

½

FaltyDL – In the Wild

FaltyDLIn the Wild

Drew Lustman (alias FaltyDL) présente un heureux mélange de house, techno hardcore, drum ‘n’ bass, dubstep et garage sans jamais véritablement se spécialiser dans aucun de ces styles. Le New-yorkais adore les changements brusques et nous déstabilise constamment. Il n’est donc pas le candidat idéal pour emplir les planchers de danse. Pour ce quatrième album studio, FaltyDL a collaboré avec l’artiste visuel Chris Shen pour créer en quelque sorte une collection de sons et d’effets spatiaux qui nous semblent plus visuels qu’auditifs. On a l’impression de voir les grands espaces sauvages à l’écoute de plusieurs pièces, d’où le titre de l’album, In the Wild. Le disque totalement instrumental présente des arrangements plus près que jamais de la musique de film. Il n’y a qu’un pas à faire pour que FaltyDL plonge dans l’électro-symphonique. In the Wild n’est certainement pas un album facile d’approche, mais après quelques écoutes, vous découvrirez une excellente musique d’ambiance qui risque plus de plaire aux amateurs des Flaming Lips qu’aux fans de house dansant. Voici donc un très bon disque d’électro expérimentale. (août 2014)

Ninja Tune

½

Fatboy Slim – Bem Brasil (2 CD)

Fatboy Slim Bem Brasil (2 CD)

Le DJ Fatboy Slim profite de l’année de la Coupe du monde au Brésil pour présenter sa version bien personnelle de la musique brésilienne. Le premier CD présente des pièces dansantes extrêmement énergiques qui feront assurément bouger bien plus que les fans de bossa nova avec leur approche house et dubstep. On y retrouve même « Put Your Hands Up For Detroit » de Fedde Le Grand qui devient pour l’occasion « Put Your Hands Up For Brasil ». Le deuxième CD présente quant à lui des pièces un peu plus ambiantes pour la fin de soirée. On y trouve entre autres deux pièces de Gilberto Gil, cette légende de la musique brésilienne. Avec ces deux disques, Fatboy Slim nous permet de voir le Brésil d’un autre oeil, mais toujours de façon aussi festive. (août 2014)

Decca / Universal

½

The Flaming Lips – 7 Skies H3

The Flaming Lips7 Skies H3

Après plus de 30 ans d’existence, le groupe rock alternatif américain ne s’est pas assagi, et surtout, il n’a rien perdu de son désir d’explorer de nouveaux horizons. En 2011, il se lançait dans la composition d’une pièce s’étendant sur rien de moins que 24 heures, 7 Skies H3. Pour en faire un format un peu plus commercialisable, la composition a été divisée en 10 pièces totalisant 50 minutes. On y retrouve de nombreux passages instrumentaux, des moments expérimentaux totalement cacophoniques, ainsi que des morceaux plus atmosphériques dans le pur style des Flaming Lips. Définitivement pas un album facile d’approche, 7 Skies H3 se présente surtout comme une autre oeuvre unique dans le vaste répertoire du groupe, ce qui devrait du même coup combler ses fans. (août 2014)

Warner

The Gaslight Anthem – Get Hurt

The Gaslight AnthemGet Hurt

De moins en moins punk et de plus en plus accessible, The Gaslight Anthem prend un tournant vers le rock des années 1970 sur ce cinquième album. Ils ont aussi un petit quelque chose de Pearl Jam qui nous fait oublier les comparaisons avec Bruce Springsteen des derniers albums. Par son côté pop, Get Hurt risque fort de devenir le plus populaire du groupe à ce jour. Par contre, même si plusieurs mélodies méritent qu’on y revienne à plusieurs reprises, les compositions semblent manquer dramatiquement de personnalité, comme si on avait été piger allégrement dans le panier d’influences à chaque pièce. C’est un album qui s’écoute bien, mais qui manque de créativité pour en faire la bombe qu’on aurait pu espérer. (août 2014)

Vidéoclips : « Get Hurt » - « Rollin’ and Tumblin’ »

Island / Universal

Ghost Town – The After Party

Ghost TownThe After Party

Ghost Town est un jeune groupe d’Hollywood qui fusionne habilement les genres. Ils présentent en effet un rock énergique avec une direction emo et des mélodies pop, sans oublier une forte tendance vers l’électronique et le dubstep, avec même quelques influences métal / industriel. Malgré une sensibilité pop, ils peuvent aussi par moments se fondre admirablement dans un contexte de film d’horreur avec des pièces comme « You’re So Creepy » et « Hocus Pocus ». C’est surtout la voix du chanteur, Kev Ghost, qui ramène constamment le groupe sur le chemin de la musique pop plus conventionnelle. Ghost Town offre tout de même sa bonne part de morceaux grinçants qui peuvent les rendre plus attrayants pour un auditoire plus alternatif. C’est seulement dommage que le mélange des styles ne soit pas toujours totalement réussi. (août 2014)

Vidéoclip : « You’re So Creepy »

Fueled By Ramen / Warner

Ranee Lee – What’s Going On

Ranee LeeWhat’s Going On

La Montréalaise d’adoption présente son 12e album en carrière. La grande dame du jazz canadien signe 3 des 10 pièces en plus de reprendre des standards du jazz, du soul et du reggae. Elle est accompagnée pour l’occasion par plusieurs musiciens de renom dont les pianistes Taurey Butler et Chad Linsley, le guitariste Richard Ring et le saxophoniste Chet Doxas. Le quatuor à cordes Birds on a Wire participe aussi à quatre chansons. Parmi les morceaux les plus célèbres que nous offre Ranee Lee, on retrouve le classique « What’s Going On » de Marvin Gaye qui est devenu la chanson-titre du disque, ainsi que « One Love » de Bob Marley qu’elle interprète avec trois de ses petites-filles. « I Mean You » de Coleman Hawkins, Jon Hendricks et Thelonius Monk possède un rythme latin, alors que « Lazy Afternoon » de John Latouche et Jerome Moross nous plonge dans une ambiance cinématographique. Avec What’s Going On, la chanteuse présente un bon aperçu de tout son registre musical, tout en faisant briller sa voix unique plus que jamais. Un très bon album de jazz d’ambiance! (août 2014)

Justin Time / SIX

½

Linkin Park – The Hunting Party

Linkin ParkThe Hunting Party

Après une association au réalisateur Rick Rubin pour trois albums, Linkin Park prend un virage pour The Hunting Party avec Brad Delson et Mike Shinoda qui co-réalisent le disque. L’autre tournant important est que le groupe délaisse les ambiances électroniques des derniers albums pour revenir à un son rock plus pur. Ce retour aux sources risque d’être plutôt bien reçu de la part de leurs fans de la première heure, puisque c’est dans ce style que le groupe est à son meilleur. Plusieurs pièces possèdent le potentiel de devenir des classiques de Linkin Park et certains artistes de renom viennent participer à cette renaissance du groupe métal californien. Notons entre autres Page Hamilton (Helmet) et Tom Morello (Rage Against the Machine, Audioslave). Avec The Hunting Party, Linkin Park fait un retour en force et reprendra assurément la place qui lui revient sur la scène métal. (août 2014)

Vidéoclip : « Until It’s Gone »

Warner

½

Luluc – Passerby

LulucPasserby

Luluc est un duo indie folk australien qui s’est formé il y a une quinzaine d’années. Il leur aura fallu par contre attendre 2008 avant de présenter un premier album à leurs fans australiens. Six ans plus tard, ils arrivent avec leur deuxième album, offert en Amérique cette fois. Ils avaient passablement attiré l’attention avec leur premier disque, mais ils prennent un nouvel élan avec ce nouvel opus, coréalisé par Aaron Dessner (The National). Passerby demeure un album en toute simplicité malgré l’ajout de certains instruments à la base folk. Ces ajouts demeurent subtils et chaleureux, et ils apportent juste ce qu’il faut de nuances aux 10 très belles chansons d’amour. Pas facile de demeurer créatif dans un style tant exploité depuis des décennies. Le groupe réussit tout de même à nous offrir un vent de fraîcheur. Une très belle réussite si vous aimez votre musique bien calme. (août 2014)

Sub Pop

½

Mastodon – Once More ‘Round the Sun

MastodonOnce More ‘Round the Sun

Le groupe de métal alternatif d’Atlanta présente un sixième album en 15 ans de carrière. Ils explorent cette fois-ci les mélodies les plus accessibles que l’on pouvait retrouver sur leur précédent disque, The Hunter, avec un son plutôt hard rock. On retrouve même plusieurs influences du rock des années 1970, avec par exemple « High Road » qui peut nous rappeler Thin Lizzy. Le rock progressif est toujours présent dans leur son, mais le grunge / sludge n’est jamais bien loin non plus avec Alice In Chains qui nous viennent en tête en certaines occasions. Même si Mastodon présentent certainement leurs compositions les plus accessibles à ce jour, il reste que la plupart d’entre elles demeurent à la fois très inspirées. Voici donc un solide album qui s’avère aussi bien agréable à écouter. (août 2014)

Vidéoclip : « High Road »

Reprise / Warner

½

Phillip Phillips – Behind the Light

Phillip PhillipsBehind the Light

Le chanteur pop rock de la Georgie s’est d’abord fait découvrir à l’émission American Idol, surtout qu’il a remporté les grands honneurs de la 11e édition. Behind the Light est son deuxième album depuis sa sortie de l’émission. On peut encore y entendre des influences évidentes du Dave Matthews Band, avec aussi des éléments inspirés de Jason Mraz et Jack Johnson. Il ajoute également des influences folks à la Mumford & Sons et The Lumineers. Son aisance à la guitare acoustique et sa voix soul viennent toutefois contraster avec la production d’envergure meublée d’arrangements orchestraux. À l’ouverture de l’album, on se dit qu’il s’agit d’un style qui lui colle bien à la peau. Par contre, la redondance prend ensuite rapidement le dessus sur la surprise pour un album qui finalement n’impressionne pas tant dans sa deuxième moitié. Le contenant semble dominer largement le contenu et même si l’emballage lui va bien, il cache l’évidence de certaines faiblesses créatives. (août 2014)

Vidéoclip : « Raging Fire »

Interscope / Universal

½

Quatuor Ébène – Brazil

Quatuor ÉbèneBrazil

Sur ce nouvel album du quatuor à cordes, c’est le Brésil qui est à l’honneur en cette année de Coupe du monde de soccer. Pour l’occasion, ils peuvent compter sur deux voix célèbres : celles de Stacey Kent et Bernard Lavilliers. En plus des trois chansons de Lavilliers, on peut entendre des reprises célèbres de Stevie Wonder (« I Can’t Help It »), Wayne Shorter (« Ana Maria »), Sting (« Fragile »), Tom Jobim (« Aguas de Marços »), Jim Tomlinson (« The Ice Hotel »), Charlie Chaplin (« Smile »), etc. Ils présentent ici une fusion de bossa nova et samba avec des rythmes et influences de divers pays. Ce mélange très agréable à l’oreille vous transportera assurément sous le chaud soleil du Brésil, et ce pendant plus de 66 minutes. (août 2014)

Erato / Warner / Naxos

Ed Sheeran – X

Ed SheeranX

Le jeune chanteur pop rock anglais à forte tendance folk nous revient avec un deuxième album qui poursuit dans la même direction que son premier disque. Il présente encore une fois une bonne dose de chansons d’amour et on peut toujours le comparer à Jason Mraz. Là où il se différencie de son alter ego américain, c’est lorsqu’il utilise des rythmiques inspirées du hip hop. Cette tendance s’avère particulièrement évidente sur « Sing », une collaboration avec Pharrell Williams. Celui-ci collabore à une autre chanson un peu plus tard, « Runaway ». L’inclusion de rap dans quelques pièces du disque apporte une touche différente et originale à l’album et aide du même coup Sheeran à se distinguer de la masse de chanteurs pop rock qui s’accompagnent à la guitare acoustique. Avec X, le chanteur britannique présente son meilleur opus à ce jour. (août 2014)

Vidéoclips : « Sing » - « One »

Atlantic / Warner

½

Trey Songz – Trigga

Trey SongzTrigga

Le sixième album de Trey Songz n’était même pas encore disponible qu’on en trouvait déjà quatre extraits sur les palmarès. Pas surprenant donc que Trigga soit son album le plus commercial à ce jour, et possiblement l’un des albums de R&B contemporain les plus accessibles. Les morceaux incontournables incluent « Cake », « Foreign » (en 2 versions dont un remix mettant en vedette Justin Bieber), ainsi que « Nana ». En plus de Bieber, Trey Songz peut compter sur la présence de plusieurs chanteurs de renom dont Nicki Minaj, Mila J et Juicy J. Dans ses textes, le séducteur est bien loin de s’assagir. Au contraire, sa confiance ne semble plus avoir de limites vis-à-vis les femmes. Mais, une musique inspirée et une production de grande qualité nous permettent d’oublier quelque peu les textes souvent prétentieux du chanteur de la Virginie. Voici donc un album de grande qualité, assurément son meilleur à ce jour. (août 2014)

Vidéoclips : « Nana » - « SmartPhones » - « Foreign »

Atlantic / Warner

½

Spoon – They Want My Soul

SpoonThey Want My Soul

Le groupe indie rock d’Austin au Texas existe déjà depuis 20 ans et il présente son huitième album studio. Après Transference en 2010 qui contenait un mélange de démos et pièces studio, le groupe a pris une pause pour permettre à ses membres de se lancer dans des projets personnels, le plus intéressant étant certainement celui de Britt Daniel qui a formé Divine Fits avec Dan Boeckner (Wolf Parade). Spoon effectue donc un retour quatre ans plus tard, complètement revigoré. Les gars semblent bénéficier d’une meilleure cohésion, pour l’un de leurs albums les plus efficaces depuis longtemps. On retrouve de solides compositions sur They Want My Soul qui font que l’album n’a rien à envier aux meilleurs enregistrements du groupe à ce jour. Sans contenir véritablement de succès instantanés, le disque inclut tout de même de très bonnes mélodies, grandement accrocheuses. Voici donc un excellent album à ajouter à votre collection. (août 2014)

Vidéoclip : « Do You »

Republic / Universal

½

A Sunny Day in Glasgow – Sea When Absent

A Sunny Day in GlasgowSea When Absent

Ben Daniels et ses soeurs Lauren et Robin ont commencé à enregistrer ensemble au milieu des années 2000 et ils en sont maintenant à leur quatrième album. Ils présentent un son indie pop aux influences shoegaze à la My Bloody Valentine. Pour la première fois sur Sea When Absent, Ben s’est retiré de la réalisation, ainsi que de l’écriture des textes et mélodies vocales. Le groupe de Philadelphie présente un son plus direct, laissant de côté l’écho et les nombreux effets utilisés abondamment sur ses enregistrements précédents. On y retrouve également d’excellentes mélodies accrocheuses qui en font certainement leur album le plus pop à ce jour. Finalement, que Ben prenne un peu moins de place est peut-être une très bonne chose pour le groupe qui semble trouver un nouveau souffle. Malgré ce changement de cap, les fans du groupe ne seront pas trop déboussolés puisque le son typique au groupe avec différentes textures est toujours bien présent. Il ne s’agit en fait que d’une simple évolution pour un groupe qui préfère foncer vers l’avant que regarder vers l’arrière. Seul l’avenir saura nous dire si A Sunny Day in Glasgow a pris la bonne direction, mais il semble que le virage soit particulièrement réussi sur Sea When Absent. (août 2014)

Lefse / Red Ink

½

Tank – Stronger

TankStronger

Le chanteur R&B de Milwaukee nous arrive avec un nouvel album après avoir collaboré avec Tyrese et Ginuwine dans TGT. Malgré son titre qui crée de grandes attentes, Stronger tombe beaucoup trop rapidement dans les clichés du genre, surtout les ballades. Rien ne réussit véritablement à nous transporter. Les quelques tentatives un peu plus rythmées nous donnent quelque peu confiance, mais c’est de courte durée. C’est le cas entre autres dès l’ouverture avec « You’re My Star » avec Kelly Rowland à l’arrière-plan. C’est un album franchement ennuyant que nous propose Tank, peut-être son plus faible à ce jour, ironiquement. (août 2014)

Vidéoclip : « You’re My Star »

Atlantic / Warner

Les Tavarneux – Mort de soif... (2 CD)

Les Tavarneux Mort de soif... (2 CD)

Les Tavarneux nous offrent un rock québécois énergique et rempli d’humour qui nous plonge dans l’univers festif des soirées bien arrosées. Quelques éléments de folk et de country viennent aussi teinter leur son qui peut rappeler Plume Latraverse, Mononc’ Serge et Les Colocs. Après deux ans de travail intense, le groupe dirigé par Marc-Alain Lavoie (auteur-compositeur, chanteur, guitariste et harmoniciste) nous offre rien de moins qu’un album double de 28 titres totalisant 92 minutes. Même si plusieurs des pièces présentées possèdent de belles qualités et font taper du pied, on en vient à atteindre une certaine saturation de tounes de taverne. Une sélection des meilleurs morceaux aurait probablement été préférable pour un album plus concis. Une chose est certaine : leur musique est toute indiquée pour être jouée dans les bars, à tel point qu’on peut difficilement les imaginer sur d’autres scènes. (août 2014)

Prod.Guitare kc

Robin Thicke – Paula

Robin ThickePaula

Après le succès inattendu de « Blurred Lines » l’an passé, le chanteur R&B récidive déjà avec un nouvel album. Sorti juste à temps pour la saison estivale, Paula présente une musique soul légère et ensoleillée qui vous permettra d’accompagner agréablement votre été. Le CD débute en force en ce sens avec « You’re My Fantasy » et le premier extrait, « Get Her Back ». Quelques ballades viennent quelque peu changer l’ambiance, mais l’ensemble demeure un bon divertissement léger. Difficile par contre d’y trouver un autre succès de l’ampleur de « Blurred Lines » qui a battu plusieurs records. (août 2014)

Vidéoclip : « Get Her Back »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 23, 18 juillet 2014)

Star Trak / Interscope / Universal

½

 

JUILLET :

 

Jack White – Lazaretto

Jack WhiteLazaretto

Ce 2e album solo du génie de la guitare et ex-White Stripes nous arrive seulement deux ans après Blunderbuss, mais il réussit encore une fois à évoluer à travers son propre univers personnel. Oui on peut toujours faire des références à ses projets précédents (Raconteurs, Dead Weather, etc.), mais la créativité demeure au rendez-vous. Sur Lazaretto, ce fou de blues intègre des violons en plus de la guitare slide et du piano, question de s’éloigner encore un peu plus du son blues garage minimaliste qui l’a rendu célèbre. Par contre, les arrangements demeurent simples et un peu sales, ce qui fait partie depuis longtemps de sa marque de commerce. Les textes de Lazaretto sont inspirés d’écrits de jeunesse, mais ajustés au goût du jour et orientés vers le futur. Musicalement, l’album contient les pièces les plus bizarres de White depuis longtemps. Changements de rythmes et de styles improbables, sonorités extravagantes et arrangements crus font de ce disque une œuvre d’art en soi. Évitez les comparaisons puisque vous vous tromperez assurément. Jack White demeure un personnage unique et son nouveau disque vous lancera de nombreux défis mais finira par vous combler en bout de ligne. (chronique principale de juillet 2014)

Vidéoclip : « Lazaretto »

Third Man / Columbia / Sony

½

 

Ought – More Than Any Other Day

OughtMore Than Any Other Day

Ought est un quatuor de Montréal qui a débuté en 2011 et qui joue un son indie rock / post-punk. Ils possèdent aussi des influences new wave et présentent des moments lourds passablement près du métal. More Than Any Other Day est leur tout premier album complet qui permettra enfin de les découvrir au-delà de la scène locale. On peut y entendre des influences du post-grunge des années 1990, mais aussi du rock alternatif des années 1970 et 1980. Le punk n’est jamais bien loin, mais on peut aussi entendre de longs passages plus expérimentaux. On retrouve donc un mélange d’influences qui pourrait devenir cacophonique après un moment, mais au contraire, le groupe réussit à remarquablement regrouper ces différents genres en un tout cohérent qui leur est bien personnel. Ought ne nous propose définitivement pas un album facile d’accès, mais il présente suffisamment de belles qualités pour qu’on veuille suivre leur évolution. (découverte du mois de juillet 2014)

Constellation

½

 

Afrojack – Forget the World

AfrojackForget the World

Nick Van De Wall (alias Afrojack) est un DJ des Pays-Bas qui s’est fait remarquer ces dernières années grâce à des collaborations avec David Guetta et Pitbull, en plus d’avoir remixé des pièces de Madonna et Lady Gaga. Avec Forget the World, il présente son tout premier album pour lequel il peut compter sur de nombreux collaborateurs dont Snoop Dogg, Wiz Khalifa et Sting. La présence de ce dernier peut d’ailleurs sembler un peu bizarre sur « Catch Tomorrow », alors qu’il ne semble pas du tout à l’aise dans ce contexte dansant. Afrojack est non seulement un maître du rythme, mais il possède aussi un sens inné de la mélodie, faisant en sorte qu’il propose non seulement des morceaux sur mesure pour les planchers de danse, mais aussi pour la radio. Le succès instantané « Ten Feet Tall » ressemble à une version techno de Coldplay et il est possible de faire quelques liens du genre au cours du CD. Les succès s’enchaînent et Forget the World s’apparente en bout de ligne à une simple compilation, plutôt qu’à un album présentant une certaine cohérence. Les pièces pour vous faire danser ne manquent pas, mais l’originalité, un peu plus. (juillet 2014)

Vidéoclip : « The Spark » (feat. Spree Wilson)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 18, 13 juin 2014)

Island / Universal

Lily Allen – Sheezus

Lily AllenSheezus

La chanteuse pop rock de Londres présente son premier album en 5 ans. Après deux disques de grande qualité qui ont beaucoup plu aux critiques, les attentes étaient grandes pour Sheezus. Malheureusement, le disque déçoit quelque peu avec des compositions qui ne semblent pas être à la hauteur à la première écoute, ce qui se confirmera aux écoutes subséquentes. Depuis 5 ans, le visage de la musique pop a passablement changé et elle semble ne se retrouver qu’une joueuse parmi tant d’autres, sans grande originalité. La fraîcheur de ses débuts n’y est plus et c’est sans grande excitation que l’on écoute les 12 pistes (plus deux titres bonis). (juillet 2014)

Vidéoclips : « Hard Out Here » - « Somewhere Only We Know » - « Air Balloon » - « Our Time » - « Sheezus »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 16, 30 mai 2014)

Parlophone / Warner

½

Tori Amos – Unrepentant Geraldines

Tori AmosUnrepentant Geraldines

Tori Amos est de retour avec un album de chansons originales. Par contre, cette fois-ci, elle semble revenir 20 ans en arrière avec des pièces qui rappellent sa meilleure période dans les années 1990. Même si les mélodies s’avèrent grandement accrocheuses, ce ne sont tout de même pas de véritables chansons pop qu’on retrouve sur Unrepentant Geraldines. Il s’agit plutôt de pièces introspectives favorisant la méditation et qui créent une ambiance bien particulière, avec une certaine touche celtique. Tout en douceur, l’album ne vous provoquera jamais, mais vous séduira plutôt sur toute sa longueur approchant les 60 minutes. Un très bon disque par une artiste unique qui ne possède aucune crainte de perdre son public. (juillet 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 17, 6 juin 2014)

Mercury / Universal

½

Jean-Louis Aubert – Aubert chante Houellebecq : Les parages du vide

Jean-Louis Aubert Aubert chante Houellebecq : Les parages du vide

Pour son huitième album solo, Jean-Louis Aubert interprète les textes du poète et romancier Michel Houellebecq. Inspiré par le recueil Configuration du dernier rivage, Aubert a mis de la musique sur plusieurs poèmes de Houellebecq pour créer Les parages du vide. Des musiques généralement douces mais souvent rythmées donnent une nouvelle couleur à ces textes uniques. L’ex-membre de Téléphone se permet encore tout de même un peu de rock sur certains poèmes qui s’y prêtent particulièrement bien. On en retrouve 16 en tout, pour un total de près de 40 minutes. Voici une excellente façon de découvrir la poésie de Houellebecq. (juillet 2014)

La Loupe / Parlophone / Warner

½

BB Brunes – Long courrier

BB Brunes Long courrier

Le groupe pop rock français est de retour avec un nouvel album, toujours dans le style de pop rock énergique. Long courrier contient 12 chansons originales en plus de deux titres qui reviennent en duo à la fin du CD : « Bye Bye » avec Vanessa Paradis et « Long courrier » avec Benjamin Biolay. Quelques pièces se démarquent du lot comme « Grande Rio » et « Coups et blessures », mais on retrouve aussi plusieurs compositions moins resplendissantes, qui passent un peu plus inaperçues. (juillet 2014)

Music Hall

Big Smo – Kuntry Livin’

Big SmoKuntry Livin’

John Smith (alias Big Smo) est né à San Diego en Californie, mais a grandi au Tennessee. Fan de Kid Rock et de Run-D.M.C., il a développé son propre style de rap en y fusionnant un son country. Actif depuis une dizaine d’années, il réussit enfin à attirer l’attention d’une étiquette de disques majeure pour un premier album à large distribution. L’auteur-compositeur et interprète est aussi producteur et il possède depuis peu sa propre émission de télé-réalité. Sur Kuntry Livin’, il présente quelques pièces de grand intérêt, avec passablement d’énergie et une certaine originalité. Il peut en plus compter sur la participation de quelques gros noms dont Frankie Ballard, Darius Rucker et Haden Carpenter. Par contre, certains titres ne sont pas à la hauteur et on en vient à s’impatienter, surtout quand Kid Rock ne peut faire autrement que de nous rester en tête. (juillet 2014)

Elektra / Warner

Birdy – Fire Within

BirdyFire Within

Fire Within est le deuxième album pour la jeune chanteuse anglaise de 18 ans, mais son premier de chansons originales. Malgré tout, le CD débute avec une reprise, celle de « Skinny Love » de Bon Iver. Elle participe à la majorité des compositions, mais peut compter sur l’appui de plusieurs collaborateurs de talent dont Ben Lovett (Mumford & Sons) et Sia. Elle offre quelques chansons pop accrocheuses et efficaces, mais en présente aussi plusieurs de qualité inférieure, pas très originales. Il s’agit pour elle de découvrir le métier d’auteure-compositrice, et considérant son jeune âge on peut lui pardonner plus aisément ses écarts vers une musique formatée et trop facile. (juillet 2014)

Vidéoclips : « Skinny Love » - « Wings » - « Light Me Up » - « Words as Weapons »

Warner

Geneviève Breton

Geneviève Breton Geneviève Breton

Après avoir fait les auditions de Star Académie et avoir frôlé de faire partie des 14 participants à l’émission, la jeune femme de Stornoway en Estrie était motivée plus que jamais à faire carrière en chanson. En juin 2013, Geneviève Breton s’entoure d’une nouvelle équipe et commence à écrire ses propres chansons, mais son rêve s’arrêtera abruptement dans la nuit du 6 juillet, victime de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic. Elle avait 28 ans. Après une longue période de questionnements et de doutes, ses parents Ginette Cameron et Réal Breton ont décidé de terminer cet album posthume par amour pour leur fille. Avec Samuel Busque (Noir Silence, Tocadéo, 3 Gars su’l Sofa) à la direction du projet et Michel Francoeur (Bobby Bazini, Nicolas Ciccone) à la réalisation et aux arrangements, un travail colossal de recherche et d’écoute de diverses trames audio a commencé. Des enregistrements de reprises comme « Ain’t No Sunshine », « At Last », « Tout », « Georgia on my Mind » et « Mes blues passent pu dans’ porte », ainsi que des morceaux originaux ont été découverts, puis complétés et arrangés. Les chansons écrites par Geneviève incluent le premier extrait, « Tout de nous », et « Je sais ». Une partie des profits de l’album sera remise au département de musique de la polyvalente Montignac de Lac-Mégantic. (juillet 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 19, 20 juin 2014)

Tribal

Le Café Bleu International – Le Café Bleu International plays Édith Piaf

Le Café Bleu InternationalLe Café Bleu International plays Édith Piaf

Le Café Bleu International est un trio jazz allemand composé du saxophoniste Matthieu Bordenave, du guitariste et claviériste Leonhard Kuhn et du batteur Jay Lateef. Il se veut un hommage à la belle époque du jazz européen. Le trio reprend ici quelques morceaux importants du répertoire d’Édith Piaf incluant les incontournables « La vie en rose » (en 3 versions), « Hymne à l’amour », « Milord », etc. Les interprétations sont contemporaines et on a parfois de la difficulté à reconnaître les mélodies de ces grandes chansons. Elles ont au moins l’avantage d’apporter du neuf à ces compositions légendaires. (juillet 2014)

Enja / Vivo

Mariah Carey – Me. I Am Mariah… The Elusive Chanteuse

Mariah CareyMe. I Am Mariah… The Elusive Chanteuse

On sent une certaine nostalgie chez Mariah tout au long de ce nouvel album, peut-être dû au fait qu’elle compte presque 25 ans de carrière. Elle s’entoure pour l’occasion de nombreux collaborateurs à l’écriture et à la réalisation. On peut également entendre différentes voix pour l’accompagner dont Nas, Miguel et Wale. Elle présente toujours une musique R&B généralement douce et centrée sur sa voix. Par contre, les différents collaborateurs apportent une couleur intéressante à l’album en le modernisant, malgré ses nombreux clins d’œil au passé. Le disque est très varié, autant en son qu’en qualité, ce qui peut devenir franchement agaçant. Mais on peut au moins dire que l’ensemble n’est pas trop uniforme et on a la chance de trouver des moments qui conviennent un peu plus à nos préférences. Le CD s’essouffle vers la fin avec des morceaux beaucoup moins réussis, dont la reprise bon marché de « One More Try » de George Michael. (juillet 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 19, 20 juin 2014)

Def Jam / Universal

Paule-Andrée Cassidy – Libre échange

Paule-Andrée Cassidy Libre échange

Depuis près de 20 ans, Paule-Andrée Cassidy interprète avec envergure des textes de grande qualité. Pour ce nouvel album, elle signe 5 pièces en collaboration avec son fidèle acolyte Reggie Brassard. Les deux autres chansons originales sont des cadeaux de Michel Rivard (« Les étoiles du sud ») et Stéphane Robitaille (« Ma chanson »). En plus de ces chansons originales, Paule-Andrée ajoute 9 reprises dont des titres de Gilles Vigneault (« Je chante pour »), Daniel Boucher (« Le poète des temps gris »), Georges Brassens (« Il n’y a pas d’amour heureux ») et Leonard Cohen (« Dance Me to the End of Love »). Elle inclut aussi des chansons en espagnol et en portugais, ainsi que deux chansons de capoeira. La chanson et le tango se rencontrent sur cet album pour un « libre échange » tout en douceur où les textes sont rois. (juillet 2014)

Alias Perdu

Christine and the Queens – Chaleur humaine

Christine and the QueensChaleur humaine

Christine and the Queens est le pseudonyme de Héloïse Letissier, une auteure-compositrice, chanteuse et pianiste née à Nantes en France. Après avoir fait la première partie du spectacle de Stromae pour quelques représentations, elle nous offre son tout premier album, Chaleur humaine. Il s’agit d’un album électro-pop dominé par les synthétiseurs et le piano, avec certains arrangements de cordes. Le disque contient presque autant de pièces en anglais qu’en français parmi les 11 présentées. Même si sa musique inclut de nombreux éléments électroniques, elle se rapproche tout de même de la pop française conventionnelle, sans grands éléments inventifs. (juillet 2014)

Because / Warner

Clean Bandit – New Eyes

Clean BanditNew Eyes

Le groupe britannique mélange habilement le house dansant et la musique classique grâce à l’ajout de nombreux arrangements de cordes. Leur musique demeure tout de même très dansante et plaira surtout aux amateurs de house ou de pop énergique. New Eyes est leur premier album officiel et contient entre autres « Mozart’s House », une pièce parue en 2013 sur le mini-album du même titre. Le mélange des genres s’avère franchement intéressant en plusieurs occasions, mais il arrive que la fusion semble forcée. (juillet 2014)

Atlantic / Warner

Natalie Dessay, Agnès Jaoui, Helena Noguerra, Liat Cohen – Rio-Paris

Natalie Dessay, Agnès Jaoui, Helena Noguerra, Liat Cohen – Rio-Paris

Sur Rio-Paris, la soprano Natalie Dessay continue d’explorer des territoires musicaux hors de l’opéra et de la chanson classique, en compagnie des chanteuses Agnès Jaoui et Helena Noguerra, ainsi que de la guitariste Liat Cohen. Cette fois-ci Dessay visite Rio de Janeiro, ville-hôte de la Coupe du monde de soccer 2014 et des Jeux Olympiques de 2016. L’album inclut des compositions de Villa-Lobos, Gilberto, Jobim, Gismonti, Baden Powell, etc. Cette version guitare-voix de ces grandes chansons crée un lien unique entre Rio et Paris. (juillet 2014)

Erato / Warner / Naxos

Toumani Diabaté & Sidiki Diabaté – Toumani & Sidiki

Toumani Diabaté & Sidiki DiabatéToumani & Sidiki

Le père et le fils se joignent pour enregistrer ce poignant duo de kora. Originaire du Mali, Toumani Diabaté fait carrière depuis 25 ans, devenant une légende vivante de la musique folk africaine. Suivant les traces de son père, Sidiki se présente à son tour comme un joueur émérite de kora, cet instrument à 21 cordes typiquement africain de la famille de la harpe. Pour la réalisation de leur premier album père-fils, les Diabaté ont fait confiance à Nick Gold (Buena Vista Social Club, Fatoumata Diawara, Ali Farka Touré) et Lucy Duran (Bassekou Kouyate, King Africa, Taj Mahal, Mory Kanté). Le résultat est époustouflant alors que l’on se retrouve rapidement habité par l’instrument. La dizaine de pièces instrumentales présentée est constituée essentiellement de morceaux obscurs de kora et de classiques du Mali, joués selon une approche contemporaine. Leur musique presque mystique nous hante tout au long des 44 minutes. Que vous soyez amateurs de musique africaine, d’instruments à cordes, de kora ou simplement de Toumani Diabaté, voici un album unique qui vous satisfera assurément. (juillet 2014)

World Circuit / Warner

½

Hunter Hayes – Storyline

Hunter HayesStoryline

Le jeune chanteur country louisianais présente un nouvel album de grande qualité. Même s’il suit les pas de Taylor Swift dans un style de country plutôt pop et accessible, Hunter Hayes réussit à s’en démarquer sur ce 2e album complet avec certains éléments de rock. Réalisé par Hayes et Dann Huff, Storyline offre une musique énergique qui plaira à un auditoire passablement large. Quelques ballades comme « Still Fallin » viennent changer le rythme, sans toutefois briser la magie. Il y a bien sa voix aiguë et nasillarde qui peut parfois agacer, mais il nous livre des compositions solides, bien appuyé par des musiciens de grand talent. Avec Storyline, Hunter Hayes franchit une étape importante dans sa carrière. (juillet 2014)

Vidéoclip : « Invisible »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 16, 30 mai 2014)

Atlantic / Warner

½

Jolie Holland – Wine Dark Sea

Jolie HollandWine Dark Sea

La chanteuse folk alternative de Houston est de retour avec un sixième album en un peu plus de 10 ans. Après avoir exploré plusieurs genres de la musique américaine (jazz, country, blues, gospel et folk), elle présente un album de folk rock passablement différent avec Wine Dark Sea grâce à la présence de musiciens à tendance plus expérimentale. Le résultat est surprenant et impressionnant alors que Jolie nous offre certaines de ses compositions les plus touchantes enveloppées dans des arrangements musicaux riches et extrêmement satisfaisants. On retrouve plusieurs moments de blues écorché, à la limite du rock garage, ainsi que du soul qui semble tout droit tiré de Memphis à une époque lointaine. Jolie Holland déborde définitivement de créativité sur Wine Dark Sea, ce qui rend l’album vraiment intéressant du début à la fin. Voilà un excellent exemple d’artiste qui s’inspire du passé mais le met au goût du jour et en fait son propre style. Avec ce nouvel album, Jolie Holland frappe dans le mil et présente son meilleur enregistrement à ce jour. Bravo! (juillet 2014)

Anti- / Epitaph

½

Michael Jackson – Xscape

Michael JacksonXscape

Xscape est le deuxième album posthume d’importance suite au départ du roi de la pop en 2009. Sa pièce de résistance constitue certainement le succès « Love Never Felt So Good » coécrite avec Paul Anka et chantée en duo avec Justin Timberlake dans sa version radio. Le reste du disque contient 7 pièces enregistrées avant son décès dont les arrangements ont été complétés par Timbaland et L.A. Reid. Le style nous rappelle le Jackson des meilleures années tout en ayant un son des années 2010, un son qui ne se trouve probablement pas si loin de ce qu’il aurait désiré considérant son intérêt pour les nouvelles tendances. C’est un court album qui nous est offert avec Xscape, mais si vous en voulez un peu plus, une version de luxe propose les versions démos des 8 chansons du disque, en plus de la version de « Love Never Felt So Good » en duo avec Justin Timberlake. Xscape demeure avant tout un album pour les fans inconditionnels de Michael Jackson. (juillet 2014)

Vidéoclip : « Love Never Felt So Good » (feat. Justin Timberlake)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 17, 6 juin 2014)

Ray Lamontagne – Supernova

Ray Lamontagne Supernova

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Quatre ans après la sortie de son dernier album, Ray Lamontagne accouche d’un Supernova certainement bien mûri, lui qui sortait habituellement un disque au rythme de tous les deux ans. L’épuisement l’avait amené à un réel besoin de se ressourcer. Trop souvent réduit au rang de songwriter folk, Ray Lamontagne a souvent livré des disques à multiples facettes, intégrant blues, country et soul, notamment. Ce nouvel essai lui permet de se dévêtir un peu plus d’un folk qui deviendrait vite trop ankylosant. Comme pour sabrer cette image, Lamontagne investit le studio de Dan « Black Keys » Auerbach qui, lui-même, revêt le costard de producteur pour l’occasion. Sans dénaturer le tempérament de l’artiste – comme il l’avait malheureusement fait avec Hanni El Khatib – Auerbach met en exergue une profondeur psychédélique des vieilles entrailles de la west coast californienne. Quelle belle idée! Musicalement, les rythmes sont plus versatiles, les gimmicks moins attendus et la tonalité parfois bien plus aérienne et exploratoire. Malgré tout les efforts et les bons points, le défaut de ce Supernova est cette irrégularité déconcertante. Il peut autant tutoyer les sommets (fantastique « Airwaves ») que toucher l’anecdotique (« No Other Way »). Reste que certains fans purs et durs vont avoir du mal à avaler la direction prise… (juillet 2014)

½

Romain Lateltin – Pas de chichi entre nous

Romain LateltinPas de chichi entre nous

Romain Lateltin est de retour avec un quatrième album sans prétention, candide et poétique à la fois. C’est la légèreté de sa pop enfantine qui frappe au premier abord, aidée par le banjo et le ukulélé. Lateltin est encore une fois entouré de ses fidèles acolytes, Fred Gayot à l’écriture et Christian Morfin à la réalisation. En plus, il peut compter sur plusieurs musiciens pour collaborer à l’album dont Yvon Chery à la contrebasse, Laurent Badoux à la guitare, Arnaud Druart au trombone, etc. Cet album efficace est présenté dans un très beau boîtier de qualité. (juillet 2014)

Amstar

Little Dragon – Nabuma Rubberband

Little DragonNabuma Rubberband

Le groupe indie pop / électro suédois existe déjà depuis près de 20 ans même si on les connaît en Amérique seulement depuis une dizaine d’années, entre autres grâce à leur collaboration avec Gorillaz. Nabuma Rubberband est leur quatrième album et il a été influencé autant par la musique de Prince et de Janet Jackson que par le sombre hiver suédois. Little Dragon présente plusieurs de ses meilleures compositions à ce jour, dans un ensemble cohérent et extrêmement satisfaisant. Par contre, l’album contient plusieurs ballades et leur disposition sur l’album peut parfois sembler bizarre, comme c’est le cas entre autres pour la pièce d’introduction, « Mirror ». Le premier extrait paru il y a quelques mois, « Klapp Klapp », vient par contre corriger rapidement le tir, et c’est aussi le cas un peu plus tard avec « Paris ». (juillet 2014)

Vidéoclips : « Klapp Klapp » - « Paris » - « Pretty Girls »

Republic / Universal

½

Isabelle Longnus – Code bleu

Isabelle LongnusCode bleu

Originaire des bords de la Méditerranée et installée à Vancouver, Isabelle Longnus a attiré l’attention à l’automne 2013 en envahissant le square Philips au centre-ville de Montréal en compagnie d’un troupeau d’agneaux pour questionner le fait que nous ne soyons tous que des moutons sans courage. Cette fois, c’est en musique qu’elle fait parler d’elle avec une douzaine de chansons présentant de courtes histoires où s’entremêlent l’humour et l’amour. Son style musical s’inspire du rock alternatif, avec de très bonnes mélodies pop. L’album réalisé par Marc Pérusse (Serge Fiori, Luc de Larochellière, Daniel Lavoie) a été enregistré au studio Divan Vert de Montréal dans un contexte d’exploration créative pour cette féministe et environnementaliste engagée. (juillet 2014)

Martin Leclerc

LP – Forever for Now

LPForever for Now

Laura Pergolizzi (alias LP) a grandi à New York avant de s’installer à Los Angeles. Son style se situe quelque part entre Feist, Chrissie Hynde et Joan Jett avec une attitude franchement rock et des textes intelligents. Même s’il s’agit de son premier album pour une étiquette majeure, LP roule sa bosse depuis plus d’une décennie de manière indépendante. Sur Forever for Now, le réalisateur Rob Cavallo (Green Day, Goo Goo Dolls, My Chemical Romance) réussit à faire ressortir le côté pop de LP qui propose d’excellentes mélodies. Voici donc un excellent album de pop rock, efficace et original. (juillet 2014)

Warner

½

Lydia Lunch & Cypress Grove – A Fistful of Desert Blues

Lydia Lunch & Cypress Grove – A Fistful of Desert Blues

La chanteuse, poétesse et actrice Lydia Lunch s’associe au guitariste Cypress Grove pour ce nouvel album. Sur A Fistful of Desert Blues, le duo interprète des chansons d’amour sombres et gothiques. Les textes parlés de Lunch sont fortement appuyés par la guitare (électrique ou acoustique) de Grove dans un style qui mélange le folk et le blues. L’atmosphère créée est sombre et démontre avec crédibilité tout l’aspect tragique des relations de couple. Plusieurs pièces sont poignantes, et l’émotion se propage ainsi tout au long du CD qui de surcroît présente une belle continuité jusqu’à la fin. A Fistful of Desert Blues est assurément un album différent, mais oh combien intéressant! (juillet 2014)

Rustblade / MVD

½

Natalie Merchant – Natalie Merchant

Natalie MerchantNatalie Merchant

Maintenant âgée de 50 ans, cette ex-membre de 10,000 Maniacs qui s’est lancée en solo en 1995 avec l’excellent album Tigerlily nous arrive avec son sixième album. Par contre, si on laisse de côté son album de reprises folks, The House Carpenter’s Daughter, et son double album pour enfants, Leave Your Sleep, il s’agit en fait de son premier véritable album original en 13 ans. Malgré le temps qui s’est écoulé, personne n’aura de difficulté à reconnaître le style de la chanteuse pop rock adulte avec de fortes tendances folks. L’ensemble se déroule passablement en douceur dans un style idéal pour sa voix. Ses fans de longue date apprécieront donc assurément ce retour en force. (juillet 2014)

Nonesuch / Warner

½

Conor Oberst – Upside Down Mountain

Conor OberstUpside Down Mountain

Le chanteur rock alternatif du Nebraska nous arrive avec un 1er album solo de matériel original depuis 2008. Pour l’occasion, il a travaillé avec le réalisateur Jonathan Wilson qui a réussi à atténuer en partie l’effet tremblotant de la voix d’Oberst, tout en mettant bien en avant les guitares. Même si la guitare acoustique domine toujours, on retrouve plusieurs passages où la guitare électrique grafigne passablement. Le style de l’album nous rappelle en partie le folk rock californien du début des années 1970 et c’est un style qui va plutôt bien à Conor Oberst. En fait, il s’agit peut-être du disque qui lui permettra de se faire découvrir par un nouvel auditoire. Un très bon disque! (juillet 2014)

Nonesuch / Warner

½

Parquet Courts – Sunbathing Animal

Parquet CourtsSunbathing Animal

Le groupe de Brooklyn nous arrive avec un deuxième album seulement un an et demi après leur excellent premier disque, Light Up Gold. Sunbathing Animal reprend l’essentiel de ce qui a attiré l’attention vers leur premier album incluant leurs mélodies grandement accrocheuses. Par contre, ils semblent prendre une bonne dose de maturité, qui est bien loin d’être désagréable à entendre. Des pièces comme « Black & White », « Instant Disassembly » et la chanson-titre assurent le groupe de la satisfaction de ses fans. Mais, un morceau incontournable comme « Always Back in Town » deviendra certainement le classique de l’album, et peut-être même du groupe. (juillet 2014)

½

PAWS – Youth Culture Forever

PAWSYouth Culture Forever

PAWS est un trio indie rock de Glasgow en Écosse qui présente une énergie punk et des influences grunge tout en conservant de très bonnes mélodies pop. Youth Culture Forever est leur deuxième album et certainement leur plus abouti à ce jour. Un peu moins garage et expérimental, cet album aux mélodies accessibles et à la rythmique dynamique risque de plaire à un plus large auditoire, surtout à ceux qui trouvaient leurs débuts un peu trop bruyants. Par contre, ne vous détrompez pas, le groupe demeure très incisif avec une guitare distorsionnée à souhait et une basse lourde. Grâce à une plus grande subtilité, Youth Culture Forever devient aisément le meilleur album du groupe à ce jour et il reste à voir comment PAWS saura continuer à évoluer. (juillet 2014)

Fat Cat

½

Priests – Bodies and Control and Money and Power

PriestsBodies and Control and Money and Power

Priests est un groupe indie rock qui s’est formé à Washington en 2011. Ce premier album de leur part ne constitue en fait qu’un mini-album de 7 pièces totalisant 17 minutes. Leurs influences punks sont indéniables, mais leur son s’oriente plutôt vers un post-punk grinçant qui n’est pas sans nous rappeler Sonic Youth et Fugazi en différentes occasions. Difficile d’accès, l’album ne présentera aucune mélodie pop avant « Right Wing », l’avant-dernier morceau du CD qui pourrait nous faire penser à Courtney Love. Beau travail de marketing de nous présenter ce disque comme un album complet, mais il y manque définitivement quelques titres pour en faire un album digne de ce nom. Priests demeure tout de même un groupe à surveiller pour ceux qui aiment leur rock alternatif plutôt bruyant. (juillet 2014)

Don Giovanni

½

Rush Midnight – Rush Midnight

Rush MidnightRush Midnight

L’homme derrière Rush Midnight est Russ Manning, un gars originaire de Brooklyn. Il a joint Twin Shadow au début des années 2010 et c’est en tournée qu’il a commencé à écrire et mixer les chansons de son futur projet. Il nous offre une musique électro-pop aux fortes influences funks. L’album a été réalisé par Jesse F. Keeler (MSTRKRFT, Death From Above 1979) et il contient plusieurs chansons franchement entraînantes. (juillet 2014)

Last Gang

Santana – Corazon

SantanaCorazon

Carlos Santana renoue avec le producteur exécutif Clive Davis pour Corazon, lui qui était derrière le mégasuccès de l’album Supernatural en 1999. Il s’agit en quelque sorte du premier vrai album de musique latine pour Santana, alors qu’il intégrait seulement des éléments latins à son style de rock auparavant. Majoritairement en espagnol, l’album présente une panoplie d’artistes invités dont c’est la langue maternelle (Gloria Estefan, Pitbull, Miguel, Romeo Santos, etc.). On peut aussi entendre Ziggy Marley sur une reprise de son père, « Iron Lion Zion ». Avec Pitbull, le légendaire guitariste donne une cure de rajeunissement à l’un de ses plus grands succès en carrière, « Oye Como Va ». Même si quelques titres manquent quelque peu de créativité, on retrouve de bien bonnes chansons latines sur Corazon. En plus, Santana semble parfaitement à l’aise dans un contexte où la musique latine domine, même si c’est sa guitare qui s’en trouve effacée par moments. (juillet 2014)

½

Shaka Ponk – The White Pixel Ape Smoking Isolate to Keep in Shape

Shaka PonkThe White Pixel Ape Smoking Isolate to Keep in Shape

La version française de Gorillaz est de retour avec un nouvel album explosif, son quatrième. Encore une fois, le groupe réussit à fusionner de belle façon l’électro-pop, le punk et le rock ‘n’ roll, toujours avec une énergie contagieuse qui nous oblige à taper du pied. Le groupe virtuel représenté par la face de singe en remet avec 13 nouvelles chansons dont bien peu qui vous laisseront indifférents. La recette demeure pourtant simple : des claviers qui hypnotisent, des guitares qui grafignent et une section rythmique sans répits. L’album débute en force avec le rock ‘n’ roll de « Lucky G1rl », un son que l’on peut entendre à diverses reprises même si les claviers apparaîtront beaucoup plus souvent en général. « Scarify » présente un funk énergique où le métal n’est annulé que par les claviers. Par contre, la suivante, « Black Listed », présente à fond de train un mélange agréable de métal et de punk. À l’autre extrême, on peut entendre la première ballade du collectif, « Heal Me Kill Me », mise en valeur par une section de cordes. C’est donc encore une fois un album extrêmement varié et énergique que nous offre Shaka Ponk. Les fans du groupe seront comblés. (juillet 2014)

Vidéoclips : « Wanna Get Free » - « Lucky G1rl »

Tôt ou Tard / SIX

½

Yann Tiersen – Infinity

Yann TiersenInfinity

Trois ans après Skyline, le compositeur français est de retour avec Infinity. Ce huitième album de Yann Tiersen ne surprendra personne par son atmosphère cinématographique, puisqu’il s’est d’abord fait connaître en tant que compositeur de musique de film. Principalement enregistré en Islande, Infinity a été grandement influencé par la dimension nordique de ce pays et des îles Féroé. Tiersen nous offre un son post-rock créatif mais plutôt froid, qui peut demander un certain effort avant de venir nous atteindre véritablement. Par contre, lorsqu’on y adhère, on s’en trouve comblé, puisque Infinity présente une meilleure cohésion que son prédécesseur. Pour conclure en beauté, Yann Tiersen nous offre l’une de ses meilleures compositions en carrière, « Meteorites », en collaboration avec Aidan Moffat. Cette oeuvre magistrale contribue à faire d’Infinity l’un de ses albums les plus remarquables à ce jour, et ce malgré sa difficulté d’approche. Une belle réussite! (juillet 2014)

Mute / Bonsound

½

Tune-Yards – Nikki Nack

Tune-YardsNikki Nack

Tune-Yards est un projet expérimental de Merrill Garbus (Sister Suvi), qui s’est par la suite adjoint les services de la bassiste Nate Brenner. Leur troisième album, Nikki Nack, intègre des influences de musiques du monde à leur style indie pop. Même si plusieurs passages demeurent passablement expérimentaux, on retrouve plus de morceaux accessibles sur ce nouvel album avec certaines mélodies très efficaces. Tune-Yards ont confié la réalisation à Malay et John Hill qui ont travaillé entre autres avec Big Boi et M.I.A. Du même coup, une certaine influence de R&B vient teinter l’album. Malgré certains moments accrocheurs, l’ensemble de Nikki Nack demandera un certain effort et des écoutes répétées pour véritablement adhérer au concept. Par contre, le duo semble sur la bonne voie vers l’atteinte de la réussite avec assurément son meilleur album à ce jour. (juillet 2014)

4AD / Beggars

½

Young Magic – Breathing Statues

Young MagicBreathing Statues

Young Magic est un duo électro-pop basé à Brooklyn qui nous arrive avec un deuxième album. Le duo est composé du réalisateur australien Isaac Emmanuel et de la chanteuse indonésienne Melati Malay. Ils n’hésitent pas à expérimenter et à présenter du matériel passablement différent par rapport à leur premier disque. En plus, l’album ayant été enregistré durant leur dernière tournée un peu partout à travers le monde (Maroc, France, République Tchèque, Australie, Islande et leur studio de New York), on retrouve des influences variées tout au long de l’album, inspirées par le lieu du moment. Malgré tout, ils réussissent à présenter un album qui demeure bien cohérent du début à la fin. Leur musique électronique, jumelée à la voix douce de Melati, contribue à nous envelopper dans une atmosphère hypnotique et enivrante. Il est plus facile d’adhérer aux expérimentations de Young Magic sur Breathing Statues, et il est bien difficile de s’en défaire. (juillet 2014)

Carpark / Hi-Scores / Last Gang

½

 

JUIN :

 

Coldplay – Ghost Stories

ColdplayGhost Stories

Pour son sixième album, le groupe londonien présente une musique empreinte de mélancolie, peut-être en lien avec la séparation récente de Chris Martin d’avec l’actrice Gwyneth Paltrow. Les 9 titres de Ghost Stories sont plutôt lents et introspectifs avec ce côté atmosphérique qu’a toujours adoré Coldplay. Les textures musicales prennent le dessus sur les guitares, ce qui ne s’avère pas négatif en soi, mais qui fera en sorte que vous écouterez Ghost Stories dans d’autres contextes que ce à quoi le groupe vous aura habitué. Un réalisateur différent prend en charge chaque chanson, y apportant sa touche personnelle, mais l’ensemble demeure tout de même parfaitement cohérent. La présence de Timbaland et Avicii surprend, mais leur apport à « True Love » et « A Sky Full of Stars » respectivement donne un nouvel aspect électronique plus qu’intéressant au son du groupe. « A Sky Full of Stars » est d’ailleurs le seul morceau à s’aventurer vers les planchers de danse, avec tous les remix qui risquent de suivre. Avec Ghost Stories, Coldplay réussit à présenter un album tout de même assez différent de ce qu’il a produit auparavant. On y retrouve de quoi plaire à tous, sauf peut-être pour les fans de rock. (chronique principale de juin 2014)

Vidéoclip : « Magic »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 18, 13 juin 2014)

Parlophone / Warner

½

 

Protomartyr – Under Color of Official Right

ProtomartyrUnder Color of Official Right

Protomartyr est un groupe de post-punk qui a été formé à Détroit en 2010. Ils ont lancé un premier album indépendant en 2012, No Passion, qui a créé certains remous dans l’underground. Ils sont de retour aujourd’hui avec Under Color of Official Right qui va un peu plus loin dans l’exploration musicale, en plus de contenir plus de nuances. Les arrangements sont de grande qualité et l’ensemble présente différentes influences qui forment un tout très original. Les moments les plus expérimentaux demandent nécessairement un plus grand effort d’écoute. Par contre, lorsque le groupe accélère le rythme dans des moments punks comme « Son of Dis », ce sont tous les amateurs de punk contemporain qui seront comblés. Voici un album qu’il fait plaisir de redécouvrir à chaque nouvelle écoute et qui apporte suffisamment de substance pour satisfaire pleinement son auditoire. Une très belle découverte! (découverte du mois de juin 2014)

Vidéoclip : « Come & See »

Hardly Art

½

 

Damon Albarn – Everyday Robots

Damon AlbarnEveryday Robots

L’ex-membre de Blur et Gorillaz présente une musique plutôt introspective et souvent mélancolique sur Everyday Robots. Il s’agit de son premier véritable album solo, si on met de côté son projet d’opéra de Dr. Dee. Albarn présente certainement son album le plus personnel à ce jour, remontant même à ses souvenirs d’enfance. Le disque a été réalisé par Richard Russell et inclut des collaborations de Brian Eno et Natasha Khan (Bat For Lashes). Malgré des moments plus difficiles à apprivoiser, des chansons pop comme « Mr. Tembo » ajoutent une fraîcheur à l’album pour le rendre plus accessible. Quelques écoutes d’Everyday Robots sont nécessaires, mais on finit par découvrir un très bon disque. (juin 2014)

Vidéoclips : « Everyday Robots » - « Lonely Press Play » - « Heavy Seas of Love » - « Mr. Tembo »

Parlophone / Warner

½

Jill Barber – Fool’s Gold

Jill BarberFool’s Gold

Jill Barber est une chanteuse jazz pop aux influences folk qui a grandi à Toronto, mais qui réside à Halifax depuis quelques années déjà. La sœur de Matthew Barber s’entoure à nouveau de Les Cooper et Drew Jurecka pour la réalisation, deux collaborateurs de longue date qui font aussi partie de son groupe de tournée. Le premier extrait, « Broken for Good » (et sa version française, « Brisé à jamais »), nous fait revivre la période Motown. C’est un style qui revient en quelques autres occasions, mais l’ensemble demeure surtout une fusion entre jazz et pop, une musique de cabaret idéale. En plus, la voix d’or de Jill cadre parfaitement dans ce contexte. (juin 2014)

Outside / SIX

½

Matthew Barber – Big Romance

Matthew BarberBig Romance

Matthew Barber a grandi à Toronto et est le frère de la chanteuse jazz pop Jill Barber (elle participe d’ailleurs à la pièce « Hold Me »). Il présente une musique essentiellement folk avec des éléments de rock et de pop. Big Romance est son huitième album et pour la réalisation, il fait cette fois-ci confiance à Gary Louris (The Jayhawks, Golden Smog) plutôt que de le réaliser lui-même comme ce fut le cas pour ses deux derniers disques. Les sujets de Barber vont de l’amour à la mort, en passant par le désespoir. Il évolue donc dans un spectre très large au niveau de ses textes, comme c’est le cas d’ailleurs musicalement avec un mélange de ballades, de morceaux rock plus énergiques et de mélodies pop inoubliables. (juin 2014)

Outside / SIX

The Black Keys – Turn Blue

The Black KeysTurn Blue

Le duo de l’Ohio est de retour avec son huitième album, 3 ans après le méga-succès de El Camino grâce entre autres au hit « Lonely Boy ». Dan Auerbach et Patrick Carney travaillent à nouveau avec Danger Mouse qui est presque devenu un membre à part entière du groupe au cours des dernières années. Leur association apporte un son qui frôle la perfection avec un rock garage qui n’a plus de garage que quelques occasionnelles inspirations. Sur Turn Blue, les Black Keys explorent quelques nouvelles avenues un peu plus psychédéliques. L’album débute d’ailleurs avec un morceau qui rappelle peut-être un peu trop Pink Floyd (« Weight of Love »). Tout au long du disque, le groupe réussit à naviguer dans des eaux inexplorées, tout en conservant son identité propre. On peut peut-être leur reprocher quelques mélodies un peu faciles, mais l’ensemble demeure de très grande qualité, à l’image de leur carrière jusqu’à maintenant. (juin 2014)

Vidéoclip : « Fever »

Nonesuch / Warner

½

Jesse Boykins III – Love Apparatus

Jesse Boykins IIILove Apparatus

Le chanteur R&B alternatif de Chicago nous arrive avec un troisième album de très grande qualité avec Love Apparatus. On y retrouve son simple de 2010 « B4 the Night is Thru » qui demeure l’un des moments forts de ce disque de 14 titres. Plusieurs pièces downtempo créent une atmosphère quelque peu hypnotique, mais ce sont les morceaux plus rythmés qui attirent surtout l’attention. L’album est essentiellement réalisé par Machine Drum, avec aussi la participation de Hadyn et Chad Beatz pour une pièce chacun. Sur Love Apparatus, Jesse Boykins III démontre son talent d’interprète R&B, mais surtout sa capacité à pondre des compositions de première qualité qui fusionnent différents genres en un tout cohérent et original. Voici donc sans aucun doute son meilleur album à ce jour! (juin 2014)

Vidéoclip : « B4 the Night is Thru »

Nomadic

½

Philippe Brach – La foire et l’ordre

Philippe BrachLa foire et l’ordre

Philippe Brach est un Saguenéen qui nous présente son premier album après avoir remporté le concours Ma première Place des Arts en 2013. Il présente en fait sa vision du monde depuis son arrivée à Montréal. Sans censure, il traite de monde écorché et décalé dans lequel il baigne sur un fond de musique rock. L’auteur-compositeur et interprète de grand talent nous offre des textes souvent crus, mais qui dépeignent sans détour le portrait du monde qui l’entoure. Le son peut sembler quelque peu vieillot, mais les textes sont bien de leur époque. (juin 2014)

Spectra

½

Johnny Cash – Out Among the Stars

Johnny CashOut Among the Stars

Si les sessions d’enregistrement avaient été complétées au moment prévu, Out Among the Stars serait paru autour de 1984. Cet album oublié a été découvert en 2012 lors d’un travail d’archivage. L’album aurait été laissé de côté par Johnny Cash car il trouvait la réalisation de Billy Sherrill un peu trop pop. On peut entendre plusieurs reprises dont « I’m Movin’ On » de Hank Snow (en duo avec Waylon Jennings), ainsi que deux duos avec June Carter Cash. L’ensemble comporte plusieurs succès potentiels, en plus d’une ligne directrice intéressante. Il est donc surprenant qu’il ait fallu attendre 30 ans et plus de 10 ans après le décès de Cash pour enfin pouvoir entendre cet excellent album posthume. (juin 2014)

½

Jérôme Couture – Jérôme Couture

Jérôme CoutureJérôme Couture

Un an après la finale de la première saison de la version québécoise de La Voix, Jérôme Couture est prêt à présenter son tout premier album. Même s’il s’est fait connaître du grand public grâce à La Voix, le protégé de Marc Dupré possède une longue feuille de route, en plus d’une formation en musique, jazz et populaire. Ce sont toutes ses connaissances et expériences qu’il assemble pour cet album pop rock dynamique. Réalisé par Dupré, le disque semble construit sur mesure pour sa personnalité, mettant parfaitement en valeur sa voix puissante et son énergie. Le talentueux interprète vise un large auditoire avec ce premier disque et il devrait assurément ravir ses fans. (juin 2014)

Vidéoclip : « Goodbye Girl »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 14, 16 mai 2014)

L-A be / SIX

Ellen Doty – Gold

Ellen DotyGold

Ellen Doty est une auteure-compositrice et interprète de Calgary qui présente son tout premier album. Elle offre une musique jazz grandement influencée de la musique pop et soul. On peut également découvrir des influences blues sur le premier extrait, « No Good Man ». Ellen possède une voix remarquable, en plus de se servir admirablement de sa plume pour écrire des chansons inoubliables. (juin 2014)

Vidéoclip : « No Good Man »

Victoria Duffield – Accelerate

Victoria DuffieldAccelerate

La jeune chanteuse pop canadienne est de retour avec un deuxième album, après avoir complété une tournée avec les Backstreet Boys. La chanteuse et danseuse présente évidemment un album à son image, c’est-à-dire qu’il est tout à fait prêt à s’attaquer aux planchers de danse et ne demande qu’à se faire remixer par les meilleurs DJ de la planète. Musicalement, on retrouve peu d’éléments créatifs, mais l’album présente suffisamment de morceaux énergiques pour demeurer attirant pour les amateurs de musique pop dansante. (juin 2014)

Vidéoclip : « More Than Friends »

Warner

The Ghost of a Saber Tooth Tiger – Midnight Sun

The Ghost of a Saber Tooth TigerMidnight Sun

The Ghost of a Saber Tooth Tiger (ou The GOASTT) est l’alliance créatrice du couple formé de Sean Lennon (fils de John Lennon et Yoko Ono) et Charlotte Kemp Muhl. Formé en 2008, The GOASTT présente ce qu’on pourrait considérer comme son premier véritable album après plusieurs expérimentations, entre autres dans des rythmes brésiliens et du folk. Le duo présente aujourd’hui un rock psychédélique avec souvent de très bonnes mélodies pop. Le couple ne semble pas s’être donné de balises claires pour Midnight Sun alors qu’il semble totalement libre de toutes contraintes. Il en résulte un produit qu’on pourrait comparer en partie aux Flaming Lips ou à Tame Impala. Mais surtout, on découvre un disque complètement original, un des meilleurs qu’ait enregistré Sean Lennon à ce jour en incluant ses projets précédents. (juin 2014)

Chimera

½

 

David Goudreault – La faute au silence

David GoudreaultLa faute au silence

Le poète et slameur David Goudreault est le premier Québécois à avoir remporté la Coupe du Monde de poésie à Paris en 2011. Récipiendaire de la médaille de l’Assemblée nationale du Québec pour ses réalisations artistiques et son implication sociale, il performe à la fois sur les scènes du Québec et de la France. Il visite aussi des milliers d’élèves pour leur présenter son art. La faute au silence est son troisième album pour lequel il s’entoure de plusieurs complices pour mettre en lumière sa poésie, des tranches de vie et des réflexions. Musicalement, son slam s’approche évidemment du rap en plusieurs occasions, mais aussi du rock et d’une pop accessible qui peut rappeler Stefie Shock. On le retrouve en duo avec l’auteure Kim Thuy pour « La voie du milieu » et avec Grand Corps Malade pour « Juste de la poésie », lui qui collabore aussi au texte et qui a invité Goudreault à faire ses premières parties de spectacles pour sa tournée québécoise à l’automne 2014. La réalisation et les arrangements du disque ont été confiés à Jipé Dalpé, qui compose en plus la majorité des musiques. La faute au silence devrait plaire aux amateurs de slam et aux fans de David Goudreault. (juin 2014)

Véga

Éric Goulet – Vol. 2

Éric GouletVol. 2

L’auteur-compositeur et interprète québécois roule sa bosse depuis un bon moment déjà, de Possession Simple à Monsieur Mono en passant par Les Chiens. Il a aussi travaillé comme réalisateur avec plusieurs grands noms comme Yann Perreau, WD-40, Vincent Vallières et Alexandre Belliard. Goulet se tourne vers le country en 2011 avec un premier album solo, Vol. 1. Il récidive maintenant avec un deuxième volume qui inclut à nouveau d’excellents morceaux de country, tout en intégrant ses diverses influences passées. Il revisite d’ailleurs deux importantes chansons de son propre répertoire en version un peu plus country, les excellentes « Comme un cave » et « La dernière chanson ». Il reprend aussi un classique du country québécois popularisé par Tex Lecor en 1977, « Lucille ». Mais, il présente surtout plusieurs chansons originales remarquables dont « La grande évasion » sur un texte d’Alexandre Belliard et l’excellente « Le trou de ma guitare », probablement un futur classique du nouveau country. Goulet s’entoure comme toujours de musiciens de premier plan, incluant Rick Hayworth à la guitare et Guy Bélanger à l’harmonica sur « Comme un cave ». (juin 2014)

L-A be / SIX

½

Corey HartTen Thousand Horses

Le chanteur montréalais qui a conquis le monde au milieu des années 1980 prend officiellement sa retraite. Il présente pour l’occasion un nouvel album comme cadeau à ses fans, Ten Thousand Horses, son premier album en 16 ans. Le disque ne contient en fait que 7 chansons puisque l’on y retrouve quatre versions de la chanson-titre : trois versions anglaises en duo avec Jane Siberry et une en français avec Julie Masse, son épouse. En plus, ces 7 titres incluent 2 versions démo : « Sweet River » et « Walk in Beauty ». C’est donc un album inachevé que propose Corey Hart, en quelque sorte un mini-album augmenté. En plus, on ne peut pas dire que « Ten Thousand Horses » est une bien grande chanson, ce qui peut donc s’avérer un peu pénible à entendre en quatre versions pas si différentes. Corey Hart performera au Centre Bell de Montréal le 3 juin pour son concert d’adieu. (juin 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 12, 2 mai 2014)

Siena / Universal

 

Les Hay Babies – Mon Homesick Heart

Les Hay BabiesMon Homesick Heart

Les Hay Babies sont un trio féminin du Nouveau-Brunswick qu’on compare beaucoup trop à Lisa Leblanc depuis leur apparition. Leur son folk et l’utilisation de la mandoline y sont sûrement pour quelque chose, mais là s’arrête la comparaison. En fait, c’est plutôt une version française de Fleetwood Mac qui nous vient en tête, avec des influences certaines de Beau Dommage. Donc, le style des Hay Babies s’ancre directement dans les années 1970. L’album a été réalisé par François Lafontaine (Karkwa, Galaxie) et mixé par Mathieu Parisien (Arthur H, Karkwa, Patrick Watson). Les arrangements sont soignés et mettent parfaitement en évidence les textes puissants et parfois personnels des trois filles qui possèdent des mélodies accrocheuses et des harmonies vocales savoureuses grâce à leur accent acadien. Les Hay Babies présentent un album de grande qualité dans le genre indie folk avec une touche de country. (juin 2014)

Vidéoclip : « Fil de téléphone »

Simone

½

Adam Karch – Blueprints

Adam KarchBlueprints

Le guitariste Adam Karch présente un troisième album solo et acoustique. Il possède un son folk fortement influencé du gospel et c’est avec cette approche unique qu’il reprend des classiques de tous les genres. On y entend ses versions dépouillées de « Walk on the Wild Side » du défunt Lou Reed, « Into the Mystic » de Van Morrison, « Little Wing » de Jimi Hendrix, « I’m on Fire » de Bruce Springsteen et « Stand By Me » de Ben E. King. Par contre, sa version la plus surprenante demeure celle de « Stayin’ Alive » des Bee Gees. Les 12 pièces de l’album incluent aussi une chanson originale un peu sombre, « Sin ». Avec Blueprints, le virtuose de la guitare démontre tout son talent d’interprète, pour un album qui comblera les amateurs de musique folk à sa plus simple expression. (juin 2014)

Bros / SIX

½

Leisure Cruise – Leisure Cruise

Leisure CruiseLeisure Cruise

Le vétéran musicien canadien Dave Hodge (Broken Social Scene, Bran Van 3000) et la chanteuse Leah Siegel (Firehorse, The Citizens Band) se sont rencontrés par hasard après avoir travaillé sur une publicité télé. Ils ont commencé à écrire ensemble et ont tellement apprécié qu’ils ont décidé de créer un duo. Leisure Cruise est donc né au printemps 2013. Ils présentent maintenant un premier album fusionnant un son indie rock, des mélodies pop et de l’électronique. En fait, leur musique est basée avant tout sur les synthétiseurs avec des rythmes dansants. Elle rappelle en partie David Bowie et Blondie, avec des éléments plus contemporains dans le style de Metric et Paramore. C’est un album qui est à la fois sérieux et léger, mélancolique et festif. Voici un très bon disque d’électro-pop. (juin 2014)

Last Gang

½

Lykke Li – I Never Learn

Lykke LiI Never Learn

La Suédoise est de retour avec son troisième album, I Never Learn. Depuis ses débuts, on lui connaît un excellent mélange entre indie pop et électronique, un mélange qui a pris un peu plus de muscle sur Wounded Rhymes en 2011. Sur ce nouveau disque, elle semble avoir finalement découvert son propre style avec le meilleur de ses envolées pop épiques et des ballades d’une grande beauté. Le mélange acoustique et électronique est également mieux équilibré que jamais. Souvent tristes et personnels, ses textes vous toucheront assurément avec cet enrobage musical incomparable. Elle réalise elle-même l’album avec son fidèle collaborateur Björn Yttling (de Peter Björn and John) et le résultat est tout simplement sublime, nous enveloppant complètement dans son univers à la fois intimiste et grandiose. Voici donc sans l’ombre d’un doute l’un des meilleurs albums de l’année. (juin 2014)

Vidéoclips : « I Never Learn » - « Love Me Like I’m Not Made of Stone » - « No Rest For the Wicked »

Warner

The Lost Fingers – Wonders of the World

The Lost FingersWonders of the World

Le groupe de jazz manouche québécois s’est fait connaître en reprenant de façon bien personnelle des chansons pop des années 1980 et 1990. Sur Wonders of the World, le groupe retravaille à nouveau 12 succès anglophones. Les one hit wonders inoubliables incluent leur premier extrait, « Black Betty », ainsi que « Venus », « (I Just) Died in Your Arms Tonight », « Groove is in the Heart », « The Ketchup Song », « Lovefool », « Tom’s Diner », « Cotton Eye Joe » et « Turn the Beat Around ». À noter que suite au départ de Christian Roberge, on a droit à un ajout important au groupe : la candidate à La Voix 2013, Valérie Amyot, qui vient ajouter une voix féminine grandement appréciée. François Rioux devient quant à lui le 4e membre à la guitare. Du même coup, le groupe se tourne vers un style jazz un peu plus pop, avec des sonorités de musique du monde. Voici donc encore une fois un album rafraîchissant pour les Lost Fingers. (juin 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 15, 23 mai 2014)

Tandem

½

Manteca – Monday Night at the Mensa Disco

MantecaMonday Night at the Mensa Disco

Le collectif jazz torontois fête son 35e anniversaire et pour l’occasion, il relance son 11e album paru originalement en septembre 2013. Les neuf musiciens interprètent magnifiquement les sept pièces composées par le pianiste Doug Wilde et le percussionniste Matt Zimbel. Le Mensa Disco est un endroit fictif tiré de l’imagination de Zimbel où les intellectuels se réunissent pour danser. Les rythmes peuvent parfois sembler étranges en fusionnant jazz, funk et musiques du monde, mais les mélodies accrocheuses rendent l’album irrésistible dès une première écoute. Les amateurs de jazz contemporain original seront comblés avec cet album unique dans la carrière de Manteca. (juin 2014)

Pheromone / SIX

½

Marie-Mai – M

Marie-MaiM

Moins de deux ans après Miroir, Marie-Mai est déjà prête à nous offrir un nouvel album, son cinquième, un disque qui ne devait même pas voir le jour. En 10 ans de carrière, elle a obtenu 4 disques platine, 8 Félix et 12 Centre Bell. Parions que le succès se poursuivra avec M qui contient déjà un extrait radio retentissant en « Jamais trop tard », un duo inoubliable avec Jonas qui s’est rapidement hissé au sommet des palmarès. Plus que jamais, Marie-Mai joue avec les styles en allant à fond dans le rock, dans l’électronique et même dans le hip hop. On retrouve plusieurs musiques puissantes sur ce nouveau disque qui plaira assurément aux amateurs de rock autant qu’aux fans d’électro dansante. En plus de Jonas, on retrouve une collaboration de Boogat sur « Ne m’écoute pas ». Marie-Mai bénéficiait d’une liberté totale pour la création de ce nouveau disque et ça s’entend. Il s’agit de l’un de ses meilleurs enregistrements à ce jour. (juin 2014)

Vidéoclips : « Jamais trop tard » (avec Jonas) – « Conscience » - « Indivisible » - « Tourner »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 15, 23 mai 2014)

Musicor

½

Sarah McLachlan – Shine On

Sarah McLachlanShine On

L’excellente chanteuse d’Halifax en est déjà rendue à 25 ans de carrière. La femme de 46 ans a perdu son père il y a 4 ans en plus de se séparer de son mari, et ça s’entend dans les moments les plus sombres de Shine On (« Broken Heart », « Song for my Father »). Par contre, on peut aussi entendre de l’espoir et de la joie pour un album plutôt bien équilibré entre ballades personnelles et morceaux énergiques. Musicalement, Sarah demeure dans le style de pop rock adulte qui l’a rendue célèbre, sans grandes innovations créatives. Ses fans devraient encore apprécier. (juin 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 15, 23 mai 2014)

Verve / Universal

½

Mélisande (Électrotrad) – Les métamorphoses

Mélisande (Électrotrad)Les métamorphoses

Le collectif Mélisande (Électrotrad) a d’abord attiré les curieux en ligne en 2013 avec l’extrait « Je fais la difficile » qui a obtenu plus de 3 000 écoutes et 1 500 téléchargements. Un an plus tard, ils présentent un tout premier album, Les métamorphoses. L’auteure-compositrice et interprète Mélisande laisse momentanément de côté ses réalisations personnelles pour se plonger dans ce projet qui puise dans le riche héritage de la chanson traditionnelle. En compagnie de Robin Boulianne, Mark Busic et Alexandre de Grosbois-Garand, elle présente une musique d’une grande modernité en intégrant des instruments électriques, des claviers, de la programmation et de l’électronique à cette musique d’une autre époque. Leur proposition artistique est donc particulièrement rafraîchissante avec un très bon mélange de musique traditionnelle, folk, rock progressif et électro-pop. (juin 2014)

La Prûche Libre / SIX

Miossec – Ici bas, ici même

Miossec Ici bas, ici même

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Rarement Miossec avait mis la presse autant à genoux. Depuis Boire, peut-être même jamais. Les critiques dithyrambiques filent et ruissellent le long du visage de vieux loup de mer, buriné par les années et le bon vent du Finistère Nord. Miossec est définitivement et brillamment entré au panthéon des incontournables. Une telle débauche d’éloges doit fondamentalement toucher le brestois. Bien sûr chacun renvoie l’épure de ce disque au premier du nom, Miossec lui-même s’y rapporte. Mais c’est oublier qu’il ne se répète jamais et c’est surtout oublier, dans cet océan de louanges, que la discographie du Monsieur est si belle, classieuse et intense. La carcasse cabossée mais l’allure fière, Miossec livre, dans un écrin soyeux arrangé par Albin De La Simone, une nouvelle salve de textes du quotidien, beaux comme des moments de vie. Moins carnassier et moins égratigné, Miossec amène doucement mais sûrement ces petites complaintes finalement moins insurgées qu’à l’accoutumé. Résigné ou apaisé? Va savoir, peut-être que la quiétude de sa demeure bretonne a redonné quelques élans positifs au garçon. Musicalement libéré de toute tension rock 'n’ roll, Miossec assume la douceur et le raffinement de ses chansons. D’où la connivence réussie mais pas forcément gagnée au départ avec Albin De La Simone. L’un et l’autre étaient à l’origine de parfaits étrangers. L’utilisation des instruments et des orchestrations se fait de manière très délicate pour servir des textes de haute volée (« Le Cœur », « Samedi Soir Au Vauban », « Nos Morts », « Des Touristes »). Reste que, parmi toutes ces belles choses, on en vient à regretter la bonne chaleur de l’animal, lui qui incitait à rester anthropophage le plus longtemps… (juin 2014)

½

 

Pacifika – Amor Planeta

PacifikaAmor Planeta

Le trio de Vancouver présente son troisième album avec Amor Planeta. Cette fois-ci, Silvana Kane, Adam Popowitz et Toby Peter avaient bien l’intention de changer leur façon de faire en studio. Au lieu d’improviser autour de leurs idées, Popowitz et Peter arrivaient avec leurs morceaux auxquels Silvana ajoutait sa couleur péruvienne. Amor Planeta (Planète d’amour) célèbre l’amour sous toutes ses formes avec certains passages ambiants menés par la guitare et des moments plus intenses comme « Panamericana » et « Las Bellezas ». « Satélites » s’inspire de la bossa nova brésilienne et apporte un côté rafraîchissant à l’album. Avec ce nouvel album, Pacifika frappe dans le mil et réussit à nous offrir un album extrêmement agréable à écouter, surtout sous le chaud soleil de l’été. (juin 2014)

Six Degrees / SIX

½

Owen Pallett – In Conflict

Owen PallettIn Conflict

Owen Pallett est un chanteur, violoniste, réalisateur et arrangeur indie rock / indie pop de Mississauga en Ontario. Il tire ses influences d’Arcade Fire (avec qui il a d’ailleurs travaillé et tourné) et Rufus Wainwright. Pour son deuxième album sous son propre nom, Pallett a pu compter sur l’expertise et les conseils de Brian Eno surtout pour les synthétiseurs et les guitares. L’expérience de Pallett dans les arrangements de cordes avec Arcade Fire lui sert également énormément puisqu’il s’agit de l’une des forces de l’album. Sa musique pop de chambre sonne merveilleusement bien alors que l’équilibre entre les arrangements de cordes, l’électronique et les guitares frôle la perfection en de nombreuses occasions. Les faiblesses se font rares, voire inexistantes, ce qui fait de In Conflict l’un des meilleurs albums de l’année, toutes catégories confondues. (juin 2014)

Secret City

Kevin Parent – Face à l’ouest

Kevin ParentFace à l’ouest

Face à l’ouest est le premier album de Kevin Parent depuis 2009. Pour l’occasion, il revient à un style dépouillé où la guitare acoustique règne. L’album aux accents country et folk a été enregistré rapidement, souvent en une seule prise, en compagnie du réalisateur Éloi Painchaud. Toute la place est laissée à la poésie particulière de Parent qui peut s’exprimer librement, sans contraintes. Malgré ce contexte quelque peu improvisé, le Gaspésien réussit à nous offrir quelques chansons au potentiel pop évident. Un très bon disque pour le grand Kevin Parent! (juin 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 21, 4 juillet 2014)

Universal

½

The Planet Smashers – Mixed Messages

The Planet SmashersMixed Messages

Il y a 20 ans se formait à Montréal un jeune groupe de ska punk qui allait profiter d’un retour en force du genre à la fin des années 1990. Les Planet Smashers sont toujours bien présents aujourd’hui et ils présentent leur huitième album, Mixed Messages. Ils n’ont rien perdu de leur fougue, même si on sent une certaine nostalgie par moments. La réalisation du groupe et de Rene D La Muerte est plutôt propre, mais enveloppe bien les mélodies accrocheuses et les rythmes dansants. C’est difficile de réinventer un genre comme le ska, mais dans la mesure où on a du plaisir, c’est que Mixed Messages est un album réussi. (juin 2014)

Stomp / ULG / Warner

Royal Blood – Out of the Black EP

Royal BloodOut of the Black EP

Royal Blood est un duo de Brighton en Angleterre qui propose un son blues rock garage aux influences des White Stripes et Black Keys, mais avec aussi une envergure qui s’apparente à Muse et Arctic Monkeys. Toujours en attente d’un premier album de leur part, voici un mini-album de quatre titres qui offre une excellente introduction au groupe, créant du même coup de fortes attentes pour leur premier disque complet à venir. (juin 2014)

Vidéoclip : « Come On Over »

Imperial Galactic / Warner

½

Secret Broadcast – Filthy Souls

Secret BroadcastFilthy Souls

Secret Broadcast est un duo rock ‘n’ roll de Toronto composé du chanteur et guitariste Matt Lightstone et du batteur Keith Heppler. Pour ce nouvel album, ils ont travaillé avec le réalisateur de Seattle Adam Kasper (Foo Fighters, Nirvana, Pearl Jam, Queens of the Stone Age, Soundgarden). Cela dit, Secret Broadcast ne réinvente certainement pas le rock ‘n’ roll, mais il ajoute une bonne dose d’énergie à un style qui se dilue de plus en plus. Par ailleurs, les mélodies demeurent extrêmement accrocheuses tout au long du disque. Il y a bien de nombreux parallèles à faire avec les Foo Fighters, mais le groupe a quand même réussi à se forger son propre style. (juin 2014)

eOne

Meaghan Smith – Have a Heart

Meaghan SmithHave a Heart

La chanteuse jazz ontarienne nous arrive avec un nouvel album qui s’aventure un peu plus loin dans la musique pop. En fait, lorsqu’on ne connaît pas son passé et ses influences de départ, on pourrait croire que Meaghan Smith n’est qu’une chanteuse pop de plus dans le paysage musical canadien. Par contre, elle saupoudre juste ce qu’il faut de ses influences jazz tout au long du disque pour le rendre un peu plus original que la moyenne. Il faudra tout de même plus de créativité pour pouvoir la considérer parmi les grandes du genre, comme Norah Jones par exemple. (juin 2014)

Warner

Teenage Kicks – Spoils of Youth

Teenage KicksSpoils of Youth

Teenage Kicks est un groupe indie rock de Toronto qui présente des influences punks. Ce premier album ne s’est pas fait sans heurts alors que le groupe a perdu des membres, a enregistré des bandes inutilisables à Hollywood et a eu à gérer quelques conflits internes. Le résultat demeure tout de même intéressant sur Spoils of Youth avec une bonne dose d’énergie livrée avec des guitares puissantes et une section rythmique dynamique. Même si le groupe ne révolutionne pas le rock, il présente des éléments intéressants qui risquent de leur procurer un certain nombre de fans pour les années à venir. Voici donc un groupe à surveiller! (juin 2014)

Rezolute / Universal

The Used – Imaginary Enemy

The UsedImaginary Enemy

Depuis quelques années, le groupe emo de l’Utah semble découvrir son style de plus en plus, et ça se concrétise avec Imaginary Enemy, son sixième album. Les thèmes sont communs au punk en général avec plusieurs clichés, mais le groupe présente des hymnes parfaits pour obtenir l’intérêt de la foule en spectacle. The Used réussit ici à s’imposer comme l’un des groupes les plus solides de sa génération. La réalisation de John Feldman est de grande qualité et permet de mettre en évidence les forces du groupe. Même si les clichés pourront en rebuter certains, il reste que The Used présente possiblement son album le plus complet et le plus réussi à ce jour. (juin 2014)

Vidéoclip : « Cry »

Hopeless

½

Gilles Vigneault – Vivre debout

Gilles VigneaultVivre debout

Le légendaire conteur et poète québécois présente son nouvel album, Vivre debout, inspiré du spectacle du même titre. Premier disque de chansons originales depuis 2008, il a été réalisé par Daniel Lavoie. Gilles Vigneault offre 12 chansons et un récital de trois poèmes inédits. Âgé de 85 ans, Vigneault n’a rien perdu de sa lucidité vis-à-vis le monde qui l’entoure et il livre encore des textes puissants sur une musique épurée qui s’appuie sur le piano de Jean-François Groulx. (juin 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 12, 2 mai 2014)

Neil Young – A Letter Home

Neil YoungA Letter Home

Sur A Letter Home, Neil Young reprend des chansons de ses contemporains datant surtout des années 1960-70. On peut y entendre entre autres des titres de Bob Dylan, Gordon Lightfoot, Willie Nelson et Bruce Springsteen. Mais, ce qui surprend surtout, c’est la méthode d’enregistrement employée. Young a utilisé un Voice-O-Graph, une cabine d’enregistrement qui date des années 1940 et qui permettait d’enregistrer une chanson ou un message directement sur un disque vinyle. Populaire dans les arcades et les foires dans les années 1950 et 1960, le Voice-O-Graph est pratiquement disparu par la suite, mais Jack White en a installé un dans son studio de Nashville et Young a décidé d’y enregistrer un album complet. Le résultat est plutôt sobre, tremblotant et inégal, en plus de faire largement contraste avec les surproductions d’aujourd’hui. Par contre, c’est un contexte qui va parfaitement au style de Neil Young et des chansons reprises sur A Letter Home. Voici donc un album qui s’adresse avant tout aux nostalgiques de musique folk d’une autre époque. (juin 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 19, 20 juin 2014)

Reprise / Warner

Noah (Music From the Motion Picture)

Noah (bande originale du film)

Pour la trame sonore du film de Darren Aronofsky Noah, le compositeur britannique Clint Mansell a de nouveau fait confiance au Kronos Quartet, après avoir travaillé avec eux en 2006 pour un autre projet d’Aronofsky, The Fountain. Évidemment, on retrouve une grande tension dramatique dans la musique de Noah, avec des violoncelles qui s’ajoutent à l’électronique. On retrouve plusieurs pièces de grande qualité qui en font une bande sonore cohérente et extrêmement agréable à écouter, même sans avoir vu le film. Pour ceux qui aiment le mélange entre musique classique et musique électronique moderne, voici une excellente bande originale qui peut s’écouter en différentes circonstances. À noter à la toute fin la présence de Patti Smith en tant que chanteuse pour la très efficace « Mercy is ». (juin 2014)

Bande-annonce du film

Nonesuch / Warner

½

 

MAI :

 

Shakira – Shakira

ShakiraShakira

Pendant les 5 ans d’attente depuis son dernier album en anglais, She Wolf, la belle Colombienne est loin d’être demeurée inactive. Elle a en effet travaillé sur l’émission télé The Voice, en plus de former un nouveau couple avec le joueur de soccer Gerard Piqué et d’accoucher de son premier enfant en janvier 2013. Son nouvel album représente donc un nouveau départ pour la chanteuse, probablement la raison derrière un album éponyme. Musicalement, Shakira ne surprendra pas vraiment avec toujours ce mélange de pop et de rock, avec des éléments d’électronique et de musique latine. Plusieurs titres se démarquent de l’ensemble, à commencer par les deux premiers extraits, « Can’t Remember to Forget You » (avec Rihanna) et « Empire », ainsi que « You Don’t Care About Me » et la dansante « Dare (La La La) ». D’autres pièces attirent l’attention comme la reggae « Cut Me Deep » (avec Magic!), la ballade acoustique « 23 », la collaboration avec son collègue de The Voice Blake Shelton pour « Medicine », ainsi que la puissante « The One Thing » qui rappelle Alanis Morissette. Après avoir énuméré 8 des 12 titres de l’album, on réalise que plusieurs d’entre eux tirent leur épingle du jeu. Par contre, l’ensemble manque quelque peu de cohérence et ressemble plus à une compilation aux influences diverses qu’à un véritable album avec sa propre ligne directrice. Il présente tout de même de très bons moments. Une version de luxe avec 3 titres additionnels est également disponible. (chronique principale de mai 2014)

Vidéoclips : « Can’t Remember to Forget You » - « Empire »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 10, 18 avril 2014)

RCA / Sony

½

 

Perfect Pussy – Say Yes To Love

Perfect PussySay Yes To Love

Perfect Pussy est un groupe de Syracuse, New York qui nous arrive avec un tout premier album. Ils présentent un son punk / indie rock extrêmement bruyant où semble régner une certaine cacophonie. Pourtant, l’ensemble présente une belle cohérence et des compositions de grande qualité. Malgré le bruit des guitares et de la batterie, la chanteuse Meredith Graves demeure au coeur du son du groupe. Comme s’ils étaient dans un incessant combat visant à découvrir celui qui réussirait à sortir vivant de cet immense défoulement collectif. Avec seulement 8 titres totalisant 23 minutes (dont une fin psychédélique qui s’étire), l’album peut sembler incomplet, mais c’est certainement amplement suffisant pour vous donner toute une décharge électrique. Say Yes To Love est un album surprenant qui vous fera réaliser que le punk rock est encore bien vivant et que c’est encore possible de demeurer créatif dans le genre. Voici les descendants directs de Sonic Youth et ils tiennent le flambeau bien haut, le poing levé. (découverte du mois de mai 2014)

Captured Tracks

½

 

APigeon – Apigeon is Born

APigeonAPigeon is Born

Annie « Pigeon » Sama vient ajouter un pavé de plus dans la mare de la musique électronique montréalaise. Elle présente malgré tout une musique plus organique qu’informatique qui n’est pas dénuée de chaleur. Les comparaisons avec Björk, Feist et Sinéad O’Connor sont incontournables, mais APigeon réussit tout de même à apporter une fraîcheur agréable à un style grandement exploité depuis quelques années. Sa poésie et ses mélodies inspirées, jumelées à des influences pop et folk, possèdent en effet quelque chose d’unique qui la rendent tout de suite attrayante. APigeon is Born est un album tout en douceur et en ambiances qui devrait vous transporter dans son univers jusqu’à la toute fin. (mai 2014)

½

Isabelle Boulay – Merci Serge Reggiani

Isabelle BoulayMerci Serge Reggiani

Dix ans après le décès de Serge Reggiani, la chanteuse québécoise a décidé de reprendre les plus grands succès de cette légende française d’origine italienne. Réalisé par Benjamin Biolay et Philippe B, l’album présente 14 des plus grands succès de Reggiani en mettant l’accent sur les textes et la voix d’Isabelle. C’est un magnifique hommage que rend Isabelle Boulay à cet artiste qui a été une grande source d’inspiration et un modèle pour elle. Parmi les chansons incontournables du répertoire de Reggiani, on peut entendre entre autres « Ma solitude », « Il suffirait de presque rien » et « L’Italien ». (mai 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 14, 16 mai 2014)

Audiogram

½

Olivier Dion – Olivier Dion

Olivier DionOlivier Dion

L’ex-académicien Olivier Dion présente son premier album, réalisé par Marc Dupré et Gautier Marinof. Il s’entoure d’une équipe d’auteurs-compositeurs d’envergure incluant Dupré et Marinof, mais aussi Nelson Minville, Tino Izzo, Richard Turcotte, Frédérick Baron, etc. Dion collabore aussi à une poignée de textes parmi les 12 titres présentés. Il nous offre une pop énergique plutôt légère avec des histoires d’amour en trames de fond. Malgré le dynamisme de chansons comme « Qu’est-ce qu’on attend? » et le premier extrait, « Fou », peu d’entre elles se démarquent véritablement et on a un vague sentiment de déjà entendu. Seule « Sortir de l’ombre » réussit à attirer notre attention. À noter la participation de Brigitte Boisjoli qui chante en duo avec lui sur « Seuls ensemble », ainsi que la présence des choristes Jonathan Guilbault (La Voix), Vanessa Duchel (Star Académie) et Andie Duquette (La Voix). (mai 2014)

Vidéoclip : « Fou »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 11, 25 avril 2014)

Productions J

½

Yves Duteil – Flagrant délice

Yves DuteilFlagrant délice

L’auteur-compositeur et interprète français souligne 40 ans de carrière artistique en présentant un nouvel album de 12 chansons originales, dont une collaboration avec Jean-Pierre Marcellesi pour « Le souffle court ». Flagrant délice présente des textes sensibles et poétiques démontrant tout son amour pour son épouse Noëlle. Il s’imagine porter un enfant dans « Naître », revient sur son passé avec « La chanson des justes » et se moque des nouvelles technologies dans « Je t’MMS ». La plume de Duteil demeure passablement créative et il devrait encore séduire son fidèle auditoire. Il est en tournée partout dans la francophonie et une trentaine de spectacles sont déjà confirmés au Québec entre juin et novembre. (mai 2014)

Productions Martin Leclerc

Future – Honest

FutureHonest

Nayvadius Cash (alias Future) est un rappeur d’Atlanta en Georgie qui présente son deuxième album, transporté par le succès « Move That Dope ». Il revient avec la même formule qu’il avait mise en place en 2012 sur Pluto avec des pièces mid-tempo d’une grande musicalité et aux mélodies totalement accrocheuses. Il peut en plus compter sur plusieurs collaborateurs de renom dont Pharrell Williams et Pusha T sur « Move That Dope », Wiz Khalifa, Kanye West, Drake et André 3000. Les pièces solides de hip hop s’enchaînent agréablement sur cet album qui contient bien peu de faiblesses. En fait, Future franchit une nouvelle étape avec Honest et il pourra désormais être reconnu parmi les grands du rap contemporain. (mai 2014)

Vidéoclips : « Honest » - « Move That Dope » (feat. Pharrell Williams & Pusha T) – « I Won » (feat. Kanye West)

Epic / Sony

½

Dominiq Hamel – Dominiq Hamel

Dominiq HamelDominiq Hamel

L’ex-membre de Gatineau et Orange Orange lance sa carrière solo avec ce premier opus. Après des années plutôt expérimentales, Hamel poursuit l’aventure pop entamée avec Orange Orange. Des mélodies pop inoubliables et des rythmes entraînants meublent en effet ce disque grandement accrocheur alliant les sonorités électro au funk et au rock. Impliqué à toutes les étapes de la production de l’album en plus de jouer tous les instruments, Dominiq Hamel présente assurément son disque le plus personnel à ce jour. Malheureusement, les compositions et les textes ne sont pas toujours à la hauteur des ambitions de l’artiste. Quelques textes un peu carrés et des musiques parfois prévisibles gâchent quelque peu le plaisir. Il s’agit malgré tout d’un bon premier essai pour cet artiste complet qui aurait peut-être intérêt à s’entourer de quelques solides collaborateurs dans le futur. On retrouve tout de même quelques artistes invités aux voix : Jacobus de Radio Radio pour « Trouve ton move », Élizabeth Blouin-Brathwaite sur « Fraise et disco » et David Brown de The New Cities pour « Comme dans les G.I. Joe ». À noter que la pochette aux images en 3D inclut des lunettes spéciales rouge et bleu pour apprécier le design. (mai 2014)

Kartel

Enrique Iglesias – Sex and Love

Enrique IglesiasSex and Love

Enrique semble vouloir attaquer de plein fouet la musique pop dansante dès l’ouverture de l’album Sex and Love, et ce n’est pas inefficace avec les participations de Pitbull (« I’m a Freak ») et FloRida (« There Goes My Baby »). Par contre, c’est quand il présente une musique latine qu’il est le plus à l’aise, et on s’en rend compte rapidement sur « Bailando » et « El Perdedor ». En fait, c’est dans ce contexte qu’il réussit à quelque peu se distinguer, même si c’est plutôt difficile de demeurer original dans ce genre. Entre pièces pop ultra-énergiques, chansons latines rythmées et ballades plutôt insignifiantes, l’album souffre d’un manque de cohésion évident qui cause sa perte après quelques morceaux seulement. On comprend aisément qu’il veuille plaire à tous ses publics, mais il faut se rendre à l’évidence qu’il ne peut tout faire à la fois. Bien peu de gens risquent de trouver leur satisfaction tout au long du disque et opteront plutôt pour une écoute à la pièce pour combler leurs besoins. Sex and love, sans mauvais jeu de mot, n’est rien d’autre qu’un album fourre-tout, avec de bons moments, mais que vous devrez chercher à travers le CD selon vos goûts personnels. Une version de luxe contient 7 titres additionnels pour un total de 18, question de vous mélanger encore un peu plus! (mai 2014)

Vidéoclips : « Heart Attack » - « I’m a Freak » - « Bailando »

Republic / Universal

½

Ima – Love moi

Ima Love moi

Après avoir vendu plus de 250 000 albums au cours des dernières années, Ima entreprend un nouveau virage avec Love moi. La chanteuse prend en effet en charge l’écriture et la composition des 13 chansons du disque, en compagnie de collaborateurs tels Mathieu Lippé, Frédérick Baron et Andy Dacoulis. Le premier extrait, « Dis-moi », a déjà suscité de fortes réactions, et plusieurs autres morceaux aux rythmes chauds vous accompagneront vers l’été avec le sourire. Majoritairement en français, Love moi inclut aussi des moments en anglais (« Cause I’ve Met U ») et en espagnol (« Mira Lo Que Siento »). (mai 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 9, 11 avril 2014)

Divine Angel

iSH – Up & Up

iSHUp & Up

iSH est un rappeur de Toronto qui présente un premier enregistrement, un mini-album de 7 titres totalisant 23 minutes. Il compte déjà quelques succès à son actif : « Rollin’ » (avec Stef Lang), « You Got It » et son plus récent, « Light Up » (avec Daniel Richter). L’orientation plutôt pop de sa musique en fait nécessairement un candidat à de nombreux succès potentiels et à une présence aux Juno. Par contre, il ne présente pas les compositions les plus originales, avec peu de choses jamais entendues. Un album complet risque de s’avérer trop long avec du remplissage. (mai 2014)

Vidéoclips : « Rollin’ » - « You Got It » - « Light Up »

Warner

Kaiser Chiefs – Education, Education, Education & War

Kaiser Chiefs Education, Education, Education & War

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Kaiser Chiefs sort d’une période houleuse et aborde un sérieux tournant dans l’histoire du groupe. La parution de The Future is Medieval avait été assez branlante : le groupe avait laissé libre court à une nouvelle forme de commercialisation, chacun pouvant piocher dans une sélection étendue de morceaux pour construire sa propre tracklist. Concept innovant mais marketing brouillon. La tournée qui s’en suivit fût marquée par le départ du batteur Nick Hodgson - sérieux responsable du succès de Kaiser Chiefs – qui préfère se consacrer à l’écriture et à la production plutôt qu’à la scène. Kaiser Chiefs, légèrement fragilisé, décide de tracer à nouveau sa route et sort Education, Education, Education & War dans le sillon des premiers disques : absolument taillé pour le live. Enregistré à Atlanta, l’album sonne résolument british, sans aucun doute. Les premiers échos de la presse sont mitigés, accusant notamment les anglais d’un manque de renouvellement. Oui, mais. Certes, Rick Wilson et les siens battent le pavé de la britpop comme à leurs débuts mais il n’y a pas tromperie. Après tout, Kaiser Chiefs n’a jamais promis d’intellectualiser leur rock de stade, puisque c’est ça dont nous parlons. Et pour ce qui est d’échafauder des paquets de chansons à l’efficacité redoutable, les Anglais n’ont pas leur pareil. L’enchaînement de « The Factory Gates » à « One More Last Song » en passant par « Misery Company » est grisant. Reste quelques mélodies moins heureuses (« Bows And Arrows », « Cannons », …) mais rien qui ne saccage la récente histoire des gars de Leeds. (mai 2014)

Manchester Orchestra – Cope

Manchester OrchestraCope

Manchester Orchestra est un groupe indie rock d’Atlanta en Georgie qui a débuté alors que ses membres n’étaient encore que des adolescents. Ce 4e album a été enregistré au studio du groupe qui se trouve en fait dans la maison des parents d’Andy Hull, là où il a réalisé ses premiers enregistrements à l’adolescence. Avec Cope, Manchester Orchestra nous offrent possiblement leur meilleur album à ce jour avec un son post-hardcore un peu plus agressif. On retrouve aussi des riffs de guitare et des mélodies qui peuvent rappeler Weezer en différentes occasions. C’est quand même un changement de cap important par rapport à l’audacieux album-concept Simple Math qu’ils ont présenté il y a 3 ans. Par contre, ce son aux guitares rugueuses semble leur aller comme un gant, comme s’ils avaient finalement le style dans lequel ils sont le plus à l’aise. (mai 2014)

Universal

½

Jorge Martinez – Carnaval

Jorge Martinez Carnaval

Jorge Martinez est un virtuose argentin de la guitare qui vit au Québec depuis 1998. Il présente son deuxième album avec Carnaval pour lequel il peut compter sur d’excellents musiciens et des collaborations spéciales de Michel Donato (« Manha de Carnaval ») et de la chanteuse Geneviève Jodoin (sur 5 titres). Il nous offre une musique emplie d’émotion et de passion qui allie le flamenco contemporain à des accents latins et orientaux, le tout avec une touche certaine de modernité. Martinez est certainement un maître dans la fusion des styles, avec la guitare qui occupe toujours le cœur de sa musique. Majoritairement à la guitare acoustique, il peut aussi passer avec habileté à la guitare électrique en certaines occasions. Pour les amateurs de musique du monde, Jorge Martinez constitue certainement un talent à découvrir. (mai 2014)

SIX

½

Kylie Minogue – Kiss Me Once

Kylie MinogueKiss Me Once

L’Australienne ne semble pas avoir l’intention de vieillir, ni de se faire éclipser par la nouvelle génération de chanteuses pop. Elle présente son 12e album en 25 ans de carrière et demeure toujours aussi solide avec des compositions et une production de grande qualité. Elle continue d’offrir des pièces dansantes efficaces avec des éléments électroniques empruntés à la pop européenne. Les chansons sexy et ensoleillées sont légion et lui collent parfaitement à la peau, comme c’est le cas entre autres pour « Sexy Love » qui possède tout ce qu’il faut pour devenir le succès de l’été. Pharrell Williams lui offre une excellente composition (« I Was Gonna Cancel ») et les autres incontournables incluent « Into the Blue » et la très sexy « Les Sex ». En fait, on ne retrouve qu’un moment facilement oubliable, son duo avec Enrique Iglesias pour la ballade franchement très ennuyante « Beautiful ». Tous ceux qui avaient apprécié son album Aphrodite il y a 4 ans ne seront certainement pas déçus puisque Kylie présente encore une fois l’un de ses meilleurs albums en carrière. Comme le bon vin, elle ne fait que s’améliorer avec le temps! (mai 2014)

Vidéoclips : « Into the Blue » - « Sexercize »

Parlophone / Warner

½

Needtobreathe – Rivers in the Wasteland

NeedtobreatheRivers in the Wasteland

Le groupe de la Caroline du Sud à tendance chrétienne présente déjà son cinquième album. Le trio nous offre à nouveau ce qu’il sait faire de mieux dans le rock alternatif, tout en conservant des comparaisons évidentes avec Coldplay et des influences folks du sud des États-Unis. Le CD débute tout en douceur avec « Wasteland », mais le rythme s’accélère ensuite pour une bonne dose de rock, malgré toujours ce fond de folk nouveau genre. Là où le groupe semble quelque peu se chercher depuis le succès de The Reckoning il y a 3 ans, c’est qu’il semble dans un dilemme entre poursuivre vers le succès grand public ou revenir à ses racines chrétiennes qui ne sont pas nécessairement compatibles avec ce type de succès. Mis à part les textes qui risquent de brouiller les pistes pour leurs différents fans, Needtobreathe présente un album très solide musicalement. Et oui, le potentiel de succès demeure au rendez-vous. (mai 2014)

Vidéoclips : « The Heart » - « Difference Maker »

Atlantic / Warner

½

Neon Trees – Pop Psychology

Neon TreesPop Psychology

Le quatuor de l’Utah est de retour avec un troisième album et possiblement son plus solide à ce jour. Le groupe indie rock donne plus que jamais dans la pop légère et accessible, et c’est là que ça peut quelque peu agacer. Par contre, Pop Psychology présente des chansons pop d’une grande efficacité, aux mélodies inoubliables. En plus, les textes sont plus personnels que jamais suite aux aveux de Tyler Glenn en tant que gai. D’accord, les structures des chansons sont plutôt simples et sans grande créativité, mais il s’agit tout de même d’une bonne musique new wave, qui s’écoute merveilleusement bien jusqu’à la fin. (mai 2014)

Vidéoclips : « Sleeping with a Friend » - « I Love You (But I Hate Your Friends) » - « Voices in the Halls » - « First Things First »

Island / Def Jam / Universal

½

Justin Nozuka – Ulysees

Justin NozukaUlysees

Le jeune auteur-compositeur et interprète de New York est de retour avec un troisième album. Encore une fois, il nous offre une fusion quasi-parfaite entre folk et rock alternatif intimiste avec certaines influences R&B. Jeff Buckley est certainement le premier nom qui nous vient en tête, mais Nozuka réussit à présenter du matériel qui ne manque pas d’originalité. Sur Ulysees, sa voix chaude de ténor semble mieux exploitée que jamais et cadre magnifiquement dans son univers musical méditatif. Plusieurs morceaux utilisent le chant choral en accompagnement, créant du même coup une ambiance presque mystique. Il faut se rendre à l’évidence que Nozuka présente certainement son album le moins accessible à ce jour. Par contre, si vous vous placez dans le bon environnement pour en faire l’écoute, Ulysees risque de vous satisfaire grandement. (mai 2014)

Coalition / Warner

½

Paolo Nutini – Caustic Love

Paolo NutiniCaustic Love

Pour son troisième album, son premier en 5 ans, le chanteur écossais prend une nouvelle tangente vers le soul et le R&B, avec une touche funky. Fortement influencé par les années 1960-70, Nutini réussit à intégrer ces styles d’une autre époque à son propre son pop rock. Caustic Love a été enregistré avec un grand orchestre entre Glasgow, Valence, Londres et New York. Les cuivres, les guitares et les choeurs procurent une envergure inégalée à cet album pour en faire son plus solide à ce jour. La voix rauque de Nutini n’aura jamais été aussi bien utilisée, comme si on lui avait enfin trouvé le contexte idéal pour se révéler. Cette performance inspirée constitue une fusion quasi-parfaite entre le passé et le présent. À noter la présence de la toujours excellente Janelle Monae sur « Fashion », et Nutini se paie un duo virtuel avec Bettye LaVette grâce à un échantillonnage de sa voix dans « Let Me Down Easy ». Caustic Love est un album de premier plan qui risque fort de plaire à un vaste auditoire. (mai 2014)

Vidéoclip : « Scream (Funk My Life Up) »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 13, 9 mai 2014)

Atlantic / Warner

½

Pascale Picard – All Things Pass

Pascale PicardAll Things Pass

L’auteure-compositrice et interprète de Québec nous revient avec un troisième album, toujours enraciné dans le pop rock, avec des textes personnels et puissants. Co-réalisé par Stéphane Rancourt, All Things Pass a été mixé en Californie par Sheldon Gomberg (Ben Harper, Ryan Adams, She&Him) et masterisé par Gavin Lurssen (Robert Plant, Queens of the Stone Age, Eric Clapton). Avec ce nouveau disque, Pascale parcourt avec vulnérabilité ses différentes sources d’inspiration, à travers une musique rafraîchissante et des textes intimistes. Elle ne décevra assurément pas ses fans avec encore une fois des chansons de grande qualité. Par contre, on aurait pris quelques titres additionnels aux 10 morceaux présentés qui totalisent seulement 38 minutes. (mai 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 11, 25 avril 2014)

Simone

½

Sylvain et ses Marcel – Sylvain et ses Marcel

Sylvain et ses Marcel Sylvain et ses Marcel

Connu pour ses rôles en tant que comédien et acteur dramatique, Sylvain Marcel a toujours aussi eu une passion pour la musique. Après plusieurs apparitions en tant que chanteur sur des émissions de télé et sur scène, voilà qu’il nous offre un premier album en compagnie de ses fils Antoine et Félix Racine-Marcel, son neveu Joël Desmarais-Racine, sa belle-fille Valérie Filiatrault et le batteur adoptif Alexandre Desautels. À l’image du premier extrait, « La même grosseur… », le groupe propose une musique rock aux textes qui dénoncent sans détours les aberrations et les incohérences de notre planète. Quelques pointes d’humour, souvent sarcastiques, apparaissent aussi en plusieurs occasions. Musicalement très réussi, l’album présente plusieurs morceaux entraînants et grandement divertissants. (mai 2014)

Vidéoclip : « La même grosseur… »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 14, 16 mai 2014)

EDC

Timber Timbre – Hot Dreams

Timber TimbreHot Dreams

Timber Timbre est un trio indie folk canadien dirigé par le chanteur, auteur-compositeur et multi-instrumentiste Taylor Kirk. Avec Hot Dreams, ils présentent leur 3e album, après le très bon Creep On Creepin’ On il y a 3 ans. Après une petite passe rockabilly, ils explorent plutôt ici le rock psychédélique, le country et surtout le vieux soul. « Grand Canyon » et « Run From Me » nous rappellent même les westerns spaghetti. La force du groupe demeure dans les textes souvent intrigants, mais ils réussissent aussi à créer une ambiance cinématographique bien particulière, rétro à souhait. Sans être aussi facile d’approche que leur opus précédent, Hot Dreams possède de très belles qualités qui en captiveront plusieurs. (mai 2014)

Arts & Crafts

½

David Vest – Roadhouse Revelation

David VestRoadhouse Revelation

David Vest est né en Alabama en 1943, mais il se considère maintenant Canadien. Il est un authentique pianiste de boogie-woogie du sud des États-Unis et c’est ce qu’il démontre sur Roadhouse Revelation. Ce maître du blues présente 10 chansons originales, dont une coécrite avec Paul deLay, « Crooked Politician ». On se doit également de mentionner l’ajout de son excellente version de « Ramblin’ Man », un classique de Hank Williams. Les amateurs de blues seront certainement comblés à l’écoute de ce nouvel album par ce pilier du genre et l’un des meilleurs pianistes de sa génération. (mai 2014)

Cordova Bay / Fontana North

½

Whitehorse – Éphémère sans repère

WhitehorseÉphémère sans repère

Le duo sentimental et musical de Luke Doucet et Melissa McClelland poursuit son aventure en français sur ce mini-album de 6 titres. On y retrouve quatre versions françaises de chansons parues sur leurs deux premiers albums (traduites par Pierre Marchand), en plus d’une nouvelle chanson, « Le cadeau », et une très belle reprise du classique « Un canadien errant ». La fusion parfaite des voix du couple est encore plus mise en évidence sur ces chansons en français. (mai 2014)

Six Shooter / SIX

½

Pharrell Williams – GIRL

Pharrell WilliamsGIRL

Surtout connu pour son travail de compositeur et réalisateur avec plusieurs des artistes pop et R&B les plus en vue (en solo et avec les Neptunes), Pharrell Williams a d’abord obtenu du succès au sein de N.E.R.D. Depuis quelques années, il semble être derrière tous les plus grands succès, ce qui l’a en quelque sorte forcé à revenir à l’avant-plan avec un album solo. On retrouve tout de même quelques collaborateurs pour des duos, à commencer par Justin Timberlake sur « Brand New », mais aussi Miley Cyrus sur « Come Get It Bae » et Alicia Keys sur « Who You Are ». L’album demeure généralement R&B, mais on reconnaît aisément sa touche pop qui a propulsé les succès récents de Robin Thicke, Daft Punk, etc. En fait, si vous avez apprécié tous les morceaux que Pharrell a touchés en 2013, GIRL vous satisfera tout autant, avec plusieurs succès potentiels. Dommage que l’album ne contienne que 10 pièces! (mai 2014)

Vidéoclips : « Happy » - « Marilyn Monroe »

Columbia / Sony

½

 

AVRIL :

 

Sean Paul – Full Frequency

Sean PaulFull Frequency

Après l’inégal Tomahawk Technique il y a 2 ans, le Jamaïcain est de retour avec une nouvelle dose de hip hop qui risque d’être grandement appréciée. L’apparition de Damian « Jr. Gong » Marley (fils de Bob Marley) pour le premier titre, « Riot », ramène par ailleurs Sean Paul vers ses racines reggae. Plusieurs collaborateurs ajoutent de l’envergure à l’album : Juicy J, 2 Chainz et Nicki Minaj dans « Entertainment 2.0 », Nyla dans « Pornstar », Konshens dans le succès « Want Dem All », Prince Royce dans « Dangerous Ground » et Iggy Azalea qui vient rapper dans un faux patois jamaïcain dans « Wickedest Style ». On retrouve peut-être un peu moins de hits instantanés sur Full Frequency que sur son opus précédent, mais les faiblesses sont beaucoup plus rares ici et l’ensemble s’avère être beaucoup plus cohérent. Voici donc un album de dancehall qu’il fait plaisir d’écouter à répétition, sans trop être agacé par des pièces pop légères sans consistance. (chronique principale d'avril 2014)

Vidéoclips : « Other Side of Love » - « Turn it Up » - « Want Dem All »

Atlantic / Warner

½

 

Temples – Sun Structures

TemplesSun Structures

Le groupe anglais formé en 2012 a été précédé d’une réputation d’envergure, appuyé par des artistes comme Noel Gallagher, Johnny Marr et Suede. Le groupe s’est fait rapidement remarquer sur Internet avec des pièces rock à la fois psychédéliques et accrocheuses. Mélange entre MGMT et Tame Impala, le groupe réussit à capter notre attention grâce à ses mélodies, son mur de guitares et ses rythmiques rappelant les années 1960, au meilleur de l’invasion britannique. En fait, si Sun Structures était paru en 1967, il ferait probablement partie aujourd’hui des classiques du genre. En 2014, Temples présente une belle fraîcheur dans le paysage rock, mais une impression de déjà entendu ne peut faire autrement que de nous envahir, ce qui peut devenir agaçant, surtout lors des morceaux les moins inspirés de l’album. Quelques pièces demeurent tout de même très efficaces et créent une dépendance, comme « Shelter Song », « Keep in the Dark » et « Mesmerise ». (découverte du mois d'avril 2014)

Vidéoclips : « Shelter Song » - « Colours to Life » - « Keep in the Dark » - « Mesmerise »

Fat Possum

½

 

Beck – Morning Phase

BeckMorning Phase

Déjà six ans se sont écoulés depuis le dernier album de Beck, une attente qui semble représenter une éternité pour le prolifique compositeur qu’il était il n’y a pas si longtemps. Pour Morning Phase, il retrouve les musiciens qui ont permis de faire de Sea Change son album le plus mélancolique et intimiste en 2002. Pas surprenant alors qu’on plonge dans la même ambiance avec ce nouveau disque. Comme toujours avec Beck, les arrangements sont sublimes et il réussit à nous en mettre plein les oreilles même avec des pièces acoustiques toutes douces. Les influences folk et country ne sont jamais bien loin, mais la façon d’arranger l’ensemble demeure unique à Beck. On retrouve quelques très bonnes chansons, mais aussi des inégalités au point de vue des compositions qu’il semble tenter de camoufler sous une couche d’arrangements sirupeux. Il reste que des chansons plus moyennes pour Beck correspondent à l’excellence chez une majorité d’artistes. Morning Phase n’est pas le type de disque qui réussira à vous séduire instantanément, mais les fans devraient apprécier après quelques écoutes attentives, surtout les fans de Sea Change. (avril 2014)

Universal

½

Dan Bigras – Le sans visage

Dan BigrasLe sans visage

Il aura fallu attendre 9 ans pour avoir droit à un nouvel album de chansons originales de la part de Dan Bigras depuis Fou en 2005. Mais l’attente en aura valu la peine alors qu’il nous offre certaines de ses chansons les plus joyeuses et festives en carrière. C’est le cas entre autres pour l’excellente « Tit ange » en duo avec Charlotte Cardin, finaliste de La Voix en 2013. On retrouve aussi un duo avec la légende du country Paul Daraîche pour la chanson-titre. Un des moments les plus surprenants du disque nous arrive avec « Vire ta chaise de bord » avec La Touiteure Gospeule Coailleure. Mais de qui s’agit-il? Il s’agit d’une chorale formée de personnalités connues pour autre chose que le chant et qui regroupe le maire de Montréal, Denis Coderre, Marina Orsini, Bernard Drainville, Dany Turcotte, Amir Khadir, Jean Lapierre, Manon Massé, Patrick Lagacé, Steven Guilbault et Ali Nestor. Avec ces 15 titres, Dan Bigras nous présente un album grandement divertissant, qui conserve en plus ses textes poétiques. (avril 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 5, 14 mars 2014)

Ange animal

½

Blé – Avion-Papier

BléAvion-Papier

Miro Belzil et Thierry Doucet sont des étoiles du web qui s’unissent sous le nom de Blé pour présenter un premier album. Sur Avion-Papier, le duo excentrique de bloggeurs propose une musique pop rock facilement accessible aux textes plutôt légers. Par contre, il faut avouer qu’ils nous offrent de bonnes mélodies, puisqu’on ne peut plus s’en débarrasser. Belzil et Doucet avec Patrice Cazeault ont également lancé un livre. Blé sur la route est une fiction qui présente les semaines avant que ne soit formé le duo Blé. Avec l’indication « Tome 1 », ils nous indiquent qu’une suite reste à venir. (avril 2014)

Vidéoclips : « Avion-Papier » - « T’es belle »

Kay

½

Bori – Salade

BoriSalade

Edgar Bori présente le dernier volet de sa trilogie Balade-Malade-Salade, une aventure entamée à l’automne 2012. Après l’intimité de Balade et l’expérimentation de Malade, Bori explore les mots de certaines légendes de la chanson française dans une véritable salade musicale. Il mélange habilement les mots de Jacques Brel et Léo Ferré dans « Brel Ferré », mais il présente aussi des relectures de Charles Trenet (« Que reste-t-il »), Claude Nougaro (« Tu verras ») et Bourvil (« Le petit bal perdu (c’était bien) »). Salade suggère également des collaborations avec des musiciens légendaires comme le guitariste Michel Robidoux et le pianiste François Cousineau. Avec cette Salade, Bori complète en beauté son ambitieux projet, même si quelques écoutes sont nécessaires pour arriver à tout digérer. Un coffret incluant la trilogie complète et un CD de 26 minutes intitulé La route (contenant 4 titres inédits) est aussi offert depuis le 25 mars. (avril 2014)

De l'onde

½

Kim Churchill – Silence / Win

Kim ChurchillSilence / Win

Le chanteur et musicien australien présente son troisième album avec Silence / Win. Le jeune prodige multi-instrumentiste a enregistré le disque sur l’île de Vancouver à l’été 2013 avec Warne Livesey (Midnight Oil, Matthew Good) comme réalisateur. Non seulement Churchill y joue tous les instruments, mais il possède en plus une voix incomparable qui lui permet de magnifiquement rendre justice à ses textes. Musicalement, il oscille constamment entre rock alternatif et pop avec plusieurs passages à la guitare acoustique. Silence / Win inclut 11 chansons de qualité avec de nombreuses mélodies inoubliables. (avril 2014)

Fontana North / SIX

Cloud Nothings – Here and Nowhere Else

Cloud NothingsHere and Nowhere Else

Cloud Nothings est un groupe indie rock de Cleveland qui existe depuis 2009 et qui en est déjà à son quatrième album. Dirigé par Dylan Baldi, le groupe présente une certaine rage de vivre adolescente qui est rafraîchissante dans le paysage musical. Plutôt minimaliste au niveau des arrangements, Cloud Nothings offrent une musique guitare-basse-batterie directe et sans artifices. Leur énergie n’est pas sans nous rappeler celle de groupes comme les Replacements, Green Day et les Foo Fighters. Le batteur Jason Gerycz mène la cadence de main de maître et on en vient par moments à n’écouter que lui tellement il est impressionnant. Non seulement les gars de Cloud Nothings nous font un beau cadeau avec cet album rempli de solides compositions, mais ils nous donnent en plus l’envie de les voir performer en concert. (avril 2014)

Vidéoclip : « I’m Not Part of Me »

Carpark / Mom + Pop

½

Mac DeMarco – Salad Days

Mac DeMarcoSalad Days

Originaire de l’Ouest canadien, Mac DeMarco est un multi-instrumentiste polyvalent qui navigue entre musique et multimédia. Sur ce deuxième album solo, il prend véritablement son envol avec une musique minimaliste passablement accessible, grâce entre autres à de superbes riffs de guitare. DeMarco réussit à resserrer l’ensemble tout en conservant sa naïveté caractéristique. Une réalisation de grande qualité ajoute par ailleurs un côté ensoleillé à Salad Days qui lui permettra de devenir l’un de vos albums préférés de l’été. Un très bon disque, à découvrir! (avril 2014)

Captured Tracks

½

Steeve Diamond – Sinfonia

Steeve DiamondSinfonia

Après avoir fait l’École nationale de l’humour et avoir œuvré comme humoriste et imitateur pendant plus de 20 ans, Steeve Diamond décide finalement de se servir de sa puissante voix pour un album de chansons sérieuses. Surnommé le ténor de l’humour, Diamond a en effet connu beaucoup de succès lors de ses imitations de chanteurs d’opéra (entre autres Andrea Boccelli). Sur Sinfonia, c’est Steeve Diamond le chanteur que l’on peut entendre, parfois en tant que chanteur d’opéra, mais aussi en tant qu’interprète de chansons à textes. On retrouve donc quelques chansons classiques de Rodrigo, Puccini, etc., mais aussi des classiques populaires d’Édith Piaf (« L’hymne à l’amour »), Julien Clerc (« Femmes… je vous aime ») et Jacques Brel (« Voir un ami pleurer »). L’album est complété par plusieurs compositions originales, notamment le premier extrait, « Le plus joli des secrets ». Finalement, on peut entendre un superbe duo avec Geneviève Charest (Les Misérables) pour la pièce d’Andrew L. Webber, « Amigos para sempre ». Tout au long de l’album, on peut entendre une rupture de ton évidente entre les chansons lyriques et populaires ce qui peut devenir agaçant. Par contre, Diamond possède une voix exceptionnelle et il le démontre bien dans tous les registres. (avril 2014)

Artic

Gaëtan Essiambre – Directions

Gaëtan EssiambreDirections

Gaëtan Essiambre est surtout connu pour son travail en studio en tant que compositeur pour la télévision. Il signe entre autres le thème de Salut Bonjour!, l’émission matinale de TVA depuis plus de 20 ans, ainsi que ceux de Un gars, une fille et Annie et ses hommes. Il a également composé de nombreuses musiques pour le groupe humoristique Rock et Belles Oreilles, en plus d’arranger et réaliser les deux premiers albums des Denis Drolet et de composer la musique pour les spectacles de Mario Jean et Jean-Michel Anctil. Sur Directions, Essiambre explore divers univers musicaux entre rock, pop et folk avec des arrangements parfois riches et parfois dépouillés. Plusieurs textes contiennent une bonne dose d’humour qui fera sourire l’auditeur. Notons la collaboration de Nelson Minville à quelques textes, dont « Va donc savoir », le premier extrait de l’album. Gaëtan Essiambre réalise lui-même ce disque sur lequel il démontre plus que jamais tout son talent de musicien et chanteur. (avril 2014)

Lenoha

Feathership – Howl

FeathershipHowl

Le duo québécois s’est d’abord fait remarquer en 2009 avec un premier mini-album éponyme. Feathership reviennent finalement avec leur tout premier album complet, encore une fois entièrement en anglais. Jean-Philippe Sauvé ou Jay Pea (chant, guitare et écriture) et Vincent Blain (multi-instrumentiste et réalisateur) présentent une musique folk généralement douce, mais avec tout de même certaines envolées un peu plus énergiques dans un style jazz (« Tumbling »), rock (« Silent Frames ») ou rockabilly (« Morning Love »). Ils nous offrent une musique grandement créative qui risque fort de faire des remous. (avril 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 10, 18 avril 2014)

Maisonnette

½

Serge Fiori – Serge Fiori

Serge Fiori – Serge Fiori

Pour fêter ses 62 ans, et après 28 ans d’absence sur disque, l’ex-Harmonium s’offre un nouvel album. L’un des auteurs-compositeurs et interprètes les plus respectés au Québec, Serge Fiori revient avec un album inspiré. Les sonorités vous seront rapidement familières avec sa guitare à 12 cordes et sa voix chaude et profonde. Fiori réussit le tour de force d’être très actuel tout en demeurant fidèle à lui-même. Son public de la première heure ne sera donc pas trop déboussolé et pourra apprécier l’évolution de l’artiste. Réalisé par Fiori avec Marc Pérusse, l’album présente 11 titres originaux, dont un court épilogue instrumental composé par Pérusse. On peut découvrir des chansons de critique sociale (« Le monde est virtuel », « Crampe au cerveau »), mais aussi plusieurs pièces personnelles comme « Le chat de gouttière », « Laisse-moi partir » et « Ce qui est là ». Il fait aussi preuve d’autodérision sur « Démanché » et « Zéro à dix ». Sur la touchante « Jamais », on peut entendre la voix de Monique Fauteux, une autre ex-membre d’Harmonium. Ce nouvel album présente toute la sensibilité de l’artiste qui observe le monde qui l’entoure avec lucidité. Même si la guitare acoustique domine tout au long du disque, les atmosphères sonores varient avec l’ajout de claviers, de cuivres et de cordes. C’est un retour grandement réussi pour cette légende vivante! (avril 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 6, 21 mars 2014)

GSI

Future Islands – Singles

Future IslandsSingles

Future Islands présente un son électro-pop depuis 2006. Dirigé par le chanteur Samuel T. Herring, le groupe en est maintenant à son quatrième album qui allie parfaitement l’indie rock à une musique new wave qui peut rappeler les années 1980 par moments. Les mélodies sont plus accrocheuses que jamais, mais surtout, le groupe réussit à livrer certaines de ses meilleures compositions à ce jour, dont plusieurs titres immédiats. L’efficacité de la musique permet de magnifiquement mettre en évidence la voix puissante et unique de Herring, ce qui nous offre du même coup la possibilité de véritablement découvrir tout son talent. À la lumière du titre de l’album, c’est comme si chaque pièce était un single, comme si on avait droit à une compilation de grands succès. Pourtant, vous n’en reconnaîtrez aucune à la première écoute. Voici donc un album extrêmement satisfaisant dont les 42 minutes vous sembleront bien courtes et qui vous forcera à le réécouter en boucles. (avril 2014)

Vidéoclips : « Seasons (Waiting on You) » - « A Dream of You & Me »

4AD

½

Brent Johnson – Set the World on Fire

Brent JohnsonSet the World on Fire

Brent Johnson est un guitariste blues rock natif du Texas qui a grandi à la Nouvelle-Orléans et qui présente un tout premier album. Il est entouré d’excellents musiciens, en plus de pouvoir compter sur des guitaristes de renom comme Alvin Youngblood Hart (sur 3 titres) et Sonny Landreth, un légendaire guitariste slide (sur une pièce). Enregistré et mixé au studio The Music Shed de la Nouvelle-Orléans par Ben Lorio, le disque a été réalisé par Johnson lui-même. Sept des 11 chansons présentées sont des compositions originales. Les quatre autres constituent des reprises de classiques : « Meet Me in the Morning » de Bob Dylan, « Meet Me in the Bottom » de Howlin’ Wolf, « As the Years Go Passing By » d’Albert King et « The Hucklebuck » de Paul Williams. Ce prodige de la guitare a commencé à jouer de son instrument dès son plus jeune âge et il a toujours su qu’il se destinait à la musique. Avec Set the World on Fire, il entre définitivement dans la cour des grands, en pleine possession de ses moyens. Même si les nouvelles compositions ne sont pas toutes d’une grande créativité, l’ensemble est joué de manière impeccable avec un doigté incomparable. Les amateurs de blues rock seront comblés par cet album digne des plus grands du genre. (avril 2014)

Justin Time / SIX

Daniel Lavoie – La Licorne captive

Daniel LavoieLa Licorne captive

À l’origine de ce projet, on retrouve le musicien Laurent Guardo qui y a mis 10 ans de sa vie. Influencé d’abord par le timbre particulier de la viole de gambe, Guardo a intégré d’autres instruments acoustiques comme des guitares, luths et tablas pour créer un univers musical unique. L’atmosphère tantôt médiévale et tantôt fantastique fait assurément voyager, autant par les mots que par cette musique littéralement enivrante. Cette œuvre incomparable est livrée telle une offrande à Daniel Lavoie, chanteur tout indiqué pour matérialiser ce projet empreint d’une grande poésie. La Licorne captive est un projet à la créativité débordante qui captera assurément l’attention d’un public friand de la fusion entre musique classique et contemporaine. (avril 2014)

Vidéoclip : Introduction

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 8, 4 avril 2014)

Le Chant du Monde / SIX

½

Pat Metheny Unity Group – Kin (<-->) 

Pat Metheny Unity Group – Kin (<-->) 

Depuis le dernier album avec Unity, Pat Metheny a produit plusieurs projets variés dont des collaborations avec Brad Mehldau, une symphonie en solo (Orchestrion) et un hommage à John Zorn. Par contre, ses nombreux fans piétinaient d’impatience à l’idée que le Pat Metheny Unity Group revienne avec du matériel un peu plus accessible. Un nouveau membre s’est ajouté au groupe (le multi-instrumentiste Giulio Carmassi) pour en faire un quintet tout à fait complet. Le résultat est plus riche que jamais avec Kin, un album dans la plus pure tradition jazz qui explore tout de même diverses influences musicales (latines par exemple). L’album de 9 titres totalisant 70 minutes réussira, malgré sa longueur, à conserver votre intérêt jusqu’à la fin grâce à une atmosphère unique au célèbre guitariste. (avril 2014)

Nonesuch / Warner

½

Metronomy – Love Letters

MetronomyLove Letters

Le groupe anglais est de retour avec son quatrième album, 3 ans après l’incontournable The English Riviera. Joseph Mount revient avec un disque encore plus intimiste en Love Letters, un disque dépouillé aux arrangements minimalistes qui fusionne de belle façon les instruments acoustiques et l’électronique. Différents styles et influences s’intègrent à l’album qui touche à tout. Là où Mount et sa bande se différencient de ce qu’ils ont fait auparavant, c’est dans la production de chansons pop dansantes, beaucoup plus rares sur Love Letters. En fait, Metronomy redéfinissent en quelque sorte la musique pop en l’amenant à un autre niveau de créativité et de subtilités. Sans dire que Love Letters est supérieur à leur opus précédent, on peut affirmer que Metronomy poursuivent leur évolution avec cet excellent nouvel album. (avril 2014)

Vidéoclips : « I’m Aquarius » - « Love Letters »

Because / Warner

½

Jordan Officer – I’m Free

Jordan OfficerI’m Free

Comme il le dit lui-même dans l’introduction de la première pièce de son nouvel album, Jordan Officer est un Montréalais nouvellement installé à New York qui a joué autant du country que du jazz, mais qui revient au style qui l’a toujours allumé, le blues. I’m Free est son deuxième album solo et il y présente 8 compositions originales et 2 reprises, « Ain’t Nobody’s Business » et « Hang ‘Em High » (le thème du film western). Le chanteur et guitariste démontre encore une fois tout son talent de musicien et sa versatilité après son travail avec la chanteuse jazz Susie Arioli. En plus, Officer prouve qu’il peut présenter de bonnes compositions, même s’il ne révolutionne absolument pas le genre. (avril 2014)

Marta Pacek – Voodoo Dolls and False Alarms

Marta PacekVoodoo Dolls and False Alarms

Originaire d’Australie, Marta Pacek a obtenu une opportunité en 2008 de tourner au Canada et elle l’a saisie. Depuis ce temps, elle a foulé plusieurs scènes à travers le monde avec son style folk alternatif à tendance country. Voodoo Dolls and False Alarms est son troisième album et elle a fait confiance pour l’occasion au réalisateur américain Brad Albetta (Martha Wainwright, Teddy Thompson). Il l’a amenée à intégrer quelques rythmes électroniques derrière ses compositions de folk contemporain. Il s’agit d’une belle évolution pour son style qui incorpore aussi plusieurs guitares rock. (avril 2014)

Vidéoclip : « Nothing Going On »

Christina Perri – Head or Heart

Christina PerriHead or Heart

L’auteure-compositrice et interprète de Philadelphie est de retour avec un deuxième album, 3 ans après le succès obtenu grâce à Lovestrong. Sur Head or Heart, Christina Perri va plus loin dans son style de pop rock avec des compositions et des arrangements un peu plus recherchés. On peut à nouveau entendre une bonne portion d’instruments acoustiques, mais l’ensemble s’avère plus pop avec des mélodies et des harmonies vocales inoubliables, entre autres dans « Be My Forever » mettant en vedette Ed Sheeran. « Trust » et « Burning Gold » sont d’autres exemples de morceaux incontournables en tout début de CD. Mais surtout, Christina réussira assurément à vous toucher avec le premier extrait au refrain puissant, « Human ». Avec Head or Heart, Christina Perri poursuit sur sa lancée et amène son art au prochain niveau, preuve qu’il est possible de proposer de la musique pop de grande qualité. (avril 2014)

Vidéoclip : « Human »

Atlantic / Warner

½

Pink Martini & The Von Trapps – Dream a Little Dream

Pink Martini & The Von Trapps – Dream a Little Dream

Suite au décès de Maria Von Trapp, la dernière survivante de la légendaire famille en février 2014 à l’âge de 99 ans, la poursuite de la tradition familiale prend une toute autre dimension pour les arrière-petits-enfants de la famille immortalisée dans The Sound of Music. Pour Dream a Little Dream, Sofie, Melanie, Amanda et August Von Trapp s’associent à Pink Martini pour reprendre des chansons légendaires allant de Brahms (« In Stiller Nacht ») à ABBA (« Fernando ») en passant par l’hymne national du Rwanda (« Rwanda Nziza »). Le mariage semble parfait entre les musiques de Pink Martini et les harmonies vocales des Von Trapp, comme s’ils étaient faits l’un pour l’autre. On ne pouvait évidemment pas faire autrement que de présenter des moments de The Sound of Music, mais « The Lonely Goatherd » et « Edelweiss » cadrent bien à travers l’ensemble. Trois nouvelles pièces à tendance folk d’August Von Trapp viennent compléter ce très bon disque à l’ambiance unique. (avril 2014)

Heinz / Audiogram

½

 

Radio Radio – Ej Feel Zoo

Radio RadioEj Feel Zoo

Après un album un peu plus expérimental avec Havre de grâce, le duo rap acadien renoue avec son côté festif sur ce quatrième disque. Des rythmes entraînants et accrocheurs meublent en effet Ej Feel Zoo qui ne vous donnera aucun répit. Dès « 50 Shades of Beige » et le hit instantané « Boomerang », le groupe sait nous accrocher et nous traîner jusqu’à la fin dans un bonheur pur. Malgré les morceaux dansants qu’ils nous présentent, les gars de Radio Radio ne vont pas plus dans la facilité pour autant puisqu’ils fusionnent à merveille les sonorités électro et les guitares électriques, en plus d’enrichir le tout d’autres instruments comme des violons. En somme, avec Ej Feel Zoo Radio Radio ajoute plusieurs pièces incontournables à son répertoire qu’il pourra inclure dans ses prochains spectacles. (avril 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 8, 4 avril 2014)

Bonsound

½

Alyssa Reid – Time Bomb

Alyssa ReidTime Bomb

La chanteuse pop d’Edmonton avait tout juste 17 ans lorsqu’elle a atteint le sommet des palmarès en 2010 avec « Alone Again », une nouvelle version du succès de Heart, « Alone ». Elle lançait un premier album, The Game, l’année suivante, et elle revient maintenant avec Time Bomb, près de 3 ans plus tard. Elle présente une musique pop énergique avec quelques légères tendances R&B. Malheureusement, peu de titres réussissent à se démarquer du lot et à capter notre attention. (avril 2014)

Vidéoclips : « Running Guns » - « Satisfaction Guaranteed »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 3, 28 février 2014)

Wax / Universal

Skrillex – Recess

SkrillexRecess

Lorsqu’il a décidé de mettre en place le projet Skrillex en parallèle à son groupe From First To Last, Sonny Moore était bien loin de croire que ce projet prendrait aussi rapidement toute la place. Des remix de Lady Gaga et Snoop Dogg et des mini-albums allaient rapidement faire de Skrillex un leader du dubstep aux États-Unis. Il présente maintenant son premier album complet et pour l’occasion invite de nombreux collaborateurs plutôt hétéroclites : Ragga Twins, Michael Angelakos, Kill the Noise, Fatman Scoop, Sam Dew, Alvin Risk, Diplo et plusieurs autres. Malgré quelques très bons moments, l’album manque définitivement de focus et contient certaines compositions plutôt simples, comme si elles ne servaient qu’à remplir les 46 minutes. Heureusement que des titres comme « All is Fair in Love and Brostep » (avec les Ragga Twins), l’essoufflante « Dirty Vibe » (avec Diplo, G-Dragon et CL) et « Ease my Mind » (avec Niki and the Dove) viennent sauver la mise et réussiront à conserver l’intérêt des fans de dubstep. Par contre, Recess aurait bien pu être amputé de 4 ou 5 titres pour en faire un autre excellent mini-album. (avril 2014)

Vidéoclip : « Ragga Bomb » (feat. Ragga Twins)

Big Beat / Atlantic / Warner

Thou – Heathen

ThouHeathen

Thou est un groupe doom metal formé en 2005 à Baton Rouge en Louisiane. Après trois albums et plusieurs mini-albums, le groupe nous arrive avec un disque épique et lourd qui nous attrape sans crier gare et nous violente sans relâche pendant 75 longues minutes. On compte pas moins de 5 pièces autour ou au-dessus des 10 minutes, dont la pièce d’ouverture à vous donner la chair de poule, « Free Will ». Heureusement, elle est suivie d’un court intermède un peu plus doux avant de replonger du côté sombre avec « Feral Faun » et son introduction à la Metallica. Quand le mur de guitares se déchaîne, on recule par pur réflexe, et ce sera le cas tout au long du disque qui contient de nombreux moments pour tester la capacité d’encaisser de vos enceintes acoustiques. Le groupe n’hésite jamais à expérimenter et il présente de très solides compositions dans un style qui en a pourtant vu d’autres, remontant aussi loin que dans les meilleures années de Black Sabbath au début des années 1970. Heathen ne s’adresse évidemment pas aux oreilles sensibles, mais si vous vivez assez bien avec une ligne de basse qui fait bouger vos vêtements par sa puissance, vous en aurez amplement pour vous satisfaire. L’album a beau être lourd, il est tout de même rempli de subtilités et de créativité qui le rendent extrêmement intrigant. L’effort vous semblera grandement récompensé, car il s’agit certainement du meilleur album de Thou à ce jour. (avril 2014)

Gilead

½

Wild Beasts – Present Tense

Wild BeastsPresent Tense

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

Armé d’un prodigieux troisième album, Wild Beasts avait éclairé 2011 de toute sa splendeur et son sens original de la mélodie avec un Smother d’une grande singularité. Difficile donc de prendre la suite d’une œuvre si accomplie. Libre de ses mouvements, le groupe a choisi de bouger encore les lignes et d’offrir une expérience différente. Si leur musique reste assez synthétique et s’appuie sur deux voix complémentaires et opposées dont celle absolument unique de Hayden Thorpe, l’atmosphère a clairement changé. Les guitares cristallines et toujours feutrées de Smother sont quasi absentes ici. Les claviers prennent mille facettes et activent d’épaisses couches d'éther réellement surprenantes. Du coup, on retrouve la subtilité des mélodies mais avec plus de froideur que par le passé. Les anglais parviennent habilement à donner du corps à une musique au final très minimaliste, aidés par Leo Abrahams et Alex « Lexxx » Dromgoole (Goldfrapp, Björk, The Killers). C’est un tour de force assez exceptionnel mais qui s’accompagne parfois de quelques longueurs (« New Life », « Nature Boy »). D’ailleurs, Present Tense souffre d’un syndrome endogène : quelques chansons absolument bluffantes discrédites d’autres bien plus insignifiantes. « Pregnant Pause », « A Simple Beautiful Truth », ou la brillante « Past Perfect » font regretter un manque de régularité dans la qualité des compositions. Mais elles rappellent également que Wild Beats est l’un de groupes les plus talentueux, ambitieux et créatifs de ces dernières années. Car la prise de risque n’était pas simple… (avril 2014)

½

Yoav – Blood Vine

YoavBlood Vine

Yoav est un auteur-compositeur et interprète d’origine israélienne né à Cape Town en Afrique du Sud. Il présente son troisième album, Blood Vine, sur lequel il repousse ses propres limites, d’abord en soutirant le meilleur de sa guitare acoustique, puis en jouant à peu près tous les instruments tout au long des 11 pièces. Sa musique pop rock plutôt accessible prend des accents trip hop ou électro en différentes occasions. Sa capacité à fusionner les genres est grandement agréable à l’oreille et rend l’album particulièrement intéressant, malgré certains titres moins accrocheurs. (avril 2014)

Universal

 

MARS :

 

Bruce Springsteen – High Hopes

Bruce SpringsteenHigh Hopes

High Hopes est un album bien particulier pour Bruce Springsteen alors qu’il y donne une seconde vie à certaines chansons (« American Skin (41 Shots) », « The Ghost of Tom Joad »), en plus de présenter des pièces laissées de côté au cours de la dernière décennie. Des reprises de Suicide, The Saints et Tim Scott McConnell viennent compléter le portrait. C’est l’occasion pour le boss de retrouver son E-Street Band, et aussi de s’associer au guitariste Tom Morello (Rage Against the Machine). Les chansons présentent un bon équilibre entre pièces engagées et intimes, et l’ensemble repose sur une très belle ambiance, souvent atmosphérique. Par contre, la cohésion n’est pas toujours au rendez-vous entre les différents morceaux ce qui gâche quelque peu la sauce. Il s’agit tout de même d’un très bon disque qui prouve que Bruce Springsteen peut encore être pertinent 40 ans plus tard. (chronique principale de mars 2014)

Vidéoclip : « High Hopes »

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 52, 7 février 2014)

½

 

Boids – We Stalk Each Other Like Animals

BoidsWe Stalk Each Other Like Animals

Boids est un quatuor punk de Montréal qui présente son tout premier album. Ils présentent un style qui varie entre le punk classique (Ramones, Descendents) et un son un peu plus hardcore à la Dead Kennedys. Ils réussissent à créer un style bien à eux, dans un genre où ça relève de l’exploit en 2014. C’est un disque rapide de seulement 28 minutes malgré 13 titres. Le temps de le réaliser et vous en serez déjà à la fin. Une bonne raison pour le recommencer du début… Parions que leur tournée en première partie des Real McKenzies leur permettra de se faire découvrir de bon nombre de nouveaux fans enthousiastes. Voici donc un groupe à découvrir pour tous les amateurs de punk rock. (découverte du mois de mars 2014)

Stomp / ULG / Warner

½

 

Against Me! – Transgender Dysphoria Blues

Against Me!Transgender Dysphoria Blues

Alors que l’avenir semblait incertain pour la troupe punk floridienne suite à leur album White Crosses en 2010, Laura Jane Grace et James Bowman portent à bout de bras Against Me! pour ce solide album de rock qui s’éloigne passablement de leurs racines punk. Comme on peut s’en douter par son titre, l’album aborde abondamment le sujet du changement de sexe de Grace (anciennement connue sous le nom de Tom Gabel). Par contre, l’album-concept ne présente pas son histoire, mais plutôt celle d’une prostituée transgenre. Même si la section rythmique du groupe a complètement été remplacée, Transgender Dysphoria Blues est certainement l’album le plus cohérent du groupe depuis longtemps. Les compositions rock énergiques sont créatives en plus d’être agréables à écouter. En fait, le principal défaut du CD est qu’il est trop court avec seulement 10 pièces n’atteignant même pas les 30 minutes. Malgré ce léger inconvénient, le groupe nous présente peut-être son album le plus original en carrière. (mars 2014)

Total Treble

½

Mayra Andrade – Lovely Difficult

Mayra AndradeLovely Difficult

Mayra Andrade est née à Cuba et a grandi au Cap-Vert, avant de s’établir à Paris il y a 11 ans. Cette artiste du monde présente son quatrième album, composé principalement d’une musique néo-traditionnelle influencée par tous les pays qu’elle a traversés. Elle chante dans les 4 langues qu’elle maîtrise et le tout est réalisé par Mike Pelanconi (Lily Allen, Graham Coxon). Mayra fait appel à des amis d’horizons divers pour lui fournir des chansons, incluant Yael Naim, Piers Faccini, Benjamin Biolay, Hugh Coltman et Pascal Danae. Lovely Difficult offre de superbes rythmes du monde, même si la majeure partie du disque demeure acoustique et intimiste. (mars 2014)

Columbia / Sony

½

Blackie and the Rodeo Kings – South

Blackie and the Rodeo KingsSouth

Blackie and the Rodeo Kings est un super trio canadien formé par Colin Linden (The Band, Bob Dylan, Bruce Cockburn, Robert Plant), Stephen Fearing (récipiendaire de plusieurs prix Juno) et Tom Wilson (Junkhouse, Lee Harvey Osmond). Ils se sont réunis en 1996 pour présenter leur musique country rock avec un aplomb incomparable au pays. Ce nouvel album contient 11 chansons originales et une reprise, celle de « Driftin Snow » de Willie P. Bennett en conclusion du CD, l’artiste qui constitue leur influence première et la raison pour laquelle ils ont commencé à jouer ensemble. Le trio présente de solides compositions qui en font l’un des groupes les plus originaux dans le genre au Canada. Un très bon disque! (mars 2014)

File Under: Music / SIX

½

Sharon Corr – The Same Sun

Sharon CorrThe Same Sun

Une des fondatrices du groupe irlandais The Corrs, la violoniste et chanteuse Sharon a été la deuxième du groupe de frères et sœurs à se lancer dans une carrière solo après Andrea. Quatre ans après ses débuts, elle revient avec un deuxième album. Elle offre une musique pop adulte aux fortes influences des années 1970. Évidemment les cordes règnent et elles créent une très belle atmosphère. La réalisation de Mitchell Froom (Sheryl Crow, Ron Sexsmith, Paul McCartney) est de grande qualité et contribue à mettre en valeur la voix douce de la chanteuse dans un contexte généralement dépouillé. Le côté rétro de l’album, malgré son aspect adulte contemporain, réussira certainement à en séduire plusieurs. Mais, ce sont surtout la qualité de ses mélodies et ses textes touchants qui risquent de capter votre attention au premier abord. The Same Sun est donc un disque tout en douceur qui est agréable à écouter jusqu’à la fin. (mars 2014)

BobbyJean / Justin Time / SIX

½

Luc Cousineau – Le gars, là

Luc CousineauLe gars, là

Après une carrière sur quatre décennies, l’auteur-compositeur et interprète Luc Cousineau présente un nouvel album de 10 chansons originales. Il en avait déjà lancé un premier extrait sur plus de 60 stations de radio à l’automne 2013, « Ainsi d’suite », et il nous offre maintenant son nouvel extrait, « Faut c’qui faut ». Le gars, là propose des chansons toutes simples et authentiques, écrites avec la précision qu’on lui connaît. Cousineau ne cesse d’observer son quotidien et c’est ce qu’il nous livre avec un accompagnement de guitare de très grande qualité, inspiré de Mark Knopfler. Il retrouve sa comparse du temps des Alexandrins, Lise Vachon, pour deux pièces. L’auteur du classique « Vivre en amour » ne présente peut-être pas un nouvel album qui passera à l’histoire, mais il inclut de solides chansons acoustiques jouées avec un aplomb hors du commun. (mars 2014)

Flash Parallèle

The Paul Deslauriers Band – The Paul Deslauriers Band

The Paul Deslauriers BandThe Paul Deslauriers Band

Le guitariste virtuose Paul Deslauriers s’entoure de Greg Morency à la basse et Sam Harrisson à la batterie pour son tout nouvel album. Le trio surdoué nous offre un album dans la plus pure tradition blues rock avec une puissance incomparable. On peut y entendre sept chansons originales et trois reprises de grands classiques : « Love in Vain » de Robert Johnson, « Nobody’s Fault But Mine » de Willie Johnson et « Not Fade Away » de Buddy Holly. L’album a été enregistré live en studio, sans artifices ni technologies modernes, pour un album débordant d’authenticité et de spontanéité. Deux invités spéciaux s’ajoutent au trio : l’harmoniciste et multi-instrumentiste Steve Marriner (MonkeyJunk) et le guitariste Steve Strongman. Pour les amateurs de blues qui n’attendent rien de moins que la perfection dans le jeu, le Paul Deslauriers Band ne devrait pas les décevoir. Un album solide dans le genre! (mars 2014)

Big Toe / SIX

½

Down With Webster – Party For Your Life

Down With WebsterParty For Your Life

Le groupe de Toronto est de retour avec un deuxième album complet. Le groupe qui fusionne rock, rap et pop poursuit dans la même direction sur Party For Your Life, qui contient plusieurs morceaux dansants tout indiqués pour les planchers de danse, comme la chanson-titre et « One in a Million ». En fait, c’est certainement le côté rock de leur musique qui s’en trouve quelque peu éclipsé. Mais, peu importe puisque Down With Webster réussit à s’imposer dans une musique pop / hip hop entraînante. D’un point de vue créatif, le groupe n’apporte pas grand-chose de neuf au genre, mais il réussit le plus important : nous divertir. (mars 2014)

Vidéoclips : « One in a Million » - « Party For Your Life »

Universal

Angèle Dubeau – Blanc

Angèle DubeauBlanc

Accompagnée par La Pietà, la violoniste présente un album particulièrement significatif considérant sa lutte des derniers mois contre le cancer. Elle nous offre certains des morceaux qui l’ont aidée à traverser la maladie. On peut entendre de nombreuses pièces de compositeurs contemporains comme Dave Brubeck, Ennio Morricone, Ryuichi Sakamoto, Cat Stevens (« Morning Has Broken »), François Dompierre (« Mario ») et Shawn Phillips (le classique « Woman » au titre complet interminable). Cet album lumineux créera assurément une ambiance remarquable dans votre salon. Pour chaque copie vendue, 2 $ seront versés à la fondation Cancer du sein du Québec. (mars 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 6, 21 mars 2014)

Analekta

½

Elbow – The Take Off and Landing of Everything

ElbowThe Take Off and Landing of Everything

Le groupe de Manchester en Angleterre est de retour avec un nouvel album, leur sixième en carrière. Encore une fois, on peut aisément établir une connexion entre le chanteur Guy Garvey et le légendaire Peter Gabriel. À l’image de ce dernier, Elbow réussit à bien équilibrer les mélodies pop et les parties musicales plus expérimentales. Le groupe ajoute énormément de richesse à sa musique par l’introduction d’instruments à cordes qui apportent du grandiose à une musique déjà bien touffue. Coldplay demeurera à nouveau un point de comparaison pour le groupe, mais il faut avouer qu’Elbow possède des éléments créatifs insoupçonnés. The Take Off and Landing of Everything représente donc encore une fois un album de premier plan pour ce groupe certainement sous-estimé. (mars 2014)

Vidéoclip : « New York Morning »

Fiction / Polydor / Universal

½

Fauve – Vieux Frères - Partie 1

FauveVieux Frères - Partie 1

un texte de Jean Jean (Rocklegends)

En 2013, tout est barré en sucette pour ce collectif. Fauve explose, remplit des salles et s’use la santé sans bien comprendre pourquoi tout le monde en veut. Fauve, c’est le profil idéal du nouveau sauveur du rock en France. Pas un groupe – un collectif - pas trop populos, pas trop hype et pas trop confidentiel non plus. Côté musique, on fusionne à vau-l’eau électro, hip hop, pop et rock et on y va. De l’encre coule, les claviers s’affolent, la presse se divise et les réseaux sociaux racontent tout et n’importe quoi. Comme toujours. Après un premier EP vénéré par un paquet de monde, Vieux Frères – Partie 1 vient déterrer le Fauve et le met sur la place publique. Nul ne doute que la presse va se déchirer et s’envoyer quelques scuds par média interposé. Au final, ça vaut quoi ? Pour en revenir à ce qu’on entend, dans un premier temps, les textes prennent clairement le pas sur le reste. D’entrée, « Ecoute, pauvre conne / J'suis pas quelqu'un de bien, j'suis pas une belle personne / J'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée / Et j'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop ». On a bien compris que ces paroles bien crues, brutes et sanglantes sont avant tout une sorte de psychanalyse pour exorciser des souffrances à dégueuler avant de péter un câble en règle. Mais on frôle parfois l’indigestion de mots, de révolte et d’indignation. Si l’urgence sied parfaitement au style, ces apitoiements parfois bien sentis finissent par agacer. Le choix du parlé-chanté n’est, en soi, pas une mauvaise idée, d’ailleurs dès que le groupe s’essaye au chant (« Infirmière ») on sombre dans l’immonde variété à la française. Musicalement, les textures sont intéressantes et les mélodies sont clairement habiles et relèvent d’une certaine forme de talent. Leur aspect relativement cinématographique adoucit la noirceur de certaines paroles. Mais dans sa forme, ne nous voilons pas la face, tout est très hip hop dans l’âme et sonne parfois un peu préfabriqué derrière ces artifices. Fauve est donc différent mais pas tant. Talentueux, mais pas tant. Détestable, mais pas tant. Fauve n'est pas un phénomène, c'est juste une bande de mecs qui font leur musique. Pas de quoi retourner la terre. (mars 2014)

Steve Hill – Solo Recordings Volume 2

Steve HillSolo Recordings Volume 2

Moins de deux ans après un premier disque d’enregistrements en solo, le virtuose de la guitare revient à la charge avec le volume 2. Encore une fois, Steve Hill joue tous les instruments, mais il a su perfectionner son art pendant la tournée qui a suivi le lancement du premier disque et il ajoute ici de nouveaux instruments. Spécialiste du blues, il intègre du rock, du country et du folk à ce nouvel opus de 11 titres. On y retrouve 8 chansons originales en plus de deux reprises blues des années 1950 et une pièce de son premier album paru en 1997, « Simple Things ». Évidemment, on redécouvre rapidement tout son talent de musicien et d’homme-orchestre. Par contre, Solo Recordings Volume 2 démontre aussi un développement plus qu’intéressant de sa qualité d’écriture et de son talent de chanteur. Voici donc un très bon disque de blues moderne par l’un des meilleurs musiciens au Québec. (mars 2014)

½

Kalimba – Au cœur du rythme

KalimbaAu cœur du rythme

Kalimba est un personnage campé par Véronique Boucher, une percussionniste dynamique qui invite les jeunes à bouger. Formée au Collège Lionel-Groulx en batterie avec une spécialisation en composition et arrangement, elle a participé à de nombreux projets dont les groupes Garbanzo, Gatineau, le Trio BBQ, Kumpa’nia et Simple Plan. Au cœur du rythme est non seulement un album, mais aussi un spectacle depuis l’automne 2012. L’album présente deux filles bien différentes, Kalimba et Martine Bao. Martine est fan de musique techno alors que Kalimba cherche une musique plus authentique pour exprimer ses émotions. Mais les deux se retrouvent dans les thèmes de la motivation, de la résolution de conflits, de l’importance de bouger et de la musicalité du corps humain. Le disque présente des rythmes variés, mais qui ont tous le même but : faire bouger les jeunes. Voici une production de qualité qui plaira assurément aux jeunes auditeurs. (mars 2014)

Prestigo

Martin Lizotte – Pianolitudes

Martin LizottePianolitudes

Après de nombreuses collaborations, voilà qu’on retrouve le pianiste, claviériste et compositeur montréalais Martin Lizotte seul au piano pour une première fois. Réalisé par le polyvalent contrebassiste Mathieu Désy, Pianolitudes présente des influences de Gonzales, Sakamoto et Philip Glass. Il s’agit d’un album impressionniste, minimaliste et psychédélique dont les mélodies captivent notre imagination et créent un univers tout à fait unique. Son inspiration vient du jour où Lizotte a appris qu’il allait être père. Il a alors commencé à écrire et jouer pour sa fille, avant même sa naissance. Il s’agit d’un album intimiste incomparable qui présente un pianiste et compositeur au sommet de son art. (mars 2014)

L-A be / SIX

½

Andréanne A. Malette – Bohèmes

Andréanne A. MaletteBohèmes

Après une participation remarquée à l’édition 2012 de Star Académie, l’auteure-compositrice et interprète nous arrive avec un tout premier album. Sur Bohèmes, Andréanne A. Malette propose une musique folk généralement douce, mais avec aussi de fortes tendances pop, grâce à des mélodies inoubliables et des rythmes entraînants. On peut y entendre « Les cons », pièce qu’elle avait fait découvrir au public de Star Académie, ainsi que son succès « L’autre rive ». On peut aussi entendre un duo avec François Lachance, un autre ex-académicien, pour « You’re a Part of Me ». Le disque réalisé par Jean-François Lemieux présente peu de faiblesses et met bien en valeur les textes riches de l’artiste. (mars 2014)

Vidéoclip : « Bohèmes » (en studio)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 5, 14 mars 2014)

Productions J

½

Renée Martel – La fille de son père

Renée MartelLa fille de son père

Quinze ans après « À mon père », la reine du country rend à nouveau hommage à son défunt père, le légendaire Marcel Martel, un des pionniers de la musique country au Québec. On peut entendre 13 compositions de Marcel Martel, ainsi qu’une nouvelle pièce écrite par Renée et Nelson Minville, la chanson-titre. On peut même entendre Marcel en ouverture et en fermeture du CD avec « Pour toi Renée » et « Mon petit bateau de bois ». Renée se permet deux duos : avec Georges Hamel, un ami de son père, pour « Sois fidèle et sincère » et avec Maxime Landry pour « Hello Central ». Les plus grands classiques de Marcel Martel sont inclus sur cet album (« Un coin du ciel », « Bonsoir chérie », etc.), et qui de mieux que sa fille pour les interpréter d’une magnifique façon. (mars 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 5, 14 mars 2014)

Martin Leclerc

½

My Hidden Side – MHS

My Hidden SideMHS

My Hidden Side est un jeune trio de Québec composé de jumeaux de 12 ans, Alex (guitare) et Tommy (batterie), ainsi que de leur frère aîné de 14 ans, Jérémy (voix et basse). Le talentueux trio d’adolescents présente un premier album de pop punk entièrement en français, un album débordant d’énergie. Surtout, les frères Cornellier surprennent par leur maturité, car on a l’impression d’écouter des musiciens qui auraient aisément une dizaine d’années d’expérience de plus. Parmi les 10 titres offerts, on retrouve deux ballades acoustiques qui montrent une autre facette du groupe. Par contre, l’ensemble demeure énergique avec de bons riffs de guitare et des mélodies grandement accrocheuses. Le groupe prouve qu’il est possible de produire une bonne musique rock en français, tout en traitant des sujets qui préoccupent les adolescents d’aujourd’hui (amour, amitié, acceptation, suicide, etc.). L’album a été réalisé par Éric Blanchard et Jean-François Côté, alors que le mixage a été confié au vétéran Pierre Rémillard (Voivod, Bernard Adamus, La Chicane). Les compositions ne révolutionneront certainement pas le genre et avec à peine plus de 30 minutes, il s’agit d’un CD qui peut sembler incomplet. Mais, on découvre tout de même un jeune trio extrêmement talentueux qu’il faudra suivre de près au cours des prochaines années. Voici les prochains Simple Plan! (mars 2014)

Vidéoclip : « Vouloir partir »

Nomade

Alejandra Ribera – La Boca

Alejandra RiberaLa Boca

La Montréalaise originaire de l’Argentine Alejandra Ribera aura mis 2 ans à peaufiner son deuxième album, question de présenter un produit fini à la hauteur de ses attentes. Au départ, elle désirait travailler avec le réalisateur Jean Massicotte (Pierre Lapointe, Patrick Watson), mais il n’était pas disponible. Ensuite, après un an de travail en studio, elle a pris une autre année à affiner la direction artistique. Il en résulte un disque international et multilingue qui reflète à la fois les racines de l’artiste et le chemin parcouru pour atteindre ses objectifs. La Boca présente un très beau mélange de folk et de musique du monde. L’ensemble plutôt intimiste prend une nouvelle dimension avec le seul duo du disque, « Un cygne, la nuit » (une chanson adaptée en français par Jim Corcoran), avec Arthur H. À noter sa reprise toute douce de « 500 Miles » des Proclaimers. La belle poésie de l’artiste est livrée avec émotion par cette chanteuse à la voix unique, un peu nasillarde. Un très bel album! (mars 2014)

Pheromone / Universal / SIX

½

Sam Roberts Band – Lo-Fantasy

Sam Roberts BandLo-Fantasy

Sur Lo-Fantasy, le Montréalais fait le pari osé de laisser totalement de côté le style rock qui le caractérisait jusque là, et qui avait atteint son apogée sur le disque précédent, Collider. Ici, la pop new wave règne en roi et maître avec des passages funky et l’utilisation de l’électronique. C’est un changement de direction intéressant, mais il dénature du même coup la personnalité même de Roberts qu’on a peine à reconnaître dans ce nouveau style. L’album contient quelques moments intéressants comme « We’re All in This Together » et « Metal Skin », mais l’ensemble risque plutôt de vous laisser indifférents. Pas que c’est mauvais, mais seulement qu’il faudrait un peu plus d’énergie créative pour réussir à attirer notre attention et la conserver tout au long du CD. Une version contenant un 2e CD de remix est également disponible. (mars 2014)

Vidéoclip : « We’re All in This Together »

Universal

Mario Saint-Amand – 22 Câline de Blues

Mario Saint-Amand22 Câline de Blues

En 2014, Mario Saint-Amand et son Saint-Amand Blues partent en tournée pour présenter le spectacle 22 Câline de Blues qui se veut un hommage aux auteurs qui ont inspiré l’acteur-chanteur. Cet album contribue à recréer l’ambiance du spectacle avec chacune des 11 pièces qui est précédée par une présentation de Saint-Amand. Le CD a été enregistré en direct devant public et présente essentiellement des pièces de Gerry Boulet et Offenbach, un naturel pour Saint-Armand qui a incarné Gerry dans le film du même titre. Les exceptions sont une adaptation française d’un titre de Screamin’ Jay Hawkins (« Pourquoi j’ai cru en toi »), une composition d’Alain Sauvageau (« Comme un soldat »), ainsi qu’une composition originale de Mario Saint-Amand et Jean-François Caron (« Divine »). Les classiques blues présentés par Saint-Amand prennent une toute autre dimension dans cette version plus douce où le piano domine. Voici donc de très bonnes interprétations de ces classiques qui risquent de vous donner envie d’assister à une performance en direct sur scène. (mars 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 1, 14 février 2014)

Saint-Amand Blues

½

St. Vincent – St. Vincent

St. VincentSt. Vincent

St. Vincent est le pseudonyme d’Annie Clark, une Américaine de Dallas qui a participé au collectif The Polyphonic Spree avant de travailler avec Sufjan Stevens. Elle a débuté sa carrière solo en 2007 et s’est tout de suite fait remarquée avec Marry Me. Pour son dernier album, Love This Giant, elle a collaboré avec David Byrne dans un exercice de style qui a quelque peu partagé la critique. Elle est maintenant de retour seule en selle pour présenter son 5e album solo, un disque éponyme. On peut y entendre une musique indie rock extrêmement créative où les expérimentations ne manquent pas, surtout en ce qui a trait aux différentes sonorités et textures musicales. St. Vincent n’hésite pas à fusionner plusieurs genres musicaux, intégrant de l’électro, du classique, du funk et de la musique pop à un son rock plutôt éclectique. Elle s’inspire assurément de David Bowie et de David Byrne dans sa volonté de transporter la musique pop à un autre niveau, et le résultat est particulièrement réussi. S’il s’agit certainement de son album le plus accessible à ce jour, il ne néglige quand même pas la créativité qui est tout simplement débordante. Voici donc assurément le meilleur album en carrière de St. Vincent, un disque qui figurera probablement parmi les meilleurs de l’année. (mars 2014)

Universal

Switchfoot – Fading West

SwitchfootFading West

Tout au long des années 2000, le groupe de San Diego a porté le flambeau en tant que groupe chrétien le plus populaire. Au cours des années, leur style s’est raffiné pour devenir un peu plus pop, laissant de côté les influences punk et grunge de leurs débuts. Fading West est déjà leur 9e album et ils poursuivent leur évolution, cette fois-ci en mettant de l’avant leur passion pour le surf. Des rythmes efficaces et des mélodies ensoleillées accompagnent merveilleusement cette passion. Plusieurs hymnes meublent cet album grandiose qui se situe quelque part entre les univers de Coldplay, U2 et OneRepublic. À moins que ne vous les préfériez lorsqu’ils donnaient un peu plus dans le rock, Fading West risque fort de vous apparaître comme l’album le plus satisfaisant du groupe à ce jour. Une très belle réussite! (mars 2014)

Vidéoclips : « Love Alone is Worth the Fight » - « Who We Are »

Atlantic / Warner

½

Molly Thomason – Columbus Field

Molly ThomasonColumbus Field

Molly Thomason est une jeune chanteuse pop rock de la Nouvelle-Écosse. Âgée de seulement 19 ans, elle en est déjà à son troisième album en quatre ans. Cette véritable boule d’énergie présente une musique aux forts accents de rock ‘n’ roll digne de Chrissie Hynde (Pretenders) ou de Cherie Currie (Runaways). Par contre, elle présente des mélodies grandement accrocheuses qui lui permettent de demeurer dans l’univers pop. En fait, elle offre une musique énergique qui possède tout le potentiel pour envahir les ondes radio. L’album a été réalisé par le guitariste John-Angus MacDonald (The Trews), puis on peut entendre Nick De Toro (Sloan) à la batterie et aux claviers, ainsi que Jason McCaslin (Sum 41) à la basse. En plus, le tout a été mixé par Gordie Johnson (Big Sugar) et matricé par Howie Weinberg (Nirvana, Modest Mouse). Maintenant installée à Toronto et entourée d’une telle équipe de professionnels, Molly Thomason est non seulement prête à conquérir le Canada, mais aussi les États-Unis et le monde. Elle nous propose un album extrêmement solide et grandement divertissant. (mars 2014)

YouTube

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 2, 21 février 2014)

Turtle / SIX

½

Tinariwen – Emmaar

TinariwenEmmaar

Suite à leur album de 2011, Tassili, le groupe de rebelles Touareg a dû fuir son pays natal en conflit, le Mali, pour trouver refuge aux États-Unis. Par contre, ils ont été contraints à enregistrer l’album sans Abdallah Ag Lamida qui a été kidnappé par les milices islamistes et libéré seulement un peu plus tard. Contrairement à leur disque précédent, Emmaar revient à la guitare électrique, l’instrument qui leur permet de se démarquer. Leur blues unique nous rappelle grandement les Black Keys et les Sheepdogs, mais avec leurs textes dans leur langue d’origine et des influences folk africaines, Tinariwen demeurent uniques. Évidemment, ils traitent beaucoup de leur exil et de leur colère. Leur musique par contre rend l’ensemble un peu plus léger et elle s’écoute avec énormément de plaisir jusqu’à la fin. Sur Emmaar, les gars de Tinariwen semblent au sommet de leur inspiration. (mars 2014)

Anti- / Epitaph

½

USS – Advanced Basics

USSAdvanced Basics

USS (Ubiquitous Synergy Seeker) est un duo ontarien inclassable qui présente un mélange de rock, de pop, de dubstep, de hip hop et d’électro. Advanced Basics est un mini-album de sept titres qui présente USS à son meilleur avec des pièces entraînantes. Ashley Boo-Schultz (voix et guitare) et Human Kebab (tables tournantes) nous montrent de quoi ils sont véritablement capables sur ce mini-album et il ne nous reste qu’à patienter pour un prochain album complet qui espérons-le pourra être solide sur toute sa longueur. (mars 2014)

Coalition / Warner

Young the Giant – Mind Over Matter

Young the GiantMind Over Matter

Après un premier album qui leur a permis de se faire remarquer en 2011, le groupe indie rock californien est de retour avec une superproduction qui a tout pour les lancer à plus grande échelle. La réalisation impeccable de Justin Meldal-Johnsen donne de l’envergure aux compositions du groupe, qui ne sont malheureusement pas toujours à la hauteur. De bonnes mélodies et des rythmiques efficaces de guitares et de synthétiseurs ne sont pas suffisantes pour permettre au groupe de se démarquer. On se retrouve donc malheureusement à les comparer constamment à plusieurs de leurs semblables : Kings of Leon, Coldplay, Vampire Weekend, etc. Il manque un élément essentiel pour que Young the Giant arrivent à véritablement s’établir, ils devront découvrir leur propre personnalité musicale. En attendant, Mind Over Matter s’écoute bien, mais on l’oublie beaucoup trop rapidement. (mars 2014)

Vidéoclip : « It’s About Time »

Fueled By Ramen / Warner

½

Yuna – Nocturnal

YunaNocturnal

La chanteuse Yuna (née Yunalis Zarai) est originaire de Kuala Lumpur en Malaisie. Elle présente une musique pop rock accessible qui peut présenter plusieurs aspects alternatifs ou expérimentaux. En ce sens, on peut la comparer à la fois à Ellie Goulding et à Björk. Avec Nocturnal, elle présente son troisième album, le premier pour l’étiquette Verve. Elle offre à nouveau des mélodies pop extrêmement accrocheuses, parfaitement livrées grâce à sa très belle voix. Yuna intègre différentes tendances musicales à sa musique avec quelques touches de R&B ou de musiques africaines. Elle réussit à créer un ensemble cohérent, accrocheur et très séduisant qui parvient à capter l’intérêt de son auditoire et le conserver jusqu’à la fin. Avec Nocturnal, Yuna prouve au monde entier qu’elle fait partie des grandes artistes. Il s’agit assurément de son meilleur enregistrement à ce jour. (mars 2014)

Vidéoclips : « I Wanna Go » - « Rescue » - « Falling »

Verve / Universal

½

 

FÉVRIER :

 

Bad Things – Bad Things

Bad ThingsBad Things

Bad Things est un groupe de Los Angeles qui a été formé par le planchiste médaillé d’or aux Olympiques Shaun White. Aussi guitariste à ses heures, White et son groupe présentent un son rock alternatif passablement accessible qui se situe quelque part entre Kings of Leon, The Killers et The Strokes. Même si le groupe tourne autour de White, en écoutant leur premier album on réalise rapidement que c’est le chanteur David LeDuke (Billy Boy on Poison) qui vole la vedette avec sa voix puissante et unique. Sa voix réussit à livrer de belle façon les mélodies accrocheuses du groupe, qui nous font oublier la musique en arrière-plan en plusieurs occasions. Même si un bon nombre des 11 pièces de l’album ne réussiront peut-être pas à vous accrocher, il reste que des titres comme « Anybody », « Saturday Night » et « Lonely Eyes » vous donneront l’envie de les écouter en boucle. (février 2014)

Vidéoclip : « Caught Inside »

Warner

Annie Blanchard – Annie Blanchard

Annie BlanchardAnnie Blanchard

Après avoir passé la dernière année à partager la scène avec Renée Martel, l’Acadienne de Maisonnette au Nouveau-Brunswick revient avec un troisième album, un disque éponyme. Elle demeure fidèle à ses racines country folk, même si la tendance pop est bien présente avec plusieurs chansons qui possèdent tout le potentiel pour se frayer une place dans les radios. Le premier extrait, « Place à l’amour », s’est d’ailleurs retrouvé au top 10 des palmarès. Coréalisé par Jean-Philippe Lagueux et Louis-Philippe Quesnel, qui ont également écrit plusieurs chansons avec Annie, l’album compte des collaborateurs de premier plan en Nelson Minville, Alexandre Poulin, Steve Marin, etc. On y retrouve aussi un duo avec Sébastien Plante pour « I Still Recall ». Annie présente une majorité de chansons d’amour, présentées sous différents angles. Par contre, « Mon étoile » va dans une autre direction alors qu’elle porte sur la joie du moment présent et le bonheur de filer cheveux au vent vers la Gaspésie. Peu de titres se démarquent véritablement, mais l’ensemble plaira certainement aux fans de longue date de l’ex-académicienne. (février 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 51, 31 janvier 2014)

Musicor

Bombay Bicycle Club – So Long, See You Tomorrow

Bombay Bicycle ClubSo Long, See You Tomorrow

Après trois bons albums, le groupe indie rock londonien semble prendre un nouvel élan avec ce quatrième effort. On retrouve toujours leur rock mélodique introspectif, très britannique, mais le groupe poursuit son exploration un peu plus dansante amorcée sur son disque précédent. Les compositions de Jack Steadman s’inspirent de ses nombreux voyages à travers l’Europe et l’Inde, et il en résulte des influences Bollywood et des sons diversifiés insérés ici et là. On peut aussi entendre certaines inspirations en provenance de la musique alternative des années 1980. Ce qui caractérise So Long, See You Tomorrow, c’est la capacité qu’a le Bombay Bicycle Club à fusionner ses influences diverses pour en faire une musique qui est sienne. Voici donc un album non seulement très agréable à écouter jusqu’à la fin, mais qui possède en plus une très belle créativité. Il s’agit certainement de leur meilleur enregistrement à ce jour et il reste à voir comment le groupe pourra poursuivre sa progression au cours des prochaines années. (février 2014)

Vagrant / Universal

½

Toni Braxton & Babyface – Love, Marriage and Divorce

Toni Braxton & BabyfaceLove, Marriage and Divorce

Vingt-deux ans après leur collaboration pour le succès « Give U My Heart », Toni Braxton et Kenny « Babyface » Edmonds s’associent à nouveau, cette fois pour un album complet. Eux qui cumulent les prix Grammy chacun de leur côté deviennent assurément ensemble une recette de choix pour obtenir du succès. Comme l’indique le titre de l’album, le duo nous présente un mélange entre chansons d’amour et chansons de déchirements amoureux. Par contre, le style R&B langoureux et sensuel favorise certainement les rapprochements, même après la déchirure. La réalisation est de grande qualité et permet d’oublier quelque peu que la plupart des chansons n’ont rien de bien original dans le genre. Le premier extrait que nous offre le duo est la mid-tempo « Hurt You » qui a elle seule montre un bon aperçu de ce que l’album a à nous offrir. L’association entre les deux artistes fonctionne à merveille, même s’ils évoluent dans un genre qui a été exploré sous toutes ses coutures par le passé. (février 2014)

Vidéoclip : « Hurt You »

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 2, 21 février 2014)

Motown / Universal

Claudel Callender – Présence

Claudel CallenderPrésence

Claudel Callender est un pianiste, chanteur et compositeur originaire de Montréal qui aime explorer différents styles musicaux, entre classique, opéra, comédie musicale et chanson française. Pour l’album Présence, il présente 18 compositions instrumentales semi-classiques pour piano et quatuor à cordes. Il est accompagné pour l’occasion du quatuor Claudel-Canimex auquel s’ajoute le contrebassiste Jacques Roy (Céline Dion, Corey Hart, Roch Voisine) qui assure aussi la direction musicale et les arrangements. Le disque propose diverses atmosphères : méditatives, romantiques ou enjouées, mais toujours remplies d’espoir. (février 2014)

PCC / Adlib

½

Cœur de Pirate – Trauma : chansons de la série télé, saison 5

Cœur de PirateTrauma : chansons de la série télé, saison 5

Pour la cinquième saison de la série Trauma, c’est avec Cœur de Pirate que Fabienne Larouche a décidé de collaborer pour la musique qui allait l’accompagner. Il s’agit de son premier album en anglais et aussi de son premier disque de reprises. Elle y revisite des succès du passé par Kenny Rogers, Nancy Sinatra et les Rolling Stones, mais aussi des chansons contemporaines par Amy Winehouse (le premier extrait, « You Know I’m No Good »), The Libertines et Bon Iver. Elle présente aussi des pièces québécoises en anglais de Patrick Watson et des Sœurs McGarrigle. La langue de Shakespeare semble bien lui aller alors que le côté parfois irritant de son style de chant unique ne s’entend pratiquement pas sur cet album qui présente de solides interprétations folk de ces chansons connues. (février 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 9 No 51, 31 janvier 2014)

Dare To Care

½

King Melrose – King Melrose

King MelroseKing Melrose

King Melrose est un nouvel auteur-compositeur et interprète québécois originaire de la région de Lanaudière qui nous arrive avec un premier album. Il avait remporté le Prix du public du Festival international de la chanson de Granby en 2010. Ceux qui ont vu le film Il était une fois les Boys ont aussi eu la chance de voir le jeune homme de 24 ans dans son propre rôle musical. Sébastien Côté présente un son pop à forte tendance soul qui ne manquera pas de séduire un vaste public, comme ce fut le cas pour son premier extrait lancé l’automne dernier, « Sauve-moi de toi ». King Melrose possède une voix unique et un style flamboyant qui en font une superstar instantanée. En plus, il nous offre plusieurs très bonnes chansons parmi les 12 présentées, dont l’inoubliable « Poser un lapin ». Voilà un artiste unique qui apporte une bouffée de fraîcheur dans le paysage musical québécois. (février 2014)

Tandem

½

Jay Malinowski & The Deadcoast – Martel

Jay Malinowski & The DeadcoastMartel

Membre du groupe ontarien Bedouin Soundclash, Jay Malinowski présente un deuxième album solo. Martel est un projet ambitieux de 18 titres, un album-concept qui remonte l’arbre généalogique de Malinowski. Les cordes règnent sur ce disque aux accents britanniques, avec des influences variant entre les Manic Street Preachers et les Beatles. Il pousse même l’audace jusqu’à reprendre « Sloop John B » des Beach Boys, un des moments les plus divertissants de l’album, même s’il cadre plus ou moins dans l’ensemble. À noter qu’on peut entendre le Louisiannais Zachary Richard chanter en français sur « Dying Californian ». L’album peut sembler difficile d’approche au premier abord, mais après avoir laissé défilé quelques pistes, on réussit à entrer dans l’univers qui nous est offert. Il s’agit en bout de ligne d’un disque solide avec de très belles qualités créatives. (février 2014)

Pirates Blend / Sony

½

André Rieu – Love Letters

André RieuLove Letters

En compagnie de l’Orchestre Johann Strauss, le violoniste André Rieu présente son choix des plus beaux morceaux romantiques. On peut entendre des pièces d’Elgar, Grieg, Massenet et Cole Porter, mais aussi des compositions célèbres comme « Qué sera sera », « Plaisir d’amour », « My Heart Will Go On » (de Titanic), le thème de Godfather et le thème de Romeo and Juliet. Chacune des 15 pièces est magnifiquement interprétée et rend parfaitement justice à la version originale. Cette réédition d’une compilation parue en 2008 présente la musique idéale pour accompagner votre soirée de la St-Valentin dans une superbe ambiance romantique. (février 2014)

Decca / Universal

½

Dick Rivers – Fidèle

Dick RiversFidèle

Fidèle à l’esprit du rock depuis 50 ans, le légendaire chanteur français Dick Rivers souligne l’occasion en présentant un nouvel album de 12 titres. Il propose plusieurs pièces de grande qualité dans un rock accessible avec quelques tendances blues. Il ne semble pas avoir perdu sa fougue d’antan et il surprend par son originalité. L’édition québécoise du disque inclut aussi 4 succès en boni enregistrés en concert à l’Olympia de Paris : « Roule pas sur le Rivers », « Viens tout connaître », « Les yeux bleus » et « Faire un pont 9 ». Avec Fidèle, Rivers prouve qu’il demeure bien pertinent après toutes ces années. (février 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 3, 28 février 2014)

Mouche / Musicor

½

Ruben Studdard – Unconditional Love

Ruben StuddardUnconditional Love

Après plus de 10 ans de carrière, le chanteur R&B à tendance jazz nous propose un 6e album. Il nous présente un bon nombre de standards, mais aussi des morceaux originaux, comme « Meant To Be » en conclusion du CD. David Foster fait partie des nombreux réalisateurs à travailler sur l’album, un disque romantique avec beaucoup de classe. Parmi les classiques que reprend le chanteur avec sa superbe voix, on retrouve « My Love » de Paul McCartney and Wings, « They Long To Be (Close To You) » des Carpenters (avec Stevie Wonder à l’harmonica) et « I Can’t Make You Love Me » de Bonnie Raitt. Pour ajouter un peu de romantisme à vos soirées de couple, Ruben Studdard demeure un excellent choix. (février 2014)

(lire aussi dans le magazine Vol. 10 No 2, 21 février 2014)

Verve / Universal

Supersuckers – Get the Hell

SupersuckersGet the Hell

Le groupe rock garage de l’Arizona existe déjà depuis 25 ans et pour l’occasion il nous revient avec un premier nouvel album en 6 ans. Ce neuvième album du groupe nous les présente dans une forme incomparable où les riffs énergiques et les textes sans trop de sérieux se bousculent dans un rock ‘n’ roll de grande qualité. Le disque se situe quelque part entre le punk rock dénonciateur de leurs débuts et le hard rock poseur qu’ils semblaient ridiculiser à une époque pas si lointaine. En fait, c’est lorsqu’ils ne se prennent pas au sérieux que les Supersuckers sont à leur meilleur. Et en ce sens, Get the Hell devient un très bon album qui ne vous donnera aucun répit pendant 35 minutes où défilent les 11 compositions originales et 2 reprises. Ces reprises sont les surprenantes mais réussies « Never Let Me Down Again » de Depeche Mode et « Rock On » de Gary Glitter. Avec ce très bon disque, Eddie Spaghetti et sa bande prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur fougue et qu’ils ont encore suffisamment d’énergie pour poursuivre leur carrière pour plusieurs années. (février 2014)

Acetate / MVD

½

Cole Swindell – Cole Swindell

Cole SwindellCole Swindell

Originaire de la Georgie, Cole Swindell est ami avec Luke Bryan et on peut rapidement faire un lien entre les deux chanteurs de country contemporain. Swindell a d’ailleurs écrit plusieurs chansons pour son ami. Cet album éponyme est le premier en carrière pour l’auteur-compositeur et interprète qui présente un son country très radiophonique, avec quelques petites touches subtiles de hip hop. Son premier succès, « Chillin’ It », n’est pas sans rappeler « Cruise » de Florida Georgia Line interprétée par Luke Bryan. Il s’agit là d’un des principaux problèmes de cet album alors que chaque pièce en rappelle une autre et que Swindell semble avoir de la difficulté à imposer sa propre personnalité. « Hey Y’All » en ouverture du disque présente un bon divertissement, mais peu d’autres moments réussiront à attirer votre attention, malgré de bonnes mélodies. (février 2014)

Vidéoclip : « Chillin’ It »

Warner

½

Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra – Fuck Off Get Free We Pour Light on Everything

Thee Silver Mt. Zion Memorial OrchestraFuck Off Get Free We Pour Light on Everything

Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra (ou A Silver Mt. Zion) est né à Montréal en 1999 d’un projet parallèle d’Efrim Menuck de Godspeed You! Black Emperor. Quelques changements de nom plus tard et avec de solides albums sous le bras, le groupe poursuit son exploration musicale avec tout un orchestre de cordes grinçantes. Avec seulement 6 titres dont 3 qui franchissent la barre des 10 minutes, vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas d’une musique pop trop facile d’accès, bien au contraire! On peut plutôt sentir toute une rage à travers leur expérimentation qui peut en certaines occasions rappeler vaguement les intentions premières du punk ou l’agressivité du métal. Les textes sont souvent politiques et/ou provocateurs et l’ensemble peut être quelque peu cacophonique. Par contre, la ligne directrice est plus claire que jamais pour le groupe qui semble avoir enfin découvert le son qui le caractérise. (février 2014)

Constellation

½

Warpaint – Warpaint

WarpaintWarpaint

Le quatuor indie rock / indie pop féminin de Los Angeles est de retour avec un deuxième album, 4 ans après The Fool qui avait pris la critique par surprise. Réalisé par Flood, cet album éponyme poursuit dans l’univers vaporeux que le groupe réussit à produire, avec des couches musicales subtiles et enivrantes. Les quatre ans entre les deux albums auront en plus permis de cimenter le groupe et de présenter un disque avec une plus grande cohésion. Les fans de Bat For Lashes et de Cocteau Twins ne risquent pas d’être trop dépaysés, mais le groupe demeure malgré tout totalement original… et toujours aussi captivant! (février 2014)

Rough Trade

½

 

 

 

       

 

 

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