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0-9 - 7 Weeks -
A - Active Child
- Adams, Ryan -
Akinmusire, Ambrose - Alesana - Alkaline
Trio - All Time
Low - Amos, Tori - Arctic Monkeys -
Arno -
Asa -
Aznavour, Charles -
B - Bad Meets
Evil - Bang Tango - Beady Eye -
Beastie Boys -
Beyoncé -
Big Sean -
Big Talk -
Biolay, Benjamin (2) -
Björk -
Black Keys, The -
Blige, Mary J. -
blink-182 - Boisjoli,
Brigitte - Bombay Bicycle
Club - Brains, The -
Breaching Vista - Bridges, Jeff - Brown, Chris -
Bublé, Michael -
Burgh, Chris de -
Bush -
Bush, Kate -
Butler, Taurey -
C - Cake -
Camille -
Caracol -
Cars, The -
Casal, Luz -
Cascada -
Chanté, Keshia -
Chase and Status -
Chickenfoot -
Clerc, Julien -
Coldplay -
Cold War Kids -
Cowboys Fringants -
Cruz, Taio -
Cut Copy -
D -
Daho, Étienne - Danger Mouse & Daniele Luppi
- Dangerous! -
The Dears -
Death Cab For Cutie
-
Decemberists, The -
Denamur, Claire -
Dengue Fever -
Derülo, Jason -
Déry, Marc -
Destroyer -
DeVotchKa -
Dø, The -
Doba -
Doolittle, Eliza -
Down with Webster -
Drake -
Duran Duran -
Dwarves -
E -
East Bay Ray and the Killer Smiles
-
Eisley -
Elbow -
Evanescence -
F - Faccini, Piers -
Faithfull, Marianne - Fall, The -
Falling In Reverse - Fersen, Thomas
-
Florence + the Machine
- Foo Fighters -
G - Galactic -
Gallagher, Noel -
Guetta, David (2)
- Gym Class Heroes -
H - Hall, Daryl -
Hangmen, The - Harper, Ben - Harvey, PJ -
Heartsounds -
Hedley -
Henry, Joe -
Holland, Jolie -
Hollywood Undead -
Hudson, Jennifer -
I - Ima -
Irglova, Marketa -
Isaak, Chris -
Isaiah, Daniel -
I Set My Friends On Fire
-
J -
Jane's Addiction
- Jayhawks, The - Jay-Z & Kanye West
-
Jean, Nikki - Jodoin,
Geneviève - Jonas, Joe - Jones, Booker T.
- Jones, Oliver - Jorane -
Joy Formidable, The -
Justice -
K -
Kaeshammer, Michael - Kaiser
Chiefs - Kearney, Mat - Keren Ann
- Kills, The -
Kooks, The -
Kravitz, Lenny -
Kylie -
L - L - Lady Gaga -
Lafontaine, Roxane de -
Lapointe, Éric et l'OSM - Lavigne, Avril
- Lee, Amos -
Lehman, Patrick -
Letlive -
Lights -
Li, Lykke -
Living With Lions -
Lloyd -
LMFAO -
Lopez, Jennifer -
Lott, Pixie -
Lovano, Joe -
Luyas, The -
M - Maestro - Magic System
- Magnan, Paule
- Malajube -
Malkmus, Stephen and the Jicks
-
Man Man - Manzanera,
Phil - Marianas Trench - Marie-Christine -
Mastodon - McKagan's Loaded,
Duff - Metronomy - MG3 -
Milman, Sophie - Milow -
Mindless Behavior -
Misses Satchmo -
Moby -
Modja, Inna - Mogwai -
Mohombi -
Moore, Katie -
Morello, Tom The
Nightwatchman -
Mother Mother - Motörhead -
N - Nada Surf - Naim, Yael -
Ndegéocello, Meshell
- Needtobreathe -
Nekromantix -
Nelson, Willie
& Marsalis, Wynton - New
Found Glory - Nickelback - Nicks,
Stevie -
O - Ok Volca -
P - Pangman, Alex
- Panic!
At The Disco - Papillon - Pearl Jam -
Perri, Christina -
Peter Bjorn and John
-
Picard, Pascale Band -
Pitbull -
Ponty, Clara -
Portugal. The Man -
Potvin, Roxanne -
Protest The Hero -
R - Radiohead -
Red Hot Chili Peppers -
Reed, Lou & Metallica -
R.E.M. -
Rhino Bucket -
Rihanna -
Roberts, Sam Band -
Roots, The -
Rowe, Sean -
Rowland, Kelly -
Royal Bangs -
Rubio, Paulina -
Rue Kétanou, La -
S - Scott, Jill -
Set Your Goals - Sexsmith, Ron
- Shaolin Temple
Defenders - Shock, Stefie -
Simon, Paul -
Simple Plan -
Smashing Pumpkins - Social
Distortion - Souchon, Alain
- Spears, Britney
- Staind -
Stan, Alexandra -
Steel Panther -
Stemm - Stone, Joss - The Streets -
Strokes, The -
Sublime with Rome -
Sum 41 -
SuperHeavy -
T - Tempah, Tinie
- Thursday - Tiësto -
Tinariwen -
Track, Matt -
Turner, Frank -
Turner, Kreesha -
TV On The Radio -
U - UFO -
V - Vedder, Eddie
- Vines, The -
W - Waits, Tom -
Waterboys, The - White Lies -
Whitmore, William Elliott
- Wilco -
Winehouse, Amy -
Y - Yelle -
Yes -
ARTISTES VARIÉS -
Creepersin /
Diemonsterdie /
Others -
Have Yourself a Merry Little Christmas
-
Radio-Canada 1936-2011 : 75 ans, 75
chansons

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7 Weeks
- Dead of Night
Le groupe de métal
français indépendant 7 Weeks s’est inspiré du film de 1972 réalisé par
Bob Clark, Dead of Night, pour écrire la musique de cet
album qui se veut un projet parallèle dans la carrière discographique du
groupe (leur prochain album est prévu pour la mi-2012). La musique prend
une direction plus sombre et lugubre sur ce disque qui inclut aussi des
extraits de dialogues du film. Julien Bernard et sa bande
réussissent le tour de force de nous captiver dans leur univers
d'horreur pendant 45 minutes. Voici donc un album-concept de grande
qualité, le meilleur enregistrement du groupe à ce jour. À découvrir!
(avril 2012)
Vidéoclip :
« Four Again » |
F2M Planet
  ½
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Active Child - You Are All I See
Active Child est un projet du chanteur et musicien Pat Grossi,
qui a déjà fait partie du Philadelphia Boys Choir. Il
s’inspire de la musique électronique des années 1980, comme New
Order, puis il ajoute sa voix de falsetto et de la harpe. Le
résultat est un mélange d’électronique et de chant choral, sur un
fond de pop alternative plutôt planante. De par la voix de Grossi,
on ne peut s’empêcher de comparer Active Child avec Antony and
the Johnsons, mais aussi avec A-ha pour les plus âgés. Ce
qui est particulièrement remarquable sur ce premier album, c’est que
même si les inspirations viennent directement des années 1980,
Active Child réussit à créer une musique originale et contemporaine,
une musique des années 2010. You Are All I See réussit à
créer une très belle atmosphère à travers ses 10 titres. L’album est
généralement doux et enveloppe magnifiquement les textes
significatifs de Grossi. Le seul bémol à apporter concerne la voix
très haute de Grossi qui peut devenir agaçante à la longue, malgré
un très bel enrobage. En conclusion, Active Child est non seulement
la découverte du mois, mais certainement l’une des plus belles
découvertes de l’année 2011. (découverte du mois de novembre 2011)
Vidéoclip :
« Playing House » |
Vagrant
/
Universal
  ½
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Ryan Adams
- Ashes & Fire
Depuis l’an 2000, on peut dire que le chanteur folk country alternatif
de la Caroline du Sud a été plutôt prolifique lançant pratiquement un
nouvel album à chaque année. Ashes & Fire représente un retour
pour lui après 3 ans d’absence, puisque son album de 2010,
III/IV, était en fait issu de sessions d’enregistrement
remontant à 2006-2007. Les Cardinals, son ancien groupe,
n’existent plus et c’est véritablement en solo qu’il attaque ce nouveau
disque. Entièrement folk, l’album replonge dans le Bob Dylan du
début des années 1970. L’atmosphère est douce et feutrée mettant
seulement en évidence la voix et la guitare d’Adams. Quelques
arrangements discrets viennent habiller l’ensemble en certaines
occasions, mais le disque se veut avant tout un album d’auteur, sans
grandes envolées musicales. Même si dans le genre on compte de nombreux
artistes qui sont supérieurs à Ryan Adams par leur créativité et leur
émotivité, il reste qu’il nous offre un disque qui s’écoute bien et dont
l’ambiance générale plaira aux amateurs de folk. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Lucky Now » |
Capitol
/
EMI
  
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Ambrose Akinmusire - When
the Heart Emerges Glistening
Ambrose Akinmusire est
un trompettiste jazz de 28 ans qui a grandi à Oakland en Californie. Son
quintet nous offre un deuxième album (le premier pour Blue Note) qu’Ambrose
coréalise avec Jason Moran, qui l’accompagne aussi au piano sur 2
pistes. Le jeune musicien signe 11 des 13 morceaux présentés, tous
instrumentaux sauf pour « My Name is Oscar » sur lequel il parle. Cette
pièce a été composée en l’honneur d’Oscar Grant, un
afro-américain de 22 ans non armé qui s’est fait tirer et tuer par la
police à Oakland en 2009. Ambrose a la particularité de nous offrir
plusieurs titres intrigants (« Confessions to my Unborn Daughter », « Tear
Stained Suicide Manifesto ») et avoue qu’il écrit toujours le titre
avant de commencer à composer, question de s’inspirer un peu. Il rend
hommage à sa mère dans 2 intermèdes, « Ayneh (Cora) » et « Ayneh
(Campbell) », et comme son nom signifie « miroir », il l’a aussi inversé
pour la pièce « Henya ». Ambrose Akinmusire alterne tout au long du
disque entre moments de pure tendresse et folie intense avec solos à
l’emporte-pièce. Il réussit à véritablement donner une voix unique à son
instrument. Malgré son jeune âge, on peut déjà le comparer aux plus
grands. Voici donc un musicien à suivre de près au cours des prochaines
années. (juillet 2011) |
Blue Note /
EMI
  ½
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Alesana - A Place Where the Sun is
Silent
Après avoir débuté à Baltimore, c’est en Caroline du Nord que le groupe
post hardcore Alesana s’est véritablement établi en 2004. Fraîchement
signé sur l’étiquette Epitaph, il nous présente maintenant son 4e album.
Son disque précédent,
The Emptiness, était un album-concept basé sur un roman d’Edgar
Allan Poe, Annabel Lee. Toujours aussi théâtral, le groupe
revient encore avec un album-concept, mais cette fois-ci inspiré d’un
poème, la première partie de la Divine Comedy de Dante
Alighieri intitulée Inferno. Pendant 62 minutes, le groupe
nous raconte avec passion une histoire en 2 actes qui n’est pas sans
nous rappeler les œuvres conceptuelles de Green Day, mais surtout
de My Chemical Romance. Les arrangements vont de ballades
discrètes au piano à des grandes envolées orchestrales avec des cordes
et une chorale d’enfants, le tout accompagnant la voix parfois criarde
typique au screamo. A Place Where the Sun is Silent s’écoute
exactement comme on écoute une histoire. L’inconvénient est que l’on a
donc l’obligation d’embarquer dans l’histoire pour être intéressés. Par
conséquent, c’est un album qui plaira à plusieurs tout en laissant un
large public derrière lui. Ceux qui apprécient particulièrement les
albums de rock théâtral risquent fort d’apprécier l’histoire qu’a à nous
offrir Alesana. (mars 2012)
Vidéoclip :
« Lullaby of the Crucified » |
Epitaph
  
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Alkaline
Trio - Damnesia
Pour souligner son 15e
anniversaire, le groupe pop punk de Chicago Alkaline Trio nous propose
un album quelque peu différent par rapport à ce qu’il a fait dans le
passé. Il a décidé de présenter quelques-unes de ses pièces favorites
dans une version acoustique plus intime. On y trouve 12 de ces titres
déjà bien connus des fans, en plus d’une reprise des Violent Femmes,
« I Held Her In My Arms », et 2 nouvelles compositions, « Olde English
800 » et « I Remember a Rooftop ». Damnesia a principalement
l’avantage de nous présenter une nouvelle facette de ce groupe pop punk
qui nous a habitués à une énergie constante. Par contre, la plupart de
leurs compositions ne sont pas suffisamment puissantes d’un point de vue
créatif pour conserver notre intérêt dans une version dépouillée. Disons
que l’album leur donne avant tout un nouveau produit à promouvoir lors
de leur tournée du 15e anniversaire qui s’annonce comme la plus
importante de leur carrière. (octobre 2011) |
Heart & Skull
/
Epitaph
  
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All
Time Low - Dirty Work
Le groupe pop punk de Baltimore est de retour avec un nouvel album, 2
ans après l’excellent
Nothing Personal qui l’a amené un peu partout à travers le
monde. C’est peut-être le fait d’avoir travaillé comme des forcenés au
cours des dernières années qui leur donne le goût de s’éclater et de
faire la fête sur Dirty Work. Ou bien ils n’ont tout simplement
pas encore perdu leur attitude d’adolescents qui les caractérise depuis
le début de leur carrière. L’hymne de party par excellence se trouve ici
sur « I Feel Like Dancin’ », une pièce co-écrite avec Rivers Cuomo
de Weezer. Par contre, plusieurs pièces de l’album présentent un
côté un peu plus sérieux. Tout au long du disque, l’accent est mis sur
la qualité des mélodies, des riffs et de la rythmique. On retrouve donc
bon nombre de pièces accrocheuses à souhait qui, avec un peu d’appui des
radios, ont tout ce qu’il faut pour devenir de grands succès,
particulièrement l’excellente « Time-Bomb », ma préférée de l’ensemble
qui a été co-écrite avec Pierre Bouvier et Chuck Comeau de
Simple Plan. Dirty Work présente assurément bien peu
d’éléments de punk et constitue plutôt une oeuvre pop de catégorie
supérieure, une production monstre. On n’y trouve peut-être plus les
éléments créatifs qui ont permis à leur album précédent de devenir l’un
des meilleurs dans le genre au cours des dernières années, mais ce
nouveau disque possède tous les éléments nécessaires pour acquérir la
reconnaissance universelle, même chez les moins grands amateurs de rock.
(septembre 2011)
Vidéoclip :
« I Feel Like Dancin’ » |
Interscope
/
Universal
  ½
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Tori Amos
- Night of Hunters
Night of Hunters
est un album-concept basé sur des variations d’œuvres classiques par
Bach, Debussy, Satie, Schubert, Schumann,
Mendelssohn et plusieurs autres. Il suit le voyage d’une femme en
détresse alors qu’elle se retrouve à la fin d’une relation. Tori s’est
essayée à des œuvres concepts par le passé, mais il faut avouer que ce
ne fut pas toujours réussi. Sur ce nouvel album, elle réussit à trouver
le ton juste, avec ce qu’il faut de retenue pour ne pas voler la vedette
à l’œuvre musicale derrière elle. L’atmosphère feutrée du disque est
parfaitement maintenue jusqu’à la fin, le tout dans une grande richesse
musicale due à des arrangements de premier plan par John Philip
Shenale. Évidemment, étant fondé avant tout sur des œuvres
classiques, Night of Hunters ne rejoindra pas son public pop. Par
contre, elle met de l’avant ici ses racines classiques pour notre plus
grand plaisir. Le résultat est surprenant, grandement intéressant et
surtout, tellement plaisant à écouter. (novembre 2011) |
Universal
  ½
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Arctic Monkeys - Suck It and See
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Peu importe l'affection qu'on leur porte, les quatre gars de
Sheffield font partie du petit club fermé de ceux qui comptent.
Inutile donc de rappeler que
Suck It and See faisait partie
des disques les plus attendus de l'année. Heureux de voir que malgré
une popularité toujours au sommet, les
Arctic
Monkeys ne perdent pas
pied. Heureux d'entendre que, même si
Suck It and See est
déjà le quatrième album en cinq ans sorti par les britanniques, rien
ne laisse présager d'un groupe qui finirait en roue libre. Beaucoup
se sont écroulés après un premier opus détonnant, peu ont confirmé
au point de devenir l'un des meilleurs groupes britanniques actuels.
Et les Arctic
Monkeys sont de ceux-là. De ceux qui savent piloter
justement, négociant parfaitement les virages au cordeau,
s'escrimant à évoluer sans cesse sans abandonner ce qu'ils ont déjà
su créer. Alex Turner et sa bande sont donc malins comme des
singes et ça tombe bien. Alors ce
Suck It and See sonne comme
une synthèse du vécu du groupe. Profondément anglais dans le ton et
l'élégance mais qui emprunte un son plus terreux, la rudesse du
désert californien certainement héritée de leur précédente
collaboration avec
Josh Homme. Pour information, le disque a
été enregistré par
James Ford
(comme pour
Humbug) en
Californie dans le mythique studio du
Nevermind de
Nirvana. Exits les guitares
énervées, les rythmes endiablées des jeunes téméraires survoltés.
Suck It and See abrite un florilège de morceaux
mid tempo dont
les guitares misent plus sur la lourdeur et la saturation que sur
l'énervement (« Brick By Brick », « All
My
Own
Stunts », «
Don’t
Sit
Down ’Cause I’ve Moved
Your Chair »).
Humbug annonçait déjà
ce virage... Le jeu de
Matt Helders prend la même direction.
Le batteur troque ses fougueuses rythmiques contre une rythmique
plus lourde et métronomique. Si
Suck It and See prend toute
sa dimension dans la durée, il surprend un peu moins que ses
prédécesseurs. Il n’en reste pas moins que les
Monkeys restent
d’excellents compositeurs de chansons («
Reckless
Serenade », «
She’s Thunderstorm », « The
Hellcat
Spangled
Shalalala ») et Alex
Turner un auteur habile et subtil. (octobre 2011)
|
   ½
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Arno -
BRUSSLD
Voici le 18e album de ce
poète et rockeur belge hors du commun. Sur BRUSSLD, il nous
présente 11 chansons originales, en plus d’une reprise au piano de « Get
Up, Stand Up » du légendaire chanteur reggae Bob Marley. Celui
qu’on pourrait considérer comme le Tom Waits belge nous offre un
album bilingue avec presque autant de chansons en français qu’en
anglais. Voix rocailleuse et guitares expérimentales, arrangées à la
façon blues rock et folk, voilà un peu le portrait de cet enregistrement
typique à la discographie hétéroclite d’Arno, mais unique dans le
paysage musical européen. L’originalité est toujours au rendez-vous,
mais il vous faudra tout de même faire un certain effort en écoutant
l’album pour réussir à véritablement entrer dans cette atmosphère bien
particulière qu’est celle d’Arno. (avril 2012) |
Naïve
/
SIX
  ½
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Asa
- Beautiful Imperfection
Asa est née à Paris et a grandi à Lagos au Nigeria. Elle présente
maintenant son deuxième album, Beautiful Imperfection. Enregistré
à Montreuil en France, le disque nous propose une grande variété de
styles avec des textes en anglais et en yoruba. L’ensemble est un doux
mélange de pop et de soul, mais contient tout de même des rythmes
entraînants de reggae qui réussissent à nous capturer à un moment ou à
un autre. Elle possède assurément de grandes influences du soul et du
R&B des années 1960, et on peut aussi détecter un grand attachement au
gospel en certaines occasions. Asa nous offre donc un album léger et
joyeux qui s’écoute sans grands efforts. Sans révolutionner le genre,
les compositions sont de qualité et à l’image de leur talentueuse
créatrice. Asa progresse donc de belle façon avec ce deuxième album qui
contribue à façonner un peu plus son style. (décembre 2011)
Vidéoclips :
« Why Can’t We » -
« Be My Man » |
Naïve /
Justin Time
/
SIX
  ½
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Charles Aznavour -
Toujours
Même à 87 ans, rien ne
peut arrêter cette légende vivante de la chanson française. Encore une
fois, Aznavour nous offre 12 compositions puissantes et sentimentales
dans un style qui varie entre des grandes chansons parisiennes et de la
bossa nova brésilienne (« Viens m’emporter »), avec un détour
occasionnel par Broadway et l’Espagne (« Flamenca Flamenco »). Pour ce
ixième album, Aznavour s’entoure de deux arrangeurs de renom : Eumir
Deodato (Frank Sinatra, Aretha Franklin, Astrud
Gilberto, Björk) et Yvan Cassar (Mylène Farmer,
Johnny Hallyday, Claude Nougaro). Il s’offre un superbe
duo avec Thomas Dutronc sur « Elle ». Finalement, la photo de la
pochette est de Karl Lagerfeld. Aznavour n’a rien perdu de sa
fougue et nous offre encore une fois un album solide qui plaira
assurément à ses fans. Toujours est un disque à la hauteur de son
immense réputation. (novembre 2011) |
EMI
/
SIX
   ½
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Bad
Meets Evil - Hell: The Sequel
En 1997, avant de se lancer dans une carrière solo, Eminem a fait
partie d’un duo de rap pour une courte période en compagnie de Royce
da 5’9’’, Bad Meets Evil. Ils n’avaient à l’époque qu’enregistré
quelques chansons en plus d’offrir des spectacles aux alentours de
Détroit. C’est le rappeur Proof (D12) qui les avait
regroupés à ce moment-là, et son meurtre en 2006 les a ramenés ensemble.
Hell:The Sequel constitue en fait un regroupement de divers
enregistrements du duo, donc le résultat manque quelque peu de
constance. Considéré comme un mini-album avec 9 pièces totalisant 37
minutes, le disque est également offert dans une version de luxe avec 2
titres additionnels, ce qui ressemble un peu plus à un album complet
avec ses 46 minutes. Le côté le plus intéressant de cet album est qu’il
ramène Eminem la superstar dans un rap de rue, un peu plus brut que ce
qu’il a fait depuis ses débuts en solo. Royce présente aussi de belles
qualités en tant que rappeur, des qualités qu’il avait semblé avoir de
la difficulté à présenter dans sa carrière solo. Voici donc un album
présentant quelques points d’intérêt pour les amateurs de rap
underground et de ces 2 rappeurs. (août 2011)
Vidéoclip :
« Fast Lane » |
Shady /
Universal
  
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Bang Tango
- Psycho Cafe (1989) (réédition de 2011)
En 1989, le hard rock (ou pop metal) était au sommet des palmarès et les
plus importantes compagnies de disques étaient toutes à la recherche du
nouveau groupe aux cheveux longs qui allait franchir de nouvelles
barrières de popularité. Parmi tous ces groupes, l’un des plus
sous-estimés a sans doute été le quintet glam rock de Los Angeles Bang
Tango qui a pourtant lancé cette année-là un album de hard rock très
solide. Grandement influencé par
Aerosmith et Guns N’ Roses,
le groupe présentait aussi des similarités avec Living Colour et
les Red Hot Chili Peppers par les rythmiques funk qu’il intégrait
à son style. Le groupe n’a peut-être pas obtenu le succès escompté, mais
il a tout de même su laisser sa trace dans cette scène musicale de Los
Angeles. Vingt-deux ans après sa sortie, voilà qu’on nous propose une
réédition de Psycho Cafe, une édition limitée à 2 000 copies
numérotées. On peut donc à nouveau entendre les succès « Someone Like
You » et « Breaking Up a Heart of Stone », ainsi que les excellentes « Attack
of Life » et « Wrap My Wings ». Simultanément, on nous offre une
réédition de
Dancin’ on Coals (1991) avec 2 titres en boni, dont un en
concert, ainsi qu’une réédition du mini-album en concert
Ain’t No Jive… Live! (1992). Le temps est donc venu de
redécouvrir l’un des acteurs de la Sunset Strip de la fin des années
1980. (juin 2011)
Vidéoclips :
« Someone Like You » -
« Breaking Up a Heart of Stone » |
MCA /
Metal Mind
/
MVD
  ½
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Beady Eye - Different Gear,
Still Speeding
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Est-ce bien utile de rappeler que
Beady
Eye est né sur les cendres
encore chaudes d'un
Oasis qui a fini par exploser en vol.
C'était le 28 août 2009, à Saint-Cloud, juste avant de monter sur la
scène du festival Rock En Seine. Depuis ce jour,
Noel Gallagher
a officiellement quitté le groupe et Oasis a mis fin à ses jours...
Les deux frangins séparés n'ont pas manqué de repartir sur des
projets individuels.
Liam n'a pas quitté les siens puisque,
suivi par Gem Archer,
Andy Bell
et
Chris Sharrock,
les ex-Oasis montent Beady
Eye. Un nouveau terrain de jeu tout frais
dont le groupe défend un état d'esprit plus démocratique que jamais,
Liam assurant qu'il n'y a pas de leader. Comme libérés d'un poids,
les ex-Oasis livrent un disque ancré dans la plus pure tradition pop
rock, accompagnés de
Steve Lillywhite
(U2,
Peter Gabriel,
Simple Minds, ...) aux manettes. Et
malgré ses influences toujours très marquées pop 60s/70s (voire
50s), Beady
Eye sonne étonnamment frais, glissant treize titres
assez homogènes et bien ficelés avec une impression de légèreté. De
quoi repartir faire une tournée des salles à taille humaine avec
quelques bons titres dans les valoches (« Four
Letter Word », «
Wind
Up Dream », « Kill For A
Dream »). Mais après ça, tout est dit.
Different Gear, Still Speeding
ne changera pas l’obscure face du
rock et risque de souffrir d’un singulier manque de mordant. Car si
Liam se veut être une légende, il faudra agir en tant que telle. Le
bon devra s’effacer au profit de l’exceptionnel ce qui, pour le
moment est loin d’être le cas. Et lorsqu’on veut convoquer les
légendes – les vraies – («
Beatles
and
Stones »), mieux
vaut être armé jusqu’aux dents. Moins présomptueux et conscient des
faits, Liam résumait lui-même la situation aux
Inrocks : « On
n’avait pas de grande ambition, on voulait simplement continuer à
faire de la musique. Ça ne va pas plus loin. » Alors si c’est lui
qui le dit… (avril 2011) |
  
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Beastie Boys - Hot Sauce Committee Part Two
En 2009, les Beastie Boys ont dû mettre sur la glace leur projet en
2 parties, Hot Sauce Committee, lorsqu’Adam Yauch a
été diagnostiqué du cancer. Par la suite, ils ont laissé tomber la
première partie pour se concentrer sur la deuxième qui nous est
maintenant offerte. Le groupe rap qui fut très influent dans les
années 1980 ne surprendra que bien peu de gens avec ce nouvel album.
En fait, ils ne nous offrent qu’une nouvelle variation de leur style
déjà bien établi. Là où ils réussissent à surprendre, c’est qu’ils
reviennent à une attitude un peu plus adolescente, ce « je m’en
foutisme » qui les caractérisait si bien sur leurs premiers
enregistrements. Disons que leurs quelques tentatives de se prendre
au sérieux n’ont pas représenté le meilleur de leur carrière et
qu’un tel retour aux sources était grandement souhaitable. Le groupe
nous présente quelques titres mémorables comme « Make Some Noise »,
« Too Many Rappers » (avec NAS), « Say It » et « Don’t Play
No Game That I Can’t Win » (avec Santigold). D’accord, les
Beastie Boys ne sont plus à l’avant-scène du rap, mais Hot Sauce
Committee Part Two nous prouve que le groupe peut encore bien
performer dans le style qu’il a créé et bien utiliser la technologie
d’aujourd’hui. Voici donc un très bon disque qui comblera leurs fans
de longue date… (juillet 2011) |
Capitol /
EMI
  ½
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Beyoncé - 4
L’ex-membre de Destiny’s Child nous présente son 4e album
depuis qu’elle s’est lancée dans une carrière solo il y a 10 ans. La
chanteuse R&B nous avait présenté un disque plutôt moyen en 2008,
I Am… Sasha Fierce, malgré le méga-succès « Single Ladies
(Put a Ring on It) ». Beyoncé a donc un défi de taille avec 4,
soit celui de nous présenter un album intéressant dans son ensemble.
Dès la ballade d’ouverture, « 1+1 », elle semble décider à nous
convaincre de la puissance de sa voix, mais elle nous laisse
malheureusement indifférents par le manque d’émotion qu’elle réussit
à nous transmettre. Le résultat est qu’on a hâte à la prochaine
pièce et qu’on espère seulement que ce ne sera pas le cas tout au
long du disque. Un bien drôle de choix pour débuter un album… Trois
autres ballades suivront, et feront sûrement perdre patience à ceux
qui préfèrent le côté pop dansant de Beyoncé. Il n’y a que la 4e, «
Best Thing I Never Had », qui risque de capter votre attention et de
vous rester en tête. Par la suite, les pièces alterneront entre des
morceaux rythmés et d’autres plus introspectifs, mais surtout, les
moments mémorables demeureront plutôt rares. On retrouve bien
quelques moments un peu plus originaux que sur le précédent disque
et la performance vocale de Beyoncé demeure solide, mais 4
manque définitivement d’un succès commercial de l’ampleur de
« Single Ladies ». Il risque donc d’être très vite oublié,
malheureusement. (septembre 2011)
Vidéoclips :
« Run the World (Girls) » -
« Best Thing I Never Had » |
  
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Big
Sean - Finally Famous
Après une série d’enregistrements divers, le protégé de Kanye
West nous arrive avec son premier album officiel, tiré par le
succès « My Last » avec Chris Brown. Le rappeur nous offre un
très bon mélange de rap underground et de musique un peu plus grand
public. « I Do It » est un succès garanti, pendant qu’avec « Dance
(A$$) », sur laquelle il utilise un échantillonnage de MC Hammer,
il espère faire bouger le derrière des plus jolies filles. Big Sean
va dans des territoires un peu plus sensuels sur « Marvin &
Chardonnay », grâce à Kanye West qui pousse l’audace en tant que
réalisateur à ajouter des bruits de lit qui grince à un rythme
plutôt régulier… Excellent rappeur, Sean réussit à donner plusieurs
dimensions à son album en s’entourant de chanteurs et d’excellents
musiciens. Les 12 pièces sont suffisamment variées pour conserver
notre intérêt, tout en étant parfaitement liées. Finally Famous
est un album à la fois créatif et plaisant à écouter,
possiblement l’un des meilleurs albums de rap de 2011. Voici donc un
très bon premier essai par un gars rempli de talent qu’il faudra
surveiller de près. (découverte du mois de septembre 2011)
Vidéoclip :
« My Last » |
Def Jam
/
Universal
  ½
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Big Talk - Big Talk
Big Talk est un projet du batteur des Killers, Ronnie
Vannucci Jr, qui nous présente son tout premier album en
compagnie du guitariste Taylor Milne. Réalisé par Vannucci et
Joe Chicarelli (The Strokes), l’album éponyme présente
un mélange de post-punk, new wave et pop rock. Les mélodies sont
toujours excellentes et sont accompagnées de rythmes entraînants.
Vannucci puise beaucoup de son inspiration dans le son new wave du
début des années 1980. Par exemple, le synthétiseur et la section
rythmique du premier extrait, « Getaways », ne sont pas sans nous
rappeler The Cars. Vannucci joue de tous les instruments et
confirme ainsi ses talents multiples. Même comme chanteur il est
plutôt impressionnant, puisqu’il possède une très belle voix,
parfaitement adaptée à sa musique. Voici donc un premier album
solide, avec une ligne directrice claire et qui demeure efficace
jusqu’à la fin. (découverte du mois de décembre 2011)
Vidéoclips :
« Replica » -
« Big Eye » |
Little Oil
/
Epitaph
  ½
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Benjamin Biolay
-
Best of
En seulement 10 années de carrière, le chanteur français Benjamin Biolay
a produit 5 albums studio, le projet Home et 2 bandes originales de
films. Le temps est donc venu de faire un bilan de cette jeune carrière
déjà bien décorée. Cette compilation présente ses 18 plus grands succès
en plus d’un titre inédit en ouverture, « L’eau claire des fontaines ».
Parmi les succès que l’on retrouve ici, notons les classiques « Les
cerfs-volants » et « Ton héritage », ainsi que les populaires « Dans la
Merco Benz » et « Padam ». Cette rétrospective de
l’auteur-compositeur-interprète et arrangeur constitue une excellente
façon de le découvrir, si vous n’avez pas encore eu la chance de vous
familiariser avec l’œuvre de Benjamin Biolay. (avril 2012)
Vidéoclip :
« La superbe » |
Naïve
/
Virgin /
SIX
  ½
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Benjamin Biolay
- Pourquoi tu pleures?
Souvent comparé au légendaire
Serge Gainsbourg, le Français
Benjamin Biolay nous présente ici la musique inspirée du film
Pourquoi tu pleures?. Il a connu un immense succès en 2010 avec
l’album
La superbe, mais il joue maintenant le rôle principal dans une
comédie romantique, le premier long métrage de
Katia Lewkowicz
aux côtés d’Emmanuelle Devos
et
Nicole Garcia. Bien plus
qu’une bande sonore, le disque nous propose plusieurs chansons écrites
et interprétées par Biolay, ainsi que des versions inédites. Il se
compare donc avantageusement à tout autre album de sa part.
Biolay écrit
et compose l’ensemble des pièces du disque en compagnie du pianiste
Marc Chouarain. Certains morceaux sont même inspirées du film et de
son personnage directement.
Biolay chante en duo avec des vedettes du
film sur deux chansons :
Sarah Adler sur « L’homme de ma vie » et
Emmanuelle Devos sur la
chanson-titre. Aussi, c’est
Ana Zimmer
qui interprète « You Have
Changed », le seul titre en anglais. À part le
premier extrait, « Pas la forme », il y a peu de succès potentiels sur
ce disque qui se veut avant tout un accompagnement au film (ou un rappel
de celui-ci). L’ensemble est plutôt doux et s’écoute magnifiquement
jusqu’à la fin. (janvier 2012)
Vidéoclip :
Introduction |
Naïve
/
SIX
  ½
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Björk -
Biophilia
Ce nouvel album de Björk est bien plus qu’un simple album. C’est plutôt
un concept multimédia complet, incluant des applications pour iPad et
iPhone. Même si à ce niveau Björk demeure innovatrice, c’est pas mal
moins le cas avec sa musique. En fait, elle revient avec des sons
électroniques, parfois drum ‘n’ bass, qui ne nous sont pas inconnus,
puisqu’elle les utilisait déjà dans les années 1990. Biophilia,
un album audacieux essentiellement intimiste, présente donc une musique
électronique qui prend de l’âge et n’apporte rien de neuf. Si Björk a
déjà été à l’avant-garde, ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui.
En plus, sa voix, toujours trop en avant, agace sérieusement en de
nombreuses occasions et on a tout intérêt à rajuster notre son pour
qu’elle se retrouve un peu moins à l’avant-plan. Ce sera alors moins
désagréable lorsqu’elle se servira de sa voix pour des effets sonores,
très nombreux tout au long du disque. Ses fans de longue date y
retrouveront certainement les éléments qui leur plaisaient, mais ils
devront se tourner vers d’autres créateurs de musique électronique pour
demeurer à l’avant-garde. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« Moon » |
Nonesuch
/
Warner
  
 |

The
Black Keys - El Camino

Sur
Brothers en 2010, le duo de l’Ohio réussissait le véritable tour
de force de parfaitement fusionner ses influences blues un peu sales, sa
créativité sans bornes et les mélodies accessibles. D’ailleurs, « Tighten
Up » est devenu leur premier véritable succès en carrière, après
pourtant plusieurs albums de premier plan. Sur El Camino, les
Black Keys font donc encore face au défi de poursuivre leur évolution
dans la bonne direction. Ils reprennent leurs influences du passé, mais
cette fois-ci, c’est dans le R&B des années 1960 qu’ils plongent
littéralement. Ce qui frappe dès la pièce d’ouverture, c’est le son
beaucoup plus chargé du groupe qui a basé sa carrière jusqu’à maintenant
sur une musique généralement minimaliste (guitare et batterie). « Lonely
Boy » présente plutôt une orchestration riche et une chorale. Le son
demeure toujours un peu sale, garage, mais le groupe va définitivement
beaucoup plus loin. C’est cette nouvelle direction musicale qui dominera
tout au long du disque avec des orchestrations et des textures qui
donnent de l’envergure à l’album. Sûrement que le réalisateur Danger
Mouse y est pour quelque chose, lui qui avait déjà travaillé avec
eux sur le raté
Attack & Release. Plus rock ‘n’ roll que blues, El Camino
défile à la vitesse de l’éclair avec 11 titres totalisant à peine plus
de 38 minutes. À part l’acoustique « Little Black Submarines », l’album
est particulièrement énergique, et surtout grandement divertissant.
Attention : El Camino est un album qui crée une dépendance! Non
seulement il peut déjà être considéré comme l’un des meilleurs
enregistrements de leur carrière, mais il figure aisément parmi les
meilleurs disques de l’année. Voici donc un album surprenant et
tellement plaisant à écouter… (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Lonely Boy » |
Nonesuch /
Warner
   
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Mary J.
Blige - My Life II…
The Journey Continues (Act 1)
La New Yorkaise Mary Jane Blige fait déjà carrière depuis 20 ans et nous
présente maintenant son 10e album studio. Bizarrement, le titre semble
vouloir référer à son album de 1994,
My Life, comme en étant la suite. Mais, il est bien difficile de
voir comment ce long album rempli de collaborations pourrait être la
suite de l’album troublé et bien personnel présenté à cette époque. En
fait, My Life II semble beaucoup plus être la suite logique de
son précédent,
Stronger with Each Tear, et n’a rien à voir avec la Mary J.
Blige du milieu des années 1990. Elle nous présente toujours son R&B
contemporain avec des accents de rap en différentes occasions. Pour ce
faire, elle peut compter sur la présence de toute une brochette de
collaborateurs : Nas, Busta Rhymes, Drake,
Beyoncé, Diddy, Lil Wayne, etc. Après une introduction
inutile, la première moitié du disque est plutôt dynamique grâce à de
bonnes rythmiques et des mélodies efficaces culminant avec la « Next
Level » de Busta Rhymes. Elle reprend aussi de façon énergique le succès
de Rufus & Chaka Khan « Ain’t Nobody ». Malheureusement, la
deuxième moitié du disque perd de son énergie et c’est un grand nombre
de ballades qu’on nous présente l’une à la suite de l’autre. L’intérêt
diminue grandement et lorsque l’album se termine, on a l’impression
d’être resté sur notre appétit. Les bons moments et la solide production
ne sont pas suffisants pour nous faire oublier les pièces ennuyantes.
(février 2012)
Vidéoclips :
« 25/8 » -
« Mr. Wrong » |
Geffen /
Universal
  
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blink-182 - Neighborhoods
Après 8 ans d’absence sur disque et de nombreux projets parallèles,
le désormais légendaire trio pop punk effectue son grand retour. Par
contre, la question se pose à savoir si le groupe peut toujours être
pertinent dans cette scène musicale surchargée de jeunes groupes
énergiques, insouciants et irrévérencieux. Après tout, c’est ce qui
caractérisait principalement blink-182 à ses débuts et en a fait sa
marque de commerce. Le groupe était devenu plus sérieux sur son
album éponyme de 2003 et c’est là que son étoile a commencé à pâlir
face à de nouveaux groupes comme Simple Plan.
Neighborhoods poursuit dans la lignée de leur disque précédent
évitant de revenir à l’attitude adolescente de leurs belles années.
Les rythmiques punks sont encore bien présentes, mais avec un côté
un peu plus atmosphérique, peut-être emprunté au projet parallèle de
Tom DeLonge, Angels & Airwaves. L’énergie et
l’efficacité de titres comme « Ghost on the Dance Floor »,
« Natives » et « Heart’s All Gone » nous prouvent qu’un groupe comme
blink-182 peut encore occuper une place importante dans le paysage
rock. Après tout, ils n’ont plus 20 ans, donc c’est probablement
préférable de les entendre évoluer plutôt que de s’acharner sur
l’humour adolescent de leurs débuts. En plus, ces intégrations
quasi-progressives donnent une nouvelle dimension créative à leur
musique, même si leurs textes demeurent parfois douteux. Sans rien
révolutionner, blink-182 nous prouve qu’il peut encore aller de
l’avant en 2011, ce que beaucoup d’autres groupes dans le genre ne
semblent pas en mesure de réussir. (chronique principale de novembre
2011)
Vidéoclips :
« Up All Night » -
« Heart’s All Gone » |
Interscope
/
Universal
  ½

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Brigitte Boisjoli - Fruits défendus
Cette ex-participante de Star Académie a créé une certaine attente
vis-à-vis son premier album. C’est que sa voix puissante et polyvalente
en a fait une des meilleures de son édition, même si elle n’a pu
remporter les grands honneurs. Elle nous présente maintenant Fruits
défendus, un album de 12 chansons composées par Nelson Minville
et Dave Richard totalisant tout juste 40 minutes. L’intensité de
la pièce d’ouverture et l’efficacité pop de la chanson-titre rendent
tout de suite l’album prometteur. Malheureusement, Brigitte tombe
ensuite un peu trop dans la chansonnette et la ballade facile, ce qui ne
lui permet pas de montrer toute l’ampleur de son talent vocal. Où sont
les pièces rock ou soul qui lui collent si bien à la peau? On retrouve
bien quelques mélodies sympathiques, mais peu d’éléments lui permettent
de véritablement se démarquer, elle qui a pourtant tout le talent pour
se différencier naturellement. Fruits défendus présente un assez
mauvais choix artistique pour une artiste si talentueuse avec un si
grand potentiel vocal… (mars 2011)
Vidéoclip :
« Fruits défendus » |
Musicor
 ½
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Bombay Bicycle Club -
A Different Kind of Fix
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Derrière cette étrange appellation et cette non moins curieuse
pochette, se cache en réalité un groupe alternatif du nord de
Londres. Troisième album en autant d'années depuis la parution du
premier opus, Bombay Bicycle Club, joue sans arrêt la carte de la
rupture. Un premier disque pop punk, un second entièrement
acoustique, les quatre Londoniens changent encore leur fusil
d'épaule avec A Different Kind of Fix, une nouvelle fois
produit par Jim Abbiss (Arctic Monkeys,
Kasabian,
...). Résultat, les (très) jeunes anglais livrent un album fouillé
et astucieux qui fleure tout de même pas mal les eighties. Entre pop
new wave, rythmiques légèrement tribales, ambiances aériennes et
psychédéliques, ce troisième essai est incontestablement original
par la mixité de ses courants couplée au chant vacillant et
volontairement distant de Jack
Steadman. Les compositions étonnent
autant par la maturité des mélodies que par les arrangements
pléthoriques qui donnent à l’ensemble une dimension assez spatiale.
Les quatre membres peuvent d’ailleurs se targuer d’offrir de vraies
chansons réussies (« How Can
You
Swallow
So
Much
Sleep », «
Bad
Timing », « Shuffle »,…) qui demanderont certainement de multiples
écoutes attentives. Malgré tout, le disque a les défauts de ses
qualités. À force de vouloir surprendre tout en gardant une
précision d'orfèvre, le groupe oublie parfois de laisser la place au
feeling, ce qui rend l’ensemble un peu froid au final…
L’imperfection a toujours du bon. (décembre 2011) |
  
 |

The Brains - Drunk Not Dead
The Brains est un groupe psychobilly de Montréal qui roule sa bosse
depuis 2003. Sur Drunk Not Dead, le trio à haut niveau d’énergie
semble atteindre un niveau supérieur alors qu’il se compare
avantageusement aux meilleures formations du genre sur la planète. Le
jeu est précis et la réalisation met parfaitement en évidence le
dynamisme dévastateur des Brains. Les influences rockabilly des années
1950 demeurent bien présentes, mais il s’agit bel et bien d’un album
punk, un disque qui risque de surprendre un public non averti par sa
rapidité et son agressivité. La section rythmique de Pat Kadavar
(batterie) et Colin The Dead (contrebasse) martèle
inlassablement, pendant que le chanteur/guitariste Rene De La Muerte
chante mieux que jamais tout en nous offrant une guitare jouée à la
vitesse de l’éclair et distorsionnée à souhait. Dès l’ouverture, vous en
aurez plein les oreilles, particulièrement avec « We Are The Brains » et
« Six Rounds », mais aussi avec la pop « Take What I Want (Souvenir of
Monte Christo) », la pièce en espagnol « Gato Calavera » et la poignante
chanson en français « Pourquoi me laisser ». The Brains atteignent
définitivement un nouveau sommet avec Drunk Not Dead et ils nous
présentent leur album le plus solide à ce jour. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Six Rounds » |
Stomp /
Union Label Group
  ½
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Breaching Vista
- Vera City
Breaching Vista est un groupe de Kitchener en Ontario qui a d’abord fait
sensation avec un mini-album, Breaking the View. Ils nous ont
ensuite présenté leur premier album, Vera City, à l’automne 2011.
Le groupe se compare facilement à Simple Plan et Hedley,
mais aussi à Billy Talent et Jimmy Eat World. Ils nous
offrent donc un son rock commercial aux influences pop punk. La plupart
des 12 pièces du disque sont déjà prêtes pour les radios commerciales
avec des mélodies accrocheuses et des rythmes entraînants, même dans les
chansons un peu plus mid-tempo. Elles vous forceront toutes à taper du
pied en fredonnant. Malheureusement, Breaching Vista nous propose un
style de rock largement surexploité au cours de la dernière décennie et
ils ne réussissent pas véritablement à se démarquer de la masse. Ils
devraient tout de même réussir à vous faire passer un bon moment si vous
aimez le genre. (mai 2012)
Vidéoclip :
« Nervous » |
Bright Side
  
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Jeff
Bridges - Jeff Bridges
L’acteur Jeff Bridges avait déjà fait paraître un album en 2000 intitulé
Be Here Soon, mais bien peu de gens s’en souvenait lorsqu’il a
joué le rôle d’un chanteur country déchu dans le film Crazy Heart.
Il nous arrive maintenant avec un album éponyme réalisé par T-Bone
Burnett. C’est entouré de musiciens de renom, dont le guitariste
Marc Ribot (Elvis Costello, Tom Waits), que Bridges
nous offre une majorité de classiques du folk et du country américain.
L’album commence en force avec l’excellente « What a Little Bit of Love
Can Do » de Stephen Bruton, l’un des rares moments de
divertissement sur l’album, malheureusement. La plupart de ses
interprétations de pièces de John Goodwin, Greg Brown et
Bo Ramsey sont ennuyantes et sans saveur. Bridges inclut aussi 3
nouvelles compositions, mais qui tombent tout simplement à plat,
manquant totalement de l’authenticité americana. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« What a Little Bit of Love Can Do » |
Blue Note /
EMI
/
SIX
 
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Chris Brown - F.A.M.E.
Après le fiasco de
Graffiti en 2009 et ses frasques avec Rihanna, le
chanteur pop / R&B Chris Brown n’a qu’un but avec F.A.M.E. :
remettre sa carrière sur les rails. Si on se fie au succès dansant
« Yeah 3X » et au succès R&B « Deuces », on peut considérer que c’est
réussi. Par contre, l’album possède de grands contrastes, passant de la
pop dansante, aux ballades R&B et au rap. Il sera donc plutôt difficile
de conserver l’intérêt du public tout au long de l’album. Si vous aimez
la pop dansante de « Yeah 3X », « Say It With Me » et « Beautiful
People » sont probablement les seuls morceaux qui pourront vous séduire.
Si c’est le rap de « Look At Me Now » qui vous plaît, quelques moments à
gauche et à droite pourront capter votre attention, mais ils vous
sembleront bien rares. Les fans de disco auront un refrain à se mettre
sous la dent avec « Oh My Love », mais ça s’arrêtera là. En fait, ce
sont probablement les fans de ballades R&B qui en auront le plus pour
leur argent avec cet album de Chris Brown. F.A.M.E. présente
d’excellents moments, mais un album trop long et trop diversifié nous
fait perdre le focus et nous force à passer plusieurs titres. En plus,
une version de luxe présente 4 titres additionnels pour un total de 17.
Brown semble tout de même sur la bonne voie pour le futur. (avril 2011)
Vidéoclips :
« Yeah 3X » -
« Deuces » -
« Look At Me Now » -
« No Bullshit »
|
Jive /
Sony
  
 |

Michael
Bublé – Christmas
Peu de chanteurs peuvent
se vanter d’avoir le style parfait pour interpréter des classiques de
Noël, sauf Michael Bublé. Le chanteur jazz / pop réussit tout de même à
apporter une certaine touche de modernité en certaines occasions, par
exemple dans « Jingle Bells » qui met en vedette les Puppini Sisters.
On peut aussi entendre un excellent duo avec
Shania Twain pour
« White Christmas ». L’ensemble demeure tout de même assez traditionnel
avec des interprétations de jazz standard.
Christmas est donc
idéal pour ceux qui préfèrent les chansons de Noël interprétées de
manière un peu plus traditionnelle, sans trop d’inventivité. (novembre
2012) |
Reprise
/
Warner
 
 |

Chris de Burgh - Moonfleet & Other Stories
Après plus de 35 ans
d’activité, Chris de Burgh décide de s’investir dans l’un des projets
les plus ambitieux de sa carrière. À mi-chemin entre le classique et le
folk, avec des éléments de pop et de rock, Moonfleet est une
œuvre-concept avec des orchestrations majestueuses. Elle intègre
également plusieurs narrations, désormais reconnues comme l’une des
forces du célèbre chanteur. Moonfleet est un petit village du
Dorset en Angleterre immortalisé par le romancier et poète anglais
John Meade Falkner. Autant cinématographique que théâtral, l’album
trouvera assurément son meilleur véhicule sur scène, là où l’artiste
pourra enfin présenter visuellement ce qu’il avait en tête lors de son
processus créatif. Même si l’œuvre est audacieuse et grandiose, il reste
que l’ensemble, à l’image d’un opéra rock, va dans toutes sortes de
directions musicales pas toujours heureuses d’un point de vue créatif.
En plus de Moonfleet, le disque se conclut par 6 autres
histoires, allant du sourire de la Mona Lisa à l’histoire de l’Iran, ce
qui en fait un long CD de 71 minutes. Malgré quelques longueurs et
moments moins originaux, Moonfleet risque de plaire à ses fans de
longue date qui apprécieront certainement le courage de leur chanteur
préféré. (avril 2011) |
Ferryman /
Justin Time /
SIX
  
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Bush
- The Sea of Memories
Le groupe post-grunge britannique Bush a connu un immense succès dans la
foulée de Nirvana dans les années
1990. Par contre, le passage à l’an 2000 a semblé plutôt difficile pour
Gavin Rossdale et sa bande, alors que le groupe faisait preuve
d’un manque flagrant de créativité. Sûrement en panne d’inspiration, ils
n’ont plus présenté de nouveau matériel depuis
Golden State il y a 10 ans. Ce fut donc toute une surprise que
de voir apparaître un nouveau disque de Bush en 2011! Il s’agit d’une
nouvelle mouture du groupe qui performe ici alors que seuls Rossdale et
le batteur Robin Goodridge sont de retour. Bush a également
acquis les services de Bob Rock en tant que réalisateur. Pour ce
nouvel album, Bush revient donc à un rock un peu plus brut, loin des
expérimentations électroniques de la fin des années 1990. Le groupe nous
propose un rock énergique, prêt pour être présenté dans les arénas. Dès
la première écoute de The Sea of Memories, on a l’impression
d’entendre la suite de leur excellent premier disque,
Sixteen Stone, paru en 1994 (sous le nom de Bush X au Canada).
Les « power ballads » sont laissées de côté, enfin! On nous offre quand
même une ballade au piano en « All Night Doctors », mais il s’agit là
d’un des seuls contrastes avec l’ensemble passablement énergique. En
fait, tout ce qu’il manque à The Sea of Memories pour en faire un
grand album, ce sont quelques titres un peu plus mémorables, quelques
succès instantanés. Pour le reste, voici Bush dans le meilleur de sa
forme. (décembre 2011)
Vidéoclip :
« The Sound of Winter » |
  ½
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Kate Bush
- 50 Words for Snow
Kate Bush nous présente
son premier album de matériel original depuis le disque double
Aerial paru en 2005. Mais surtout, il s’agit seulement de son 2e
album depuis
The Red Shoes lancé en 1993 et accueilli froidement par la
critique. Véritable perfectionniste en studio, Kate aime prendre son
temps pour nous offrir un album à la hauteur de nos attentes. Et elle
semble frapper dans le mille avec ce nouvel enregistrement pour
accompagner vos froides soirées d’hiver. Elle nous offre seulement 7
titres s’étirant sur plus de 65 minutes. On retrouve plusieurs longues
pièces sirupeuses et spatiales qui demandent absolument un grand effort
d’écoute. Il faut vraiment se laisser imprégner par cette atmosphère
particulière, et lorsqu’on y arrive, on peut enfin réaliser à quel point
Kate nous présente un album de grande qualité. Par contre, elle risque
fort d’en endormir plusieurs, puisqu’il y a bien peu de contenu
entraînant ou à tendance un peu plus pop sur cet album. Les chansons
sont centrées autour du thème de l’hiver et l’accompagnement se limite
au piano et à une batterie très discrète. Quelques arrangements minimaux
viennent quelque peu ajouter de l’envergure à l’ensemble, mais le son
demeure essentiellement discret, tout en douceur. Kate nous présente un
duo avec Elton John sur « Snowed in at Wheeler Street » et il
s’agit assurément de l’un des moments forts du disque. Pour le reste de
l’album, soit vous adorerez, soit vous aurez de la difficulté à vous
rendre à la fin sans somnoler. Mais dans tous les cas, Kate Bush réussit
à nous offrir un disque solide d’un point de vue artistique. (février
2012) |
Noble & Brite /
EMI
  ½
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Taurey Butler - Taurey Butler
Taurey Butler est un
pianiste et compositeur de jazz originaire du New Jersey qui est
maintenant installé à Montréal. Dès l’âge de 7 ans, il étudie le piano
qu’il perfectionnera inspiré par Oscar Peterson. Il a collaboré
pendant plusieurs années avec le chanteur et bassiste Eldee Young.
Accompagné d’Éric Lagacé à la basse et de Wali Muhammad à
la batterie, Butler nous présente ici son tout premier album. Il nous
offre des classiques du jazz, mais aussi des compositions originales,
avec une puissante maîtrise technique. Il impressionne par ses mélodies
et la comparaison avec Oscar Peterson n’en est que plus flatteuse.
Taurey Butler est assurément un pianiste de grand talent qui réussit à
nous conquérir rapidement. Voici donc un très bon premier disque par un
musicien qui aura une longue carrière. (mars 2012) |
Justin Time
/
SIX
  ½
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Cake -
Showroom of Compassion
Le groupe rock
alternatif californien Cake n’a plus vraiment connu de grands succès
depuis
Fashion Nugget en 1996 qui contenait leur très bonne relecture
du succès disco « I Will Survive ». Pourtant, ils nous présentent
maintenant leur 4e album depuis ce temps, leur 6e au total en près de 20
ans de carrière. Leur dernier disque,
Pressure Chief, datait tout de même de 2004, donc on peut dire
que Showroom of Compassion représente un retour pour eux, sept
ans plus tard. Cake est la vision d’un seul homme, John McCrea,
qui n’est vraisemblablement entouré que de musiciens d’accompagnement.
Ça s’entend encore une fois sur ce nouvel album alors que la section
rythmique ne vole en aucun moment la vedette à son chanteur étoile,
présentant un groove intéressant sans plus. Pourtant la voix monotone de
McCrea pourrait si facilement se faire damer le pion par des
arrangements musicaux efficaces. Encore une fois, le groupe nous propose
une reprise, « What’s Now Is Now », une pièce quelque peu obscure de
Frank Sinatra. Les titres les plus intéressants du disque s’arrêtent
à « Long Time », « Got To Move », « Mustache Man (Wasted) » et « Sick of
You », même si l’instrumentale « Teenage Pregnancy » n’est pas dénuée
d’intérêt non plus. Malheureusement, on trouve un peu trop de pièces
moyennes pour en faire un album de qualité supérieure. L’ensemble, qui
nous rappelle Beck en plusieurs occasions, possède quand même une
certaine originalité, mais ce n’est pas suffisant pour rendre l’album
excitant. (février 2011) |
Upbeat
/
Warner
  
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Camille
- Ilo Veyou
Depuis ses débuts, Camille Dalmais a su attirer l’attention des amateurs
de nouvelle pop française, autant en solo qu’au sein de Nouvelle
Vague. Elle nous revient avec un 4e album solo, Ilo Veyou, 3
ans après
Music Hole qui fut acclamé de la critique. Camille nous offre
ici un album entièrement acoustique, naturel et tout en douceur. Pour
obtenir encore plus de naturel à l’ensemble, les musiciens ont joué
live en studio, sans casque ni métronome. Il n’y a que sa voix
qu’elle a démultipliée pour obtenir une chorale d’enfants. Plusieurs
musiciens et techniciens d’envergure ont collaboré à cet album bien
particulier. Clément Ducol a créé les arrangements pour quatuor à
cordes, en plus de jouer de la guitare et du piano préparé. L’album a
été mixé par Oz Friz (Tom Waits) et ce sont des brodeuses
professionnelles qui ont créé la pochette, Nadège Richer et
Priscille Pulisciano. Ilo Veyou est un album bilingue qui
raconte l’amour sur des ballades folkloriques, ritournelles et hommages
au R&B classique. « Le berger » nous transporte au Moyen-Orient, alors
que « Tout dit » conclut le disque en nous amenant dans l’atmosphère de
Björk. Elle peut aussi demeurer dans la pop classique française,
prenant un accent à la Édith Piaf sur « La France ». L’album de
40 minutes contient 15 titres qui explorent donc diverses influences. Il
s’agit d’un très beau disque, quelque peu hétéroclite, mais qui s’écoute
très bien jusqu’à la fin. (mars 2012)
Vidéoclip :
« L’étourderie » (live) |
Virgin /
EMI
/
SIX
  ½
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Caracol
- Blanc mercredi
Caracol (Carole Facal), l’une des moitiés de l’ancien duo
Dobacaracol, nous revient avec un 2e album tout en douceur et en
intimité. Blanc mercredi
présente une musique chaude et
réconfortante qui contribuera assurément à réchauffer vos froides
soirées d’hiver. Caracol nous offre de sa voix douce 11 pièces dont
trois en anglais, qui sont les moins intéressantes du disque. Elle
laisse de côté les rythmes reggae pour nous présenter une pop légère et
accrocheuse, parfois à tendance folk. Parmi les incontournables, notons
la chanson-titre, mais aussi les excellentes « Quelque part » et « Feu
d’artifice ». En plus de nous présenter sa quête du bonheur,
Caracol
nous montre aussi un côté gamin, particulièrement avec « Je volerai ton
baiser ». Si son premier album,
L’arbre aux parfums,
présentait de biens bons moments, elle
gagne en assurance sur ce nouvel enregistrement qui est plus solide
jusqu’à la fin. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Certitudes » |
Grosse Maman /
Indica
  ½
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The Cars -
Move Like This
Après plus de 20 ans d’absence, l’excellent groupe new wave de Boston
profite d’un regain de vie du genre chez de nombreux groupes rock pour
nous revenir avec un nouvel album. Bien sûr, ils ont perdu leur
bassiste, Benjamin Orr, décédé d’un cancer en 2000, mais ça ne
les aura pas empêchés d’effectuer un retour, tant attendu depuis leur
séparation en 1988. Il y avait bien eu une tentative de réunion en 2005
par Elliot Easton et Greg Hawkes, mais Ric Ocasek
et David Robinson avaient décliné l’invitation. Easton et Hawkes
ont quand même poursuivi leur idée sous le nom des New Cars avec
Todd Rundgren, mais cette fois-ci, il s’agit de véritables
retrouvailles pour les 4 membres originaux restants. Ils ont demandé les
services du réalisateur Jacknife Lee, qui prend aussi le poste
vacant de bassiste. Sur Move Like This, le groupe reprend
exactement là où il se trouvait lorsqu’il était au sommet de sa carrière
au milieu des années 1980. En fait, il s’agit peut-être ici de l’album
qui aurait dû être le successeur de
Heartbeat City paru en 1984, plutôt que le médiocre
Door To Door 3 ans plus tard. On retrouve les mêmes riffs et
synthétiseurs efficaces que sur leurs meilleurs enregistrements, et
plusieurs des compositions présentes ici risquent de faire pâlir
quelques groupes new wave des années 2000 (« Blue Tip », « Too Late »,
« Keep On Knocking », « Sad Song »). Les Cars nous présentent donc l’un
des retours les plus réussis de 2011, pour le plus grand plaisir de
leurs nombreux fans nostalgiques. (juillet 2011)
Vidéoclips :
« Blue Tip » -
« Sad Song » |
Hear /
Universal
  ½
 |

Luz Casal -
Un Ramo de Rosas
Luz Casal est
probablement la plus grande voix féminine espagnole d’aujourd’hui, en
plus d’être une grande auteure et compositeure. Depuis le début des
années 1980, elle constitue un véritable symbole de fierté féminine chez
les hispanophones. Avec Un Ramo de Rosas, on peut découvrir 14 de
ses pièces les plus célèbres. Parmi celles-ci, notons plus
particulièrement l’incontournable « Piensa en mi » mis à l’avant-scène
par le film Talons aiguilles de Pedro Almodovar. Même si
la compilation couvre les 30 ans de la carrière de la chanteuse, on peut
entendre 4 titres de son album
La Pasion paru en 2009. On peut aussi entendre 3
morceaux inédits : « Gracias a la Vida » de Violeta Parra, la
chanson-titre, ainsi que « 18 Anos », une version espagnole du classique
de Dalida « 18 ans » mixée par le groupe français Nouvelle
Vague. Une édition spéciale de l’album contient un 2e CD. Un Ramo
de Rosas propose une excellente façon de découvrir cette grande
chanteuse pop espagnole. (avril 2012) |
Blue Note /
EMI
/
SIX
  ½
 |

Cascada - Original Me
Cascada est un trio allemand d’euro-pop dansante dirigé par la chanteuse
Natalie Horler. Après 2 albums médiocres, le groupe a eu son
premier véritable succès planétaire en 2009 avec l’album
Evacuate the Dancefloor et la chanson-titre à succès. Deux ans
plus tard, ils sont de retour avec Original Me. Les principaux
succès du trio ont souvent été des reprises ou des pièces présentant des
ressemblances gênantes avec d’autres chansons connues, « Evacuate the
Dancefloor » se comparant par exemple un peu trop facilement à « Just
Dance » de Lady Gaga. C’est donc avec un certain sourire que l’on
voit apparaître le titre de ce nouvel album. Et on conserve le sourire
lors de la première pièce, « San Francisco », qui se compare
dangereusement à « California Gurls » de Katy Perry. Plusieurs
autres pièces de l’album présentent des ressemblances embarrassantes
avec des artistes en vogue comme Lady Gaga. On retrouve bien quelques
pièces dansantes efficaces, mais l’ensemble manque désespérément
d’originalité et contient beaucoup trop de chansons sans intérêt et
ennuyantes. (septembre 2011)
Vidéoclips :
« Pyromania » -
« San Francisco » |
Universal
 
 |

Keshia
Chanté - Night & Day
Keshia Chanté est une jeune chanteuse pop / R&B ontarienne qui est
fortement influencée par Beyoncé. Elle nous offre une musique pop
à la fois énergique et remplie de sensualité. Plusieurs titres possèdent
un grand potentiel commercial, à commencer par les simples « Table
Dancer », « Test Drive », « Set U Free » et « Shooting Star ».
L’ensemble du disque peut aussi être aisément transporté sur les
planchers de danse. À ses influences R&B, Keshia ajoute des éléments
électroniques et une guitare électrique occasionnelle qui viennent
ajouter à la palette musicale de la chanteuse et enrichissent du même
coup sa musique. L’album de 14 titres contient plusieurs morceaux
solides qui n’ont rien à envier aux meilleures artistes américaines dans
le genre. Avec Night & Day, Keshia Chanté prend définitivement la
place qui lui revient au côté des grands. (mars 2012)
Vidéoclips :
« Table Dancer » -
« Test Drive » -
« Set U Free » -
« Shooting Star » |
Tanjola /
Universal
  ½
 |

Chase and Status -
No More Idols
Chase and Status est un duo électronique de Londres formé des DJ Saul
Milton et Will Kennard. Ils proposent un son drum ‘n’ bass
toujours dansant qui leur a mérité une certaine reconnaissance au cours
des dernières années, surtout en Angleterre. Alors que le drum ‘n’ bass
était plutôt retombé dans l’underground depuis quelques années, Chase
and Status a réussi à le ramener à l’avant-plan avec son premier disque,
More Than Alot, en 2008. No More Idols est leur 2e album
complet et inclut des collaborateurs de renom : Tinie Tempah,
Dizzee Rascal, Cee-Lo Green, White Lies, Plan B
et plusieurs autres. L’album prend donc une tangente encore plus pop que
le précédent et possède tous les ingrédients pour percer à grande
échelle avec des rythmes grandement énergiques et des mélodies
mémorables. L’album démarre véritablement à la 3e pièce avec
l’excellente « Let You Go ». Par la suite, « Blind Faith », mettant en
vedette Liam Bailey, n’est pas sans nous rappeler Moby du
temps de
Play avec un mur de son incroyable. Quant à Cee-Lo Green, il
nous les rend particulièrement intéressants sur l’excellente pièce
dubstep « Brixton Briefcase ». Chase and Status nous offrent un album
très varié avec No More Idols allant de pièces électro
atmosphériques (« Embrace » avec White Lies) à du rap metal (« Hypest
Hype »). Certaines pièces sont faites sur mesure pour les clubs alors
que d’autres demeureront assurément dans l’underground. Mais, ce qui est
certain c’est que Chase and Status nous présentent un album créatif et
différent, sûrement l’un des meilleurs de l’année dans le genre.
(décembre 2011)
Vidéoclips :
« End Credits » -
« Blind Faith » -
« Time » -
« Flashing Lights » |
Mercury
/
Universal
  ½
 |

Chickenfoot
-
Chickenfoot III
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Et de cet album de
Chickenfoot,
que retiendra-t-on au final? Le trait d'esprit foireux qui a poussé
le groupe à appeler son deuxième album
Chickenfoot III?
Comme si Chad
Smith – qui a
perdu son groove
au passage - n'avait déjà pas à rougir de ses dernières livraisons
avec les Red Hot,
comme si Sammy
Hagar et
Michael Anthony
n'avaient pas assez donné dans le hard kitsch et que
Satriani
était en mal de travail en équipe. Déjà pas très intéressant avec
leur première livraison, les vieux de la vieille réussissent à être
encore moins captivants avec ces onze titres poussiéreux sortis d'un
bar miteux pour
bikers
défraîchis. Sans compter les ballades mielleuses que n’auraient pas
reniées
Bon Jovi
(« Different
Devil
») ou les riffs balourds qui ne valent pas une patte de poulet (ça
tombe bien).
Chickenfoot est
peut-être un exutoire, un délire entre potes en fond de cale… Mais
quel intérêt? Même les quelques soli de
Satriani,
pourtant tout en retenue lorsqu’on connaît le mitrailleur, sonnent
comme de vieilles recettes mal ficelées. Mais peut-être que les
nostalgiques du hard
fm des années 1980 y
trouveront leur compte. Coluche disait :
« De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux
qui se taisent ».
À bon entendeur… (janvier
2012) |
 ½
 |

Julien
Clerc - Fou, peut-être
Après un très solide
album en 2008 avec
Où s’en vont les avions?, Julien Clerc est de retour avec
Fou, peut-être. Il y chante les textes de plusieurs gros noms de la
chanson française comme Charles Aznavour (« Les souvenirs »),
Maxime Le Forestier (la chanson-titre) et Gérard Manset (« Le
père dit à son fils », « Sur la plage, une enfant »). Il chante aussi
les textes de chanteurs de la nouvelle génération : Julien Doré,
Alex Beaupain et Mike Ibrahim. Magnifiquement réalisé par
Philippe Uminsky, l’album présente de superbes orchestrations
pour enrichir toutes ces chansons axées vers les mots. On retrouve tout
de même quelques moments piano-voix, particulièrement « L’amour prend
tout ». Enregistré rapidement alors que Julien chantait directement avec
les musiciens, l’album présente un côté naturel très apprécié. La
richesse des arrangements et des instruments donne de l’envergure à
l’album et le rend doublement séduisant. C’est donc encore une fois un
disque de grande qualité que nous offre un Julien Clerc toujours au
sommet de son art. (mars 2012) |
Virgin /
EMI
/
SIX
  ½
 |

Coldplay
- Mylo Xyloto
Le très populaire groupe britannique Coldplay est de retour avec son
5e album, Mylo Xyloto. Il faut bien l’avouer : une parenté a
toujours existé entre Coldplay et U2.
Mais là on pousse un peu la note en demandant les services de
Brian Eno, lui qui a participé à certains des meilleurs albums
de la carrière de U2. Eno a au moins
l’avantage de créer des atmosphères planantes plutôt intéressantes,
ajoutant du même coup une certaine envergure à l’album. Quelques
titres se démarquent véritablement comme « Hurts Like Heaven »,
« Charlie Brown » et « Major Minus ». Les premiers extraits, « Every
Teardrop is a Waterfall » et « Paradise », sont également des pièces
de qualité qui nous habitent rapidement. Pour le reste, Coldplay
demeure dans un style convenu, rien de bien original. Les mélodies
sont efficaces et les atmosphères, grandioses, mais il vient un
moment où on a l’impression d’avoir fait le tour du jardin et la
moitié du disque vient à peine d’être franchie. L’idée d’inviter
Rihanna pour un duo sur « Princess of China » n’était pas
mauvaise en soi pour augmenter les chances de succès, mais la
composition ne permet pas d’exploiter tout le talent de la chanteuse
pop qui ne fait acte que de présence. L’album présente 14 titres
incluant quelques transitions, mais en réalité, on aurait pu se
limiter à un mini-album en le coupant de moitié. On y trouve un
manque évident d’inspiration, ce qui est bien dommage pour un groupe
de cette réputation qui ne nous avait rien présenté de neuf depuis
trois ans. Malgré de bons moments, Mylo Xyloto constitue
assurément l’album le plus faible du groupe à ce jour. (chronique
principale de décembre 2011)
Vidéoclips :
« Every Teardrop is a Waterfall » -
« Paradise » |
  

|

Cold
War Kids - Mine Is Yours
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Que s'est-il passé avec les Cold War Kids? L'écart entre
Robbers
& Cowards, leur excellent premier album, et
Mine Is Yours,
troisième livraison des Américains, est tel que la lobotomie est une
piste plus que crédible. Désossé de fond en comble, le remarquable
rock indé froid, pesant et habité de
Robbers
& Cowards est
passé à la moulinette. En ressort une pop gorgée du soleil de
Californie, chargée de concessions, taillée proprement pour les
radios et le commerce. Le virage commençait à se faire sentir sur le
deuxième opus mais là, à y regarder de plus près,
Mine Is Yours
est produit par Jacquire King, responsable des dernières
livraisons de Norah Jones et des
Kings of Leon. CQFD.
Mais il n'est pas seul responsable, Cold War Kids a appris à aimer
le travail en studio et ça se sent. Plus de place à l'approximation,
tout est lissé, huilé et ficelé. Le son – mid tempo et guitares à
écho - est digne des groupes de ces dernières années, flirtant donc
avec les Kings of Leon,
Vampire Weekend et
Coldplay.
Et puis cette voix, celle de
Nathan Willet, toujours juste et
profonde mais diablement moins chargée d'émotion qu'auparavant,
lorsqu'elle flirtait avec la fragilité d'un
Jeff Buckley ou
d'un Devendra Banhart. Sans être défaitiste et passer à côté
de quelques morceaux réjouissants (« Royal Blue », « Sensitive Kid
») et surtout sans jouer les nostalgiques anonymes,
Mine Is Yours
ne maintient pas les premières érections du Cold War Kids de
Robbers
& Cowards. Mais nul ne doute que les Californiens
s’auront s’attirer la sympathie d’une autre partie de fans… tant
mieux pour eux. De toute façon, la messe était dite depuis longtemps
et Nathan Willet a reconnu que le groupe souhaitait faire quelque
chose de plus énorme. Quelque part, c’est raté. (février 2011) |
 ½
 |

Les Cowboys Fringants -
Que du vent
Trois ans après
L’expédition, les Cowboys Fringants sont enfin de retour
avec un nouvel album. Les Cowboys étaient tellement attendus que les
fans ont voté pour eux comme groupe de l’année au dernier gala de l’Adisq,
même s’ils avaient passé l’année en écriture. Le disque n’était pas
encore sur les tablettes que la machine à rumeur s’était déjà
emballée à son sujet. Un disque plus rock, avec un nouveau style,
etc. Même s’il est vrai que « Télé » en ouverture du CD et « Party! »
présentent peut-être une énergie rock jamais entendue jusque là, il
reste que l’ensemble demeure dans le style bien connu du groupe,
soit un parfait mélange entre musique traditionnelle et country, le
tout dans un emballage jeune et énergique qui est un gage de
popularité depuis leurs débuts il y a déjà 14 ans. La guitare
acoustique et le violon sont toujours au cœur du son du groupe. Pour
les textes, les Cowboys Fringants ne peuvent évidemment pas
s’empêcher de dénoncer tout ce qui les agace. Ça commence avec les
filles qui veulent passer à la télévision à tout prix dans « Télé »
et ça va jusqu’au cynisme ambiant dans « Classe moyenne (avec
anchois) ». Le premier extrait, « Paris-Montréal », est la pièce
énergique par excellence pour connaître un succès assuré. Le groupe
peut aussi écrire de bonnes chansons d’amour un peu plus légères
(« Comme Joe Dassin »), même s’il ne peut s’empêcher d’y présenter
un côté sombre. L’album de 11 titres totalisant seulement 41 minutes
présente une belle continuité et surtout, un nombre incalculable de
mélodies inoubliables. On y retrouve donc une majorité de succès
potentiels qu’ils pourront trimbaler en tournée au Québec et en
France au cours des 2 ou 3 prochaines années. Que du vent
constitue encore une fois un excellent album de la part de l’un des
meilleurs groupes québécois de sa génération. (janvier 2012) |
La Tribu
  ½
 |

Taio Cruz - Ty.O
Le chanteur pop anglais Taio Cruz est devenu une vedette
internationale avec son 2e album paru en 2010,
Rokstarr, qui incluait les mégasuccès « Dynamite », « Break
Your Heart » et « Higher ». Fort de cette nouvelle reconnaissance,
il revient avec la même recette sur Ty.O, soit des pièces
euro pop énergiques taillées sur mesure pour les planchers de danse.
L’album débute en effet avec un autre succès monstre, « Hangover »
(avec Flo Rida), qui sert véritablement de locomotive à ce
nouveau disque d’à peine 40 minutes. David Guetta a donné une
nouvelle énergie à Cruz qui met de l’avant les rythmes house par
rapport aux chansons R&B tout au long du CD. On peut d’ailleurs
entendre à la toute fin du disque leur collaboration de « Little Bad
Girl » (avec Ludacris) parue plus tôt sur l’album de Guetta,
Nothing But the Beat. Ce 3e album de Taio Cruz peut sembler
rapidement répétitif, puisque l’originalité n’est pas souvent au
rendez-vous. Par contre, l’énergie débordante dont il fait preuve
jusqu’à la fin compensera largement et contribuera à satisfaire
pleinement ses nouveaux fans acquis avec
Rokstarr. (chronique principale de mars 2012)
Vidéoclips :
« Hangover » -
« Troublemaker » -
« Little Bad Girl » |
Universal
  

|

Cut Copy - Zonoscope
Cut Copy est un groupe d’électro indie australien qui n’hésite pas à
emprunter à la pop dansante des années 1980, avec une grande utilisation
des synthétiseurs. Après un album qui leur a permis de se démarquer en
2008 (In
Ghost Colours), le groupe est de retour avec Zonoscope.
Combinant à la fois le rock dansant et les mélodies pop accrocheuses,
Zonoscope poursuit là où avait laissé leur album précédent, en y
ajoutant un petit côté joyeux que l’on remarque tout de suite à la pièce
d’ouverture, « Need You Now ». Les harmonies vocales sont riches et nous
transportent à merveille vers l’été, la saison idéale pour faire jouer
cet album en boucle. Cut Copy présente tout de même un peu de mélancolie
dans des pièces comme « Strange Nostalgia for the Future » et la ballade
« Hanging Onto Every Heartbeat ». L’ensemble de Zonoscope offre
une belle unité, ce qui en fait un digne successeur de
In Ghost Colours. Il n’y manque peut-être qu’un hit pour
en faire l’un des meilleurs albums de l’année. (mai 2011)
Vidéoclip :
« Need You Now » |
Modular /
Universal
  ½
 |

Étienne
Daho - Monsieur Daho (2 CD)
Pour célébrer ses 30 ans de carrière, Étienne Daho nous offre rien de
moins qu’une compilation double de ses plus grands succès, sa première
compilation depuis 1998. On y trouve 38 succès, titres rares et
collaborations, tous sélectionnés par Daho lui-même. On peut également
entendre 2 morceaux inédits, « Des heures hindoues » (en duo avec
Vanessa Paradis) et « L’adorer » (en duo avec Catherine Deneuve).
Parmi les autres collaborateurs, on peut entendre Charlotte
Gainsbourg, Jacques Dutronc, Alain Bashung,
Françoise Hardy, Jeanne Moreau, Marianne Faithfull,
Air, Jane Birkin et plusieurs autres. Un grand nombre des
pièces présentées le sont dans une version différente de celle que l’on
a tous entendue, soit une version en concert, démo ou remixée. De toute
façon, Monsieur Daho brosse un excellent portrait de ce géant du
pop rock français. Veuillez noter que 3 de ses albums sont également
réédités dans des versions remasterisées de luxe de 2 CD :
Mythomane (1981),
Pop Satori (1986) et
Corps et Armes (2000). (mars 2012)
Vidéoclip :
« If » (en duo avec Charlotte Gainsbourg) |
EMI
/
SIX
  ½
 |

Danger Mouse & Daniele Luppi - Rome
Rome est le
résultat d’une collaboration entre le réalisateur Danger Mouse et le
compositeur italien Daniele Luppi. L’album rend hommage de plein front
au traditionnel western spaghetti du cinéma italien. Pour compléter le
projet, quoi de mieux que d’amener les voix de Jack White (White
Stripes) et Norah Jones! Leur collaboration nous donne rien
de moins que les meilleurs moments de l’album avec Norah Jones sur
« Season’s Trees » et « Black » et Jack White sur « Two Against One » et
« The World ». Le reste de l’album est instrumental et navigue dans des
atmosphères à la Morricone digne des films de Tarantino.
Rome s’écoute avant tout comme une bande originale de film avec
quelques inégalités, mais une grande capacité à créer des images en soi.
C’est un projet intéressant et unique, mais qui ne plaira assurément pas
à un large public. (août 2011) |
Parlophone /
EMI
  
 |

Dangerous! - Teenage Rampage
Une énergie débordante et le désir de s’éclater, voilà ce qui
caractérise le groupe australien Dangerous! Nouvellement signé sur
l’étiquette Epitaph en 2011, le groupe a enfin pu nous présenter son
tout premier album, Teenage Rampage. Le quatuor nous offre un
son punk garage / rock ‘n’ roll particulièrement énergique avec
quelques influences métal lorsqu’il laisse aller son agressivité. En
fait, les membres de Dangerous! sont dans leur musique comme ils
sont dans la vie, soit 4 jeunes qui aiment se saouler et saccager
leurs chambres d’hôtels. Les compositions sont simples et un seul
des 12 morceaux franchit la barre des 3 minutes, soit le dernier,
« D! or Die ». Il s’agit donc d’une musique de défoulement par
excellence. La réalisation de Ulrich Wild (Deftones,
Pantera) est plutôt brute et conserve le côté sale de la
musique de Dangerous! qui peut s’apparenter par moments à The
Hives. Notons aussi que l’album a été mixé par Marc McClusky
qui a travaillé entre autres avec Weezer. Ce premier
enregistrement de Dangerous! ne révolutionne assurément pas le rock
‘n’ roll, mais il présente tout de même un bon divertissement,
extrêmement dynamique. (découverte du mois de février 2012)
Vidéoclip :
« Not One of You » |
Epitaph
  
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The
Dears - Degeneration Street
Le groupe de rock indépendant montréalais The Dears nous revient
avec un 5e album. Même si
Missiles, leur précédent disque, avait moins réussi à capter
l’attention, le groupe continuait néanmoins à nous proposer une
musique de qualité, qui sortait des sentiers battus. C’est à nouveau
le cas sur ce nouvel enregistrement, puisque le groupe nous offre
une musique créative et profonde. Malgré un côté certainement
difficile d’approche dans leur musique, les Dears réussissent à tout
coup à nous lancer des mélodies mémorables. Moins atmosphérique que
le disque précédent, Degeneration Street revient à des
orchestrations d’envergure, souvent accompagnées de grandes envolées
vocales (parfois exagérées) de Murray Lightburn. Les
influences des Dears viennent directement de la pop britannique des
années 1990 et c’est ce qui peut parfois agacer. En effet, même si
le groupe demeure créatif, il peut sonner quelque peu vieillot en
certaines occasions. Il faut avouer que si le groupe a influencé
Arcade Fire au départ, ces autres Montréalais ont su beaucoup
plus évoluer que The Dears au cours des dernières années. Avec
Degeneration Street, The Dears nous offrent encore une fois un
album plutôt long (près de 60 minutes), mais qui a le mérite d’être
intéressant jusqu’au bout. Les moments rock sont à la fois créatifs
et énergiques, tandis que les moments plus doux ou mid-tempo
présentent un bon portrait de l’envergure de leur talent. Sans
rivaliser avec
No Cities Left ou
Gang of Losers, Degeneration Street est
définitivement un album de grande qualité, encore une fois…
(chronique principale de mars 2011)
Vidéoclip :
« Omega Dog » |
Pheromone
/ Maple
  ½
 |

Death Cab For Cutie - Codes
and Keys
Après l’excellent
Narrow Stairs il y a 3 ans, le groupe indie rock américain est
de retour avec un 7e album studio. Ce qui frappe d’abord avec Codes
and Keys, c’est qu’il présente un côté beaucoup moins sombre que son
prédécesseur. Les ballades sur les amours perdus semblent derrière
Ben Gibbard, peut-être parce qu’il s’est marié depuis le précédent
disque… Ici, il prend plutôt pratiquement la moitié de l’album à rendre
hommage à la vie, ce qui présente une cassure certaine avec l’œuvre
antérieure du groupe. Un autre changement majeur par rapport au Death
Cab For Cutie qu’on connaissait est l’emploi plus fréquent des claviers
qui prennent les devants sur les guitares en de nombreuses occasions. Le
groupe utilise aussi un peu plus les possibilités du studio et de la
programmation. Les mélodies et le style général demeurent identifiables
à Death Cab For Cutie, mais il s’agit certainement ici de leur album le
plus travaillé en carrière. Même si le contenu demeure intéressant en de
nombreuses occasions, le groupe a définitivement privilégié le contenant
au contenu dans le cas de Codes and Keys. Pas certain que c’était
la bonne direction à emprunter, mais il s’agit tout de même d’un autre
bon album pour ce groupe qui semble collectionner les enregistrements de
qualité depuis le début de sa carrière. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« You Are a Tourist » |
Atlantic /
Warner
  ½
 |

The Decemberists - The King is Dead
(CD + DVD)
The King is Dead est le 5e album de ce groupe indie rock de
Portland en Oregon. Avec ce nouvel enregistrement, les Decemberists
montrent plus que jamais leur admiration pour R.E.M., Peter
Buck prêtant même son jeu de guitare à 3 pièces dont l’excellente « Calamity
Song » (dans le plus pur style de R.E.M.). Quant au premier extrait,
« Down by the Water », il nous rappelle « The One I Love ». On peut
aussi entendre de nombreuses influences folk et country tout au long du
disque avec de la guitare slide et des harmonies vocales typiques à ces
genres musicaux. Le groupe nous propose possiblement ses chansons les
plus accessibles à ce jour. Par contre, elles ne sont pas toutes aussi
intéressantes, ce qui enlève un peu de qualité à l’ensemble de l’album.
En boni, vous aurez droit à un DVD présentant Pendarvia, un
making of de l’album d’une trentaine de minutes. (mars 2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Capitol
/
EMI
  ½
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Claire Denamur - Vagabonde
Claire Denamur est une jeune chanteuse française qui en est à son 2e
album. Elle présente une musique mélangeant le folk, le blues et le
country, soit une musique beaucoup plus américaine que française.
Enregistré à Montréal, l’album a été réalisé par Jean Massicotte
(Arthur H, Lhasa) et il s’inspire de légendes américaines
comme Johnny Cash, Tom Waits et Crosby Stills & Nash.
Même si elle n’est âgée que de 27 ans, Claire Denamur présente une très
belle maturité dans ce disque. Sa voix est éraillée juste à point et
elle sait autant rendre hommage à ses héros que proposer une musique
bien de son époque. Pour plusieurs pièces du disque, elle collabore à
l’écriture avec Da Silva, qui participe aussi à « Rien à me
foutre en l’air ». Avec Vagabonde, même si elle chante en
français, Claire Denamur se présente comme la plus américaine des
chanteuses folks françaises. (mars 2012)
Vidéoclip :
« Bang Bang Bang » |
Capitol /
EMI
/
SIX
  ½
 |

Dengue Fever - Cannibal Courtship
Après l’excellent
Venus on Earth paru en 2008, le défi est de taille pour Dengue
Fever sur ce nouveau disque. Le sextet revient par contre à ce qui a
fait le succès de l’album précédent, soit seulement des compositions
originales dans lesquelles les éléments de créativité ne manquent pas.
On retrouve à la fois des textes en anglais et en cambodgien, et les
influences orientales sont toujours bien présentes dans leur son indie
rock. Différents instruments viennent s’insérer dans leur musique à un
moment ou un autre, que ce soit de la flûte, de l’orgue ou des cuivres,
toujours dans le but d’apporter un peu plus de richesse à une musique
qui nous en met déjà plein les oreilles. Cannibal Courtship
possède en bout de ligne la plupart des éléments qui ont fait de leur
album précédent l’un des meilleurs disques du genre en 2008. En plus, il
s’agit assurément ici de leur album le plus accessible à ce jour, ce qui
pourrait peut-être enfin les propulser. Espérons-le, car nous méritons
bien d’avoir un groupe aussi créatif sur les palmarès. (août 2011)
Vidéoclip :
« Cement Slippers » |
Fantasy /
Concord /
Universal
  ½
 |

Jason
Derülo - Future History
À peine âgé de 22 ans, le chanteur R&B floridien nous arrive déjà
avec un 2e album, après de nombreuses collaborations. Littéralement
transporté par le mégasuccès « Don’t Wanna Go Home », Future
History possède tout ce qu’il faut pour connaître un succès
monstre avec des pièces pop entraînantes et accrocheuses. Derülo
n’hésite aucunement à utiliser des morceaux d’autres pièces
célèbres, incluant « Africa » de Toto dans « Fight For You ».
Sans être particulièrement originales, ses compositions ont au moins
le mérite d’être efficaces. Par contre, les textes laissent plutôt à
désirer et nous rappellent rapidement le jeune âge de leur auteur.
L’ensemble manque quelque peu de cohérence, mais les succès
incontournables vous plairont lorsque pris séparément. En fait,
Future History poursuit exactement là où nous avait laissé son
premier album éponyme de 2010, sans trop faire de place à
l’évolution. Voici un donc un disque qui s’adresse avant tout à ses
fans. (novembre 2011)
Vidéoclips :
« Don’t Wanna Go Home » -
« It Girl » |
Warner
  
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Marc Déry
- Numéro 4
Six ans se sont écoulés depuis
À la figure, mais voici enfin le 4e album de cet excellent
auteur-compositeur. Numéro 4 débute en force avec possiblement
quelques-unes de ses meilleures compositions en carrière (le succès
entraînant « Welcome » et « Le poète »). Il nous offre un peu plus tard
rien de moins qu’une reprise des
Beatles, la psychédélique « Tomorrow Never Knows ». Par la
suite, Déry nous amène dans des territoires un peu plus connus, avec un
habile mélange de folk contemporain, de pop et de rock. Nul doute que
Marc Déry demeure l’un des meilleurs auteurs-compositeurs au Québec, et
il nous offre un album à la hauteur de sa réputation. C’est donc un
retour sur disque réussi que nous propose l’ex-Zébulon. (novembre
2011)
Vidéoclip :
« Welcome » |
Audiogram
  ½
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Destroyer - Kaputt
Destroyer a débuté en 1995 comme un projet parallèle de Dan Bejar
(New Pornographers). Quinze ans plus tard, le supposé projet
temporaire en est à nous présenter son 9e album. Déjà plutôt indie
expérimental, le groupe nous amène maintenant dans l’électro pop
expérimentale des années 1980. De nombreux synthétiseurs, des
saxophones, de la flûte et des rythmes plutôt doux à la batterie nous
font presque croire que Bejar et sa bande se sont découverts une passion
pour la musique nouvel âge. Mais rassurez-vous, l’album demeure indie
pop avec des mélodies mémorables et des atmosphères enveloppantes. C’est
un album de 9 titres qui s’écoute d’un bloc, sans grandes faiblesses.
Les fans de Destroyer y trouveront assurément leur compte, tout comme
ceux des New Pornographers. (mars 2011)
Vidéoclip :
« Kaputt » |
Merge
  ½
 |

DeVotchKa
- 100 Lovers
Le groupe de Denver nous arrive avec son 5e album en 14 ans de carrière.
Enregistré dans la foulée de concerts à grand déploiement en première
partie de Muse, l’album tend à nous transporter dans cette
atmosphère majestueuse avec de grandes envolées musicales. Les
expériences cinématographiques récentes du groupe et de son leader,
Nick Urata, influencent également l’album. C’est le cas dès la pièce
d’ouverture, la ballade grandiose « The Alley », qui n’est pas sans nous
rappeler le rock spatial des Flaming Lips. Le rock alternatif
gypsy de DeVotchKa prend définitivement une nouvelle tangente, amenant
la pop de chambre à un tout autre niveau, tout en conservant ses
influences d’Europe de l’est. La richesse musicale est indéniable sur
100 Lovers, mais la créativité n’est pas toujours au rendez-vous. On
a l’impression d’entendre un mélange de différents artistes allant de
Coldplay aux Flaming Lips en passant par The Frames,
Arcade Fire et Muse. Le problème est que les ressemblances peuvent
parfois être gênantes. En plus, le groupe semble mettre tous ses efforts
dans les atmosphères en oubliant de nous offrir des mélodies de qualité.
Avec 100 Lovers, le groupe réussit assurément à évoluer, mais ce
n’est malheureusement pas dans la bonne direction. L’album a beau
présenter des moments grandement intéressants, il ne réussit pas égaler
leurs enregistrements précédents, plus en subtilité et en finesse. (mai
2011)
Vidéoclip :
Introduction |
Anti- /
Epitaph
  
 |

The Dø - Both Ways Open Jaws
The Dø est un duo qui a débuté en France en 2005 alors qu’ils
travaillaient sur la musique d’un film. Dan Levy et Olivia
Merilahti ont ensuite poursuivi leur chemin dans la musique indie
rock continuant à composer pour différents films, pièces de théâtre et
spectacles de danse. Ils ont présenté leur premier album en 2008,
A Mouthful, un disque qui a obtenu beaucoup de succès en France
même s’il était totalement en anglais. En 2011, le duo est de retour
avec Both Ways Open Jaws, un album qui fusionne l’indie rock, le
folk et l’électronique avec de nombreux éléments d’exploration plus ou
moins faciles d’accès. Il réussit tout de même à conserver suffisamment
d’éléments pop accrocheurs pour capter l’attention d’un certain
auditoire non initié. La richesse musicale doit être soulignée, car ce
duo semble apprécier particulièrement explorer diverses sonorités et
utiliser tous les instruments à sa disposition, même les plus bizarres.
Le résultat est un album extrêmement riche et original qui, bien qu’il
exige plusieurs bonnes écoutes, nous en met plein les oreilles. (mars
2012)
Vidéoclips :
« Slippery Slope » -
« Too Insistent » |
Siamese Squids /
Six Degrees
/
SIX
  ½
 |

Doba -
Doba
Voici un premier album
éponyme pour une des moitiés du duo Dobacaracol, Doriane
Fabreg. Pour ce premier disque en solo, Doba puise dans ses
influences R&B, rock et folk des années 1960, tout en y ajoutant des
sonorités nouvelles. Elle présente donc un album d’une grande richesse
et d’une fraîcheur étonnante. À part un titre en français, « Le pont »,
et la fin de « Wings », l’ensemble du disque est en anglais. L’album a
été réalisé par le multi-instrumentiste François Lalonde (Lhasa
De Sela, Dobacaracol, Marco Calliari) qui réussit à donner
une touche plus internationale au disque même s’il s’adresse avant tout
au marché québécois. On y trouve une bonne cohésion d’ensemble et peu de
titres peuvent nous laisser totalement indifférents. Il s’agit donc d’un
premier album très réussi pour cette excellente chanteuse, auteure et
compositeure. (décembre 2011) |
L-Abe /
SIX
  ½
 |

Eliza Doolittle - Eliza Doolittle
La jeune chanteuse londonienne
Eliza
Doolittle se dit à la fois
influencée par les
Arctic Monkeys et
Stevie Wonder. On
peut définitivement dire en tout cas que ses influences sont
extrêmement variées lorsque l’on écoute ce premier album, paru en
Europe à l’été 2010 et enfin disponible en Amérique.
Eliza passe de
la pop rétro à la pop moderne, en passant par du folk et du ska.
Quelques comparaisons avec sa compatriote
Amy Winehouse sont
possibles, mais elle possède surtout un style bien à elle, un
mélange parfait de musiques rétro et moderne. Elle va même piger
dans des influences de standards jazz des années 1920 à 1940, nous
rappelant par moments
Nina Simone ou
Ella Fitzgerald.
Par exemple, la contrebasse du premier extrait, « Pack Up », nous
ramène tout droit en 1930. Plusieurs pièces représentent des hymnes
estivaux incontournables, comme c’est le cas avec l’excellente « Rollerblades »,
un morceau léger et ensoleillé de grande qualité. La pièce
d’ouverture, « Moneybox », et « Mr.
Medicine » sont également dignes
de mention. Eliza
Doolittle nous présente peut-être seulement son
premier album, mais on peut déjà prévoir un bel avenir pour cette
chanteuse de grand talent qui n’aura assurément pas de difficulté à
progresser. (découverte du mois de mars 2011)
Vidéoclip :
« Pack Up » |
Parlophone /
EMI
   ½
 |

Down with Webster - Time to Win,
Vol. II
Down with Webster est un groupe de Toronto qui fusionne parfaitement
le rock et le rap en une musique plutôt énergique et accessible. Sur
ce 2e album, vous comprendrez qu’ils nous présentent la suite
logique à leur premier disque,
Time to Win, Vol. I, paru en 2009. Le principal problème
avec Down with Webster est qu’ils manquent dramatiquement de
constance tout au long de leurs albums. Ils peuvent nous présenter
des succès instantanés et inoubliables comme « Big Wheels » et
« Professional », et enchaîner avec des morceaux insipides et
jetables après usage qui n’amènent strictement rien de neuf et sont
même parfois franchement ennuyants. Ce volume 2 présente tout de
même suffisamment de moments intéressants pour qu’on puisse
considérer l’album comme étant supérieur à leur premier essai. Avis
aux amateurs du genre… (mars 2012)
Vidéoclips :
« Big Wheels » -
« She’s Dope » |
Universal
  
 |

Drake
- Take Care

D’abord connu en tant qu’acteur, le rappeur de Toronto Drake a fait sa
place dans l’industrie musicale dans la deuxième moitié des années 2000.
Il a obtenu un immense succès aux États-Unis en 2010 avec son premier
album complet,
Thank Me Later. Il est maintenant de retour avec un deuxième
disque d’une grande efficacité. Take Care débute en douceur avec
des pièces R&B et hip hop légères qui installent lentement l’ambiance du
disque. Il faudra attendre la 5e pièce, la chanson-titre mettant en
vedette Rihanna, pour que l’album soit officiellement lancé.
L’atmosphère feutrée du disque a alors déjà fait son œuvre et on se
retrouve conquis. Même si Drake est avant tout un rappeur, il est en
mesure de chanter de belle façon avec une voix douce et envoûtante. Les
arrangements sirupeux viennent compléter cette atmosphère de fin de
soirée pour la majorité de l’album qui contient tout de même quelques
élans un peu plus pop. Drake peut compter sur quelques collaborateurs
importants comme The Weeknd, André 3000, Lil Wayne
et Nicky Minaj. Par contre, ils ont comme inconvénient de
souligner le fait que Drake n’est pas parmi les meilleurs rappeurs au
monde. Il nous offre malgré tout un 2e album de qualité, un pas en avant
par rapport à son précédent. Mais attention : Take Care est avant
tout un disque de fin de soirée qui pourrait vous décevoir dans une
ambiance un peu plus festive… (janvier 2012)
Vidéoclip :
« Headlines » |
Universal Republic
  ½
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Duran Duran - All You Need Is Now
La parution d’un nouvel album par le groupe pop anglais Duran Duran ne
capte plus l’attention depuis longtemps déjà. En fait, il faut remonter
à 1993 pour entendre un album intéressant de leur part,
Duran Duran (The Wedding Album), et au début des années 1980
pour entendre leurs seuls véritables chefs-d’œuvre,
Rio en étant l’incontournable. C’est donc sans grandes attentes
qu’on tend l’oreille vers All You Need Is Now. L’album commence
en force avec la chanson-titre, « Blame the Machines » et « Being
Followed » qui n’ont rien à envier à leurs plus grands succès en
carrière. Plus tard, ce sera aussi le cas pour les excellentes « Girl
Panic » et « Too Bad You’re So Beautiful ». En fait, le groupe est dans
une si grande forme qu’il donne l’impression de nous présenter le
successeur de
Seven and the Ragged Tiger de 1983. L’énergie est au rendez-vous
et les synthétiseurs n’ont jamais été aussi bien utilisés par le groupe
depuis les années 1980 pour en faire un très bon mélange de pop et de
rock. En tant que réalisateur, Mark Ronson réussit le tour de
force de faire ressortir le meilleur de ce groupe qui a eu toutes les
difficultés du monde à survivre à ses coups de génie des années 1981 à
1983. Évidemment, ce serait grandement exagéré que d’affirmer que tout
est bon sur All You Need Is Now, puisque que certaines ballades
et chansons pop insipides nous apparaissent en différentes occasions.
Mais les moments forts sont suffisamment intéressants pour nous laisser
une opinion positive de l’ensemble du disque. (mai 2011)
Vidéoclip :
« All You Need Is Now » |
S-Curve /
Universal
  ½
 |

Dwarves - The Dwarves Are Born Again (CD + DVD)
Les Dwarves sont apparus
dans le paysage underground de Chicago au milieu des années 1980. 25 ans
plus tard le groupe punk / garage est toujours actif et continue de
propager ses méfaits dans les clubs les plus miteux des États-Unis.
Reconnus comme de parfaits fauteurs de trouble, ils donnent toujours des
performances à l’extrême, incluant du sexe et de la nudité, de la drogue
et de la violence. Après être « morts » en 2004 avec
The Dwarves Must Die, voilà qu’ils renaissent avec The
Dwarves Are Born Again. Ils nous présentent ici rien de moins que 18
titres en moins de 32 minutes. On retrouve quelques pièces punks
énergiques et efficaces, mélangées avec des morceaux un peu plus
accessibles. L’édition de luxe propose un DVD en boni contenant des
vidéoclips et de nombreux extraits en concert. On retrouve aussi des
extraits de concerts qui ont tourné à la bagarre, souvent entre le
groupe et des spectateurs, terminant le concert abruptement, dans la
violence et la confusion la plus totale. (août 2011) |
Greedy
/
MVD
  
 |

East Bay Ray and the Killer Smiles -
East Bay Ray and the Killer Smiles
East Bay Ray a été l’un
des guitaristes les plus influents de la scène punk des années 1980,
grâce à son travail au sein des Dead Kennedys. Il nous présente
maintenant son tout nouveau groupe, les Killer Smiles. Le groupe met
aussi en vedette le chanteur et auteur Skip McSkipster des
Wynona Riders et qui a aussi fait partie des tournées récentes des
Dead Kennedys. Ce premier album éponyme a été réalisé par Paul Leary,
guitariste des Butthole Surfers bien connu pour sa réalisation de
l’album éponyme de Sublime dans les années 1990. Le son de ce
premier album se promène allègrement entre rock alternatif et punk, et
se rend même jusqu’à la ballade acoustique sur « The Heart is Something ».
Sans renverser aucune barrière, ce nouvel album de East Bay Ray nous
prouve qu’il peut encore présenter un produit intéressant plus de 30 ans
après ses débuts. (novembre 2011) |
MVD
  
 |

Eisley - The Valley
Après deux albums grandement appréciés de la critique au milieu des
années 2000, il aura fallu attendre 4 ans pour entendre la suite de la
part du groupe indie rock texan Eisley. La famille DuPree nous
arrive donc avec The Valley, un album sombre qui reflète assez
bien les différentes ruptures qu’ont eu à vivre plusieurs des membres du
groupe, incluant la fin de leur contrat avec Warner Bros. Parmi ces
séparations, notons particulièrement le divorce rapide de Sherri
après seulement 10 mois de mariage avec Chad Gilbert de New
Found Glory. Heureusement que les harmonies vocales des filles
demeurent légères et accrocheuses, car les textes prennent une direction
beaucoup plus lourde sur The Valley avec des titres comme « Watch
It Die », « Sad », « I Wish » et « Ambulance ». Stacy prend de
plus en plus de place dans la création musicale du groupe, elle qui
n’était qu’une adolescente à leurs débuts. Elle ajoute donc un élément
de plus dans le processus créatif qui se matérialise ici sur
l’excellente chanson-titre et la conclusion, la toute douce
« Ambulance ». On ressent un sentiment d’urgence et une certaine
frustration tout au long du disque, mais le sens inné d’Eisley pour les
mélodies inoubliables fait en sorte que l’album demeure accessible. Le
remariage de Sherri 2 ans après son divorce, suivi de ceux de Stacy, de
Chauntelle et de leur frère Weston en 2010, laisse
présager que le prochain disque sera un peu plus joyeux. Mais, j’avoue
ne pas détester Eisley lorsqu’ils sont un peu troublés… (avril 2011)
Vidéoclip :
« The Valley » (version acoustique) |
Equal Vision
  ½
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Elbow
- Build a Rocket Boys!
Elbow est un groupe britpop de Manchester qui existe depuis déjà 14 ans
et nous présente maintenant son 5e album. Le groupe nous propose une
musique généralement grandiose avec des envolées musicales s’étendant
sur de nombreuses minutes. Avec Build a Rocket Boys!, le groupe
poursuit son ascension et nous présente une musique riche possédant
toute l’envergure nécessaire pour remplir des stades, un peu dans la
lignée de Coldplay. On retrouve des mélodies pop avec un
excellent potentiel commercial, mais le groupe axe surtout sa musique
sur l’innovation et les textures. Avec des arrangements incluant des
orgues anciens, de l’électronique, des percussions orchestrales et
différents échos, Elbow nous propose une musique d’une richesse
incomparable qui réussit à nous hypnotiser en cours de route. Le
principal point négatif de l’album est qu’on y retrouve plusieurs pièces
longues qui deviennent un peu répétitives et semblent ainsi
interminables. Ce sera ce qui empêchera Elbow de conquérir un nouveau
public un peu plus large. Par contre, leurs fans apprécieront encore une
fois ce nouvel album du groupe qui va un peu plus loin dans
l’utilisation de textures musicales. (juin 2011)
Vidéoclip :
« Open Arms » |
Polydor /
Universal
  ½
 |

Evanescence - Evanescence
En 2003, un groupe de l’Arkansas offrant un métal alternatif à la
Linkin Park avec une voix féminine nous est apparu, Evanescence. Le
groupe a atteint le sommet des palmarès grâce à un succès
incontournable, « Bring Me To Life ». Par la suite, comme prévu par la
majorité des critiques, le groupe a vivoté et n’a plus jamais été
l’ombre de lui-même. Amy Lee et sa bande nous reviennent
maintenant avec un album éponyme, 5 ans après
The Open Door. On y retrouve bien peu d’éléments surprenants :
mêmes riffs métal sans grand intérêt, même voix « émotive » d’Amy Lee
qui ne réussit pourtant pas à faire passer l’émotion, et des
orchestrations de grande envergure à la Meat Loaf. Pourtant, il
devrait s’agir de l’album du renouveau pour Evanescence alors que le
groupe accueille de nouveaux membres et un nouveau réalisateur en
Nick Raskulinecz. L’atmosphère dramatique demeure bien présente,
mais on se retrouve plutôt loin des influences gothiques du groupe.
Evanescence nous offre en fait rien de plus qu’un album de pop rock bien
enregistré, bien arrangé et bien réalisé. Malheureusement, on n’y trouve
aucune évolution et en plus, aucun titre ne ressort véritablement du
lot, à part peut-être « The Change » et le simple « What You Want » qui
restent un peu plus longtemps en tête que la moyenne des autres pièces
du disque. (janvier 2012)
Vidéoclip :
« What You Want » |
Wind-up /
EMI
 ½
 |

Piers
Faccini - My Wilderness
Le chanteur folk rock britannique Piers Faccini nous revient avec un 4e
album, après le très doux
Two Grains of Sand en 2010. Pour ce nouvel enregistrement,
Faccini s’entoure finalement de musiciens, plutôt que de travailler en
solo. On retrouve donc Jules Bikoko à la basse, Rodrigo d’Erasmo
au violon et Simone Prattico à la batterie et aux percussions. On
peut également entendre des collaborations de Vincent Ségal,
Ibrahim Maalouf et Makan Tounkara. Poète né, Faccini nous
raconte à nouveau des histoires mais, cette fois-ci, sur une musique
beaucoup plus riche qui puise ses influences à la fois dans le blues et
dans la musique africaine, surtout malienne. Ben Harper dit de
Piers Faccini qu’il est le plus grand chanteur du monde. Sans aller
jusque là, disons qu’il est non seulement un poète de premier plan, mais
qu’il possède en plus une grande musicalité. Sa façon de chuchoter ses
textes est incomparable et il laisse ainsi toute la place aux
magnifiques orchestrations, toutes en douceur. My Wilderness
présente assurément plus de qualités que son disque précédent. (février
2012)
Vidéoclip :
« Tribe » |
Tôt ou
Tard
/
Six Degrees
/
SIX
  ½
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Marianne Faithfull - Horses and High
Heels
Horses and High Heels
est le 19e album studio de Marianne Faithfull, mais il aura seulement
fallu attendre 2 ans depuis le précédent,
Easy Come Easy Go. Moins jazz que son prédécesseur, ce nouveau
disque revient à un son plus rock avec des éléments de folk. Elle
travaille à nouveau avec son fidèle complice, le réalisateur Hal
Willner, qui réussit toujours à mettre parfaitement en valeur les
qualités de Marianne. Sur ce nouvel album, elle reprend 8 classiques
dont « Love Song » de Lesley Duncan, « Goin’ Back de Dusty
Springfield et « Past, Present and Future » de The Shangri-Las.
Elle présente aussi plusieurs nouvelles compositions pour un total de 13
titres totalisant 52 minutes. Parmi les artistes invités, on retrouve
Lou Reed, Dr. John et Wayne Kramer (des MC5).
Malheureusement, elle ne semble pas toujours en mesure de bien rendre
justice aux compositions qu’elle interprète sur ce nouveau disque, dont
certaines tombent tout simplement à plat. Elle ne réussit donc pas à
recréer une nouvelle version de
Easy Come Easy Go. (octobre 2011) |
Naïve
  
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The Fall
- Ersatz G.B.
The Fall a été formé en
1976 à Manchester, au cœur du mouvement punk britannique. Ersatz G.B.
est rien de moins que leur 29e album en carrière, soit presque un
par année. Concentré autour du chanteur Mark E. Smith, The Fall a
connu plusieurs changements de personnel au cours de toutes ces années.
Le groupe a également su se renouveler constamment, malgré une ligne
directrice axée vers les guitares cacophoniques, les nombreuses
répétitions et les paroles parlées plus souvent que chantées. Ce nouveau
disque poursuit dans la même direction, avec toujours une certaine
densité qui peut être agaçante à la longue. L’album va dans certains
territoires plus lourds que jamais, comme sur « Greenway », une
adaptation de « To Gameboy » du groupe métal grec Anorimoi, qui
nous amène bien près du « mosh pit ». Sur « Monocard », le groupe
explore le sludge rock expérimental. Question de nous déstabiliser un
peu plus, The Fall s’essaie au rockabilly sur « Mask Search » et fait
même référence à un personnage de Gossip Girl sur « Nate Will Not
Return ». Avec la pièce d’ouverture à tendance garage, « Cosmos 7 », et
la toute douce « Happi Song », chantée par la claviériste Eleni
Poulou, on retrouve de bons moments sur l’album. Malheureusement,
l’ensemble va vraiment trop dans toutes les directions. C’est bien beau
vouloir se réinventer à tout prix, mais une certaine ligne directrice
serait grandement appréciée sur Ersatz G.B. qui est bien loin de
figurer parmi les meilleurs albums de cette longue feuille de route.
(avril 2012) |
Cherry Red
/
MVD
 ½
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Falling In Reverse - The Drug In
Me Is You
Trois ans après avoir quitté Escape The Fate, le chanteur
Ronnie Radke est de retour avec un nouveau groupe, Falling In
Reverse. L’essentiel de l’album a été écrit pendant un séjour de plus de
2 ans en prison pour bris de conditions, et le groupe a même été créé
alors qu’il était toujours derrière les barreaux. Même si Radke demeure
dans le style post-hardcore qui l’a fait connaître, Falling In Reverse
prend une direction un peu plus pop punk en différentes occasions avec
d’accrocheuses mélodies. Radke nous offre un ensemble de pièces plutôt
personnelles, toujours accompagnées d’un mur de guitares. Les musiciens
sont extrêmement solides et apportent tout le dynamisme et l’intensité
dramatique nécessaires aux textes de Radke. « Raised by Wolves » tire
carrément l’album, même si elle est accompagnée de quelques autres
pièces de premier plan (« Don’t
Mess with Ouija Boards », « Good Girls Bad Guys », la
chanson-titre). L’ensemble ne révolutionne rien, mais demeure tout de
même agréable jusqu’à la fin. (janvier 2012)
Vidéoclips :
« The Drug In Me Is You » -
« I’m Not a Vampire » |
Epitaph
  
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Thomas
Fersen - Je suis au paradis
Voici déjà le 8e album
studio de celui qu’on considère très souvent comme l’instigateur de la
nouvelle pop française, Thomas Fersen. Sur Je suis au paradis, il
nous présente à nouveau tout un lot de personnages bizarres et de fables
fantastiques. Et évidemment, il s’accompagne encore et toujours de son
fameux ukulélé soprano, même si de superbes orchestrations viennent bien
souvent atténuer sa présence. En fait, dès les premiers moments de
l’album (« Dracula », « La barbe bleue »), on réalise que Fersen nous
offre peut-être son album le plus riche musicalement depuis longtemps.
Le premier extrait du disque, « Parfois au clair de lune », nous montre
à quel point Fersen est en pleine possession de son art. Il demeure
assurément le chanteur pop français le plus constant et le plus créatif
de sa génération. (avril 2011) |
Tôt ou Tard
/
SIX
  ½
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Florence + the Machine - Ceremonials

Directement de Londres, Florence nous revient avec sa Machine, 2 ans
après son premier enregistrement,
Lungs. Dès la pièce d’ouverture, « Only If for a Night », on
constate un contraste majeur avec le premier disque qui se voulait
plutôt minimaliste. Ceremonials nous propose plutôt un mur de
son, des arrangements à n’en plus finir, des violons, des chœurs, de
l’écho… la totale quoi! Par contre, ce qui ne change pas, c’est la
créativité des compositions. Et les arrangements ne font que mettre en
évidence la qualité de ces compositions dans des morceaux comme le
premier extrait, « Shake It Out », la magistrale « What the Water Gave
Me » et « Leave My Body » en conclusion du disque. Il y a bien quelques
pièces au piano comme « Never Let Me Go », mais elles sont beaucoup plus
enrobées que sur l’album précédent. Et si vous cherchez une pièce rock
‘n’ roll aux influences des White Stripes, vous seriez mieux de
ressortir leur premier album et d’écouter le succès « Kiss with a Fist ».
Même si les arrangements de Ceremonials peuvent faire peur au
premier abord, la richesse musicale qu’on y trouve est vraiment
intéressante. Le résultat dépasse donc le premier album, même s’il
risque de rebuter de nombreux fans de la première heure. (décembre 2011)
Vidéoclip :
« Shake It Out » |
Universal Republic
  ½
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Foo
Fighters - Wasting Light

Wasting Light est déjà le 8e album des Foo Fighters en 16 ans
de carrière. Difficile de croire qu’autant de temps s’est écoulé
pour Dave Grohl dans l’ère post-Nirvana.
Pour ce nouvel album, on a confié la réalisation à Butch Vig
qui travaille avec Grohl pour la première fois depuis
Nirvana. Dès le début du disque avec
« Bridge Burning », on se rend compte que le groupe va un peu plus
loin dans l’agressivité des guitares, l’influence de Josh Homme,
le comparse de Grohl au sein de Queens Of The Stone Age,
n’étant pas bien loin. Sur « White Limo », il n’y a pas que les
guitares et la section rythmique qui poussent le son à l’extrême,
mais aussi la voix d’un Dave Grohl complètement déchaîné. Bob
Mould participe à l’excellente « Dear Rosemary », certainement
l’une des meilleures compositions de l’album. On peut également
réentendre 2 ex-membres de Nirvana :
Pat Smear qui est de retour à la guitare pour la première
fois depuis
The Colour
and the Shape en 1997, ainsi que
Krist Novoselic qui joue la basse sur « I Should Have Known »,
une autre des favorites du disque. En fait, aucune pièce de l’album
ne peut être considérée comme inintéressante. Wasting Light
présente certainement le meilleur collage de pièces efficaces depuis
leurs 2 premiers albums. En boni, la maturité dont bénéficient
aujourd’hui Grohl et sa bande fait peut-être en sorte que l’on
puisse considérer Wasting Light comme leur meilleur album en
carrière, rien de moins… Voici donc définitivement un incontournable
de 2011. (chronique principale de juin 2011)
Vidéoclips :
« White Limo » -
« Rope » |
   

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Galactic - The Other Side of
Midnight: Live in New
Orleans
Le groupe funk
contemporain Galactic a profité d’un concert incomparable dans un club
de sa ville d’origine, le Tipitina de la Nouvelle-Orléans, pour
l’enregistrer et nous le présenter sur CD. Voici donc une belle suite à
leur très bon album de 2010,
Ya-Ka-May. L’amalgame incroyable de styles que nous propose
Galactic prend tout son sens sur scène, avec une section de cuivre bien
à l’avant-scène. Ce qui frappe dès les premiers moments de cet album,
c’est la qualité sonore exceptionnelle. Certains enregistrements studio
possèdent moins d’envergure musicale que cet enregistrement en concert
dans un club! Comme c’est souvent le cas sur leurs albums studio,
Galactic s’entoure de plusieurs collaborateurs : Trombone Shorty,
Soul Rebels Brass Band, Corey Henry, Big Freedia et
Cyril Neville. Malgré un album de 13 titres totalisant 64
minutes, il semble incomplet. On en aurait entendu plus, surtout qu’il
manque quelques titres importants de leur répertoire. Malgré tout,
Galactic nous présente ici pourquoi il aime jouer de la musique. C’est
un disque idéal pour faire la fête et on n’a aucune difficulté à
s’imaginer l’ambiance de l’endroit ce soir d’octobre 2010. (juillet
2011) |
Anti-
/
Epitaph
  ½
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Noel
Gallagher - High Flying Birds
Alors qu’il était le génie créatif derrière le succès d’Oasis, il
était tout à fait normal que l’aîné des frères Gallagher poursuive son
chemin lorsque la tension entre les deux frères est devenue
irréconciliable. Même si Noel a produit de bonnes chansons dans les
années 1990, il faut bien avouer que la comparaison d’Oasis avec les
Beatles a été plutôt gênante tout
au long de la carrière du groupe. Il n’est donc pas bien surprenant que
le premier album solo de Noel, High Flying Birds, poursuive
exactement dans la même direction. Il s’agit en quelque sorte de
variations sur un même thème, et cet album solo pourrait sans problèmes
être un nouveau disque d’Oasis. D’autant plus qu’il y a bien peu de
différences entre la voix des deux frères (Noel a d’ailleurs souvent
remplacé Liam au micro lors de concerts quand ce dernier n’avait
pas envie d’y être). Finalement, là où Liam manque à Noel sur cet album
solo (Andy Bell aussi), c’est pour l’ajout de quelques pièces
solides comme il avait su nous servir sur les derniers enregistrements
d’Oasis. Même s’il s’écoute bien, High Flying Birds semble
incomplet et à court de pièces mémorables. Finalement, il faudrait
peut-être que les frères se rendent à l’évidence qu’ils sont meilleurs
ensemble, mêmes si leurs égos démesurés ne peuvent cohabiter. (janvier
2012)
Vidéoclips :
« The Death of You and Me » -
« If I Had a Gun… » |
Sour Mash
/
Universal
  
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Gorillaz -
The Singles Collection 2001-2011
En 2001 nous est apparu un groupe totalement unique, le premier groupe
de hip hop virtuel dirigé par Damon Albarn et Dan The
Automator. Après 3 albums et quantités de remix, il était bien
logique qu’on nous présente un résumé de la décennie de Gorillaz. Ce
sont les simples du groupe qui sont mis de l’avant ici, 13 titres
présentés chronologiquement. À cela nous ajoutons 2 remix, de leur
premier succès, « Clint Eastwood », et de « 19-2000 ». Le principal
défaut de cette compilation est que le livret ne contient aucun détail
sur le groupe, le projet, etc. D’accord qu’on a toujours voulu laisser
planer le mystère au-dessus de ce groupe hors de l’ordinaire, mais on
aurait tout de même apprécié en apprendre un peu plus et une
rétrospective de ce type en est l’occasion idéale. La version de luxe
réussira peut-être à satisfaire ceux qui en veulent plus. On y retrouve
un DVD contenant les vidéoclips du groupe, un documentaire, deux
performances aux Brit Awards, etc. (mars 2012)
Vidéoclips :
« Clint Eastwood » -
« Feel Good Inc. » -
« Dare » |
Parlophone /
EMI
   
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David Guetta - Nothing But the Beat
Son album
One Love en 2009 et ses nombreuses collaborations avec des
vedettes R&B d’envergure comme les Black Eyed Peas et
Rihanna ont permis au DJ français d’atteindre un niveau de
popularité inégalé à travers le monde au cours des dernières années.
Ce n’est donc pas bien surprenant que Guetta reprenne exactement la
même formule pour son nouveau disque, Nothing But the Beat.
Les 13 pièces de ce nouvel album s’écoutent encore une fois comme
une compilation alors que chacune possède l’énergie qu’il faut pour
devenir un succès potentiel. Il y a bien quelques titres de
remplissage, comme le mélange ballade/dance music de « Without You »
avec Usher, mais la plupart des titres se retrouveront
probablement sur les planchers de danse, dans les radios pop et à
plein volume dans votre casque d’écoute au cours des prochaines
années. On connaît déjà très bien les succès « Where Them Girls At »
(avec Flo Rida et Nicki Minaj) et « Sweat » (avec
Snoop Dogg). Mais il faudra aussi surveiller de près « Little
Bad Girl » (avec Taio Cruz et Ludacris), « Turn Me
On » (avec Nicki Minaj) et « Crank It Up » (avec Akon). En
conclusion, l’album de David Guetta manque encore une fois de
cohérence et de constance, mais il possède tout le matériel
nécessaire pour lui permettre de poursuivre sur sa lancée populaire
à travers la planète. Une
version de luxe est également disponible, le 2e disque contenant
seulement des pièces électroniques instrumentales. (octobre 2011)
Vidéoclips :
« Where Them Girls At » -
« Sweat » -
« Little Bad Girl » |
EMI
  
|

David Guetta - One More Love
Suite à un méga succès comme l’album
One Love en 2009, il était normal qu’on presse le citron au
maximum pour le désormais célèbre DJ français. C’est pourquoi on a vu
différentes rééditions de l’album en y ajoutant des titres inédits ou
des remix. Maintenant, ce qu’on nous propose est une mini-compilation de
27 minutes des plus gros succès de l’album avec quelques ajouts. On peut
y entendre les succès monstres « Sexy Bitch », « Memories », « I Gotta
Feeling » (la version de Guetta du succès des Black Eyed Peas),
« When Love Takes Over » et « On the Dancefloor ». On peut aussi y
entendre la version du single de « Gettin’ Over You » avec Chris
Willis, Fergie et LMFAO, ainsi qu’une nouvelle version
de « Missing You ». Finalement, le seul élément véritablement nouveau
sur ce disque est « Who’s That Chick? » avec Rihanna (la personne
à inviter ces temps-ci pour obtenir un hit!). En fait, le principal
avantage de ce mini-album est de contenir le meilleur de l’album
One Love
sur un court CD à bas prix. C’est donc parfait pour ceux qui n’auraient
pas encore toute cette collection de succès sur leurs lecteurs MP3. Et
c’est assurément énergique et divertissant! (mars 2011)
Vidéoclips : « Who’s That Chick? » (feat.
Rihanna) :
Version de jour –
Version de nuit |
Virgin /
EMI
  ½
 |

Gym Class
Heroes
- The Papercut Chronicles II
Le groupe Gym Class Heroes nous vient de l’état de New York et a été
fondé il y a 15 ans. Le groupe mélange à la perfection le rap, le rock,
le R&B et le funk pour un son qui à la base présente de nombreux
éléments intéressants. Avec ce nouvel album, Gym Class Heroes nous offre
la suite de leur album de 2005, soit la première partie de The
Papercut Chronicles. Comparativement à leur plus récent disque,
The Quilt, paru en 2008, ils reviennent ici avec un album un peu
plus organique. Ils présentent en fait une musique pop accrocheuse plus
près de ce qu’ils sont en mesure d’offrir sur scène. Plusieurs pièces
possèdent un immense potentiel commercial, à commencer par l’excellente
« Stereo Hearts » et « Solo Discotheque (Whiskey Bitness) ». Le groupe
fait appel à quelques collaborateurs, dont Adam Levine pour « Stereo
Hearts », ce qui pourrait contribuer à transporter leur album à un autre
niveau. L’efficacité pop de l’album a tout ce qu’il faut pour séduire,
même si l’originalité des compositions n’est définitivement pas au
rendez-vous. (février 2012)
Vidéoclip :
« Stereo Hearts » |
Fueled
By Ramen
/
Warner
  
 |

Daryl Hall - Laughing Down Crying
Daryl Hall est surtout
connu pour avoir été la moitié du duo Hall & Oates dans les
années 1970 et 1980. Il faut dire qu’il a obtenu bien peu de succès en
solo. Il nous offre seulement son 5e album solo en carrière, le 4e
depuis la fin de Hall & Oates au milieu des années 1980 et son premier
depuis 1997. Seulement quelques jours après le début des enregistrements
pour Laughing Down Crying en 2010, son réalisateur et meilleur
ami T-Bone Wolk est décédé subitement d’un infarctus. L’album lui
est donc dédié et contient ses derniers enregistrements. Hall présente
ce qu’il fait de mieux en musique, soit un son pop rock adulte
passablement personnel et tout en subtilités. Dès la pièce d’ouverture,
la chanson-titre, on découvre une pièce acoustique à tendance plus folk
que ce à quoi il nous a habitué par le passé. Par contre, malgré
l’utilisation fréquente de la guitare acoustique, l’ensemble demeure
beaucoup plus pop, avec des synthétiseurs, des arrangements en douceur
et certains rythmes entraînants à tendance funk. Le son de Hall & Oates
n’est jamais bien loin non plus! Là où Hall surprend véritablement,
c’est lorsqu’on réalise à quel point sa voix gagne en aplomb et en
pureté avec le temps. Il n’a jamais chanté aussi bien… Sur Laughing
Down Crying, Daryl Hall présente toute la largeur de sa palette
musicale jusqu’à la fin, alors qu’il conclut le disque en blues sur « Problem
With You (Bone’s Last Ride) ». Voici donc un bien bon album de pop
adulte que nous propose un Daryl Hall en grande forme, incontestablement
son meilleur disque des 25 dernières années. (décembre 2011) |
Verve Forecast
/
Universal
  ½
 |

The
Hangmen - Lost Rocks: Best of The
Hangmen
La scène rock de Los Angeles était complètement axée sur l’apparence
dans les années 1980, ce qui fait que certains groupes rock ‘n’ roll ont
été mis en marge du reste de l’industrie. C’est le cas pour The Hangmen
qui ont pourtant émergé en 1986, une période où le hard rock dominait
les palmarès. Leur attitude un peu plus punk et leur refus à entrer dans
la vague maquillage et coiffures spectaculaires les a automatiquement
éjectés de la manne que constituait la scène de Los Angeles à cette
époque. Ils ont donc roulé leur bosse pendant toutes ces années dans des
petits bars miteux à jouer bien souvent pour leurs amis et une poignée
de fans inconditionnels. Ils ont tout de même produit quelques très
bonnes chansons au cours de toutes ces années et on retrouve les 15
meilleures sur cette compilation ultime. Parmi ces 15 titres, notons 3
pièces de l’album
In the City paru en 2007 qui a été réalisé par Mike Ness
de Social Distortion. Notons aussi la présence de Eddie
Spaghetti (Supersuckers) sur « Coal Mine ». En boni, on
retrouve 3 démos de 1985-86 jamais parus auparavant. Ces 3 pièces
inédites ont été réalisées par le chanteur-guitariste et compositeur
Bryan Small avec la collaboration de Keith Morris de
Circle Jerks. Voici donc l’album idéal pour découvrir ce très bon
groupe de rock ‘n’ roll, qui est malheureusement trop longtemps demeuré
dans l’ombre. (février 2012)
Vidéoclip :
« Wild Beast » |
Acetate
/
MVD
  ½
 |

Ben
Harper - Give Till It’s Gone
Le chanteur folk alternatif contemporain californien est de retour avec
un nouvel album studio après l’excellent combo CD/DVD paru l’an passé et
enregistré en concert au Festival international de jazz de Montréal.
Give Till It’s Gone est aussi son premier album depuis le projet
parallèle de Fistful of Mercy avec Dhani Harrison et
Joseph Arthur. Encore une fois, Harper se balade entre les pièces
intimistes, souvent acoustiques, et les moments un peu plus rock ‘n’
roll, comme sur « Rock ‘n’ Roll is Free » et « Clearly Severely » par
exemple alors qu’il se laisse totalement aller. C’est dans ces moments
plus lourds et énergiques qu’il est définitivement à son meilleur,
puisqu’il peut véritablement exploiter tout son talent de guitariste. On
retrouve évidemment plusieurs moments personnels alors qu’il se confie
tout simplement à son auditeur comme dans la pièce d’ouverture, « Don’t
Give Up On Me Now ». Par contre, il nous offre aussi de nombreuses
pièces mid-tempo qui alternent entre guitares acoustiques et électriques
(« I Will Not Be Broken »), souvent avec un petit côté funky pas
désagréable du tout (« Waiting on a Sign »). L’ex-Beatle
Ringo Starr a collaboré à l’écriture de 2 chansons en plus d’y jouer
la batterie : « Spilling Faith » et « Get There From Here » (l’une des
meilleures du disque). L’album contient plusieurs bons moments. Par
contre, l’incohérence entre les différents titres et quelques ballades
ou autres pièces mid-tempo franchement ennuyantes nous font décrocher à
un moment ou à un autre. Il faut dire que Ben Harper a eu ce genre de
problèmes tout au long de sa carrière. Il semble avoir beaucoup de
difficulté à produire un album solide et cohérent du début à la fin. Ses
fans devraient tout de même y trouver leur compte. (juillet 2011)
Vidéoclips :
« Rock ‘n’ Roll is Free » -
« Don’t Give Up On Me Now » |
Virgin /
EMI
  
 |

PJ Harvey - Let
England Shake

La chanteuse alternative britannique Polly Jean Harvey (PJ pour les
intimes) est de retour avec un album sur lequel elle raconte sa
relation avec son pays natal. Toutes les chansons tournent autour du
thème de la guerre, qui fut particulièrement désastreuse pour
l’Angleterre lors de la Première Guerre Mondiale. PJ nous présente
des pièces généralement douces tout au long du disque. Pour la voix,
elle nous offre un registre très haut qui pourra déplaire à
plusieurs. Par contre, la qualité des compositions est irréprochable
et PJ nous offre encore une fois un excellent disque, tout en
subtilités. Les arrangements éclectiques et la réalisation de
premier plan viennent enrober ce superbe album qui présente bien peu
de moments faibles. (avril 2011)
Vidéoclips :
« The Last Living Rose » -
« The Words That Maketh Murder » -
« Let England Shake » |
Vagrant /
Universal
   
 |

Heartsounds - Drifter
Après un premier album
de punk rock en 2010,
Until We Surrender,
les ex-membres du groupe
death
metal
Light This City,
Laura Nichol et
Ben Murray, ont
décidé de solidifier leur nouveau groupe. Ils s’entourent de deux
membres permanents en
Kyle Camarillo (basse) et
Trey Derbes
(batterie). Avec Drifter,
Heartsounds poursuit dans la même
direction que sur son disque précédent avec un punk rock rapide,
mélodique et hautement technique. Pour la réalisation, le groupe fait à
nouveau confiance à Zack Ohren avec de l’aide de la part de
Brett Gurewitz (Bad Religion). Leur musique est basée avant
tout sur les riffs de guitare, qui peuvent impressionner en certaines
occasions (comme l’ouverture de « Every Second
Counts »), mais aussi
passer quelque peu inaperçu. En fait, les compositions demeurent
généralement plutôt faibles. Une seule pièce ressort véritablement du
lot et c’est la chanson-titre à tendance pop punk qui aura peut-être
comme effet de faire tendre l’oreille à un public friand de ce genre de
punk plus accessible.
Drifter
permet à
Heartsounds de faire un
pas en avant, mais il reste encore un bon bout de chemin à franchir
avant de véritablement s’établir. (novembre 2011) |
Epitaph
  
 |

Hedley - Storms
Le quatuor de Vancouver Hedley est de retour avec un 4e album après
l’immense succès du précédent,
The Show Must Go, transporté par la dynamique « Cha-Ching ».
Même si le groupe a eu quelques tendances pop punk par le passé, il
a toujours penché un peu plus du côté pop que du côté punk. En plus,
les ballades ont souvent occupé une place importante sur leurs
albums. Mais c’est avec Storms que la bande à Jacob
Hoggard (un ex-candidat de Canadian Idol) prend un véritable
virage pop. L’album s’ouvre en effet avec une série de ballades qui,
même si elles sont de qualité, nous amènent un peu trop dans le
territoire des Backstreet Boys. Il faudra attendre la 4e
piste, « We Are Unbreakable », pour entendre une pièce pop rock un
peu plus rythmée. Mais c’est avec la suivante, « Young », que le
groupe poursuit sur sa lancée entamée avec « Cha-Ching », grâce à un
refrain inoubliable et énergique accompagné de claquements de mains.
« Bullet for your Dreams » et « Hot Mess » sont les autres pièces
entraînantes par excellence qui nous présentent le groupe à son
meilleur et nous donnent envie de les voir sur scène, là où Hoggard
est le plus à l’aise. Sur Storms, Hedley ne se gêne pas pour
sortir les synthétiseurs du placard et nous présenter des
arrangements léchés à souhait. Même si l’album est un peu trop
propret et qu’on s’ennuie du côté trash complètement
disjoncté d’Hoggard, Storms risque fort de permettre au
groupe de finalement rejoindre le reste de la planète. (chronique
principale de février 2012)
Vidéoclips :
« Invincible » -
« One Life » |
Universal
  

|

Joe Henry - Reverie
L’auteur, compositeur,
interprète et réalisateur est de retour sur disque, 2 ans après
l’excellent
Blood From Stars. Reverie est le 12e album de Joe Henry
et il ne tente pas de reproduire le disque précédent. Il nous offre
plutôt un album totalement acoustique issu d’une exploration de 3 jours
dans son studio à la maison avec ses musiciens. Essentiellement jazz, le
disque présente également quelques éléments de folk. Mais ce qui est
certain, c’est que l’ensemble demeure extrêmement doux jusqu’à la fin.
Il est tellement doux qu’il pourrait facilement vous endormir par
moments. La pochette en noir et blanc donne aussi un bon aperçu de ce
qu’on peut entendre. L’enregistrement live présente en certaines
occasions les sons de tous les jours dans l’environnement de la maison
de Henry, comme des voitures, des chiens qui jappent, etc. C’est donc un
album très brut et naturel que nous offre Henry, un album complètement
différent du précédent qui ne risque pas de rejoindre un auditoire aussi
large. (décembre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
  ½
 |

Jolie
Holland + The Grand Chandeliers - Pint
of Blood
Trois ans après
The Living and the Dead, Jolie Holland est de retour avec un
nouvel album, Pint of Blood. Accompagnée de ses fidèles
collaborateurs les Grand Chandeliers (Shahzad Ismaily, Greg
Gersten et Marc Ribot), elle nous propose un album folk à
tendance un peu plus rock, inspiré de Zuma de Neil Young,
avec des références aux Velvet Underground,
Rolling Stones et
David Bowie. Ce son quelque peu
différent pour Holland s’entend rapidement sur la pièce d’ouverture,
« All Those Girls », une pièce folk rock plutôt brute dans laquelle la
guitare électrique joue un rôle important. On retrouve tout de même par
la suite plusieurs pièces dans le pur répertoire de Jolie Holland, mais
la pièce centrale de ce disque est certainement la country rock « Gold
and Yellow ». L’album se termine en beauté avec une relecture à tendance
gospel de « Rex’s Blues » de Townes Van Zandt, une très belle
interprétation. Les thèmes abordés sont uniques à Jolie et elle ajoute
même sa touche personnelle à la pochette alors qu’elle a peint le dessin
qu’on y retrouve. L’album a été enregistré dans plusieurs petits
studios, mais toujours dans le souci de conserver l’approche live
que l’on retrouvait dans les années 1960-70. Alors que son disque
précédent était possiblement son album avec le son le plus moderne,
Pint of Blood réussit habilement à nous ramener aux origines du folk
rock, tout en conservant toute la personnalité de Jolie Holland. C’est
donc encore une fois un album de grande qualité que nous offre cette
artiste à la sensibilité incomparable. (octobre 2011) |
Anti-
/
Epitaph
   ½
 |

Hollywood Undead - American Tragedy
Le groupe rap / rock Hollywood Undead a connu passablement de succès
avec son premier album,
Swan Songs, après s’être fait découvrir sur le web, plus
particulièrement sur MySpace. Malgré une certification or, l’album
présentait peu d’intérêt musicalement. Trois ans plus tard, les 6 gars
masqués remettent ça, comptant maintenant sur une nouvelle recrue,
Daniel « Danny » Murillo (un candidat d’American Idol), qui
vient en remplacement d’Aron « Deuce » Erlichman. Don Gilmore
est de retour à la réalisation, mais 4 autres réalisateurs dont Kevin
Rudolf se joignent à l’aventure, question de faire progresser le son
d’Hollywood Undead. American Tragedy est donc plus varié que
l’album précédent, mais n’est pas plus créatif pour autant. Le groupe
nous lance encore une fois tous les clichés misogynes de gangsters, tels
de véritables caricatures de rappeurs. Évidemment, les comparaisons sont
plutôt faciles à faire, de Good Charlotte à Kid Rock, en
passant par Linkin Park et Kevin Rudolf. On retrouve
plusieurs moments pop passablement accrocheurs, mais peu de pièces
réussissent à conserver notre intérêt jusqu’à la fin. La seule qui nous
fait véritablement tendre l’oreille est la très efficace « Hear Me Now »,
une pièce que ne renierait certainement pas Linkin Park. Les ballades « Coming
Back Down » et « Pour Me » les font sortir de leur machisme habituel et
possèdent aussi un certain pouvoir de séduction. Par contre, l’ensemble
des 14 pièces ne réussit pas encore à nous prouver que le groupe peut se
sortir de ses habituels clichés pour nous offrir quelque chose d’un peu
plus intéressant d’un point de vue créatif. (juin 2011)
Vidéoclips :
« Been To Hell » -
« Hear Me Now » |
Octone /
Universal
 
 |

Jennifer Hudson - I Remember Me
La chanteuse et actrice Jennifer Hudson a remporté le Grammy du meilleur
album R&B en 2009 pour son premier album, qui n’avait pourtant rien de
bien exceptionnel. Elle nous présente maintenant I Remember Me,
un album beaucoup plus solide et qui peut vraiment rivaliser avec les
plus grands du genre. On y retrouve bien évidemment quelques
compositions moins impressionnantes qui ne sont là que pour mettre en
valeur la voix exceptionnelle de la chanteuse. Mais le disque présente
une belle uniformité et une certaine maturité le rendant intéressant
jusqu’à la fin. Il est important de mentionner l’apport d’Alicia Keys
à l’écriture de 3 pièces, dont 2 des meilleures de l’album,
l’excellente « Angel » et la disco « Everybody Needs Love ». R. Kelly
lui offre aussi « Where You At », le premier extrait et une autre des
bonnes pièces du disque. Avec I Remember Me, Jennifer Hudson nous
prouve qu’elle mérite une place de choix dans le R&B contemporain. Un
très bon disque! (juin 2011)
Vidéoclip :
« Where You At » |
Arista /
Sony
  ½
 |

Ima -
Precious
Après
Smile et
A la Vida!, 2 disques qui ont connu un immense succès, la
chanteuse québécoise nous arrive avec son premier album en anglais.
Totalement constitué de reprises, Precious nous plonge en
quelques occasions, surtout au début, dans un style disco unique,
surtout populaire à la fin des années 1970. Par contre, on retrouve à
nouveau plusieurs ballades jazz et soul. Ima est encore une fois
supportée par son fidèle collaborateur Guy St-Onge qui joue de
tous les instruments en plus de co-réaliser l’album avec Tino Izzo.
St-Onge est en effet le maître derrière la qualité musicale d’Ima depuis
de nombreuses années. Avec cet album, Ima ne se cache pas de viser le
marché américain, elle qui rêve depuis bien longtemps d’une carrière
internationale. Le disque commence en force avec le premier extrait,
« Do Ya Think I’m Sexy » de Rod Stewart, une pièce qui lui colle
parfaitement à la peau. Les Bee Gees l’ont également grandement
inspirée puisqu’elle en interprète 2 titres : « How Deep Is Your Love »
et « To Love Somebody ». Ima explore aussi le folk en quelques occasions
incluant une pièce de Simon and Garfunkel (« Feelin’ Groovy »).
« Stuck in the Middle with You », popularisée à l’époque par Stealers
Wheel et reprise depuis par des dizaines d’artistes, fait partie de
mes préférées. Mais, la pièce qui a le plus influencé Ima sur cet album,
au point d’en inspirer le titre, est « For Your Precious Love » de
Jerry Butler. Sur Precious, Ima chante véritablement avec ses
tripes, laissant du même coup de côté l’atteinte de la perfection
vocale. On peut en effet entendre de sa part une voix un peu plus rauque
qu’à l’habitude, une voix mieux adaptée aux compositions qu’elle
interprète. J’aurais bien aimé qu’elle reprenne un peu plus de disco
jusqu’à la fin du disque, puisque celui-ci tombe passablement dans la
douceur extrême dans la 2e moitié. Mais bon, c’est ce que la plupart de
ses fans aiment d’elle avant tout. En bout de ligne, Precious est
un album plutôt inégal, qui présente d’excellents moments et quelques
succès garantis, mais aussi des pièces qui feront s’impatienter certains
auditeurs. (mai 2011)
Vidéoclip :
« Do Ya Think I’m Sexy » |
Divine Angel
  
 |

Marketa Irglova - Anar
Marketa Irglova est une musicienne tchèque qui s’est fait découvrir dès
l’âge de 13 ans par Glen Hansard de The Frames. Ils
allaient enregistrer plus tard un album ensemble sous le nom de The
Swell Season, un
album éponyme lancé en 2006. Ils ont ensuite attiré l’attention de
la planète en participant au film Once qui s’est mérité un Oscar,
un film de John Carney, un ancien bassiste de The Frames. En plus
d’enregistrer un autre album avec The Swell Season en 2009,
Strict Joy, Marketa chante au sein d’Iron and Wine. Avec
Anar, elle fait donc ses débuts en solo. L’auteure-compositeure-interprète
nous présente 12 chansons dominées par le piano et sa voix. L’ensemble
demeure dans la ballade adulte contemporaine, ce qui peut créer une
atmosphère intéressante, mais peut aussi être franchement ennuyant après
un certain temps. Les arrangements sont minimalistes et l’album
demeurera introspectif jusqu’à la fin. Même s’il est plaisant de
découvrir Marketa Irglova sans entendre Hansard à ses côtés, celui-ci
semble lui manquer dramatiquement, du moins d’un point de vue musical.
L’album manque d’envergure, de caractère. Le talent est là, mais il
semble qu’un coup de pouce pour les compositions ne pourrait que mieux
la servir et peut-être la faire sortir de sa coquille. (février 2012)
Vidéoclip :
« Crossroads » |
Anti-
/
Epitaph
 
 |

Chris
Isaak - Beyond the Sun
L’auteur-compositeur-interprète californien Chris Isaak fait carrière
depuis plus de 25 ans. Mais c’est en 1989 qu’il a obtenu son plus grand
succès avec « Wicked Game » et le magnifique vidéoclip qui
l’accompagnait. En 2011, il a décidé de se faire plaisir et de rendre
hommage à la légendaire étiquette rock ‘n’ roll Sun Records. En fait,
c’est un choix naturel pour celui qui ne s’est jamais caché d’avoir été
grandement influencé par Roy Orbison et
Elvis Presley. Plusieurs
classiques d’Elvis sont d’ailleurs bien présents ici, même « Can’t Help
Falling in Love » qui n’avait pas été enregistré par Elvis au cours de
ses années chez Sun Records. Il faut dire que, sans l’imiter, Isaak est
peut-être le chanteur dont le style vocal s’approche le plus de celui du
« king » (vous en aurez un bon aperçu sur « It’s Now or Never »). Parmi
les autres reprises incontournables, notons l’excellente pièce
d’ouverture, « Ring of Fire » de Johnny Cash, l’électrisante « Great
Balls of Fire » de Jerry Lee Lewis, ainsi que « Dixie Fried » de
Carl Perkins. Isaak enregistre aussi une de ses chansons, « Live
It Up ». Une
version de luxe de l’album contient un deuxième disque avec 11
titres additionnels pour un total de 25. Sur ce 2e CD, on peut entre
autres entendre « Oh, Pretty Woman » de Roy Orbison. Sur Beyond the
Sun, Chris Isaak réussit à reproduire avec authenticité la musique
de toute une époque avec les méthodes d’enregistrement d’aujourd’hui. Un
très bon album! (février 2012) |
Wicked Game /
Vanguard
/
SIX
  ½
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Daniel Isaiah - High Twilight
Cinéaste accompli, le
Montréalais Daniel Isaiah est également un auteur-compositeur de talent
qui a fait partie de plusieurs groupes avant de lancer sa carrière solo
en 2010. Il nous propose un son folk rock atmosphérique qui s’inspire à
la fois de Daniel Lanois et de la chanson française. Il inclut
même 2 chansons en français : « J’habite un pays » et « Mélissa ».
Isaiah nous présente une musique contemporaine avec de fortes racines
dans le folklore américain et dans le country. Quelques moments plus
énergiques viennent changer la dynamique de l’ensemble du disque, comme
c’est le cas avec la 4e piste, « The Naked Night », qui nous surprend
avec sa batterie rythmée après 3 longues pièces intimistes. Sa voix ne
semble pas toujours à la hauteur de sa musique et il semble plutôt être
encore en mode exploration de ce côté. Avec l’expérience, il pourra
certainement trouver la bonne orientation à donner à sa voix pour
qu’elle fasse partie intégrante de sa musique. Si on sent encore le
projet parallèle d’un cinéaste avec High Twilight, Daniel Isaiah
possède tout le talent nécessaire pour se consacrer entièrement à la
musique, en s’assurant de s’entourer des bonnes personnes. (septembre
2011) |
Secret City /
SIX
  
 |

I Set My Friends On Fire - Astral
Rejection
Trois ans après un
premier album qui présentait de nombreux points d’intérêt, le duo post-hardcore
expérimental de Miami est de retour avec Astral Rejection. I Set
My Friends On Fire poursuit son expérimentation et va même encore un peu
plus loin, alternant le chaos métal à des mélodies pop et des moments
électroniques. D’accord, c’était aussi le cas sur leur premier album,
mais on semble vouloir nous déstabiliser à tout prix sur ce nouveau
disque et c’est un peu trop bien réussi. À tel point qu’il est difficile
d’adhérer à cet exercice de style, même en y mettant tous les efforts
possibles. Les contradictions sont constantes, non seulement à
l’intérieur d’une même pièce, mais parfois dans un intervalle de
quelques secondes à peine. On sent vraiment un effort de leur part de
vouloir fusionner ces différents genres, mais le problème c’est que peu
de moments sont intéressants. Le groupe n’est pas à son meilleur
lorsqu’il se lance dans le métal guttural, n’est pas très créatif dans
la pop et présente une musique électronique d’une autre époque. Il reste
donc bien peu de raisons de trouver l’album intéressant. En fait, il
faut être un grand fan de musique différente et surtout, déstabilisante.
Les fans de leur premier album réussiront peut-être à se faire
conquérir, mais Astral Rejection constitue assurément un pas en
arrière pour le groupe. (octobre 2011) |
Epitaph
 ½
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Jane’s
Addiction - The Great Escape Artist
Jane’s Addiction fait un ixième retour en nous présentant son
premier album depuis 2003. Dave Navarro reprend du service à
la guitare et c’est Dave Sitek de TV on the Radio qui
assure la basse pour la majorité de l’album. L’ex-Guns
N’ Roses Duff McKagan participe quant à lui à 3
pièces. Jane’s Addiction faisait partie des groupes alternatifs les
plus créatifs à la fin des années 1980, mais il faut bien avouer que
cette époque est révolue. Perry Farrell a réussi à poursuivre
sa mission dans les années 1990 grâce à Porno For Pyros, mais
Jane’s Addiction ne pourra jamais plus être le groupe innovateur
qu’il a déjà été. Lorsque l’on débute l’écoute de The Great
Escape Artist, on se dit qu’on se trouve devant un solide album
de rock. Les premiers titres sont intéressants (« Underground », « Curiosity
Kills ») et on atteint un sommet avec l’excellente « Irresistible
Force (Met the Immovable Object) ». Malheureusement, la plupart des
titres suivants se ressemblent et on tombe rapidement dans une
routine plutôt déconcertante considérant que Jane’s Addiction a
toujours été plutôt du genre à nous garder sur le bout de notre
siège. L’ennui s’installe rapidement dans la deuxième moitié et,
même si on tente désespérément de résister, on finit par décrocher.
Et le pire, c’est qu’il y a bien peu de choses pour nous convaincre
d’y revenir. Dommage! The Great Escape Artist est pourtant un
bon album de rock alternatif, mais il n’est pas digne de la
réputation de Jane’s Addiction. Si vous arrivez à l’écouter en
oubliant le passé de ses créateurs, vous l’apprécierez probablement
un peu plus. Veuillez noter qu’une
version de luxe inclut un 2e CD avec 11 classiques du groupe
enregistrés en concert lors d’un festival à Mexico City. Cet ajout
intéressant donnera assurément un peu plus de lustre à l’album.
(décembre 2011)
Vidéoclip :
« Irresistible Force (Met the Immovable Object) » |
Capitol /
EMI
  
 |

The
Jayhawks - Mockingbird Time
Le
groupe rock alternatif du Minnesota existe déjà depuis plus de 25 ans et
si le compte est juste, il en serait seulement à son 8e album studio
avec Mockingbird Time. Même si les Jayhawks ne sont pas les plus
prolifiques, ils ont quand même su offrir quelques albums de grande
qualité au cours de ces années, particulièrement dans la première moitié
des années 1990 avec
Hollywood Town Hall et
Tomorrow the Green Grass. Par contre, depuis une quinzaine
d'années,
soit depuis le départ de Mark Olson,
le groupe semble en panne d'inspiration. Mockingbird Time marque
la réunification du groupe original avec Olson et devient peut-être du
même coup leur meilleur enregistrement depuis leur sommet de cette
époque révolue. Le groupe nous offre à nouveau un son rock
majoritairement axé sur la guitare acoustique, avec des claviers et
quelques sonorités country.
On retrouve, pour notre plus grand plaisir, les superbes harmonies
vocales qui ont fait la réputation du groupe.
À la pièce d'ouverture, « Hide Your Colors »,
on a l'impression d'entendre un vieux morceau oublié du répertoire des
Beatles. Par contre, on
retrouve des titres un peu plus originaux comme
« Tiny Arrows », « She Walks in So Many Ways », « Cinnamon Love » et la
chanson-titre. Avec Mockingbird Time, les Jayhawks nous
présentent peut-être le meilleur retour de l'année, pour le bonheur de
leurs fans. (décembre 2011) |
Rounder
/
Universal
  ½
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Jay-Z &
Kanye West
- Watch the Throne
Jay-Z et Kanye West assemblés sur un seul album; il y a de quoi tendre
l’oreille! Jay-Z nous arrive avec ce qu’il y a de mieux en matière de
fusion entre provocation gratuite et musique exploratoire, le tout dans
un mélange plutôt pompeux. Quant à Kanye West, il semble plutôt nous
offrir ses fonds de tiroir de son album
My Beautiful Dark Twisted Fantasy paru l’an passé, à commencer
par « Lift Off » qui est complètement ratée. Le mélange des deux
rappeurs donne une musique plutôt bizarre, souvent expérimentale (« Otis »
avec un échantillonnage d’Otis Redding et « Gotta Have It »),
mais parfois chaude (« New Day »). « Niggas in Paris » est certainement
l’un des moments forts du disque, qui prend tout son sens lorsque les
compositions de qualité sont solidement appuyées par une grande richesse
musicale. Malgré quelques moments intéressants dans la deuxième moitié
avec « Murder To Excellence » et « Welcome to the Jungle », l’abus du
mot « black » devient quelque peu agaçant à la longue. Cette
autoinspection se poursuit sur « Made in America », un morceau
autobiographique de West. L’ensemble de Watch the Throne s’écoute
à merveille grâce à une belle musicalité, malgré beaucoup
d’expérimentation. Les compositions majoritairement recherchées nous
permettent d’apprécier doublement cet amalgame de Jay-Z et Kanye West.
La version standard de l’album contient 12 titres, mais plusieurs
éditions de luxe sont disponibles contenant des pièces additionnelles,
un livret en téléchargement, etc. (octobre 2011)
Vidéoclip :
« Otis » |
Def Jam
/
Universal
  ½
 |

Nikki Jean - Pennies in a Jar
Native du Minnesota, Nikki Jean n’a jamais été en mesure de percer
avec son groupe précédent, Nouveau Riche. Elle nous arrive
maintenant avec son tout premier album solo, un album pop rock aux
couleurs soul et hip hop. En fait, Nikki nous propose un véritable
voyage exploratoire au cœur du son pop et soul des années 1960 et
1970, avec une légère touche de country. Pourtant, tout le matériel
présenté ici est nouveau, composé par Nikki avec l’aide de toute une
panoplie de gens. Ces compositeurs incluent des noms célèbres comme
Burt Bacharach, Carole King et Carly Simon. On
retrouve même une œuvre inachevée de Bob Dylan, « Steel and
Feathers (Don’t Ever) », qui est restée sur les tablettes pendant 30
ans avant que Dylan donne son accord à Nikki Jean pour la compléter
et l’enregistrer. La réalisation de Sam Hollander et Dave
Katz est fidèle au son d’il y a 40 ans, ce qui rendra bien des
gens nostalgiques à l’écoute de cette toute jeune chanteuse.
Pennies in a Jar est un album ensoleillé et divertissant jusqu’à
la fin, un album qui nous fait réaliser à quel point la musique pop
a déjà été de grande qualité, même s’il s’agit ici de musique
totalement nouvelle. (découverte du mois d'octobre 2011) |
S-Curve
/
Universal
  ½
 |

Geneviève Jodoin - Amis chemin
Geneviève Jodoin est
surtout reconnue comme l’une des choristes à l’émission télévisée
Belle et Bum, mais elle représente aussi certainement l’une des plus
belles voix du Québec. Après un premier album très personnel en 2009,
« G », elle est de retour cette fois-ci dans des interprétations
d’autres artistes. On y retrouve surtout des grandes chansons
québécoises et françaises, mais elle se lance également dans le rock de
Led Zeppelin sur « Going to
California ». Toutes les chansons sont réarrangées et épurées, puis sont
interprétées tout en douceur en duo avec la pianiste Nadine Turbide.
Elle nous présente des chansons de Vincent Vallières (la superbe
« On va s’aimer encore »), Jean-Pierre Ferland (« Que veux-tu que
j’te dise »), Leonard Cohen (« Bird on a Wire »), Patrick
Norman (son classique « Quand on est en amour »), Gilles
Vigneault (« Pendant que »), Jacques Brel (« Un enfant »),
etc. Pour 2 chansons, elle est également accompagnée de leur créateur :
Richard Desjardins (« L’étoile du nord ») et Richard Séguin
(« Chanson pour durer toujours »). Les autres collaborations à l’album
incluent Simon Godin et Frédéric Boudreault (qui en assure
aussi la réalisation). Les amateurs de grandes chansons interprétées en
douceur par une superbe voix seront comblés avec cet album de 11 titres.
Geneviève Jodoin incarne Simone, le premier rôle féminin dans la
comédie musicale Le petit Roy qui prend l’affiche au Théâtre St-Denis de Montréal
depuis le 5 juillet. (juillet 2011) |
Musi Art
/
SIX
  ½
 |

Joe Jonas
- Fastlife
Le jeune chanteur pop Joe Jonas a connu la célébrité dès l’adolescence
en tant que leader des Jonas Brothers. Il fait ses débuts en solo
avec Fastlife et nous propose une pop contemporaine avec des
rythmes R&B et de l’électro. On peut rapidement le comparer à Justin
Timberlake puisqu’il nous présente une musique sur mesure pour les
radios et les clubs. Il a d’ailleurs embauché le réalisateur Danja
qui a travaillé avec Timbaland sur FutureSex/LoveSounds de
Timberlake. Même si les compositions peuvent paraître simples, Jonas
réussit à y injecter ce qu’il faut de sa personnalité et de son
émotivité pour faire siennes les compositions. Appuyées par une solide
production, les interprétations de Jonas ont l’effet désiré, autant dans
les pièces dansantes que dans les chansons plus émotives. Le premier
extrait, « Just in Love », n’a rien à envier aux plus grands artistes
dans le genre et a tout ce qu’il faut d’efficacité pour rendre
Timberlake jaloux. L’album se termine avec une autre version de la
chanson intégrant Lil Wayne et ses textes un peu plus crus, par
contre, l’original demeure supérieur. C’est un bien bon album que nous
offre Joe Jonas, plus adulte que ce qu’il a fait avec ses frères. Il
entre donc par la grande porte dans le monde adulte… (février 2012)
Vidéoclips :
« See No More » -
« Just in Love » |
Hollywood /
Universal
  ½
 |

Booker T.
Jones - The Road From Memphis
Pour faire suite au très
bon
Potato Hole paru il y a 2 ans, Booker T. a décidé de nous
présenter un survol de sa vie en musique, de Memphis à Détroit en
passant par Philadelphie et Los Angeles. Celui qu’on surnomme
l’architecte du soul de Memphis va encore un peu plus loin sur ce
disque. Le fameux orgue Hammond B3 prend évidemment beaucoup de place,
mais l’album n’est pas qu’instrumental. Jones s’entoure en effet de
chanteurs qui viennent prêter leurs voix à 3 des 11 pièces, dont Lou
Reed qui fait une présence remarquée sur « The Bronx » à la toute
fin du disque. Les collaborateurs incluent aussi le légendaire
guitariste funk de Détroit Dennis Coffey. L’autre guitariste qui
apporte une couleur plus jazz à l’ensemble est Captain Kirk Douglas
de The Roots. Booker T. se lance dans la chanson sur « Down in
Memphis », une pièce toute personnelle interprétée de belle façon. C’est
par contre dans les moments instrumentaux que Booker T. Jones demeure à
son meilleur, comme sur la pièce d’ouverture, « Walking Papers ». Un
autre moment à souligner est sa reprise instrumentale à la B3 de « Crazy »,
un succès fulgurant de Gnarls Barkley en 2006. L’album est
co-réalisé par Jones et The Roots et le résultat est brillant, au point
de surpasser son précédent disque, qui était, faut-il le rappeler, son
premier album solo en 20 ans. (août 2011) |
Anti-
/
Epitaph
  ½
 |

Oliver Jones -
Live in Baden, Switzerland
Le Montréalais Oliver
Jones fait assurément partie des meilleurs pianistes de jazz au monde.
Mais le 20 mai 1990, il était au sommet de son art lorsqu’il est monté
sur les planches du Kurtheater à Baden, une petite ville de Suisse près
de Zurich reconnue pour la qualité de ses concerts jazz. C’est lors de
cette soirée que l’énergie communicatrice de Jones que l’on peut
entendre sur ce disque a été enregistrée. Il était accompagné du
bassiste Reggie Johnson et du batteur Ed Thigpen. Le
pianiste interprète des standards du jazz et du blues, ainsi que
quelques compositions originales. Parmi les 10 titres présentés, on
retrouve un medley de George Gershwin incluant les célèbres « Rhapsody
in Blue », « I Loves You Porgy » et l’incontournable « Summertime ». Un
autre moment fort du disque est assurément la conclusion, « Hymn to
Freedom » du légendaire Oscar Peterson. Lors de ce concert,
Oliver Jones semble véritablement avoir réussi à conquérir le public
suisse. Voici donc un très bon enregistrement en concert, qui bénéficie
en plus d’une qualité sonore irréprochable. (février 2012) |
Justin Time
/
SIX
   
 |

Jorane - Une sorcière comme les autres
Pour ce nouvel album, la
chanteuse et violoncelliste québécoise Jorane a décidé de nous présenter
des reprises de quelques-unes de ses chansons préférées. Elle ose donc
nous offrir une version toute personnelle de pièces de Serge Fiori,
Gilles Vigneault, Richard Desjardins, Patrick Watson
et Leonard Cohen (une adaptation française de « Suzanne »). Elle
nous présente aussi « Pendant que les champs brûlent » du duo français
Niagara, « Le baiser » d’Indochine et « Marilyn et John »
popularisée par Vanessa Paradis. Mais surtout, l’auteure qui a le
plus influencé Jorane pour cet album est Anne Sylvestre de qui
elle interprète 2 chansons dont la chanson-titre. Jorane a pratiquement
tout fait elle-même pour ce disque, puisqu’elle y joue la majorité des
instruments en plus de le réaliser. Il n’y a qu’Alex McMahon qui
vient donner un coup de main pour la section rythmique et Éloi
Painchaud qui joue quelques guitares, les deux gars travaillant
également comme co-réalisateurs. Les talents d’arrangeuse de Jorane
permettent à toutes ces chansons d’obtenir une nouvelle vie,
complètement différente de celle que nous avons connue dans le passé. À
l’image de la violoncelliste, l’album présente une belle atmosphère
intimiste, propice à l’introspection. Un album de reprises peut souvent
être décevant, avec de nouvelles versions beaucoup trop proches de
l’originale. Ce n’est pas le cas sur Une sorcière comme les autres,
alors que Jorane s’approprie totalement les chansons qu’elle a décidé
d’interpréter. Voici donc un bon exemple d’un album de reprises très
réussi. (avril 2011) |
Vega
  ½
 |

The Joy Formidable - The
Big Roar
Le trio du Pays de Galles, The Joy Formidable, se fait remarquer
déjà depuis quelques années grâce à sa présence dans divers
festivals à travers le Royaume-Uni. Après un mini-album en 2009,
voilà que le groupe nous présente enfin un premier album complet.
The Joy Formidable nous propose un son indie rock / shoegaze aux
guitares souvent bruyantes. La voix douce de Ritzy Bryan
vient contraster agréablement avec ce mur de guitares distorsionnées.
Le groupe part en certaines occasions dans des envolées
instrumentales comme dans « The Everchanging Spectrum of a Lie » et
« Whirring » qui jouent avec la barre des 7 minutes. Par contre, le
groupe donne une solide performance dans des chansons brèves et
énergiques comme « The Magnifying Glass » et « Austere ». « I Don’t
Want To See You Like This » représente certainement quant à elle le
meilleur compromis entre les deux et constitue probablement la
meilleure pièce du disque. The Big Roar présente 4 pièces de
leur mini-album dans une version complètement retravaillée et 8
nouvelles compositions pour un total de 50 minutes sans grandes
faiblesses. Le plus impressionnant avec The Joy Formidable est
qu’ils soient en mesure de nous offrir un son format géant à la
Arcade Fire, même s’ils ne sont qu’un trio. Voici donc un très
bon premier essai d’un groupe à surveiller de près. (découverte du
mois de juin 2011)
Vidéoclips :
« Austere » -
« I Don’t Want To See You Like This » |
Atlantic /
Warner
  ½
 |

Justice - Audio, Video, Disco
Le duo électronique français Justice est de retour avec un nouvel album.
Ils avaient réussi à obtenir un certain succès avec leur très bon
premier disque paru en 2007 et contenant le hit « D.A.N.C.E. ».
Gaspard Augé
et Xavier de Rosnay poursuivent dans la même veine sur Audio,
Video, Disco, un album qui présente une musique house à la Daft
Punk avec certains éléments un peu plus pop ou rock. Les
synthétiseurs dominent toujours, mais on retrouve quelques riffs de
guitare un peu plus présents que sur leur opus précédent. Les rythmes
dansants demeurent évidemment une partie essentielle de l’album, surtout
dans les excellentes pièces « Civilization », « Helix » et la
chanson-titre. Encore une fois, le duo réussit à nous présenter un
parfait mélange de genres qui demeure très solide au final. (janvier
2012)
Vidéoclips :
« Civilization » -
« Audio, Video, Disco » |
Because
/
Warner
  ½
 |

Michael
Kaeshammer - Kaeshammer
Originaire d’Allemagne, Michael Kaeshammer (prononcer case-hammer)
est un pianiste virtuose canadien. Après le succès de
Lovelight en 2009, il est de retour avec cet album éponyme, un
court CD de 10 pièces et 36 minutes. Il nous propose une pop aux
influences jazz, incluant des éléments de soul et de R&B.
Majoritairement composé à Nashville et enregistré à Toronto, l’album
comprend plusieurs collaborations. Entre autres, on retrouve la
chanteuse soul / R&B Divine Brown sur « Heartbeat », ainsi que
Jill Barber sur la ballade « Shalimar Wind ». L’album débute avec le
premier extrait, la dynamique « Rendezvous », avant de se poursuivre
avec l’excellente « Kisses in Zanzibar ». Même si Kaeshammer signe la
plupart des compositions (avec divers collaborateurs), il nous présente
aussi 2 reprises dont l’excellent instrumental « People Get Ready » de
Curtis Mayfield, qui nous permet d’apprécier tout son talent au
piano. Kaeshammer nous présente définitivement un album d’une grande
efficacité, peut-être son meilleur en carrière. Avis aux amateurs de pop
jazzy… (mai 2011)
Vidéoclip :
« Rendezvous (live) » |
Alert /
SIX
  ½
 |

Kaiser Chiefs - The Future is
Medieval
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Quatrième album en six ans pour Kaiser
Chiefs, ça ne traîne pas.
Comme toujours, les albums des gars de Leeds sont difficiles à
chroniquer. Le groupe, si explosif sur scène, peine encore à
convaincre en studio malgré une série impressionnante de hits dont «
Everyday I Love
You
Less
and
Less », « I
Predict a
Riot », «
The
Angry Mob » et «
Ruby ». Sans être de purs chefs-d’œuvre, les trois
premiers albums se défendent et ne se renient pas. Les Anglais ont
une vraie capacité à mixer leur tambouille avec un tas d'ingrédients
souvent réchauffés mais bigrement efficaces.
The Future is
Medieval ne fait pas exception mais semble aller plus loin, les
Anglais affichent comme une volonté de sophistiquer leur musique.
Mais d'abord, pour remettre les choses dans leur contexte, les
Kaiser Chiefs ont pris l'initiative de poster vingt titres sur leur
site. Chaque internaute est laissé libre de choisir dix morceaux
afin de composer son propre album et personnaliser sa pochette, le
tout pour une dizaine d'euros. Marketing quand tu nous tiens... Mais
pour s'afficher dans les bacs, le groupe a lui aussi dû faire ses
propres choix (chroniqués ici). Donc, les Kaiser
Chiefs ont décidé
d'évoluer, tout en restant en terrain connu piochant allègrement
dans la britpop, le courant new
wave, parfois dans l'électro et en
affichant plus précisément ses influences («
Things Change »
convoque
Bowie).
Déroutant, voire indigeste à la première écoute, et surtout moins
immédiat que les précédents,
The Future is Medieval
est au
final une bonne surprise. Avec ses sonorités plus futuristes, ses
grosses lignes de basse, son chant maquillé et ses chansons plus
alambiquées, l’album est clairement moins accessible mais aussi
moins paresseux que ses prédécesseurs. De quoi laisser sur le bord
de la route ceux qui louaient leur spontanéité. Mais c’est avec un
plaisir coupable que les autres – ceux qui tendent l’oreille –
profiteront des « Little
Shocks », «
Starts
with
Nothing », « Man on
Mars » et des popesques «
When All
Is Quiet » et «
Coming Up For Air
» en oubliant les quelques ratés (« Heard
It Break »). À écouter
avant même de condamner. (septembre 2011)
|
   ½
 |

Mat
Kearney - Young Love
Mat Kearney est un auteur-compositeur de l’Oregon, maintenant installé à
Nashville, qui nous propose un solide mélange de rock alternatif, folk,
pop et hip hop. Avec Young Love, Kearney nous arrive déjà avec
son 4e album depuis 2004. Après différents essais, il semble maintenant
avoir véritablement découvert son propre style et nous présente donc son
album le plus accompli à ce jour. Il nous propose de douces mélodies pop
sur des rythmiques toujours efficaces. Son talent de raconteur est
indéniable et ce style de pop adulte lui va particulièrement bien. Il
peut nous rappeler à l’occasion le côté séducteur de Bruno Mars
et la capacité à fusionner le hip hop de Jason Mraz, mais Mat
Kearney nous présente avant tout une musique originale avec des
compositions de grande qualité. Peu de titres ressortent du lot, mais
l’ensemble de 10 morceaux s’écoute magnifiquement du début à la fin. Sur
Young Love, Mat Kearney nous offre une musique ensoleillée,
parfaite pour vous faire oublier la grisaille automnale. (novembre 2011)
Vidéoclip :
« Hey Mama » |
Universal
  ½
 |

Keren Ann
- 101
Originaire d’Israël et ayant grandi en France, l’Américaine d’adoption
poursuit son parcours dans la pop adulte atmosphérique. Pour son sixième
album, Keren Ann choisit comme titre son chiffre fétiche, le 101.
L’album a été créé suite au décès de son père et on peut en effet
entendre cette influence tout au long du disque. On retrouve peut-être
ici ses chansons les plus personnelles à ce jour, des chansons
généralement douces qui tendent vers le folk en certaines occasions.
Après le premier extrait, « My Name Is Trouble », bien peu de titres
présentent un certain rythme. Heureusement qu’il y a « Sugar Mama » pour
créer une certaine coupure un peu plus légère et nous faire pousser un
soupir de soulagement, puisque l’album aurait pu sembler vraiment long
sans elle. Keren Ann a non seulement écrit chacune des 10 pièces, mais
elle réalise en plus l’album, conservant le contrôle complet de la
préparation de son disque. Le résultat présente une belle intériorité et
c’est précisément cette introspection qui peut rapidement devenir
lassante. Même si l’album présente de bons moments, il y manque
dramatiquement d’énergie, question d’éviter de nous endormir et de nous
forcer à sauter certains titres. (mai 2011)
Vidéoclip :
« My Name Is Trouble » |
Blue Note
/
EMI /
SIX
  
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The Kills -
Blood
Pressures
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
The
Kills tient la cadence. En bon gestionnaire, le duo sort un
album environ tous les trois ans sans plantage manifeste.
Contrairement à
Midnight Boom,
Blood Pressures renvoie aux fondations
du duo. Du rock garage, pesant avec un côté obsessionnel, un son
rugueux et une atmosphère sombre certainement renforcée par la
participation d’Alison Mosshart au sein des
Dead Weather.
Premier élément frappant, la complémentarité des deux chants croisés
de VV (dont l’assurance est indéniable) et
Jamie est
saisissante. La sensualité est à son paroxysme, tel un couple
d’amants libérés qui s’enflamment comme des torches humaines. C’est
le point fort de ce
Blood Pressures. Musicalement, les
mélodies lancinantes et les riffs secs et tranchants de
Jamie
Hince côtoient une production plus massive et enrobée (« Baby
Says », « Future
Starts
Now » ou «
DNA »…). On ressent sans effort
le côté monomaniaque de Jamie aux manettes… Mais
Blood Pressures
laisse au final une impression étrange. L’album est bien produit
mais un peu trop lissé, les chansons sont bonnes et peu critiquables
musicalement mais loin d’êtres géniales et le tout laisse une
impression d’emprisonnement. Comme une voiture avec un gros moteur
sous le capot, une sorte de bête féroce prête à rugir qui, au final,
aurait été muselée. Et ça, ça laisse un léger goût amer… (juin 2011) |
   ½
 |

The Kooks
- Junk of the Heart
Le groupe indie rock The Kooks est né à Brighton en Angleterre en 2005.
Après un deuxième album acclamé de la critique en 2008,
Konk, voilà que le quatuor est de retour avec son 3e essai. Le
mot essai est particulièrement bien choisi alors que le groupe sort
définitivement de sa zone de confort sur Junk of the Heart. « Taking
Pictures of You » expérimente avec la pop ambiante, alors que « Time
Above the Earth » est une pièce totalement orchestrale. Les mélodies new
wave et les rythmes reggae de « Runaway » ne sont pas sans nous rappeler
The Police, pendant que « Eskimo Kiss » nous remémore les
harmonies de The Kinks. Toutes ces comparaisons peuvent sembler
bien intéressantes au premier abord, mais vous risquez malheureusement
de ne pas écarquiller les yeux pour les bonnes raisons. Tout ce mélange
de pop classique manque de cohérence et est surtout entouré de plusieurs
compositions médiocres. Peu de titres réussiront véritablement à
conserver votre intérêt. L’idée d’un virage pop ne semble pas être une
mauvaise idée sur papier, mais le résultat est loin d’être convaincant.
The Kooks viennent de tomber pour la première fois… (février 2012)
Vidéoclip :
« Junk of the Heart (Happy) » |
Virgin /
EMI
 ½
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Lenny Kravitz - Black and White America
un texte de
Jean Jean (Rocklegends)
Contrairement à ce qui traîne ici ou là dans les médias,
Black &
White America n'est en aucun cas une version édulcorée du projet
funk Negrophilia sur lequel
Lenny travaille depuis quelques
années. Kravitz lui-même dément et confirme que son nouvel album est
un disque tout à fait différent de
Negrophilia. Consensuel
pour certains, ambitieux pour d'autres, il faut reconnaître que
Black & White America est surtout un album audacieux. Plus
hétéroclite encore qu'à l'accoutumé, l'album - le premier chez
Roadrunner Records - compile 16 titres qui font le grand écart entre
la pop, le rock, le funk, la soul et même le rap. Durant deux ans,
Lenny s'est enfermé entre sa résidence des Bahamas et Paris pour
composer et enregistrer ce neuvième album studio. Un disque très
personnel, reflet de sa vie et son vécu, un « hommage à ma vie »
confie-t-il. Le titre n'est pas innocent,
Black & White America
ne prend pas de détour pour aborder notamment le thème du racisme
mais tout en gardant son optimisme mesuré. Musicalement, le disque
est un paradoxe. Il recèle de morceaux vraiment réussis, exploitant
le meilleur de la soul et du funk. Définitivement, lorsqu'il sort
les cuivres et le groove,
Kravitz est convaincant et foutrement
inspiré (« Black & White
America », la sensuelle «
Superlove », «
Looking Back On Love »). Ses velléités de rock star lui vont
toujours tellement bien que les classiques «
Come On
Get
It » et «
Everything » sonnent justes. Si l'éclectisme musical est plutôt une
bonne nouvelle, l'album souffre d'une inconstance dans la qualité
des titres choisis. Les insipides « Rock City Life » et « In
The
Black » et, plus encore, l'incursion ratée dans l'univers hip hop
avec Jay-Z («
Boongie Drop ») plombent considérablement la
crédibilité et la cohérence de l'ensemble.
Lenny tombe dans ses
travers et expose ici son profil d'artiste schizophrène, souvent
génial mais parfois capable de sombrer dans la banalité. (novembre
2011) |
  
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Kylie -
Aphrodite (2010) (2011 Experience
Edition) (CD + DVD)
En 2010, Kylie Minogue nous présentait un album plus cohérent que son
précédent avec Aphrodite (lire la
chronique de septembre 2010).
Comme on le fait de plus en plus, EMI nous propose maintenant une
version améliorée de l’album, une édition Expérience. Cette
réédition propose en prime un DVD contenant des performances en concert
captées lors de sa tournée de 2009 en Amérique du Nord. Il inclut aussi
le making of de son vidéoclip pour le succès « All the Lovers »,
l’arrière-scène de la séance de photos pour la pochette de l’album,
ainsi qu’une galerie de photos. Le combo CD/DVD nous est présenté dans
un superbe livre de 28 pages rempli de photos, incluant un autocollant
en souvenir de l’album. Finalement, l’expérience se complète avec un
accès exclusif en ligne incluant une entrevue avec Kylie. Le seul
inconvénient de cette superbe édition est que le CD ne contient aucun
contenu additionnel par rapport à l’édition originale. Les fans de Kylie
apprécieront tout de même cette édition spéciale à ajouter à leur
discographie. (mars 2012)
Vidéoclips :
« All the Lovers » -
« Get Outta My Way » |
Parlophone /
EMI
  ½
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L - Initiale
Le premier album de la
chanteuse française Raphaële Lannadère (mieux connue sous son
initiale L) est finalement disponible au Québec, après avoir remporté le
prix Félix-Leclerc aux dernières Francofolies de La Rochelle. Alors
qu’elle nous propose un son dans la plus pure tradition de la grande
chanson française, très poétique, L aime s’inspirer de rock, de trip
hop, de tango et de jazz. Même si elle nous offre ici son premier
véritable album, L fait ses classes en solo depuis le début des années
2000, ayant repris de vénérables classiques de Piaf, Ferré,
Brel, Barbara, etc. Par contre, elle se découvre vraiment
à travers ses propres textes. Les arrangements d’Initiale sont
toujours doux et mettent bien en évidence la voix et les textes de la
chanteuse. On retrouve tout de même une certaine richesse musicale qui
est plutôt agréable à l’oreille et crée une atmosphère particulière tout
au long du disque. Pour les amateurs de chanson française, voici un
album moderne qui risque fort de vous séduire. (novembre 2011) |
Tôt ou Tard /
SIX
  ½
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Lady
Gaga - Born This Way
Voici assurément l’un des albums les plus attendus de 2011, le 2e de
Joanne Stefani Germanotta, mieux connue sous le pseudonyme de
Lady Gaga.
The Fame a en effet connu un succès planétaire en 2008-2009
avec des hits comme « Just Dance » et « Poker Face ». Par la suite,
on a fait une surexploitation de l’excentrique chanteuse, lançant
coup sur coup
The Fame Monster (une version plus musclée de son premier
disque incluant le succès « Bad Romance ») et
The Remix (incluant des versions de club de ses succès).
Faisant régulièrement parler d’elle par ses tenues théâtrales
surprenantes, sa notoriété a atteint un sommet rarement égalé pour
une artiste qui ne nous a en fait présenté qu’un seul véritable
album. L’annonce dès janvier de la sortie de Born This Way en
mai a donc créé une véritable hystérie chez ses fans. Elle leur a
offert 3 simples pour les faire patienter (la chanson-titre,
« Judas » et « The Edge of Glory »), mais ils n’ont qu’attiser la
flamme, jusqu’à l’explosion finale, à moins que ce ne soit un pétard
mouillé… Born This Way présente assurément la meilleure
collection de hits de l’année par une seule et même chanteuse. Elle
réussit son pari de présenter un mélange de disco et de rock sur des
pièces à l’énergie inépuisable, basées sur une rythmique grandement
entraînante. Par contre, le côté provocateur de la chanteuse que
l’on retrouve constamment sur scène semble avoir été laissé de côté
pour ce disque qui ne renverse aucune véritable barrière. Les
influences des années 1980 sont plus qu’évidentes,
Madonna en tête. Même que la
mélodie de « Express Yourself » de la madone nous apparaît
comme par magie dans rien de moins que 3 morceaux, dont la
chanson-titre à succès. Chacune des pièces du disque a le potentiel
de devenir un succès radio, mais l’ensemble manque juste ce qu’il
faut de cohérence et de provocation pour répondre aux attentes
immenses que l’on pouvait avoir envers ce nouvel album de Lady Gaga.
Il demeure malgré tout l’un des meilleurs disques pop de l’année
jusqu’à maintenant. (chronique principale de juillet 2011)
Vidéoclips :
« Born This Way » -
« Judas » -
« The Edge of Glory » |
Streamline /
Interscope /
Universal
  ½

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Roxane de Lafontaine - Django Bell
Roxane de Lafontaine est
une violoniste chevronnée qui possède une solide formation classique et
qui a fait partie, de l’OSQ, de l’Orchestre métropolitain
et de l’OSM. Elle nous offre ici un album jazz de Noël aux
influences manouches. Django Bell est un court disque de 8 titres
et 28 minutes qui comprend un mélange de classiques de la chanson
française et québécoise, traitant surtout de l’hiver et du temps des
Fêtes, ainsi que des classiques de Noël. L’album débute au violon avec
la pièce-titre instrumentale en l’honneur de Django Reinhardt. On
peut déjà voir une coupure de style avec la chanson suivante, « Père
Noël, envoie-moi du pognon », une composition personnelle plutôt légère.
On peut également entendre « Le Train du Nord » de Félix Leclerc
au violon, suivie de la légèreté de « J’haïs l’hiver », popularisée par
Dominique Michel. Les 3 dernières pièces du disque sont
instrumentales, mais dans des styles passablement différents, du
classique léger de Noël « Rockin’ Around the Christmas Tree » à
l’incontournable « Amazing Grace » en passant par un titre de Michel
Fugain, « Tout va changer ». On retrouve de très bons moments sur ce
disque de Noël rafraîchissant. Le principal problème est qu’il semble
aller dans toutes les directions sans uniformité. On y retrouve de
grandes coupures de styles, ce qui devient rapidement agaçant. Django
Bell est donc un album à écouter par morceaux. (décembre 2011) |
Private
Club /
SIX
  
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Éric
Lapointe et l’OSM - Lapointe
Symphonique
Dans le cadre des
Francofolies de Montréal le 10 juin 2011, Éric Lapointe a réalisé un
vieux rêve, soit celui d’interpréter ses chansons accompagné par
l’Orchestre symphonique de Montréal, un des meilleurs orchestres
symphoniques au monde. Enregistré à la salle Wilfrid-Pelletier de la
Place des Arts, ce concert unique nous est présenté sur disque, juste à
temps pour les cadeaux des Fêtes. On peut y entendre 13 des plus grands
succès de Lapointe, arrangés par Scott Price, lui qui assure
aussi la direction de l’OSM pour l’occasion. À notre plus grand plaisir,
notre rockeur national est tout en voix pour cette performance, ce qui
lui est plus difficile depuis quelques années. Les ballades et pièces
mid-tempo de Lapointe semblent s’adapter parfaitement aux arrangements
fusionnant le rock et l’orchestre symphonique. Ce sont évidemment ces
chansons qui sont privilégiées ici par rapport aux pièces rock plus
énergiques. Il n’y a que « Invitez les vautours » qui vient casser la
baraque à l’avant-dernière pièce. L’album dure 60 minutes et l’émotion
est bien présente jusqu’au bout. C’est donc un excellent disque que nous
offrent Lapointe et l’OSM. Son seul défaut est qu’on ne peut y voir les
images et qu’un DVD aurait été encore plus apprécié. (décembre 2011) |
Instinct
   
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Avril Lavigne - Goodbye Lullaby
Suite à son divorce avec Deryck Whibley de Sum 41,
Avril Lavigne sentait le besoin de revenir à la réflexion avec un
album plus introspectif. Elle l’avait déjà fait sur
Under My Skin en 2004, mais elle pousse l’expérience un peu
plus loin sur Goodbye Lullaby. Elle présente en effet toute
une série de ballades et de pièces mid-tempo acoustiques. En fait,
quelques rares moments nous ramènent à une ambiance festive et
énergique telle qu’on pouvait retrouver sur l’excellent
The Best Damn Thing. C’est le cas pour le premier extrait,
« What the Hell », avec une belle énergie qui rappelle la période
new wave des années 1980. « Smile » se différencie aussi du lot,
alors que la meilleure ballade est certainement « Wish You Were Here ».
Le problème avec Goodbye Lullaby, c’est qu’Avril est à son
meilleur lorsqu’elle lâche son fou. Sa créativité descend d’un cran
lorsqu’elle présente des pièces mid-tempo et des ballades et on a
seulement envie d’ignorer certaines pièces pour avancer plus
rapidement. C’est ce que beaucoup d’admirateurs feront à l’écoute de
ce nouvel album, même s’il présente quelques bons moments. Je
demeure convaincu qu’Avril Lavigne est encore trop jeune pour
explorer la pop adulte, ce qu’elle avait déjà tenté dès son tout
premier album. (chronique principale d'avril 2011)
Vidéoclip :
« What the Hell » |
  

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Amos Lee - Mission Bell
Le chanteur et auteur-compositeur de Philadelphie nous revient avec un
nouvel album, Mission Bell, 3 ans après
Last Days at the Lodge. Il nous présente encore une fois un
mélange parfait de néo-soul et de jazz contemporain, avec sa touche folk
bien personnelle. Raconteur hors pair, Lee nous livre ses textes avec
fluidité tout en séduisant son auditoire avec sa voix unique. C’est
Joey Burns de
Calexico qui assure la réalisation de
Mission Bell, et les autres musiciens du groupe accompagnent Lee
dans cette nouvelle aventure. Il peut également compter sur de nombreux
collaborateurs dont Lucinda Williams et
Willie Nelson. Les
orchestrations sont riches sur ce nouvel album, ce qui permet de lui
donner une ampleur qu’on connaissait peu jusque là de la part d’Amos
Lee. Les mélodies demeurent évidemment d’une grande efficacité et Lee
nous offre quelques solides compositions sur
Mission Bell. Tous
ces éléments mis en place ont permis à l’album d’atteindre le sommet du
top 200 du Billboard à sa première semaine sur le marché, donnant du
même coup les meilleurs résultats de la carrière de l’artiste.
Malheureusement, le côté crooner de Lee passe parfois devant la qualité
des compositions qui ne sont pas toujours à la hauteur de la créativité
attendue. L’ensemble est extrêmement bien ficelé et plaira assurément à
ses fans, mais Amos Lee aurait aussi tout intérêt à s’entourer de
collaborateurs pour l’aider dans l’écriture musicale.
Mission Bell
représente malgré tout un pas dans la bonne direction par rapport à
l’album précédent. (mars 2011)
Vidéoclip :
« Windows Are Rolled Down » |
Blue Note /
EMI
 
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Patrick Lehman - The Electric
Soul Kitchen Vol. 1
Diplômé en chant classique et détenteur d’un baccalauréat en musique, le
Montréalais Patrick Lehman est avant tout un amoureux de la musique. Ses
influences sont très variées et vont du gospel au rock ‘n’ roll en
passant par le soul, le R&B, le jazz, le blues, et même le funk. Lehman
a remporté en 2010 la première place au concours de la relève du
Festiblues international de Montréal, avant de signer un contrat avec
Justin Time Records. Il nous présente ici un premier mini-album de 5
pièces plus une intro totalisant moins de 25 minutes. Sur cet
enregistrement, Lehman met surtout de l’avant ses influences soul
classiques, solidement appuyées par sa voix remplie d’assurance. Il
possède un talent indéniable pour nous livrer des mélodies chaudes et
inoubliables. Un premier album de sa part risque d’être grandement
attendu. Voici un nouveau talent à surveiller de très près… (mai 2011)
Vidéoclips :
« Pain Free » -
« Prove Myself To You » |
Justin Time /
SIX
  ½
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Letlive - Fake History
Letlive est un groupe post-hardcore de Los Angeles qui existe depuis
presque 10 ans. Après 2 albums indépendants, Fake History est
paru en 2010 sur l’étiquette Tragic Hero, avant que le groupe ne signe
un contrat avec Epitaph. On nous présente donc ici une nouvelle édition
de Fake History avec des pièces en boni. Ce qui différencie
quelque peu Letlive de tous les autres groupes du genre, c’est leur
utilisation de structures différentes et originales pour leurs
compositions, plus inspirées du rock progressif que du punk, un peu à la
façon de At the Drive-in. C’est donc un album qui vous tiendra
hors d’équilibre du début à la fin. Cette nouvelle édition de Fake
History contient 3 pièces en boni : « Hollywood, and she Did », « Lemon
Party » et « This Mime (A Sex Symbol) ». Cette dernière a été réalisée
par Brett Gurewitz, guitariste de Bad Religion, ainsi que
président et cofondateur d’Epitaph Records. Letlive constitue assurément
un groupe post-hardcore très intéressant dans le spectre musical de
2011. (juillet 2011)
Vidéoclip :
« The Sick, Sick, 6.8 Billion » |
Tragic Hero /
Epitaph
  ½
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Lights
- Siberia
Lights, de son vrai nom Valerie Poxleitner, est une jeune
chanteuse de Toronto qui en est maintenant à son 2e album après le très
bon
The Listening paru il y a 2 ans. Elle va un peu plus loin sur
Siberia ajoutant des éléments de hip hop, d’électro et de dubstep à
sa pop mélodique et accrocheuse. L’ensemble du disque tourne autour des
synthétiseurs, même si la rythmique rock est toujours bien présente en
certaines occasions. L’ensemble est dynamique et riche, ce qui procure à
Lights un large éventail musical grandement intéressant. La réalisation
des membres de Holy Fuck, Brian Borcherdt et Graham
Walsh, est sans bavures et permet à la fois d’enrichir la musique de
Lights tout en mettant en valeur sa douce voix angélique. Les moments
forts du disque se trouvent au début avec la chanson-titre, suivie de
l’excellente « Where the Fence Is Low » et du classique instantané « Toes ».
Par contre, l’ensemble des 14 pièces totalisant près d’une heure
contient bien peu de faiblesses évidentes et s’écoute très bien jusqu’à
la fin. Voici donc le meilleur album de cette jeune carrière extrêmement
prometteuse. (janvier 2012)
Vidéoclips :
« Siberia » -
« Toes » |
Last Gang
/
Universal
  ½
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Lykke Li
- Wounded Rhymes
La chanteuse indie pop suédoise Lykke Li s’est d’abord fait remarquer
sur la toile au début des années 2000 grâce à des chansons pop
accrocheuses, entre autres sur MySpace. Elle a lancé un premier
mini-album en 2007,
Little Bit, avant de présenter un premier album complet en 2008,
Youth Novels, qui a été acclamé de la critique. Trois ans plus
tard, la jeune chanteuse maintenant âgée de 25 ans récidive avec
Wounded Rhymes. Ce nouveau disque demeure totalement alternatif,
malgré une sensibilité pop certaine. Sa voix généralement douce peut
prendre une tangente un peu plus dure en certaines occasions, solidement
appuyée par une musique à tendance rock, par exemple sur l’excellente « Rich
Kids Blues ». Elle montre aussi sa grande influence des groupes de
filles des années 1960, comme sur « Sadness is a Blessing », une pièce
grandiose à la Phil Spector. La voix de Li est parfois
multipliée, ce qui crée carrément l’effet d’une chorale. Même si le son
de l’ensemble du disque est beaucoup plus rempli que sur son précédent,
la réalisation de Bjorn Yttling (de Peter Bjorn and John)
peut sembler un peu trop sobre en différentes occasions, nous forçant
même à monter le volume pour mieux l’entendre chanter. Malgré quelques
moments un peu moins marquants, ce 2e album de Lykke Li présente une
musique de qualité qui lui permettra de faire un pas en avant. (mai
2011)
Vidéoclip :
« Sadness is a Blessing » |
Atlantic /
Warner
  ½
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Living With Lions - Holy Shit
Dès sa sortie, le nouvel album du groupe punk de Vancouver Living With
Lions a causé bien des remous avec son titre et sa pochette. Holy
Shit fait en effet directement référence à la bible (Holy Bible), ce
qui a choqué plus d’un citoyen de la droite religieuse. L’avantage que
cette controverse aura eu, c’est de donner une certaine visibilité au
groupe qui demeurait enfermé dans l’underground depuis ses débuts. Le
groupe nous propose une musique punk mélodique plutôt moyenne qui
ressemble à des dizaines d’autres groupes du genre, sans vraiment
réussir à s’en distinguer. Le principal problème de l’album est qu’il
n’y a aucun lien entre la pochette et le contenu, qui demeure plutôt
dans les thèmes habituels du pop punk (les filles, l’adolescence, la
nostalgie de la jeunesse). Living With Lions nous offre donc un pop punk
commun, qui est dynamique et bien joué, mais qui ne révolutionne rien et
qui sera vite oublié. C’est dommage, parce qu’ils avaient créé des
attentes avec leur pochette provocatrice… (septembre 2011)
Vidéoclip :
« Honesty, Honestly » |
Adeline
  
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Lloyd -
King of Hearts

Lloyd est un chanteur R&B grandement influencé par
Michael Jackson (en plus
d’avoir une voix qui nous le rappelle bien souvent). King of Hearts
est son 4e album et assurément son plus solide à ce jour. Le succès
« Lay It Down » a été lancé à la fin de l’été 2010, 10 mois avant la
sortie de son nouvel album. Le disque contient aussi d’autres pièces
remarquables comme « Jigsaw », « Cupid » (dans le plus pur style des
ballades de Michael Jackson) et
ma préférée, l’énergique « Dedication To My Ex (Miss That) ». Les
compositions sont efficaces et originales, et l’ensemble du disque est
parfaitement équilibré pour en faire un album solide jusqu’à la fin.
Voici donc un très bon disque de R&B, un disque qui se retrouve
certainement parmi les meilleurs de l’année. (octobre 2011)
Vidéoclips :
« Lay It Down » -
« Dedication To My Ex (Miss That) » -
« Cupid » |
Interscope
/
Universal
   
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LMFAO - Sorry for Party Rocking
LMFAO est un duo de Los Angeles qui a débuté en 2007 en proposant un rap
humoristique. Après un premier album qui a réussi à capter quelque peu
l’attention, LMFAO nous offre la bombe commerciale par excellence avec
son nouveau disque, Sorry for Party Rocking et l’immense succès
radio « Party Rock Anthem ». Son électronique à l’européenne est appuyée
par des rythmes particulièrement dansants, une musique idéale pour faire
la fête. L’humour fait toujours évidemment partie intégrante de leur
musique et pour les textes intelligents, vous devrez assurément vous
tourner vers un autre groupe. Par contre, les rythmes incessants du duo
réussiront certainement à vous délier les jambes. En fait, la plupart
des titres inclus sont tout désignés pour les clubs de nuit et ont ce
qu’il faut pour enflammer les planchers de danse. Will.i.am agit
à titre de producteur exécutif pour Sorry for Party Rocking, qui
constitue peut-être l’album dance de l’année jusqu’à maintenant.
(août 2011)
Vidéoclips :
« Party Rock Anthem » -
« Champagne Showers » |
Interscope /
Universal
  ½
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Jennifer Lopez - LOVE?
Ce nouvel album de Jennifer Lopez n’était pas encore su | |
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